Quantcast
Channel: Magazine – L'Express de Madagascar
Viewing all 659 articles
Browse latest View live

Droit des femmes – Manifeste contre les violences et les abus

$
0
0

Du 25 novembre au 10 décembre, Liberty 32 mène une action soutenue contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, l’organisation publie un manifeste sur la situation actuelle des femmes malgaches.

Nous, femmes malgaches, sans distinction de provenance, d’âge, de profession, de religion, ni d’appartenance politique, ne pouvons supporter plus longtemps les violences que nous subissons au quotidien, sous toutes leurs formes : physiques, morales, financières, verbales, psychologiques, etc.

Les faits sont accablants :
• 26% des femmes subissent des violences physiques, 24% des violences psychologiques et affectives; 39 % sont abandonnées par leurs conjoints et 11% sont victimes de violences sexuelles (FNUAP, 2013) ;
• Il est socialement admis que les hommes frappent les femmes. Pire encore, à cause des stéréotypes et du poids de la tradition, 60% des femmes pensent que les hommes ont le droit de frapper leurs conjointes (INSTAT, 2008-2009);

• Les cas de viol et d’inceste se multiplient et restent souvent impunis ;

• Les grossesses précoces entraînent des complications pré et post-natales, une haute mortalité maternelle et infantile, et laissent des séquelles traumatisantes comme les fistules obstétricales (48% des filles âgées de 20 à 24 ans ont été mariées ou en union avant l’âge de 18 ans, selon l’étude EDS 2009 citée par FNUAP Madagascar);

• Seul un tiers des femmes peuvent décider de l’utilisation de l’argent qu’elles gagnent, et près de 50% pensent gagner moins que leur conjoint (INSTAT, 2008-2009) ;

• Le harcèlement sexuel est partout : dans la rue, dans les transports en commun, à l’université, dans les bureaux et sociétés, dans les institutions, à l’église ;

• La prostitution infantile et juvénile est encouragée par la prolifération des salons de « massage », la persistance de la demande masculine, et la migration économique des femmes – aux conséquences souvent
désastreuses – n’est pas maîtrisée;

• Il n’y aucune femme chef de région et seul 32 députés sur les 151 élus sont des femmes ;

• Peu de femmes accèdent à des postes à responsabilité, que ce soit dans le domaine politique ou autres ;

• Les femmes en situation de handicap et celles souffrant de déficience mentale sont, plus que les autres, sujettes à des traitements dégradants et à des abus sexuels.
Nous, signataires, avons toutes été victimes de violences et d’abus, dans une ou plusieurs de leurs formes, au moins une fois dans notre vie, et voulons que cela cesse !
Nous manifestons ici notre ras-le-bol face à l’inertie de la société sur le sujet et aux fréquents arrangements qui font la part belle à l’impunité.
Nous exigeons un changement radical de mentalité de la part de tous les hommes malgaches, et nous exigeons que l’État prenne ses responsabilités pour éduquer la population, protéger les femmes et prendre les mesures nécessaires pour punir les coupables de violation de nos droits.
Nous exigeons l’application stricte des conventions internationales relatives à la condition féminine et à l’élimination de toutes les formes de discrimination auxquelles Madagascar est partie prenante, et exigeons un durcissement des lois nationales et des peines qui correspondent aux infractions, crimes et délits y afférents.
Nous, femmes malgaches, ne sommes ni des objets sexuels, ni des esclaves, ni des êtres inférieurs qui méritent les quolibets, la condescendance et les coups. Nous sommes, nous aussi, des êtres humains dotés d’intelligence et de sensibilité, qui ont des besoins, des ambitions et des rêves et exigeons, par conséquent d’être traitées comme tels.
Nous demandons du respect, de la politesse, de la propreté (hygiène physique et morale), de l’écoute, de la compréhension, du soutien, de l’empathie, plus d’indépendance, plus de confiance en nos compétences et plus de considération envers nos ambitions, l’égalité de traitement au niveau professionnel, une prise de responsabilité plus équitable au niveau familial et social. Bref, un traitement humain.
Si nous, femmes malgaches, piliers de l’économie et de la société, arrêtions ne serait-ce qu’un seul jour d’assumer nos responsabilités, ce serait le chaos. Pour éviter ce désastre, vous, hommes, pères, maris, frères, employeurs, collègues, pasteurs, députés, fonctionnaires, policiers, gendarmes, chauffeurs, receveurs, commerçants, professeurs, cultivateurs, enseignants, médecins, militaires, président de la République, chefs d’institution, ministres, tireurs de pousse-pousse, journalistes, etc., .

Dossier réalisé en collaboration avec Liberty 32


Recyclcage – Des déchets transformés en gaz à transporter

$
0
0

Belete Tura s’arrime sur le dos un sac imposant mais léger, avant de se mettre en route pour l’installation à biogaz, située non loin de là, à Arsi Negele, dans le centre de la vallée du Rift, en éthiopie. Le sac à dos ressemble à un énorme oreiller, moitié moins haut qu’elle, presque quatre fois plus large. Quand la jeune femme descend la piste poussiéreuse dans la clarté du petit matin, les passants lancent des regards interrogateurs à son étrange fardeau.
Ce qu’ils ne savent pas, c’est que Belete Tura participe à un programme pionnier qui lui permet de se procurer de l’énergie propre à un prix abordable. Son sac à biogaz, ou (B)pack, est une création de (B)energy, une entreprise à vocation sociale basée en Allemagne. Son but est de fournir aux populations rurales pauvres des solutions pour transformer leurs déchets organiques, comme le fumier ou les déchets de cuisine, en énergie.
Avant, Belete Tura passait plusieurs heures par jour à ramasser du bois, dont elle se servait comme combustible, comme des millions de personnes dans les pays en  développement. Mais alors que la demande en bois entraîne une déforestation inquiétante, la combustion du bois et du charbon dans les habitations multiplie les problèmes respiratoires. Pointant du doigt le plafond de sa cuisine noirci de fumée au fil des ans, Belete Tura s’interroge : « Si mon plafond est comme ça, je me demande à quoi ressemblent mes poumons. »
La fondatrice de (B)energy, Katrin Puetz, est ingénieure agronome. C’est pendant ses études qu’elle a compris que le biogaz pouvait constituer une source d’énergie propre, renouvelable et bon marché : le crottin d’une chèvre mélangé à des déchets de cuisine et à des eaux usées produit suffisamment de gaz pour pourvoir aux besoins en énergie de trois personnes pendant une journée.
Mais elle s’est aussi vite rendu compte qu’il fallait revoir la façon dont est produit le biogaz avant de pouvoir en faire profiter à grande échelle les populations rurales pauvres. Car les technologies d’alors étaient onéreuses et fixes. Pire, précise Katrin Puetz, « il n’existait aucune solution pour qu’une famille puisse gagner de l’argent en vendant du biogaz ».
Pendant qu’elle travaillait à son mémoire de master, en Allemagne, Katrin Puetz a conçu une gamme de produits, à taille réduite et à prix abordable, destinés à l’utilisation du biogaz. Puis, après trois années de recherches en Allemagne et en Ethiopie, elle a fondé (B)energy avec l’argent qu’elle avait mis de côté.
La (B)plant est un digesteur dans lequel un mélange de déchets organiques (fumier, déchets de cuisine, résidus agricoles) et de liquides (eaux usées, urine) se décompose en milieu anaérobie pour donner du biogaz, principalement du méthane et du dioxyde de carbone. Ce digesteur existe en plusieurs tailles. Le plus petit, dont le prix avoisine 200 euros, peut produire 2,5 m3 de gaz par jour, ce qui permet par exemple de cuire des aliments pendant huit heures.

Pas de retour en arrière
Pour le transport et le stockage, Katrin Puetz a conçu le (B)pack. Ce sac léger se gonfle automatiquement quand on le branche avec un tuyau sur une (B)plant. Sa valve permet ensuite de le connecter à un réchaud. Et il ne reste plus qu’à appuyer dessus avec un objet lourd, une planche en bois ou une grosse pierre par exemple, pour que le biogaz en ressorte. Un (B)pack coûte environ 45 euros et pèse moins de 5 kg une fois plein.
Il a beau avoir des airs de mini-montgolfière, il ne présente aucun risque d’explosion, assure l’ingénieure : le B(pack) n’est pas pressurisé. Et si jamais le matériau ultra-résistant dont il est constitué prenait feu, la fuite de gaz ne produirait qu’une flamme infime : il faut mélanger le biogaz à l’air pour qu’il soit inflammable.
Côté distribution, Katrin Puetz est convaincue que le seul modèle durable est celui d’un secteur privé constitué de petites entreprises.
« Quand vous ne permettez pas aux gens de gagner de l’argent en produisant de l’énergie et en la vendant, ils restent entièrement dépendants des aides au développement. »
« Si vous disposez de fumier, d’eaux usées et d’un peu d’argent, vous pouvez sortir de la pauvreté en devenant (B)entrepreneur et en vendant du biogaz. » Il est également possible d’investir, seul ou en groupe, dans un digesteur plus grand qui produit 5,5 m3 de biogaz par jour. Le surplus d’énergie peut ensuite être vendu à n’importe quel acheteur équipé d’un (B)pack, lequel peut contenir de quoi cuisiner pendant quatre heures.
En Ethiopie, Yodit Balcha, la première personne franchisée (B)Energy, a mis en place une installation à biogaz et propose des produits (B)energy sur le marché local. « C’est une affaire intéressante, se félicite-t-elle. En même temps, cela aide les gens de mon pays à trouver une solution aux problèmes énergétiques. »
(B)energy est désormais présente au Chili aussi et devrait petit à petit gagner du terrain dans les pays en développement. Pour les utilisateurs convertis au biogaz, il n’y a pas de retour en arrière possible. Belete Tura ne passe plus qu’une heure par jour à cuisiner, contre trois auparavant. Et elle économise l’équivalent de 10 euros par mois sur sa facture d’énergie, une somme considérable en Ethiopie, où le salaire mensuel moyen est à peine quatre fois supérieur à cette somme. Dans l’ensemble, la jeune femme apprécie ce nouveau système pour ses avantages pour la santé, les économies qu’elle réalise et la dimension sociale de l’entreprise, mais plus que tout, souligne-t-elle, « cela [lui] simplifie la vie ».

