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Channel: Magazine – L'Express de Madagascar
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Art plastique – Un voyage en peinture chez « Max et les ferrailleurs »

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Homme de passion comme on en voit rarement, Bruno Chateauneuf est connu par ses pairs sous son pseudonyme de Max. Il partage, avec nous, plus de vingt ans de quête d’œuvres d’art.

Un noble métier que celui de l’antiquaire. C’est presque l’équivalent de celui du gardien des vestiges de l’Histoire, notamment lorsque cela se rapporte à l’art et à l’artisanat. C’est donc là un métier qui a une valeur culturelle inestimable et Bruno Chateauneuf, Max le ferrailleur pour ses amis, entend bien le faire savoir à son public.
Collectionneur d’affiches et d’objets publicitaires à la base, il commence par collecter des tableaux avant son arrivée à Madagascar en 1989. À partir de 1992, son intérêt  se porte particulièrement sur les œuvres d’art malgaches, notamment les fresques d’illustres peintres anciens. Il ouvre son quartier général du côté d’Isoraka où il tient une brocante dans laquelle couleurs et découvertes règnent à travers l’art et l’artisanat intemporels. Depuis et jusqu’à aujourd’hui, il est certainement le seul à sillonner l’Europe à la recherche de ces œuvres d’art originaires de la Grande île, qui s’y seraient « égarées » depuis la fin de la colonisation.
À l’heure actuelle, les tableaux que renferme sa collection, reflètent une époque où la peinture malgache commençait à peine à se dévoiler et à s’approprier sa propre identité. Ils illustrent une histoire de Madagascar que la génération actuelle, qu’elle soit passionné d’art ou artistes de talent, se doit de connaître et de découvrir. « J’ai dans ma collection des œuvres d’époque, que les colons eux-mêmes avaient achetées dans les années 20, et ce sont leurs descendants qui, plus tard, les ont remises sur le marché », confie Max.
Le patrimoine colonial, dont font partie ces fresques anciennes, a désormais une très grande valeur sur le marché de l’art international. Max se fait un devoir d’aller à leur quête et de les rapatrier dans leur terre natale.

L'une des pièces rares de la collection de Max le ferrailleur est cette toile de Rakotovao inspirée du village d'Ambohimandroso. Réalisé le 16 octobre 1926, il l’a dédiée au lieutenant Lacoste.

Devoir de mémoire

De telles œuvres d’art font ainsi partie du patrimoine malgache, et il importe pour le public de les découvrir et de les récupérer. Des amoureux de l’art s’efforcent aujourd’hui de les valoriser. Max le ferrailleur, lui, s’active également dans le domaine artistique à travers ce qu’il appelle l’art industriel. Il récupère les matières métalliques pour en confectionner des objets, tels que des lampes et des sculptures. Il envisage de monter une association d’artistes pour pouvoir perpétuer sa passion pour l’antiquité et l’art en général. Une association dont les activités tourneront surtout sur les arts dits coloniaux qui gagnent en prestige et que les passionnés achètent à prix d’or, telles les œuvres des peintres malgaches. Dans sa caverne d’Ali Baba, Bruno Chateauneuf possède une belle collection de toiles et de tableaux originaux, inédits et même exclusifs pour certains. On y retrouve, entre autres, les illustres Gaston Rakotovao, Henri Ratovo, Randriantsoa, Rabe, Ratody, Rambinintsoa, Bernard Ranjato, Gilbert Rakoto, Rabeza et Emile Ralambo. Leurs créations datent du premier tiers du siècle dernier, entre 1903 à 1938, mais elles sont également plus récentes telles celles des Rasolofoson père et fils ou celles du peintre contemporain Isaac.

Max le ferrailleur affectionne particulièrement les fresques qui illustrent des scènes de vie.

Un enfant du pays

« En vingt ans, le visage de la Grande île a malheureusement beaucoup changé et cela déteint sur la créativité des artistes », confie Max le ferrailleur. Puis d’ajouter : « Si auparavant, Madagascar resplendissait de joie, aujourd’hui on y retrouve plus de tristesse et de pau­vreté au fur et à mesure que la vie sociale régresse. » Il s’est senti chez lui, dès qu’il a débarqué pour la première fois, à Madagascar. Un vrai coup de foudre, autant culturel qu’artistique. Sa rencontre avec les artistes malgaches n’est pas du tout anodine non plus, car cela a toujours été son souhait. Au départ, il s’est intéressé grandement autant à la sculpture qu’à la littérature malgache. Ce sont les tableaux anciens qui ont ensuite attiré son attention. Les artistes malgaches sont connus et très appréciés de par le monde pour leur talent particulier, notamment parce qu’ils sont pour la plupart autodidactes. Il estime qu’il serait utile d’ouvrir des écoles ou institutions où l’on initierait le plus d’artistes aux bases et aux normes de l’illustration et de la peinture en général. On leur apprendrait également à mieux appréhender le marché de l’art en général, à  gérer et à mieux vendre leur talent. On insisterait surtout sur une pédagogie plus approfondie de l’art afin que les artistes actuels ne se dispersent pas trop. Une initiative que Bruno Chateauneuf entend entreprendre d’ici peu également.

Le film de Claude Sautet en 1971 «Max le ferrailleur» a beaucoup inspiré Bruno Chateauneuf.

Entre passion et patience

Bruno Chateauneuf se passionne pour ce que l’on appelle dans le milieu, l’art premier ou l’art tribal,
originaire du continent africain en général, de l’Indonésie et même de l’Océanie. Max le ferrailleur affirme d’ailleurs : « J’ai fait du mieux que j’ai pu, toutes ces années et jusqu’à aujourd’hui, pour collectionner ces œuvres, tout en collaborant avec plusieurs artistes nationaux. J’essaie autant que je peux et selon mes moyens, d’aider aussi bien les artistes contemporains que ceux qui font du figuratif ou des paysages. » Bien au-delà de sa passion pour la peinture malgache, Bruno Chateauneuf affectionne beaucoup la sculpture et l’artisanat malgaches dans toute sa splendeur. Néanmoins, il regrette le fait que, dans leur majorité actuelle, les sculpteurs locaux ne s’appliquent plus assez. Au contraire, ils tendent tous vers le gaspillage de matériaux. C’est pourquoi, il se plaît régulièrement à partager ces œuvres auprès de son public, notamment à travers une ou deux expositions par an où il présente principalement sa propre collection.


Luc Rajaonera : « L’inhibiteur d’eau permet de brûler l’eau dans le réservoir »

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Quels gestes préconisez-vous pour l’entretien d’une moto  ?
La lubrification de la chaîne est cruciale. Elle se fait une fois par semaine en temps normal et tous les trois ou quatre jours en saison pluvieuse. Après, bien choisir l’huile correspondant à son moteur. Sur le site web de Liqui Moly, par exemple, chaque utilisateur peut trouver l’huile adéquate pour chaque modèle précis de moto, tout comme les différents nettoyants, les additifs, les liquides de frein et tout type de produits d’entretien.

L’eau s’infiltre parfois dans le réservoir en période de pluie. Que faut-il faire pour y remédier  ?
Notre gamme propose aussi un inhibiteur d’eau dénommé « fuel protect ». Il associe les molécules d’eau et celles du carburant. Ce qui permet au moteur de brûler le tout et d’éliminer l’eau dans le système. En parallèle, il protège également de la corrosion. Je conseillerais aussi le recours à un nettoyant injecteur ou un nettoyant carburateur pour les parties internes du moteur.

Hiary Lala, président de Gasy Motards Club : « N’oubliez jamais de vérifier les freins et les pneus »

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Quelles précautions prenez-vous avant chaque sortie  ?
Bien évidemment, tout débute avec la vérification de l’huile moteur ainsi que la lubrification de la chaîne. Par ailleurs, il ne faut jamais oublier de vérifier l’état des plaquettes de frein, le niveau des liquides de frein et l’usure des pneus. La sécurité demeure notre souci principal.

Qu’en est-il des protections pour le motard  ?
On ne mentionne plus le casque, intégral de préférence bien évidemment, et les gants. Ensuite, le blouson permet de protéger les côtes, le dos et le torse. En bas, il y a les genouillères et surtout les bottes montantes pour préserver les chevilles. La coquille et le protège-dents ne sont pas obligatoires, mais ils sont conseillés également.

Sodiama lance la marque indienne Mahindra

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Le nouveau showroom de Mahindra, dans l’enceinte de Sodiama à Ankorondrano, a été inauguré, hier en fin d’après-midi. Quatre modèles de la marque indienne y sont disponibles.

