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Coopération Japon-Madagascar – Deux volontaires de la santé publique à Mahajanga

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Le gouvernement japonais participe au développement en envoyant des volontaires. Ces derniers exercent dans les domaines du développement rural, de la santé, de l’éducation, et de l’animation de la jeunesse.

Créé en 1965, le service des volontaires japonais pour la coopération à l’étranger (JOCV) de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) célèbre ses cinquante années d’existence, cette année. Ce programme illustre la participation civile du peuple japonais et confirme son engagement dans la coopération internationale.
Le JOCV fait partie intégrante de la politique d’aide publique pour le développement du gouvernement japonais à travers la coopération bilatérale mise en œuvre par la JICA. Les volontaires font office de diplomates sur terrain. Ils offrent une assistance tangible à la population.
En fréquentant les communautés au quotidien, ces volontaires arrivent à s’exprimer dans le dialecte local et s’adaptent aux conditions de travail existantes.
La JICA a organisé une tournée de presse, le lundi 7 et le mardi 8 décembre derniers, à Mahajanga afin de présenter les activités des trois volontaires exerçant sur place.
Depuis 2002, 138 volontaires ont été envoyés à Madagascar pour participer au développement dans les domaines rural, de la santé, de l’éducation, et de l’animation de la jeunesse. Actuellement, les régions Boeny, Bongolava, Vakinankaratra et Analamanga accueillent les quatorze volontaires japonais.

Le personnel du CSB II de Belobaka accueille la volontaire japonaise.

Catalyseur
« Avec la crise de 2009, l’envoi de volontaires a cessé, mais il a repris en 2014, pour une durée de deux ans. Cette année, la coopération est marquée par la célébration du cinquantenaire du JOCV », a expliqué Aki Kobayashi, la coordinatrice des volontaires.
Pour la région Boeny, après le départ, la semaine dernière, de la volontaire de statut court terme (neuf mois à Mahajanga), Fumi Sakurai, deux autres entament leur mandat jusqu’en 2017. Il s’agit d’Ayaka Hashimoto, infirmière au CSI de Mahajanga I, et d’Ayaka Suganuma, sage-femme, au CSB II de Belobaka dans le district de Mahajanga II.
« Un autre volontaire arrivera à Mahajanga en janvier 2016, mais cette fois, il sera affecté à la Circonscription scolaire (Cisco) de Mahajanga I, c’est-à-dire dans le domaine de l’éducation », a révélé la coordinatrice.
« Les volontaires japonais jouent un rôle de catalyseur au développement », a, pour sa part, ajouté la chargée des programmes des volontaires japonais, Voahary Rakotovelomanantsoa.

Le maire de Mahajanga et le médecin inspecteur ont reçu la coordinatrice du JOCV (à dr.) et Fumi Sakurai, lors du départ de cette dernière, après neuf mois de volontariat.

Le nombre des cas de diarrhée en hausse

La diarrhée tient la deuxième place dans les  maladies soignées dans le CSB II d’Amborovy après l’infection respiratoire. C’est aussi le cas dans celui de Belobaka du district de Mahajanga II à. À Amborovy, le taux de consultations a augmenté après l’arrivée de Fumi Sakurai. 52% des enfants sur 732 qui viennent en consultation dans ce centre médical, sont victimes de diarrhée, surtout en cette période des mangues à Mahajanga.

La volontaire Ayaka Suganuma effectue avec le sourire la pesée d’un enfant.

La volontaire Ayaka Suganuma effectue avec le sourire la pesée d’un enfant.

Un programme pour l’amitié des peuples

Le Programme des volontaires japonais pour la coopération à l’étranger (JOCV), célèbre son cinquantième anniversaire. Depuis sa création en 1965, 50 000 volontaires ont été envoyés dans 88 pays partenaires.
Durant les premières années, ils étaient âgés entre 20 à 39 ans, puis le programme pour les volontaires âgés de 40 ans à 69 ans a été créé. Cette évolution montre la volonté des citoyens japonais de tous âges, d’apporter leur contribution à la coopération internationale, au bénéfice des pays en développement an, en particulier.
La mission des volontaires est de contribuer au développement socio-économique (dont ,depuis 2001 à Madagascar), de renforcer l’amitié et la compréhension mutuelle ainsi que de restituer les fruits obtenus par l’expérience des volontaires à la société japonaise.
Le JOCV est une illustration parfaite de l’intérêt du peuple japonais pour la coopération internationale. Ce programme fait partie intégrante de la politique d’aide publique au développement du gouvernement japonais.
Le Protocole d’accord pour la venue des volontaires dans la Grande île entre les deux gouvernements, a été signé en octobre 2000. Plusieurs régions d’intervention en bénéficient, dont actuellement Analamanga, Boeny, Bongolava et Vakinankaratra.


Accord historique à Paris – Sauver la planète du désordre climatique

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Un accord sans précédent a été adopté, samedi à Paris, par 195 pays. Il porte sur la lutte contre le réchauffement, dont l’ampleur menace la planète de catastrophes climatiques.

Il a fallu plusieurs années de négociations extrêmement ardues avant d’arriver à cet accord tant attendu de l’espèce humaine à la fois source et victime du désordre climatique.
« Je n’entends pas d’objection (…) Je déclare l’accord de Paris pour le climat adopté », a déclaré, ému, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères et président de la 21e  Conférence climat de l’ONU (COP21), en abattant son maillet sur le pupitre.
Dans une atmosphère euphorique, ce moment historique a été salué par une ovation de plusieurs minutes, le président français François Hollande et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon levant les bras en se tenant la main à la tribune, six ans après le fiasco de la COP de Copenhague qui avait échoué à sceller un tel accord.
Pour limiter les dérèglements du climat – multiplication des vagues de chaleur, des sécheresses et des inondations, fonte accélérée des glaciers -, l’accord entérine l’objectif très ambitieux de contenir le réchauffement « bien en deçà de 2°C ». Il appelle même à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5° » par rapport à l’ère préindustrielle, une demande des pays les plus vulnérables. Jusqu’à présent, les 2°C étaient visés. L’aide climat aux pays en développement, qui doit atteindre 100 milliards de dollars annuels en 2020, devra être « un plancher », appelé à être revu à la hausse. C’était aussi une exigence forte des pays du Sud.
En réunion plénière, des discours enthousiastes ont accueilli l’accord, seul le Nicaragua a émis des réserves. « Nous croyons que cet accord peut marquer un tournant vers un monde meilleur et plus sûr », a déclaré Edna Molewa, la ministre sud-africaine de l’Environnement, dont le pays préside le groupe le plus important, le G77+Chine (134 pays).
De son côté, au nom des pays développés, la ministre australienne Julie Bishop a estimé que « nous pouvons rentrer à la maison pour mettre en œuvre cet accord historique ». Mais Thoriq Ibrahim, ministre de l’Environnement des Maldives et président du groupe des Petits États insulaires, de tempérer : « L’histoire jugera le résultat non pas sur la base de l’accord d’aujourd’hui, mais sur ce que nous allons faire à partir d’aujourd’hui. » La chancelière allemande Angela Merkel a abondé dans ce sens : « Il reste encore beaucoup de travail à accomplir, mais l’accord, a-t-elle ajouté, est le signe d’un tel espoir que nous parviendrons à rendre plus sûres, à l’avenir, les conditions de vie de milliards de personnes. »

 

Le président français François Hollande et le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon se serrent les mains sous le regard satisfait du ministre Laurent Fabius, président de COP?21.

Accélérer la transition énergétique
Depuis la Maison Blanche, le président américain Barack Obama a déclaré : « Le problème n’est pas résolu grâce à l’accord de Paris, mais ce dernier établit le cadre durable dont le monde a besoin pour résoudre la crise climatique. » Le Premier ministre britannique David Cameron, quant à lui, a jugé que « nous avons sécurisé notre planète pour de nombreuses générations à venir – et il n’y a rien de plus important que cela. » « Historique est un adjectif souvent employé abusivement en politique, mais l’accord d’aujourd’hui mérite cette qualification », a renchéri le président du Parlement européen, Martin Schultz.
Reflétant un sentiment partagé par plusieurs des grandes ONG, Greenpeace a estimé que l’accord a marqué un « tournant » et relégué les énergies fossiles « du mauvais côté de l’Histoire ». La directrice générale de l’Unesco Irina Bokova a partagé cette analyse: « La COP21 a créé un élan pour changer les esprits et préparer les gens à adopter les ajustements économiques et de mode de vie que nous devons tous faire pour préserver la vie humaine sur la planète. »
L’objectif de parvenir en 2015 à un accord universel et contraignant a été fixé en 2011 à Durban (Afrique du Sud). Les discussions souvent laborieuses de ces dernières années ont culminé pendant deux semaines au Centre de conférences du Bourget, au nord de Paris.
Lors du coup d’envoi de la COP21, 150 chefs d’État et de gouvernement étaient venus exprimer l’urgence à agir face à un phénomène touchant en premier lieu les pays les plus pauvres, qui ont moins de moyens pour y faire face.
L’emballement du mercure menace la production agricole, les ressources marines, les réserves en eau de nombreuses régions. Quant à la montée des océans, elle met en danger des Etats insulaires, comme les îles Kiribati, et des communautés côtières, au Bangladesh par exemple.
Le pacte, qui entrera en vigueur en 2020, doit permettre de réorienter l’économie mondiale vers un modèle à bas carbone. Une telle révolution implique un abandon progressif des ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui dominent largement la production énergétique mondiale, un essor des énergies renouvelables, d’immenses économies d’énergies ou encore une protection accrue des forêts. L’accord consacre l’importance de donner un prix au carbone pour stimuler les investissements dans les énergies propres.
« Atteindre cet objectif nécessite de laisser les carburants fossiles dans le sol, non exploités », mais « rien n’est dit sur la façon dont cela se fera », souligne Nick Hewitt, professeur en chimie atmosphérique à l’Université de Lancaster (Royaume-Uni). « Et avec quasiment 1°C de réchauffement déjà assuré, il y a d’importantes raisons d’être sceptique sur cet accord historique », conclut-il.

xi et obama

Xi et Obama s’engagent à collaborer

Le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Barack Obama, à la tête des deux premiers pays pollueurs de la planète, ont promis lundi de travailler ensemble pour mettre en œuvre l’accord sur le climat adopté à Paris, a annoncé le ministère chinois des Affaires étrangères. La Chine est disposée à travailler avec les parties concernées, dont les États-Unis, pour maintenir la coordination et la coopération afin d’assurer l’application effective de l’accord de Paris, a déclaré Xi Jinping lors d’un entretien téléphonique avec le président américain, selon un communiqué du ministère chinois. Pékin désire également « renforcer la coopération bilatérale pragmatique afin de faire face au changement climatique », selon la même source, citant M. Xi. Le ministère chinois des Affaires étrangères rapporte des propos de Barack Obama assurant de la volonté américaine de travailler avec la Chine et toutes les parties afin de garantir que l’accord prenne effet et soit mis en œuvre.
La Chine et les États-Unis sont les principaux émetteurs de CO2, les rejets du géant asiatique atteignant cependant presque deux fois ceux des États-Unis et deux fois et demie ceux de l’Union européenne (UE). La Chine a promis un pic de ses émissions de CO2 « autour de 2030 », date au-delà de laquelle elles cesseront de croître. L’accord de Paris adopté ce weekend prévoit de limiter la hausse de la température de la planète « bien en deçà de 2°C », une révision des engagements obligatoires « tous les cinq ans », ainsi qu’une augmentation de l’aide financière aux pays du Sud.

Le monde économique salue ce début du chemin

– Banque Mondiale  
Son président Jim Yong Kim: « Nous saluons l’accord historique trouvé à Paris. Nous appelons à de fortes ambitions, avec des partenariats importants, la mobilisation du monde de la finance, et la mise en place de plans climat nationaux. Paris a tenu ses promesses. Maintenant la responsabilité est la nôtre. »
– L’Agence internationale de l’énergie (AIE)
« L’accord de Paris n’est rien de moins qu’une étape historique pour le monde de l’énergie. Il va accélérer la transformation du secteur (…). Mener une action encore plus forte pour réduire les émissions tout en encourageant la croissance économique et en étendant l’accès à l’énergie nécessitera un engagement et des efforts encore plus importants de la part de tous. »
– L’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE)
Son secrétaire général Angel Gurria: « J’applaudis fortement cet engagement historique et la robustesse de l’accord (…). Mais c’est seulement le début du chemin. L’accord est un cadre pour agir et les gouvernements doivent maintenant agir. (…) Cet objectif nécessite l’engagement total de toutes les grandes économies».
– Organisations patronales
Emma Marcegaglia, President of Business Europe: « L’accord de Paris est un pas important (…) mais nous espérons que d’autres pays augmenteront leur ambition pour se rapprocher de celle de l’Union Européenne. (…) Nous évaluerons l’impact de l’accord d’aujourd’hui sur la compétitivité de l’industrie européenne. »
Mouvement des entreprises de France (Medef): « L’accord constitue un signal en faveur de la poursuite des investissements dans les solutions et technologies bas carbone. (…) Le Medef rappelle sa conviction que la lutte efficace contre le changement climatique passera par un prix du carbone afin d’orienter les décisions d’investissement des entreprises, de démultiplier l’innovation et de diffuser le recours aux solutions bas carbone. »
– Coalitions –
B Team, qui réunit dirigeants d’entreprise et de fondations internationales autour du PDG du groupe Virgin, Richard Branson: « L’accord aura des effets d’une portée considérable et transformera nos économies de manière inédite. Le monde économique se tient prêt à travailler en partenariat avec les gouvernements et la société civile pour garantir sa mise en œuvre effective. Nous avons désormais la capacité de débloquer des milliards de dollars pour muter vers un futur prospère et propre. »
Edward Cameron, de We Mean Business: « Cet accord donne au monde économique les éléments essentiels que nous souhaitions pour favoriser une économie propre et prospère: la certitude que les politiques soutiendront le chemin de long terme vers la décarbonisation, l’ambition nécessaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et mobiliser la finance, la confiance dans le fait que les gouvernements augmenteront progressivement leurs réductions d’émissions, et un terrain de jeu identique dans les principales économies. »

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Appel du Pape à la solidarité avec « les plus vulnérables »

Le pape François a salué dimanche l’adoption par 195 pays d’un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement, en les appelant à être particulièrement attentifs aux « plus vulnérables », davantage touchés par les catastrophes climatiques. « Son application exigera un engagement unanime et une généreuse implication de la part de chacun », a-t-il souligné.
Le pape argentin a souhaité que soit garanti dans ce cadre, et « avec une particulière attention », l’avenir des « populations les plus vulnérables »… « J’exhorte la communauté internationale dans sa totalité à poursuivre avec soin le chemin entrepris, dans le sens d’une solidarité qui devienne toujours plus active », a-t-il conclu.
Avant cet accord, il a appelé les participants à la COP21 à faire preuve de « courage » en adoptant des
« décisions importantes » pour « les générations futures ». « Quel type de monde désirons-nous transmettre à ceux qui viendront après nous, aux enfants qui sont en train de grandir », s’est-il interrogé le pape, en revenant sur la teneur de son encyclique sur l’environnement, publiée au printemps, Laudado si.

Les principaux points de l’accord de Paris sur le climat

Garder la temperature « bien en deca de 2°c »
La communauté internationale s’engage à limiter la hausse de la température « bien en deçà de 2°C » et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C ». De nombreux pays, notamment les Etats insulaires menacés par la montée du niveau de la mer, mettent en avant qu’ils sont en danger dès + 1,5°C.

Comment y arriver ?
Sur 195 pays, 186 ont annoncé des mesures pour limiter ou réduire leurs émissions de GES à horizon 2025/2030. Mais même si elles étaient respectées, la hausse du mercure serait ramenée à environ 3°C. L’objectif désormais est d’atteindre « un pic des émissions de GES le plus tôt possible » et « d’entreprendre des réductions rapides ensuite (…) afin de parvenir à un équilibre entre émissions » dues aux activités humaines et celles « absorbées par les puits de carbone durant la seconde moitié du siècle », une référence possible aux forêts mais aussi à la technique du captage et stockage du CO2 émis dans l’atmosphère.

