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Channel: Magazine – L'Express de Madagascar
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Pont Fiofio – Deux enfants tués dans un accident de tricycle

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La série de malédictions continue de frapper Mahajanga. Deux enfants, Vahatra âgée de 11 ans et son frère Valencio, 5 ans, sont décédés dans un accident survenu dimanche soir vers 19 heures, au pont Fitim à Fiofio.
Ils étaient à bord d’un tricycle pour rejoindre la ville de Mahajanga, tandis que le véhicule de marque Hyundai Starex, venait en sens inverse, vers Antani­masaja. D’après les témoins, le véhicule qui transportait plusieurs personnes, aurait roulé à une vitesse non autorisée. Il aurait percuté de plein fouet le bajaj, entièrement compressé. La voiture s’est retrouvée sur le flanc et des passants ont dû intervenir pour évacuer les passagers et redresser l’auto sur ses roues.
Les deux enfants ont été tués sur le coup, tandis que le chauffeur de tricycle a été évacué à Androva, au service de traumatologie. Le conducteur est blessé à la poitrine, au visage et aux bras. Un autre enfant de 4 ans, projeté hors du taxi-moto, est indemne.
L’automobiliste, d’après les témoins, s’est enfui et sentait l’alcool. Les informations rapportées indiquent qu’il s’agirait d’un gendarme, d’autres sources avancent que la voiture appartiendrait à un officier de la gendarmerie.
Le père des deux jeunes victimes est un officier de la Police nationale à Mangarivotra, tandis que le triporteur ou taxi-moto appartient à un militaire. Une veillée est organisée au temple FLM de Tsaramandroso-ambony depuis hier soir.
L’on se demande quel est le véritable statut de ces taxis motos car y embarquer constitue un risque. Si c’est une moto, le conducteur devra porter un casque, et si c’est une voiture, il devra porter des ceintures. De plus, des portières devront protéger les passagers.

V.A.


Mahajanga-Be – La Jirama se défend

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Face aux attaques et aux critiques des habitants sur les ondes des chaînes télévisées locales qui diffusent des émissions en direct, la Jirama s’est défendue en expliquant les raisons du black-out à Mahajanga. Depuis le 9 janvier, les machines qui fonctionnent au fuel connaissent aussi des pannes faute de carburant, si auparavant celles au gasoil étaient les seules concernées par le délestage.
«Il est vrai que les clients paient leurs factures régulièrement, mais les recettes ne peuvent même pas combler le manque à gagner de la société. La Jirama fait une vente à perte et donc n’obtient aucun bénéfice. C’est pourquoi l’État lui accorde une subvention, mais elle n’est pas entièrement versée», explique un responsable qui veut garder l’anonymat.
L’insuffisance de budget est le véritable motif de ces coupures car les carburants achetés ne correspondent même pas aux besoins de la ville de Mahajanga qui sont de 28 000 litres par jour, tant en gasoil qu’en fuel. «Si la Jirama de Mahajanga sont approvisionnés régulièrement, il n’y aurait ni coupure ni panne. Mais ce n’est pas le cas. La centrale ne paie pas entièrement les sommes demandées pour l’achat des gasoils », continue-t-il.
Les achats de gasoil s’effectuent auprès de la Logistique pétrolière à Mahajanga, par le biais de Galana, tandis que le fuel est commandé à Toamasina et transporté par les camions citernes jusqu’ici et c’est auprès de la Jovenna que l’on s’approvisionne.
Ainsi, le dernier stock de gasoil validé par l’État remonte à lundi 9 janvier. Aucune validation n’a été effectuée pour l’achat de gasoil à Mahajanga jusqu’à vendredi 13 janvier.

V.A.

Voies publiques – Les commerçants squatters foisonnent

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Face à la multitude des marchands qui squattent les voies publiques et les trottoirs, le maire de la commune urbaine de Mahajanga en a interdit l’occupation dans toute la ville.
Depuis un certain temps, l’on assiste à une occupation illégale et sauvage des trottoirs par des commerçants ou gargotes, et des fripiers devant l’hôtel de ville. Or, c’est une zone administrative. Le pire est qu’un vendeur de friperies a aussi étalé son « petit magasin », tout près d’un marchand de brochettes, avec un hangar permanent en tôle.
De même, devant le bureau de la direction de la Logistique pétrolière et celle de la Jeunesse et des Sports dans le quartier de Manga, un gargotier a déjà installé un fastfood ambulant permanent pendant les heures de bureau. Mais ailleurs, tout est déjà aussi squatté et occupé par des commerçants.
La circulation des piétons est perturbée car ils ne peuvent  le faire librement. Ils doivent descendre sur la chaussée au risque de se faire écraser par les voitures.
Ainsi, selon l’arrêté n°17-CUM/MGA/AG du 16 janvier 2017, désormais toute occupation et toute vente sont interdites sur tous les lieux et endroits publics à n’importe quelle heure et n’importe quel endroit de la ville. Les charriots des marchands de friperies et des gargotiers sont aussi concernés par cette mesure.
Les récalcitrants seront poursuivis et les agents de la Police municipale de la commune urbaine procéderont à la saisie des marchandises.
Il était temps de prendre des mesures face à la situation qui continue d’empirer à Mahajanga. Tous les allées et trottoirs des avenues sont squattés tant à Mahajanga-be que jusqu’à Tsaramandroso ou Amboavoalanana.

V.A.

Délestage – Trois jours de black-out à Mahajanga

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Les coupures de courant qui ont marqué le week-end à Mahajanga a été pour
les habitants la goutte qui a fait déborder le vase. Aucun fokontany n’a été épargné.

Depuis vendredi, les 26 quartiers de la ville ont été tour à tour plongés dans l’obscurité totale.
Les dégâts et les préjudices sont considérables, surtout pour les secteurs commercial et hôtelier. Les salons de coiffure et cybercafés ont dû fermer leurs portes. La coupure a entraîné de grandes pertes. La plupart n’ont rien gagné.
Les amateurs de foot ont aussi déploré de n’avoir pas pu suivre à la TVM les matches de foot comptant pour la CAN. Dans le même domaine, les éliminatoires pour la Coupe du Président de basketball, ont été annulées au gymnase couvert de Mangarivotra, samedi vers 18h30. Pour le premier match, la rencontre a dû être arrêtée en troisième période. La rencontre a été reportée sine die.
Un fabricant de glace local célèbre, Miguel, a dû brader sa marchandise depuis le début de la semaine passée car les coupures de courant risquaient de gâter les produits. Les célébrations dans les temples et églises ont dû se faire avec des groupes électrogènes, comme c’était le cas pour la FJKM et la FLM à Tsaramandroso-ambony, si la cathédrale catholique de Mahajanga-be a pu tenir la messe dominicale sans aucune coupure.
Même le quartier de Mahajanga-be, considéré comme zone rouge, a également été frappé par le délestage durant ces trois jours noirs.

Pas d’eau
Les hôpitaux, les casernes militaires et des gendarmes, le Tribunal, le Trésor public, la Banque centrale, les banques primaires ainsi que les grands hôtels ont dû se résigner à utiliser les groupes électrogènes. Il en a été de même à la résidence du chef de la région à Mahajanga-be et celle du préfet de Mahajanga à la Corniche.
Pire encore, l’eau a aussi fait défaut. Dans les quartiers de Manga, Cité Maeva, Tsararano et Manjarisoa et partout jusqu’à Amborovy, les robinets de nombreux foyers n’ont donné aucune goutte d’eau car les pompes à eau fonctionnent à l’électricité.
Trois jours de galère pour tous les restaurateurs et hôteliers et le propriétaire d’un hôtel à Mangarivotra a déploré la situation. « J’ai dû acheter un troisième groupe électrogène pour compléter les deux autres. Et cela me revient à 70 000 ariary par jour de gasoil ( 20 litres par jour) hormis les factures de 7 millions ariary par mois payées auprès de la Jirama », explique l’opérateur touristique.
Il n’est pas le seul à s’orienter vers cette option car plusieurs établissements hôteliers fonctionnent aussi avec des machines. Au total, ils déboursent 2 100 000 ariary par mois pour le gasoil en plus de la facture mensuelle de la Jirama. Un restaurateur a annoncé la fermeture de son établissement depuis lundi, car ils courront à leur perte à ce rythme, si aucune solution n’est trouvée. Plusieurs commerces menacent aussi de fermer leurs portes ainsi que quelques salons de coiffure à Tsara­mandroso et Mahabibokely.

Vero Andrianarisoa

Alternative – Le défi du développement du biocarburant 

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L’utilisation des énergies fossiles a des impacts environnementaux et économiques négatifs. Il est temps de passer à l’énergie verte, dont le biocarburant.

Le développement des énergies alternatives est incontournable pour Madagascar afin de réduire les impacts du changement climatique, de la hausse du prix des produits pétroliers et de l’augmentation de leur consommation. Tous les acteurs du pays doivent être conscients du danger et des impacts négatifs qui nous attendent si le pays continue à satisfaire ses besoins énergétiques pour le secteur du transport et la production d’électricité par la seule importation d’hydrocarbures. En effet, l’importation de Madagascar en produits pétroliers avoisine les 800 000 tonnes métriques par an avec une croissance de 3% depuis 2014 (statistiques de l’Office malgache des hydrocarbures). Les conséquences de cette politique d’importation et d’utilisation de produits fossiles amplifient également les impacts du déboisement, de destruction des ressources naturelles et de l’environnement. Elles ne sont pas sans lien avec la catastrophe écologique que nous vivons aujourd’hui (assèchement des rivières, etc.).
Pour un grand nombre d’observateurs, le développement d’une filière de production de biocarburant à Madagascar constitue une alternative fiable pour réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles. Néanmoins, ils pensent que le pays doit bien se préparer sur plusieurs niveaux.
Les utilisateurs doivent adopter une attitude responsable dans leurs mode et habitudes de consommation. Des spécialistes de l’éducation pensent qu’il faut commencer avec les enfants et les jeunes pour qu’ils prennent conscience de l’enjeu, de l’importance de produire et d’utiliser de l’énergie verte. Le Groupe de réflexion sur l’énergie (GRE) a entrepris en 2016 des actions de sensibilisation dans ce sens auprès de jeunes de lycéens. Selon les animateurs du GRE, les jeunes se sont montrés très intéressés par le sujet.
« Nous sommes très attentifs aux problématiques de l’environnement, de l’énergie, » a, par exemple, déclaré Tiana, une jeune lycéenne de 15 ans, durant l’une des manifestations. « L’utilisation de gasoil et d’essence contribue fortement à la pollution de l’atmosphère. Notre professeur nous incite à effectuer des recherches d’information sur les alternatives aux carburants fossiles. Nous avons trouvé dans le biocarburant un produit d’avenir et des opportunités de créer notre propre entreprise d’autant plus que Madagascar dispose de vastes terrains pour la culture de plantes telles que le jatropha, la canne à sucre ainsi que d’autres sources de biomasse », a-t-elle précisé.
Le responsable d’une auto-école suggère aussi d’intégrer dans les cours une conscientisation des conducteurs et futurs automobilistes sur l’enjeu de l’économie d’énergie. Les centres de formation professionnelle en mécanique auto devront aussi former les apprentis en matière d’efficacité énergétique.

L’huile extraite du jatropha peut remplacer le gasoil.

L’huile extraite du jatropha peut remplacer le gasoil.

Volonté politique
Un représentant des concessionnaires et les importateurs de voitures sont également d’avis que Madagascar doit prendre des mesures pour s’orienter vers l’utilisation de biocarburant et il faut commencer dès maintenant car cela implique d’importants chantiers à traiter notamment sur le plan de la réglementation, par exemple sur les caractéristiques techniques des voitures à importer, les spécificités des carburants à utiliser. Ces mesures et changements ne pourront pas sortir rapidement et demanderont des mois, voire des années de réflexion, de concertation. Ce qui compte avant tout, selon ces professionnels, c’est la volonté politique de l’État qui doit donner une orientation claire avec des objectifs mesurables afin que le secteur privé puisse se positionner et agir.
Pour le secteur électricité, un professionnel confirme cette nécessité de voir la volonté politique de l’État. En effet, Madagascar s’est dotée d’une nouvelle politique de l’énergie qui préconise également la promotion des énergies renouvelables. Pour ce secteur, cela implique de ne plus privilégier la mise en place des centrales thermiques fonctionnant au gasoil et à l’huile lourde pour produire de l’électricité. Mais les statistiques montrent que le marché de l’importation de groupes électrogènes à Madagascar a doublé en 2015, passant de 30 milliards ariary en 2014 à 60 milliards ariary en 2015.
Il y a une dizaine d’années, Madagascar a intéressé de nombreux investisseurs dans le secteur du biocarburant. Les premières expériences d’investissement de ces années ont globalement montré les avantages pour le pays, et particulièrement dans les zones d’intervention des projets en matière de création d’emplois, de génération de revenus et de développement local.
Malheureusement, ces promoteurs ont rencontré diverses contraintes qui ont ralenti ou arrêté ces projets. Hormis l’instabilité politique que le pays a traversée, la question liée à la sécurisation des investissements et le manque de visibilité relative à la politique de Madagascar sur le secteur constituent les principaux freins pour le secteur privé, selon un promoteur de projet qui a investi dans la culture de jatropha dans le nord du pays. Il estime que, pour transformer le potentiel de Madagascar, le gouvernement doit mettre en place des incitations et un cadre réglementaire clair pour le secteur.
Selon plusieurs responsables dans les différents ministères impliqués, le pays doit se fixer des objectifs en ce qui concerne le niveau de production à atteindre et la surface à réserver pour ce faire. Il s’agit aussi de clarifier son modèle en matière de système de production de biocarburant tels que le système régie ou le système paysannat et de contractualisation agricole, ainsi que les types de plantes appropriées. Une politique d’aménagement de territoire claire sera alors nécessaire pour une affectation rationnelle des ressources foncières afin d’éviter la compétition avec les cultures alimentaires et vivrières.
Selon un chercheur, les spécialistes préconisent les plantes telles que le jatropha, le miscanthus, le switchgrass qui ont l’avantage d’être des plantes non comestibles donc permettant une meilleure dissociation des cultures alimentaires et énergétiques.

L’utilisation de l’éthanol permet de préserver des hectares de forêt.

L’utilisation de l’éthanol permet de préserver des hectares de forêt.

Des projets adaptés

La recherche pour le développement de biocarburant des deuxième et troisième générations constitue un axe à considérer, selon un universitaire. Madagascar dispose, en effet, d’un potentiel important en biomasse ligno-cellulosique qui pourra être valorisée en biocarburant. Il faut profiter de ces opportunités pour valoriser les déchets verts (résidus agricoles, déchets de bois) car ils ont un meilleur bilan environnemental. Ce chercheur incite ainsi le transfert de technologie à travers les échanges et l’attraction des investisseurs.
Un opérateur local rétorque néanmoins qu’il ne faut pas systématiquement attendre les investisseurs étrangers. Nous pouvons élaborer des projets d’investissements adaptés à notre capacité dans le secteur biocarburant. Selon cet opérateur, qui connait bien le potentiel de production en graines de jatropha à Madagascar, il est possible d’installer une unité semi-industrielle pour produire de l’huile de jatropha convertie en biodiesel à Ambatondrazaka qui alimenterait les motoculteurs dans les champs. On peut faire de même dans le sud pour alimenter les groupes pour pomper l’eau ou produire l’électricité. Un autre opérateur dans la production d’éthanol domestique de confirmer aussi que plusieurs projets sont déjà prêts, les acteurs dans la chaine de production et de distribution sont déjà en place. Il ne reste plus que le « top » de l’État et sa volonté de lancer officiellement le secteur biocarburant.

Page réalisée en collaboration avec le GRE.
Contact : leonie.ranarison@giz.de
Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE
Photos fournies

Stockage en ligne – Embarquer les données partout et en toute sécurité

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Problème de compatibilité, perte des données ou tout simplement oubli de support amovible comme les clés USB. C’est un  vrai casse-tête qui peut prendre parfois des proportions inimaginables tant d’un point de vue professionnel que privé. Pour pallier  ces petits désagréments, le stockage en ligne apparaît être envisagé à long terme. Et avec l’arrivée des smartphones et tablettes, il est, parfois, recommandé de synchroniser les données.

MAG4Dropbox : le pionnier du secteur
Les applications permettant de stocker des données en ligne, se font de plus en plus nombreuses. Dropbox est l’acteur historique du secteur. Au fil des ans, les utilisateurs ont été surpris et satisfaits du service offert par cette application qui permet de stocker des données gratuitement et en toute sécurité.
Par défaut, tout compte créé peut compter sur un espace de stockage gratuit de 2Go. Des solutions payantes existent et permettent d’atteindre 50Go, 100Go ou carrément 1To. Ce dernier est un compte spécial à partager entre plusieurs utilisateurs.
Pour faire fonctionner le programme, rien de plus simple : il suffit de télécharger l’application disponible sur www.dropbox.com et de l’installer sur un ordinateur. Dès lors, Dropbox crée un nouveau dossier dans l’ordinateur. Il s’agit de votre lien avec le « nuage » dans lequel vous déposez les fichiers et les dossiers.
L’un des intérêts de stocker ses données dans le cloud, est de pouvoir les retrouver ailleurs que sur son ordinateur pour continuer à travailler dessus ou afin de les montrer à un tiers sans avoir à installer l’appli sur son ordinateur. Le portail en ligne de votre compte Dropbox permet de faire pas mal de choses.
Très pratique, Dropbox fonctionne sur toutes les plateformes, Mac, Linux ainsi que les OS Mobiles tels iphone, ipad, Android et Blackberry.

Présentation de l’offre Microsoft 365.

Présentation de l’offre Microsoft 365.