Au Salon de l’Auto, Sodiama avait dévoilé en première sa collaboration avec Mahindra. Hier en fin d’après-midi, à Ankorondrano, le nouveau showroom pour les modèles du constructeur indien a été inauguré. Mahindra est un véritable géant, non seulement en Inde mais aussi dans le monde entier. Créé en 1945, elle opère dans plusieurs secteurs, dont celui de l’automobile, où elle a racheté la marque SsangYong en 2011. Présente dans une trentaine de pays en Afrique, elle s’illustre par le slogan « Rise ».
En perpétuel développement et visant toujours plus haut, Mahindra a choisi de travailler de concert avec Sodiama, qui partage ses valeurs. Pour l’instant, quatre modèles sont disponibles à Ankorondrano, soit le crossover « Quanto », le pick-up « Pik-Up », le trois-roues « Alfa » et surtout le SUV « XUV500 ».
Le XUV500, c’est un SUV moderne. Il se démarque par son design inspiré du guépard, caractérisé par les élargisseurs d’ailes, et sa finition remarquable à l’intérieur, avec le choix particulièrement judicieux du plastique noir mat, sobre mais classe.
Système NexTrac
Le XUV500 est monté sur des jantes en alliage de seize pouces, accompagnées de quatre freins à disque. Bien pratiques pour maîtriser la réactivité et la puissance agréablement surprenantes du quatre-cylindres turbo diesel 2,2 litres de 140 chevaux, couplé à une boîte de vitesses manuelle à six rapports. Le SUV bénéficie de la gestion électronique de la répartition de la puissance, dénommée NexTrac. Ce système, associé aux suspensions sport, garantit une tenue de route impeccable.
Le SUV-phare de Mahindra s’impose par sa taille. Comptez 4,5m de long, 1,8m de large et 1,7m de hauteur. Ce qui lui permet d’accueillir facilement six passagers dans son habitacle spacieux. Autre option qu’on a appréciée et qui devient de plus en plus indispensable de nos jours, la caméra de recul. Ce dernier sera d’une grande aide pour se garer dans les rues étroites de la Capitale.

LA MANŒUVRABILITÉ COMME ATOUT DU QUANTO

Le Quanto se distingue par son agilité.

Le Quanto se distingue par son agilité.

Un crossover se doit d’être agile en ville. Le Quanto remplit parfaitement ce critère. Petit et maniable, il se distingue par sa manœuvrabilité. Au niveau motorisation, il reçoit un diesel 2,2 litres de 120 chevaux, monté avec une boîte de vitesses à cinq rapports. Le Quanto bénéficie d’une garde au sol élevée. A l’intérieur, beaucoup apprécieront le toit ouvrant ainsi que l’ordinateur de bord, sans oublier l’aide au stationnement Intellipark. Quant aux sièges « Yoga », ils sont rabattables de plusieurs manières différentes, ce qui offre de multiples possibilités de rangement.

ALFA, LE TROIS-ROUES UTILITAIRE

Les Alfa devraient rencontrer du succès en province.

Les Alfa devraient rencontrer du succès
en province.

L’Alfa devrait notamment faire fureur en province, comme à Toamasina ou à Mahajanga. Là où les trois-roues sont très répandus. Il est doté d’un moteur 400cc. Il est décliné en deux variantes. La première permet d’embarquer des passagers à l’arrière. Dans les provinces de la Grande île, ce modèle est utilisé comme une alternative intéressante aux taxis. La seconde est capable de transporter une quantité importante de marchandises à l’arrière, grâce à sa grande benne.

LE PIK-UP PROPOSE UNE BENNE SATISFAISANTE

Le Pik-Up propose une grande benne.

Le Pik-Up propose une grande benne.

Le choix d’un pick-up dépend, entre autres, de ses capacités de portage. Le modèle Pik-Up de chez Mahindra propose une benne plus que satisfaisante, soit 1530x1520x550mm. Sous son capot, l’on retrouve un bloc turbo diesel de 2,2 litres, qui se distingue par sa faible consommation. Il possède une boîte de transfert électronique, permettant de passer facilement de deux à quatre-roues motrices, quand on aborde les terrains escarpés.

 

Lubrifier la chaîne est vital en saison de pluies

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L’entretien se fait de manière particulière sur une moto, surtout en saison de pluies. Chaque élément nécessite l’utilisation d’un produit spécifique, notamment pour la chaîne.

La période des pluies approche à Madagascar. Mieux vaut se préparer dès maintenant pour entretenir au mieux sa moto. En effet, prendre soin de son deux-roues nécessite une attention particulière ainsi que bon nombre de produits spéciaux. Le matin du 8 novembre, Liqui Moly a organisé une séance d’informations pour les membres de Gasy Motards Club, à son showroom dans l’enceinte de Filatex à Ankadimbahoaka. L’occasion pour nous de revisiter les différents produits d’entretien nécessaires aux deux-roues.
Le composant le plus vulnérable en saison pluvieuse demeure la chaîne. Le recours à un nettoyant pour chaîne constitue la meilleure solution. Sinon, la nettoyer avec du pétrole constitue une deuxième option. S’ensuit la lubrification avec de la graisse pour chaîne, ce qui permet de réduire son allongement et par la même occasion d’augmenter sa durée de vie.
Corrosion
Les effets de l’eau sur les éléments métalliques sont dévastateurs. Entre autres, le neiman (dispositif antivol, installé sur la colonne de direction d’un véhicule motorisé, où l’on introduit la clé de contact) peut en être la victime. En roulant sous la pluie ou durant les lavages, de l’eau peut s’y infiltrer. En raison de la corrosion à l’intérieur, il peut s’avérer difficile de tourner la clé de contact, à la longue. Un petit coup de dégrippant permet facilement de nettoyer les parties internes du neiman, pour y remédier.
A côté, les additifs pour huile ou pour carburant peuvent également améliorer les performances et réduire les frictions du moteur. Sans oublier les nettoyants moteur et radiateur, ou encore les huiles spéciales pour filtre à air.
Bien évidemment, la vidange reste l’opération de base de l’entretien, que ce soit en période de pluies ou non. Souvent, l’on se contente de vidanger « normalement » le moteur. Mais les spécialistes préconisent souvent le rinçage du bloc à l’aide d’un « engine flush », ce qui permet d’éliminer les résidus en tous genres et de nettoyer chaque recoin du moteur, avant le rajout d’une nouvelle huile.

Le biodigesteur qui transforme les selles en biogaz

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Comment collecter les matières fécales destinées à être transformées en biogaz   C’est la grande question qui se pose actuellement à Madagascar où des projets de biodigesteur sont envisagés. Un projet pilote est déjà mis en œuvre à Manjakaray II C dans le cadre d’un partenariat entre la commune urbaine d’Antananarivo et la Région Île-de-France. D’autres projets sont en cours dans plusieurs autres quartiers, comme Anosipatrana, Tanjombe-Avaratra, Nanisana ou encore Ambatomaro.
Le bilan du biodigesteur de Manjakaray reste pourtant mitigé en raison de l’insuffisance de matière première. S’il peut traiter 30m3 de matières fécales par mois, soit des matières fécales de cinq mille personnes, il ne reçoit, dans la réalité que la moitié de cette quantité. Le biogaz ainsi fourni n’est donc encore utilisé que par les agents chargés de la sécurité du biodigesteur à Manjakaray. Ceux-ci ont, dans leur local, de l’électricité et l’énergie leur permet également de faire cuire leurs repas quotidiens.
En fait, c’est le prix de la vidange et du transport qui coûte cher. Une habitante de Manjakaray parle de 40 000 ariary par vidange. Mais cela peut parfois aller jusqu’à 100 000 ariary. Une somme que ne peuvent pas se permettre les habitants des quartiers concernés par le projet. Il est donc primordial de trouver les moyens de transporter et de collecter les excréments humains qui créeront une nouvelle énergie propre.
La transformation des selles en biogaz résoudra deux grands problèmes à Madagascar : les problèmes d’énergie d’une part, et les problèmes d’assainissement d’autre part. Dans la Grande île, l’accès aux infrastructures sanitaires n’est que de 11% et plus de neuf millions de personnes continuent de déféquer à l’air libre, rejetant dans la nature plus de 500 000 tonnes d’excréments. Excréments qui peuvent pourtant être transformés en biogaz et qui, au lieu de rendre malades, peuvent donner de l’énergie propre.

Harinjaka Andriakoto Ratozamanana : « Apprendre des échecs comme des réussites »

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• Pouvez-vous vous présenter  ?
Je m’appelle Harinjaka Andriakoto Ratozamanana, 37 ans, directeur exécutif de Habaka depuis trois ans. C’est une organisation non gouvernementale qui réunit des jeunes qui veulent apporter de l’innovation à Madagascar, dans le domaine de la Science, des Nouvelles technologies et dans la pratique entrepreneuriale pour le développement.

• Quand vous aviez 15 ans, quels étaient vos meilleurs souvenirs, vos rêves et où en êtes-vous aujourd’hui par rapport à ces rêves ?
Quand j’avais 15 ans, je n’avais aucun rêve car je n’espérais en aucun avenir en constatant le nombre de chômeurs ou de sous-employés. Et bien que mes parents aient été fonctionnaires, je comprenais déjà que la vie n’était pas facile. J’ai étudié dans une école catholique et j’ai envié mes camarades de classe, de familles plus aisées. J’étais indiscipliné, je faisais souvent l’école buissonnière, j’avais  même manqué les cours de nombreux mois, ce qui m’a valu un renvoi. Évidemment, j’avais raté mon examen et mes parents m’ont envoyé à Fianarantsoa, d’où ma famille est originaire. La ville est calme, très culturelle et très chrétienne, et les loisirs des jeunes tournent autour de ces intérêts. J’y ai vécu trois ans et j’en suis revenu plein de maturité grâce aux éducateurs. Cette période a beaucoup de prix pour moi car c’est la base de ma vie actuelle.