Revision a la hausse des engagements
Un des dispositifs clé de l’accord est la mise en place d’un mécanisme de révision, tous les cinq ans, des engagements nationaux qui restent volontaires. La première révision obligatoire aura lieu en 2025, et les suivantes devront marquer « une progression ». Auparavant, le groupe international d’experts du climat (Giec) est invité à élaborer un rapport spécial en 2018 sur les moyens de parvenir à 1,5°C et les effets d’un tel réchauffement. Cette même année, les 195 pays feront un premier point sur leur action collective, et seront invités en 2020 à éventuellement revoir leurs contributions.

Qui fait quoi ?
Les pays développés « devraient être à la pointe et se doter d’objectifs de réduction d’émissions en valeur absolue », alors que les pays en développement « devraient continuer à améliorer leurs efforts » de lutte contre le réchauffement, « à la lumière de leur situation nationale ».

Comment le sait-on ?
Alors que jusqu’à présent, les pays développés étaient tenus à des règles plus strictes en matière d’inventaire et de vérification des actions prises, l’accord de Paris prévoit que le même système s’applique à tous. Ce point était très important pour les États-Unis. Il est néanmoins prévu des «flexibilités» qui prennent en compte les «différentes capacités» des pays.

Aide financiere aux pays du sud
En 2009, les pays riches ont promis de verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider les pays en développement à financer leur transition vers des énergies propres et à s’adapter aux effets du réchauffement, dont ils sont les premières victimes. Comme le demandaient ces derniers, le texte acte que cette somme de 100 milliards de dollars n’est qu’un « plancher ». Un nouvel objectif chiffré sera posé sur la table en 2025.
Par ailleurs, les pays développés ne voulaient plus être seuls à payer et demandaient une contribution aux pays comme la Chine, la Corée du Sud, Singapour, les riches pays pétroliers… La formule proposée est que « les pays développés doivent apporter des ressources financières pour aider les pays en développement »… « D’autres parties (pays ou groupe de pays, ndlr) sont encouragées à apporter un soutien sur une base volontaire. »

Pertes et dommages
C’est l’aide à apporter aux pays frappés par les effets du réchauffement quand l’adaptation (systèmes d’alerte météo, semences agricoles, digues…) n’est plus possible: il s’agit de pertes irréversibles liées à la fonte des glaciers ou la montée des eaux, par exemple.
Sans tout régler, l’accord de Paris consacre un article entier à cette question, une victoire en soi pour les pays les plus vulnérables, comme les États insulaires. Il renforce le mécanisme international dit « de Varsovie », chargé de cette question, et dont les dispositions opérationnelles sont encore à élaborer.
Cette question est sensible pour les pays développés, notamment les États-Unis, qui redoutent des actions en justice en raison de leur « responsabilité historique » dans le réchauffement.
Aussi, sont-ils parvenus à insérer une clause précisant que l’accord « ne servira pas de base » pour engager « des responsabilités ou des compensations ».

Textes et photos AFP

Motocross – Lalà et Kareena, deux jeunes filles as du guidon

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Elles disputent le championnat de Madagascar de motocross, contre des adversaires masculins. Lalà Rasanjison et Kareena Karnezis parlent du milieu dans lequel elles évoluent.

La moto demeure un univers typiquement masculin. Ce n’est pas un stéréotype, mais une réalité. Cependant, au milieu de ces allumés de la poignée de gaz, évoluent quelques dames. De fait, en moto tout-terrain, la gent féminine n’est pas en reste. Depuis plusieurs années, Lalà Rasanjison se démarque au sein du peloton. Cette année, elle a été rejointe par Kareena Karnezis. Toutes les deux participent au championnat de Madagascar.
Qu’est-ce que cela fait de se trouver dans un monde d’hommes ?
« Il faut l’avouer, j’ai vraiment la rage de vaincre, face aux pilotes masculins. Je ne me laisse pas et ne me laissera jamais faire », lance l’expérimentée Lala.
Pour sa part, Kareena évoque un peu de stress.
« Je me sens un peu stressée sur la piste. Les garçons sont tous très forts et agressifs. De ce fait, j’ai un peu peur de me frotter à eux, parfois, car cela peut entraîner une chute », explique-t-elle.

En 2016, Lalà endossera les couleurs de Madauto.

Dixième du championnat
Qu’à cela ne tienne, la sensation de battre un homologue masculin n’a pas d’égal, d’après leurs dires.
« Parfois, il arrive que je hurle dans mon casque, quand je dépasse un adversaire masculin », poursuit Kareena. Eh ! oui, elle laisse exploser ainsi sa joie et sa satisfaction.
Vu qu’elle n’a pas disputé l’intégralité de la saison, Kareena a terminé au 21è rang, avec douze points au compteur. Elle les a marqués lors du Cross Country Acerbis, au mois d’octobre à Ambohimanga.
De son côté, Lalà a terminé l’exercice avec une belle dixième place au classement général.
« Franchement, je ne m’y attendais pas du tout. Mais j’en suis satisfaite, bien évidemment. À mon avis, j’ai fini dixième grâce à ma bonne régularité, étant donné que j’ai toujours été présente à chaque course. Je suis encore plus contente car cinq pilotes de Bira Moto Club, dont je fais partie, se trouvent dans le top 10 du général », rajoute-t-elle.

Après le scooter et le quad, Kareena fait du motocross.

Livia Lancelot et Laia Sanz, des exemples à suivre

À l’étranger, les pilotes féminins se comptent par centaines. Parmi les meilleures se trouvent la Française Livia Lancelot et l’Espagnole Laia Sanz. La première a été sacrée championne du monde de motocross féminin en 2008. Elle a également remporté le Motocross des Nations européennes, en 2013. Cette année, elle a
terminé vice-championne du monde.
De son côté, Laia Sanz a décroché la couronne mondiale en trial, à treize reprises et la couronne européenne à dix reprises. Avec elle au sein de l’équipe nationale, l’Espagne s’est imposée cinq fois au Trial des Nations.
En 2011, Laia a pris part, pour la première fois, au Dakar, sur une Honda. Elle a terminé première dans la catégorie dames et 39ème du classement général. En janvier 2015, elle a réalisé son meilleur résultat durant ce célèbre rallye raid, en terminant à la 9ème position.

Kareena Karnezis a intégré le championnat de motocross, cette année.

Kareena Karnezis a intégré
le championnat
de motocross,
cette année.

Kareena Karnezis – « Je roulais à moto avant la bicyclette »

Kareena Karnezis a déjà essayé diverses machines. Elle a débuté avec un scooter. Par la suite, elle est passée au quad. Et actuellement, elle roule en moto tout-terrain, sur une KTM SX-125.
« J’ai toujours aimé les deux-roues, depuis mon plus jeune âge. Je savais déjà monter à moto avant d’apprendre à monter à bicyclette », dévoile-t-elle.
Une histoire surprenante qui contredit ce que l’on a l’habitude de concevoir. En effet, dans la plupart des cas, les enfants débutent avec la bicyclette.
Kareena a intégré le championnat de Madagascar de moto, cette année. Elle a marqué ses premiers points lors du Cross Country Acerbis, au mois d’octobre à Ambohimanga.

 

Lalà Rasanjison est connue dans le milieu du motocross sous son numéro fétiche le 208.

Lalà Rasanjison – « Je cours pour le goût de la vitesse et du risque »

Lalà Rasanjison a hérité sa passion pour le sport mécanique de son défunt père, connu sous le sobriquet de Lalahstein, ancien pilote de rallye. À seize ans, elle disputait son premier slalom. Par la suite, elle a couru le Rallye International de Madagascar, en compagnie de son paternel, sur une Nissan Sunny. Depuis, Lalà, qui fait partie des « Women In Motorsport Madagascar », a effectué plusieurs autres apparitions en rallye.
« Je me suis lancée au motocross en 2005. Après un petit accident, j’ai arrêté, mais j’ai repris en 2012. Si je cours, c’est pour le goût de la vitesse et du risque », témoigne-t-elle.
Pour la saison 2016, Lalà courra sous les couleurs de Madauto. Elle montera une Honda CRF-250, qu’elle a enfourchée pour la première fois, dimanche dernier, à Iavoloha, lors du MX Game de Tana.
« C’est une nouvelle aventure pour l’année prochaine. Avant, je roulais en enduro. Cette fois-ci, je participerai au cross avec la CRF. La différence de puissance se ressent rapidement, ainsi que la nervosité de la moto », rajoute-t-elle.
Elle s’est adaptée en un rien de temps à sa nouvelle machine. Ce qui augure une bonne saison 2016. D’autant plus qu’il s’agit d’un retour aux sources, puisqu’à ses débuts, elle roulait sur une Honda XR.

Playdoyer – Relever un QI en chute libre

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Aujourd’hui, nous voulons plaider une cause : celle de l’éducation ! Nous avons décidé de la défendre car nous voyons, chaque jour, des jeunes malgaches qui se livrent à la débauche, à la violence et aux vols. Parmi eux se trouvent  nos amis, nos frères et nos sœurs.
Savez-vous qu’en 2014, les résultats du baccalauréat n’ont affiché que 30% de réussite  À Toamasina, par exemple, le taux de réussite était tellement bas que les responsables ont dû délibérer une deuxième fois. Et cette année, les résultats sont de 24,3% !! No comment!
Nous sommes confrontés à un chaos intellectuel inévitable et terrible ! Car l’éducation n’est plus une priorité! Même si l’article premier de la loi portant sur le système éducatif et d’enseignement à Madagascar stipule bien que « l’éducation est une priorité nationale absolue », l’éducation nationale perd de plus en plus d’élèves. Entre 2010 et 2011, 70 000 enfants ont quitté les écoles primaires.
Madagascar connaît actuellement une régression importante et alarmante de l’éducation : les jeunes ne veulent plus étudier!
Il y a une vingtaine d’années, on primait la qualité de l’école, aujourd’hui, on cherche la moins chère. Les parents préfèrent mettre leurs enfants dans les établissements scolaires publics, dont les effectifs sont de 60 à 90 élèves par classe et où les enseignants manquent de motivation car les salaires sont bas.
Malheureusement, nous voyons, de nos jours, chez les élèves un état d’esprit où prédominent l’insolence, la violence et la jalousie. Les jeunes sont victimes de ce système éducatif défaillant et du dysfonctionnement au sein de la société. Ils sont en perte de repères, désabusés et mis de coté. De plus, ils ne croient plus en leur propre avenir ! On se retrouve avec des jeunes en perte d’identité qui ne parlent pas bien le français et qui ne maitrisent plus leur langue maternelle. Cette nouvelle génération en ressent un complexe d’infériorité et le manifeste par l’indifférence et l’agressivité ! Or, l’article 26 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme stipule bien que « l’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».

Comment arrêter cette dégringolade ?  
On doit créer, au moins, une école de formation malgache et française pour les instituteurs et les professeurs dans chaque province. L’État doit permettre aux écoles publiques de rémunérer les professeurs avec des salaires motivants. Il faut développer des programmes éducatifs pour faire comprendre aux parents que l’éducation et la culture sont une ouverture sur le monde. Il faudrait réagir et permettre à tous les enfants malgaches un accès à l’éducation et à un niveau culturel décent. C’est donc  un appel de détresse que nous lançons car c’est un QI en chute libre à Madagascar !
Fitiavana Rabenarson (16 ans) déléguée de la région Atsinanana au National Girl Leadership Summit, et Sandra Tang (16 ans),toutes deux sont en classe de première à Toamasina.

Zoky modely Ketakandriana Rafitoson –« Le pouvoir ne m’intéresse pas »

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Peux-tu te présenter  ?
Je suis juriste de formation et de profession. Je suis diplômée en science politique, en population et développement et en droits fondamentaux, et je suis engagée dans plusieurs associations et mouvements tels que Wake Up Madagascar, Liberty 32, la FISA, le SeFaFi et Nova Stella. Je suis également la maman comblée de deux petits garçons.

Peux-tu nous décrire Ke à 15 ans  Tes aspirations  Tes rêves  Tes plus grandes craintes
À 15 ans, j’étudiais au Collège Saint-Michel à Amparibe. J’étais plutôt bonne élève, à la fois introvertie et rebelle. J’écoutais Metallica (aujourd’hui encore, d’ailleurs) tout en dévorant des livres. J’écrivais beaucoup de poèmes et de nouvelles. J’ambitionnais de devenir journaliste et je craignais de vieillir et de voir mes rêves se transformer en illusions…

Pourquoi avoir choisi la promotion de la démocratie plus qu’une autre cause  Qu’est-ce qui a provoqué le déclic ?
La démocratie est, avant tout, un idéal philosophique qui prône l’égalité et la justice sociale. Elle véhicule également l’idée de liberté et de respect des Droits de l’Homme, des thèmes qui me sont chers. La lecture du Contrat Social de Rousseau, vers 14 ans, a beaucoup influencé mes choix.

En tant que jeune femme engagée dans la politique, quels ont été tes plus grands défis et comment les as-tu surmontés ?
D’abord, je ne me suis pas engagée en politique dans le sens littéral du terme puisque je ne fais partie d’aucun parti politique, et je n’ai pas l’intention de me porter candidate à une quelconque élection. Le pouvoir ne m’intéresse pas. Mais je fais de l’éducation politique, surtout en faveur des femmes et des jeunes, et je suis chercheure en science politique. Ce n’est pas facile car c’est un univers fortement masculinisé et il est difficile d’y acquérir une légitimité. Mais je ne me laisse pas faire ! J’espère convaincre par mon sérieux et mon expertise.

Tu viens de recevoir le Prix Zoky Modely pour ton engagement en faveur de la promotion de la jeunesse, quel est ton message pour les jeunes qui veulent suivre ta voie ?  
Très sincèrement, j’ai été surprise d’avoir été nominée à ce concours puisque je ne prétends pas être un modèle pour qui que ce soit. Mais je suis honorée par cette distinction. Mon message se résume en quelques principes de vie. Donnez-vous les moyens de vivre vos rêves. Rêvez, mais rêvez utiles. Ne soyez pas égoïstes. Aidez votre communauté. Donnez de votre temps, de votre savoir et ayez le goût de l’effort. Restez honnêtes et intègres. Indignez-vous quand il le faut et dépassez-vous !

Citoyens responsables – Des jeunes Malgaches donnent de l’espoir

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Dans cette nouvelle édition, Youth First nous présente un nouveau projet de l’association Tsimanavaka qui s’efforce d’aider les enfants non scolarisés à concrétiser, plus tard, leur rêve d’avenir. Dans la rubrique Portrait, l’organisation présente Ny Amboara Fiorenantsoa, une jeune parlementaire francophone très convaincue de son rôle. Elle n’oublie pas non plus de proposer quelques opportunités de participation à des réunions internationales ou régionales. Et surtout, elle accorde une grande importance au plaidoyer de deux jeunes filles de 16 ans de Toamasina et à l’interview d’une Zoky Modely.