Matthew Newsome (Sparknews)

Quand le jardin donne de l’électricité

$
0
0

Les panneaux solaires de toiture appartiendront bientôt au passé, pronostique Markus Weingartner. Ce Géo Trouvetou à temps partiel s’est donc lancé dans la fabrication de meubles solaires. La table de jardin de cette famille de Niederglatt, non loin de Zurich, ressemble à première vue à n’importe quelle table de jardin : design épuré, acier chromé. La seule différence est qu’un des pieds abrite un câble qui court sur le sol jusqu’à une prise électrique. Le plateau de la table est noir et se révèle être en verre, recouvrant un ensemble de panneaux solaires. « Je vous présente ma table solaire – un meuble producteur d’énergie », s’exclame Markus Weingartner, ingénieur et créateur de mobilier solaire. La « table solaire » produit 280 kilowatts-heure par an, ce qui est assez pour couvrir 30 % de la consommation énergétique d’une personne ou permettre à un vélo électrique de parcourir 70 kilomètres par jour.
Electrotechnicien de formation, Markus Weingartner a changé de voie il y a dix ans et monté une affaire d’installation de panneaux solaires. Sa table solaire voit le jour en 2013. Contrairement aux panneaux de toiture, l’électricité qu’elle produit alimente directement le réseau privé par le biais d’une prise murale.
« Dans dix ans, on ne verra plus beaucoup de panneaux solaires sur les petits toits », prédit-il, car l’installation de panneaux solaires sera de moins en moins rentable pour les particuliers. Marks, qui conçoit également des panneaux solaires pour les pots de fleurs et les tables d’appoint, estime qu’il existe un créneau pour son mobilier solaire : « Les personnes sensibles à l’écologie peuvent faire quelque chose pour l’environnement sans avoir besoin d’un permis de construire ou de mettre 30 000 francs (29 000 euros) dans une installation solaire. »
Voilà pour l’idéal. La réalité est différente : il n’a vendu pour l’heure qu’une trentaine de tables, alors qu’il doit en vendre au moins 300 pour couvrir ses frais : « Les gens s’arrêtent, regardent, disent : ‘ouah, c’est une idée géniale’, et poursuivent leur chemin. » Surestimerait-on l’envie des particuliers d’investir dans les énergies renouvelables   A moins qu’il n’y ait chez eux une part d’hypocrisie   Markus le formule autrement : « C’est ce que font les gens qui comptent, pas ce qu’ils disent. »

Christian Zürcher (Tages¬Anzeiger – Suisse)

Face au changement climatique – Du biogaz mobile à la batterie de stockage d’énergie renouvelable

$
0
0

Comment maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C   Au-delà des engagements attendus de chaque pays, des particuliers ne ménagent pas leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, principale cause du réchauffement. Il s’agit donc de limiter l’utilisation des énergies fossiles et thermiques. C’est ainsi qu’une équipe de l’École polytechnique fédérale de Lausanne a conçu une batterie capable de stocker l’électricité des énergies renouvelables. Un entrepreneur allemand, de son côté, a eu l’idée de transformer les déchets et le fumier en biogaz transportable. Une idée de génie qui permet de réduire l’utilisation du bois et du charbon dans les pays en développement.

Comment stocker l’énergie renouvelable  C’est l’un des grands défis de la transition énergétique. Une équipe de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) travaille depuis quatre ans au développement et à la construction d’un système de stockage. Installé en ville, il permettrait d’emmagasiner l’énergie en cas de surplus de production et de la restituer lors des pics de consommation. «Un container pourrait approvisionner une centaine de ménages en électricité», imagine le professeur Hubert Girault, dont le laboratoire d’électrochimie physique et analytique a conçu un prototype, installé à Martigny, en Valais, depuis le printemps 2014.
«Actuellement, la seule énergie renouvelable stockable en grande quantité est l’énergie hydraulique. Cela se fait par le pompage-turbinage, rappelle Heron Vrubel, docteur en électrochimie et manager du site de Martigny. Le soleil et le vent sont des sources d’énergie intermittentes. Ces variations de production ont un effet sur le réseau. Lorsque l’on produit davantage que ce que l’on consomme, on risque de surcharger le réseau et de provoquer un blackout. Notre projet consiste à fabriquer une pile capable de stocker l’énergie solaire et éolienne, afin de réguler le réseau et de jouer un rôle tampon entre production et consommation.»
Stocker l’énergie renouvelable dans des batteries, cela se fait déjà. Mais la technique rencontre des limites, liées à l’encombrement, au prix et à la durée de vie des piles. La thèse de Véronique Amstutz, membre de l’équipe, repose sur l’idée de fabriquer une nouvelle forme de batterie, dont la capacité serait augmentée. «Le point de départ consistait à utiliser une batterie redox», explique la doctorante de 29 ans. Ces batteries, développées par la NASA dans les années 70 et commercialisées aujourd’hui dans l’industrie, stockent l’énergie sous une forme liquide.
La batterie se compose d’une solution, mélange de sel de vanadium (un métal) et d’eau, qui permet de stocker de l’énergie. «J’ai pensé que l’on pourrait utiliser cette énergie pour produire de l’hydrogène», indique Véronique Amstutz. C’est toute l’originalité du projet: en faisant passer la solution de vanadium dans une poudre, une réaction chimique produit de l’hydrogène. Cette production d’hydrogène ôte son énergie au liquide, qui revient donc déchargé dans la batterie. «Ce procédé augmente la capacité de la pile, qui présente bien d’autres avantages: peu chère, elle dure plus longtemps qu’une batterie au lithium et comporte moins de dangers.»
Le prototype installé à Martigny offre une puissance de 10 kW et une capacité de
40 kWh. C’est encore modeste, mais l’équipe de l’EPFL travaille sur une deuxième batterie de 200 kW, qui pourrait alimenter une trentaine d’appartements, selon Heron Vrubel. «Pour autant que l’immeuble soit équipé de panneaux solaires, bien isolé et ventilé, cette batterie pourrait le rendre indépendant dans sa production et dans sa consommation d’énergie.»

 

Le professeur Girault compte produire des modules de 1OOkW à large échelle .

Startup
Désormais, l’objectif consiste à changer de dimension, non pas en fabriquant des batteries de plus grande capacité, mais en produisant à large échelle des modules de 100 kW, qui s’assembleraient à volonté selon la capacité nécessaire. À terme, le laboratoire du professeur Girault imagine que l’on pourrait disposer des containers en ville, dans le sous-sol des immeubles, par exemple. Les chercheurs en sont conscients: ce n’est pas pour tout de suite. Il faudrait, d’une part, se montrer beaucoup plus ambitieux dans la construction écologique de logements et, d’autre part, développer l’installation de panneaux solaires et d’éoliennes.
En attendant, le projet de l’EPFL doit encore s’améliorer. Avec ses deux mètres de large, quatre de long et 2,5 de haut, le prototype de Martigny occupe un volume impressionnant. «C’est le point négatif, admet Heron Vrubel. Il faut beaucoup d’eau pour constituer la solution de vanadium. Cela prend de la place. Mais la production d’hydrogène permet de réduire la taille de la batterie et d’améliorer sa performance par rapport à une batterie redox classique.» Malgré cet inconvénient, l’équipe est convaincue de tenir entre ses mains «une solution d’avenir».
Comment situer ce programme parmi les recherches menées dans d’autres universités sur le même thème  «C’est un projet innovateur qui complète bien l’intérêt grandissant pour la recherche sur les batteries redox, estime Véronique Amstutz. D’autres moyens de stockage des énergies renouvelables sont étudiés, comme le stockage sous forme d’air comprimé ou les batteries sodium-sulfure, chaque technologie étant associée à des applications différentes, selon sa capacité et sa puissance.»
La prochaine étape  Convaincre les distributeurs d’énergie d’investir dans ce projet. C’est presque fait: la thèse de Véronique Amstutz a été financée par EOS Holding. Cette société, qui regroupe les principales entreprises électriques romandes, vise à promouvoir les énergies renouvelables. Des discussions sont en cours avec plusieurs partenaires pour financer une startup autour de son idée.

Sophie Davaris (Tribune de Genève)

Rétro

$
0
0

Le tsunami de décembre 2004

Dimanche 26 décembre 2004 à 7 h 58, un tremblement de terre de magnitude 9,3 se produit au large de l’Indonésie. Sa puissance est la plus importante jamais enregistrée depuis celui qui rasa la ville marocaine d’Agadir en 1960, et dont l’écrivain retenu pour nos Lettres sans frontières d’aujourd’hui fut un rescapé.
La vague dévastatrice qui s’ensuivit parvint trente minutes plus tard sur la côte nord de l’île de Sumatra, avant de déferler sur celles de la Thaïlande, de la Birmanie, du Sri Lanka, de l’Inde, jusqu’en Afrique de l’Est (Somalie, Kenya, Tanzanie), où les dégâts furent moindres en raison de la distance.
220 000 personnes perdirent la vie en seulement quelques heures. Curieusement, les 5 400 victimes recensées en Thaïlande furent plus mises en évidence dans la presse internationale que les 170 000 dénombrées en Indonésie (la plus proche de l’épicentre du séisme), ou les 31 000 au Sri Lanka. La moitié de ces victimes de Thaïlande provenait, en effet, de 37 nationalités différentes, en majorité des touristes venus passer Noël au soleil.
Un …tsunami d’un autre genre, celui de la générosité, déferla alors sur le monde, puisque plus de 13,4 milliards de dollars ont pu être récoltés pour venir en aide aux sinistrés. Quelques jours plus tard, se tenait à Hyogo, au Japon, la toute première conférence mondiale sur la prévention des catastrophes. Koffi Annan déclara à cette occasion : « Nous ne pouvons pas éviter les catastrophes naturelles, mais nous pouvons, et nous devons aider les individus et les communautés à résister à leur impact ».