• Quand vous aviez 20 ans, qu’est-ce qui vous différenciait des jeunes de votre âge ?  De quoi aviez-vous peur  et qui vous a aidé à la surmonter  ?
Juste après mes 20 ans, mon père a été affecté dans l’une de nos ambassades à l’étranger et c’est là-bas que j’ai passé mon bac. D’ailleurs, en y arrivant, j’étais très motivé dans les études. J’ai compris que j’avais de la chance en étant avec ma famille, contrairement aux autres jeunes malgaches qui vivent loin de leurs parents. J’ai eu du mal à rentrer au pays, car tout en étudiant, j’ai pu travailler à mi-temps. Ce qui m’a permis d’apprendre beaucoup et de mûrir encore plus.

•  À 25 ans, aviez-vous des projets d’avenir   ?
Au fil du temps, je me suis rendu compte que, finalement, il n’était pas non plus facile de vivre à l’étranger car le chômage a aussi commencé à sévir, et il a fallu se contenter de petits boulots fatigants. J’ai alors pensé à rentrer au pays. À 27 ans, j’ai été choisi pour participer à une grande conférence en Tanzanie, Ted Africa « The next chapter ». Outre les 99 autres jeunes activistes d’Afrique, y ont également pris part les dirigeants de multinationales et de grandes entreprises internationales, des experts et des chercheurs qui ont constaté que rien n’empêche le développement du continent puisqu’il détient tous les atouts. Nous avons aussi étudié les carences pendant une semaine. J’ai été très enthousiaste et j’ai même pris la parole pour insister sur le désir des jeunes d’éradiquer la pauvreté. Un mois plus tard,  j’ai compris que je devais rentrer au pays pour participer à son développement par reconnaissance à ce qu’il m’a donné. Je suis convaincu qu’hormis la politique, tous les problèmes qui existent tels les ordures, l’hygiène et l’assainissement, le délestage…, peuvent être résolus par l’esprit d’entreprise et l’entrepreneuriat.

• Pensez-vous que tout ce que vous avez entrepris est une réussite et avez-vous encore des projets   ?
À l’heure actuelle, je m’efforce encore de mettre en place un environnement qui permettra à des jeunes de créer leur propre entreprise, un « écosystème de l’entreprise ». À mon retour, j’ai envisagé de créer ma propre société, mais n’ayant pas de moyens financiers, ne bénéficiant d’aucun conseil, n’ayant aucune notion de ce qu’est la gestion d’une entreprise. J’ai constaté qu’il était difficile pour les jeunes de le faire. C’est ce à quoi nous nous attelons au sein de Habaka, et c’est dans ce cadre que nous installons un « incubateur de startup » où nous étudions la création de petites et moyennes entreprises, d’un site où pourront se réunir de jeunes informaticiens. Nous comptons aussi étendre notre action dans d’autres régions…

• Avez-vous des conseils à donner aux jeunes qui, comme vous, ont envie de réussir ?
Un esprit sain dans un corps sain. L’important, ce sont les connaissances dans tous les domaines. Il faut étudier tous les jours, pas forcément à l’école, s’informer, se documenter sur ce qui se passe à l’étranger. Et dans tout ce qu’on fait, une leçon peut être tirée.

• Avez-vous quelques regrets  
Des regrets, j’en ai beaucoup, mais cela ne me décourage pas car les erreurs m’aident à faire mieux et je suis sûr que les occasions pour les redresser viendront.

Lova Randrianasolo se bat pour concrétiser les rêves des jeunes filles

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Madagascar regorge de jeunes qui ne demandent qu’à agir pour le développement du pays. Seuls ou en groupe, ils agissent souvent dans l’ombre. Leurs actions ont, pourtant, des impacts considérables et peuvent en avoir davantage. Lova Randrianasolo, responsable du Young Women Leadership Program de l’association Youth First est l’un de ces jeunes. Tout comme les acteurs du projet Jeune Leader qui accompagnent les adolescents à la découverte de la puberté. Harinjaka Ratozamanana de Habaka, lui, est un peu plus âgé, mais ses expériences gagneraient à être connues des jeunes.

«A chaque rentrée d’une nouvelle promotion Young Women Leadership Program, je suis ravie de constater le nombre de jeunes filles qui, malgré les défis quotidiens, pensent qu’il est possible de réussir à développer et à exploiter son potentiel. C’est ce qui me motive et me fait avancer dans mon travail », nous confie Lova Randrianasolo.
Âgée de 22 ans, elle fait partie de ces jeunes Malgaches, héros du quotidien, engagés, qui donnent de leur temps, énergie, et savoir-faire aux autres. Discrète, mais d’une grande pro-activité, elle est à l’origine de la réussite du Young Women Leadership Program de Youth First qui en est à sa 5e promotion. En seulement un an, elle a su faire de ce Programme de développement des jeunes fille, un succès qui bénéficie de la confiance et de l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers tels que le FNUAP à travers le ministère de la Jeunesse et des Sports, l’Organisation internationale de la migration, Enda océan Indien à travers son projet pour la Lutte contre la violence conjugale, Exxon Mobil et récemment l’Union Européenne.
« Au début, ce n’était pas évident, on voulait offrir aux jeunes filles une formation accessible, gratuite mais qui répond à des normes et des standards internationaux. Je me retrouve souvent à discuter avec un partenaire financier qui me dit que le Programme est trop coûteux, que je dois être plus réaliste dans mes résultats attendus et que les jeunes filles malgaches ne veulent pas de ce niveau d’émancipation. Un jour, j’ai été choquée par les propos d’un journaliste qui, dans une conférence de presse, a dit que le Programme était non fondé, qu’à 16 ans les jeunes filles n’ont que des problèmes de cœur », raconte Lova quand elle relate les défis quotidiens auxquels elle fait face pour assurer la pérennisation du Programme.
Elle personnifie cette frange de la jeunesse qui s’active dans l’ombre pour mettre en place une communauté de jeunes Malgaches qui croient en leur potentialité, qui sont  des décideurs bien informés et qui sont prêts à être des agents de changement dans leur communauté respective. À 19 ans, elle finit troisième de sa promotion lors d’un Programme de formation de formateurs intensif pour la promotion des droits de l’Homme organisé par l’ARASA en Afrique du Sud. Avec une double licence en communication et en langue anglaise, Lova est une autodidacte et a tout appris sur le tas.
« J’ai progressé grâce aux feedbacks de mes collègues. Bien sûr, c’est dur de se faire remonter les bretelles surtout quand on sait qu’on a donné le maximum, mais ça m’a appris que même en étant jeune, on doit opérer avec le même niveau de professionnalisme et de performance que n’importe quelle autre personne, et qu’en aucun cas je ne pouvais me réfugier derrière mon jeune âge pour justifier une erreur. »
En 2011, avec cinq autres jeunes activistes, elle a cofondé Youth First, une association de jeunes malgaches et officie en tant que vice-présidente du bureau pendant deux ans. Cette année, elle facilite le processus de transition vers la professionnalisation de l’association et depuis juillet 2015, elle travaille exclusivement pour le bureau exécutif de l’association en tant que responsable de Young Women Leadership Program.
« Il y a quatre ans, je n’aurais même pas osé imaginer que Youth First serait ce qu’il est aujourd’hui. Je me souviens qu’en décembre 2011, on faisait partie de ceux qui avaient assez de la situation qui prévaut actuellement. On se disait que tout irait mieux dans le meilleur des mondes si on mettait les jeunes en avant. Les jeunes avant les intérêts personnels, les jeunes avant les mésententes,… et le nom nous semblait tellement évident car Youth First est, non seulement, le message de notre plaidoyer, mais c’est aussi devenu une philosophie que nous véhiculons et promouvons dans toutes nos actions », nous raconte-t-elle d’un ton nostalgique quand elle évoque les débuts de Youth First.
«  Ma philosophie  »: L’impossible, c’est ce qui ne peut pas être fait aujourd’hui, mais qui pourra être fait demain. Tout paraît impossible tant que l’on n’a pas essayé. Et dès qu’on commence, on peut courir, voler, ramper s’il le faut, mais l’essentiel est ni de s’arrêter ni de baisser les bras », conclut-elle pour motiver les jeunes à prendre des initiatives.


Hygiène – Des toilettes vraiment propres

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Un tiers de l’humanité n’a pas accès à des WC dignes de ce nom. Ce problème est également important à Madagascar où plus de neuf millions de personnes continuent de déféquer à l’air libre. À l’occasion de la Journée mondiale des toilettes, nous vous proposons aujourd’hui les solutions mises en œuvre dans certains pays pour résoudre les problèmes de défécation à l’air libre. Mais il est également question de transformer les matières fécales en énergie pour qu’au lieu de provoquer des maladies, celles-ci se transforment en énergie.