Le coin des associations – Share, le dernier projet de l’association Tsimanavaka 

Le mot signifie partager en français. Le projet Share vise spécialement les enfants en âge de fréquenter l’école et s’efforce de contribuer à la scolarisation d’une centaine d’enfants, issus de familles défavorisées de la commune urbaine d’Antananarivo. « L’objectif général du projet est de donner, à tous les enfants, les chances de réussir et de construire un avenir à la hauteur de leur rêve », explique Narindra Andriantompoina,  Project Manager de l’association, avant de préciser : « Il consiste à distribuer des fournitures scolaires, d’assurer le suivi scolaire de ces enfants et de les former à l’éducation civique et citoyenne. »
Âgée d’à peine 17 ans  et étudiante en langue anglaise, Narindra est responsable, à part entière, de la gestion du projet. « Nous avons mis en place un système de renforcement de capacité qui mise sur la prise de responsabilité et l’apprentissage par l’action », explique, pour sa part, Fetra Rakotondrasoava, fondateur et président de l’association. « Un des objectifs de notre association est de former des jeunes qui sont prêts à prendre la relève et qui ont les capacités nécessaires pour développer et gérer des programmes répondant aux problématiques réelles de la société malgache actuelle », ajoute-t-il.
Créée en 2003, l’association Tsimanavaka regroupe des jeunes de moins de 35 ans et travaille pour la promotion de la responsabilisation des jeunes, des droits de l’homme- notamment des droits de l’enfant- et du développement durable. « Nous croyons fermement que nous, les jeunes, avons un grand potentiel pour augmenter l’efficacité de tous les efforts de développement car nous pouvons élaborer des stratégies plus pertinentes et créer de meilleurs programmes pour les jeunes, en particulier, et la population, en général. Nous croyons aussi que chaque agence de développement a besoin de l’expertise des jeunes pour une meilleure mobilisation communautaire, une hiérarchisation des besoins de la communauté et la résolution des problèmes locaux à partir de la base », insiste Fetra.
Et de continuer : « Offrir aux jeunes les capacités nécessaires pour que, demain, ils puissent prendre en main la gestion du pays, est très important pour nous ». Il précise que la mission de l’association est de « construire l’avenir, dès à présent, en contribuant à la scolarisation et à l’éducation des enfants, tout en formant des jeunes responsables en les impliquant directement dans des petits projets ».
Partenaire de la commune urbaine d’Antananarivo, dans le cadre du projet sécurité humaine financé par le basket fond des Nations Unies, le siège de l’association Tsimanavaka, dans le quartier de Manarintsoa-Afovoany, abrite, depuis trois ans, un centre d’accès aux services de base pour les familles des villes basses d’Antananarivo.

Ny amboaraNy Amboara Fiorenantsoa – Une jeune parlementaire francophone convaincue

Pendant une semaine, 88 jeunes filles issues des 22 régions de Madagascar se sont rassemblées à Antananarivo pour paver le chemin qui mène à la mise en place du Parlement des jeunes filles. Il s’agit du premier grand rassemblement de jeunes filles leaders, organisé par Youth First, et qui a pour objectif de nourrir leur ambition de s’engager dans les débats publics au niveau local et national. Durant le sommet, Ny Amboara Fiorenantsoa a figuré parmi les personnes ressources. Elle est venue partager son expérience en tant que Jeune Parlementaire Francophone.
Âgée de 20 ans, Ny Amboara Fiorenantsoa vient de terminer sa Licence en Exploitation Logistique et Transports à l’Institut Supérieur de Technologie d’Antananarivo. Hormis ses études, elle est cheftaine scout au sein de la 56e trive d’Ambatovinaky. Nommée à l’issue d’une sélection nationale ouverte au grand public et organisée par l’Assemblée Nationale au début de l’année, elle a réussi avec brio les trois étapes de la sélection : une dissertation, une production écrite chronométrée et finalement une épreuve orale. Par la suite, elle a eu la chance de représenter les jeunes filles malgaches à Berne, en Suisse, lors de l’Assemblée générale du Parlement des Jeunes Francophones.
En tant que parlementaire, Ny Amboara a pour rôle de transmettre les idées  des jeunes auprès des élus des deux Chambres. La mise en place d’un Parlement national des jeunes constitue un des objectifs de son plaidoyer. « Lorsque les jeunes s’expriment, leurs idées ne sont pas souvent prises en considération, car  le mot jeune est toujours associé à un manque d’expérience et de sérieux », confie-t-elle. C’est pourquoi, ajoute-t-elle, « ce sommet des jeunes filles est très important car Youth First est en train de constituer un noyau dur de jeunes filles capables d’articuler les problèmes des jeunes. Il est donc primordial de sécuriser leur participation par la mise en place d’une structure reconnue par tous, et je me suis engagée à travailler avec Youth First dans ses efforts de plaidoyer pour la mise en place du Parlement des Jeunes filles. »
Durant les cinq jours du sommet, Ny Amboara a eu l’occasion de discuter et d’échanger des facteurs culturels, sociaux et institutionnels qui entravent le bien-être et la participation des jeunes filles aux plateformes décisionnelles officielles. Plus important encore, les déléguées ont  été coachées par les membres de l’équipe de Youth First pour développer un plan d’action par région afin de résoudre les problèmes qu’elles ont identifiés.
« Je soutiens l’idée avancée par mes consœurs de la National Girls Leadership Summit d’initier des campagnes de sensibilisation des parents (écoles des parents). Elles auront pour but d’informer les parents sur les conséquences néfastes des mariages précoces des filles partout dans la Grande île, et plus spécialement dans le Sud et le Sud-Est », conclut notre jeune parlementaire.

Opportunités

* 7e forum mondial de l’UNAOC
Dead line : 17 janvier 2016
Dates: 26-27 avril 2016 – Azerbaijan
Critères d’éligibilité: Jeunes filles ou garçons âgés de 18 à 35 ans, membres d’une association ou réseau de jeunes
Lien pour les inscriptions:http://apply.unaoc.org
Détails:
Cette année le sommet abordera le thème « Vivre ensemble dans une société plus inclusive ». Il réunira 150 jeunes issus d’horizons différents qui ont des expériences dans la promotion du dialogue interculturel. Durant et après le forum, les participants devront développer une vision positive du futur et identifier les solutions et stratégies pour réaliser cette vision. Avant le sommet, les participants devront participer à une discussion en ligne pour se familiariser avec les thèmes du forum.

Girl Summit
Deadline : 15 janvier 2016
Date: Août 2016 – Chine
Critères d’éligibilité: jeunes filles de 18 à 23 ans intéressées et/ ou engagées dans la promotion des droits des jeunes filles
Lien pour les inscriptions: http://www.girls20.org/china-summit-2016/
Détails :
Calqué sur le modèle de la réunion des G20, G (irls) 20 rassemble un délégué de chaque pays membre du G20, plus des représentantes des jeunes filles des pays membres de l’Union Africaine, Union Européenne et de la Région du Moyen-Orient et Afrique du Nord. Durant le Sommet, les déléguées assisteront à des ateliers de renforcement de capacité et participeront au panel de discussions avec des experts.

2016 World Press Institute Fellowship
Deadline : 15 février 2016
Dates: Août – octobre 2016 – États-Unis
Critères d’éligibilité: journalistes, bloggers, caricaturistes hommes ou femmes de tout âge
Lien pour les inscriptions :http://www.worldpressinstitute.org /apply
La bourse sera offerte à dix journalistes qui auront la chance de se familiariser avec la gouvernance, la politique, l’éthique journalistique et la culture américaine à travers un programme qui combine voyage d’études et rencontres avec d’éminents experts. Les participants passeront trois semaines à Minneapolis dans le Minnesota, puis se rendront dans plusieurs villes américaines, dont New York et Washington DC, pour des briefings, des interviews et des visites.

African World Heritage Regional Youth Forum
Deadline : 31 janvier 2016
Dates: 28 avril – 4 mai 2016 – Cape Town – Afrique du Sud
Critères d’éligibilité: jeunes filles ou garçons de 20 à 28 ans
Lien pour les inscriptions : http://awhf.net/ p=2912
Le forum a pour objectif de mettre en place une plateforme durable pour les jeunes d’Afrique afin de promouvoir leur participation dans la promotion et la protection des patrimoines mondiaux du continent, et de fournir également des informations essentielles sur les défis de la jeunesse, les actions qu’elle mène pour la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial dans la région à l’Unesco, au Comité du patrimoine mondial et à l’African World Heritage Fund.

Page réalisées en collaboration avec Youth First

Bénévolat – Offrir son temps pour gagner de l’expérience

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Le bénévolat pallie au manque d’expérience. Le temps passé à l’assurer, n’est jamais perdu. Les expériences qu’on gagne en retour sont des acquis à ne pas négliger. Chez Young Caritas, un groupe de bénévoles, des adolescents font cadeau de leur temps à des patients en phase terminale. En retour, ils gagnent une expérience d’une grande profondeur.

Dans une unité de soins palliatifs, un groupe de bénévoles organise un brunch du samedi pour des patients, leurs familles et les membres du personnel. Une fois par mois, ces adolescents de l’association Young Caritas rendent visite à l’unité de soins palliatifs de la clinique d’Eich, dans le Centre hospitalier de Luxembourg. C’est là qu’ils préparent un brunch du samedi pour des patients, leurs familles et les employés de la clinique, une initiative qui s’avère enrichissante pour tous. Les jeunes arrivent, prêts à écouter et à donner de la joie, du temps et de l’attention. Ils repartent avec une expérience d’une grande profondeur.
Voir des amis, pratiquer un sport, jouer de la musique, ou encore faire la grasse matinée de temps à autre… c’est ainsi que la plupart des adolescents passent leur
week-end. Pour les membres de Young Caritas, le calendrier des loisirs est inhabituel et comporte une date très importante : munis de leurs recettes préférées, ils se rendent, une fois par mois à l’unité de soins palliatifs de la clinique d’Eich, où ils préparent un brunch du samedi pour les patients, leurs familles et le personnel de la clinique.
Les adolescents s’occupent de tout. Ils installent les chaises, mettent le couvert et font cuire des gâteaux et des biscuits dans la cuisine du service, explique Paul Galles, qui est à l’origine du projet et qui l’encadre. La notion lui est venue en accompagnant un groupe d’adolescents dans une unité de soins palliatifs. «Je voulais leur montrer ce que c’était et leur faire comprendre comment on traite les gens ici», se souvient Paul Galles. Le médecin-chef de service fut si touché de la démarche que l’idée de ce type de rencontre, au cours de laquelle chacun  apprend de l’autre, prit racine, sous la forme d’un brunch du samedi.
Depuis deux ans et demi, les membres du service Bénévolat solidaire de Young Caritas s’en chargent à la clinique Eich. Ce service, qui encourage les jeunes à s’engager bénévolement, a vu le jour en 2010. Les jeunes participants ont le choix sur la façon dont ils souhaitent s’impliquer et c’est un détail important : il n’est pas question de les enfermer dans une structure fixe, mais plutôt de faire en sorte qu’ils s’investissent quand ils le veulent et quand ils ont le temps.
Ils sont une dizaine de bénévoles à participer au brunch tous les mois, et ils ont en moyenne entre 17 et 18 ans. « L’initiative remporte un succès considérable et la plupart du temps, nous avons trop de volontaires », se félicite Paul Galles.

Quand les jeunes mettent les mains à la pâte  ils gagnent souvent en maturité

Gratifiantes
À 17 ans, Claire Deimel et Moreno Berardi font partie de l’équipe depuis deux ans. En dépit de la tristesse du contexte, les heures qu’elles passent au sein de l’unité de soins palliatifs sont gratifiantes. « Les patients et leurs familles nous racontent leurs histoires et nous voulons vraiment les entendre. De leur côté, ils sont curieux et veulent savoir pourquoi nous venons », raconte Moreno. « Nous essayons de créer une atmosphère positive », explique Claire. Les adolescents donnent leur temps, leur attention et leur enthousiasme. Mais ils emportent aussi quelque chose avec eux en repartant : « C’est une expérience enrichissante, les rencontres sont  touchantes. On rentre chez soi en ayant l’impression d’avoir fait quelque chose de bien », résume Claire. « Ça nous fait réfléchir sur la mort. Je suis devenue plus positive et je me dis que je dois profiter de la vie maintenant ! », ajoute Moreno.
Les deux jeunes filles relatent ces moments avec une grande maturité. « Ce sont des adolescentes qui abordent le projet avec confiance et bonne humeur, explique Paul Galles. D’autres sont plus réservés. Nous veillons à ce qu’aucun d’eux ne reste seul pendant le repas.» Avant de commencer, les jeunes bénévoles sont briefés pour les préparer à ce qui les attend dans le service. L’information est partagée de manière informelle, sans dramatiser, souligne Paul Galles. Les adolescents ne doivent pas avoir peur de mal faire ou de mal dire. Au contraire, ils doivent être « spontanés et pleins de joie de vivre ».

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Lors des occasions particulières, comme Noël par exemple, les jeunes apportent des instruments de musique. Ils chantent et jouent pour les familles. Si sa condition ne permet plus à un patient d’assister au brunch, les ados passent le voir pour le saluer et lui montrer qu’ils sont là. S’il préfère s’abstenir, sa décision est respectée, naturellement. « Nous leur expliquons qu’ils ne doivent pas être déçus, si peu de patients viennent », poursuit Paul Galles.
Parfois, des familles entières sont présentes au brunch, pour passer quelques heures agréables avec leur parent malade. Certains continuent d’y assister même après le décès de l’être aimé. « Ils viennent nous raconter à quel point le patient appréciait ces moments », raconte Moreno. Pour les adolescents, c’est le plus beau des remerciements. Cependant, rappelle Paul Galles, il ne faut pas oublier de remercier les dirigeants de la clinique « qui font preuve de courage et d’ouverture d’esprit en nous donnant l’autorisation d’organiser ces brunchs ».

Diane Lecorsais (Luxembourg Wort – Luxembourg)

Cinéma – La science-fiction a la cote

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Invitant souvent le public à la découverte, à un voyage inédit, ou littéralement à se remettre en question, la science-fiction occupe une grande place dans le septième art actuel. Elle passionne grands et petits, aussi bien à l’étranger qu’à Madagascar.

Du fameux « 2001 l’Odysée de l’espace » par Stanley Kubrick, l’une des références en la matière pour bon nombre de cinéphiles, jusqu’à l’incontournable « Star Wars ». Le genre science-fiction qui date de plus d’un siècle maintenant, depuis « Le voyage dans la lune » du Français George Méliès, en 1902, passionne de plus en plus et gagne en force auprès de ses adeptes. Le film événement de cette fin d’année, « Le réveil de la force », le septième épisode de la saga de la Guerre des étoiles, fait beaucoup parler de lui et illustre parfaitement bien cette tendance. C’est l’occasion pour des cinéphiles et des professionnels du cinéma malgache de revenir sur cette épopée cinématographique qu’est « Star Wars », de discuter autour de la science-fiction, de sa réalisation et de sa production.
Contrairement aux genres comique, familial ou pseudo-dramatique, celui de la science fiction reste quasi inexistant dans le cinéma malgache. Quelques tentatives ont plus ou moins aboutie dans le passé, on se rappelle notamment du film « Darius » produit en son temps par la maison de production « La une », et plus récemment à travers les courts-métrages portés par toute une nouvelle génération de cinéastes malgaches. On fait essentiellement appel à l’imaginaire du public qui se plaît à se laisser transporter et transcender par ces films où dans la majorité des cas, le temps et l’espace sont les terrains de jeu de leurs principaux protagonistes.

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La science-fiction s’affirme, depuis longtemps, comme étant l’une des plus lucratives de l’industrie du cinéma international, la preuve en est « Avatar » réalisé par James Cameron, lequel reste jusqu’à ce jour le film le plus lucratif de l’histoire du cinéma. Ainsi à l’occasion de la sortie internationale, pas plus tard qu’hier, du nouveau volet de la saga « Star Wars », sobrement intitulé « Le réveil de la force », on discutera à travers quelques témoignages les perceptions de quelques passionnés et acteurs du cinéma malgache autour du genre science-fiction dans toute sa splendeur. Leur vision de ce genre, notamment par rapport aux productions nationales, est évoquée. Ceci dit, bien plus qu’un chef-d’œuvre du cinéma hollywoodien, la Guerre des étoiles est devenu également depuis près de quarante ans maintenant une icône de la culture pop. Bon nombre de cinéphiles dans le monde dont ceux de la Grande île lui vouent un culte exclusif. C’est donc un prétexte pour discuter leurs perceptions sur l’une des plus mythiques « Space opéra » de l’histoire du cinéma qu’est « Star Wars ».