Tom Andriamanoro

International – Sur le toit du monde

$
0
0

« Quand j’ai commencé à travailler pour les Nations unies, je pensais rester deux ans. Quarante ans plus tard, je suis encore là, et à un niveau dont je peux quand même être fier, autant pour moi-même que surtout pour l’Afrique ». Ainsi parlait Kofi Annan en faisant la rétrospective d’une riche carrière onusienne couronnée par un Prix Nobel de la Paix en 2001.
Une consécration qui ne l’empêcha point de rempiler pour un second mandat qui s’annonçait plus périlleux que le premier, et ce, contre l’avis presque unanime de ses proches, le mettant en garde contre ce que les sportifs appellent « le match de trop ».
Un poids loin d’être facile à porter pour les Nations unies, et surtout pour celui censé en être le patron est, en matière de souveraineté, le fait d’être hébergé par une grande puissance maître ès ingérence. Les Américains – on se demande d’ailleurs en quoi ils méritent l’exclusivité de cette appellation continentale – ne se sont jamais privés d’exercer ce qu’ils estiment être leur droit : régenter les affaires du monde. Kofi Annan a su s’en accommoder, et ne s’en est pas senti déstabilisé ou handicapé outre mesure. Sa plus grande source d’insatisfaction a, au contraire, été son propre continent, où son action a souffert d’une impression d’inachevé. En Afrique, certains détracteurs n’ont pas regretté son mandat finissant et ne l’ont pas caché, tandis que d’autres ont joué la courtoisie, tout en sachant qu’il ne pouvait plus influer sur la tournure des évènements. Ce fut le cas du Président malgache qui facilita en toute quiétude une rencontre entre celui qui était encore, mais plus pour longtemps, Secrétaire général des Nations unies, et la classe politique du pays. Celle-ci s’est bousculée au portillon du Hilton comme des écoliers autour de leur instituteur. Naïveté quand tu nous tiens…

Le Rwanda
Le Libéria et la Sierra Leone ont retrouvé la paix durant la gestion Annan ; par contre, les bruits de bottes se sont amplifiés dans la Corne de l’Afrique, en Côte d’Ivoire, et surtout au Soudan où le Darfour a été son plus grand aveu d’impuissance. Ne désespérant pas des pressions exercées sur le régime de Karthoum, il a eu l’initiative de réunir le Comité des Droits de l’homme sur cette question soudanaise dont la nature relevait moins de la politique que de l’épuration ethnique. Le Rwanda a aussi été une grosse épine que le Secrétaire général s’est ôté du pied en partant. Le Tribunal Pénal International qui relève des Nations unies s’est toujours refusé de se pencher sur le cas du crash de l’avion du Président Habyarimana, pourtant à l’origine de la tragédie, alors que le Secrétaire général y avait dépêché trois experts indépendants, dès 1997. Leur rapport n’a jamais été rendu public. Interrogé à ce sujet, Koffi Annan s’est juste contenté de mener son monde en bateau avec son délicieux accent anglophone : « Ah oui   Je ne me souviens pas… C’était quand ça   »
1er janvier 2007, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Ban Ki-Moon, hérite du fauteuil de « président de la planète Terre » dans l’immeuble de verre de New York. Bénéficiant déjà du soutien des cinq membres du Conseil de sécurité, sa victoire ne faisait plus de doute après les désistements successifs de ses concurrents indien, thaïlandais, afghan, jordanien, et letton. Avec ses priorités déclarées que sont la lutte contre la pauvreté, le sida, les Droits de l’homme, il ne devait pas être trop excentré par rapport aux préoccupations d’une Afrique qui tirait sa révérence après les quinze années combinées de Boutros Boutros-Ghali et de Kofi Annan. Sa gestion de la crise malgache a quelque peu fait douter de  sa réputation de diplomate efficace, lui qui s’est manifestement fait court-circuiter dans certaines grandes décisions par sa représentante sur place. Mais peut-être le fait de réussir à donner aux faiblesses – qui n’en a pas   – l’apparence de leur contraire est-il aussi le propre des grands hommes.

Tom Andriamanoro

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

$
0
0

 En collant avec l’actualité, la 21è édition de la Conférence des parties (COP21), Tom Andriamanoro s’insurge contre certaines hypocrisies, surtout de la part des grands pays et de leurs dirigeants, par rapport au réchauffement climatique. Le passage de Koffi Annan à la tête des Nations unies est aussi évoqué.

Réchauffement climatique – Planète en péril !

Si la chaleur des grands-messes de retrouvailles entre Grands qui nous gouvernent pouvait faire baisser d’autant celle du climat, alors elles vaudraient réellement la peine d’être tenues. Malheureusement les populations, pourtant les premières concernées, manquent cruellement d’information et de repères, et continuent à être des artisans de leur propre destruction. Quant aux États eux -mêmes, beaucoup sont passés maîtres dans l’art de contourner des résolutions prises dans une euphorie souvent de façade. Sait-on pourquoi le poids moyen du zébu malgache a chuté de presque de moitié par rapport à ce qu’il était il y a vingt ans   L’exemple a beau rester au niveau du plancher des vaches, il n’est pas muet pour autant. Sir Nicholas Stern, ancien économiste de la Banque mondiale, a été le premier à prédire que le coût du réchauffement climatique pourrait atteindre 5 500 milliards d’euros, dépassant celui des deux guerres mondiales, et rendant inhabitable une grande partie de la planète…
En janvier 2007 déjà, un groupe d’experts issus de 113 pays réunis à Paris, a estimé à plus de 90% la probabilité d’une responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique par l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre. Cette certitude n’a jamais atteint pareil niveau. Ils prévoyaient entre autres, si rien n’était entrepris pour la contrer, une hausse des températures de 1,1 à 6,4°C sur l’ensemble du siècle. Quant à l’élévation du niveau des océans pour la même période, leur estimation se situe entre 18 et 60 cm, une majoration de 10 cm devant être prise en compte en cas d’aggravation de la fonte des glaces polaires. Leur rapport attribue également le renforcement de la puissance des ouragans et tempêtes tropicales au réchauffement climatique, avec une probabilité avoisinant les 50%. Dans la foulée et sous l’impulsion de Jacques Chirac, une quarantaine de pays se sont retrouvés, toujours à Paris, dans le cadre d’une « Conférence pour une gouvernance écologique mondiale », préconisant l’adoption d’une « Déclaration universelle des droits et devoirs environnementaux ». Le projet s’est heurté à la mauvaise volonté manifeste de certains pays émergents ne raisonnant qu’en termes de retard à rattraper, et des Etats-Unis enfermés dans leur mythe libéral. Aujourd’hui encore, malgré les bonnes dispositions du président Obama, les républicains ont clairement laissé entendre qu’en cas de victoire aux prochaines présidentielles, ils rejetteront toute résolution jugée contraignante de la Cop 21.
L’Indonésie est entrée en 2007 dans le livre des tristes records, en devenant le champion du monde de la déforestation, et le troisième plus grand émetteur de carbone après la Chine et les Etats-Unis. Il y a une trentaine d’années, l’île indonésienne de Bornéo était encore recouverte d’une épaisse forêt fournissant à profusion bois, gibier, plantes médicinales. Depuis, les bulldozers sont passés, ne laissant plus qu’étendues broussailleuses, champs de manioc, et plantations de caoutchoutiers. La vie en symbiose avec la forêt a été supplantée par d’autres valeurs véhiculées par les radios portables et les mobylettes. Le Brésil, autre pays émergent, est à la même enseigne en tant que quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre du monde. 75% de ses émissions viennent des feux de forêt effectués dans l’Amazonie. Une fois de plus, les routes ont trahi leur réputation de vecteurs de développement, en amenant dans leur sillage des prédateurs qui ont noms compagnies forestières, minières, ou agricoles.

« Payez-moi… »
D’autres pays comme la R.D. Congo ont, par contre, demandé, sans rire et soi-disant dans l’intérêt de la planète, d’être dédommagés pour certaines activités économiques qu’ils ont accepté d’abandonner. « Payez-moi ou je laisse détruire mes forêts », en quelque sorte. Tout est prétexte pour soutirer des aides financières de la part d’un Nord qui, bien au fait des détournements, s’en laisse de moins en moins conter : « C’est oublier que l’assistance bilatérale ou multilatérale suit un cheminement complexe qui, schématiquement, peut se décrire comme un transfert de l’argent des pauvres des pays riches vers les riches des pays pauvres » ( Le Monde diplomatique, novembre 1981).
On comprendra que les fameux crédits « carbone » soient devenus la promesse de business du siècle. Pour Madagascar, on pourra citer le programme particulièrement ambitieux de protection de la forêt de Makira dans le Nord-Est, géré conjointement par Conservation International mandaté par le gouvernement malgache, et Wildlife Conservation Society. Une convention a ainsi été signée en 2005 avec …Mitsubishi lequel, en s’impliquant dans ce projet de conservation, compense ses émissions de gaz industriel, et satisfait du même coup aux exigences du Protocole de Kyoto, signé en décembre 1997 et entré en vigueur en février 2005.
Mais la transparence fait cruellement défaut : où en est-on actuellement, et avec quels résultats pour le pays   G.O.K (God only knows !) Pour la petite histoire, les Etats-Unis, qui émettent à eux seuls 30 à 35% du total de gaz à effet de serre anthropiques, ont décidé en 2001 de ne pas ratifier le Protocole. Contrairement à une idée très répandue enfin, les avions ne sont pas les plus grands pollueurs que l’on croit. Air France, par exemple, a une direction en charge de la qualité, de l’environnement, et du développement durable. La compagnie française s’est engagée, en 2008, en faveur de la lutte contre la déforestation à Madagascar. Cet engagement représente la contribution la plus élevée jamais versée par le secteur privé en faveur d’une action de conservation. La réalisation sur terrain a été confiée à WWF sur une surface totale de 500 000ha, représentant un potentiel de stockage de 60 à 70 millions de tonnes de carbone. Quant aux résultats, re-G.O.K …

Les principaux gaz à effet de serre

-le gaz à effet de serre le plus connu est le gaz carbonique, ou dioxyde de carbone (CO2), qui provient essentiellement de la combustion des énergies fossiles et de la déforestation.
-Le méthane (CH4) est essentiellement produit par l’élevage des ruminants, les décharges d’ordures ménagères, les exploitations pétrolières et gazières.
-Les halocarbures HFC ( hydrofluorocarbones) et PFC ( hydrocarbures perfluorés) sont les gaz réfrigérants utilisés dans les systèmes de climatisation et la production de froid, et les gaz propulseurs des aérosols.
-Le protoxyde d’azote, ou azote nitreux (N2O), provient de l’utilisation des engrais azotés et de certains procédés chimiques.
-L’hexafluorure de soufre (SF6) est utilisé notamment dans les transformateurs électriques.

La production et l’utilisation de l’éthanol se trouvent à un stade avancé à Madagascar.