One Drive : Le service cloud de Microsoft
One Drive offre 5 Go de stockage gratuit, mais ce n’est pas tout : c’est la solution idéale pour travailler avec tous les logiciels Microsoft, de Word à Excel en passant par PowerPoint. Car il faut savoir que Microsoft One Drive est un ensemble de services en ligne : stockage et applications Word, Excel, PowerPoint et One Note, dont les fonctionnalités sont, toutefois, réduites par rapport aux logiciels installés sur un ordinateur. De plus, si l’utilisateur possède déjà Microsoft 365, il bénéficie d’un stockage illimité. Ce service a été créé en 2007 et a porté les noms Windows Live Folders, Windows Live Sky Drive, Sky Drive et enfin son nom actuel depuis janvier 2014.
Le service peut s’utiliser de deux manières : à travers un navigateur web, en téléchargeant des fichiers sur un serveur, au besoin en les récupérant sur son ordinateur et en les partageant avec des amis ou avec tous les internautes ; ou à travers le logiciel One Drive qui permet une synchronisation entre celui-ci et les supports informatiques compatibles.

Google-drive

Google-drive

Google Drive : synchroniser les données
Lancé par Google en avril 2016, Google Drive est un service de stockage et de partage de fichiers en ligne. Concurrent de Dropbox et de One Drive, notamment, il permet aux utilisateurs de stocker, partager, modifier et visualiser différents types de fichiers, et de les synchroniser à distance avec des terminaux fixes ou mobiles.
Concernant la capacité de stockage, le géant du moteur de recherche offre un espace de 15Go. Pour bénéficier du service, le procédé est très simple. Il suffit de télécharger l’application sur le site web de Google Drive. L’utilisateur doit enregistrer au préalable avec son identifiant Google pour procéder à l’installation. À l’image de l’application Dropbox, l’application de bureau Google Drive permet d’organiser la synchronisation des fichiers entre son ordinateur, son smartphone et la version web de Google Drive.

Textes : Lova Rafidiarisoa – Photos Internet

D’Analamanga à Antananarivo – Une ville d’accueil, de découvertes et d’échanges

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Comme toute métropole, Antananarivo est riche d’une histoire qui se plaît à être contée à toutes les générations. Des siècles d’histoire pour la ville des Mille

Une ville qui semble s’être figée dans le temps, tout aussi bien réputée pour son folklore que la cacophonie ambiante qui l’anime. Antananarivo ou la ville des Mille intrigue autant qu’elle passionne, s’affirmant comme l’une des grandes métropoles de l’Afrique sub-saharienne également. Capitale de la Grande ile, elle a traversé différentes périodes, et des évènements majestueux mais aussi tragiques, … dont témoignent les divers patrimoines historiques et architecturaux qui égayent ses quartiers, mais surtout sa haute ville, la vieille cité.
De ses belles maisons en briques à ces maisons traditionnelles dites « Trano gasy », héritage de la période coloniale et métisses de style victorien, des hautes bâtisses à toit à pente forte aux belles demeures d’antan, délaissées pour la majorité, l’architecture de la ville illustre la splendeur de ce qu’a dû être Antananarivo
autrefois. La capitale du pays du « Moramora » reste en constante évolution bien qu’elle soit toujours en ébullition et resplendissante de  vivacité à travers ses habitants.

Jean Pierre Domenichini, anthropologue et historien.

Jean Pierre Domenichini, anthropologue et historien.

« Dix siècles d’histoire »

Anthropologue et historien émérite, Jean Pierre Domenichini se plaît toujours à narrer les fondements même d’Antananarivo, qui est également chère à son cœur. Jean Pierre Domenichini a déjà exposé quelques bribes de cette histoire de la ville des Mille dans le cadre d’une grande exposition à l’Institut français de Madagascar en mars 2013. Sobrement intitulé « Tranche de ville, tranche de vie, tranche d’histoire », l’exposition a mis en avant des textes, des images, des études scientifiques tout en ralliant artistes, chercheurs et férus d’histoire. Véritable encyclopédie de l’histoire de l’Imerina, l’anthropologue a ainsi tenu à partager dix siècles de l’histoire de la ville des Mille. Dix siècles de divergences, mais aussi dix siècles de « Fihavanana » dans le cœur de ce qui fut encore alors Analamanga. « Bien avant d’être celle qu’on connait actuellement, la capitale était l’antre même de l’histoire de Madagascar. Là où la monarchie malgache régnait et là où l’essence même de l’histoire du pays a vu le jour », confie Jean Pierre Domenichini.

Sous la colonisation, le lac Anosy était doté d’un petit port.

Sous la colonisation, le lac Anosy était doté d’un petit port.

« De la forêt bleutée à la ville des Mille »

En Imerina, les premiers habitats perchés et entourés d’un fossé datent des IXe et Xe siècles comme Ambohimanana près d’Andramasina. Ils se multiplièrent au XIIIe siècle avec l’intensification des activités agricoles. Avec le Betsimitatatra à ses pieds, Analamanga, comme l’appellent les traditionalistes, qui devint ensuite Antananarivo, fut une cité princière importante à l’époque des rois Vazimba. C’était l’époque de l’Ankova et du Manjakahova, le temps des princes et seigneurs « Hova ». « Analamanga était encore, en grande partie, couverte d’une forêt, ses princes avaient leur  palais au sommet le plus haut du chaînon rocheux, à Ambohimitsingina. Pour protéger cette cité, des fossés et des portes avaient complété les escarpements naturels », raconte Jean Pierre Domenichini. Au XVIe siècle, les princes créèrent l’Imerina en unifiant les terres de petites principautés  antérieures. La petite Imerina d’Andriamanelo d’Alasora, où il planta les fameux « Amontana et aviavy, les nouveaux ficus emblématiques des Andriana, devint l’Imerina de Ralambo  d’Ambohidrabiby. Andrianjaka, fils de Ralambo, fit reconnaître ses droits sur Anjalamanga et  en fit Antananarivo qu’il surnomma à ses débuts la ville du peuple. »

Les différentes entrées de la vieille cité sont faites de pierres, à l’exemple  de la vieille porte  de pierre couverte d'Ambavahadimitafo.

Les différentes entrées de la vieille cité sont faites de pierres, à l’exemple de la vieille porte de pierre couverte d’Ambavahadimitafo.

La naissance de la capitale

Fin XVIIe siècle, la population ayant augmenté, Andriamasinavalona créa un nouveau lac sacré ou « Dobon’Andriana » à Ambodinandohalo, fit d’Andohalo la place des discours et proclamations en y installant une nouvelle « Vatomasina » pour les consécrations royales, et la nomma Antananarivondahy. Vers le début XIXe siècle, la ville est devenue la capitale du Royaume de Madagascar et  s’étendit dans les quartiers d’Ambohipotsy, de Faravohitra, d’Ambatonakanga et d’Isoraka. « Radama Ier la nomma ainsi officiellement Antananarivo et y fit creuser le lac d’Anosy tout en créant à Mahamasina, la place des revues militaires et des consécrations royales.  Ranavalona Ire, pour sa part, fit construire en bois le lapa de Manjakamiadana. S’ensuivirent les règnes de Rasoherina et de Ranavalona II, durant lesquelles la ville commença à prendre sa physionomie moderne », souligne Jean Pierre Domenichini. Sous Rasoherina, furent construits les temples mémoriaux des  persécutions, sous Ranavalona II, la cathédrale catholique d’Ambodinandohalo et la  cathédrale anglicane d’Ambohimanoro. C’est en 1868 que Ranavalona II autorisa la construction de maisons en briques et,  pour Antananarivo, rendit même obligatoire que toutes les maisons aient une couverture en tuiles d’argile dans le septennat qui suivait.

Textes : Jean Pierre Domenichini – Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos : ANTA – Fournie

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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La chronique hebdomadaire de Tom Andriamananoro, comme à son habitude, aborde divers sujets, tant nationaux qu’internationaux. Une manière pour ses lecteurs d’étendre leurs connaissances.

Relations extérieures – Une diplomatie des faux succès 

La photo de Nouvel An était réussie : celle de la poignée de main entre les ministres  des Affaires étrangères chinois et malgache. Précédée en novembre par celle échangée par le Roi du Maroc et le Président, suivie sauf changement, dans quelques jours, par le même rituel lors du séjour-éclair de M. Erdogan. Voilà trois clichés qui peuvent amener à conclure que les relations internationales de Madagascar se portent bien. Peut-être que oui, sauf que tous les analystes politiques le savent, la Chine, la Turquie et, à un degré moindre, le Maroc, sont justement les pays les plus souvent pointés du doigt en Afrique pour leur expansionnisme. Nous récitons le « win-win » sur tous les tons, mais quand il s’est laissé ferrer, un poisson est bien mal placé pour se croire gagnant aux côtés du pêcheur. Il est au contraire bon pour la poêle…
Concernant le Maroc, tout a commencé avec l’annexion du Sahara occidental par Hassan II que les grandes puissances ont fini par admettre, afin que l’Algérie socialiste ne devienne pas la puissance dominante du Maghreb. L’Afrique, dans sa majorité a fait front derrière le Polisario, bien motivée par Madagascar que le Maroc est actuellement en train de « retourner » à coup de promesses, et surtout l’Afrique du Sud qui avait un passé récent de lutte de libération à honorer. Hassan II n’en avait cure, se sentant plus proche de l’Europe avec qui il partage une frontière physique par l’intermédiaire de l’enclave espagnole de Ceuta, que de l’Afrique. Les donnes ont aujourd’hui changé du tout au tout, avec un Mohammed VI qui veut récupérer le fauteuil laissé à d’autres au sein de l’Union Africaine, avec à la clé un leadership continental dont le Maroc s’estime désormais digne. Le monarque assistera en personne au prochain Sommet d’Addis-Abeba, l’Éthiopie ne produisant pas de litchis qui risqueraient de le distraire de ses obligations…
Concernant la Chine tout a été dit, avec à sa tête un « métissé rouge et libéral », Xi Jinping, dont Jean-Pierre Raffarin qui s’y connaît en matière de crocodiles, disait « qu’il dépasse tous les autres dans le marigot politique ». Tout en envoyant sa fille étudier à Harvard sous un faux nom, il n’hésite pas à embastiller journalistes, défenseurs des Droits de l’homme, blogueurs, éditeurs rebelles, mouches et tigres de la politique ou des affaires, en un mot tous ceux qui le dérangent. Le « rêve chinois » de M. Xi est à la fois simple et sans frontières, il consiste à étendre et défendre, par toutes les sournoiseries politiques possibles, la puissance chinoise. Depuis 2015, plusieurs grandes publications américaines voyaient en lui un nouveau Mao, peut-être même plus inquiétant que le premier. Pékin a beau réfuter la notion de Chinafrique, le ministre Wang Yi a beau jurer que « nous ne suivrons jamais les pas des colons occidentaux, et notre coopération ne se fera jamais au détriment des intérêts de l’Afrique », les faits sont têtus. Ils donnent auprès des populations africaines l’image difficile à contredire d’une Chine corruptrice et exploiteuse, pour dire les choses telles qu’elles sont, colonialiste. De quoi faire se retourner dans son mausolée un Lénine que la Chine n’a pas encore officiellement renié.

La Turquie s’achemine vers un régime hyper présidentiel.

La Turquie s’achemine vers un régime hyper présidentiel.

Fermeture des écoles
« Une catastrophe ! » Les parents d’élèves marocains (toujours le cercle infernal !) n’avaient que ce mot à la bouche quand les autorités ont décrété la fermeture, d’ici un mois, de toutes les écoles censées être liées au prédicateur turc, Fethullah Güllen. La visite à Rabat d’une délégation parlementaire turque a suffi pour parvenir à ce résultat, à quoi donc devra s’attendre le Collège La Lumière de Talatamaty quand M. Erdogan en personne foulera le sol malgache   On ne le répètera jamais assez : la question n’est pas de discuter s’il y a réellement eu une tentative de coup d’État, le 15 juillet 2016. Avec les dizaines de milliers d’interpellations dans tous les milieux de l’intelligentsia turque, il est patent que l’évènement a été pris pour prétexte pour décapiter tout courant de pensée différent de celui du Président. Pour reprendre le quotidien Hürriyet Daily News, « la Turquie est un système présidentiel de facto, et seul compte le pouvoir du Président. Pour ses partisans, ce dernier incarne la volonté nationale. C’est donc l’acceptation ou le refus de sa volonté qui définit l’ami ou l’ennemi de la nation. Il n’est plus question d’indépendance de la justice ni de séparation des pouvoirs, puisque les lois sont appliquées selon cette nouvelle définition du crime et du châtiment ».
Tongava soa, M. Recep Tayyip Erdogan, vous êtes chez vous chez nous.

L’aménagement du terrain de sport de Mahamasina en 1935.

L’aménagement du terrain de sport de Mahamasina en 1935.

Sport – Les sportifs victimes de l’indifférence 

Dans sa chanson « tsy m’raharaha » – est-ce le titre, mais peu importe – Dama désespère de cette apathie généralisée, cette absence totale de réaction en passe de devenir la nouvelle nature du Malgache. Que gonfle le ventre des enfants kéréisés, que perdure le combat inégal des crosses et des mains nues, que périsse et pourrisse l’environnement, et ceteri et cetera : « tsy m’raharaha ! » Que l’Ikopa se traverse à pied sec et que les sismographes commencent à flirter avec le 6 sur l’échelle de Richter, ce ne sont jamais que des curiosités bonnes à se raconter, et à oublier. Et qu’on retire à Madagascar l’organisation de la Coupe d’Afrique U17 de football, un véritable coup de tonnerre, c’est tout sauf un drame, tout le monde est coi, des autorités au simple accro de la balle ronde en passant par la Fédération : « Tsy m’raharaha ! » Les priorités sont ailleurs, on prépare une importante candidature pour la présidence de la CAF…
Trois facteurs entrent prioritairement en compte dans l’octroi, ou le retrait, de l’organisation d’une manifestation de cette ampleur : la maîtrise des technologies permettant une retransmission de qualité en temps réel, les conditions d’hébergement, de restauration et de transport sur lesquelles les délégations ne transigent plus de nos jours, et enfin les infrastructures sportives, des terrains d’entraînement à ceux de compétition. Madagascar a certainement surtout achoppé sur la troisième condition qui a, de tout temps, été le parent pauvre du sport malgache, pour cause d’indifférence. La CAN 2017 qui meuble les soirées amène à cette évidence : nos stades sont à des années-lumière de ce qui se fait ailleurs, même chez nos pairs africains. Où sont les vestiaires aménagés en sous-sol, les tunnels d’accès qui sécurisent les joueurs, les pistes synthétiques pas nécessairement de couleur standard pour les stades mixtes, les sièges individuels multicolores et confortables, les loges VIP, les tribunes de presse avec autant de boxes qu’il en faudra, les arrière-plans qui soient autre chose qu’un vaste urinoir public, les installations pour une publicité défilante car les images, cela se vend   Pas chez nous. Mahamasina qu’on appelle fièrement « kianjabe », est en fait une carcasse inachevée et obsolète. Les trois « tribunes » sont des antiquités, œuvres du premier ingénieur malgache en BTP dans des temps oubliés, qu’on a vainement rallongées par-ci, surélevées par-là. Les quelques aménagements sous les gradins relèvent de l’improvisation, sans aucun plan directeur. Le rugby n’est pas à meilleure enseigne, puisque le stade Maki n’est plus qu’un pauvre espace pelé. Il ne peut en être autrement, quand on pense qu’il doit héberger jusqu’à sept matches en une seule journée. Même Wembley et le Stade de France ne pourraient supporter ce rythme. Une pelouse ne se plante pas seulement, elle s’entretient.
Si Madagascar est championne du monde de pétanque, c’est que les Malgaches peuvent s’adonner à cette passion sur n’importe quel terrain vague. Si des combattants ont pu devenir champions du monde de kickboxing ou de savate, c’est qu’à la limite, ils pouvaient entretenir la forme dans leur cour. Si nous avons atteint le toit continental en beach soccer, c’est que la Grande île a 5 000 km de côtes. Mais qu’un sport exige des infrastructures adéquates, voilà que Madagascar s’enfonce dans les abysses des classements mondiaux. La solution est pourtant là, elle est même envahissante : les Chinois. Qu’on leur demande de construire un stade aux normes de la FIFA de
30 000 places (le double pour la capitale), et un complexe omnisport moderne n’oubliant ni les courts de tennis, ni la piscine olympique, ni le boulodrome par chef-lieu de province, le tout s’ajoutant à ce qui existe déjà. C’est encore ce qu’ils savent faire de mieux, pour que notre or serve au moins à quelque chose…

Il n’a jamais été président de République,   mais simple charcutier de Port-Mathurin,  fier de l’être.

Il n’a jamais été président de République, mais simple charcutier de Port-Mathurin,
fier de l’être.

Lu pour vous – Rodrigues intime

Comment parler d’un pays, ou d’une ville, sans tomber dans les mièvres artifices de la littérature touristique qui n’engagent que leur commanditaire   Comment les faire aimer sans les rabaisser au simple rang de consommable, comment toucher du doigt leur âme   Le photographe Jean-Marie Chourgnoz, co-auteur avec Frédéric Dard d’un superbe ouvrage sur Lyon, avait choisi de bannir  toute présence humaine de ses pages, pour parler de leur ville sans l’entremise des Lyonnais : « Façades qui ne sont pas que façades puisqu’elles expriment toute l’âme de la ville… Lyon, c’est des maisons, et encore des maisons. Voici les maisons de Lyon, en troupeau sage. Et ne soyez pas surpris qu’il n’y ait personne aux fenêtres. Toute la population vous regarde feuilleter cet ouvrage, vous pensez bien ! Mais elle reste invisible … Cet ouvrage n’est pas un album de cartes postales, vous ne trouverez à peu près personne sur ces photos, car il s’agit d’un livre silencieux étant livre de rêve».
Un autre tandem a choisi une approche contraire pour parler d’une île oubliée de l’océan Indien, Rodrigues. La journaliste technique Anne Debever s’est immergée, pendant dix ans, dans la microsociété rodriguaise avant d’y revenir en 2010 avec le photographe Jacques Chatelain, et en parler d’enfin presque de l’intérieur. « Ce que j’aurais vécu de plus fort à Rodrigues, ce fut LE lieu et LE moment de ma vie où le plus souvent j’ai été émue aux larmes ». Jacques Chatelain, son binôme pour cette aventure humaine, avait, pour sa part, un regard neuf : « Ceux que j’ai rencontrés à Rodrigues m’ont aidé à mieux appréhender l’âme du pays où ils vivaient, et que je découvrais. Il m’en restera des rencontres, des mots, des visages ». Car contrairement au livre sur Lyon, l’élément humain est ici présent pratiquement à chaque page. Les auteurs ont choisi de donner la parole aux habitants afin que la société rodriguaise se décrive par elle-même :
« Discrets, nous nous tenions ainsi à notre juste place. Le rôle que j’ai souhaité que soit attribué à l’image dans ce livre est tout autre que celui des illustrations publiées dans la littérature touristique. Notre pari de départ était audacieux : réussir une photographie instantanée d’une société insulaire figée à l’instant T ».