Témoignages

Mamitiana Razafimandimby

Mamitiana Razafimandimby, directeur général de la maison de production Scoop Digital-« Nos contes peuvent servir de base »

Forte de l’expérience acquise dans des conditions de travail et d’exploitation souvent très difficiles, notamment face au piratage et aux manques d’infrastructures en tout genre, la maison de production Scoop digital s’est attelée, depuis 2006, à la production de films qui seraient à la fois divertissants et resplendissants
des valeurs morales de la culture malgache.
Concernant le genre science-fiction par rapport au cinéma malgache, Mamitiana Razafimandimby affirme : « C’est un genre très particulier. En effet, elle présente une histoire qui part de façon anodine mais qui prend de l’ampleur au fur et mesure que cette histoire n’avance, valorisant essentiellement les décors et sa chronologie. Je trouve que nos contes et légendes peuvent parfaitement servir de base à de bons films de science-fiction. Toutefois, c’est au sujet des moyens qu’on devrait y investir que se pose le problème. Par rapport à sa production, à sa réalisation et à la communication à faire autour, vu le contexte national, nous ne pourrons plus bientôt nous permettre de réaliser un film de science-fiction selon les normes hollywoodiennes ».
Ainsi, toujours d’après Mamitiana Razafimandimby, il serait extrêmement difficile pour l’industrie du cinéma national d’investir pleinement dans de tels films, à cause des soucis techniques que cela engendrerait, même si une majorité des cinéastes malgaches sont à la pointe de la technologie. De même, un film du genre peut ne pas être assez rentable à Madagascar, vu les investissements que cela requiert et face au fléau du piratage, même si le public y adhérerait volontiers.
« Concernant le film Star Wars qui fait un buzz monstre, actuellement, je dirais qu’il illustre parfaitement ce que j’ai évoqué sur l’importance de la bonne promotion et de la communication autour d’un film », confie-t-il.

Ludovic Randriamanantsoa

Ludovic Randriamanantsoa, cinéaste et lauréat des Rencontres du film court-« Le cinéaste malgache peut promouvoir son identité »

Représentant avec passion et fougue cette nouvelle génération de cinéastes et de cinéphiles actuels, Ludovic Randriamanantsoa prône une culture du septième art indispensable auquel tout un chacun devrait s’adonner.
Sa passion pour le cinéma date de sa plus tendre enfance, ainsi la science-fiction, comme tout film du genre, il ne la connaît que trop bien. Même les quelques perles rares du cinéma malgache.
« Je me rappelle effectivement de Darius qui a été projeté au Ritz, à une époque où le genre balbutiait et cherchait des points d’ancrage pour exister. Je me souviens également de Darkanoïd de Ando Raminoson, un court-métrage très apprécié par le public malgache. Ce film laissait penser au public que c’était possible et faisable chez nous de tourner de la science-fiction. Notamment grâce à l’ingéniosité des cinéastes qui ont bercé leur enfance avec Star Wars, The Matrix, Terminator et tant d’autres », mentionne Ludovic Randriamanantsoa.
« Il y avait aussi un film qui s’intitule Andavabiby, une tentative en 3D mais pas encore aboutie à mon sens. Un film qui soutient, en effet, qu’avec la richesse de notre patrimoine culturel, linguistique et historique, le genre peut être sur la bonne voie », ajoute-t-il.
Selon Ludovic Randriamanantsoa, le cinéaste malgache peut tout aussi bien aller à Hollywood, pour réaliser un bon film de science-fiction qui n’a rien à voir avec son pays d’origine, et toucher des millions de spectateurs dans le monde. Mais il pourrait, également, continuer à persévérer et à promouvoir à la fois son identité, ainsi que son pays à travers un modeste film de science-fiction malgache et original.
« Le cinéaste se nourrit, principalement, de sa propre culture et de ses traditions. Cela se reflètera toujours dans ses œuvres, peu importe si son film parle d’un vaisseau spatial perdu dans une galaxie lointaine. Ainsi, si nos cinéastes s’en imprègnent et le mixent avec nos propres contes et légendes, le résultat n’en sera que plus universel », affirme Ludovic Randriamanantsoa.

Joro Andrianasolo

Joro Andrianasolo, responsable de la communication de Nelli Studio-« Il faut surtout une histoire prenante »

« Passionné serait peut-être exagéré, on va dire que j’apprécie la science-fiction, sans aller jusqu’à la considérer comme mon genre cinématographique favori. Ceci étant, Terminator 2 : Judgement day, de James Cameron reste, peut-être, l’indétrônable référence du genre pour moi. Les récits sur le voyage dans le temps m’ont toujours fasciné. Qui n’a pas rêvé de revenir en arrière, de tenter de rectifier le tir ou d’agir différemment   Manipuler ce qui échappe à notre contrôle dans le monde réel, je trouvais et trouve toujours cela fantastique. Terminator 2 est, pour moi, un film qui n’a pas vieilli du tout, de par ses effets spéciaux et son personnage joué par Robert Patrick. Le film inspire le stress et la panique, vicieux par son apparence liquide et ses armes blanches et terrifiant par son calme imperturbable », analyse Joro Andrianasolo, un jeune homme que l’on qualifie volontiers de cinéphile aguerri. Il évoque ainsi ses incontournables et ses favoris en termes de science-fiction.
« Dans un style plus humoristique mais tout aussi incontournable et sur la même thématique du voyage temporel, la série des Retours vers le Futur de Robert Zemeckis, le second volet en  particulier, me fascine toujours autant et ne cesse de me faire rire. Quand j’étais enfant, l’image du futur qui se projetait dedans me faisait rêver. Plus récemment, ma dernière claque dans le domaine de la science-fiction a été The Man from Earth de Richard Schenkman et Jérôme Bixby. Un genre de huis-clos, confrontant un supposé homme des cavernes ayant survécu incognito sans vieillir jusqu’à nos jours avec des êtres humains conventionnels, a été une belle surprise comme j’aime en avoir devant l’écran, je le recommande absolument à tout le monde », avoue-t-il.
Par rapport à ce contraste du cinéma malgache et du cinéma hollywoodien, le jeune homme explique : « Ce n’est, effectivement, qu’une question de moyens, pour reprendre un exemple que j’ai cité plus haut, à savoir The Man from Earth, qui se déroule quasi-intégralement dans une maison avec des gens en discussion. Dans la science-fiction, à mon sens, il faut surtout une histoire prenante, qui soit racontée avec un rythme constant et des dialogues qui marquent. Les moyens techniques et les effets spéciaux sont secondaires. Après, rien n’empêche de mettre le paquet à ce niveau-là aussi. Mais quand je constate ce que certains vidéastes malgaches arrivent à créer sur le net, je suis convaincu que cela n’est vraiment plus un souci ».
Joro Andrianasolo affirme également que ce ne sera pas le public qui manquera pour ce genre.

Njaka Ratefinanahary

Njaka Ratefinanahary, graphiste et illustrateur-« Il suffit de beaucoup d’imagination et d’une bonne technique de narration »

Étant ce qu’on appelle communément dans le milieu un « geek », Njaka Ratefinanahary a grandi en lisant, en regardant et en s’imprégnant depuis toute son enfance, de tout ce qui se rapporte à la culture populaire des années 80 et 90 jusqu’à aujourd’hui. Une passion dévorante pour ce dernier, chez qui la bande dessinée, la musique et par-dessus tout le cinéma, occupent une place privéligiée.
Njaka Ratefinanahary affirme : « Je suis un passionné de filmsde science-fiction et ceux qui m’ont le plus marqué ce sont surtout ceux qui ont bercé mon enfance. À savoir Le cinquième élément, Dune, Star Trek, Jurassic Park et bien évidemment Star Wars ».
Une saga cinématographique chère à son cœur pour laquelle voue une admiration particulière :
« Je dirais que Star Wars est un des rares films à pouvoir rallier plusieurs générations autour de lui, et dont on peut discuter avec une totale compréhension, même avec nos grands-parents. De la première trilogie à la seconde, en passant par la nouvelle trilogie à découvrir pour la génération future, Star Wars reste pour moi quelque chose d’intemporel », confie-t-il.
Star Wars est pour lui une histoire magique, illustrant tout un univers, toute une histoire, tout un monde qui ne cesse de faire frissonner de plaisir grands et petits. Rejoignant les propos de ses camarades cinéphiles quant à l’avenir de la science-fiction pour le cinéma malgache, Njaka Ratefinanahary conclut : « Tout dépend des rêveurs, je parle ici des auteurs et des réalisateurs. On n’est pas forcé d’avoir recours a de grands moyens techniques pour réaliser un bon film de science-fiction. Tout ce qu’il faut, c’est juste beaucoup d’imagination et une bonne technique de narration. À l’instar des films The Twelve Monkeys de Terry Gilliam, ou Predestination de Peter et Michael Spierig : peu d’effets spéciaux, mais une superbe narration tout simplement ».

Photos: AFP et fournies


Rétro

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La vieille Dame

La Juventus de Turin porte allègrement ce surnom, pourquoi notre Radio nationale n’en ferait-elle pas autant   C’est en 1931, huit ans avant la deuxième Guerre Mondiale, qu’une petite poignée de précurseurs se sont démenés sur instruction des autorités coloniales pour faire marcher une radio à Antananarivo. Vingt ans après dans les années 50, il était dans les habitudes citadines de prendre l’air sur les bancs d’Antaninarenina, et écouter les émissions diffusées publiquement par des hauts parleurs fixés aux angles de l’actuel immeuble de l’Office pour l’Environnement. La langue comorienne bénéficiait alors d’une tranche quotidienne d’une demi-heure.
La décennie 60 vit les arrivées successives d’animateurs formés par la coopération radiophonique à Paris. On citera tout particulièrement le pionnier Jean Louis Rafidy, immortalisé par son adaptation de l’autobiographie de Caryl Chessman et son délassement musical du dimanche matin. Un musicologue comme Michel Razakandraina savait donner à ses productions une dimension culturelle qu’on ne retrouvera jamais plus, tandis qu’aux informations, les analyses d’un François Rakotonaivo faisaient autorité. Côté animations publiques, Daniel Ramaromisa mettait le feu à la future Place du 13-mai chaque mois d’octobre avec l’émission-concours en direct « Malagasy 19… ». C’étaient les belles années-podium.
Les deux chaînes, la malgache et la française, délimitaient petit à petit  leurs territoires en terme d’audience et de tendances avec l’ intégration de nouvelles promotions de diplômés tels les franco-malgaches Julie Gauche et Maurice Grimaud , et les nationaux – au risque presque certain d’en oublier, et dans le désordre – , Jean Rasamoely, Gaby Rabesahala, Léon Ramanantiaray, Jean-Claude Andrianaivo, Jean-Paul Razafimanantsoa, Simon Andriamialison, Latimer Rangers, Roger Razafimahaleo, Lucien Rajaonina, Arnaud Razaf… Côté présentation, les vacataires dissimulaient sous des noms d’emprunt de futures célébrités : Alain Ramanantsoa n’était autre que le futur homme d’affaires Bernard « Poum » Ravelomanantsoa, et Hubert Tsiatosika le Premier ministre Francisque Ravony !
A Madagascar comme dans le monde, les années 60 finissantes et la décennie 70 étaient celles des grands bouleversements politico-sociaux, celles aussi où la jeunesse se cherchait de nouveaux repères. Fernand Guy Rasendratsirofo et Armand Fidèle Mara enflammaient  les foules aux rythmes  du vrai Rythm n’ Blues d’Otis Redding et de James Brown. De son côté, Eddie Andriamanoro prenait une décision qui allait marquer à jamais son itinéraire : celle de ranger dans les placards ses diplômes de juriste, et  de dire oui pour la vie à la radio.
Depuis l’indépendance, il a invariablement été reproché à la Radio nationale d’être inféodée aux pouvoirs en place. Cinquante-cinq ans après, il lui est peut-être trop tard, ou trop tôt, pour changer.

Tom Andriamanoro

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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On dit que les marins ne peuvent perdre le nord : l’océan est immense surtout si l’on vogue sur une pirogue à balancier. Pour les férus de l’escalade, allez découvrir Tsaranoro, dans la province de Fianarantsoa. Tom Andriamanoro évoque ensuite les « monuments » de la Radio nationale, la RNM, dans sa rétrospective hebdomadaire. Enfin, une pensée pour ceux qui protègent notre faune.

Andrianampoinimerina a légué à la postérité une phrase célèbre qui nous a inspiré pour cette chronique, à une petite infidélité près. Mais, pour désigner la mer qu’il n’a en fait jamais vue, et à laquelle il n’a jamais goûté, la utilisé le mot ranomasina, qui veut dire eau salée, ou plutôt celui de riaka qui s’applique généralement à toute eau non stagnante   Chaque version a ses adeptes, et ce ne sont pas les brumes de la tradition orale qui apporteront une réponse. Très longtemps avant lui, à des milliers de kilomètres de là, un roi de la tribu des Minangbau en Indonésie aurait lui aussi utilisé la même image pour illustrer ses rêves de puissance. Lui aussi parlait de « Riak » en désignant les mêmes immensités que parviendront à vaincre des cousins de ces frêles embarcations, ramenant paisiblement au rivage les pêcheurs de Morondava ou de Nosy Be : les pirogues à balanciers.
Le Riaka, une appellation que nous affectons à l’Océan Indien mais avec une extension sur le Pacifique Sud, a en des temps très anciens déjà été sillonné par de hardis navigateurs. Ils n’hésitaient pas à s’aventurer de Hawaï au nord jusqu’en Nouvelle Zélande au sud, de l’Ile de Pâques à l’est jusqu’à Zanzibar à l’ouest, avec escale pour certains, terminus pour d’autres, à Madagascar. Les anciens peuples du Riaka ne vivaient que pour et par la mer, et aujourd’hui encore cette osmose est restée très vivace chez leurs descendants. Les Indonésiens par exemple utilisent toujours l’expression « terre et eau » pour parler de leur pays. Dans la campagne de l’Imerina, demandez donc votre chemin et vous obtiendrez une réponse du genre : « Continuez vers le Nord et arrivé à tel endroit, bifurquez à l’Ouest… » Une aisance toute naturelle à s’orienter ne pouvant venir que d’anciens hommes de la mer qui avaient leur boussole dans la tête…
Ces peuples possèdent un vaste patrimoine culturel et technologique qui les différencie des autres peuples du monde. Il en est ainsi de la pirogue multicoque qui se rencontre dans toute cette Austronésie, et se divise en deux grandes catégories :
– le lakan-kambana ou pirogue double, constitué par l’assemblage de deux coques d’égale dimension. Le terme occidental qui s’en est inspiré est celui de catamaran, lui-même d’origine tamoule, au sud de l’Inde, où kattu maram signifie troncs assemblés. Les pirogues jumelées de Mananjary qui font office de taxi-brousse sur le Canal des Pangalanes sont, par contre, le fruit d’une débrouille bien malgache.
– le lakam-piara ou pirogue à balancier, dans lequel la place de la deuxième coque est prise par un flotteur-balancier plus petit appelé fanarina. La pirogue est une tokam-panarina quand elle est dotée d’un seul balancier. Elle est une roa fanarina quand elle en a deux, à la manière des trimarans.

Les lakam-bezo permettent d’aller pêcher au large.