Énergie verte – Les biocarburants de la discorde

Selon les prévisions, la population mondiale à nourrir se situerait aux environs de 9 milliards en 2050. C’est pourquoi la FAO n’a jamais fait mystère de son inquiétude concernant l’utilisation des terres et de l’eau, en proie à une concurrence grandissante entre cultures vivrières et cultures énergétiques. Elle est relayée par une partie non négligeable de l’opinion publique de nombreux pays, laquelle est d’avis que les productions agricoles devraient être prioritaires.
Dans le domaine de l’automobile, l’idée d’un biocarburant moins polluant que son équivalent fossile a été remise en question par une série de tests sur bancs. L’intérêt écologique du bio ne vaut, en fait, réellement que si l’on prend en compte la totalité de la chaîne de production, cultures comprises. Dans ce cas seulement, les émissions de CO2 sont jugées inférieures de 35% à celle d’un carburant classique. En dehors du CO2, les biocarburants n’ont pas grand-chose de révolutionnaire. Leur exploitation sous-entend même un prix parfois lourd à payer, telle que la déforestation ou d’autres choix pénalisant l’agriculture.
Concernant l’éthanol, l’exploitation à grande échelle, et aux fins exclusivement énergétiques de la canne à sucre, du colza, ou encore du palmier, risque de créer des problèmes environnementaux plus qu’elle n’en résout. Leur monoculture industrielle ne milite pas en faveur d’un environnement sain, car exigeant l’utilisation de produits comme les pesticides et autres intrants chimiques pas toujours favorables aux sols, aux nappes phréatiques, et à l’environnement en général. A Madagascar, la solution médiane représentée par le « toaka gasy » revient périodiquement sur le tapis. Selon le Centre national de recherche technologique et industrielle, ce tord-boyaux prohibé peut être considéré comme un biocarburant, avec un taux d’éthanol oscillant entre 50 et 70%. Il pourrait donc servir, au moins, à la cuisson des aliments à la place du charbon de bois, avec néanmoins le risque bien réel de transformer les cuisines en bars clandestins, et les dérapages vers une criminalité déjà plus qu’inquiétante …
Le jatropha serait donc l’énergie verte par excellence. Le rapport d’un seul hectare peut se chiffrer en plusieurs millions d’ariary pour nos paysans selon qu’ils soient dans le Sud-Est ou le moyen Sud. Autre avantage et non des moindres, le jatropha peut pousser à l’état sauvage, comme c’est le cas dans des pays comme Madagascar ou l’Inde, et même sur des terres arides ou désertiques. Il n’est donc pas à priori une menace pour les terres cultivées ou cultivables. Une chose est sûre : pour quelque raison que ce soit, il n’est pas sans danger de changer de cap et revenir aux cultures vivrières sur un sol préalablement utilisé pour l’industriel. Aux Etats-Unis, il a une fois été détecté du riz contenant des doses, infimes certes, mais réelles, d’arsenic. Il avait été planté sur d’anciens champs de coton exploités à grande échelle…

Tom Andriamanoro

 

 

Atelier Liankanto – La beauté du bois selon Rajao Andrianirina

$
0
0

« Le secret d’un art réside toujours dans la passion que son auteur lui accorde durant sa réalisation. Découvrez une autre façon d’admirer le bois travaillé ». C’est par ces quelques mots que Rajao Andrianirina nous résume sa passion, son aventure et en même temps son gagne-pain.

L’atelier Liankanto est une entreprise individuelle productrice et exportatrice de maquettes de bateaux haut de gamme et de marqueterie fine, depuis dix-huit ans. Dans le but de développer à long terme son entreprise, de former les meilleurs artisans de Madagascar et de mettre en valeur les essences de bois des forêts de la Grande île et de conscientiser les dirigeants du pays et les exploitants, à moyen terme, Rajao Andrianirina avait envisagé d’investir dans le secteur. Une activité qui demeure un bon créneau d’avenir pour  Madagascar, étant donné la richesse de ses forêts, la diversité et la richesse de ses essences, le savoir-faire de sa population et surtout la menace de disparition des forêts tropicales, bien plus patrimoine mondial que national.
Depuis 1990, date de sa création, l’atelier Liankanto a su montrer qu’il a sa place parmi ses homologues dans le monde des arts et des objets de luxe.
Rajao Andrianirina est un entrepreneur qui s’est bâti lui-même et pour lui seul, une petite société de fabrication de modèles réduits de bateaux, de lapidairerie ainsi que de marqueterie fine, au début des années 90. Lui et son entreprise, jouissent à présent d’une certaine notoriété sans pour autant avoir eu recours à une quelconque aide. Autrement dit, l’artiste est un pur self-made-man.
Il a débuté ses activités avec un atelier à ciel ouvert du côté de Mandrosoa Ivato avec, comme acolyte, un simple artisan en bois. Ce dernier a su se laiser convaincre par l’artiste au point de changer radicalement sa manière de travailler. Ainsi, Rajao a réussi à transmettre sa vision de l’art ainsi que sa conviction par rapport au potentiel à long terme que le projet présentait déjà à l’époque.
En quelques années, l’équipe s’est vue renforcée avec une douzaine de jeunes talents ayant à peine l’âge de raison. Des jeunes d’une vingtaine d’années, que Rajao s’est acharné à former à l’art de la taille de la pierre et du bois. En effet, nombreux sont les acteurs dans le domaine de l’artisanat qui sont tentés de brader leurs produits afin d’augmenter les chances d’exportation en quantité, au détriment de la qualité. Une reconnaissance qui n’a en aucun point influencé l’artiste quant à sa connaissance par rapport à la valeur de son art.

Une maquette de bateau dont l’artiste est fier.

Des efforts récompensés
Six longues années après la création de l’entreprise, la consécration frappe enfin à sa porte. Ce fut en 1996 que l’atelier Liankanto est invité en tant qu’exposant au « Salon professionnel Maisons et Objets », à Villepinte Paris. Le succès l’attendait au tournant sous forme de plusieurs promesses de commande sans parler des nombreux contacts qu’il a su se faire lors du salon. Un an après le succès de ce déplacement à Paris, l’atelier s’est vu passer une commande d’une valeur de près d’une trentaine de milliers de francs français de l’époque. Une somme colossale, vu l’envergure modeste de l’atelier. Cette commande fut assurée grâce à une participation en tant qu’invité spécial du « Magasin Printemps » particulièrement dédié à la thématique « Madagascar ». Grâce à cette commande, Rajao Andrianirina est rentré au pays avec tout un arsenal de petits matériels et outillages indispensables à l’extension de l’atelier ainsi qu’au perfectionnement des artisans. A la suite de cette extension, une vingtaine de nouveaux artisans sont venus renforcer la petite douzaine. Depuis cette époque jusqu’à aujourd’hui, l’atelier Liankanto n’a connu aucune baisse de régime tant sur le plan de la production que sur la qualité et de l’excellence des œuvres.
Les maquettes de chez Liankanto sont tout simplement fabriquées selon une base de plan stricte. Les artisans ne suivent que des plans originaux provenant des archives de musées et d’ouvrages de référence sur l’histoire maritime. Avec ces plans, les artisans (des artistes même) reproduisent minutieusement et le plus fidèlement possible la forme générale et les principaux détails des bateaux de façon à obtenir un travail précis. En effet, c’est uniquement de cette manière que les clients les plus exigeants seront entièrement satisfaits. On citera pour preuves un certificat de reconnaissance délivré par la librairie du Musée de la marine place Trocadéro à Paris, ainsi que les meilleurs diffuseurs de documentation maritime.
Pour un maximum d’authenticité et d’excellence, on retrouve des matières nobles comme le palissandre, l’ébène ou encore le bois de rose. Les voiles des bateaux sont teintées au thé. Les fils de gréement sont en coton et patinés au café. Les canons sont en bois d’ébène, les sculptures d’ornement des bateaux sont faites à la main et travaillées à même la masse du bois. Tout cela pour montrer l’importance de l’attention que porte chaque artisan à chaque produit fini.

 

3. Préparation du bois, affinage des dimensions et des formes du support.

La marqueterie fine

Œuvres d’art à part entière, les marqueteries sortant de l’atelier Liankanto reflètent aussi bien l’habilité de l’artisan que sa manière de représenter concrètement son imagination. Cette activité véhicule surtout le principe de recyclage de la manière la plus noble possible. De fait, si beaucoup s’évertuent à la destruction des forêts, les marqueteurs comme Rajao s’efforcent, au contraire, de redonner une nouvelle vie au bois de façon artistique. Ainsi, si l’art de la marqueterie n’est pas vraiment quelque chose de nouveau, elle n’en est pas moins une excellente initiative tant sur le plan artistique qu’écologique, par rapport à l’utilisation du bois de récupération.
Selon l’histoire, cet art s’est développé surtout en Egypte et en Italie à l’époque du célèbre ébéniste Giuseppe Maggiolini, pendant le règne du roi de France Louis XIV en la personne d’André-Charles Boulle. À Madagascar, Rajao Andrianirina se trouve être l’un des plus grands spécialistes dans ce domaine. En débutant par la réalisation de modèles réduits, il s’est ensuite ouvert à d’autres horizons, dont la marqueterie. Maintenant, il peut s’affirmer en tant qu’ébéniste de carrière. Une carrière et une notoriété qu’il s’est forgées depuis près d’un quart de siècle.

Texte : Harilalaina Rakotobe
Photos : fournies


Tour cycliste international de Madagascar-Étape IV – Michelin Manana entre dans la cour des grands

$
0
0

Les Malgaches dominent et témoignent d’une remarquable cohésion. Michelin Manana gagne l’étape et endosse le maillot jaune Bank of Africa.

Ils sont plus nombreux et ils ont bien exploité, hier durant l’étape 4 du Tour cycliste international de Madagascar, qui a relié Port Bergé a Ambondro­mamy, la plus longue de cette douzième édition.
Michelin Manana, de l’équi­pe XXL était tout simplement, sensationnel tout au long de la course. Parti en échappée en solitaire, au kilomètre 35, il s’est tout d’abord fait rejoindre par Eddy Beranger (gagnant de l’étape III à Port Bergé), Michel Andriamitantsoa, Nambinin­tsoa et trois au­tres coureurs avant de remporter le sprint à l’arrivée a Ambondro­mamy. Il boucle la course en 4 h 12 mn 08 s, coiffant Jean Marc Rakoto­nirina et Michel Andriami­tantsoa d’une roue.
« C’était une belle course. Il a fallu être très persévérant, mais je me suis dit au fil des kilomètres que je pouvais remporter la course », rappelle Michelin Manana, qui avec ce résultat enlève du dos de Mazoni Rakotoarivony, le maillot jaune Bank of Africa du leader au temps. Ce dernier, victime d’une crevaison, a été dans un mauvais jour, tout comme les Français Vincent Graczyk et Lucien Capot,qui ont accusé plus de neuf minutes de retard sur les groupes de tête.
On peut dire que les Malgaches ont une réelle chance de gagner ce Tour de Madagascar en ayant neuf coureurs dans le top 10 au classement général. Du coté de la RD Congo, Jimmy Kiaviro Mohindo a effectué une assez bonne course et a gagné quelques précieuses places au général.
Aujourd’hui, l’étape V concernera un circuit de ville de 80 km à Mahajanga. Le Tour est presque joué, mais on attendra tout de même les deux étapes de montagnes Andriba-Ankazobe (étape VII) et Moramanga-Antananarivo (étape IX).

