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Parti ADN – Les femmes garantes du développement de la nation

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Après deux jours de formation en matière de leadership notamment, les femmes du parti ADN s’affirment en tant qu’acteurs du développement. Edgard Razafindravahy, quant à lui, les qualifient de dépositaires de la clé du progrès.

Les participantes  à la formation sont attentives aux paroles du leader du parti ADN.

Les participantes à la formation sont attentives aux paroles du leader du parti ADN.

Un rôle majeur. Tel est, du point de vue du parti « Antoka sy dinan’ny Nosy » – Arche de la Nation (ADN), le statut de la femme sur la scène nationale, lorsqu’il est question de développement. La formation politique accorde ainsi, une attention particulière au renforcement de capacité de la gent féminine qui compose ses rangs.
Ces deux derniers jours, quarante-deux femmes, membres du parti libéral et issues de la localité d’Andriamena, dans le district de Tsaratanàna, ont pris part à une formation portant sur l’agriculture, le leadership et l’approche genre. Une session qui a permis à ces dames, essentiellement agricultrices et éleveuses de renforcer leurs capacités dans le domaine, mais aussi de leur donner les outils nécessaires pour impulser l’émancipation des femmes dans la société et d’être au premier rang quant à l’engagement sociétal et politique dans la quête du développement.
Lors de la cérémonie de clôture de ces deux jours de formation, hier au dôme RTA à Ankorondrano, Edgard Razafindravahy, chef de file national du parti ADN, leur a rappelé leur importance dans la marche pour le progrès. « La clé est entre vos mains », a déclaré l’homme politique. Une manière de dire que la femme a un rôle central dans le développement de son pays.

«La clé est entre vos mains», affirme le chef de file Edgard Razafindravahy aux membres de l’association ADN de Tsaratanàna.

«La clé est entre vos mains», affirme le chef de file Edgard Razafindravahy aux membres de l’association ADN de Tsaratanàna.

Gardienne
« Il ne peut pas y avoir de développement si l’on ne donne pas aux femmes le rang qui doit leur revenir dans la société. C’est pour cela que nous en faisons l’une de nos priorités. Vous êtes la garantie de la marche vers le progrès de chaque ménage, de chaque localité et de la nation », a soutenu Edgard Razafindravahy. Dans la politique du parti ADN qui mise sur le développement local en renforçant les conditions de vie de chaque ménage, l’amélioration des revenus de chaque localité, pour soutenir et assurer le développement du pays, la femme tient une place centrale.
Dans ce sens, le chef de file national de l’Arche de la nation a demandé aux quarante-deux femmes de Tsaratanàna de jouer un rôle de « gardiennes des intérêts de leur localité. De gardiennes du parti ». Dans sa prise de parole, le député ADN, Jaona Ratefiarivony, élu à Tsaratanàna a soutenu que l’initiative de mettre à la disposition de ses membres des formations de ce genre, prouve que la formation politique libérale est constamment active.
Les responsables du parti ADN ajoutent que la formation dispensée aux habitantes d’Andriamena ces deux derniers jours, n’est qu’un début. L’objectif étant que toutes celles qui sont membres du parti ADN puissent bénéficier d’un tel programme. « Les femmes sont les conseillères de leurs époux, ont une grande influence dans leur ménage. L’on peut affirmer que les acquis durant cette session auront des impacts sur leur entourage et leur localité », a conclu le député Ratefiarivony.

Conviction et confiance en l’ADN

HonorineHonorine Ralalaharisoa (présidente de l’association des femmes ADN)
« Je suis convaincue que la politique du parti ADN permettra de parvenir à un réel développement local. Cela est prouvé par les thèmes abordés durant cette séance de formation. Malgré l’échec du chef de file Edgard Razafindravahy lors de la dernière élection présidentielle, cette initiative d’aller de l’avant vers le développement local ne fait que renforcer notre confiance en lui. »

HanitraHanitra Rakotondratsimba (membre du parti ADN)
« Nous avons conscience de la nécessité pour les femmes de prendre une part active au développement local. Je suis convaincue que la voie tracée par la politique du parti ADN pourra nous y mener. Plusieurs points positifs ont été tirés de cette formation et nous sommes prêtes à les partager avec nos voisins et concitoyens. »

Bodo Marie Cécile (Femme ADN)Bodo
« La valorisation de la population locale, des femmes en particulier, est l’un des arguments qui m’a convaincue d’intégrer le parti ADN. Bénéficier d’une telle formation me motive encore plus dans ma conviction. Cela me ravit de savoir que la formation politique connaît désormais une renommée d’envergure nationale et internationale. La plupart des femmes de notre commune sont des agricultrices et les acquis de cette formation seront appliqués à bon escient. »

MartineMartine Razafimalala (Femme ADN)
« Cette formation a confirmé ma conviction de toujours renforcer mes compétences afin de mieux participer au développement du pays. Certes, l’agriculture est notre source de revenu à nous toutes ici présentes, mais ici, nous avons acquis bien plus. Les mots du chef de file national, Edgard Razafindravahy, sont, aussi, très motivants. »