« Coste, slam so so. Pran zot slam ». Venez, le slam est chaud, prenez votre slam!

« Coste, slam so so. Pran zot slam ». Venez, le slam est chaud, prenez votre slam!

Rodrigues au Nord-Est de l’Île Maurice, ne figurait même pas sur la carte de l’océan Indien de l’Institut Géographique National, cette référence pourtant mondiale, avant l’année 2000 ! C’est vrai qu’elle n’a que 110 km² de superficie, et qu’aujourd’hui encore, son ciel est presque vide de tout trafic aérien de proximité. La composante de base de la population est d’origine africaine et malgache et s’y sont greffés par la suite des apports chinois, hindous, et plus rarement arabes.

Sont-ils les petits héritiers de l’Afindrafindrao ?

Sont-ils les petits héritiers de l’Afindrafindrao ?

Une vingtaine d’hommes et de femmes ont de bonne grâce parlé d’eux-mêmes et de leur pays, ce qui finalement revenait au même, tissant de la troisième île des Mascareignes un…bemiray respirant à pleins poumons la fierté et la joie de vivre. Marie-Ange E. est spécialiste du conditionnement de piment. Au bazar de Port-Mathurin la seule ville de l’île, les couleurs vives de ses étiquettes attirent locaux et touristes. Gladys L.B est institutrice. Elle a débuté dans une petite case en tôle avec huit élèves, et en a aujourd’hui trente. Comment ne pas parler de Roland M. dont la ressemblance avec une personnalité malgache contemporaine est saisissante! Il est charcutier, est passionné par les affaires, et avoue travailler à en oublier de dormir. Mais notre coup de cœur est allé à Daris, un conducteur de ces bus de Rodrigues dont les carrosseries peintes et revernies rivalisent de créativité. Daris a choisi pour motif le superbe lagon de Baie-Malgache qu’il dessert régulièrement avant de continuer jusqu’au terminus de la ligne à Montagne-Malgache, dans les hauts de l’île. Quand on vous dit que ce sont des cousins germains dont on ignorait jusqu’à l’existence…
Bon vent à qui s’y laissera dériver un jour. Comme disait Nicolas Bouvier cité dans ce livre, « un voyage se passe de motif, il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait et défait ».

Rétro pêle-mêle

Crise de 2002, une erreur sur la personne, celle de Guy Willy Razanamasy. Parmi les domiciles pillés ou incendiés lors du « lundi noir » du 8 avril, figure celui de l’ancien maire de la capitale. « Lesola », comme on le surnomme familièrement, a pourtant laissé de bons souvenirs aux Tananariviens. Il avait ses entrées chez Didier Ratsiraka à Iavoloha, mais il a toujours su garder une certaine distance.
« Tous à la maison de Razanamasy ! Je l’ai vu donner un coup de pied à un jeune responsable de barrage. » Ainsi s’exprimait une dame bien sous toutes les coutures, tout en regardant se consumer le domicile de Tsaranazy à Ambatomaro. Pour un autre émeutier, « il a participé à une réunion chez José Kely ». Le tristement célèbre « haza lambo » a laissé le champ libre à toutes les dérives, et Razanamasy a été victime de la clameur publique. « On m’a même accusé d’avoir hébergé Ampy Portos », soupire le lion devenu vieux, avant d’ajouter : « C’est la première fois de ma vie que des Merina comme moi me pillent. »
Cette même crise, une des plus graves que le pays ait connue mais évacuée des mémoires par une autre, a été ponctuée de silences à crever le tympan. Celui de l’évincé, qui a voulu refaire le coup de 1991 où il s’est muré dans ses appartements pendant des mois. Celui de l’autoproclamé qui, après avoir réalisé des progrès fulgurants sur la Place du Treize-Mai, a vite attrapé le syndrome de la bouche cousue, laissant le front médiatique à ses lieutenants. Celui des « Ainés de l’Imerina », à un moment où ce haut-lieu de la civilisation du verbe était menacé dans ses fondements. Même le plus grand tribun que la classe politique ait enfanté semble avoir épuisé ses cartouches. Celui de l’Arema qui vit son agonie dans un silence de cathédrale. Chose étrange, la Grande Muette n’a jamais autant parlé, les hauts gradés se tirant dessus à boulets rouges dans les journaux, comme si tout ce beau monde étoilé s’était trompé de galaxie.

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : Archives – Fournies – Internet


Loza tany Betafo – Mitantara ny fahoriany ireo niaina ny horohoron-tany tany amin’ny foibeny

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MBOLA TSY AFAKA AM-BAVAN’NY MARO ILAY HOROHORON-TANY NISEHO, NY MARAINAN’NY ALAKAMISY 12 JANOARY TEO TAMIN’NY 01 ORA sy enina minitra sy 59.4 segaondra SY NY TEBITEBY NOMBANA FAHASIMBAN-JAVATRA MARO NATERANY. MBOLA MARO KOA IREO MITEBITEBY NY AMIN’IZAY METY HIVERENAN’NY TRANGA TOY INY KA MANAO IZAY HO AFANY AMIN’NY FITANDREMANA REHETRA.

Tahaka izao ny fahasimbana tamin'ireo trano teny Antsirabe noho iny horohoron-tany iny.

Tahaka izao ny fahasimbana tamin’ireo trano teny Antsirabe noho iny horohoron-tany iny.

Samy mbola tao anatin’ny torimaso avokoa ny isan-tokantrano nandritra iny horohoron-tany niseho, ny alakamisy 12 janoary teo iny, saingy taitra tampoka raha nahare ilay tranga izay nitondra tahotra sy horohoro, indrindra ho an’ny vahoaka taty anivon’ny faritra Vakinankaratra izay faritra akaiky indrindra ny ivony. Voalazan’ireo manam-pahaizana fa tao Antananolofotsy, tanàna iray miala 42 kilaometatra Atsimo Andrefan’ i Betafo no nisy ny foibe na ny ivon’iny tranga izay nahatratra 5,5 teo amin’ny mari-drefy Richter iny ny hamafiny. I Betafo, izay 22 kilaometatra miala an’Antsirabe noho izany no distrika isan’ny manakaiky indrindra ilay ivony, ka maro amin’ireo mponina any an-
toerana no mbola mitebiteby. “Mbola mandeha be izao ny resaka momba ny mbola mety hisiana tranga toy iny, ka miteraka tahotra ho anay. Hatreto anefa dia tsy mbola nisy manam-pahaizana nilaza izany tamin’ny fomba ofisialy saingy na izany aza dia ny fiomanana no heveriko ho lehibe indrindra” ,  hoy Rasolomampionona Dorick, mpampianatra ao amin’ny sekoly tsy miankina iray ao Betafo. Ankoatra ny fampianarana ireo mpianatra momba ny tokony hatao amin’ny tranga toy ireny dia nandray fepetra manokana toy ny fanamafisana ny tranony ihany koa ity raim-pianakaviana ity. “Tsy misy fampaha-fantarana mialoha ny horohoron-tany saingy rehefa tojo azy dia ny miafina ao ambany latabatra na mamonjy ambany tolàna na mivoaka, ka mihazo toerana malalaka tsy misy zavatra ahiana hirodana no tena mety”, hoy izy.

Natory tany ivelan’ny trano

Natahotra mafy ka nivoaka ny trano mihitsy ity raim-pianakaviana ity.

Natahotra mafy ka nivoaka ny trano mihitsy ity raim-pianakaviana ity.

Kaominina tena voakasik’iny tranga iny ihany koa ny tao Soavina, distrikan’i  Betafo, ka raha ny filazan’ny mpiandry vohitra iray dia trano manodidina ny 50 no voakasik’iny horohoron-tany iny tany an-toerana. Triatra sy hafasimbana madinika no nahazo ny ankamaroan’ny tranon’ireo fianakaviana niharam-boina, saingy trano roa kosa no voatery noravana noho ny fahasimbana goavana izay nahiana hitarika ny faharavany tanteraka. “Natahotra mafy ny mety ho firodanan’ ny tranony ireo olona ireo, ka natory tany an-tokotany mandra-paharainan’ny andro, nanomboka tamin’ilay fotoana nampihetsika mafy ny tany », araka ny fitantaran’i Samy, mpiandry vohitra.
Ankoatra io tao amin’ny kaominina ambanivohitr’i Soavina io dia trano iray ihany koa no fantatra fa rodana vokatr’iny tranga iny, tao Morafeno ao amin’ny fokontany Bemasoandro , kaominina ambanivohitra Manapa. Maro  koa ireo trano voatery nialan’ireo tompony noho ny fahatahorana ny mety ho fianjerany.
Noheverina ho mpangalatra
Tsy vitsy tamin’ireo mponina tao Betafo sy ny manodidina, izay efa miaina ao anaty tsy fandriam-pahalemana lava, no nihevitra iny horohoron-tany iny ho asan-jiolahy tamin’ny voalohany saingy rehefa tena nihaino tsara dia nahafantatra avy hatrany fa tranga vojanahary no niseho. “Ny varavarana ao ambany no henoko nihovitra voalohany, ka noheveriko ho olona namoaka ny omby izay matory ao. Nitsangana moramora aho ka teo no nahatsapako fa horohoron-tany ity niseho ity. Izay aho vao namoha azy roa lahy kely zanako”, hoy indray ny fitantaran-dRasolofomanana Clément, monina ao Atsimon’Iavoko Betafo.

Mbola--mitebiteby-hatrany-Raharilala-juliette

Mbola–mitebiteby-hatrany-Raharilala-juliette

Niambina nandritra ny roa alina
Isan’ireo fianakaviana nandairan’ny tahotra vokatry ny fielezan’ny resaka momba ny hoe ho fiverenan’ilay tranga afaka 48 ora kosa Raharimalala Juliette eni-mianaka, mponina ao Amboniavaratra Betafo, ka niaina tao anatin’ny horohoro tanteraka. “Vao nanomboka ilay tranga dia efa reko, ka novonjena nobataina navoaka haingana ny ankizy”, hoy izy. “Nijanona elaela teo an-tokotany izahay, ka rehefa samy namonjy ny tranony ireo manodidina dia mba niditra koa izahay saingy tsy niverina natory intsony fa nihainohaino hatrany sy nijery ireo fahasimbana teny amin’ny rindrina izay nahitana triatra ”, araka ny filazany. Vokatry ny resa-be niely nanerana ny tanàna dia tsy mbola natory ihany koa izy ireo, nandritra ny alin’ny zoma 13 sy ny sabotsy 14 janoary.
Tsy nanamarina ilay resaka miparitaka momba ny fiakaran’ny hafanan’ny rano ao Andranomafana Betafo kosa ireo mponina eny an-toerana. Nanazava kosa ny mpanjono iray ao amin’ny farihin’i Tatamarina ao Betafo fa efa misy toetra mafana sy mangatsiaka mihitsy io farihy io. “Disoiko tanteraka ny filazana fa nihanafana ny rano ato hatramin’iny tranga iny” hoy izy.
Tranga re faharoa tamin’ity taona 2017 ity ilay niseho ny 12 janoary teo iny, satria ny 02 janoary teo ny voalohany ary tany Toliara no tena nahare azy. Iny tranga iny koa, raha araka ny fantatra no tranga nahery vaika
faharoa niseho teto Madagasikara tato anatin’ny 30 taona, ka ny niseho ny 21 avrily 1991 no mafy indrindra. Nahatratra ny 5,6 tamin’ny mari-drefy Richter ny hamafiny tamin’izany ary tao Ampamoizankova, faritra Itasy no nisy ny ivony tamin’izany.

Tsy misy fiovana ny ranon'i Tatamarina, hoy ireo mpanjono ao.

Tsy misy fiovana ny ranon’i Tatamarina, hoy ireo mpanjono ao.

 

Vie de club – Red Island Riders édite un superbe calendrier

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Le club de bikers en Harley-Davidson, Red Island Riders, a organisé une séance de dédicace pour lancer son nouveau calendrier, le mercredi 18 janvier au « Le Carré » Antsahavola. Amis, concessionnaires et membres d’autres associations de motards y étaient conviés.

S’il y a un club qui prévoit beaucoup d’activités, c’est bien Red Island Riders, qui réunit les inconditionnels de Harley-Davidson. En ce début d’année, il vient de publier un nouveau calendrier. Il a été présenté officiellement le mercredi 18 janvier, lors d’une soirée au « Le Carré » Antsahavola. Ce fut l’occasion d’organiser une séance de dédicaces avec les membres du club et les modèles y apparaissant.
« Notre objectif consiste à véhiculer l’image de Red Island Riders à travers cette publication. Nous voulons montrer à tout un chacun qu’il  existe un club de motards passionnés de Harley-Davidson à Madagascar », souligne Steeve Logan Demette, propriétaire de la Buell XB1200 visible en première page, le mois de janvier. Pour précision, Buell est une marque rattachée à Harley-Davidson.
Le calendrier est édité en format A5 paysage. Par rapport à celui de l’année dernière, il est bien plus abouti, avec des superbes photos signées Anja, Maïl H et Alexandre Voos, une post-production à mettre au crédit de Tiboo’s et une impression de chez Avant-Première.

Les belles machines américaines exposées à l'entrée de « Le Carré ».

Les belles machines américaines exposées à l’entrée de « Le Carré ».

Lieux symboliques
« Il concrétise un an d’expérience de Red Island Riders. Il sera revendu 50 000 ariary auprès de divers points de vente, notamment au Carnivore à Ambatonakanga ou à la Carambole à Ampasamadinika. Il est également possible d’en réserver un exemplaire sur notre page Facebook. Les recettes permettront de financer les activités à venir de notre club. Je tiens à remercier tous ceux qui nous ont aidés à la réalisation de ce projet, notamment notre partenaire Allianz », ajoute Steeve Lovan Demette.
Sur certaines pages du calendrier apparaissent des modèles enfourchant des Harley-Davidson et Buell, pour une touche sexy. Sur d’autres, l’on retrouve les membres du club, notamment au Club house à Anosivavaka, mais aussi dans divers lieux symboliques d’Antananarivo comme le boulevard du Marais Masay Ankorondrano ou encore le quartier d’Ankaditapaka (Haute-Ville), avec en arrière-plan les lumières de la Capitale. Entre autres, le cliché pris au Club house reflète parfaitement l’ambiance conviviale au sein d’un groupe de bikers.
À la soirée au « Le Carré » étaient conviés amis, concessionnaires et membres d’autres clubs. Ce fut l’occasion de se regrouper entre motards de la Capitale. Et bien évidemment, toutes les discussions ont tourné autour du monde des deux-roues. La soirée a été animée par le groupe de rock Herraz, qui a interprété les plus célèbres tubes de Jon Bon Jovi, de Scorpion et d’autres groupes célèbres.

La page octobre offre un panorama unique depuis Ankaditapaka (Haute-Ville).

La page octobre offre un panorama unique depuis Ankaditapaka (Haute-Ville).

 

Randonnée à Morondava

La principale activité d’un club de motards consiste en l’organisation de randonnées. La première de cette année s’étale du 25 janvier au 1er février pour Red island Riders, en direction de Morondava. L’année dernière, les membres avaient successivement effectué des sorties à Andasibe, à Ampefy, à Arivonimamo et à Antsirabe. Cette fois-ci, ils prévoient d’en organiser encore plus. Red Island Riders projette également de mettre en place une formule location. Ainsi, le club proposera des sorties encadrées, avec des circuits touristiques préétablis. L’objectif étant de faire découvrir Madagascar autrement, à travers le monde des motos américaines.

xLa page du mois de janvier du calendrier de Red island Riders présente une superbe Buell XB 1200.

La page du mois de janvier du calendrier de Red island Riders présente une superbe Buell XB 1200.

Red Island Riders souffle sa première bougie

Le club Red Island Riders a été, créé il y a un an. Regroupant les amateurs de machines américaines de la marque Harley-Davidson, il compte aujourd’hui sept membres permanents. Parmi ces machines, l’on compte notamment une Harley-Davidson Scrambler 1200, une Harley-Davidson Sporster 1200, une Harley-Davidson Street 750, ou encore une Buell XB 1200. À côté, citons également deux prospects en cours d’intégration, ainsi qu’une trentaine de membres sympathisants. Au départ, Red Island Riders a ouvert Club house à Anosivavaka, en tant que lieu de rencontre et de détente entre les membres. Il comprend un showroom pour les motos, un bar pour les rafraichissements, un atelier pour l’entretien et un salon de tatouage, ces dessins sur la peau faisant partie intégrante de la culture biker à l’américaine. Dans le cadre de son expansion, le club envisage, actuellement, d’emménager dans un local plus grand.