«Aujourd’hui dans le monde, six milliards de personnes possèdent un téléphone portable, mais seulement 4,5 milliards ont des toilettes décentes.» En une phrase, Kristèle Malègue, coordinatrice de la Coalition Eau- une organisation non gouvernementale, ONG, qui milite pour l’assainissement de l’eau- résume la situation: un tiers de l’humanité n’a pas accès à des installations sanitaires adéquates et un milliard de personnes défèquent en plein air.
«Ce manque, qui reste tabou dans la société, est un véritable scandale. Il induit de graves conséquences sur la santé des populations, la nutrition, l’éducation, l’économie et l’environnement, poursuit Kristèle Malègue. Chaque année, 1,5 million d’enfants décèdent des suites d’une maladie diarrhéique, provoquée par la consommation d’eau contaminée par des matières fécales.»
Afin de résoudre ce problème, des chercheurs suisses de l’Eawag et le bureau de design viennois EOOS ont créé des latrines d’un nouveau genre, baptisées «Blue Diversion», dans le cadre du concours «Reinvent The Toilet Challenge (RTTC)», organisé par la Fondation Bill & Melinda Gates. «Les toilettes à chasse d’eau, communément utilisées dans les pays industrialisés, semblent une solution idéale. Mais leur installation dans les pays en développement s’avère difficile. Dans beaucoup de lieux, les infrastructures- égouts et stations d’épuration- sont inexistantes. Et la quantité d’eau nécessaire pour tirer la chasse fait souvent défaut. Quant aux modèles à fosse, ils ont très peu évolué au cours de l’histoire et ne satisfont pas aux exigences hygiéniques, souligne Christoph Lüthi, responsable du projet à l’Eawag. Nous avons voulu créer un type de WC complètement nouveau, qui ne nécessite pas d’infrastructures lourdes, tout en offrant une propreté irréprochable.»
Transformées en engrais
Concrètement, Blue Diversion se présente comme des toilettes dites «à la turque» en plastique bleu, présentant deux trous: l’un pour l’urine et l’autre pour les fèces. «Cette séparation vise à faciliter l’élimination des pathogènes et à économiser l’eau », explique Christoph Lüthi. Grâce à un procédé de nitrification, les urines sont transformées sur place en engrais.
Mais la grande nouveauté réside dans le circuit d’eau autonome intégré. «Nous avons doté nos toilettes d’une douchette permettant d’assurer le nettoyage du WC, mais aussi l’hygiène anale telle qu’elle est pratiquée dans grand nombre de pays, ainsi qu’un lavabo pour le lavage des mains, détaille Christoph Lüthi. À chaque fois que l’eau coule, une valve ferme automatiquement les réservoirs à urine et à fèces. Cela permet une récupération quasi totale du liquide.»
Soumise à un traitement biologique interne, cette eau souillée est dé­sinfectée par un filtre à membrane fonctionnant par gravité. Puis, un système d’électrolyse, alimenté par l’énergie solaire, produit du chlore et empêche ainsi la formation de bactéries indésirables. «Ce système breveté permet de traiter 1,5 litre par heure, ce qui est suffisant puisqu’au total, l’appareil contient 60 litres. L’eau produite est consommable, même si nous ne le conseillons pas, puisque cela oblige ensuite à remplir le réservoir, poursuit Christoph Lüthi. En utilisation normale, un à deux litres sont perdus chaque semaine.»
En 2013, un premier prototype du Blue diversion a été testé avec succès en Ouganda, en collaboration avec l’Université Makerere. «Lors des essais à Kampala, les populations ont très bien accueilli l’appareil, raconte Christoph Lüthi. Cette première expérience nous a également permis d’identifier certains défauts. Depuis, nous avons réduit la hauteur de la toilette et amélioré l’hydraulique du système.»
Un nouveau prototype est, désormais, en test à Nairobi, au Kenya, et Blue Diversion a remporté, en 2014, le prix d’innovation décerné par l’International Water Association (IWA). «Nous recherchons maintenant des partenaires industriels et des investisseurs afin de pouvoir produire une quantité plus importante d’unités, poursuit Christoph Lüthi. L’industrialisation permettra de diminuer le coût. L’objectif est d’atteindre un prix de vente de 500 dollars par appareil, pour une utilisation prévue de dix ans.»
Difficultés d’évacuation
Trop cher pour les pays concernés  «Le manque de toilettes concerne particulièrement l’Afrique subsaharienne, où seulement 30% de la population a accès à des sanitaires décents. Mais pas seulement. En Inde, près de la moitié de la population est obligée de faire ses besoins en plein air et même en Europe encore, 20 millions de personnes sont privés d’installation de qualité, rappelle Kristèle Malègue. Un seul appareil ne réglera pas les problèmes de tous. En fonction des situations, il faut imaginer différentes approches.»
Blue Diversion pourrait ainsi se faire une place dans les régions reculées. «Les besoins se trouvent surtout en Afrique et en Inde, confirme Christoph Lüthi. Mais nous imaginons aussi que nos toilettes pourraient être utiles ailleurs, notamment dans les refuges de montagne ou les villages éloignés, qui n’auront jamais accès au réseau d’assainissement des eaux usées. Par ailleurs, le système de purification de l’eau que nous avons développé intéresse aussi certains pays, indépendamment des toilettes, parce qu’il produit de l’eau potable.»
En attendant, les chercheurs se penchent, désormais, sur la question des fèces. «Pour le moment, notre système ne permet que la transformation des urines en engrais. Les selles, elles, doivent être évacuées, ce qui pose problème en raison des pathogènes qu’elles contiennent, explique Christoph Lüthi. Nous travaillons sur un système permettant de brûler ces résidus solides qui, je l’espère, sera opérationnel d’ici à la fin 2015.»

Bertrand Beauté (24 Heures, Lausanne, Suisse)

Des matières premières difficiles à trouver

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Les artisans se plaignent de la raréfaction des matières premières. Selon eux, l’exportation des matières brutes en sont les principales causes. Les matières premières de qualité, essentiellement le raphia et les cornes de zébu, sont souvent monopolisées par les exportateurs. Les artisans locaux se contentent alors des produits de seconde qualité, parfois même de troisième qualité.
Un artisan qui réalise des créations en corne de zébu explique que  cette matière première devient rare sur le marché à cause des collecteurs étrangers, notamment les Thaïlandais, qui l’achètent en gros. Les artisans s’en approvisionnent au marché des 67 ha.
« Le kilo de cornes de zébu de couleur blanche coûte 5 000 ariary, actuellement,  contre 3 000 ariary, l’année dernière. La corne blanche, en particulier, est très prisée par l’artisanat asiatique », affirme Tiana un artisan œuvrant dans la fabrication de bijoux de fantaisie fabriqués à partir de cornes de zébu.
Il souligne que les artisans malgaches éprouvent beaucoup de difficultés à se  procurer les matières premières.
« Ils doivent aller auprès des bouchers. Au lieu d’être transformées sur place pour devenir sources d’emploi, de revenus et de devises, les cornes de zébu sont exportées à l’état brut au profit d’artisans étrangers ainsi que d’exportateurs malgaches », ajoute-t-il.
Les exportateurs se plaignent, toutefois, de la qualité des matières premières. Le secteur a du mal à percer le marché extérieur, en raison des produits qui ne répondent pas aux normes.
« Le pouvoir d’achat des opérateurs locaux ne suivent pas la hausse régulière des prix, ce qui donne plus de profit aux collecteurs étrangers qui possèdent des fonds suffisants pour s’approvisionner en matières premières à Madagascar », explique Vero Razafindratsimba, exportateur des produits faits de cornes de zébu.

Budget de l’Etat – De multiples réformes recommandées par le FMI

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Un taux de croissance de 4,5%, un taux d’inflation estimé à 7,2% et un taux de pression fiscale de 10,4% du Produit intérieur brut. « L’État prévoit un budget réaliste et soutenable, en faveur de la croissance économique et pouvant réduire la pauvreté », souligne l’exposé des motifs de la loi de finances 2016. Mais cela peut-il réellement être le cas   Oui, estime le représentant résident du FMI, Patrick Imam, mais sous quelques conditions. Les recommandations du FMI en exclusivité pour L’Express de Madagascar.

«Le taux de croissance de 4,5% est réaliste et pourrait même être supérieur, si l’on tient compte des nombreuses potentialités du pays. Il peut donc être réalisable ». Les propos sont du représentant résident du Fonds monétaire international (FMI), Patrick Imam. Mais celui-ci met très vite un bémol et énumère un certain nombre de conditions pour que Madagascar puisse atteindre le taux de croissance escompté.

« Il (le taux de croissance) est réalisable si toutes les mesures de réformes destinées à rattraper le retard de croissance sont réalisées, notamment l’amélioration du climat des affaires et le rétablissement de la bonne gouvernance », indique-t-il. A ces réformes s’ajoute « la disponibilité des ressources financières nécessaires, que ce soit interne ou externe », ainsi que leur
« utilisation efficiente dans des dépenses considérées comme porteur pour la croissance économique telles que les infrastructures ».

Or, selon le représentant résident du FMI, à Madagascar, les ressources ne sont pas seulement insuffisantes, leur utilisation est aussi inefficiente. Patrick Imam parle notamment des subventions accordées aux sociétés d’Etat ayant des difficultés financières. Les dépenses sociales et d’investissements qui servent mieux les objectifs de réduction de la pauvreté et de croissance économique se trouvent de ce fait évincées, regrette-t-il. « Il est impératif que les réformes s’accélèrent », recommande-t-il alors. L’objectif étant de « continuer à surmonter les défis et bénéficier au maximum du potentiel dont dispose le pays ».