Son épopée  ?
La répartition géographique des multicoques est assez simple. Le lakan-kambana a surtout été prédominant dans le Pacifique Sud : Tahiti (pirogues Pahi), Hawaï… La tradition raconte aussi que les ancêtres des Maoris utilisèrent ce genre d’embarcation pour rejoindre la Nouvelle Zélande vers les années 1300. Le lakam-piara à deux balanciers est plutôt concentré du côté de l’Indonésie et des Philippines, où les balanciers font office de flotteurs et sont confectionnés dans du bambou léger. Il s’est propagé jusqu’à la côte est-africaine et les îles Comores. La pirogue à balancier unique se rencontre un peu partout dans les deux océans, mais le rôle dévolu au balancier varie d’un pays ou d’une région à l’autre. Dans la plupart des îles polynésiennes ainsi qu’à Madagascar chez les Vezo, il sert de contrepoids (fonja) quand on est au vent (andohatsioka), et de flotteur (tsikafona) quand on est sous le vent (ambolitsioka). A Nosy Be par contre, au Sri Lanka, dans toute la Micronésie ou encore dans l’archipel des Tuamotus, il sert uniquement de contrepoids et est taillé dans du bois massif pour assurer l’équilibre recherché. Ces types d’embarcation ont, aux îles Carolines et Marshall, fait l’admiration des connaisseurs qui n’ont pas hésité à les surnommer Flying Proas ou pirogues volantes, en raison de leur vitesse et de leur maniabilité.
Les voiles connaissent elles aussi des variantes. Ce sont de grands quadrilatères de toile dans la partie occidentale du Riaka (lakam-bezo de Madagascar, pirogues Oruwa du Sri Lanka…). En Indonésie, en Nouvelle Zélande, ainsi que dans la zone micronésienne, elles sont triangulaires. Dans le reste de la Polynésie enfin, les voiles ont une configuration très particulière en forme de pinces de crabe. Sont ainsi équipées les pirogues Te-Pukei de Santa Cruz, les pirogues Ndrua aux Fijii, ainsi que les pirogues Pahi de Tahiti.
Reconstituera-t-on un jour l’épopée de la pirogue à balancier, et pourra-t-on la situer dans le temps avec la rigueur scientifique voulue   La question reste posée, tout comme celle de la langue qu’elle a véhiculée et qui s’est ramifiée dans tous les pays du Riaka. Ce qui est sûr, c’est que les « lakan’ny Riaka » ont fait beaucoup d’émules. Dans les prestigieuses compétitions au long cours, des modèles toujours plus sophistiqués mais à la structure très proche de la leur, partent à l’assaut de tous les océans, dont la plus fréquentée : l’Atlantique.

Tsy mitsipa-doha laka-nitàna

Il y a de cela bien longtemps, mes pas ont croisé ceux de Rakotomalala, que d’anciennes études en mathématiques et en mécanique amenèrent à travailler en tant que dessinateur industriel à la SNIAS  (Société nationale des industries aéronautiques et spatiales), ainsi qu’aux avions Marcel Dassaut. Mais, m’a-t-il alors avoué, l’envie de courir le monde a été la plus forte. Et courir le monde lui a permis d’apprendre et de pratiquer plusieurs langues, ce qui l’amena tout naturellement au métier de traducteur-interprète technique au Japon. Il en tira  les moyens et l’assurance nécessaires pour continuer à courir le monde, les Amériques du Nord au Sud, l’Asie du Sud et de l’Est de fond en comble…  Après une éternité de pérégrinations dans plus de trente-cinq pays, il se retrouva sur les traces de ses ancêtres, dans le sillage de la pirogue à balancier. Il les suivit pour débarquer comme eux, et tout naturellement, à Madagascar.
Très longtemps après, en 2008, il publia un ouvrage très technique sur le Lakambezo. D’autres thèmes étaient aussi en gestation, pour ne citer que Ny fiavin’ny Vezo, In the wake of the vezo outrigger, ou encore Ny lalan’ny razambe.
Je tiens à citer bien fraternellement Rakotomalala, car le peu que j’ai appris, et retenu, c’est auprès de lui que je l’ai emprunté. Ne repoussez pas du pied la pirogue qui vous a fait traverser la rivière …

Le trafic de tortues est en recrudescence, ces derniers temps.

Environnement – Samaritains pour animaux

Triste, triste, le spectacle devenu familier d’un lot de bébés tortues intercepté à l’aéroport d’Ivato. Ce trafic à risque, mais (très) lucratif, ne date pas d’hier, et on pourrait citer l’exemple des 206 tortues et 31 serpents saisis à Roissy le 9 mai 1999 sur un vol en provenance d’Antananarivo. Le même jour 200 autres animaux étaient découverts à Orly. Ou encore les 19 serpents et 74 tortues radiées, toujours de Madagascar, interceptés dans les bagages d’un ressortissant tchèque à Prague en janvier 2004. Ou aussi les deux tonnes de viande fumée saisies en novembre de cette même année lors d’un contrôle sur la route du Sud, car ces espèces en danger d’extinction ont malheureusement la réputation d’être succulentes. Elles sont très prisées par certains Vezo, mais  tabou chez les Sakalava…
Des initiatives, certes limitées, existent pour donner une suite aux prises réalisées par les douanes, la gendarmerie, les Eaux et Forêts, ou Madagascar National Park. C’est le cas du « Tanànan’ny Sokake » près d’Ifaty, un Centre qui s’étend sur 7ha, avec pour objectif d’accueillir et soigner les tortues, principalement les tortues radiées et les tortues-araignées « Soakapila », avant de les relâcher progressivement dans leur milieu naturel.  Concernant les ressources halieutiques qui ne sont pas non plus à l’abri des pillards —l’épisode des hippocampes saisis à Ivato est encore dans les mémoires — le petit village d’Andavadoaka est à citer en matière de protection et de gestion de la biodiversité marine. Le projet, imité par 23 autres villages, était initié par Blue Venture Conservation, et a rapporté à Andavadoaka le Prix Equateur du PNUD devant 300 projets concurrents originaires de 70 pays.
À une vingtaine de kilomètres de la capitale, le Lemurs’Park n’est pas un parc comme les autres. Créé par un passionné de la nature, Laurent Amouric, et le petit fils de Pierre Boiteau qui fut le fondateur du Parc de Tsimbazaza, le Lemurs’Park  accueille des miraculés sauvés de la maltraitance chez des particuliers, mais aussi dans certains hôtels. Ici, les lémuriens retrouvent un biotope spécialement conçu pour les réhabituer à des conditions de vie normales, et les visiteurs jouent le jeu en les gênant le moins possible. « Le lémurien est un animal sauvage, et notre but n’est pas de le dénaturer, précise Laurent Amouric. S’il ne mange que des bananes, le lémurien finira par mourir dans d’atroces souffrances ». Et de poursuivre : « Quand on nous les confie, ils ne nous appartiennent pas pour autant. Leur sauvetage résulte d’une collaboration triangulaire entre les services officiels, l’Institut Pasteur, et nous-mêmes ».
Pour les sauveteurs, l’heure de la récompense est enfin là quand la dégénérescence est vaincue, que des groupes sociaux se reforment, et que quelques naissances sont enregistrées. C’est le signe que la nature a repris son cours…

 

La vallée du Tsaranoro est d’une beauté à couper le souffle.

Tourisme sportif – Il était une fois le Tsaranoro

Il n’y a pas à s’offusquer : les étrangers connaissent parfois notre pays autrement mieux que nous. Les raisons ne relèvent pas seulement du pouvoir d’achat, mais aussi d’un genre de vie érigeant les passions en besoins. Il se trouve que Madagascar peut leur offrir le terrain de jeu le plus extraordinaire qui soit, et les prestataires sont de plus en plus spécialisés et professionnels. A eux donc, et sans rancune, le kayak et le rafting avec certains parcours totalement isolés du reste du pays ; à eux le wind et le kitesurf, pour ne citer que les compétitions abritées par la Baie des Sakalava ; à eux la plongée sous-marine dans nos lagons, nos passes, et nos récifs; à eux le canyoning, la spéléo, le parapente dans un ciel presque vierge de lignes électriques, l’escalade, ou le base jump au Tsaranoro qui offre des possibilités de sauts de plus de 500 m…
Enchanteresse vallée du Tsaranoro sur le flanc ouest du massif de l’Andringitra, avec ses big walls de granite qu’un constructeur automobile japonais a choisis pour la publicité d’un de ses modèles ! Si les amateurs et professionnels de la « grimpe d’exploration » venus du monde entier aiment s’y donner rendez-vous, c’est grâce à de grands noms comme celui de Bernard Domenech, incontestable connaisseur des meilleures parois des deux hémisphères : des grès du Wadi Rum  en Jordanie aux dévers de Pucket en Thaïlande,  du granit sauvage du fjord du Tasermiut au Groënland à celui du Tsaranoro à Madagascar… A ne pas oublier non plus le pionnier sur place, Gilles Gautier, qui se familiarisa avec l’escalade en Californie pour ensuite appliquer et enrichir ses acquis à Madagascar. Grâce à lui, la pratique de ce sport est déjà bien établie quand débarque en 1995 la première expédition internationale, conduite par les allemands Kurt Albert et Bernd Arnold.

« Fady »
Deux ans après, une expédition tyrolienne trace une voie dans le grand mur du Tsaranoro qu’elle baptise Gondwanaland. Un passage impressionnant en raison de ses difficultés exceptionnelles qui ont fait dire plus tard à un passionné : « Ils sont passés là où c’est le plus lisse, entièrement en libre. j’ai eu le sentiment qu’il n’y avait plus d’autre voie à ouvrir, puisqu’ils ont fait ce qu’il y avait de mieux ».Les grimpeurs qui inaugurent des tracés inédits rivalisent d’esprit quand il s’agit de les immortaliser par un nom. C’est ainsi qu’on y trouve le Cas Nullard, signé Gilles Gautier et Alain Thiberghien, le Tsac-Tsac qui a cette particularité d’avoir été ouvert à partir du haut, les Révoltés du Dondy, Veloma Madagasikara, ou encore…Rain Boto ! Une des caractéristiques de la grimpe malgache, c’est aussi l’existence de « fady » que les sportifs sont tenus de respecter. En 1998, une jeune femme a eu une crise de paludisme, et le chef du village en contrebas était formel : les ancêtres l’ont punie pour avoir grimpé sur des blocs fady. Les interdits ne  concernent pas seulement la montée proprement dite, mais même aussi les endroits retenus pour le campement.  Ils ne sont pas pour autant vécus comme des contraintes, mais plutôt comme des « plus » apportant à l’aventure une saveur extra-sportive  particulière. La récolte de souvenirs est presque aussi importante que les performances, comme pour ces quatre équipiers qui se sont retrouvés au sommet du Karambony le jour du 26 juin : « Les appareils photos crépitent, les dernières bouteilles (d’eau) sont sabrées, les feux de joie s’allument dans la vallée et dans nos cœurs… Le lendemain, lors de la descente, l’air est moite et la chaleur nous accable. Au camp de base, les villageois scrutent avec inquiétude un nuage noir occultant l’horizon et s’appesantissant sur les crêtes : les criquets sont aux portes de la vallée ». Madagascar retrouve ses plaies.

Tom Andriamanoro

Vie de parti – L’ADN en soutien aux communes

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Les visites des communes sont, pour Edgard Razafindravahy et le parti ADN, une occasion de s’enquérir des réalités locales de manière à pouvoir identifier les meilleures stratégies de développement et de soutien à apporter aux populations locales. Dans le Vakinankaratra, la semaine dernière, l’équipe de l’ADN a annoncé son soutien sans faille aux communes et à leurs élus.

adn 1Toujours au plus près de la base. Des communes presque oubliées ont reçu la visite de l’équipe dirigeante du parti Arche de la Nation (ADN) la semaine dernière. Ces localités ne sont pourtant pas aussi loin de la capitale. Mais faute d’infrastructures, elles restent souvent livrées à elles-mêmes. L’arrivée de l’équipe de l’ADN a été ainsi comme une boufée d’oxygène pour ces communes.
« Nous nous demandons si les autorités se rappellent de l’existence de notre commune, ou ne savent tout simplement pas que nous existons », a souligné François Rakotomandimby, notable  dans une commune rurale située à 17 km du district d’Antanifotsy, certes, mais à une heure d’Ambatomiady en 4×4. « Les communes situées loin de l’Etat central ne sont pas du tout considérées », s’est également insurgée Nivoaritiana Rasamimanana, maire de la commune de Mangarano, district d’Antsirabe II.
L’espoir était donc palpable chez tous ceux qui ont reçu l’équipe de l’ADN dirigée par son chef de file, Edgard Razafindravahy. La simplicité et l’humilité dont ces derniers ont fait preuve en bravant le mauvais état des routes et l’enclavement des localités oubliées ont séduit les autorités locales. « Nous sommes heureux de votre venue. Vous êtes l’homme dont ce pays a besoin », n’a pas hésité à déclarer François Rakotomandimby, heureux de la visite. « Les partis comme le vôtre sont ceux qu’il nous faut pour travailler avec nous », a aussi martelé Nivoaritiana Rasamimanana.                     adn3Partage d’expériences
Pour l’ADN, le mot d’ordre est clair : « le développement doit se faire par la base ». « Le développement exige que chacun prenne ses responsabilités. Unissons-nous et réfléchissons ensemble à la manière de résoudre les problèmes rencontrés par chaque personne », n’a d’ailleurs cessé de scander Nirina Ratolojanahary, chef de file de l’ADN dans le Vakinankaratra. « L’ADN est là pour vous aider à trouver ces solutions », a poursuivi Jaona Ratefiarivony, député élu à Tsaratanana. Et pour cela, rien de tel que la présence sur le terrain pour s’enquérir des réalités locales. « C’est pour discuter avec vous des réalités que vous vivez au quotidien que nous sommes ici », a-t-il encore souligné.
Chaque escale et chaque rencontre ont d’ailleurs été l’occasion pour Edgard Razafindravahy et le parti ADN de faire des échanges avec les habitants sur les problèmes locaux. Ceux-ci n’ont pas hésité à pointer du doigt le mauvais état des infrastructures, l’insécurité, les problèmes fonciers, la mauvaise exploitation des ressources naturelles.
Après chaque rencontre, Edgard Razafindravahy, leader du parti, s’est dit prêt à apporter son soutien aux maires élus dans ces communes, et à échanger avec eux « quelles que soient leurs couleurs politiques », a-t-il précisé. « Je viens chez vous pour partager avec vous mes expériences, et pour trouver avec vous les meilleurs moyens de développer votre communauté, et partant du pays », a-t-il ajouté.

Les habitants des communes du Vakinankaratra visitées par l’équipe de l’ADN ont été reconnaissants envers le chef de file du parti, Edgard Razafindravahy.

De l’audace et du courage
Pour le chef de file de l’ADN, l’autonomie des communes est une question cruciale. Même si 55 ans après l’indépendance, les communes malgaches continuent encore de dépendre du pouvoir central. Ce qui constitue une entrave au développement d’autant que selon l’ADN « on ne peut plus rien attendre du pouvoir central ».
Pour se développer, le pays a plus que jamais besoin de la volonté de chacun de ses ressortissants. Ces derniers, de leur côté, doivent être soutenus pour ne pas flancher. Des populations locales, l’ADN demande « de l’audace et du courage ». « Nous ne devons pas nous laisser abattre. Nous devons nous battre pour réussir », a déclaré Bonaventure Raderarivelo, de l’équipe dirigeante du parti à Manandona.
« L’ADN ne fait point de la démagogie et ne fait pas de promesses en l’air », a ajouté Nirina Ratolojanahary, insistant sur le travail demandé à la base. « Nous devons nous appuyer les uns sur les autres pour réussir », a d’ailleurs insisté le député Jaona Ratefiarivony. Un message reçu et entendu dans le Vakinankaratra. « Nous sommes prêts à emboîter le pas à l’ADN », a conclu Narcisse Randrianomenjanahary, chef du fokontany de Befaritra dans la commune de Manandona.

Rina Rasoava

Rétrospéctive 2015 – Le faux départ de la télévision numérique terrestre

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L’année 2015 est marquée par le départ raté du gouvernement concernant la télévision numérique. L’État semble abandonner le projet. Malgré tout, des offres privées débarquent sur le marché de la TNT.