Textes et photos : Haja Lucas Rakotondrazaka

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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« Halal » désigne tout ce qui est autorisé par la charia, la loi islamique. Cela ne concerne pas seulement la nourriture et les boissons, mais également les habitudes de vie, la « morale musulmane ». On en parle  dans le Bemiray de ce jour. Quant à la réconciliation, c’est comme un serpent de mer. Enfin, les pince-sans-rire diraient  qu’heureusement, on n’avait pas vendu l’eau du Mananara, vu la sécheresse actuelle !

Genre de vie – Le marché Halal, une tradition toute neuve

Non, le marché Halal ne remonte pas à la grande époque de La Mecque et de Médine, il n’a pas 1 400 ans d’âge, et les caravaniers n’en faisaient pas une condition pour leur commerce. Il ne relève ni d’une tradition culturelle, ni de quelque rituel religieux, que l’on se détrompe. Au risque de froisser certains fondamentalistes, osons lui donner, sinon une date précise, du moins une période assez bien cernée pour sa naissance : les années 70 et 80 qui voient paradoxalement l’émergence d’un Islam politique et le triomphe du néolibéralisme. Ces deux courants, a priori très loin l’un de l’autre, vont se trouver un terrain d’entente, puisque tout se vend et tout s’achète. Aujourd’hui, le marché Halal pèse 1 300 milliards de dollars et est implanté dans pratiquement tous les pays. Même Marine Le Pen finit par reconnaître en 2012 que « tout le monde mange Halal ». On connait pourtant ses antipathies, et tant pis pour Jeanne d’Arc…

À l’origine du marché « Halal » se trouve l’antagonisme entre l’Iran chiite et l’Arabie Saoudite sunnite,  exaspéré par l’Ayatollah Khomeiny.

À l’origine du marché « Halal » se trouve l’antagonisme entre l’Iran chiite et l’Arabie Saoudite sunnite,exaspéré par l’Ayatollah Khomeiny.

Comment en est-on arrivé là   À la source se trouvent deux pays faits pour ne jamais s’entendre : l’Iran chiite et l’Arabie Saoudite sunnite. En Iran, l’Ayatollah Khomeiny interdit l’importation de viande venant des pays « mécréants », mais s’aperçoit bien vite des problèmes de pénurie que cela lui causera au sein de sa propre population. Qu’à cela ne tienne, il demande à ses principaux fournisseurs, dont la Malaisie et l’Australie,d’« islamiser » leur protocole d’abattage. Quant à l’Arabie Saoudite, elle va imposer aux abattoirs occidentaux la présence de contrôleurs et de certificateurs agréés, un poste qui sera bien vite convoité par des associations musulmanes pour donner à cette mesure le vernis religieux nécessaire. D’autres pays comme l’Égypte suivent le mouvement. Les industriels n’y voient aucun inconvénient d’autant plus que les affaires sont les affaires, et que le contrôle imposé n’est pas si coercitif. C’est, par exemple, à peine si les importateurs exigent un abattage « Halal » sans l’étourdissement préalable auquel tiennent les associations occidentales de protection des animaux.
Une mode
1997 est une date importante pour le Halal, puisque cette année voit la publication par le Codex Alimentarius de directives plus précises concernant la circulation des produits Halal, lesquels obtiennent la reconnaissance de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La Malaisie se trouve derrière cette avancée notoire qui fait d’elle un spécialiste de l’« ingénierie » Halal grâce au concours des techniciens de…Nestlé et de leur maîtrise de la filière agroalimentaire. Parmi ces normes figure le principe de pureté industrielle, excluant d’office du label tout produit contaminé par des substances comme l’alcool, le porc, les additifs, les conservateurs, ou encore les colorants. Il y aura même, désormais, une eau Halal, embouteillée dans un environnement censé être exempt de toute pollution. Le marché Halal en retirera des avantages sans précédent puisque, c’est bien connu, tout interdit génère souvent une gamme de solutions de rechange…
Une structure autrement plus puissante que les simples contrôleurs commence à s’imposer. Il s’agit de l’Agence de consommateurs musulmans dans laquelle s’impliquent de plus en plus les mosquées. Les difficultés économiques finissent par avoir raison de l’engagement de la Malaisie qui cède le leadership aux Émirats et à leur puissance financière. Ils lancent  un argument taillé à leur mesure, comme quoi « le Halal ne peut être fabriqué qu’avec de l’argent Halal ». À Londres comme à New York, des financiers et des spécialistes du marketing travaillent à étendre, non seulement « le » produit, mais également un style de vie Halal dont le burkini tant controversé est un exemple parmi d’autres. À la fin des années 2000, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) s’implique à son tour, et fait le lien entre ce marché et ses statuts.
Le Halal n’est-t-il qu’une mode appelée à passer   Il semblerait que non, puisque les courants les plus fondamentalistes de l’Islam sont parvenus à en faire un vecteur efficace. Dans les pays occidentaux, des parents refusent d’inscrire leurs enfants à la cantine scolaire, et leur recommande de ne pas partager goûters et bonbons avec les « autres ». Le phénomène est mondial, aussi abstenez-vous de poser des questions qui le dépassent au petit boucher de votre quartier qui se dit « Halal ». Il vend du bon zébu, et c’est tant mieux pour tout le monde.

Madagascar ne manque pas de cours d’eau, à condition qu’il ne soit pas  à l’étiage.

Madagascar ne manque pas de cours d’eau, à condition qu’il ne soit pas
à l’étiage.

Un projet tombé à l’eau –  Quand Madagascar voulait « vendre » le Mananara 

On ne le répètera jamais assez : le développement de Madagascar sera écologique ou ne le sera pas. Tout le reste n’est que leurre électoraliste. La boutade du sommelier d’eau Martin Riese rapportée dans ces colonnes est de celles à ne pas oublier : « Quand il n’y aura plus d’eau, vous pourrez toujours essayer de boire de l’essence ». Il n’y a pas longtemps de cela, Madagascar pliait devant l’appât d’un gain facile en décidant de vendre de l’eau à la compagnie canadienne Aquamar. C’était en 2006, et concernait celle du fleuve Mananara. Le projet devait permettre au pays de « boire du dollar » pendant 25 ans, après les deux ans nécessaires à la construction des infrastructures. Le système est des plus simples, du moins sur les planches des techniciens : l’eau, évaluée à un dixième du débit d’étiage, est prélevée par un pipeline souterrain et acheminée par un autre pipeline en mer, où les tankers la récupèrent avec pour destination les pays chroniquement assoiffés du Golfe Persique.
Les coûts totaux de l’opération étaient classés top secret, suivant une tradition perpétuée jusqu’à ce jour car « tsy hita izay maharatsy azy ». Rien en tous cas n’a transpiré lors de la présentation du projet par la présidente d’Aquamar Johanne Laplante. Le prix unitaire de l’eau a quand même été dévoilé : 1,25 dollars américains pour 1 000 gallons d’eau douce. Pas bésef ! Si le gallon pris en compte par le référencier international est généralement le gallon américain (équivalant à 3,785 litres), pour ce cas précis, Aquamar est parvenu à imposer le britannique et par extension le canadien, dont l’équivalent de 4,546 litres ne pouvait qu’être à son avantage.
L’étude d’impact environnemental a été déposée auprès de l’Office National de l’Environnement chargé de veiller sur la conformité des projets industriels, surtout d’une certaine envergure, aux lois sur l’environnement, notamment au décret MECIE (Mise en conformité des investissements à l’environnement). Il revient, notamment, à cet organisme de peser les impacts à appréhender sur l’exceptionnelle biodiversité de cette partie Nord-Est de l’île. Les paramètres incluent, notamment, une consultation des populations locales, une taxinomie très pointue des espèces animales et végétales avec, au besoin leur relocalisation, et bien d’autres investigations scientifiques et environnementales. La décision d’accorder l’autorisation d’exploitation doit normalement attendre le permis environnemental octroyé par l’ONE, ce qui n’a pas été le cas puisque la signature de la « vente », qui s’apparentait presque à une braderie hors saison, a été effectuée d’une manière inexplicablement précipitée : elle portait sur 230 millions de litres d’eau par jour, pour un montant approximatif de 25 millions de dollars de revenus pour l’État malgache…

Jusqu’à ce jour, l’initiative du FFKM entamé au CCI Ivato en décembre 2014- janvier 2015 a accouché d’une souris.

Jusqu’à ce jour, l’initiative du FFKM entamé au CCI Ivato en décembre 2014- janvier 2015 a accouché d’une souris.

Réconciliation – Aimez-vous les uns les autres

Madagascar est le beau pays d’une belle légende appelée « Fihavanana » dont il ne reste plus grand-chose, sauf des paroles creuses. Et peut-être aussi son initiale que les quatre grandes Églises se sont évertuées à multiplier par quatre, pour lui donner une chance de survie : « Fieken-keloka, Fibebahana, Fahamarinana, Fihavanana », ce sont là les  jalons en quatre « F » du cheminement vers la réconciliation nationale, version FFKM. On les accueillit comme parole d’Évangile, mais c’était mal connaître la faune politicienne malgache: qui reconnaîtrait publiquement ses torts, et qui s’en repentirait tout aussi publiquement   Ce serait un pur « Famonoan-tena », un cinquième « F » malvenu en forme de couperet dont personne ne voudrait. Et tout le monde d’accuser le FFKM de se mêler de ce qui ne le regarde pas, alors que la réconciliation est une de ses raisons d’être, un passage obligé pour espérer approcher Dieu : « Si tu viens présenter ton offrande à l’autel, et que là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, et va d’abord faire la paix avec ton frère. Puis reviens, et présente ton offrande à Dieu » (Matthieu 5 : 23-24). Cela ne dédouane pas pour autant les hommes d’Église de leurs errements et de leurs échecs, puisqu’eux aussi, ou certains de leurs membres, ont, de toute évidence, été instrumentalisés. Le grand rendez-vous d’Ivato soi-disant pour la réconciliation nationale qu’ils ont monitoré n’a-t-il pas tourné au bénéfice d’une seule et unique personne   Une fois de plus, le pays, principal concerné, était oublié.
Et pourtant sous d’autres horizons, le processus a bien fonctionné. En Tunisie par exemple, lors des audiences publiques de l’Instance Vérité et Dignité, les victimes d’abus commis entre 1955 et 2013 ont pu s’exprimer librement. « Si mes tortionnaires m’écoutent et reconnaissent la véracité des faits que je décris, qu’ils viennent, qu’ils répondent à mes questions, et je leur pardonnerai ».

La Commission Vérité  et Réconciliation sud-africaine,  instituée en 1995 et dirigée  par Desmond Tutu, est la référence  en matière de réconciliation nationale.

La Commission Vérité
et Réconciliation sud-africaine,
instituée en 1995 et dirigée
par Desmond Tutu, est la référence
en matière de réconciliation nationale.

Cynisme
Ainsi parlait Saïd B., enseignant-chercheur, qui passa huit ans dans les geôles de Ben Ali. Les dépositions de Rached G., de Hamma H., de beaucoup d’autres, et surtout des mères qui ont perdu un fils lors du « Printemps » de 2011 étaient tout aussi émouvantes. Une épouse, pour sa part, a, pendant des années, apporté du linge propre à son mari en prison, sans savoir que celui-ci a depuis longtemps été battu à mort dans un commissariat. Comme cynisme il est difficile de faire mieux…
L’Instance Vérité et Dignité a jusqu’à la fin 2019 pour instruire les quelque 65 000 plaintes reçues. Avant les audiences publiques elle a déjà procédé à plus de 11 000 auditions privées, et n’a pas hésité à faire appel à des compétences particulières comme des avocats, des historiens, des sociologues, ou encore des psychologues. L’audition des présumés coupables est aussi programmée en toute transparence. Au Maroc, le roi Mohammed VI a, pour sa part, créé l’Instance Équité et Réconciliation peu après son avènement pour faire la lumière sur certaines zones d’ombre de l’ère de son père, pendant laquelle 20 000 victimes ont été identifiées. L’initiative était louable d’autant plus qu’elle étendait son champ d’action jusqu’aux crimes économiques, aux détournements, aux trafics d’influence. Mais l’instance dont le mandat s’est achevé en 2005 n’a pu aller au bout de ses intentions : le roi est mort, vive le roi…
Au Rwanda, des milliers de tribunaux communautaires ont été mis en place entre 2001 et 2005. Les suspects d’implication dans le génocide, mais qui ont exprimé leurs remords lors des séances publiques, ont pu voir leurs peines commuées en travaux d’intérêt général. Mais la référence en la matière  reste la Commission Vérité et Réconciliation sud-africaine, instituée en 1995 à l’accession de Nelson Mandela à la tête du pays, et dirigée par Desmond Tutu. Elle a pu accorder l’amnistie aux accusés pour une longue période remontant au massacre de Sharpeville de 1960, en échange de leur confession publique.
À Madagascar enfin, et pour ne pas changer les bonnes habitudes, certains suent de tous leurs pores pour faire de la réconciliation nationale une machination politique. Qui saura la dénaturer aura la potion magique permettant de devenir « fort comme un turc ». Et pas n’importe lequel…

BE6Rétro pêle-mêle

Quand les paysans, les opérateurs, et les universitaires se rencontrent, cela donne la Foire Fahazavana 2003 qui s’est tenue en juillet de cette année à Analavory. Cette manifestation qui coïncida avec l’électrification de cette ville… campagnarde a vu la participation de 26 fokontany. Une association de paysans dénommée « Tantsaha vonona », encadrée par des universitaires, a été la révélation de cette manifestation. La formule est apparemment gagnante, puisqu’elle permet aux paysans de bénéficier d’une recherche plus vaste de débouchés aussi bien sur le marché local qu’international grâce au net. L’utilisation des engrais est bien contrôlée pour éviter la détérioration du sol, elle est précédée d’une analyse des terrains et d’une étude des cultures adéquates. Last but not least, les universitaires inculquent aux paysans la volonté de ne plus attendre l’aide de l’État, et d’entreprendre le développement de leur région par leurs propres moyens.
La Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et de l’artisanat d’Antananarivo a également été partie prenante dans Fahazavana 2003, et a même signé une convention de partenariat avec la commune rurale d’Analavory qui abrite son antenne régionale pour l’Itasy.
Loin, très loin d’Analavory et de ses défis agricoles, Ampanihy est une petite bourgade égarée dans le Deep South, à mi-distance pratiquement de Toliara et de Tolagnaro. Dans presque tous les foyers, le meuble principal est un métier à tisser artisanal car ici on tisse depuis des générations. Car Ampanihy, c’est connu, est le berceau du tapis mohair. Mais le cheptel de chèvres s’amenuise à cause principalement du métissage. Le jour où il n’y aura plus de laine locale à Ampanihy, c’est toute une petite économie qui s’effondrera, entraînant avec elle des pans entiers de la culture de la région.
Mais paradoxalement ce risque de crise n’atteindra pas le mohair haut de gamme d’Ampanihy qui, lui, fait venir sa matière première d’Afrique du Sud. Avec ses 70 000 nœuds au mètre carré, il est, dit-on, un sérieux candidat au titre de tapis le plus confortable du monde, plus beau encore que celui de Turquie ou de Colombie.

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP

Modélisme – Le Traxxas Slash 4×4, le coup de cœur du weekend

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Parmi les nombreux modèles réduits radiocommandés aperçus à Ankaditapaka, samedi dernier, le Traxxas Slash 4×4 a retenu notre attention. Aussi performante que polyvalente, cette machine est incroyable.

Les modèles réduits, il y en avait une vingtaine, samedi dernier lors de la rencontre initiée par Gasy RC au nouveau skatepark d’Ankaditapaka. Notre attention s’est arrêtée sur un superbe Traxxas Slash 4×4 à l’échelle 1/10. Il s’agit d’un pick-up poussé par un moteur électrique, monté avec des suspensions et un différentiel réglables ainsi que des pneus terre. Il bénéficie également des systèmes TSM et OBA.
Tout en facettes et très agressif, le design renvoie l’image d’une machine taillée pour la compétition. Les barres de protection à l’avant et à l’arrière accentuent cette agressivité. Le choix de ce modèle a été mûrement réfléchi, nous explique son propriétaire, Lan Andrian, photographe de renom de chez Zen.photography.
« Je cherchais un loisir qui me permettrait de m’évader du milieu professionnel. J’ai choisi le Traxxas Slash 4×4 short course pour sa polyvalence. Il peut atteindre des vitesses élevées mais peut également faire de l’offroad. La fourchette d’utilisation va du racing jusqu’au bashing en passant par le crawling », précise-t-il.
Le Slash 4×4 est livré avec un puissant moteur électrique, permettant d’atteindre des vitesses littéralement vertigineuses. Il dispose de trois modes de conduite. En mode Sport, les quatre roues délivrent 100% de leur puissance et le freinage est optimisé. Il en est de même pour le mode Course, sauf qu’il n’y a plus de marche arrière. Et en mode Entrainement, seulement 50% de la puissance sont disponibles.
Ce modèle Traxxas Slash 4×4 bénéficie de la gestion de stabilité TSM. Ce système permet de profiter totalement de son potentiel, d’atteindre la pleine accélération en ligne droite sur surface glissante sans zigzaguer, dériver ou perdre le contrôle. Il améliore le freinage et fonctionne comme une sorte de direction assistée corrigeant automatiquement la trajectoire en courbe. Très pratique quand on sait à quelle vitesse le véhicule peut rouler.

La marque Traxxas s'est démarquée en reproduisant le Hummer de Robby Gordon.

La marque Traxxas s’est démarquée en reproduisant le Hummer de Robby Gordon.