Les maillots du jour

Maillot Eau Vive du vainqueur d’étape
Michelin Manan    (Équipe XXL)
Maillot Jaune Bank of Africa du leader au temps
Michelin Manan    (Équipe XXL)
Maillot Bank of Africa du meilleur équipier
Andriamihaja Dany Nicolas    (Équipe Canal Plus)
Maillot Telma du premier Malgache
Michelin Manana    (Équipe XXL)
Maillot Canal Plus de la combativité
Michelin Manana    (Équipe XXL)
Maillot Judor du meilleur jeune
Fitahiantsoa Houlder    (Équipe Canal Plus)
Maillot Mon savon de l’élégance
Jimmy Mohindo    (Équipe RD Congo)
Maillot PMU de la plus longue échappée
Michelin Manana    (Équipe XXL)
Maillot Ambassade de France du Fair-play
Vincent Graczyk    (Équipe française de la défense-PMU)
Maillot UNICEF du meilleur équipier malgache
Redada
Maillot Allianz du meilleur jeune Malgache
Michel Andriamitantsoa    (Équipe nationale malgache BOA)
Maillot l’Express de Madagascar de la plus grande remontée
Jean Marc Rakotonirina    (Équipe nationale malgache BOA)
Maillot Midi du combiné
Michelin Manana    (Équipe XXL)
Maillot Hôtel White Palace
Didier Langlois    (Équipe française de la défense)

Dina Razafimahatratra

Handisport-CCCHOI – Betsiboka, 3FB, La Réunion et Maurice forment le carré final

$
0
0

Face aux Réunionnais et Mauriciens accessibles, ce jour en demi-finales, les basketteurs malgaches roulent vers une finale inédite à la CCCHOI. Le match 3FB-Maurice va mettre un peu d’ambiance.

C’était une évidence. Les deux équipes malgaches engagées dans la Coupe des clubs champions de handisport de l’océan Indien de handibasket qui se poursuit, demain au gymnase Mahamasina sont toutes qualifiées pour les demi-finales. Une domination fulgurante. L’équipe de Betsiboka a terminé première de la poule unique en remportant quatre victoires de suite. Le dernier match qualificatif qui a opposé Malakia et consorts aux Comoriens, déjà éliminés, était concluant sur une victoire large de 51 à 30. Une étape obligatoire pour l’équipe qui avait  déjà  les deux pieds en demi-finales, vendredi après sa double victoire sur les Mauriciens (47-38) puis les Réunionnais (52-28). En demi-finale, les hommes d’Ernest Rajaonari­vony affronteront de nouveau les Réunionnais.

Victoires partagées
Après la démonstration, 3FB continue également le spectacle au gymnase Mahamasina. L’équipe vice-championne de Madagascar  a terminé en apothéose son match de poule face aux Réunionnais. Dès le début de match, les Tuléarois ont trouvé beaucoup de plaisir à voir leur adversaire souffrir sur le parquet de  Mahamasina. Ils ont effectué une promenade de santé, manquant de peu de frôler la barre de soixante dix points (61-25) à l’issue des quatre quart-temps. En demi-finale, ils croiseront de nouveau le fer contre les jeunes formations de Maurice qui réclament leur revanche. Dans ce tableau masculin où ni Réunionnais ni les Mauriciens n’ont jamais eu l’occasion de battre les équipes malgaches durant les phases éliminatoires, on peut dire que la finale sera l’affaire des deux équipes locales.
En attendant ce titre en handibasket, Madagascar et La Réunion se partagent les victoires en pétanque. Si le tandem François Xavier Rakotomalala –Richard Randrianaivo a ravi la palme chez les hommes après une large victoire devant ses compatriotes Popol et Lalaina sur le score sans appel de 13 à 3, les Réunionnaises Catherine Fontaine et Bernadette Gonthier, quant à elles, sont allées sur la plus haute marche du podium chez les dames. Ces dernières se sont imposées par 13 à 11 devant la paire malgache formée de Lydia Natsiaky et de Violette Heriniana.

Région Boeny – Les sapeurs pompiers en formation

$
0
0

Renforcer les capacités des soldats du feu au moment des interventions. C’est l’objectif de la formation organisée à l’intention du service de la Protection civile de la région Boeny.

Vingt-cinq sapeurs-pompiers de la région Boeny  l’ont suivie pendant quinze jours. Elle a pris fin avec la remise d’attestations, le vendredi 27 novembre, à la Maison des Élus à Betamanga, Mahajanga.

Quatre modules ont été détaillés par les formateurs durant deux semaines. À savoir l’incendie proprement dit, les premiers gestes de secours, la gestion des évacuations ainsi que le sauvetage en surface et sur la plage qui s’avèrent très utiles, surtout en cette période de l’année. «Personne ne peut se vanter de maîtriser le savoir. C’est pourquoi, la région Boeny ne se lasse jamais d’offrir des opportunités qu’elle juge utiles pour rendre plus efficaces les tâches qui incombent aux pompiers»,  indique Saïd Ahamad Jaffar.

L’intervention des pompiers n’est jamais planifiée à l’avance, car elle se produit d’une manière imprévisible et spontanée.  Le chef de la région a ainsi réitéré ses remerciements au département de Mayotte et  à  l’École supérieure d’informatique et de gestion d’entreprises à Antanimasaja,  qui ont contribué à la formation des formateurs. À leur tour, ces derniers ont transmis  leurs acquis  aux soldats du feu.

Les zones d’intervention des pompiers  s’étendent dans tout le Boeny. Leurs tâches consistent surtout à éteindre les feux de brousse, mais en cas d’alerte, ils soutiennent leurs confrères de la commune urbaine de Mahajanga.

Boeny est l’une des rares sinon la seule région à disposer d’un corps de sapeurs pompiers  formel et formé.

Mahajanga – La canicule frappe fort

$
0
0

Changement climatique oblige, chaque jour la météo ne cesse de surprendre les habitants de Mahajanga. La population ressent les effets néfastes du réchauffement de la terre. Ainsi, samedi, le thermomètre a atteint les 37°5C, et dimanche, 36°C. Du jamais vécu.

Personne n’a été épargné. La canicule a frappé dès le matin et la nuit les gens ont eu du mal à trouver le sommeil. Même avec un ventilateur en marche jusqu’au petit matin. Les dernières grosses pluies remontent au début du mois de novembre. Elles ont duré juste deux heures et depuis, seules des pluies fines sont tombées et n’ont eu aucun effet. Juste de quoi mouiller l’herbe, le samedi 29 novembre.

Des pluies ont été observées dans la partie est de la ville, à Antanimalandy, jeudi, alors qu’à Mahajanga-be et ses environs, le sol était sec.

A ce rythme, l’on craint encore le pire. Le mois de décembre et surtout les fêtes seront caniculaires. Des précautions seront à prendre, notamment boire beaucoup et se protéger des coups de soleil.

APOSTOLAT DE LA MER – Hommage aux victimes des naufrages

$
0
0

C’est le devoir des chrétiens de prier pour ceux qui meurent seuls et d’une manière brutale. L’organisation catholique a commémoré les matelots morts le 29 novembre.Familles, amis et fidèles  des églises catholiques de la ville de Mahajanga se sont, en effet, donné rendez-vous sur le bac Boeny,  ancré près du port de Mahajanga dans la matinée du dimanche 29 novembre, pour  rendre hommage à tous ceux qui ont péri en mer.

Chaque année, l’Apostolat de la mer, une organisation internationale de l’Église catholique dédie le dernier dimanche du mois de novembre aux naufragés. « Il est de notre devoir de prier pour eux, car leur vie a connu une fin tragique. Un décès  qui s’est produit d’une manière brutale et loin de leurs familles et proches. Ainsi, c’est aux vivants de demander pardon en leur nom et la paix à leur âme », explique l’aumônier de l’organisation à Mahajanga,  le père Jean Laurent Rakotoarivelo.

Le représentant des gens de la mer, Irenée Rabetokotany, indique qu’il est très important de mettre à profit cette occasion pour conscientiser  les responsables à respecter minutieusement toutes les mesures édictées par la loi de la navigation afin de  réduire, voire éradiquer, les pertes humaines.  Parmi ces mesures, les visites techniques des embarcations, la visite médicale des navigateurs et les capacités physiques et intellectuelles des matelots doivent être strictement respectées.

Deux bacs ont mis le cap sur Katsepy, sur lesquels les futurs marins de l’École nationale de l’enseignement maritime de Mahajanga, accompagnés des familles des victimes, ont jeté des gerbes de fleurs à la mer. En hommage aux naufragés.

 

Salohy Rakotomalala –« Il faut partir d’une observation »

$
0
0

Sortante d’une école de management à l’étranger, la lauréate de la télé-réalité Master Business Academy (MBA), organisée par la RTA, veut imposer ses marques de vêtements de grande taille sur le marché en créant son entreprise « Mademoiselle très jolie ».

Que pensez-vous du concours Master Business Academy ?
Le MBA a été un test pour mon projet. En plus d’être un concours, c’était l’occasion de savoir si mon projet est viable ou non. Ainsi, l’organisateur de MBA est un organisme que je connais dans plusieurs événements correspondant à l’entrepreneuriat. Pour moi, c’est une opportunité de travailler avec lui.

Pourquoi n’osez-vous pas vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
Depuis mes études supérieures, j’ai déjà en tête mon projet qui est la confection de vêtements de grande taille. Mais, je manquais de moyens et je n’osais pas entrer dans le monde des affaires. Par conséquent, le projet était à chaque fois repoussé. En plus, je pense qu’il est difficile de lancer mon propre projet alors que je travaille en même temps et perçois un salaire mensuel. Si je me lance dans l’entrepreneuriat, il y a toujours le risque de tout perdre.

Quels sont les obstacles empêchant les jeunes de créer leurs propres entreprises ?
D’abord, les jeunes manquent de courage pour se lancer dans le business. La situation économique actuelle est encore morose et les risques sont élevés surtout pour les startups. Il existe aussi un manque de confiance des institutions financières vis-à-vis des jeunes. Il n’y a pas d’institutions financières qui prêtent de l’argent aux jeunes diplômés alors qu’à l’étranger, le diplôme fait partie d’une garantie pour obtenir un financement. Toutefois, il faut avancer pas à pas. On peut faire beaucoup de choses à Madagascar, il s’agit de partir d’une observation et d’acquérir la confiance en soi. Le MBA m’a donné cette confiance.

Comment s’est passé le concours ?
L’ambiance était magnifique. Il y a une partie ou on développe la personnalité des candidats. Étant très timide, le passage devant le jury n’a pas été  chose facile. Il y avait aussi une formation sur l’entrepreneuriat. Il est vrai que j’ai étudié le management mais la formation durant le MBA m’a apporté un plus par rapport à ce que je savais déjà. En outre, ce fut un partage d’expériences avec les intervenants qui sont déjà dans le monde de l’entrepreneuriat.