L’année 2015 aurait dû être marquée par le basculement des chaînes de télévision à Madagascar en numérique. En effet, Madagascar comme d’autres pays d’Afrique, a choisi de passer de la télévision analogique à la télévision numérique. Les recommandations de l’Union internationale des télécommunications précisent que la transition vers la télévision numérique terrestre (TNT) en Afrique subsaharienne doit être achevée au plus tard le 17 juin 2015. Mais jusqu’ici, seule l’île de Nosy Be, qui pilote le projet, a pu bénéficier de la TNT. De quoi marquer symboliquement l’entrée du système sur le territoire national.
Depuis son annonce, le 17 juin 2013, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Tout le monde s’inquiète, doute et souhaite recevoir plus d’éclaircissements des responsables du projet. Quelle société assurera la distribution des chaînes auprès des foyers malgaches   Faut-il changer de téléviseur   Quel est le cadre juridique qui régit ce nouveau système.
Plusieurs sociétés ont manifesté leur volonté de collaborer avec le ministère concerné pour ne citer que  Startimes et Ceke Madagascar Private Investment Agency (CMPIA). En septembre 2014,  CMPIA annonce à la presse qu’il travaille en collaboration avec des partenaires financiers chinois. «Ce partenaire chinois financera le projet à hauteur de 154,2 millions de dollars. Il s’agit d’un prêt qui sera remboursé grâce aux achats du matériel nécessaire à la transmission des sons et des images aux ménages, à raison de 49 707 ariary», a expliqué Todisoa Vonjy  Randriamaromanana, directeur de la société CMPIA SA. Il a ajouté que les bénéficiaires n’auront plus à payer un abonnement mensuel et ne seront pas obligés de changer leurs postes pour obtenir quarante-sept chaînes de télé supplémentaires.
La société Startimes a, pour sa part, annoncé que son projet prévoit, dès le début de sa mise en œuvre, la distribution, à titre gratuit, d’un million de kits de terminaux ou décodeurs. Chaque mois, chaque client paie 2,5 dollars, soit l’équivalent de 6 000 ariary. Mais la société a été déboutée par l’État.

 

Fallait-il changer de poste téléviseur ??s’interroge une consommatrice.

Stand by
Six mois après la date du 17 juin, le projet reste en stand by. Le gouvernement Ravelonarivo aurait-il abandonné le projet  ?
Malgré ce faux départ, des milliers de foyers malgaches se familiarisent déjà à la technologie TNT. Des offres privées inondent actuellement le marché. Depuis 2011, Blueline ne cesse d’enrichir ses offres TNT et de couvrir plusieurs villes du pays. Actuellement, Blueline TV est présente à Antananarivo, Antsirabe, Toamasina et Mahajanga.
L’autre projet est de Startimes. Malgré le rejet du gouvernement de son projet, la société revient avec son projet de distribution de bouquets de télévisions numériques. Le 10 décembre, l’équipe dirigeante de la société a présenté officiellement à la presse, ses offres commerciales, avec ses soixante-dix chaînes de télévision et ses deux bouquets.
« Notre ambition est de permettre aux foyers malgaches d’accéder à la télévision numérique, à l’heure où le pays amorce sa migration du système analogique vers le numérique », a déclaré Faustin Xuzh, directeur général de Startimes Madagascar.
Startimes est un grand acteur de la télévision numérique en Afrique. Elle est présente dans 23 pays africains dont Madagascar. Forte de ses 27 années d’expériences dans les nouvelles technologies, elle a accompagné plusieurs pays africains dans le basculement vers le numérique, comme la Tanzanie ou l’Ouganda. Contrairement à Madagascar, où la société a été déboutée par le gouvernement en octobre 2014.

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Dans cette nouvelle chronique, Tom Andriamanoro se penche sur les relations entre la Grande Île et le Maroc, depuis l’exil du roi Mohamed V à Antsirabe, relations où le chaud et le froid ne cessent de souffler. Se perdant dans le passé, notre chroniqueur médite aussi sur l’affaire juteuse que représentent pour les gurus les grands hommes «renonçants».

Rabat-Antananarivo – Une coopération mort-née  ?

C’était à pareille époque, sauf que treize ans se sont écoulés depuis. Un signal politique fort, ou un simple pèlerinage sur les lieux qui l’ont vu naître   Toujours est-il qu’en ce début d’année 2003, la visite à Antsirabe de la Princesse Lalla Amina du Maroc a donné lieu à toutes les interprétations. Tout d’abord en raison de la date choisie. Il était pour le moins étonnant qu’à une période de l’année où les obligations protocolaires devaient se bousculer dans l’agenda d’une personnalité de son rang, elle décide, sans raison apparente, de jouer l’arlésienne à l’autre bout du continent. Le contexte ensuite puisque, malgré un revirement très intéressé des grandes puissances, dont les États-Unis, le nouveau régime malgache était toujours en délicatesse avec l’Union Africaine. Or, le royaume chérifien avait, depuis 1980, mis une croix sur cette Organisation et ne voyait pas d’un mauvais œil qu’un autre État-fondateur suive son exemple. Et pas n’importe quel État : celui de l’Amiral Didier Ratsiraka qui avait parrainé la reconnaissance par ses pairs de la nation érigée par le Front Polisario, cet ennemi juré. Quel meilleur camouflet lui infliger que de se lier avec son tombeur !
Mais Sœur Anne a eu beau scruter par delà les dunes, elle n’a rien vu venir de bien consistant pour ce qui est des relations entre les deux pays. À qui la faute, sinon, en tout premier lieu, à une tutelle solidement établie par l’ancien colonisateur sur les perspectives d’ouverture de ses anciennes possessions, dans le but de préserver au mieux ses intérêts. Un patron d’entreprise français a une fois tourné en dérision les limites de la coopération Sud-Sud en ces termes : « Je t’achète ton café et je te vends le mien. » Tout commentaire serait superflu…
En remontant encore plus le cours de l’Histoire, c’est en 1954 que le Sultan Sadi Mohamed Ben Youssef, qui deviendra le Roi Mohamed V du Maroc en 1956, s’est permis d’agrémenter son exil antsirabéen par une visite du Palais de la Reine en compagnie de son fils, le futur Hassan II. Les chroniqueurs ont retenu que cette petite escapade a été par la suite très mal ressentie par Paris, qui y voyait la jonction symbolique entre deux souverainetés perdues, mais peut-être pas tout à fait résignées. Toujours est-il que, malgré la charge émotive que le souverain a gardée de son séjour en terre malgache, aucun impact réel n’a été constaté sur les relations entre le Maroc et Madagascar durant toute la Première République. Pire, en 1976, avec l’avènement du problème sahraoui sous le règne de Hassan II, les mêmes relations entre deux pays qui auraient pu être très proches sont tombées au-dessous de zéro. Au sommet de Freetown de ce qui était encore l’Organisation de l’Unité Africaine, Hassan II ne s’est pas privé, avant de claquer la porte, de fustiger les chefs d’États « progressistes », dont le Malgache Didier Ratsiraka et l’Algérien Chadli Bendjedid.
On a souvent dit que l’Amiral nourrit un certain complexe vis-à-vis des Andriana.

Des projets en gestation
Vrai ou faux   Toujours est-il que malgré leur ressentiment réciproque, il a tenu à assister en personne aux obsèques d’Hassan II à Rabat, en compagnie de sa ministre des Affaires étrangères, Lila Ratsifandrihamanana. Pendant ce temps, durant toutes nos années de braise révolutionnaire, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique à Madagascar a essayé de tuer le temps comme il l’a pu, de préférence au casino de l’hôtel Hilton…
En 1993 sous le régime des Hery Velona, le Premier ministre Francisque Ravony est allé en visite d’amitié et de travail au Maroc pour relancer des relations trop longtemps gardées sous l’éteignoir. Il a été très cordialement reçu par Hassan II en personne, mais au-delà de la suavité du communiqué conjoint, Sœur Anne a une fois de plus dû abandonner son guet, ne voyant rien venir.
Quinze ans plus tard, en 2008, l’ambassade marocaine à Antananarivo a bruissé de différents projets sociaux en gestation, dont la construction d’un hôpital haut de gamme à Antsirabe, qui porterait le nom de la princesse Lalla Amina. « Le plan est prêt, il sera érigé juste à côté de l’Hôtel des Thermes », a tenu à préciser l’ambassadeur Mohammed Amar, avant d’annoncer un autre projet centré sur la condition féminine dans le Vakinankaratra. Hélas, le Maroc n’est pas visiblement entré dans le schéma tactique, comme disent les footballeurs, du patron de l’empire Tiko, dont Antsirabe est pourtant le fief…
Et maintenant   Et maintenant c’est officiel, le Maroc hébergera la COP22 en novembre 2016. À ce rendez-vous planétaire, le royaume chérifien est décidé à faire aussi bien que la France en 2015, d’autant plus qu’il a de nombreux projets d’envergure en matière de développement durable. Qu’on en juge : le Maroc s’est engagé à réduire de 13% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. La part des énergies renouvelables passera de 28% en 2008 à 42% en 2020. La plus grande centrale solaire du monde ouvrira ses portes à Noor, près de Ouarzazate, et elle pourra fournir jusqu’à 70% de la capacité d’un réacteur nucléaire. Lors de la dernière COP21, Mohammed VI  a été catégorique en affirmant que son pays est devenu « un acteur majeur de la transition énergétique en Afrique et dans le monde ». Si Madagascar prend réellement au sérieux ces questions vitales, il ne trouvera pas d’autre partenaire plus approprié que le Maroc. Il y a là matière à rattraper le temps perdu. Mais il est vrai que pour cette même période de novembre 2016, la Grande Île court déjà après d’autres lubies. À en pleurer  ?

Antsirabe – Pierres fines, pierres sucrées

proposées pour nous conduire « à la source ». Non pas aux carrières d’Ibity, mais à Ambohimanambola où, semble-t-il, tout se négocie.
La route est belle avec, de part et d’autre, les maisons paysannes enfouies dans leurs vergers, les rizières à perte de vue, les champs de maïs sur les pentes des collines. De temps en temps, des silhouettes que l’on croyait à jamais disparues, celles des cantonniers. A trois kilomètres de Betafo, ce qu’il reste des eaux chaudes avec leurs cabines rudimentaires dont on bouche le canal d’évacuation avec un bout de chiffon. Et puis, après deux méprises de nos guides, sur la gauche, une montagne aux flancs ravinés par l’érosion qu’il faudra escalader. La piste dépasse bientôt les limites du praticable, et nous envisageons sérieusement de tout abandonner pour retrouver au plus vite le cocon sécurisant de la  Ville d’Eaux. Un recours providentiel nous vient sous la forme du 4×4 d’un vazaha retraité qui s’efforce de cacher sa passion des pierres sous une fausse indifférence. Un bouvier se propose de garder notre voiture jusqu’à notre retour.
Aucune âme qui vive aussi loin que porte le regard. Mais ne voilà-t-il pas qu’après une échancrure, apparait subitement une barrière chétive avec l’inscription à demi effacée : Ambohimanambola. C’est jour de marché. Une foule, surgie de nulle part, s’en va et s’en vient sur un morceau de route en pente. Beignets, bananes, savons artisanaux en boules grisâtres, mais de comptoir de pierres, point ! Des collecteurs circulent en silence avec leurs sacoches. Depuis une semaine ils ont fait les carrières de Fidirana, d’Anjanabonoina, de Vohitrakanga. L’informel dans toute sa nébuleuse et, pour nous, un reportage qui tourne court …
Prochaine étape, un fabricant de pierres… sucrées « vatomamy », les bonbons gasy de Lolo sy ny Tariny qui ne se rencontrent plus qu’en campagne. L’artisan qui nous accueille, travaille en famille. Dix kilogrammes de sucre, trois litres d’eau et du jus de citron. Une température à bien surveiller car garante de la dureté et de la qualité du bonbon qu’on obtiendra. Refroidissement, colorants et parfums, malaxage dans un va-et-vient vertical. Passage dans un laminoir manuel afin de donner à la pâte les formes voulues. La coupe finale est faite soit au fil, soit au ciseau. Pesée et mise en sachets des cigarettes, billes, poissons et crevettes multicolores. Bonne année, les enfants !

 

This undated picture taken at the the worldwide headquarters of the Transcendental Meditation (TM) movement shows its founder the Maharishi Mahesh Yogi, once a spiritual advisor to the Beatles. The Maharishi who was thought to have been 91 years old, died on February 5, 2008 in his Dutch home. He had been living in the tiny village of Vlodrop in the Netherlands since 1990.  AFP PHOTO/ANP/PETER WIJNANDS netherlands out - belgium out / AFP / ANP / PETER WIJNANDS

Mysticisme – La regénération par l’Orient

Un de ces repas autour desquels des Malgaches qui se sont perdus de vue depuis un certain temps, aiment bien se retrouver. H… se propose pour la prière, et en prononce une, somme toute bien classique, sauf  qu’elle la termine par un « Merci Krishna » auquel personne ne s’attend. De toutes les façons, improvise-t-elle sur le coup, consciente d’avoir jeté un froid, Krishna et Kristy sont de la même racine. Mais comment elle et toute sa famille peuvent-elles bien être influencées par un phénomène qui a, avant tout, ciblé un Occident dégoûté de sa faible et froide spiritualité ?
En 1944 déjà, soit vingt ans avant le phénomène hippy, Somerset Maugham publie un curieux roman prémonitoire dont le héros décide d’aller passer cinq ans dans l’ashram d’un yogi qui l’initie à la méditation. La fiction se fait réalité dans les années 60-70, alors que l’Amérique est au faîte de sa puissance, quand des dizaines de milliers de jeunes aux cheveux longs prennent la route du toit du monde et de ces pays baignés par l’Indus et le Gange, pour fuir la faillite morale de leur propre univers de béton. Si le bonheur est possible, ce ne peut être que « là-bas », aux confins du globe, sous l’omnisciente conduite d’un yogi, d’un moine bouddhiste, ou d’un sadou vishnouiste détenteurs de LA vérité.
Trois sont au top du top et se réservent généralement pour les « renonçants » les plus fortunés : Maharishi Mahesh, ancien gourou des Beatles et inventeur de la méditation transcendantale, Swami Muktananda qui puise surtout parmi la jet set internationale, et Bhagwan Rajnesh surnommé le « charlatan fou », qui a l’habitude de franchir les quatre-vingts mètres séparant sa résidence de son ashram en Rolls Royce. Car là est bien le dilemme : l’arrivant tombe souvent sous l’emprise de véritables hommes d’affaires qui lui prodiguent en échange une religion imaginaire grouillant de faux semblants, de fragments de spiritualité domiciliés dans un sanctuaire devenu une sorte de Club Med de l’âme. Sous couvert d’initiation, il s’installe dans une fragilité et un état de dépendance dont il lui sera chaque jour plus difficile de s’échapper. À raison de vingt minutes de méditation matin et soir, Maharishi Mahesh garantit à ses apprenants qu’ils pourront maîtriser la lévitation au bout de quelques mois. Sauf que pendant ce laps de temps, beaucoup de choses peuvent arriver, dont le dépérissement physique et moral de certains pour qui la route de Katmandou se révèle dramatiquement sans issue.

Overdose dans l’escalier
Car la coexistence entre Occidentaux et  locaux est moins facile qu’ils l’espèrent en arrivant sur ces Terres Promises. D’abord, ils ne fréquentent pas les mêmes ashrams, différence de tarifs oblige. Ce qui intéresse en premier lieu les Indiens, les Népalais, et autres Thaïs, c’est souvent moins leur soif de regénération que leur pouvoir d’achat. Si bien qu’au fil du séjour, les communautés de Blancs se recréent, et que les relations avec les autochtones se réduisent au strict nécessaire : le logeur, le serveur, tel fonctionnaire, sans oublier un personnage qui prend petit à petit de l’importance chez les plus vulnérables : le dealer. Nombreux sont ceux que la dépendance aux poudres et aux acides entraine sur une pente folle avec pour terminus l’épuisement, ou l’overdose dans une cage d’escalier…
Pourquoi donc les révoltés de cette époque sont-ils plus attirés par l’Inde et l’Asie du Sud-Est que par un islamisme radical à la Daech   Peut-être estiment-ils que, religion monothéiste, l’islam est encore trop près du christianisme ou du judaïsme pour vraiment les dépayser. En plus, soucieux de leur propre salut plutôt que de jouer au soldat d’un quelconque califat, ils sont mieux à leur aise dans les préceptes individualistes et non violents du bouddhisme et de l’hindouisme. C’est ainsi  en tous cas que H… vit ses convictions, sans gêner qui que ce soit, comme, avant elle, une sœur cadette partie trop tôt, et dont les cendres sont dispersées « là-bas » sur un fleuve sacré…

Rétro pêle-mêle

On dira du colonel Khadafi tout ce qu’on voudra, mais personne ne pourra nier qu’il a toujours eu un faible pour Madagascar. A peine adoubé, Andry Rajoelina a eu l’honneur de sa tente et de sa table. Il semblerait que l’itinéraire du plus jeune président du monde lui rappelle par certains côtés le sien. Didier Ratsiraka était un de ses zélés thuriféraires du temps où il suffisait de hurler dans un micro pour faire triompher la révolution. Marc Ravalomanana, pour sa part, a reçu du Guide un cadeau biblique seyant bien à son personnage de vice-président de l’Église Réformée : des chameaux.
A qui Khadafi ressemblait-il le plus   D’Hitler, il avait cette faculté de théoriser les visions les plus insensées. Il savait faire le pitre aussi bien qu’un Mussolini ou un Idi Amin Dada. D’un niveau intellectuel bien en dessous de la moyenne, il parvenait à fasciner les plus grands. Moderniste en matière d’Islam, il prenait au sérieux la menace intégriste. Son élimination a fait de la Lybie une tête de pont idéale pour l’État islamique, aux portes de l’Europe.