On board audio
« Samedi, c’était ma toute première sortie. La prise en main a été très facile et je m’y suis habitué rapidement. Le système TSM facilite grandement la conduite. Le moment qui m’a le plus marqué, c’est quand j’ai roulé dans le bassin destiné aux skaters. Le Slash a réalisé une superbe figure en s’élevant très haut dans les airs. Sur la piste en terre, je me suis aussi très bien amusé en driftant à volonté. C’était vraiment super », rajoute Lan Andrian.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que des étoiles brillaient dans ses yeux, samedi. Comme quoi se retrouver aux commandes d’un radiocommandé procure un plaisir incomparable.
S’il fallait énumérer un par un les atouts de ce Slash 4×4, des pages ne suffiraient pas. Mais l’une des principales options qui nous a également plu est l’« On board audio ou OBA». Il s’agit d’un module audio embarqué, qui émet des sons ultra réalistes. Les bruits varient selon la vitesse et la position de l’accélérateur de la machine. À titre d’illustration, on peut entendre le démarrage du moteur ou encore les passages des rapports à l’accélération ou à la décélération.
Précédemment, on a évoqué la polyvalence du Slash 4×4 qui peut s’attaquer à n’importe quelles conditions. Il peut également rouler en condition humide, dans des flaques d’eau, dans de l’herbe mouillée ou encore dans la neige. Et ce, grâce à des fonctions imperméables qui
protègent ses composantes électroniques. Bien évidemment, un entretien minutieux s’impose après utilisation en bien nettoyant et lubrifiant les parties mécaniques.
Des changements de réglages s’imposent selon le type de terrain sur lequel doit évoluer le modèle réduit. Il est notamment possible de régler l’angle de carrossage des roues. Sans oublier la souplesse et le débattement des suspensions ainsi que la hauteur de caisse. À côté, il est également possible de régler l’embrayage « slipper » ainsi que le différentiel. Tous ces réglages œuvrent vers un même but, à savoir réaliser les meilleures performances tout en procurant le maximum de plaisir de conduite.

Le nouveau transmetteur TQi

Le Slash 4×4 se contrôle via un nouveau transmetteur TQi. Il est muni des commandes habituelles, soit un mini-volant ainsi qu’un levier d’accélération. Il est possible de régler la course de ce levier, par exemple 50/50 pour une course égale de l’accélérateur et la marche-arrière, ou encore 70/30 soit 70% pour l’accélérateur et 30% pour la marche-arrière. On y retrouve également d’autres boutons supplémentaires, notamment pour le changement des modes de conduite, ou pour activer/désactiver le système de gestion de stabilité TSM.

Le Traxxas Slash 4x4 est doté d’un moteur électrique.

Le Traxxas Slash 4×4 est doté d’un moteur électrique.

Les moteurs électriques plus faciles d’utilisation

Un modèle réduit est équipé soit d’un moteur électrique, soit d’un moteur thermique. Ce dernier dispose d’un cylindre et il est alimenté par carburant, comme une voiture réelle. Cependant, il est quelque peu difficile de trouver ce fameux carburant. Logiquement, il peut coûter une somme assez conséquente. Par contre, le moteur électrique ne nécessite que très peu d’entretien. Il suffit de recharger la batterie avant chaque sortie et tout est nickel.

Musique – Erick Manana, quarante 40 ans de musique et de camaraderie

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Une illustre personnalité du folklore musical malgache, Erick Rafilipomanana, dit Erick Manana, célèbre, cette année, quatre décennies de « Ba-gasy ». Une belle carrière sur la scène internationale, et à l’honneur dans le cadre d’une téléréalité inédite sur la RTA.

Un auteur, compositeur et guitariste de renom, tout aussi adulé, pour son talent et sa musique, aussi bien à Madagascar qu’à l’étranger, notamment en Europe. Erick Manana est l’un des artistes les plus populaires et appréciés par les mélomanes de la Grande île, notamment grâce à ses mélodies acoustiques et folkloriques.
Apprécié au sein de la diaspora malgache à travers le monde entier, il apparaît comme une véritable étoile à Madagascar, où son talent a transcendé toute une génération de fans de folk-songs et de chansons à textes, depuis quatre décennies maintenant. Plusieurs milliers de spectateurs de tous âges et de tous horizons prennent plaisir à fredonner ses chansons avec le même enthousiasme et la même passion qu’il retranscrit à travers sa musique.
S’affirmant comme un artiste légendaire de la Grande île, Erick Manana émerveille le public à chaque concert, depuis quarante ans maintenant, grâce à la richesse de son patrimoine musical. Des décennies de passion et de créativité de la part de l’artiste, tout cela se perpétue continuellement et sera particulièrement mis en valeur à travers l’émission « Feo tokana, gitara iray » sur la chaîne télévisée RTA, à partir de la semaine prochaine.

Erick Manana et Jenny Fuhr, un duo de cœur  et de passion.

Erick Manana et Jenny Fuhr, un duo de cœuret de passion.

Un poète des temps modernes

En quatre décennies, Erick Manana a définitivement su affirmer sa patte sur la scène culturelle artistique. À travers ses textes poétiques, Erick Manana retranscrit toutes les richesses et les couleurs de la langue malgache. Il se sert de ces images et traditions du passé pour les transposer dans le contexte actuel, en s’interrogeant sur l’ingéniosité, la capacité à supporter la souffrance, les petites victoires et déceptions dans la vie quotidienne à Madagascar, qui est une lutte permanente. Il chante les conflits générationnels, les rêves et le mal du pays des émigrés malgaches. Les invalides de guerre, les chauffeurs de taxi et les amoureux sont les héros de sa grande poésie populaire.

Guitariste, compositeur et chanteur d'exception, Erick Manana a marqué la scène musicale malgache de son empreinte.

Guitariste, compositeur et chanteur d’exception, Erick Manana a marqué la scène musicale malgache de son empreinte.

Fier d’être Malgache

Musicalement parlant, Erick Manana s’appuie sur sa jeunesse à Antananarivo, et ce qui l’a influencé durant son enfance. Les airs mélancoliques et touchants que l’on pouvait entendre dans les rues et les bars des Hauts-plateaux à l’époque, et les sons délicats de la cithare tubulaire en bambou, la « valiha », symbole de l’orchestre de la cour royale dans les siècles passés. Ces expériences ne l’ont jamais quitté lorsqu’il est parti pour l’Europe. Adepte de la franche camaraderie, Erick Manana a, entre autres, fait ses premières armes au sein du groupe « Lôlô sy ny tariny », avant d’entamer une carrière solo durant laquelle il s’est fait remarquer pour ses reprises des compositions du fameux Razilinah. Fortement inspirées par le genre « Hira Gasy », ses compositions resplendissent tout autant de vivacité que de joie de vivre et sont tout aussi éducatives, propres à la culture des Hauts-plateaux centraux de Madagascar. Mêlant les sons puissants de l’accordéon, des violons et des cuivres à des harmonies vocales incomparables, les chansons d’Erick Manana illustrent avec brio le folklore malgache.

Texte : Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos : fournies

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Le touriste hébergé chez l’habitant, avec des infrastructures conformes aux habitudes européennes : c’est la formule préconisée par Andria Raharinosy. Dans la plupart des cas, c’est la langue qui s’impose à l’écrivain. Enfin Tom Andriamanoro fait mention de l’hypocrisie autour des mariages mixtes en Afrique du Sud.

Le « bateau-brousse » permet de circuler sur le canal  des Pangalanes.

Le « bateau-brousse » permet de circuler sur le canaldes Pangalanes.

Développement – Démarche citoyenne et tourisme durable

Ce natif de Mananjary, qui y a passé toutes ses jeunes années, a les Pangalanes dans la peau. Il se rappellera toujours « qu’en ce temps-là », cette ville était une véritable destination touristique avec son Syndicat d’Initiative, son Club Nautique, dont les régates étaient courues, même par les voiliers de l’Armée française basés sur le plan d’eau d’Ambohibao. Le 15 août, l’Assomption, à Mananjary était une vraie fiesta, autant, sinon plus que Pâques à Antsirabe ! Tout cela pour dire que le tourisme, Andria Raharinosy est tombé dedans à la naissance, et on ne s’étonnera guère qu’il soit devenu consultant international en développement touristique, expert auprès de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), enseignant en tourisme à Paris I-Sorbonne et à l’Université de Grenoble, et fondateur de l’agence Holidays Madagascar qui vient de passer le cap de ses vingt ans…

Paysage de carte postale pour touriste au bord du canal  des Pangalane.

Paysage de carte postale pour touriste au bord du canaldes Pangalane.

L’idylle avec le tourisme malgache commença pour lui dans les années 90, alors qu’il était « missionné » par l’OMT auprès de la Direction du tourisme malgache. L’occasion de se persuader qu’il y avait beaucoup d’initiatives à prendre pour que Madagascar soit valorisé en tant que destination. Pour lui, ce sera le tourisme chez l’habitant, « le plus pertinent à l’époque, puisque les infrastructures existaient déjà », pour peu qu’elles répondent aux habitudes européennes : chambre propre et salle d’eau chaude. Le concept ne s’assimilait donc ni au tourisme rural d’Ambohimahamasina, ni aux chambres d’hôtes. « On sélectionnait des familles d’accueil qui disposaient de ce standing sans pour autant vivre du tourisme, et qui avaient le bagage culturel nécessaire ». Pour éviter les zones d’ombre, une centrale d’achat était mise en place pour organiser le séjour, et était un passage obligé avant que le visiteur ait accès à sa famille d’accueil. Cette formule pionnière qui a beaucoup été plagiée n’a, en fait, pas été maintenue longtemps, et a plutôt servi d’argument de vente en faveur de la destination.

Andria Raharinosy a créé le concept de « tourisme chez l’habitant ».

Andria Raharinosy a créé le concept de « tourisme chez l’habitant ».

Concept à trois
Aujourd’hui, le temps et le ton sont à l’esprit du tourisme durable, les Nations unies ayant même décrété cette année 2017 « Année internationale du tourisme durable pour le développement ». Le problème auquel il faut faire face est en effet que le tourisme est un dévoreur d’espace, et que si on ne fait pas attention, le risque de tout détruire est bien réel. Le concept repose sur un trépied : un, la préservation du patrimoine naturel ; deux, la motivation et les intérêts des populations locales ; trois, l’aspect économique, générateur de profit, de l’activité touristique. La bonne alchimie est à trouver et à entretenir entre ces trois éléments indissociables, sous peine de tomber dans le
« tourisme de cueillette » à l’instar d’un (mauvais) exploitant de litchi qui ne s’occupe ni de ses plants, ni d’un quelconque… plan pour maintenir la qualité et la pérennité de la filière. Je cueille et je me tire, aux antipodes d’une  vraie démarche citoyenne…
En vertu de ce qu’on appelle « externalité positive » en économie, opérateurs et gestionnaires de destination sont tenus de s’appuyer sur cette dernière, contrairement à un Club Méd par exemple, dont le seul nom peut suffire pour vendre. S’ouvrir, travailler avec les autres, ne pas s’occuper uniquement de « son » chiffre sont un « must » vital aussi bien pour le pays que pour son tourisme. Le développement touristique doit intégrer d’autres aspects,
notamment humains et sociétaux, et ne pas se jauger sur le seul nombre des arrivées. Le slogan de cette Année Mondiale est d’ailleurs « I am like you » illustré de la photo d’une paysanne. Question de mettre tout le monde sur le même pied d’égalité, en quelque sorte. Même les plus grands économistes dépassent aujourd’hui le seul Produit intérieur brut (PIB) pour aller vers l’Indice de développement humain (IDH).
Le mot de la fin   « On a intérêt à avancer un peu plus vite et de façon plus structurée. Madagascar est un pays béni des dieux, mais il n’est pas le seul, et on n’en est pas toujours conscient ».

Eugène TerreBlanche, un des irréductibles partisans  de l’apartheid en Afrique du Sud.

Eugène TerreBlanche, un des irréductibles partisans
de l’apartheid en Afrique du Sud.

Histoire – L’apartheid côté basse-cour

Les théoriciens de l’apartheid, grands lecteurs de la Bible, ont toujours soutenu que la race noire, maudite par le père Noé, était destinée à être l’esclave de la race blanche. Ces messieurs roses et barbus, descendants de paysans néerlandais et de huguenots français ont érigé cette idée fumeuse en dogme indiscutable, fourrant dans le sac des Bantous, les Xhosas, les Zoulous, et autres Hottentots. Le dogme a été déclaré concept dépassé en 1985, et officiellement abrogé en 1991. Il a cependant fallu des circonstances dramatiques encore présentes dans certaines mémoires pour que la « Nation arc-en-ciel » puisse naître, en dépit d’irréductibles tels que De Villiers, Eugène TerreBlanche et autres Botha, dont certains préférèrent émigrer sous d’autres cieux, probablement dans l’espoir d’y côtoyer des sociétés inodores, incolores, et insipides comme l’eau de pluie.
Dans les faits, rien n’avait pu empêcher les métis issus de Blancs et de Noirs d’abonder et même de constituer tout un électorat, malgré certaines restrictions en matière de droits. Le développement séparé a en effet oublié de tenir compte du démon de midi : interdits sur le territoire de la république, les contacts épidermiques entre peaux blanches et peaux noires se pratiquaient dans un endroit accessible, sans passeport ni visa. Entre Mbabane et Manzini au Swaziland, une vallée dite « du bonheur » n’avait d’autre activité que l’industrie hôtelière et les casinos, et aucune autre clientèle que des couples mixtes d’hommes blancs d’un âge certain accompagnés de jeunes dames noires séjournant du vendredi soir au dimanche après-midi pour éviter les pénalités prévues par la Loi sur l’immoralité de 1957.
Ces arrangements qui font partie de l’Histoire sont pudiquement passés sous silence puisque les mariages mixtes, autrefois interdits, sous peine de prison, pour le partenaire couleur café et d’une amende pour celui couleur vanille-fraise, sont désormais autorisés. Malgré tout, quelques réticences résiduelles font de la résistance, si c’est l’homme qui est Noir. Des personnes à la couleur intermédiaire occupent aujourd’hui les devants de la scène, non plus à titre symbolique mais à cause de leur valeur réelle. Très souvent, après les cycles d’enseignement au pays, ils poursuivent leurs études à l’étranger, y acquérant des bagages dont leurs compatriotes non Blancs ne peuvent que rêver. Une libéralisation réelle a officiellement remplacé l’apartheid, donnant un coup de vieux aux « protest songs » de Johnny Clegg qui ne frayait qu’avec les Zoulous. Mais sa musique qui a marqué tout un pan de l’Histoire est toujours recherchée. Probablement en raison des voix de basse profonde de ses partenaires noirs, devenues à jamais indissociables de la variété sud-africaine.

BE4Écriture et culture – Prête-moi ta plume

L’écrivain et sa langue. A l’occasion du Salon du Livre de Paris de 1985, la revue la Quinzaine littéraire avait adressé un questionnaire à un panel d’hommes de lettres pouvant représenter l’ensemble de la littérature francophone. Une des questions portait sur l’utilisation du français : un choix naturel ou au contraire une voie imposée par des raisons institutionnelles, d’enseignement, ou de pression sociale   Pour beaucoup d’interrogés, c’est la langue qui s’impose à l’écrivain, et non l’écrivain qui choisit arbitrairement sa langue d’écriture.
Le Haïtien Jean-Claude Charles joue la carte de la sincérité : «La langue française m’a choisi et j’en suis très content. Je veux la garder, je veux pouvoir la tromper itou. Je veux pouvoir mélanger en elle ma raison et ma folie, mon présent difficile et ma mémoire… Je veux par-dessus ses épaules faire des clins d’œil assassins à d’autres langues, lui dire que je n’aime qu’elle parce que c’est vrai, la tromper avec d’autres parce que çà fait partie de ma vérité ». Le concept d’« étrangeté » est, pour le Suisse Yves Laplace, au centre même de l’écriture, ce à quoi adhère la Tunisienne Hélè Béji, quand elle affirme : « Rien n’est plus étranger à soi que soi-même. Quel rôle joue la langue, toute langue, dans cette étrangeté   Elle est la découverte subtile de ce malentendu, elle le notifie, mais ne l’élucide pas. C’est pourquoi il n’est de question plus inepte, plus vide, que de s’interroger sur l’authenticité ou l’appartenance de la langue que nous utilisons ». Et à tous ceux pour qui utiliser la langue française est un drame, le Belge Jean-Pierre Verheppen a ce conseil : « Qu’à cela ne tienne. Vivez-la life, comme un psychodrame en direct, joyeux et douloureux ». Le Marocain Tahar Ben Jelloun préfère quant à lui clore un débat qui ne mène à rien : « Je ne vais pas passer ma vie à m’expliquer, encore moins à justifier pourquoi j’écris en français. J’emprunte cette phrase à Henri James : Nous travaillons dans les ténèbres, nous faisons ce que nous pouvons, nous donnons ce que nous avons. Notre doute est notre passion, et notre passion notre tâche. Le reste est folie de l’art ».

La culture avait une place privilégiée pour Gisèle Rabesahala quand elle était ministre de la Culture.

La culture avait une place privilégiée pour Gisèle Rabesahala quand elle était ministre de la Culture.