Les principaux défis portent évidemment sur l’amélioration des recettes fiscales et de l’affectation des dépenses. « Il s’agit d’accroître impérativement les ressources fiscales et d’améliorer la composition des dépenses publiques », souligne Patrick Imam. Pour ce qui est des dépenses, le Conseil d’administration du FMI, dans son dernier communiqué, a souligné les engagements de Madagascar pour améliorer la qualité des dépenses. « Les autorités vont éliminer les subventions inefficaces aux carburants et réduire la nécessité de recourir aux transferts aux entreprises publiques déficitaires, notamment la compagnie d’énergie Jirama, et Air Madagascar », rapporte le communiqué.
Éviter les arriérés
Lors de sa conférence de presse, samedi, le ministre des Finances avait effectivement parlé d’une réduction des subventions versées à la Jirama. Pour Air Madagascar, le gouvernement a choisi d’effectuer le transfert sous forme de recapitalisation pour permettre à la compagnie nationale de transport aérien de reprendre pied.

En termes de ressources, Patrick Imam reconnaît que des efforts ont été faits. Mais « l’efficacité des réformes pour augmenter les recettes a été freinée par un manque de ressources humaines dans les administrations fiscales et douanières, ainsi que par des obstacles juridiques et réglementaires limitant l’utilisation efficace des sanctions contre les fraudeurs fiscaux », déplore-t-il. Le FMI attend ainsi beaucoup des « nouvelles mesures prises pour renforcer l’administration de l’impôt (qui) consistent essentiellement à améliorer le respect des obligations fiscales, décourager les fraudes, éliminer certaines exonérations et s’attaquer à la grande taille du secteur informel ».

Le FMI souhaite également que l’État prenne « des mesures pour éviter l’accumulation des nouveaux arriérés et pour apurer les arriérés existants dans les plus brefs délais ». « La gestion et le règlement des arriérés peuvent évincer l’utilisation des ressources à des fins plus productives », explique son représentant résident. « L’accumulation des arriérés est une pratique qui n’est pas saine pour une bonne gestion des finances publiques », insiste-t-il. Parmi ces arriérés, on peut, entre autres, citer les factures des compagnies de distribution pétrolière qui se font payer par chèque carburant et lubrifiant, ainsi que le remboursement des TVA.

LES EXONÉRATIONS FISCALES EN QUESTION

Le ministre des Finances et du budget, Gervais Rakotoarimanana, et le président du conseil d’administration d’Air Madagascar, Léon Rajaobelina, sont optimistes quant au redressement de la situation de la compagnie nationale aérienne.

Le ministre des Finances et du budget, Gervais Rakotoarimanana, et le président du conseil d’administration
d’Air Madagascar, Léon Rajaobelina, sont optimistes quant au redressement de la situation de la compagnie nationale aérienne.

L’élimination de certaines exonérations fiscales figurant parmi les principales recommandations du FMI, le gouvernement a décidé, dès la loi de finances rectificative, de prendre des mesures en ce sens. C’est ainsi que les salaires de moins de 250 000 ariary se voient à nouveau frappés d’un minimum de perception de 2 000 ariary. Les entreprises nouvellement créées qui avaient également été exonérées de certaines obligations fiscales durant les deux ans suivant leur constitution se voient ainsi à nouveau frappées d’impôts sur le revenu.

« Il faut également penser aux effets distorsifs qu’une telle mesure aurait générés si elle est maintenue », souligne Patrick Imam. Il met, notamment en avant deux risques : les gens malintentionnés qui essaieront de profiter de cette opportunité pour ne pas payer des taxes, mais aussi le lobbying d’autres entreprises pour ne pas non plus verser des impôts. « Des entreprises existantes pourraient être tentées de déclarer faillite, de fermer puis de rouvrir sous d’autres noms afin de bénéficier de l’exonération », anticipe-t-il. « Ce qui engendre des pertes pour l’administration fiscale sans pour autant créer de nouvelles entreprises », souligne-t-il encore. Patrick Imam craint également que les exonérations accordées fassent tâches d’huile et finissent par « un élargissement du champ d’exonération ». « Les entreprises qui n’en bénéficient pas vont forcément faire des actes de lobbying pour obtenir également des exonérations », craint-il. À l’entendre, celles-ci pourraient même verser dans des activités informelles ou dans la fraude fiscale. « Ce qui ne serait pas du tout dans l’intérêt des autorités fiscales », conclut-il.

L’artisanat se trouve mal maîtrisé

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L’artisanat malgache constitue un véritable patrimoine national. On compte, actuellement, une douzaine de filières. Pourtant, le secteur fait face à de multiples maux.

Un énorme potentiel à exploiter. Des végétaux aux minerais, en passant par les cornes et peaux d’animaux, l’artisanat malgache apparaît comme une importante chaîne de filières. On peut citer, entre autres, le textile et l’habillement qui accaparent 40 % de la production. Viennent ensuite les fibres végétales qui s’élèvent à 12 %. Le bois et ses dérivés, les pierres et la bijouterie, l’aménagement de l’habitat, l’agroalimentaire, la photographie, la peinture et l’art graphique représentent les 38 % restants.
Par ailleurs, Madagascar est réputé pour ses artisans talentueux mais surtout minutieux. Des artisans créatifs qui ne manquent pas de trouver mille et une façons de concevoir de multitudes objets à caractère artistique par l’utilisation de la paille de riz, du bambou, du baobab, etc. Il s’avère que l’univers de l’artisanat concerne, directement et indirectement environ deux millions de personnes. À noter que les produits les plus demandés sont les confections en fibres végétales tressées ou tissées. Malheureusement, la filière ne contribue que peu à l’économie du pays, avec une valeur d’exportation de onze millions d’euros, en 2012. L’artisanat malgache a généré  un chiffre d’affaires en valeur ajoutée de 13 375 455 euros, en 2013, soit 10% du Produit intérieur brut (PIB) de la Grande île.
Des soucis
Alors que le secteur pourrait permettre des rentrées de devises importantes, d’innombrables maux viennent l’handicaper, limitant ainsi la productivité des entreprises artisanales et leurs accès au marché extérieur. En effet, que ce soit à l’international ou au niveau local, le marché des produits artisanaux demeure précaire.
« Le vita malagasy n’est pas encore tout à fait prêt pour s’ouvrir au monde car seulement une partie de nos artisans ont atteint le niveau de professionnalisme requis par le marché international », explique Salomon Claude Andrianandraina, directeur général de l’artisanat.
Une situation consécutive à « l’insuffisance énergétique et le coût élevé des matières premières qui restreint la productivité », poursuit-il.
Par ailleurs, « les consommateurs malgaches, ne sont pas attirés par les produits vita malagasy. Aussi, les prix élevés n’arrangent-ils guère la situation », souligne Sylvie Burel, responsable de l’appui à la commercialisation de l’ONG CITE.
En outre, l’augmentation du nombre d’artisans informels complique le suivi du secteur.
« Les artisans malgaches sont difficiles à cerner car la majorité est réticente à adhérer aux groupements formels », déplore Claude Andrianandraina.
À ce jour, le nombre d’artisans formels, des métiers à point et permanents inclus, avoisine les deux millions à Madagascar, selon les données du ministère de la Culture et de l’artisanat.

Soazara Ranivoarivelo : « Les Malgaches sont attirés par les produits d’importation »

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Une des responsables de la société « Ny Bamboako » souligne la nécessité d’un esprit créatif chez les artisans.

Pouvez-vous donner une brève description de votre activité  ?
Le bambou est une filière très porteuse. Face aux difficultés d’approvisionnement de certaines matières premières, nous avons choisi d’exploiter le bambou. Nous fabriquons des meubles, des matériaux de construction,  des tables-bancs ainsi que des produits manufacturés comme les flûtes, la « valiha ». Nous utilisons les variétés de bambou de grande taille qui demeurent inexploitées, les gens ayant l’habitude d’utiliser le rotang pour fabriquer des chaises. Nous voulons montrer qu’avec un esprit créatif le bambou aussi est une filière pleine d’avenir. Nous cultivons environ 600 pieds de bambou sur une surface de deux hectares. La plantation nécessite environ trois ans pour les grandes espèces de bambou.

Qu’en est-il du marché  ?
Le bambou est encore exploitable. Comme la plupart des produits artisanaux, ce sont les étrangers qui s’intéressent le plus aux produits. L’approvisionne­ment en bambou n’est pas difficile car il suffit d’en planter.

Qu’est-ce qui empêche les Malgaches d’acheter ces produits ?
Je pense que ce n’est pas le faible pouvoir d’achat qui en est la raison. Il faut pousser les consommateurs locaux à acheter des produits locaux. Les Malgaches ont tendance à se tourner vers les produits d’importation et oublient parfois les opportunités qui se présentent à eux. De plus, les produits artisanaux ne sont pas si chers qu’on le prétend.

Comment trouvez-vous l’artisanat, actuellement  ?
Ce secteur est encore plein d’avenir pour l’économie malgache. Il ne faut pas toujours se contenter de répandre les produits vers la marché extérieur. De plus, les artisans doivent avoir plus de créativité et d’originalité dans leur activité, d’où l’importance des formations.

Emploi – Madagascar fait face à une demande croissante de techniciens

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Les chiffres parlent d’eux-mêmes, chaque année, l’Île a besoin de trois mille techniciens qualifiés. Pour y faire face, un établissement supérieur propose un cursus hors pair. 