Des intellectuels tarés. Cette expression est de l’ancien président béninois Mathieu Kérékou, quand il confessa à son peuple qu’il ne connaissait rien du marxisme-léninisme, mais que ce sont les intellectuels qui l’ont convaincu de prendre cette voie qui s’est avérée désastreuse. La question peut effectivement se poser sur la part de responsabilité de ces carriéristes obséquieux dans les déboires de leurs pays respectifs. Quand le général mauritanien Ould Abdel Aziz prit le pouvoir en août 2008, une véritable procession de 150 ingénieurs, professeurs, et hauts fonctionnaires vint s’agglutiner autour de la mangeoire. Madagascar a connu, et continue de connaître le même phénomène. Quelques-uns prirent néanmoins le parti de tourner en dérision ces pseudo-élites, comme le regretté Jean Bemananjara qui clamait à qui voulait l’entendre, qu’il était diplômé de l’ESBS. Un établissement qui n’a jamais existé, « Bema » faisant simplement allusion à une École Supérieure du Bon Sens…

AK 47. A comme Automat, K comme Kalachnikova, 47 comme 1947, l’année où le sergent Mikael Kalachnikov a remis à l’État-major, son nouveau fusil mitrailleur inspiré d’un modèle allemand. Simple, léger, robuste, précis jusqu’à 300m, réputé ne jamais s’enrayer, le bijou préféré des criminels malgaches est presque septuagénaire. Ses premières victimes furent les ouvriers hongrois entrés en insurrection en 1956. Les Viêt-Cong en feront leur arme fétiche, imités par toutes les guérillas et mouvements de libération de tous les continents. Internationalisme prolétarien oblige, l’URSS autorisa ses satellites comme la Roumanie, la Bulgarie, la Yougoslavie, mais aussi le rival chinois, à le fabriquer soit à l’identique, soit avec quelques variantes.
Son créateur a toujours été fidèle  à l’idéal communiste, et a fait don de sa collection personnelle d’armes au Musée du Kremlin. Patriote, il n’a pas demandé non plus le moindre kopek de royalties sur  l’AK 47, mais a confié à sa famille le soin d’exploiter la marque. C’est ainsi qu’il y a aujourd’hui des stylos, des briquets, et même une vodka Kalachnikov dont on ne sait pas si elle a le même pouvoir d’étendre raide celui qui s’y frotte…

Tom Andriamanoro

Mines – Les terres rares en phase d’exploration à Ambanja

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La plupart des contextes géologiques liés à des minéralisations en terres rares sont présents dans diverses communes de la partie sud-ouest du Sambirano. Le projet d’exploration est en cours, visant la découverte  de ces minerais pas tout à fait rares, comme leur nom semble le suggérer.

Le procédé mécanique  ne laisse pas de trou béant.

Le procédé mécanique
ne laisse pas de trou béant.

La presqu’île d’Ampasindava-Tanibe-andrefana, dans le district d’Ambanja, présente un potentiel intéressant pour les substances de terres rares. Historiquement, la mise en évidence  du caractère volcanique du complexe d’Ambohi­mirahavavy a été amorcée dans les années 1903, au début de la colonisation. En fait, c’était lors de la première aventure géologique d’un minéralogiste français, Alfred Lacroix.
Il a fallu attendre dix-neuf années, en 1922, pour que ce géologue fasse la première description de la minéralisation de terres rares ainsi que la description minérale. Ce minerai s’appelle l’« eudyalite ». Puis, en 1968, la cartographie géologique de base de Madagascar a effectué  un inventaire minier, dont celui de la zone d’Ampasindava. Cette étape a été confirmée par l’inventaire de l’indice de possibilité par le service minier français BRGM, ou Bureau de recherches géologiques et minières.
Dans les années 85-90, l’OMNIS (Office militaire national pour l’industrie stratégique), en collaboration avec une mission soviétique du nom de Techno Export, a fait les premiers travaux d’exploration sur les différentes intrusions de la région dont celles d’Ambohi­mirahavavy et de Manongarivo. Les principales minéralisations en éléments de terres rares à Ambanja se trouvent notamment dans ces deux secteurs. Comme Manongarivo a été classée aire protégée, seul le site d’Ambohimirahavavy a été essentiellement travaillé et prospecté, surtout sur sa façade extrême nord-ouest, du côté du village d’Ampasibitika. De fait, on y fait la première découverte de roches porteuses (granit alcalin) d’eudyalite, c’est-à-dire les minerais qui recèlent des terres rares dans leurs entrailles. Selon le géologue malgache, le Dr Dominique Rakotomanana, Alfred Lacroix avait appelé ces roches porteuses de minéralisation de terres rares « fasibitikite » (petite plage), d’où la naissance du  village d’Ampasibitika.
Les premiers travaux d’exploration par la société Tantalum rare earth malagasy (TREM) dans cette région étaient donc dans la continuité logique de ce qui a été effectué auparavant. Le choix a été vite fait, en l’occurrence le site primaire de la partie d’Ampasibitika.
« En même temps, des tests ont été effectués sur le même sol et ils ont été positifs. Ces résultats ont contribué à une réorientation fondamentale de la recherche de terres rares à cet endroit », a expliqué le géologue malgache.

MAG3

Exploration naturelle
Après avoir obtenu un permis d’exploration, la TREM a franchi des étapes pour arriver à la situation actuelle, à savoir des études géophysiques héliportées, des sondages  à l’aide des outils mécaniques et des puits.
Selon le principe d’exploration, il faut d’abord trouver les roches dans lesquelles il y a les minéraux. Pour arriver à des tonnages, il faut de grandes quantités de roches, car les éléments qui contiennent les terres rares n’ont que de petites proportions, d’où la nécessité d’une carrière. Ces roches-là doivent être broyées et ensuite traitées pour pouvoir extraire les éléments chimiques.
Mais dans les périmètres explorés par la société TREM, toutes les étapes préliminaires de la valorisation des terres rares ont été réalisées par la nature en transformant les roches dans le sol, par le mécanisme de l’altération dont le vecteur principal est l’eau (formation de sol à  partir de l’altération de roches).
Dès le début, l’exploration choisie par la société consiste à faire des échantillonnages des substances par le procédé manuel à partir de creusement de puits, ainsi que par le moyen d’une machine mécanique, appelée tarière mécanique. Les échantillons sont envoyés  dans un laboratoire de préparation installé à Ambanja avant de les acheminer en Afrique du Sud pour analyse.
« Jusqu’à maintenant, ce n’est que de l’exploration. On est, maintenant, dans une phase d’identification  et d’évaluation des ressources en terres rares dans la région sur le complexe intrusif d’Ambohimirahavavy. C’est la recherche qui devra aboutir à la mise en évidence et à la découverte d’un gite de terres rares avec la condition minière économique favorable », a affirmé Montaharison Rakotoandriana, chargée de la réalisation des opérations d’exploration à Madagascar.
En même temps, elle s’occupe de la préparation du projet minier « Les terres rares, motif de conflits ».

L’accès au village d’Ampasibitika est rendu facile grâce au projet minier de la TREM.

L’accès au village d’Ampasibitika est rendu facile grâce au projet minier de la TREM.

Le respect de l’environnement en question

Face à la progression des recherches de terres rares, les relations entre la société TREM et des ONG ou des associations de la région ne sont pas au beau fixe. Si ces dernières ne rapportent, par le biais des journaux, que l’impact négatif des travaux de recherche que la société a initiés sur son périmètre minier, de son côté, elle a rejeté cette accusation mal fondée.
« Certes, nous avons creusé des puits sur notre périmètre, mais nous n’avons entrepris des travaux de recherche dans le secteur sud-ouest de ce périmètre », a souligné le manager de la TREM, tout en précisant que le projet n’a pas laissé des puits béants après exploration.
En outre, les soucis majeurs de ces ONG restent le Bongomirahavavy renommé pour être la source d’eau de cette presqu’ile d’Ampasindava, mais la TREM a rappelé devant le parterre de gens présent lors des journées portes ouvertes, qu’elle s’est déjà engagée auprès de la  direction des Aires protégées terrestres du ministère de l’Environnement, de l’écologie, de la mer et des forêts, de l’Office national pour l’environnement (ONE), des autorités régionales et communales ainsi qu’auprès des ONG, l’année dernière, à préserver l’intégralité des monts Bongomirahavavy. D’ailleurs, la TREM n’a jamais travaillé à cet endroit, et pour elle, cela restera un « No go ».
« La société TREM  va déposer incessamment une demande auprès de l’administration centrale pour être le gestionnaire de l’aire protégée de Bongomirahavavy », a conclu Montaharison Rakotoandriana.

Essai – Les avantages d’une boîte automatique sur la NCX750

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Rouler en boîte automatique est désormais possible en moto, ici sur une Honda NCX750. Les avantages sont nombreux et la conduite s’en trouve bien plus agréable.

Honda 750 NCX DCT de son nom complet. Sa particularité   Elle est équipée d’une boîte de vitesses automatique, dénommée « Dual Clutch Transmission ». De prime abord, l’on peut être tenté de la comparer avec un maxiscooter. Mais, il n’en est rien. C’est totalement différent, même si l’on n’a plus besoin de changer les rapports. D’ailleurs, lors de notre essai, il faut l’avouer, on a encore cherché le levier d’embrayage et le sélecteur de vitesse au démarrage. Sauf qu’il n’y en a plus ! A part ça, la prise en main est relativement facile. Pas de raison de craindre une éventuelle panne à cause d’un câble d’embrayage qui lâche, par exemple. On peut rouler en toute sérénité.
En automatique, la japonaise propose deux modes de conduite, en l’occurrence « Drive » et « Sport ». Le mode D est destiné à la conduite plus sobre. La boîte auto s’avère très précise et les changements de rapports se font de manière fluide. En ville, c’est l’idéal. Sur route, c’est carrément le pied. La boîte fait le boulot toute seule et le fait très bien. La conduite s’en trouve plus linéaire, plus dynamique et plus agréable.

Accélérations tranchantes
A côté, pour un peu plus d’agressivité, il suffit d’enclencher le mode S. Dès lors, le bicylindre de 745 cm3 délivre sa pleine mesure. Les accélérations deviennent plus tranchantes et la barre des 100 kmh est atteinte en quelques secondes. De quoi déposer sur place en un rien de temps celui qui se hasarderait à vous asticoter.
Bien évidemment, le bicylindre quatre temps alimenté par injection, que l’on retrouve également sur le maxiscooter Honda Integra, n’est pas à mettre entre les mains de n’importe qui. Chevaucher  une 745 cm3 requiert une certaine expérience de conduite d’un deux-roues. En effet, en plus de l’intelligence de sa boîte auto, sa puissance laisse également bouche bée.
La NCX750 propose également un mode séquentiel, comme sur certaines voitures de sport. Deux boutons « + » et « – » sont disponibles sur le commodo gauche. Ils permettent de passer les rapports supérieurs ou de rétrograder.
Contrairement à la majorité des deux-roues, le réservoir, d’une capacité de 14 litres, est placé sous la selle. Un choix qui procure un centre de gravité un peu plus bas et qui améliore la tenue de route. Le trail de 218 kg se montre agréablement maniable. Et la hauteur de la selle, de 830 mm, est accessible à tout le monde. Bref, elle a tout pour plaire.

Il n'y a ni levier d'embrayage ni sélecteur de  vitesse.

Le système DCT, une véritable révolution

Le système « Dual Clutch Transmission », ou DCT, a été lancé en 2010 par Honda, après de très longues années d’études. L’action du pied gauche sur le sélecteur de vitesse est remplacée par celle d’un servomoteur électronique. Dans le carter, l’on retrouve deux embrayages fonctionnant de concert. Le premier gère les rapports pairs, le second ceux impairs. Lorsqu’un rapport est engagé par le premier, le second pré-engage en parallèle le rapport suivant. Ainsi, la transmission vers la roue arrière n’est jamais interrompue. Avec ce système, l’on ressent toujours les changements de régime, mais les « à-coups » disparaissent lors du passage des vitesses, ainsi que lors des phases d’accélération ou de freinage.

Engagez le frein à main à l’arrêt

On est donc en présence d’une moto avec une boîte automatique, sans levier d’embrayage ni de sélecteur de vitesse. Or, le plus souvent, le motard lambda a l’habitude d’engager le premier rapport, afin de bloquer la moto au moment de se garer. Pas de souci avec la NCX750. A côté de la poignée gauche se trouve une commande pour tirer sur le frein à main. Celui-ci bloque le disque arrière et empêche donc le deux-roues de bouger.

Les boutons « + » et  « -«  permettent de changer de rapport  en mode séquentiel.

Les boutons « + » et « -« permettent de changer de rapport en mode séquentiel.

Une consommation exemplaire

Avec une telle cylindrée, certains pourraient y réfléchir à deux fois avant une éventuelle acquisition, notamment concernant la consommation. Cependant, la Honda dépense près de 4 litres au 100 km sur route. Le réservoir peut contenir jusqu’à 14 litres de carburant. Bien évidemment, cette consommation augmente en ville, avec les arrêts et les démarrages fréquents. Toutefois, elle se montre exemplaire dans ce domaine, il faut l’avouer.

Le coffre propose un espace plus que satisfaisant.

Un coffre très pratique

Le réservoir de la NCX750 est placé sous la selle. Par conséquent, à la place habituelle de celui-ci, le constructeur japonais a eu la bonne idée d’y installer un coffre. Très pratique en ville comme sur route, il propose un espace suffisant pour accueillir un casque jet. Cela plaira certainement à ceux qui ne veulent pas d’un top case qui détonne quelque peu au niveau esthétique.


Soma Beach – Les travaux reprendront bientôt

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Le vice-Premier ministre Rivo Rakotovao et son épouse ont passé les fêtes de fin d’année à Mahajanga. Samedi, il a réuni les membres du parti au pouvoir, le HVM, dans la salle de réunion du snack du bord de mer à Mahajanga-be, la présentation des vœux du Nouvel An étant la principale raison de cette rencontre. Durant son discours, il a promis que le projet présidentiel de construction de Soma Beach au village touristique reprendra bientôt.
Les travaux ont, en effet, été suspendus depuis plusieurs mois alors que l’endroit est digne d’un site touristique attrayant pour les visiteurs et les touristes. A preuve, le 1er janvier, la place a été investie par des promeneurs puisque le bord de la mer à Mahajanga-be n’est pas accessible aux véhicules, pendant dix jours.
Des panneaux de signalisation et des poteaux électriques sont implantés sur les deux côtés de la grande avenue depuis quelques jours. Mais les lampes et l’électricité font encore défaut.
Le manque d’activité constitue aussi un handicap pour l’endroit. De plus, les WC publics ne sont pas encore fonctionnels et le bloc sanitaire demeure fermé. Enfin, les gradins ne sont pas entièrement achevés et menacent de se détériorer si les travaux tardent à reprendre. Mais bientôt, espère-t-on, la fameuse place rivalisera avec celle du bord de la mer.