Déclin
De l’écriture, quelle que soit la langue, à la culture, il n’y a qu’un pont, que les ministres de la Culture ont rarement eu la capacité de franchir dans un sens comme dans l’autre, exception faite peut-être de Gisèle Rabesahala à Madagascar, et bien sûr d’André Malraux en France. Ce dernier avait été nommé ministre d’État, numéro deux du gouvernement par De Gaulle, mais l’égard ainsi attribué à la culture n’a pas résisté à l’usure du temps. Sarkozy, par exemple, « se foutait » royalement de la culture, sa chose c’était l’argent et l’économie. La gauche hollandienne n’a pas fait mieux puisque, jamais dans son discours, la culture n’a fait l’objet de la moindre réflexion. Plus personne ne pense comme Mitterrand jadis, que l’homme ne se nourrit pas seulement de ses richesses, mais aussi de ses rêves.
Le déclin de la culture, une évidence à Madagascar, est-il imputable à la révolution numérique   Pour Jérôme Clément, directeur général de la fondation Alliance française depuis 2014, le numérique c’est un peu la langue d’Ésope, la pire et la meilleure des choses selon l’usage qu’on en fait. « L’essentiel reste le contenu, pas les tuyaux ». Malheureusement, un rouleau compresseur est en train de tout mettre à ses normes, et les politiques, « dont le niveau culturel moyen a considérablement baissé », ne comprennent pas le danger ou ne veulent pas le comprendre. « C’est inouï de penser que les politiques sont devenus des comptables », se désole Jérôme Clément. Ce à quoi on serait tenté d’ajouter que certains l’étaient déjà avant de devenir des politiques, et ne peuvent plus que continuer à l’être. Des machines capables uniquement « de vérifier qu’on est au-dessus ou au-dessous des 3% », regrette avec une certaine ironie celui qui fut également directeur du Centre national du Cinéma et de la chaîne Arte…

BE6Rétro pêle-mêle

Pour Madagascar National Parks, tous les records de fréquentation sont battus en 2011. Si 2008 a déjà été une assez bonne année avec 135 000 entrées, ce chiffre est monté à 159 000  cette année-là. L’Isalo en bordure de la Nationale 7 caracole toujours en tête avec 32 000 visiteurs. En plus de ses paysages ruiniformes, il offre l’opportunité de randonnées de différents niveaux de difficulté et durée. L’Isalo est suivi par Andasibe Mantadia avec 26 000 visiteurs, le pôle d’intérêt y étant la Réserve spéciale d’Analamazoatra et ses indri-indri. Ranomafana pointe à la troisième place avec ses 21 000 touristes « verts ». En plus de bénéficier d’une bonne infrastructure d’hébergement, il est le mieux équipé pour la découverte de la biodiversité de la forêt humide de l’Est. Ranomafana est à égalité avec l’Aire protégée marine et côtière de Nosy Tanikely à quelques encablures de Nosy Be. Madagascar National Parks y a mis en place un système de cogestion des fonds sous-marins. Trois Parcs dépassent les 10 000 entrées, à savoir la Montagne d’Ambre (15 000), l’Ankarana (14 000), et les Tsingy de Bemaraha qui, avec leurs 10 000 visiteurs, sont en progression de 16% par rapport à 2008. Ankarafanfsika, Cap Masoala, Tsimanampetsotse, et Marojejy se situent dans la tranche des 1 000 à 5 000, alors que, malgré leur intérêt, Cap Sainte-Marie (400) et la biosphère de Mananara Nord (180) souffrent de leur difficulté d’accès.

Energie – Utiliser un éclairage efficace et éviter le gaspillage

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Utiliser des lampes à basse consommation d’énergie, comme les lampes fluo compactes (LFC) ou les lampes à diodes électroluminescentes (LED), permet de réduire la facture d’électricité au niveau du consommateur, évite de gaspiller l’électricité déjà insuffisante distribuée par la Jirama, et participe aux efforts d’atténuation du changement climatique.

xLes besoins en énergie électrique ne cessent de croître, la fourniture d’électricité est insuffisante et les coûts sont élevés, le pouvoir d’achat des consommateurs s’amenuise, et le changement climatique, en grande partie dû au recours aux produits pétroliers et ses dérivés, impacte de plus en plus le développement socioéconomique. Il s’avère ainsi vital de produire et d’utiliser de manière intelligente l’électricité pour éviter le gaspillage et réduire la pollution. Adopter l’efficacité énergétique est urgent dans une situation de crise énergétique, tout en ayant des effets positifs durables sur le développement.
Maîtriser l’utilisation de l’électricité fait partie des mesures d’efficacité énergétique incontournables si l’on vise l’accès à l’énergie durable pour tous. Selon Enlighten, une initiative du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’éclairage représente environ 15% de la consommation mondiale d’électricité et contribue pour 5% à des émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique. Et s’il est difficile de se passer de la lumière d’une lampe électrique qui est la plus importante utilisation d’électricité chez les ménages à faibles revenus, il est possible d’être économe dans l’usage de cet éclairage artificiel, tout en préservant un confort acceptable.
L’État a récemment adopté la Nouvelle politique de l’énergie (NPE) pour Madagascar, qui fixe des objectifs ambitieux pour 2030. L’efficacité énergétique figure parmi les orientations-clés de cette politique qui vise, notamment, « … l’adoption de mesures abordables en matière d’efficacité électrique et thermique par 60% des ménages, des industries, et des commerces, à l’horizon 2030. »
Au niveau mondial, une transition vers les solutions d’éclairage efficace permettrait d’économiser plus de 140 milliards de dollars et de réduire les émissions de CO2 de 580 millions de tonnes par an. L’Agence internationale de l’énergie, quant à elle, recommande un bannissement des lampes inefficientes dès que cela est techniquement possible et économiquement viable, en encourageant l’utilisation de la lumière naturelle et en mettant en place des normes minimales de performance énergétique sur les lampes destinées à l’éclairage, associées à une réglementation. De nombreux pays ont agi et pris des mesures dans ce sens.

Les lampes à basse consommation donnent  un meilleur éclairage et permettent une économie d’énergie électrique.

Les lampes à basse consommation donnent un meilleur éclairage et permettent une économie d’énergie électrique.

Remplacer les lampes
Les pays ayant adopté des mesures en faveur de l’éclairage efficace ont mis en place une politique qui proscrit les lampes à incandescence pour l’éclairage général, car elles sont très énergivores donc inefficaces, en interdisant leur vente, leur importation et leur fabrication lorsqu’ils ont la capacité d’en produire. Ce qui n’est pas le cas à Madagascar. Jusqu’en fin 2016, la Grande île figure parmi les pays qui n’ont pas encore mis en œuvre des normes de performance minimale et des mesures règlementaires pour la promotion des solutions d’éclairage efficace qui permettraient la transition vers l’éclairage efficace.
Proscrire les lampes à incandescence est pourtant une politique facile à communiquer et à comprendre. Elle encourage les acteurs à adopter d’autres alternatives et à en développer de nouvelles. Elle agit comme un signal clair aux fournisseurs, aux importateurs, aux revendeurs et aux usagers finaux, en ce qui concerne les niveaux d’efficacité des lampes et leurs caractéristiques essentielles, qui sont décrites par des normes consensuelles, appuyées par une réglementation.
Dans les pays où ces lampes sont proscrites, des systèmes de surveillance et de contrôle pour garantir la qualité des lampes offertes sur le marché, ont été mis en place. Les contrevenants sont pénalisés afin d’éviter le mécontentement ou le retour à l’usage des lampes à incandescence interdites. Les sanctions qui assurent cette interdiction, peuvent aller jusqu’à la destruction immédiate et le rejet des lampes concernées.

COURBE 1
À Madagascar, chaque ménage achète en moyenne deux à trois lampes par an (trois dans les grandes villes), et l’éclairage représente 10 à 20% de la facture d’électricité à payer. 50% du nombre total de lampes installées par les ménages sont des lampes à incandescence. Or, celles-ci sont très gourmandes en énergie électrique car elles transforment 95% de l’énergie qu’elles consomment en chaleur, et seulement 5% en lumière. Par ailleurs, elles ont une durée de vie faible par rapport aux lampes à basse consommation.
Ainsi, la prédominance de l’utilisation des lampes à incandescence entraîne un gaspillage d’énergie qui grève le budget des ménages d’une part, et contribue aux problèmes d’insuffisance de fourniture d’électricité à Madagascar, d’autre part.
Diminuer cette consommation est une affaire de comportement : éteindre en quittant une pièce, valoriser la lumière du jour, déplacer une lampe de pièce en pièce, dépoussiérer la lampe pour ne pas diminuer sa luminosité,… mais c’est aussi une affaire d’équipement. Il est préférable de remplacer la lampe à incandescence par une lampe à basse consommation ou lampe économique (fluo compacte ou lampe à diodes électroluminescentes). À l’achat, les lampes à basse consommation de bonne qualité coûtent plus chères que celles à incandescence mais consomment moins d’énergie électrique et durent plus longtemps, pour la même quantité de lumière émise (« flux lumineux » exprimé en lumen).

Mesure-Clé

À l’instar de nombreux pays dans le monde qui ont mis en place des mesures favorisant l’éclairage efficace, l’établissement et l’application d’une norme de performance énergétique et de fonctionnalité minimale sur les lampes pour l’éclairage général, ainsi que d’une règlementation interdisant l’importation et la vente des lampes ne respectant pas cette norme (donc incluant les lampes à incandescence), assureront la transition de Madagascar vers l’éclairage efficace.
Il s’agit non seulement de la concrétisation d’une des mesures-clés de la NPE mais cela ouvre également la voie pour l’application de mesures règlementaires d’efficacité énergétique pour d’autres types d’appareils électriques.
Afin de permettre une mise en application effective de la règlementation promouvant l’éclairage efficace, des mesures d’accompagnement doivent être anticipées et menées pendant et après sa mise en place.
Même si le prix des lampes économiques de bonne qualité a connu une baisse notable et que l’utilisation de lampes de bonne qualité constitue un investissement rentable, le principal frein pour les ménages demeure le coût d’acquisition initial des lampes. En effet, les lampes à incandescence ne coûtent que 500 ariary l’unité et les lampes économiques dont la qualité n’est pas certifiée peuvent s’acquérir à partir de 1 500 ariary.

Dans le cadre d’un partenariat entre WWF, Jirama, Fondation Telma et le Ministère en charge  de l'Énergie, de novembre 2013 à décembre 2014, 518 000 LFC de bonne qualité de 760 Lumens  ont été vendues à Antananarivo.

Dans le cadre d’un partenariat entre WWF, Jirama, Fondation Telma et le Ministère en charge
de l’Énergie, de novembre 2013 à décembre 2014, 518 000 LFC de bonne qualité de 760 Lumens
ont été vendues à Antananarivo.

L’utilisation de ces lampes économiques de qualité non certifiée et leur prédominance sur le marché peut entraîner une mauvaise perception des lampes à basse consommation et l’hésitation de certains utilisateurs à franchir le pas. La mise en place de normes et l’interdiction d’importation des lampes économiques non conformes à la norme constituent une étape importante dans l’amélioration de la qualité des lampes qui entrent sur le marché, mais il est également nécessaire de prendre des mesures pour que les interdictions soient effectives et notamment assurer la surveillance du marché.
Par ailleurs, il s’avère nécessaire de mettre en place des mécanismes pour diminuer le prix d’acquisition initial des lampes économiques de bonne qualité. Il faudra également s’assurer que les produits sont disponibles sur le marché. Des mesures doivent donc être prises pour que les vendeurs puissent proposer les lampes de bonne qualité en quantité suffisante et à un prix accessible pour les ménages.
Un des aspects les plus important pour que l’adoption des lampes économiques soit effective est la disposition des utilisateurs à acheter des lampes efficaces et leur capacité à faire les bons choix. Même si les lampes économiques de bonne qualité existent déjà sur le marché, le changement des habitudes des utilisateurs demande des efforts particuliers.
Par ailleurs, il est utile d’anticiper les soucis éventuels des importateurs, des vendeurs et des utilisateurs. Une communication devra être mise en œuvre afin d’informer les acteurs et d’éduquer les utilisateurs sur les solutions d’éclairage efficace de bonne qualité et pour faciliter le changement de comportement.
Les lampes fluo compactes contiennent une petite quantité de mercure. À l’heure actuelle, ces lampes sont soit jetées, soit mélangées avec les ordures ménagères. Aussi, le risque environnemental associé à l’adoption massive de LFC doit être géré. Un système de collecte et de traitement des LFC en fin de vie est nécessaire.

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Ce qu’il faut savoir

Les lampes à basse consommation relèvent d’une technologie récente qui n’est apparue que 100 ans après l’utilisation des lampes à incandescence. Elles ont été développées spécifiquement pour remplacer les lampes à incandescence.
Le but d’un système d’éclairage efficace est d’offrir un environnement visuel adapté et d’assurer une bonne performance énergétique. Un système d’éclairage est donc caractérisé, entre autres, par son flux lumineux, son efficacité énergétique, sa température de couleur, son rendu des couleurs, sa durée de vie moyenne.
Le choix d’une lampe ne doit plus être basé sur sa puissance exprimée en Watt mais sur son efficacité énergétique en Lumen/Watt, compte tenu de l’évolution de la technologie. Il est important pour l’usager final d’être informé au minimum, sur sa durée de vie (1 000 heures pour la lampe à incandescence), sa température de couleur (2 700°K pour la lampe à incandescence) et son indice de rendu couleur (100 pour la lampe à incandescence et au minimum 80 pour les lampes à basse consommation), pour pouvoir comparer les lampes entre-elles et en fonction de leurs besoins.
Les technologies nouvelles dont les lampes fluo compactes (LFC) et les lampes à diodes électroluminescentes (LED) évoluent rapidement et consomment 4 à 5 fois moins pour le même flux lumineux délivré et dure 10 à 50 fois, par rapport aux lampes à incandescence. Leur prix est cependant plus cher que celui des lampes à incandescence mais continue de baisser, en relation avec les améliorations technologiques. Les LED constituent l’éclairage d’avenir et en fin de vie, les lampes fluo compactes sont à gérer malgré que la quantité de mercure qu’elles contiennent soit infime.

Page réalisée en collaboration avec le GRE.
Contact : leonie.ranarison@giz.de
Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE
Photos : Archives de l’Express de Madagascar – GRE


Internet – Des opportunités de connectivités internationales s’ouvrent

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Madagascar aura intérêt à raccorder certaines villes à des réseaux à fibre optique sous-marins. Cette mesure lui permettra de bénéficier, en continu, d’une connexion internet performante.

La perturbation de la connexion internet, après l’endommagement du câble optique sous-marin au large du Toliara, le 25 janvier, relance le débat sur la sécurisation de la connectivité internationale à Madagascar. Alors que de nombreux réseaux optiques sous-marins rôdent sur les côtes malgaches, la Grande île ne dispose, pour le moment, que de deux sorties internationales, au niveau de Toliara avec un raccordement au réseau Eassy et un point d’atterrissement du câble optique Lion au niveau de Toamasina.
Les entreprises télécom malgaches avaient envisagé de raccorder certaines villes à des câbles optiques internationaux. À travers le projet Fly Lion 3, Telma et Madagascar espéraient mettre en place une solution de backup de la connectivité internationale avec un point de raccordement au niveau de Mahajanga. Ce projet était prévu démarrer fin 2013, mais il ne s’est pas encore concrétisé. « Fly Lion 3 est la réunion de deux projets, à savoir Fly initié par Telma et Lion 3 de Orange. Le câble devait relier Madagascar, la Grande Comore et Mayotte », explique un spécialiste du marché télécom.
« Il est devenu évident qu’il y a un intérêt économique à s’allier. Il y aura un partage d’investissements. Mais vous comprendrez que plus on est nombreux, plus il est difficile de se mettre d’accord. Il y a un certain nombre d’acteurs à mettre d’accord, alors qu’ils sont installés aussi bien à Madagascar qu’aux Comores, à Mayotte et à Maurice. Tout cela prend du temps parce qu’il faut se partager le montant du coût des investissements et du coût des exploitations. Ce projet, c’est 400 km de câbles sous-marins pour 20 millions euros d’investissement. Mais je suis confiant parce qu’il y a un réel intérêt pour l’ensemble de la région. Quand la décision sera prise, il faudra huit à douze mois pour le mettre en œuvre. Cela ne se fera peut-être pas début 2015, mais j’espère aboutir vers fin 2015-début 2016 », avait expliqué Michel Barré, lorsqu’il était directeur général d’Orange Madagascar, dans une émission Salangalanga d’octobre 2014 sur la RTA.
En effet, derrière ce projet, se forme un consortium d’opérateurs télécom de l’océan Indien constitué de Comores Telecom, Telma, Orange, Emtel et la Société réunionnaise de radiotéléphonie.
L’existence des infrastructures aux normes internationales rassure les investisseurs et donneurs d’ordre dans le secteur des services informatiques et des activités de centres d’appel. Depuis le déploiement du backbone national, un réseau à fibre optique reliant plusieurs villes malgaches, et le raccordement de Madagascar à ces réseaux à fibre optique sous-marin, les investissements ne cessent de s’accroître. De plus en plus d’entreprises ont fait confiance à la destination Madagascar. Les statistiques fournies par l’Economic development board of Madagascar (EDBM), expliquent que quatre vingt cinq centres d’appels ont choisi de s’installer à Madagascar entre 2015 et 2016. Si en 2014, six entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont été créées, à l’heure actuelle, quarante sept entreprises de ce secteur ont été enregistrées l’année passée.

Les différents réseaux de câble optique sous-marin en Afrique.

Les différents réseaux de câble optique sous-marin en Afrique.