La Grande île est un pays où les nouvelles technologies connaissent un développement considérable. Depuis l’installation des infrastructures aux normes internationales, des câbles optiques sous-marins et du backbone national, le pays s’ouvre aux avancées technologiques. Depuis, la population vit l’ère du haut débit. Ce qui a entraîné l’explosion des sociétés de services informatiques, de développement logiciel, les activités de call center et le Business Process Outsourcing. D’énormes perspectives de développement s’ouvrent.
Cependant, Madagascar fait face à une pénurie de techniciens qualifiés, Chaque année, il lui en faut trois mille, alors que seuls cinquante à cent ingénieurs sortent de ses grandes écoles.
« Le nombre de techniciens formés chaque année dans ces établissements n’arrive pas à satisfaire cette demande. En termes de qualification, les entreprises ont surtout besoin de techniciens supérieurs. Elles veulent des ressources humaines disponibles immédiatement avec les compétences requises, directement opérationnelles sans nécessité d’investissement supplémentaire, stables (non grégaires), maîtrisant les dernières technologies, les nouveaux outils, les nouveaux langages, les nouvelles versions de produits », explique un professeur d’université durant le forum sur les compétences en technologie de l’information et de la communication (TIC).
Face à cette demande, IT University (ITU), un établissement supérieur spécialisé en informatique, veut former des cadres qui répondent aux exigences du marché international dans le secteur NTIC. L’établissement serait un futur vivier de compétences en informatique. À en croire son recteur, le Dr Olivier Robinson, « l’objectif de l’ITU consiste à former des cadres préparés aux métiers avancés des nouvelles technologies de l’information et de la communication. La formation est complétée par des instructions tertiaires sur la vie professionnelle. L’ouverture de ITU contribue beaucoup à la formation des techniciens qualifiés et opérationnels ».

 

Rakotondralambo, le major de la promotion.

Vingt-trois étudiants de l’établissement viennent d’obtenir leur diplôme de licence en informatique, vendredi. L’occasion pour les étudiants de donner leurs avis sur le marché des TIC à Madagascar. La plupart d’entre eux ont déjà intégré le milieu professionnel.
« D’une part, IT University nous offre un cursus sérieux car il possède des infrastructures éducatives indispensables comme la connexion haut débit illimité et de l’autre, elle met à la disposition des étudiants des laptop. Et ce sont ces avantages qui me permettent de faire face au monde professionnel. Je me suis spécialisé en web intégration et web designer car le monde du web et tout ce qui l’entoure me fascinent », explique Rakotondralambo, le major de promotion.
En outre, les étudiants de l’ITU bénéficient d’un programme de formation de grande qualité sur les technologies nouvelles. C’est pourquoi, Microsoft s’est associé avec cet établissement d’enseignement supérieur pour ouvrir la première IT Academy à Madagascar. Les étudiants de ITU peuvent donc se familiariser avec les outils d’avant-garde du géant des logiciels. Ce qui leur permet d’acquérir une grande compétence en informatique car c’est un tremplin pour préparer les étudiants aux exigences de leur future vie professionnelle, d’avoir un CV solide et enrichissant.
À cela s’ajoute le Master MBDS (Mobiquité, base de données et intégrations de systèmes) en partenariat avec l’Université de Nice(France), à Sophia Antipolis.
Si l’île Maurice est réputée dans le domaine de l’offshore informatique, elle a un problème de ressources humaines qualifiées, aujourd’hui. Elle se voit obligée de recruter des compétences sur le continent africain, mais aussi dans la Grande île. En fait, Madagascar est le vivier de ressources humaines de la sous-région. « Notre établissement fait partie des viviers de talents pour les entreprises basées à Madagascar et dans toute la région océan Indien », soutient Olivier Robinson.
Pour faire face à cette pénurie, l’État a mis le secteur des nouvelles technologies parmi ses priorités.

Vingt-trois étudiants de la promotion Fanantenana ont reçu leur diplôme de licence.

Foire du livre – De nouveaux ouvrages pour les bibliothèques de Mahajanga

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La Foire du Livre organisée par la commune urbaine de Mahajanga avec l’Institut Régional de Coopération-Développement (IRCOD) s’est tenue du mercredi 25 novembre au vendredi 27 novembre à l’Hôtel de ville durant trois jours. Cette dixième édition a été marquée par la remise de 761 livres neufs par la Bibliothèque du département du Bas-Rhin d’Alsace aux bibliothèques municipales existant dans la commune urbaine de Mahajanga.
Les livres comprennent des ouvrages didactiques, des romans, des documentaires ainsi que des livres d’activités de papier et tant d’autres thèmes pour toutes les catégories d’âge et les enfants. La lecture occupe encore une place importante dans la vie de ces derniers.
La cérémonie officielle de vernissage de l’exposition s’est effectuée en présence du préfet de Mahajanga, Dieudonné Rakotoaridina.

 


Ambatondrazaka – La rénovation d’un axe routier déplace des commerces

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Quitte ou double. Une note signée par le premier adjoint au maire de la commune urbaine d’Ambaton­drazaka, en date du 27 novembre dernier, ordonne – d’une manière indirecte – que les boutiques ou magasins bordant un axe routier long de 1,800 km qui fait l’objet d’une réhabilitation, sont obligés de fermer les portes à partir d’hier jusqu’à la fin des travaux. La durée des travaux n’est pas précisée. Aussi, le moment où la circulation des véhicules et des piétons reviendra à la normale n’est-il pas connu. Le flou total.
D’après la note communale, ou municipale, cette mesure aurait été prise pour éviter tous les dangers éventuels pouvant se produire car des gros engins lourds seront mobilisés dans cette zone dont les deux-tiers font partie de la place du marché municipal de la ville d’Ambatondrazaka.
« Nous nous réjouissons qu’on réhabilite enfin cette rue, mais on se demande  pour combien de temps nous allons fermer nos portes. Pourquoi avoir choisi ce moment pour effectuer ces travaux   Les fêtes de Noël, de fin d’année et du Nouvel an approchent. C’est pendant cette période que nos affaires marchent bien. La commune devrait trouver une solution pour cela, un autre endroit pour nous installer, sinon ce serait injuste », fait remarquer Fanomezantsoa Andomira­niaina Sandra, gargotière de renom.

Bénéfices
Elle ne refuse pourtant pas de plier bagage pour que les travaux commencent vite afin que tout se termine en peu de temps. Avant Noël si possible.
En fait, la réhabilitation de cet axe, avec le financement et la collaboration de la multinationale Ambatovy, comprend la remise à niveau de la chaussée, son goudronnage et la réfection de certains canaux, entre autres. Plus d’un s’interrogent sur la durée des travaux ainsi que l’aspect que prendra l’infrastructure routière une fois rénovée. Les habitants d’Ambatondrazaka veulent bien que leur ville soit finalement mise sur les rails de l’urbanisme.
Du côté des commerçants, c’est un alléchant moment de jouer en tentant de doubler les bénéfices, au risque de tout perdre. L’axe routier à réhabiliter part du rond-point d’Ambohimasina, passe par le rond-point du lyceé technique et se termine (officiellement) au rond-point de la station-service Total à Avaradrova-Nord. A noter que l’axe ne fait pas partie de la RN 44.

Hery Fils Andrianandraina

Mananjary – Le tabou des jumeaux à combattre

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Élever des jumeaux est tabou à Mananjary. Malgré les nombreuses difficultés rencontrées, des parents ont décidé d’aller à l’encontre de cette coutume ancestrale même si cela leur coûte beaucoup.

«Nos parents l’ont fait et nous nous soumettons à la coutume. Les jumeaux portent malheur au niveau de la société, c’est pour cela que nos anciens ont décrété ce tabou », lance Marcelline Velonjara, une mère de famille habitant à Antanambao Mananjary.
Faisant suite à diverses versions de légende ancestrale, les mères donnant naissance à des jumeaux ont été auparavant obligées d’abandonner leurs enfants, ou de les confier à d’autres personnes. Mais grâce à l’existence des centres d’accueil à Mananjary, comme le centre Fanantenana et le Catja, celles qui ont peur de vivre le même sort que les autres qui ont décidé de garder leurs enfants, laissent leurs jumeaux auprès de ces centres qui élèvent des jumeaux jusqu’à ce qu’ils soient majeurs, ou les donnent en adoption.
Du côté du respect des droits humains et les droits des enfants, les parents et les mères qui ont décidé de « violer » ce tabou sont exclus de la société antambahoaka et n’ont plus accès aux rites coutumiers. Ils sont même interdits du tombeau ancestral à leur mort. Ils vivent donc ainsi dans de difficultés sociales.
« En plus de ma belle-famille qui nous a renvoyés après mon accouchement, ma mère et même mes sœurs m’ont rejetée dès que j’ai donné naissance aux jumeaux », raconte Rasoaliva Nirina Gabrielle, mère de Julicio et Julicia, âgés maintenant de 18 mois.
Depuis ce jour, le couple s’est efforcé de survivre mais à cause de sa décision de garder les jumeaux, même le nombre des gens qui lui commandent des charpentes diminue de jour en jour, d’où la dégradation de son revenu.
A cause de cette discrimination au niveau de la communauté antambahoaka, la plupart des parents qui vivent avec des jumeaux ont des difficultés économiques.
« Dejà, Mananjary est un district à économie faible et en plus de cette situation générale, les parents des jumeaux se trouvent dans une situation plus difficile. Car en raison de la discrimination communautaire, les mères se trouvent dans l’obligation de prendre soin des petits et ne peuvent plus travailler alors que le besoin familial augmente », explique le docteur Maurice Randriarison, président de l’association « Ambana », ou « Jumeaux ».