Êtes-vous surprise d’avoir gagné le concours ?
J’étais vraiment surprise à la fin du concours puisque nous, finalistes, avions de très bons projets. Peut-être que ce qui a fait la différence était la façon de défendre le projet. Pour Zo Ravaka, son projet est très innovant, il est environnemental, est un thème très en vogue en ce moment. Pour les autres, les projets sont prometteurs comme la construction de parc d’attraction et la fabrication d’œufs pasteurisés.

Qu’est-ce qui se passera après le MBA ?
Jusqu’ici, je suis en négociation avec un partenaire financier, mais j’avance tout de même. Dans le business plan, il y a une partie que j’assure et une autre qui est du ressort du partenaire financier. Les ateliers sont déjà prêts et toutes les machines sont complètes. En plus, j’ai recruté une personne pour collaborer avec moi. Actuellement, nous fabriquons des échantillons et faisons un essai de qualité.

Connaissez-vous la situation du marché des vêtements de grande taille à Madagascar  ?
Nous avons déjà effectué une étude de la concurrence. Par contre, l’étude de marché nécessite beaucoup de personnes, de moyens et de temps. La concurrence existe mais elle n’est pas nombreuse comme la vente de vêtements de taille normale. Pour moi, l’objectif consiste à produire différents types de vêtements de grande taille pour que les clients aient de multiples choix et que les produits existent toute l’année.

Quel est votre objectif  ?
Mon objectif est de conclure un partenariat avec des grandes distributions. Pour moi, l’ouverture d’une boutique n’est pas encore une option, du fait que le loyer est très cher. Pour les startups comme le mien, il faut minimiser au maximum les coûts. Au début de l’année prochaine, j’envisage de sortir une nouvelle collection.

Initiative – Les jeunes incités à créer des entreprises

$
0
0

Les jeunes Malgaches sont peu nombreux à entrer dans le monde des affaires. Il semble qu’il leur manque la vision entrepreneuriale. 

Créer sa propre entreprise ressemble à un parcours du combattant, surtout pour les jeunes. Selon les statistiques, un jeune sur cent mille seulement est capable de créer une entreprise.
« Notre économie n’arrive plus à absorber les 300 000 à 400 000 jeunes qui débarquent sur le marché de travail chaque année. La création d’une entreprise paraît une solution efficace pour développer notre pays », affirme Christian Rajaosafara, président directeur de SIGMA.
Face à la situation économique morose, la création d’entreprise est très difficile, étant donné les risques que peuvent courir les jeunes entrepreneurs.
« Le principal frein à l’entrepreneuriat chez les jeunes à Madagascar est toujours le manque de financement », déclare Niriana Arivony Elsa, un responsable de Young african leaders initiative (YALI).
Le taux d’intérêt élevé des emprunts bancaires décourage les jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat.
« Évidemment, les jeunes ont des projets mais ils n’osent pas se lancer dans le monde de l’entrepreneuriat à cause du contexte économique actuel », explique Herilalaina Ravelomanana, chef cuisinier, gagnant du Trophée JCI Creative young entrepreneur award (CYEA) Madagascar.
Cette situation les pousse alors à chercher du travail dans les entreprises pour ne pas courir des risques. En plus, le système éducatif malgache n’intègre pas l’entrepreneuriat dans le programme scolaire.
« Les jeunes n’envisagent pas de devenir entrepreneur quand ils quittent les bancs de l’école », précise Christian Rajaosafara.
« Selon notre étude auprès des jeunes sortants de l’université, ceux-ci ont toujours tendance à travailler dans une entreprise ou être fonctionnaires. C’est pourquoi nous allons les inculquer l’esprit d’entrepreneuriat », affirme Tsiresy Rafidison.

 

Young african leaders initiative (YALI) veut promouvoir l'entrepreneuriat à travers d'une conférence-débat avec les chefs d'entreprises.

Vision
Malgré la situation économique morose, il existe toujours des opportunités à la création d’une entreprise. D’abord, il faut partir d’un rêve, d’une vision et des idées. Celles-ci doivent approcher la réalité.
« J’ai toujours rêvé de créer une entreprise industrielle. Maintenant, ce rêve est devenu  réalité », déclare Christian Rajaosafara.
La personnalité de l’entrepreneur constitue également une qualité pour le succès d’une entreprise.
« L’entrepreneur doit avoir un leadership clair sur la gestion des employés, et il doit toujours être à l’écoute des clients », précise-t-il.
La société malgache ne met pas en valeur l’esprit entrepreneurial. En fait, notre culture empêche le développement d’un tel esprit entrepreneurial.
« Il faut inculquer dans l’éducation l’esprit d’entreprise pour que les jeunes sachent prendre l’initiative. Il faut aussi que l’État mette en œuvre une politique fiable de l’éducation en tenant compte de l’entrepreneuriat », explique Andry Ramaroson, responsable au sein de la société Schneider Electric.
Madagascar a besoin d’une révolution culturelle pour que l’économie se développe. Cela peut se réaliser par une solidarité économique qui peut être une fusion entre les entreprises de même activité.
« Il nous faut une révolution culturelle comme la solidarité économique pour affronter le marché non seulement national mais aussi international », conclut Christian Rajaosafara.

 

Christian Rajaosafara (au micro) explique qu'il faut partir d'un rêve pour entreprendre.

Entreprendre au féminin

La création d’une entreprise n’est pas réservée seulement à l’homme. Face à la mondialisation, de nombreuses femmes occupent des places importantes dans le monde des affaires. Pourtant à Madagascar, le nombre de femmes qui dirigent les entreprises sont rares.
« Le problème se situe au niveau culturel et économique. La société malgache est conservatrice, elle n’accepte pas les femmes comme leader. Au niveau économique, les femmes ont de l’initiative mais elles ne savent pas de quoi on développe l’entreprise », explique Mireille Ratsimbazafy, un formatrice de Build your business.
En fait, les femmes souhaitent une aide de la part de l’Etat.
« Il faut que l’Etat nous aide financièrement pour développer nos entreprises, surtout les petites et moyennes (PME) qui existent depuis une dizaine d’années », ajoute Olivia Rakotonarivo Rakotoarisoa, membre d’Entreprendre au féminin de l’océan Indien (EFOI).

Échange d’expériences

La Maison de l’entrepreneuriat (MDE) est un lieu qui réunit tous les porteurs de projets mais aussi les entreprises qui peuvent les financer. C’est la porte qui s’ouvre vers la facilitation de l’entrepreneuriat.
« Il faut que les porteurs de projets prennent leurs responsabilités pour que leur projet soit un succès », affirme José Raserijaona, un responsable de la MDE.
Les adhérents bénéficient du coaching de la part de la MDE et ils peuvent échanger leurs expériences avec les différents partenaires de MDE.
« C’est un lieu où le porteur de projet rencontre différents partenaires. Il peut tisser des liens avec eux », mentionne José Raserijaona.


Le selfie va de pair avec les actions humanitaires

$
0
0

Cinq cents ariary pour chaque selfie posté, seront versés à une œuvre sociale. C’est devenu la nouvelle tendance sur les réseaux sociaux. Un nouveau modèle très vite adopté par les marques et associations humanitaires.

Joindre l’utile à l’agréable. Le hashtag, ou mot-dièse, est partout. Et ce, depuis l’avènement des réseaux sociaux. Présent à l’origine uniquement sur Twitter et adopté depuis par d’autres réseaux sociaux, le hashtag inonde maintenant les émissions de télé, la campagne politique, et certaines sociétés l’utilisent aussi dans leur communication. Et pour mettre de la crème,  un petit selfie suffit.
Selfie, hashtag et actions humanitaires vont de pair maintenant. En février 2015, deux jeunes étudiants, Camille Lassaux et Coralie Verron, ont lancé l’initiative #Weselfie2015 pour apporter de l’aide au père Pedro Opeka et son association Akamasoa. « Le principe est simple : il suffit de se prendre en photo à partir du smartphone et ensuite d’en faire une diffusion sur les réseaux sociaux (facebook, twitter et instagram). Le message doit, impérativement, être accompagné du hastag #weselfie2015. Pour chaque selfie posté, les partenaires du projet reversent 50 centimes d’euros à l’association Les Amis du Père », cite le journal de l’île de La Réunion. Un mouvement très vite adopté par des jeunes de 7 à 77 ans. « Pour la bonne cause », publie une lycéenne sur son profil Facebook, avec, bien sûr, la mention #Weselfie et un selfie. Les deux jeunes étudiants ont atteint leur objectif très vite : 5000 euros collectés entre le 26 février et le 6 mars 2015.
Une autre initiative a pris le relais. Un groupe d’étudiants d’une école de commerce a emboîté le pas de #Weselfie2015 avec #Gasiray. Partant du même principe : verser de l’argent pour des enfants démunis de la capitale sur chaque selfie posté suivie du hashtag- ces étudiants s’associent à des sponsors. Pour se démarquer, Gasiray favorise aussi la vidéo. Résultat, les 2000 selfies et 170 vidéos leur ont permis de collecter 1 070 000 ariary le 6 septembre.
Toujours gagnant
« Le hashtag est devenu un moyen de faire promouvoir sa marque. Cela permet de dynamiser une marque et encourage la participation des internautes. Dans ce genre de partenariat, tout le monde y gagne », explique un social media strategy.
Mais certains le voient d’un mauvais œil. « C’est un esprit matuvuiste.  Pourquoi ne pas verser directement le budget alloué à ces œuvres sociales   », interroge un autre internaute.
Des remarques qui n’empêchent pas d’autres initiatives de voir le jour. L’association Compassion Madagascar a lancé le mouvement #VolontaireMada et #Zaza_Gasy pour venir en aide aux enfants malades de deux hôpitaux publics de la capitale et des victimes de la malnutrition dans le Sud. Pour tout réaliser, l’association s’associe avec la société de téléphonie mobile Airtel et PortalJob.
Avec des internautes toujours plus influents et des plateformes qui se multiplient, les réseaux sociaux sont devenus incontournables pour les marques. Ces espaces peuvent aujourd’hui leur permettre de réinventer le lien avec le consommateur.
« Si les milliardaires de ce monde se sont lancés dans un nouveau challenge avec le #Icebucketchallenge, voilà une autre manière pour les Malgaches de participer indirectement à des actions humanitaires », se contente d’expliquer un internaute. Alors prenez un selfie et faites opérer la magie de l’internet.

SAVA – La fièvre de la vanille fait trembler le Nord-Est

$
0
0

La campagne de la vanille bat son plein dans la région SAVA. Mais l’argent qui coule à flot ne profite pas à tout le monde.