 

Backup
Avec des clients très exigeants, ces entreprises réclament une connexion internet très performante. La dégradation de la connexion internet n’arrangerait pas la situation, d’autant que la Grande île se fait déjà un nom dans ce secteur. L’existence des solutions de backup est le plus court chemin pour pallier d’éventuelles coupures de liaison internationale.
«Telma fera tout pour qu’il ne manque plus jamais de connexion internet à Madagascar. Dans ce sens, nous allons investir dans deux projets de câbles optiques sous-marins, Fly Lion 3 et Metiss, avec d’autres opérateurs internationaux pour sécuriser la connectivité internationale, de la Grande île», déclare, lundi, Patrick Pisal Hamida, administrateur directeur général de la société au cours d’une conférence de presse.
La société est très active ces derniers temps, dans un projet de câble optique sous-marin. Blueline et Telma investissent dans le projet MElting poT Indianoceanic Submarine System (Metiss), un réseau long de 3 500 km environ devrait relier La Réunion, Maurice, Madagascar à l’Afrique du Sud. Le patron de Telma se trouve d’ailleurs à la tête de ce projet. Un consortium de huit opérateurs- Emtel et CEB FiberNET Co Ltd de Maurice, Blueline, Telma, et Canal Plus Telecom, SRR (SFR Réunion), Telco OI (Only) et Zeop de La Réunion- travaillent en ce moment dans la mise en place de cette infrastructure à haut débit dont le coût des investissements est estimé à 75 millions euros. D’après ce consortium d’opérateurs, le réseau devrait être opérationnel d’ici 2018.
L’effectivité des deux projets de câbles optiques sous-marins pourrait résoudre en grande partie les problèmes de connexions de secours dans la Grande île. En tout, celle-ci disposerait de quatre sorties internationales avec des points d’atterrissements à Toliara, Tolagnaro, Toamasina et Mahajanga. Il ne reste plus qu’à optimiser la capacité de ces câbles pour supporter les besoins des internautes et entreprises malgaches qui, au fil des ans, ont une grande dépendance à l’internet.
L’histoire du réseau à fibre optique ne date pas d’aujourd’hui. La société malgache Fermatel avait envisagé de déployer pour la première fois, au début de l’an 2000, le raccordement de Madagascar à un réseau optique sous-marin. Détentrice de la licence d’exploitation du transport de télécommunication internationale par fibre optique, elle envisageait de relier Toamasina par le South Africa Far East (Sage) à l’Ile de La Réunion et d’installer un réseau national à fibre optique.
En 2007, au moment où les travaux d’installation du réseau national à fibre optique battait son plein, le gouvernement malgache discutait avec la région île de La Réunion, de la mise en place du projet Ravenale.

Textes : Lova Rafidiarisoa –  Mamy Mael

« Malagasy Road Show » – Les merveilles de Madagascar à travers notes et objectifs

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C’est un projet artistique inédit qui promeut à la fois le tourisme et la musique grâce à un film documentaire. Il se découvrira au public cette année, tel un « Road movie ».

Les merveilles cachées de l’Ile rouge en image et en musique. C’est dans cette optique qu’est initié, le 19 février, le Malagasy Road Show. Ce projet artistique se décrit comme une parfaite symbiose entre la passion de la musique et le savoir-faire du septième art malgache. Il est animé par une ambition de promotion de l’image de Madagascar, principalement touristique, tout en mettant l’accent sur les richesses culturelles de l’île.
Comme l’indique son intitulé, Malagasy Road Show  relatera un voyage. Pas n’importe lequel puisque l’idée se fonde sur la réalisation d’une épopée qui saura immortaliser les meilleurs sites touristiques du pays, à l’instar de Nosy Be, Sainte-Marie, Tolagnaro, Morondava, Toliara, sans oublier évidemment la capitale, Antananarivo.
Cependant, si le concept consiste en une promotion d’images, Malagasy Road Show ne se cantonnera aucunement aux circuits classiques. À l’exemple de la première étape du Road Movie qui se déroulera à Nosy Be, du 8 au 15 mars, sans les visites guidées sur Mont Passot, les excursions sur commande à la journée dans les petits archipels tels que Nosy Fanihy ou Nosy Sakatia. Oubliés également les plongées sous-marines, les visites au Lemuria Land et les circuits en hélicoptère ou les mini-croisières. Le déplacement est accompli par cinq parmi les meilleurs musiciens du Jazz Club du Cercle germano-malgache qui s’efforceront, partout où ils passeront, de  s’imprégner de tous les genres musicaux locaux qu’ils associeront au jazz.  De ces échanges, naîtront des sons authentiques et complètement hors des standards connus.

De l’art au tourisme

Le projet est placé sous la direction artistique de ce grand homme du Kaiamba qu’est Charles Maurin Poty, avec Anjaramalala Rasoanaivo qui endosse le rôle de réalisatrice tout en immortalisant chaque instant de l’aventure avec son et caméra. En coproduction avec le ministère du Tourisme, Malagasy Road Show sera officiellement présenté au grand public, le 8 juin, durant l’International Tourism Fair Madagascar.  En tout et pour tout, trois films seront réalisés dans cette aventure et seront auréolés d’un album du groupe Malagasy Road Show. En réalité, le projet ambitionne de dévoiler la véritable diversité culturelle et artistique du pays, un concept qui se trouve bien loin des clichés touristiques d’un « Madagascar » avec ses plages de sable blanc ou ses rizières verdoyantes. Grâce à ce projet, le monde entier et surtout le malgache lambda seront en mesure de goûter à un tourisme local authentique chargé d’échanges, de découvertes et de créativités (musicales surtout).

Le jazz club en pilier musical

« Les échanges culturels et surtout musicaux entrant dans les principaux objectifs du Malagasy Road Show, l’idée de faire appel à des musiciens émérites et créatifs est venue tout naturellement », explique Anjaramalala Rasoanaivo. C’est à partir de là qu’elle a contacté cinq des meilleurs musiciens du Jazz Club du Cercle germano-malgache : Joro Rakotozafiarison à la guitare, Josia Rakotondravohitra à la batterie, Andry Michaël Randriantseva à la guitare basse et trombone, et Tonny Mahefa Razafiarison à la guitare basse. Ces jeunes musiciens entameront le périple à Nosy Be pour enchaîner sur Sainte-Marie, Tolagnaro et finir à Morondava et, comme point d’ancrage final, dans la capitale. Durant ces déplacements, le quintet s’efforcera de s’imprégner de tous les genres musicaux qui existent dans ces villes. « L’idée de cette recherche de symbiose entre genre traditionnel et celui que nous affectionnons, le jazz, est tout simplement le moteur qui nous a motivés à participer à ce projet. Imaginez jazz et salegy, ou jazz et mangaliba, ou encore jazz et kilalaka, des combinaisons de rythme inédit qu’on a hâte d’exploiter», souligne Joro Rakotozafiarison. Autant dire que l’album Malagasy Road Show qui résultera de l’aventure, nous réserve déjà de mélodieuses surprises dignes de ce nom.

JoroJoro Rakotozafiarison – Le virtuose modeste 

Joro Rakotozafiarison a d’abord connu le piano. Malgré sa virtuosité à la guitare, il n’a pas fait ses premiers pas musicaux avec  elle. L’histoire d’amour s’est installée et a grandi avec le temps à partir de ses 11 ans. Il participe au concours Tremplin de Madajazzcar en 2013 et remporte le premier prix avec le Jazz Quart. À partir de là, sa carrière démarre sur les chapeaux de roues.

JosiaJosia Rakotondravohitra – Batteur engagé

Josia est un musicien qui a baigné dans la musique évangélique depuis plusieurs années. Alors qu’il était bureaucrate, il rejoint le Tana Gospel Choir pour en être le batteur, et avoue y avoir beaucoup appris. Il a été parmi les premiers membres fondateurs du Jazz club du CGM

AndryAndry Michaël Randriantseva – Multi-instrumentiste

Musicien multi-instrumentiste parmi les premiers bâtisseurs du Jazz club du CGM, Andry Mika a commencé à la guitare, avant de passer au piano, puis à l’orgue pour finir au trombone. Ayant suivi des études en marketing et finance, Andry Mika met ses acquis au service de sa carrière musicale.

NjakaNjaka Rakotonirainy – Le bà-gasy à la sauce jazz

Membre du Jazz club depuis ses premiers jours, Njaka Rakotonirainy est un pianiste hors pair. C’est à l’âge de 6 ans qu’il commence, grâce à son père, également claviériste, à l’église. À 9 ans, il commence à lire le « solfa », puis à 10 ans, commence à apprendre à lire le solfège en suivant des cours classiques

TonnyTonny Mahefa Andriambololona Razafiarison – Le bassiste charismatique

Avec quelques dread locks  qui commencent à se dessiner, des cheveux longs, un look qui ne passe pas inaperçu et un skateboard prêt à rouler partout, Tonny Mahefa aurait pu être un athlète de haut niveau d’un sport extrême. C’est sans compter sur son talent de musicien, car ce gaucher qui joue de la main droite est un grand bassiste.

Texte : Harilalaina Rakotobe
Photos : Fournies – L’Express de Madagascar

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Tom Andriamanoro décide dans sa livraison d’aujourd’hui de se poser des questions sur « l’itinéraire mouvementé du Raiamandreny Monja Jaona». Il compare aussi la Pénélope de l’Odyssée à celle qui fait la une de la presse française.

Grands Hommes – Iray minitran’ i Monja

L’invite ne souffre aucune dérobade. « Rabearimanana, valio izay ! » C’est sur ce ton péremptoire que le leader charismatique du Monima Ka Mivimbio envoyait au charbon son fidèle lieutenant, dès lors que les questions de l’auditoire se faisaient délicates. Ses meetings politiques au stade couvert de Mahamasina étaient des évènements que n’aurait raté en aucun cas le bon peuple très politisé de la capitale, certains y venant pour les comparer en termes d’affluence avec ceux du Pasteur Andriamanjato. Monja Jaona restait généralement dans les vérités incendiaires qui faisaient trépigner d’aise les foules, et laissait les développements idéologiques à ses cadres. Certains se souviennent encore de ses « Fanjakana Arema   lo, lo, lo ! » (Le pouvoir Arema   Pourri, pourri, pourri !) .
S’il est un politicien malgache dont la carrière s’est en partie déroulée dans le mystère d’un clair-obscur, n’ayant rien d’artistique, c’est bien celui qui reste dans les mémoires sous l’appellation respectueuse de « ny Raiamandreny Monja Jaona ». Non point que son patriotisme, au-dessus de tout soupçon, prête à discussion, mais plutôt parce que ses options et réactions parfois imprévisibles ont plus d’une fois dérouté la logique des observateurs. Les archives de 1947 sont en principe consultables depuis 1997, mais fort curieusement personne ne semble s’y précipiter. Tout est finalement bien mieux ainsi, puisqu’il ne servirait strictement plus à rien de raviver les antagonismes, non seulement entre MDRM et PADESM, mais aussi entre le grand mouvement nationaliste et les sociétés secrètes dans lesquelles militait Monja Jaona. On sait que les têtes pensantes du MDRM et, en particulier, Jacques Rabemananjara, ont toujours accusé ces activistes, partisans de la méthode forte, d’être manipulés à leur insu par l’autorité coloniale, pour décapiter l’élan émancipateur.
Une autre zone à éclaircir sur l’itinéraire mouvementé du Raiamandreny Monja Jaona concerne certains aspects des évènements d’avril 1971 dans le Sud. Des analystes pensent en effet qu’ils ont fait l’objet d’une tentative de récupération politique aussi bien par le Monima qui voulait en revendiquer la paternité, que par les barons du PSD qui y voyaient l’occasion ou jamais d’éliminer un adversaire dangereux. Monja Jaona n’a-t-il pas été exhibé, enchaîné, humilié, sur une camionnette pendant qu’on hurlait à la foule « voilà le chef des dahalo »   Pour un ancien détenu parlant de cette jacquerie des pauvres qui aurait de toutes les façons eu lieu avec ou sans Monja et le Monima, « nous n’avions pas l’intention de renverser un quelconque pouvoir. Nous avions tout simplement faim, et nous l’avons crié ». La répression fit  7 000  morts selon la presse française, 500 selon les autorités de l’époque. Quant à Monja Jaona, il fit preuve d’une probité exemplaire en retournant tout seul dans sa cellule après l’enterrement de son fils.
Toujours à ce chapitre des énigmes du parcours de Monja, se trouvent les relations triangulaires entre lui, Didier Ratsiraka et le peuple d’Antananarivo. À deux reprises le nationaliste fut l’adversaire de l’amiral aux présidentielles : en 1982 où il réalisa une véritable performance en récoltant un peu moins de 800 000 voix et en 1989 où il chuta  durement à 140 000. Ces résultats sont à lire en grande partie à l’aune fluctuante de sa popularité dans une capitale qui avait fait de lui son député et se souvenait de sa silhouette filiforme rejoignant à pied son domicile d’Antsahabe.  Et puis… et puis vint ce triste jour du 10 août 1991 où Monja Jaona fit venir de son Sud profond, des experts en lancer de pierres pour mater la grande Marche de la Liberté, après s’être rallié à celui qui fut pourtant, à un certain moment, son bourreau, et que Jacques Rabemananjara apostropha dans un recueil poétique d’une rare violence : « À ceux que l’on arrête, à ceux que l’on torture, au captif solitaire du camp maudit d’Ankilivondraka (Ndlr : Monja Jaona), à ceux que l’on flagelle avec des fouets à bouts de clous, à tous les prisonniers chargés de chaines et d’insultes, à tous les innocents anonymes croupissant sans espoir sur le grabat de l’injustice, aux victimes de l’arbitraire et des abus sans freins ni lois, ma voix sera leur voix haute et sonore. » Une minute dans le cheminement du plus populaire homme politique que le pays ait connu, est parfois aussi insondable qu’un siècle…

Pénélope Fillon, femme au foyer, s’est retrouvée dans un imbroglio politico-financier.

Pénélope Fillon, femme au foyer, s’est retrouvée dans un imbroglio politico-financier.

Femme au foyer – Pénélope…

Pénélopie
La France est jolie
Je t’attendrai près du bateau gris

C’était le tube d’un « baby band » d’une dizaine de gamins, parmi lesquels un Malgache, catapultés, le temps d’un été, au sommet du hit parade. Aujourd’hui, les Poppies sont tous des quadras ou des quinquas qui ont fini par oublier celle qui n’est jamais venue.
Pénélope est, avec son mari Ulysse, le personnage central de l’Odyssée, cette épopée antique attribuée à Homère et considérée, avec l’Iliade, comme l’œuvre-mère de la littérature européenne. Pendant qu’Ulysse se plaisait à guerroyer en mer, sa femme devait repousser les avances de prétendants voulant lui faire croire qu’il ne rentrera plus. Pénélope leur demandait juste un peu de temps, celui de terminer un travail de tissage qu’elle défaisait malicieusement chaque nuit, pour tout reprendre à zéro le lendemain. Et surtout, elle se consacrait à l’éducation de son fils Télémaque.
Quelle ressemblance avec une autre Pénélope, cette fois-ci des temps modernes, épouse devant l’État-civil du sieur François Fillon   Bien peu de choses en fait, mais les cheveux sont faits pour être coupés en quatre. Née Kathryn Clarke, cette « Anglo-galloise », comme elle aime le préciser, a connu son futur mari sur les bancs de l’université, et est restée dans son ombre pendant trente cinq ans. Un peu comme « l’autre ». Loin d’être inculte, elle est avocate de formation, mais, curieusement, n’a jamais exercé ce métier, préférant jouer à la femme au foyer pour s’occuper de ses enfants. Un peu comme « l’autre». C’est peut-être ce que voulait en fait son mari qui, pendant qu’il naviguait sur les vagues de la politique hexagonale, aurait trouvé, dit-on, l’astuce de la rétribuer à ne rien faire : un peu moins de 900 000 euros au total, en tant qu’attachée parlementaire virtuelle, et 100 000 euros venant de «La Revue des deux Mondes » où elle aurait en tout et pour tout rédigé deux ou trois notes de lecture. Un ennui somme toute plus confortable que celui de « l’autre ». Mais ce que M. François-Ulysse ignorait, c’est que les noms traînent parfois quelque chose comme une malédiction. Pénélope, celle de la mythologie immortalisée par Homère, aurait été jetée à la mer par ses parents, et sauvée des eaux par des canards sauvages. Pénélope, la désormais plus célèbre épouse de France, a été avec son mari prise en tenaille dans ce « Fillongate » par un… canard comme on appelle péjorativement les journaux, et pas n’importe lequel, le Canard enchainé. Étonnant, non ?
Toujours est-il qu’un boulevard vers le deuxième tour semble ouvert à Marine Le Pen et à Emmanuel Macron qui n’en demandaient pas tant. Le bateau gris des Poppies est devenu une galère, si près du port.

Le navigateur Roland Vilella sur son voilier, quelque part dans l’Atlantique-Sud.

Le navigateur Roland Vilella sur son voilier, quelque part dans l’Atlantique-Sud.

Lu pour vous – La sentinelle de fer

Ce livre se lit comme un roman, mais n’en est pas un. On pourrait parler d’un recueil de témoignages né de la rencontre entre un marin-voyageur comme Roland Vilella aime se définir, et l’île de Nosy Lava où il choisira de rester de 2004 à 2010. Avec, cependant, de fréquents allers-retours vers le monde des hommes libres, mais toujours, comme pour mieux y retourner. Et quand un navigateur accoste sur l’île à la nuit tombée, ce qui est souvent le cas à cause du vent, il retrouve cette carcasse rouillée du phare qui surplombe le bagne. Redoutable, fantasmagorique, une véritable sentinelle de fer…
Nosy Lava est belle. Mais comme on regarde souvent les géographies en fonction de ce que l’on sait de l’histoire des lieux, il s’agit d’une beauté froide, abimée par les horreurs que le bagne a hébergées jusqu’au départ des derniers pensionnaires. Et puis, Vilella s’intéresse plus à l’élément humain qu’aux paysages. Ce livre est son troisième, car « j’en ai commis d’autres » plaisante-t-il, mais toujours avec, en toile de fond, cet humanisme peut-être né de ses éternités de solitude par-dessus les océans. Le premier, Henri le cultivateur, parle d’une mission d’acheminement de médicaments mise sur pied avec l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona. Le second, Prédateur et complice, dénonce cette affaire de pédophilie aux Mitsio mettant en cause un citoyen suisse. « Une incroyable bataille menée avec le président du Fokontany, un bonhomme extraordinaire, dans laquelle nous avons donné et reçu beaucoup de coups. »
La sentinelle de fer est certes l’histoire du bagne de Nosy Lava, mais c’est aussi celle d’une impensable amitié née entre un marin ivre de liberté et d’espace, et un criminel incarcéré depuis vingt cinq ans. Personnage central du livre, Albert, aujourd’hui décédé, « était un véritable disque dur d’ordinateur, une mémoire prodigieuse ! On aurait dit qu’il a survécu uniquement pour porter son témoignage et non pas pour se plaindre : il savait ce qu’il a fait et pourquoi il était là-bas à perpétuité ». Vilella a dû trier les cas rapportés dans son livre en raison de leur nombre : celui de ce tortionnaire qui, un jour, se découvre une conscience; celui de ce tueur fou qui a sévi pendant des années ; celui de ces bagnards qui ont attaqué le voilier Magic carpet et tué tous ses occupants, une affaire qui a longtemps fait la une de la presse…

La couverture du livre avec un de ses personnages, Albert le bagnard.