Abandonnée par son mari, Zanajafy doit subvenir aux besoins de ses enfants.

Ouverture
Conscientes de l’importance des droits des enfants à vivre en famille, et soucieuses de l’avenir de leurs enfants, Voahangy Razafibangita et quelques mères abandonnées par leurs maris en raison de l’accouchement gémellaire ont décidé d’unir leurs forces, en 2011, en créant l’association « Tsy manary zaza », ou « N’abandonne pas les enfants », ce dans l’objectif de donner signification à la vie des jumeaux. Plusieurs sensibilisations et plaidoyers ont été donc effectués auprès des autorités, divers responsables et décideurs locaux, ainsi qu’auprès des « Ampanjaka » ( gardiens de la tradition, roitelets, chefs de clan) qui ont la clé de la tradition antambahoaka.
Grâce à cela, les jumeaux et leurs parents commencent, actuellement, à vivre mieux qu’auparavant.
« Les Ampanjaka nous ont déjà accordé une ouverture selon laquelle ils nous ont donnés le choix entre nos enfants et la communauté. C’est le  Rom-boay (bouillon de crocodile) », explique Zanajafy, une mère célibataire qui fait accouchement gémellaire au mois d’août dernier, et qui se trouve déjà dans l’obligation de laver le linge des autres pour nourrir ses enfants car son mari l’a abandonnée.
Outre l’acquisition d’un terrain communal pour construire le logement des jumeaux à Ambatolambo, actuellement, les jumeaux ont accès aux soins médicaux et peuvent fréquenter les  établissements scolaires publics. Mais malgré cela, le niveau de vie de leurs parents ne leur permet pas encore de vivre décemment.
« La plupart d’entre nous n’ont pas de travail stable et ne peuvent même pas assurer les frais de scolarité de nos enfants », note la présidente de l’association « Tsy manary zaza ».
« Outre le droit d’accès aux rites coutumiers comme la participation au Sambatra et l’accès au tranobe ( lieu sacré de la communauté où logent les Ampanjaka), la lutte contre la pauvreté et la dissimulation totale du fady kambana sont encore au menu de notre objectif », mentionne docteur Maurice Randriarison.
C’est donc encore une lutte de longue haleine, tout en évitant toute forme de clash au sein de la société.

 

Fanomezana et Fahasoavana, 6 ans, vivent avec leur mère.

La situation s’améliore

Soixante-quatre jumeaux issus de trente-et-un familles se regroupent, actuellement, dans  l’association « Tsy manary zaza ». Parmi eux seuls vingt-quatre enfants de douze familles possèdent un logement et sont sortis d’une situation précaire. Le reste attend la construction d’autres logements, laquelle dépend de la situation  financière de l’association et de la décision des bailleurs et partenaires du PNUD qui pilote cette lutte  avec les ministères de la Justice et de la Population depuis 2007.
Les dernières statistiques au sein du service de la Santé de Mananjary montrent que le taux d’accouchement gémellaire dans ce district est de 1,5%, contre une moyenne nationale de 3%.

Textes et photos : Angola Ny Avo

Foire Renala – Le Menabe veut exploiter ses potentiels endormis

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L’évènement a été l’occasion, pour la région Menabe de faire un état des lieux de ses potentiels et de réfléchir sur une nouvelle approche pour exploiter ses ressources. Une approche internationale est mise sur les rails.

La ville de Morondava a vécu au rythme de la Foire Renala 2015, du 19 au 21 novembre. La capitale de la région Menabe a abrité la première édition de l’évènement qui s’est surtout voulu être une plateforme de réflexion et d’échanges. En particulier, il a permis de lancer un appel à l’engagement de tous les acteurs pour la mise en œuvre du Plan régional de développement, PRD, de l’une des régions qui disposent de potentiels économiques les plus diversifiés et les plus riches du pays.
« La foire Renala vise à faire connaitre à la population et aux acteurs économiques les ressources économiques dont le Menabe dispose et qui doivent être exploitées. Il ambitionne également de réfléchir et de jeter les bases concrètes d’un projet d’inter-coopération avec nos trois régions voisines, le Vakinankaratra, le Melaky et l’ Amoron’i Mania», explique Romain Gilbert, chef de la région Menabe.
La Foire « Renala » ou Baobab a tourné autour du thème « le Menabe  qui fait face à son avenir ». C’est donc la plateforme de tous les acteurs et partenaires économiques qui interviennent directement ou indirectement dans la région. Il y a eu, de ce fait, des expositions avec une quarantaine de stands au total. La présence de la Chambre des métiers et de la Chambre de commerce et d’industrie s’est fait remarquer, ainsi que celle des associations de producteurs de produits divers tels que les poissons fumés, le miel, le haricot et même la confiture et la pâtisserie. Les grands opérateurs n’ont pas été en reste avec la STOI, Patmad, Hydelec et Phytoaroma, spécialisés dans les huiles essentielles.
Toutefois, la série de conférences-débats organisée durant les trois jours, a sans doute été le cœur  de la manifestation. Pour cette première édition, le cas de deux districts- Miandrivazo et Malaimbandy- sur les quatre qui forment la région, a été débattu. L’approche consiste à faire de ces deux localités des pôles de développement qui seront soutenus par des projets de promotion de secteurs d’activités bien précis. À Malaimbandy, sept secteurs sont identifiés, à savoir l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’industrie artisanale, le tourisme, les petites mines et le commerce. Soixante-cinq projets axés sur ces différents secteurs sont identifiés, à l’heure actuelle, pour être lancés dans le district.
« L’engagement des membres du secteur privé a été particulièrement sollicité et attendu durant les conférences », souligne Denis Raobelson, coordonnateur régional du programme Matoy dans le Menabe, l’un des principaux partenaires de la foire.
Pour le district de Miandrivazo, la relance de la filière haricot blanc constitue l’un des principaux axes de développement à promouvoir. Principale zone de production du « lingot blanc » grâce à la plaine très fertile de Betsiriry, elle perd petit à petit, à l’heure actuelle, sa réputation. Certes, des régions qui sont également devenues productrices, lui font la concurrence, mais la baisse de la quantité et de la qualité de la production constitue la principale problématique. La dégradation des aires de production due à l’érosion et aux feux de brousse, en est l’une des causes. Un problème qui est accentué, depuis des années successives, par les cataclysmes naturels qui ont frappé la région. La dernière en date est le cyclone Chedza, au début de l’année, qui a entrainé la rupture de la digue contenant les crues de la rivière Mahajola. Celle-ci a dévié de son lit naturel et commence à ensabler la plaine de Betsiriry.
«La réparation de l’infrastructure n’a pas encore commencé alors que la saison des pluies a déjà commencé. Les producteurs de haricot craignent la destruction des terres cultivables », souligne Rado Randriamanjary, secrétaire général de la Plateforme Haricot de Miandrivazo.
Miandrivazo et Malaimbandy servent de pilote pour cette première foire Renala. Les autres districts ne seront pas non plus en reste avec leurs potentiels et leurs produits qui font également la réputation de la région, comme le crabe ou bien les sites touristiques comme la fameuse Allée des baobabs, un site mondialement connu.

 

Les  chefs des régions voisines sont venus, chacun à la tête d’une  lourde délégation, participer activement à la foire.

Matoy, un appui direct à la base

Efficace. Le programme Matoy est financé par  l’Inter-coopération suisse et mis en œuvre par le consortium Association Inter-coopération Madagascar (AIM), l’association Helvetas suisse et l’organisation non gouvernementale Saha. Il figure parmi les principaux partenaires de la région Menabe dans la mise en œuvre de son Plan régional de développement. Ce partenariat date de 2013 est s’adresse directement à la région, aux communes regroupées au sein de l’OPCI comme le Fivoarana qui réunit cinq communes dans le district de Miandrivazo (Ambatolahy, Isalo, Anosimena, Akotrofotsy et Manambina), et au secteur privé à travers la Société Trading de l’océan Indien(STOI).
Dans le cadre de la foire Renala, c’est la région qui a bénéficié de l’appui dans le domaine de la communication de l’évènement au niveau régional et national. Mais l’appui peut avoir une dimension transversale en vue de créer une synergie des actions de toutes entités concernées. À titre d’exemple, la création du site web de la région, par exemple, a bénéficié du soutien du programme. Le partenariat avec STOI vise à promouvoir le haricot « lingot blanc » de Miandrivazo, connu sous le nom de« Laingon’i Betsiriry ». Pour cette campagne 2015, par exemple, il prévoit une augmentation de 500 producteurs en partenariat avec la STOI et l’appui du programme Matoy dans le respect de l’équité et du genre. Des semences de qualité et certifiées par la Fofifa sont distribuées aux paysans producteurs pour un meilleur taux de germination et une amélioration des doses de semence.

 

La danse traditionnelle locale a ravi les visiteurs venus en masse.