Des motos achetées comme des bonbons et des matelas pris d’assaut. La plage rythmée par le battement des vagues, la belle « avenue » longeant la ville, les voitures et les taxis-motos animant la capitale de la région SAVA, Sambava, font oublier la pauvreté gangrenant le pays. Le prix du kilo de la vanille à 500 000 ariary, en hausse par rapport à celui de l’année dernière, aurait eu des impacts positifs dans le quotidien des habitants.
Cette belle image n’est pourtant qu’un mirage. Les ménages les plus pauvres, notamment les paysans sans terre, les agents de l’État et des employés du secteur privé affectés dans la capitale régionale de la vanille paient le prix fort de cette campagne.
« Trois pièces de poisson coûtent, actuellement, 10 000 ariary alors que nous vivons au bord de la mer ! C’est incroyable ! », se plaint un employé du ministère des Finances et du budget.
Une pièce de tomate est même vendue à 400 ariary alors que cette somme avait permis d’en acheter au moins quatre dans la capitale auparavant. Le district d’Andapa, à deux heures de route de la ville de Sambava, est, pourtant, le principal grenier alimentaire de la région.
L’insécurité ambiante inquiète aussi les habitants.
« Le vol est quasi-quotidien depuis que les gousses de vanille sont mûres. Bon nombre d’habitants cueillent leur vanille trop tôt, causant ainsi la dégradation de la qualité », s’indigne Philibert Faustin, membre de la Plateforme des producteurs de vanille du district de Sambava. Les forces de l’ordre se trouvent ainsi sur le qui-vive car, selon une source au sein de la gendarmerie nationale, le vol de vanille connaît une recrudescence.
« L’insécurité se trouve à son apogée car beaucoup d’argent circule en ce moment », souligne une source au sein des forces de l’ordre.

La préparation artisanale des gousses de vanille est de moins en moins pratiquée à Sambava.

Activités au ralenti
Mais il n’y a pas que les « résidents » qui sont pénalisés par cette fièvre de la vanille. En trouver en guise de souvenir du passage dans la capitale nationale de la vanille ressemble également à un parcours du combattant.
« La plus grande partie de la production a déjà été collectée par les exportateurs. Les gens ont aussi peur d’écouler les gousses de vanille sur le marché à cause de la recrudescene des vols. Les gens ont donc peur d’être accusés à tort », confie un chauffeur de taxi-moto.
Face à cette situation, le chef de région de SAVA, El Faustin Velomaro, se défend.
« Nous avons incité les gens à maintenir leurs activités comme la pêche ou la production de charbon durant la campagne de la vanille. Mais ils ne veulent pas nous écouter. Nous ne pouvons pas les obliger. C’est ainsi que le prix des produits agricoles monte en flèche, actuellement », explique-t-il.
Aucune mesure d’incitation n’a été, toutefois, avancée par le chef de région pour encourager les paysans à continuer leurs activités habituelles.

La sécurisation coûte 2 millions d’ariary par mois

La montée en flèche du prix de la vanille a incité les malfaiteurs à opérer dans la région de Sava. Les opérateurs se sentent ainsi menacés.
« L’insécurité revêt, aujourd’hui, deux formes. La première est le vol de la vanille sur pied. Tandis que la seconde est le vol de gousses de vanille dans les magasins de stockage. L’année dernière, j’ai dépensé 800 000 ariary pour sécuriser mes produits. Cette année,  j’ai dû dépenser 2 millions d’ariary par mois pour assurer la sécurité de mon investissement », revèle Rafaly, collecteur de gousses de vanille.

Deux cent quinze taxis-motos pour 40 000 habitants

La « guerre » au sein du transport public fait rage dans la ville de Sambava. La trentaine de taxis-ville et la vingtaine de taxis-be se battent au quotidien face à la montée en puissance du taxi-moto, plus connu sous le nom de bajaj. Selon Fulgence Behavana, un conducteur de taxi-moto, il y aurait actuellement deux cent quinze Bajaj dans la ville.
« La plupart des taxis-motos appartiennent à un petit nombre de personnes. Toutefois, les jeunes qui ont gagné de l’argent grâce à la vanille ou le trafic de bois de rose commencent à s’investir dans cette filière », a remarqué un conducteur de taxi-moto.
Pendant la présente campagne de la vanille, assurer le paiement du versement quotidien de  40 000 ariary par jour pour chaque Bajaj semble aisé.

Certaines coopératives de paysans, comme à Bemanevika, militent contre le travail abusif des enfants.

Qualité – Le taux de vanilline en continuelle baisse

La filière vanille fait face aujourd’hui à des sérieuses menaces. Selon une source au sein des exportateurs, l’atteinte du taux de vanilline de 2,4% sur une gousse de vanille ressemble, actuellement, à un miracle.
« Le taux moyen tourne autour de 1%. C’est comme un cauchemar car le taux est resté supérieur à 2%, il y a dix ans », a confié un exportateur de vanille de Sambava.
Plusieurs facteurs ont été avancés comme principales causes de cette baisse de la qualité de vanille. Le premier serait l’affluence des opportunistes. Il y aurait, selon une source au sein du service de la douane de Sambava, seize nouveaux opérateurs dans la filière vanille en quelques mois.
« Parmi ces opérateurs opportunistes, bon nombre d’entre eux utilisent des machines pour sécher les gousses de vanille et ne respectent plus la règle de l’art. Ils n’attendent plus que les gousses soient mûres et séchées au soleil. C’est pour cette raison que vous ne sentez plus  l’arôme de la vanille à Sambava car peu de gens sèchent les gousses de vanille au soleil dans leurs cours », a expliqué un autre opérateur.
Les paysans ne se soucient plus ainsi de la qualité de leurs gousses de vanille car ils sont sûrs de trouver preneurs.

SAVA4

Une assise nationale

L’État a initié une assise nationale sur la vanille, le 14 novembre dernier. Elle a visé à retrouver les lettres de noblesse de la vanille de la Grande île. Mais l’attention s’est tournée vers les exportateurs.
« Ce sont les exportateurs qui dictent leur loi. Ils donnent le ton quand ils ont besoin de vanille pour l’exportation. Ils nous pressent aussi à trouver des gousses même si elles sont encore vertes », a rapporté Rafaly, opérateur dans la filière.
En même temps, les exportateurs demandent l’assainissement de la filière et la mise en place de règles bien définies.
« Les opérateurs légaux se sentent harcelés. Certains n’ont même pas de magasin de stockage et exercent parfois leurs activités dans l’illégalité. Mais, nous avons l’impression que les employés de l’État ne contrôlent que les opérateurs légaux. Il faut donc assainir le milieu et cesser l’utilisation des machines de séchoir », a suggéré un opérateur de la région.

Ntsay Christian, représentant de l'OIT, invite les opérateurs  de la filière vanille à respecter le code visant à lutter contre  le travail des enfants.

Ntsay Christian, creprésentant de l’OIT, invite les opérateurs de la filière vanille à respecter le code visant à lutter contre
le travail des enfants.

Un enfer pour les enfants

Selon le rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT), vingt mille enfants travaillent, chaque année, dans la filière vanille, dans des conditions effroyables. Ils triment 7 à 8 heures par jour et même pendant la nuit, avec des salaires misérables de 2 000 ariary par jour, ou bien 25 000 à 40 000 ariary par mois. Les travaux sont effectués sous une température extrême, à 30°C au soleil, et à 41°C quand ils se trouvent près du matériel d’échaudage. L’exposition à des produits chimiques, toxiques et dangereux menace également la santé de ces enfants.
Un code de conduite de lutte contre le travail des enfants dans la filière vanille, a été ainsi initié par l’OIT et l’ambassade américaine pour les affranchir de ce calvaire.
« Les États-Unis importent le tiers de la production de vanille de la Grande île. Les consommateurs américains y sont très attentifs face aux différentes conditions de production, notamment le respect des droits de l’homme », a fait remarquer Robert Yamate, ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar.

Magouille – Soupçon de blanchiment d’argent

La déclaration de Jean Gabriel Harison, alors qu’il était encore directeur général du commerce extérieur, lors de la signature du code de conduite de lutte contre le travail des enfants dans la filière vanille, le mois dernier à Sambava, apparaissait comme une bombe à retardement pour certains opérateurs de la vanille dans la région SAVA.
« Nous avons reçu des informations indiquant qu’il y aurait un blanchiment d’argent dans la filière vanille, actuellement. Nous avons saisi le Service de renseignement financier (Samifin) pour tirer cette affaire au clair », a annoncé celui qui était directeur général du commerce extérieur.
Selon ses explications, le prix du kilo de vanille ne suit pas le cours sur le marché international.
« Le kilo de vanille tourne, actuellement, autour de 100 dollars sur le marché international. Pourquoi certains exportateurs osent-ils acheter le kilo à 150 dollars auprès des paysans   », se demande Jean Gabriel Harison.
Un ancien exportateur de la vanille a confirmé cette crainte au sein du ministère du Commerce.
« Il y a effectivement blanchiment d’argent du bois de rose par l’intermédiaire de cette filière. Mais le prix a fortement augmenté à cause des exportateurs opportunistes tels que les hommes d’affaires chinois qui viennent collecter les gousses de vanille dans la campagne et les transforment en extraits de vanille. Les produits deviennent ainsi assez rares », a mentionné l’exportateur.
Un intermédiaire dans la filière refuse, toutefois, de parler de blanchiment d’argent.
« Les exportateurs tentent d’écouler, actuellement, leurs stocks de vanille. Ils l’avaient acheté à 60 000 ariary le kilo, il y a deux ans. Certains opérateurs font ainsi circuler des rumeurs selon lesquelles la production serait mauvaise, cette année. Ils font alors monter le prix à 500 000 ariary pour avoir un maximum de profit avec leurs stocks », a indiqué Rafaly, un intermédiaire entre les paysans et les exportateurs.
Appelée pour vérifier l’existence de blanchiment d’argent dans la filière vanille, une source au sein du Samifin l’a confirmé à demi-mot. « Nous sommes au courant de cette information, alors une enquête pourrait être menée », a avancé le responsable.

Métier – Des taxis conduits par des femmes pour les femmes

$
0
0

Soutenir les femmes vulnérables et prévenir toutes formes de violence est une autre forme d’activisme en faveur des femmes et contre les violences à leur encontre. En Inde où les risques de viol dans les transports en commun étaient assez importants à une époque, une compagnie de taxis a décidé de mettre en place un système de taxis exclusivement réservés aux femmes. En plus de sécuriser les passagères, les Viira Cabs permettent aux femmes-chauffeurs d’accéder à un savoir-faire, à un travail et à une autonomie.