La couverture du livre avec un de ses personnages, Albert le bagnard.

Mais l’auteur a aussi lié des relations avec des gardiens, pour ne pas tomber dans une trop facile dichotomie avec, d’un côté, des pauvres détenus et, de l’autre, des méchants gardiens aussi assassins que leurs prisonniers. La vérité est plus compliquée que cela. Dans tous les pays du monde, on aboutit aux mêmes résultats : mettez un exorbitant pouvoir de vie et de mort, avec l’assentiment de l’État, entre certaines mains et vous comprendrez mieux les horreurs qui se sont passées au bagne de Nosy Lava…
Un des personnages les plus étonnants rapportés par le livre, et auquel Roland Vilella a tenu à rendre hommage, est le président du tribunal d’Analalava, aujourd’hui à la retraite, la seule personne qui ait osé s’élever contre les méthodes appliquées à Nosy Lava, sous couvert d’un silence complice. Lors d’une visite, le juge n’a pas eu de réponse à sa question : « M. le Directeur, montrez-moi les textes de loi qui vous autorisent à assassiner les prisonniers   »  Par contre, un de ceux-ci y a puisé le courage de se faire le porte-parole de tous les autres : « Même si je dois être le seul à parler, moi, Martin Rakotonirina, je le dis : cet homme est un tueur ! » Une scène frisant le surréalisme. « Dans ses vêtements en lambeaux, habité par une parole irrépressible qui le désigne aux bourreaux, Martin, au milieu des siens, dit les souffrances de tous. Le discours haché, sans cohésion, brutal, lève un frisson dans la foule des prisonniers. Tous se reconnaissent en ces paroles et les plus fiers relèvent déjà la tête. Car cette voix ravagée qui clame leurs malheurs n’est pas la parole d’un fou, mais celle, souterraine, contenue, mutilée, de centaines d’hommes qui s’expriment enfin : la voix du bagne de Nosy Lava. »
Roland Vilella, marié à une Malgache et fier de sa fille déjà grande, reprendra bientôt son élément premier, la mer. Mais il me livre une dernière confidence : « Vous savez, il m’est déjà arrivé de quitter Madagascar avec la décision de ne plus revenir. Mais je suis revenu, et j’y ai retrouvé ma peau ».

Rétro pêle-mêle 

En cette année 2007, focus sur trois peintres malgaches de France. Le Dr Lucile Randriamavo saute le pas en 1996, et abandonne la médecine pour la peinture. Ce n’est pas un coup de tête, peindre étant profondément en elle depuis l’enfance. Formée à l’École des Beaux-Arts de Bretagne, celle qui a choisi « Hazavana » pour nom d’artiste a exposé aux quatre coins de France ainsi qu’au Japon, en Chine, et dans divers pays européens. Elle se sent bien chez elle en Bretagne, où elle continue à composer des images de… Madagascar.

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Jean Andrianaivo Ravelona, créateur du style « Ay Fanahy, » a bourlingué de Madagascar en Allemagne en passant par le Kenya et l’Indonésie, avant de s’installer à Paris en 1998, et reprendre aussitôt ses pérégrinations d’une expo à l’autre  jusqu’aux Antilles. D’après le critique d’art Mathilde Claret, « l’essence même du travail de Ravelona est spirituelle et délivre un message de paix. J’en suis convaincue, il veut tout simplement transmettre le bonheur universel : mon cœur est l’Univers et l’Univers est mon cœur ».
À 72 ans, Jean-Michel Razanatefy est le doyen de nos expas. Résolument classique, il se situe dans la tradition des Ratovo et Rakotovao, peintres de la fin du XIXe  siècle, ou encore de Ramanankirahana. La maîtrise technique est parfaite, soulignant à la fois la poésie des couleurs et l’équilibre de la composition. Ce spécialiste également des fresques murales avoue vouloir continuer à peindre,  tant que Dieu lui prête vie.

Textes : Tom Andriamanoro
Photos :  AFP – Fournies -Intenet

 

 

Deux-roues – Randonnée Tana-Mahajanga en maxiscooter

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Le club Maxiscooter 261 a organisé une grande randonnée depuis Antananarivo pour rallier Mahajanga, le 5 février dernier par la Route nationale 4. Le deuxième trip du genre vers la capitale du Boeny.

La Route nationale 4 demeure la plus prisée des inconditionnels de deux-roues, les membres de Maxiscooter 261 en font partie. Pour débuter de la meilleure des manières cette année 2017, ce club a organisé une grande randonnée vers Mahajanga, le dimanche 5 février dernier. La majorité des membres roule en Yamaha TMax, la référence dans l’univers des maxiscooters. À côté, un autre motard en BMW 1200GS a été également du voyage. Tout ce petit monde s’est bien amusé sur cet axe routier, alternant lignes droites et portions sinueuses, où le trafic est moins dense et les virages sont ouverts pour la plupart.
« Le tronçon de 145 kilomètres entre Antananarivo et Manerinerina fait partie des trajets préférés des passionnés de deux-roues. Du fait de la qualité du bitume, mais également du fait qu’il n’y a pas beaucoup de camions ni de taxis-brousse comme sur la RN2 vers Toamasina et la RN7 vers Antsirabe. Sur les longues lignes droites, le Tmax peut atteindre une vitesse de pointe de 180 kmh. De quoi avoir des sensations incroyables », confie l’un d’entre eux.
La veille de ce trip, les membres de Maxiscooter 261 s’étaient d’abord donné rendez-vous à Arivonimamo, pour une sortie en famille. Histoire de se souhaiter bonne année et bonne route pour ceux qui devaient prendre part à la randonnée Antananarivo-Mahajanga, le lendemain.
Le dimanche matin, le départ a été donné à 7h45. Au programme, six cents kilomètres vers la capitale du Boeny, puis six cents autres kilomètres au retour, quelques jours plus tard.

Assimilation
« Grâce à notre partenariat avec Motul, que je remercie infiniment, nous avons pu entamer l’année 2017 par une randonnée hors des sentiers de la Capitale. Je vous l’avoue, cette sortie de 1 200 kilomètres était plutôt technique, car notre partenariat consistait à tester l’endurance de nos machines par rapport à la chaleur sur les routes nationales hors des Hauts-plateaux. Ce fut également une occasion pour les nouveaux, d’assimiler la conduite hors agglomération », souligne Jean Marc Rajaobelison, président du club.
Une règle s’impose durant ce genre de sortie. Il est impératif d’observer une pause d’une quinzaine de minutes tous les cents kilomètres, afin d’assurer l’éveil de chacun. À 13h entre autres, ils se sont arrêtés au parc national d’Ankarafantsika, pour prendre quelques photos devant le lac et la forêt, tout en admirant le paysage. À 17h15, ils sont entrés dans la ville de Mahajanga pour conclure la première moitié du trip, marquée par l’absence d’incident ou de panne technique. Tout a été nickel. Au final, ils ont mis un peu moins de dix heures pour rallier la Cité des Fleurs.
En 2016 déjà, Maxiscooter 261 avait organisé une première randonnée vers Mahajanga. Très certainement, les membres du club avaient pris beaucoup de plaisir et en redemandaient, d’où le choix de rééditer le trip au début de ce mois. Il faut l’avouer, rouler sur la RN4 avec des TMax 500 ou des TMax 530, c’est certainement du pur bonheur.

Les membres du bureau de Maxiscooter 261.

Les membres du bureau de Maxiscooter 261.

Un club créé en 2014

« Un premier groupe a été créé en 2014, dénommé Maxiscooter Mada. À partir de cette année, nous avons effectué une sorte de rebranding avec la nouvelle appellation Maxiscooter 261 », explique Jean Marc Rajaobelison, président du club. L’on dénombre une quarantaine de membres, actuellement. Bien évidemment, ils roulent tous sur des scooters de grosses cylindrées, variant de 400cc à 800cc. La grande majorité possède un Yamaha TMax, considéré par beaucoup comme étant le roi des maxiscooters. À côté, les nouveaux passent par une période d’apprentissage, à la suite de leur intégration. Ils sont encadrés afin de les mettre à l’aise dans le groupe et de parfaire leur conduite. Plusieurs projets figurent au calendrier du club, cette année. Maxiscooter 261 sera présent au salon Bikers Show, les 8 et 9 avril prochains, au Palais des Sports et de la culture de Mahamasina. Le club prévoit également l’organisation d’une randonnée vers Hell-Ville (Nosy Be), toujours en collaboration avec Motul, au mois de mai. Et en septembre, il initiera des actions caritatives pour les nécessiteux.

 Une photo devant le Baobab est incontournable.

Une photo devant le Baobab est incontournable.

Le Helix CN250, un précurseur venu des années 80

Le terme « maxiscooter » puise ses origines dans les années 80. L’un des premiers modèles du genre est sorti en 1986. Il s’agit du Helix CN250 de chez Honda. Il est considéré, par les connaisseurs, comme étant le précurseur des maxiscooters modernes de grosses cylindrées. Comme son nom l’indique, cette machine était dotée d’un moteur de 250 cc. Sa transmission, par variation automatique, lui conférait un plaisir de conduite innovant, à l’époque. Pour précision, la transmission d’un scooter est composée d’un variateur à l’avant, d’un embrayage et d’un pont à l’arrière, ainsi que d’une courroie qui relie le variateur à l’embrayage.

 La majorité des membres du club Maxiscooter 261 possède un TMax.

La majorité des membres du club Maxiscooter 261 possède
un TMax.

Le TMax, une référence

Le TMax est considéré par beaucoup comme étant le meilleur des maxiscooters. Il a été lancé par Yamaha en 2001, avec un moteur de 500 cc développant 39 ch. En 2012, la cylindrée est passée à 530 cc pour 46 ch. Sa puissance a ravi les passionnés de maxiscooter depuis ses débuts et il continue d’être encore apprécié, aujourd’hui. Outre son bicylindre à fort potentiel, il se démarque également par un châssis plus affuté, offrant une tenue de route remarquable. Sans oublier son design racé et agressif, tout en étant très ergonomique. Certes, il existe d’autres modèles dotés de plus gros moteurs, notamment le GP800 de Gilera. Mais avec ses nombreux atouts dans différents secteurs, le TMax se place encore et toujours sur la plus haute marche, jusqu’à présent.

Jean Marc Rajaobelison – « On dispose de la puissance d’un roadster et de la praticité d’un scooter »

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Le président de Maxiscooter 261 dévoile sa passion pour le TMax.

D’où est venue votre passion pour les maxiscooters et l’idée de créer le club ?
En 2010, nous étions une bande de copains passionnés de deux-roues. On passait nos weekends libres à organiser des randonnées vers Ampefy, Antsirabe ou encore sur la RN2. En parallèle, j’importais des scooters et des motos de cylindrées moyennes venant d’Asie et d’Europe. Ils répondaient à la demande d’une clientèle plutôt jeune et dont les coûts étaient abordables. Mais la demande a évolué avec un besoin précis dirigé vers les maxiscooters, afin de se déplacer en ville pour les rendez-vous professionnels et pouvoir effectuer de longs trajets avec les grosses cylindrées, le dimanche. Au fur et à mesure, mes clients sont devenus des amis et l’idée de regrouper ce beau petit monde est venue naturellement.

Pourquoi avoir choisi le TMax, sachant qu’il existe plusieurs autres modèles ?
Mon choix s’est porté sur le maxiscooter nippon puisqu’il répond à deux exigences, à savoir la puissance d’un roadster avec la praticité d’un scooter, de par sa variation automatique. J’ai eu l’opportunité de rouler sur toutes les générations de T-Max, depuis le premier modèle à carburateur de 2001, jusqu’au modèle de 2016. Chaque nouvelle version apporte son lot d’évolutions. Le T-Max restera pour moi le maxiscooter de référence et gardera sa réputation : racé, raffiné, compact et toujours aussi excitant.

Textes et photos : Haja Lucas Rakotondrazaka

Langue et langage –« Andrianiko ny teniko, ny an’ny hafa koa feheziko »

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À l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle, le 21 février, on a évoqué son rôle et son importance dans la société. L’éducation de nos jeunes a été aussi mentionnée par des académiciens de renom.

Henri Rahaingoson – « Chacun doit se comprendre de façon réciproque »

Un illustre académicien, auteur et poète, doté d’un charisme certain ainsi que d’une passion exceptionnelle pour la littérature malgache dans toute sa splendeur. Il était un homme de lettre mérite qui a rejoint le panthéon des génies de la littérature au mois d’avril de l’année dernière, aux côtés de ses pairs comme Jean Joseph Rabearivelo ou encore Aimé Césaire. Son étoile brillera pour l’éternité. Passionné, il a longtemps voué une attention particulière à la valorisation de la langue maternelle. C’est ainsi qu’en 1993, fort de sa stature d’académicien émérite, Henri Rahaingoson a officialisé le mois de la langue maternelle dans la Grande île. Sa légende, quant à elle, s’est forgée à partir d’une simple phrase devenue depuis le leitmotiv à suivre pour tout passionné de littérature, de langue et de langage de générations diverses : « Andrianiko ny teniko, ny an’ny hafa koa feheziko », ou littéralement « Ma langue je la valorise et la respecte, tandis que celle d’autrui je la maîtrise »  est ainsi devenue l’affirmation qui forgera l’éducation linguistique des jeunes Malgaches.
Henri Rahaingoson d’affirmer : « La langue maternelle, c’est cette langue utilisée par une mère pour transmettre l’éducation à ses enfants. Bien au-delà du milieu éducatif en général, elle dépend ainsi du milieu social de tout un chacun également. Beaucoup affirment que la langue maternelle, c’est la langue nationale, qui est le malgache donc. Ceci dit, dans un pays aussi vaste que le nôtre, où l’on compte dix-huit tribus avec chacune son dialecte propre, cela reste problématique. Raison de plus pour laquelle, je promets cette ouverture aux autres, pour qu’une meilleure compréhension de tout un chacun à travers la langue puisse se faire d’une manière plus réciproque ».
De même, d’après lui, une réforme de la langue maternelle serait encore envisageable à l’avenir, au fur et à mesure que la société et les modes de communication évoluent.

L2

Juliette Ratsimandrava – « L’usage du malgache a toujours progressé »

Académicienne et anciennement directrice de l’Office des langues à l’Académie malgache. Disparue au mois de septembre de l’année dernière, elle a toujours tenu à faire valoir la place de la langue nationale par rapport aux divers contextes qui régissent notre société. Illustre camarade d’Henri Rahaingoson, elle a également été le fer de lance de la célébration du Mois de la  langue maternelle.
« L’Académie a toujours travaillé en permanence pour la préservation et l’amélioration du malgache. Elle continuera constamment pour faire en sorte que l’usage du malgache progresse de façon nette, pour mieux faire face à la mondialisation en général et qu’on puisse aisément rendre souveraine la langue d’autrui. Le 21 février, consacré Journée internationale de la langue maternelle par l’Unesco, et le mois de juin apparaissent comme des sonnettes d’alarme afin de conscientiser les Malgaches de l’importance de leur langue maternelle» affirme-t-elle.
Juliette Ratsimandrava met un point d’honneur à ce que dans le domaine de l’éducation, les dictionnaires soient considérés comme des bilans des savoirs, renfermant les recherches et les évolutions de la langue.

L3

Marcel Razanamparany – « La langue maternelle est à pérenniser pour les générations futures »

Actuel président par intérim de l’Académie malgache, pour lui, la langue maternelle, c’est cette langue des ancêtres avec laquelle le peuple communique et fraternise.
« Que l’on soit homme de lettres, artiste, enseignant ou surtout jeune élève, il est de notre devoir de célébrer notre langue maternelle tout en nous imprégnant de celles des autres », confie-t-il.
Cette année en particulier, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a ainsi choisi le thème « Vers un avenir durable grâce à l’éducation multilingue ». Une thématique qui vise surtout à valoriser la langue maternelle dans le milieu pédagogique, tout en perpétuant cette ouverture aux autres à travers le multilinguisme et la diversité culturelle. Elle se joint directement à l’affirmation d’Henri Rahaingoson.
« La langue maternelle est impérativement à pérenniser pour les générations futures, autant pour faire valoir notre identité culturelle outre-mer que pour renforcer leur attachement à notre pays », souligne Marcel Razanamparany

L4

Esther Randriamamonjy – « Notre langue maternelle est en perpétuelle évolution » 

Actuelle directrice de l’Office des langues à l’Académie malgache, auteure et écrivaine de renom également. L’académicienne qu’est Esther Randriamamonjy affiche continuellement un optimisme exemplaire quant à la pérennité de la langue maternelle qui lui tient à cœur.
« Il importe de toujours rappeler l’importance et les vraies valeurs de notre langue maternelle, de même que le rôle qu’elle joue dans l’éducation. En la pérennisant comme on s’active à le faire au sein de l’Académie, il faut agir en sorte qu’à l’instar des langues étrangères dont on s’imprègne, la langue malgache puisse être reconnue et valorisée au-delà de nos frontières », affirme-t-elle.
Avec comme mot d’ordre d’afficher un patriotisme inébranlable à travers l’usage de la langue malgache, la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle est primordiale.
« Ma langue je la valorise, tandis que celle d’autrui je la fais souveraine. La langue maternelle nous aide ainsi à mieux comprendre l’autre et à nous ouvrir aux autres. Ce qui va dans les deux sens, puisque si on évoque la question d’une éducation multilingue, la compréhension de la langue d’autrui importe » conclut-elle.

Textes : Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos : L’Express de Madagascar

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