Un projet de coopération régionale en gestation

C’est une initiative qui mérite d’être suivie. Trois régions voisines du Menabe ont décidé de prendre en main, ensemble, leur destin en vue de créer une synergie de développement. Il s’agit du Vakinankaratra, d’ Amoron’i Mania et de Melaky. Chacune dispose de ses propres atouts, mais elles ont des liens économiques et sociaux qui justifient naturellement le développement d’une coopération régionale gagnant-gagnant. Le Vakinankaratra, par exemple, est une zone de production agricole alors que le marché existe dans le Menabe avec sa forte concentration démographique. De surcroît, les villes du Menabe sont également des zones de migrations « traditionnelles » des natifs du Vakinankaratra ou de l’Amoron’i Mania qui font du commerce ou fournissent des services.
C’est justement dans l’optique de développer cette synergie régionale qu’un centre interrégional d’incubation des entreprises est envisagé à Antsirabe. C’est un exemple de coopération entre les trois régions qui visent à promouvoir l’entrepreneuriat et l’industrie. Il offrira aux entreprises des solutions, clés en main sur les besoins, tels que la fabrication, le stockage, le conditionnement, l’accompagnement technique et les prestations de services comme l’analyse en laboratoire et l’expertise de conformité.
«Durant la foire, les débats ont permis d’informer les acteurs et les partenaires potentiels sur les éléments qui cadrent le projet. L’objectif consiste surtout à recueillir le maximum d’idées afin d’affiner la note du projet », souligne Mandrindra Randrianjanaka, chef de la région Vakinankaratra.

 

De la confiture de haricot, des beignets de haricot ou bien des nems au haricot sont proposés à la dégustation au  stand de la plateforme haricot.

La dégradation guette les routes du Baobab 

La réhabilitation et le bitumage des principaux axes routiers qui desservent le Menabe, ont contribué en grande partie à l’éveil de cette partie du pays. En 2011, le régime de transition a inauguré le bitumage des 100 kilomètres de piste qui faisaient le calvaire des automobilistes usagers de la route nationale 34, entre Miandrivazo et Malaimbandy. L’axe Mahabo-Morondava a également retrouvé de l’allure depuis son bitumage en 2012. Grâce à l’amélioration des voies d’accès, Morondava, la capitale du Menabe, est sortie de l’enclavement pour devenir une nouvelle destination touristique, même pour les nationaux.
Néanmoins, faute d’entretien, les axes routiers nouvellement réhabilités commencent à se dégrader, alourdissant à nouveau le voyage sur les 700 kilomètres qui relient la capitale au pays des baobabs. Les points noirs et les nids-de-poule ont refait leur apparition, notamment sur l’axe Antsirabe-Miandrivazo. La dégradation la plus avancée est observée sur les vingt kilomètres qui précèdent l’entrée de la capitale du haricot blanc.

Driver training center – Apprendre à conduire sur simulateur virtuel

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Grâce à des simulateurs de la dernière génération, DTC propose l’apprentissage et l’amélioration de la conduite automobile en mode virtuel, en complément des séances dans les auto-écoles.

«Nous n’avons pas pour but de concurrencer les auto-écoles. Nous offrons les notions de base de la conduite, en complément des séances auprès de ces dernières », explique-t-on chez Driver Training Center, à Alarobia. Le centre a lancé, depuis le mois d’août, un nouveau mode d’apprentissage, sur simulateur virtuel. Deux postes de conduite y sont disponibles. L’un simulant la conduite de véhicules légers, l’autre de poids lourds. Chacun peut choisir sa voiture. Prenons l’exemple d’un individu possédant une Renault Mégane et qui désire apprendre à conduire sur ce modèle. Celui-ci est disponible sur le logiciel accompagnant la machine, c’est aussi le cas pour une Mazda 5, une BMW 330, une Ford Transit ou encore une Honda CRC et bien d’autres… Autant le dire, tous les types de véhicules, sont représentés, des berlines aux vans, en passant par les SUV. Il en est de même pour les camions de pompiers, les citernes ou les porte-containers…

 

Les machines sont produites par la société française Eca Faros.

Sensations réelles
Bien évidemment, le choix se fait aussi au niveau des caractéristiques, traction ou propulsion, essence ou diesel, la charge transportée par la voiture, la pression des pneumatiques ou même les aides à la conduite activée.
Les postes de conduite, produits par Eca Faros, proposent un volant à retour de force avec pédales, des leviers de vitesse et de frein à main, un tableau de bord ainsi qu’un siège des plus complets, sans oublier trois écrans synchrones. Le tout transmet au conducteur des sensations réelles, comme au passage sur terrain accidenté, lors d’une crevaison ou d’un crash.
Les moniteurs peuvent aussi paramétrer différentes conditions de roulage, en ville, sur route ou sur une aire de parking ; sous le soleil, sous la pluie, sous la neige ou avec du brouillard ; avec ou sans trafic. Toute çà avec un réalisme bluffant.

 

Le simulateur propose différentes conditions de roulage.

Des tests d’évaluation pour tous

Avant le début des cours, des tests sont nécessaires, afin d’évaluer les compétences d’un individu donné. A l’issue de ces tests, la machine détaille la durée préconisée des séances théorique et pratique pour cette personne. Au minimum, la pratique dure vingt heures. Différents modules d’apprentissage jalonnent ces séances. À la fin de chaque module, un test récapitulatif des précédentes leçons est obligatoire, avant le passage à l’étape suivante.

Premier centre dans l’océan Indien

« Nous sommes le premier centre de ce genre dans l’océan Indien. Nous transmettons les bases de la conduite aux débutants. Après, pour obtenir le permis, il faut toujours passer par une auto-école. Mais c’est mieux d’avoir de bonnes bases au préalable », souligne-t-on chez Driver Training Center. Celui-ci accueille également les conducteurs confirmés, qui veulent s’améliorer. Et il n’est pas rare que ces derniers découvrent plusieurs lacunes à combler, une fois installés sur le poste de conduite.

Moto – La Duke 690 se refait une santé

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Comme chaque année, les constructeurs dévoilent leurs nouveautés respectives au Salon Eicma de Milan. KTM s’est notamment illustré avec la nouvelle version de la Duke 690.

Elle était attendue et elle n’a pas déçu. La KTM Duke 690 a marqué l’édition 2015 du Salon Eicma, du 17 au 22 novembre derniers à Milan, Italie. Une KTM se reconnait, dès le premier regard, par sa couleur orange et son style agressif. Visuellement parlant, l’on remarque rapidement l’angle de chasse plus ouvert (NDLR : angle d’inclinaison de la fourche par rapport à la verticale), par rapport aux anciens modèles. Ce qui améliore le comportement de la bête, d’après le constructeur autrichien. Et celui qui se trouve au guidon en aura bien besoin puisqu’elle est livrée avec l’un des monocylindres les plus puissants du monde, si ce n’est le plus puissant. Le LC4 développe, en effet 73 chevaux avec un couple de 74 Nm. Plus encore, la version R reçoit un pot d’échappement signé Akrapovich, pour un gain de 2 chevaux supplémentaires. De quoi rendre jaloux les bicylindres des autres marques. Avec une telle puissance disponible sur la poignée de gaz, mieux vaut avoir tous les atouts de son côté, question maniabilité.

ABS intelligent
La technologie embarquée est symbolisée par l’intelligence du système ABS. Le fonctionnement de celui-ci tient compte de l’inclinaison de la moto. Sans oublier l’anti-patinage relié aux trois modes de conduite – Sport, Route et Pluie -, ou encore l’embrayage anti-dribble. Au niveau des accessoires, l’on retrouve un étrier radial à quatre pistons de chez Brembo, à l’avant, ainsi que des suspensions WP réglables dans tous les sens. Le cadre treillis hyper compact est monté avec une boucle arrière en aluminium.
Bien évidemment, la qualité coûte. Personne n’ignore les ptix élevés des KTM. Mais il faut l’avouer, on en a pour son argent, largement même.

 

Jorge Lorenzo, champion du monde de moto GP, était à Milan pour présenter la MT10.

Yamaha frappe fort avec la MT10

Dans le segment des très grosses cylindrées, Yamaha a frappé fort avec la MT10, une déclinaison « naked » de la dernière R1. Equipée d’un quatre-cylindres de 998 cm3, sa puissance est estimée entre 160 et 180 chevaux. La transmission finale par chaîne est, par ailleurs, raccourcie pour booster les relances. L’injection, gérée par un accélérateur électronique, est, elle aussi, reparamétrée et propose, comme sur la sportive, trois modes de conduite au guidon (standard, A et B). Bien évidemment, anti-patinage et embrayage anti-dribble sont livrés en série. Question ergonomie, la MT10 propose un design très anguleux, avec beaucoup de masses concentrées sur l’avant. Soit on aime, soit on n’aime pas. Cette dernière née conserve logiquement les écopes grillagées le long du réservoir, typique de la gamme MT.

 

Kawasaki a proposé un petit roadster dénommé Z300.

Un petit Z300 agréable chez Kawasaki

« Downsizing ». Cette tendance voudrait que les constructeurs proposent de plus en plus de petites cylindrées. Circonstances économiques obligent. Chez Kawasaki, la Z300 était à l’honneur à Milan. Le petit roadster bénéficie du même moteur de 296 cm3 de la sportive Ninja 300. Grâce à la technologie à double-papillons, il développe une puissance de 39 chevaux. L’on remarque également l’amortisseur Uni-Trak à l’arrière, réglable en précharge. Au niveau du freinage, la Z300 propose des disques en pétales, de 290 mm à l’avant et 220 mm à l’arrière, avec l’ABS en option. La petite Kawa est idéale, autant pour les déplacements en ville que pour les petites virées sur route.

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