Le feu passe au vert et Rupa Swali s’engage sur l’une des artères principales de Bombay, la Western Express highway, se frayant prudemment un chemin entre les hordes de deux-roues et de pousse-pousse à moteur qui sillonnent l’espace autour d’elle à toute allure. Soudain, un bus indiscipliné brûle un feu rouge et fonce droit sur elle en klaxonnant violemment. En vieille habituée, Rupa Swali pile juste à temps, avant de jeter un œil à sa passagère qui, sur le siège arrière, se concentre sur son iPhone et semble inconsciente du danger qu’elles viennent de frôler.
Naviguer dans la jungle de la circulation de Bombay est devenu une seconde nature pour Rupa Swali, chauffeur de taxi professionnel depuis quatre ans. Avant cela, elle n’avait jamais mis les pieds dans une voiture – et encore moins la main sur un volant.
À l’époque, elle avait décidé de quitter son violent mari, après 19 ans de mariage. Née et élevée à Bombay, capitale commerciale de l’Inde, elle n’avait pourtant aucune qualification et ne savait pas comment s’y prendre pour gagner sa vie. Seule, angoissée et sans recours, elle devait, en outre, assurer le quotidien de sa fille adolescente.
« Je voulais un travail qui m’assure à la fois la dignité et la sécurité financière », explique-t-elle.
À peu près au même moment, Preeti Sharma Menon, manager expérimentée, cherchait à monter une structure qui permettrait aux femmes d’acquérir l’indépendance financière : sur les six millions de femmes qui habitent à Bombay, la moitié vit au jour le jour, dans la rue ou dans de minuscules abris de fortune.
En juin 2011, Preeti Sharma Menon créa donc Viira Cabs (« viira » signifiant « femme courageuse »), dans le but d’offrir un emploi stable et honorable à des femmes défavorisées. Elle avait lancé le programme de formation « Viira motor training program », six mois plus tôt. Rupa Swali faisait partie de la première promotion de 200 femmes. Après six mois d’entraînement rigoureux et gratuit, 80 d’entre elles ont reçu leur permis de conduire, et plusieurs d’entre elles travaillent toujours comme chauffeur pour Viira Cabs. Le programme a été réduit depuis, pour passer à douze semaines.

 

Les femmes-chauffeurs s’adaptent à la circulation démente à Delhi.

Fidélité
Viira Cabs est, désormais, équipé d’une flotte de 16 taxis éco-responsables. La société emploie une vingtaine de femmes qui tournent en équipe de jour ou de nuit dont le salaire mensuel s’éleve en moyenne à
15 000 roupies [soit 212 euros environ]. Il existe une poignée de compagnies de taxis féminins de par le pays, mais Viira Cabs est la seule à fournir un programme de formation complet, qui comprend également des cours sur la présentation, le savoir-vivre et l’auto-défense. Chaque femme-chauffeur est équipée d’une bombe lacrymogène et d’un traceur GPS avec bouton SOS.
Il ne s’agit pas seulement d’apporter un savoir-faire et de l’emploi mais également d’offrir un réconfort pour les passagères, dans un pays où la violence faite aux femmes est omniprésente. D’après le gouvernement, une femme est victime de viol toutes les 20 minutes en Inde, sachant que ce chiffre se cantonne aux viols déclarés.
En décembre 2012, l’Inde a atteint le paroxysme de l’infamie, face à la brutalité du viol collectif d’une étudiante dans un bus en déplacement, à Delhi. Elle n’a pas survécu à ses blessures. Deux ans plus tard, une femme d’affaires de 27 ans a accusé un chauffeur du service Uber de l’avoir violée. Le procès est en cours.
« Dans le contexte de l’insécurité des femmes au sein de notre pays, je crois qu’un service de taxis conduits exclusivement par des femmes représente un grand soulagement pour de nombreuses femmes qui sont seules pour faire le trajet entre leur domicile et leur travail, surtout la nuit », estime Preeti Sharma Menon.
Ses instincts ne l’ont pas trompée et Viira Cabs a, désormais, des centaines de clientes fidèles, dont Revati Sharma, 32 ans, qui habite dans une banlieue de Bombay.
« Mes parents ont de plus en plus peur de me voir aller seule au travail, raconte-t-elle. Mais je travaille pour une agence de publicité, où les horaires sont très variables. Quand je rentrais à 3 heures du matin, ma mère était folle d’inquiétude et m’attendait sur le pas de la porte. Maintenant, quand je rentre tard, j’appelle Viira. Et franchement, l’autre avantage, c’est d’avoir une femme au volant. Je suis bien plus détendue et je peux m’assoupir. »
Les seniors et les personnes handicapées forment également une grande partie de la clientèle de Viira. Ils pensent que les femmes-chauffeurs, qui les aident à monter ou descendre de voiture, se montrent plus attentionnées.
Ces femmes, qui faisaient, autrefois, partie des personnes les moins respectées de leurs familles et de leurs communautés, sont, désormais, des personnages d’importance. Leurs revenus permettent de financer les études de leurs enfants – la fille de Rupa Swali a pu devenir vétérinaire. Les femmes-chauffeurs gardent leurs véhicules avec elles et lorsque Rupa arrive dans son quartier misérable au volant de son taxi, ses voisins la traitent comme une star.
Preeti Sharma Menon précise, cependant, que tout n’est pas rose. La formation représente un coût important, et le turnover est élevé : « Les femmes que nous employons proviennent de milieux défavorisés. Ce sont elles qui, pour la plupart, prennent soin de leur famille – dès qu’il y a une maladie ou un décès dans le foyer, elles quittent leur emploi. »
Preeti Sharma Menon cherche, à présent, des investisseurs et maintient sa société à flot grâce à ses propres fonds. Il est, pourtant, possible qu’elle soit contrainte de mettre la clé sous la porte, bien que tout démontre le besoin criant d’une telle structure. Elle est d’ores et déjà obligée de refuser des clients et le regrette amèrement.
« Nous ne pouvons plus faire face à la demande », affirme-t-elle.

Raksha Kumar (Sparknews)

Ambohibary – Manif contre la destitution du maire

$
0
0

Alors que le maire de  la commune rurale d’Ambohibary Sambaina, Jean Désiré Razafimanantsoa, se trouve dans la capitale pour tirer au clair l’affaire de sa destitution qui lui est tombée le mardi 8 décembre dernier, ses partisans n’ont pas manqué de montrer leur colère, samedi dernier, contre cet acte qu’ils considèrent de « une trahison », en organisant un meeting.
« Nous n’accepterons jamais le détournement de notre choix », s’est insurgée une mère de famille qui a même déclaré que cette trahison à l’encontre de la population va perturber la communauté car le maire destitué et son remplaçant sont tous des natifs d’Ambohibary.
Elu avec 3 488 voix, soit un taux de 44,42% des suffrages exprimés, contre 3 374 voix soit 42,96 % pour le candidat du HVM, l’élu du FAIV a déjà été entendu par tous les responsables de l’élection aux niveaux régional et national pour la plainte déposée par son adversaire. Mais la raison de la disqualification invoquée par ce dernier a été toujours rejetée.
« Nous n’allons pas baisser les bras jusqu’à ce que cette affaire soit résolue et nous allons continuer à manifester si l’Etat ne revient pas sur cette décision purement politique », a affirmé Rasolomanana, un manifestant.
Malgré l’investiture collective des 90 maires du Vakinankaratra, effectuée en présence de cinq membres du gouvernement dont le ministre de la Santé publique, Mamy Lalatiana Andriamanarivo, le 22 octobre dernier, cinq nouveaux élus dans cette région sont destitués par le Conseil d’Etat. Il s’agit des maires des communes rurales d’Ambohitom­poina et d’Ambatolahy du district d’Antanifotsy, de Nanatonana  du district de Betafo, et d’Antsoantany et d’Ambohibary du district d’Antsirabe II.  Les candidats du parti HVM, placés, en général, en deuxième position lors de la dernière élection communale dans ces localités sont pressentis pour remplacer ces maires qui ont déjà exercé dans leurs communes respectives depuis deux mois.

Angola Ny Avo

Électrification – Les panneaux solaires en vogue dans l’Alaotra

$
0
0

À défaut d’électrification par une centrale de la Jirama, les gens se débrouillent en utilisant les panneaux solaires. D’autant que le kit est facile à installer.

Non électrifié depuis son existence, Ambodinonoka, dans la commune rurale d’Andilanatoby, un village à forte potentialité économique son taux de production rizicole dépassant les quatre tonnes à l’hectare, commence à figurer dans la liste des utilisateurs de panneaux solaires.
À cause d’une longue attente, la majorité des gens habitant ce fokontany et ses environs ne cherchent plus d’autres solutions d’électrification sinon d’utiliser leurs propres moyens. Ils achètent des panneaux solaires, maintenant. Une façon de vivre, imitée par presque tous les habitants des communes rurales de l’Alaotra. Ainsi, l’on peut voir une petite case en toit de chaume sur laquelle un panneau solaire est installé et qui fonctionne, sans incident ni problème technique.
Selon ces personnes, elles sont totalement désemparées, au point de ne plus savoir à qui demander de l’aide, à quel saint se vouer, alors que l’insécurité est généralement due à l’obscurité régnante pendant la nuit dans les campagnes. Aussi, particuliers ou membres d’association, riziculteurs ou « spécialistes » en réparation d’équipements électriques tels que les moteurs, les batteries ou les téléphones mobiles en tous genres, se procurent des panneaux solaires et les accessoires pour leur installation.

Économique
Ce qui est très étonnant c’est que la plupart des intéressés ne font pas appel à des techniciens spécialisés pour installer le kit transformant les rayons solaires en électricité de 220 volts pouvant faire tourner tous les appareils électroménagers, outre les postes téléviseurs en liaison avec des décodeurs satellitaires, ainsi que l’éclairage.
« Ma fille dispose de trois groupes électrogènes. Mais pour faire marcher un congélateur et deux frigos, outre un poste de télé et l’éclairage, deux des trois groupes électrogènes consomment au moins 12 litres d’essence pendant seulement une nuit, en fonctionnant deux à deux heures et demie. Alors que quatre panneaux solaires d’un mètre carré chacun – d’un coût de 7 à 9 millions d’ariary au total, selon la qualité et la marque de fabrication – peuvent largement faire l’affaire », se réjouit Fred-Be, un père de famille et grand-père de 41 petits-enfants, habitant à Antananarivo.
« Je suis arrivé à persuader ma fille qui vit ici (ndlr : à Ambodinonoka) à utiliser ces panneaux à la place de ses groupes électrogènes terribles et dévastateurs. Maintenant, elle est contente. C’est moi-même qui ai installé le kit », a-t-il encore mentionné.

Hery Fils Andrianandraina

Viewing all 659 articles
Browse latest View live