Marovato-Mahabibokely – Un grave incendie ravage les logements communaux

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La nouvelle année débute mal pour quelques familles de la cité communale située dans le quartier de Mahabibokely-Marovato, près du jardin Cayla. Un incendie a ravagé deux maisons d’habitation, deux logements administratifs de la commune de Mahajanga et des bâtiments en tôles à usage commercial. Les feux se sont déclarés vers 8h30.

Les préjudices sont inestimables vu l’ampleur des dégâts. Les sous-locataires, des fripiers et un commerçant de CD, ont tout perdu en l’espace de quelques minutes. L’incendie dont l’origine est localisée dans un bâtiment en tôle, un commerce de CD, est certainement dû à un court-circuit durant le rechargement d’un téléphone portable, d’après quelques témoins. Pour sa part, une passante a déclaré avoir vu des flammes jaillir de la cité mitoyenne et alerté la propriétaire qui n’a rien remarqué. «Les sauveteurs sont entrés dans l’habitation pour couper le compteur. Des fumées se dégageaient près d’une valise et les flammes ont crépité de plus belle», raconte la femme.

Les deux commerces, dont un de confection, ont été anéantis par les flammes et rien n’a été épargné. Les feux se sont ensuite propagés vers les deux logements communaux, à moins de trois mètres de là. Celui habité par une employée du service contentieux de la mairie, a été entièrement détruit et aucun objet n’a pu être sauvé.

En revanche, des meubles et plusieurs appareils ménagers dont un réfrigérateur, des lits et matelas, plusieurs sacs de ciment, des meubles en bois et d’autres produits ont pu être soustraits de l’autre logement où réside un commissaire de Mahabibo. Il est à préciser que des marchands de meubles stockent leurs marchandises dans l’enceinte de la cité.

L’extinction de l’incendie a été difficile car le service des sapeurs pompiers n’a qu’un camion-citerne. Ils ont dû attendre à chaque fois, un quart d’heure pour remplir d’eau la citerne afin de circonscrire le feu, ce qui n’a pu se faire que deux heures plus tard.

Le maire de la commune urbaine de Mahajanga, Mokhtar Salim Andriantomanga, présent sur place, a regretté cette carence. « La municipalité ne possède qu’un seul camion-citerne et cela a retardé l’opération de secours. Heureusement que les deux véhicules de la région Boeny ont apporté leur contribution pour éteindre le feu », explique-t-il.

Le chef de la région Boeny, Saïd Jaffar Ahmad, et le directeur provincial de la sécurité publique, le commissaire Fanomezantsoa Rakotomalala sont également accourus sur les lieux. Les hommes de l’Emmoreg ont participé à la sécurisation des lieux face aux nombreux badauds et curieux prêts à profiter de la situation.

En 2015, des dizaines d’incendies ont ravagé plusieurs maisons dans la ville de Mahajanga.

Mahajanga – Un début d’année au sec et dans la chaleur

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Pour la première fois depuis plus de quatre ans, les Majungais ont accueilli le Nouvel An sans la pluie. La météo a dérogé à la règle et les fêtes de la Saint-Sylvestre  ont été célébrées dans la chaleur. Une belle occasion pour la plupart des habitants qui ont pu se pavaner sur le boulevard Poincaré au bord de la mer, jusqu’au matin du 1er janvier. Car elle était surtout très fréquentée la nuit du 31 décembre, mais peu avant minuit, la place s’est peu à peu vidée, les promeneurs noctambules étant rentrés pour accueillir 2016 auprès des leurs. Comme de coutume.

La situation est pourtant alarmante pour les spécialistes de la météo. Les conséquences de la dégradation de l’environnement et du réchauffement climatique sont bien réelles. Et en général, cette grosse chaleur est un signe précurseur d’un cyclone qui se profile à des milliers de kilomètres de la Grande île. D’ailleurs, c’est la saison.

Une petite pluie fine est tombée dans dans l’après-midi du 1er janvier. Mais juste pendant quelques minutes, car le temps s’est vite amélioré. Depuis, la température est montée et la pluie se fait rare. Sselon l’habitude de la population, durant la première journée de la nouvelle année, le bord de mer de Mahajanga-be a été noir de monde. Des milliers de gens sont venus pour battre le pavé, selon l’usage.

Un petit hic : les tricycles et les bus ne sont pas arrivés à satisfaire les personnes qui ont souhaité rejoindre le grand baobab. Des surcharges ont même été observées sur les taxis jaunes, tandis que de longues files d’usagers ont été remarquées devant les arrêts des bus à Mahajanga-be.

Black out dans la cité des Fleurs

Le réveillon s’est déroulé dans l’obscurité pendant quelques heures à partir de 20 heures, à Mahajanga. Une coupure totale a plongé la ville dans le noir. Les manifestations cultuelles prévues ont été ainsi perturbées. Une coupure de quelques minutes a même interrompu la célébration à Tsaramandroso, à laquelle de nombreux chrétiens du FLM et du FJKM Ziona vaovao ont participé. Il a fallu attendre le démarrage du groupe électrogène pour poursuivre les festivités. La lumière n’est revenue qu’une heure et demie plus tard dans quelques quartiers, tels Tsaramandroso-ambony, Mahavoky-atsimo et Mahabibo.

Le délestage perdure depuis plus de six mois dans la plupart des quartiers de Mahajanga. Les habitants de Manjarisoa, pour leur part, ont été privés d’eau pendant le réveillon. «Depuis six mois, le robinet est sec entre 8 heures et 20 heures voire 21 heures. Nous devons stocker de l’eau dans des seaux et des bidons tous les jours », déplore le chef du fokontany, Christophe Rakotoarivony.

Atteinte aux mœurs. La nuit de la Saint-Sylvestre s’est déroulée sans incident majeur à Mahajanga. Au bord de la mer, une dispute entre des jeunes gens a dégénéré. Deux d’entre eux ont été gardés au violon pour avoir utilisé des bouteilles comme arme. La veille, deux tourtereaux, de passage à Mahajanga, ont été arrêtés au village touristique pour « atteinte aux mœurs». Ils ont été libérés le lendemain.

 

Taxes – Le secteur télécom, une vache à lait pour l’État

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Un début d’année difficile pour les usagers du secteur télécom. Pour renflouer ses caisses, l’État vient de réviser à la hausse le droit d’accises à 10% et de l’appliquer sur tous les services de télécommunication. Les usagers devront affronter cette nouvelle mesure.

La situation n’est plus du tout lol ou lot of laugh. Pour renflouer ses caisses, l’État a trouvé la bonne cible : le secteur télécom. Après un coup d’essai marqué sur la suppression de la gratuité des appels intra-flotte, le gouvernement vient de réviser à la hausse le droit d’accises appliqué au télécom. Il passe de 7% à 10% pour les appels mobiles et de 0% à 10% pour les autres communications nationale et internationale par le téléphonie fixe, internet, trafic voix, trafic sms ou mms et transfert de données.
Le gouvernement veut soutirer sa part de ce marché juteux du secteur télécom. En 2013, celui-ci a généré 788,927 milliards ariary de chiffre d’affaires, tous services confondus. Les mauvaises langues ont alors soutenu que le secteur ne connaît pas de crise. Et oui, crise ou pas, le téléphone mobile s’incruste de plus en plus dans la vie quotidienne des Malgaches. Le nombre des abonnés monte en flèche, les volumes de trafic suivent aussi cette courbe, tout comme le chiffre d’affaires. Selon les chiffres publiés par l’agence de régulation, le nombre d’abonnés mobiles a été de 510 629 en  2005 pour atteindre 9 713 883 en 2014.
L’année dernière, les trois opérateurs viennent de contribuer pour près de 23 millions d’euros aux caisses de l’État. Une somme correspondant au renouvellement des licences et à  la mise en conformité de leurs technologies. Faut-il rappeler que le coût d’une nouvelle licence équivaut à une fortune à Madagascar. Pour illustrer, une nouvelle licence fixe vaut 60 millions d’euros.

Le gouvernement a imposé un droit d'accise a télécommunication au même titre que les tabacs et boissons alcooliques.

Le gouvernement a imposé un droit d’accise a télécommunication au même titre que les tabacs et boissons alcooliques.

Au fil des ans, le service télécom devient un produit de première nécessité. Au bureau, à l’école, dans le transport public, tout le monde papote avec son portable. Les appels et texto deviennent des signes de vie. Les post ou selfie sur Facebook se transforment même en une mauvaise habitude. Et checker son mail reste toujours indissociable au quotidien des Malgaches.
Dans cette loi de finances, le gouvernement envisage d’obtenir des recettes fiscales à hauteur de 3 429,1 milliards d’ariary, dont 1 688,7 milliards  en recettes douanières et 1 740,4 milliards d’ariary en recettes intérieures. Ce qui fournit une manne pour l’État. Tenant compte des statistiques de l’agence de régulation, le télécom apporte au moins 78 milliards ariary voire même une centaine de milliards ariary aux caisses de l’État sans tenir compte des autres taxes appliquées au secteur comme la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), le fonds pour le développement des télécommunications. Une vache à lait pour les caisses publiques.
Une petite fortune
Ce droit d’accises se répercute bien évidemment sur le coût de la communication. « À partir du 14 janvier, Orange annonce une hausse de ses tarifs de 3% à 10% selon le plan tarifaire souscrit par l’abonné », explique un responsable de la société. Le moment n’est plus propice de s’envoyer des sms, de passer beaucoup plus de temps sur Skype ou Facebook. Ces services coûtent une petite fortune maintenant. Un simple texto à 80 ariary revient à 88 ariary; un forfait internet à 1 000 ariary serait facturé à 1 100 ariary, et un appel mobile connaitra une hausse de 3%.
« Pourquoi  l’État impose-t-il un droit d’accises au secteur télécom comme aux tabacs ou boissons alcooliques   Si le vote s’était fait sur les réseaux sociaux, cette loi de finances aura sûrement  obtenu plus de commentaires virulents que de j’aime », affirme un jeune propriétaire d’une startup. Son lieu de travail, c’est l’internet, il se voit obligé de réviser ses budgets télécoms. « Après le problème de l’énergie avec la Jirama, voilà une autre pilule amère à avaler », conclut-il.
Tout comme lui, tout le monde doit serrer la  ceinture et réviser ses budgets télécom à la hausse. Dans ce contexte économique déjà morose, le gouvernement veut mettre encore plus de charges fiscales sur les entreprises. Des mesures que le secteur privé doit avaler jusqu’à la lie.

30% du tarif dans les caisses de l’Etat

Qui se rend compte que 30% de ce qu’il paie aux opérateurs, vont directement dans les caisses de l’État   Puisque à part le droit d’accises à 10%, il faut aussi compter les 20% de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Ainsi, sur un appel facturé à 100 ariary, 30 ariary iront directement dans les caisses publiques. Sur un abonnement  internet d’un million ariary, 300 000 iront au Trésor public.

Un projet pour gagner 100 millions de dollars sur cinq ans

L’État n’est pas à son premier coup pour soutirer de l’argent sur le marché juteux de la télécommunication. En janvier 2011, il voulait mettre en place le projet de la Passerelle internationale unique (PIU) qui consiste à obliger les opérateurs téléphoniques à faire passer leurs appels internationaux par un canal sous contrôle d’une société privée, choisie discrètement par l’État et domiciliée dans un paradis fiscal. Avec ce projet, le gouvernement espérait gagner un revenu de 100 millions USD sur les cinq ans annoncés.
Pour faire face aux difficultés financières, le gouvernement de la Transition a trouvé une autre parade. Il a pris une autre mesure : la suppression de la gratuité de la communication intra-flotte dans le secteur privé en 2013. Une mesure qui a fait grincer les dents des entreprises à l’époque. Mais finalement, elles ont dû avaler la pilule.

Récupération – Le polystyrène peut devenir biodégradable

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Rares sont les choses aussi omniprésentes et invisibles que les objets faits à partir de styromousse. Connu aussi sous les noms Unicel, ou polystyrène expansé (PSE), c’est un matériau peu coûteux, ultra léger qui sert à fabriquer les tasses de café, les assiettes et les plateaux jetables, ainsi que les emballages de protection des appareils fragiles.
Ses qualités sont, cependant, obscurcies par son processus de biodégradation qui prend des décennies et même des siècles. Il est de plus consommé en de telles quantités que les méthodes actuelles pour le recycler semblent désespérément en retard. Marissa Cuevas Flores, une jeune ingénieure de l’Université de Berlin, a décidé de faire « quelque chose » pour éliminer ces déchets.
Après un long travail, elle crée Kitcel, un produit miracle qui désintègre complètement la styromousse à des prix commercialement compétitifs. Il s’agit d’un vernis biodégradable, économique, qui ne nuit pas l’environnement et qui dégage une odeur agréable.
Un litre de la variété la plus chère du vernis, le « Custom made » coûte 170 pesos (moins de douze dollars). Marissa n’a pas révélé son coût de fabrication, mais a noté que les solvants naturels qu’elle utilise dans ses processus « sont beaucoup plus chers que les solvants de vernis classiques ».
À ce jour, elle peut produire environ 60 litres de peinture par jour. Mais avec un nouveau « réacteur » chimique qu’elle a pu acheter grâce à un financement participatif (crowdfunding) obtenu à travers la plateforme Fondeadora, elle espère atteindre une production de 250 litres de vernis toutes les trois heures.
« L’idée est lumineuse », a déclaré Fanny Villiers, la directrice de « Fondeadora » qui a rapporté à Marissa près de 80 000 pesos (presque cinq mille Euros) pour son projet « Réacteur Kitcel / Reutilizadora ».
Et la matière première ne manque pas. Pour la seule année 2013, les Mexicains ont consommé près de 619,685 tonnes de polystyrène. Ce matériau est si léger et malléable qu’un seul kilogramme atteint un volume démentiel. Trente verres en styromousse, une fois traités, représentent un litre de vernis. Les possibilités sont si grandes que Marissa a commencé à penser à d’autres produits tels que de la colle, des peintures organiques, du papier et des stratifiés tissu à base de styromousse.

Sept couleurs
« Le laboratoire est toute ma vie », déclare-t-elle. Mais le terrain auquel elle s’attaque est très vaste, car sur les 13,500 millions de morceaux de polystyrène qui sont utilisés chaque année au Mexique, seuls 2 % sont recyclés alors que la styromousse représente près de 15 % des déchets. L’ironie de cette situation, « c’est n’est que de l’air… 95% d’air », dit Marissa.
Jusqu’à présent, les seuls processus pour réutiliser la styromousse consistent à la broyer pour la transformer en d’autres produits tels que des granulés qui peuvent être moulés pour d’autres usages, ou être réutilisés dans les systèmes d’isolation thermique des bâtiments.
Mais la quantité de déchets de styromousse augmente chaque jour. Selon l’Institut national d’écologie (INECC), « le Mexique produit 102,895 tonnes de déchets solides par jour, de sorte que le nombre de PSE est estimée à 1,698 tonnes par jour et 619,685 tonnes par an. »
Marissa raconte qu’elle à eu l’idée d’inventer Kitcel après la lecture d’une étude académique sur un projet de recherche commerciale pour recycler la styromousse. « C’est à ce moment-là que je me suis rendue compte que je pouvais faire quelque chose et que ma maîtrise pouvait attendre. »
La jeune femme a alors commencé à faire des expérimentations sur le toit de sa maison. Aujourd’hui, sa peinture biodégradable pour intérieurs existe en sept couleurs, aux arômes de sapin, de citron ou d’orange, et commence à être vendue dans certains marchés populaires de Mexico. Encore labélisée « fait maison », Marissa se souvient qu’« Au début, le vernis a été vendu en pots de confiture. »
Les ventes sont encore modestes, mais la diffusion progressive de son invention ainsi que la nécessité croissante d’éliminer ces déchets se combinent pour permettre à Marissa de résoudre ce réel problème.

José Carreño Figueras (Excelsior – Mexique)

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