VeroniqueVéronique Raivomanana (Femme ADN)
« Au départ, il m’a été difficile d’imaginer que moi, une simple ménagère, allais faire de la politique. Je pensais que cela serait mal vu par ma famille. Les arguments du parti ADN à propos du développement local m’ont toutefois décidée à prendre mes responsabilités pour le progrès de ma localité. Il est d’autant plus prouvé après cette formation que le bien-être de chaque ménage est nécessaire. Je suis décidée, par ailleurs, à partager mes acquis, une fois rentrée. Du reste, je sais, aussi ce que je dois faire, le rôle que je dois jouer dans ma communauté et dans le pays. »

Textes : Garry Fabrice Ranaivoson et Juliano Randrianja
Photos : Mamy Maël et Ihandry Randriamaro


Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Côté coloris, Antananarivo n’a rien à envier à Venise, estime Tom Andriamanoro. Ensuite, parlons foot, ce jeu collectif qui fédère une nation et compte 60 millions de tifosi en Italie. Quant aux présidentielles africaines, rien de nouveau sous le soleil : bourrage d’urnes et contestation des résultats, suivie d’émeutes.

Villes – Antananarivo côté cœur… 

Le temps passe vite. Dans notre édition du 14 novembre 2015, nous parlions d’Antananarivo en ces termes : « Pourquoi donc les étrangers savent-ils mieux lire entre les lignes que les Malgaches eux-mêmes   Pourquoi leur récepteur parvient-il à repérer des couleurs affectives auxquelles celui des Tananariviens de souche paraît insensible   Serait-ce parce que les Malgaches sont trop pris par le côté utilitaire de leur quotidien, au risque de ne plus se soucier du dépérissement couru par leur cadre de vie   (…) Nous avons aussi cité ce diplômé d’Histoire de l’art qui a, un jour, avoué : Je n’ai jamais rencontré une ville comme Tana, dont l’architecture a autant été façonnée par son histoire ». Et Michaël Ferrier, à qui nous avons ouvert dernièrement notre colonne « Lettres sans frontières », affirme lui aussi : « Antananarivo est une des seules villes au monde qui puisse rivaliser en coloris avec Venise ou les peintures de Titien». Cela ne veut plus dire grand-chose au Tananarivien qui a remisé la beauté d’Iarivo dans les « Kalon’ny Fahiny » … Faisons-nous donc plaisir en parcourant les « Mémoires d’outre-mer » de ce même auteur, aujourd’hui enseignant de littérature à Tokyo, et laissons libre cours à sa plume dans sa description d’une autre ville qui s’appelle Antananarivo.
Quelle surprise ! Quelle jubilation ! Au premier coup d’œil, un fou rire colossal vous prend devant cette capitale de beauté. De la ville basse à la ville haute, ce ne sont que ruelles pavées et pentues, escaliers de basalte gris sur collines de granite, roses à l’aurore, orange au couchant, traversées par les variations de la lumière, trouées de routes et de chemins de traverse, criblées de petites maisons de pisé accolées à de somptueux tombeaux de pierre sèche. Ci et là, des palissades faites de bois aiguisés comme des accents circonflexes. Partout, des toits de tuile à double pente et des balcons de bois, de petits volets ouverts sur des ravins immenses, des varangues et des vérandas déployées sur l’émerveillement du vide dévoré par les arbres, les gens, les jardins (…)
De volée de marches en volée de moineaux, les ruelles descendent, cloche-pied et pas menus, du plein soleil d’Antaninandro au corail rouge d’Andravoahangy, puis bifurquent en s’élargissant vers Ankaditapaka, où s’ouvre toute la plaine de l’Ikopa et les carrés verts de ses rizières. Car, fille des montagnes, Tana est la reine des rizières. Selon les saisons, elle trône sur un vaste paysage de poules et d’épouvantails, de javelles et de gerbes, de semis ou de herses, mesuré par les gestes précis des piqueurs et ponctué de leurs chants. À chaque pas, le piéton est repris par la voltige des chemins. Ils trottent, gambadent, claquent, sautillent, remontent vers le ciel ou se catapultent dans une ravine voisine. Ici, rien ne pose ou ne se pose, rien ne s’attarde. Filons…

Dans la ville de Tana d’aujourd’hui, les maisons avec des toits à double pente côtoient celles à l’architecture occidentale.

Dans la ville de Tana d’aujourd’hui, les maisons avec des toits à double pente côtoient celles à l’architecture occidentale.

Piège délicieux
Cauchemar des voitures, qui marinent en bas dans une pollution épouvantable, mais délice des promeneurs : toute une cité à gravir ou à dévaler. « Remontez le courant, vous êtes la proie du caïman, descendez-le, vous êtes la proie du crocodile », dit un proverbe malgache. Çà y est, plus moyen de s’en sortir : Antananarivo vous a pris à son piège délicieux (…) Un trajet aléatoire et ondoyant, fait de torsions de phrase et de changements de ton, modulations qui semblent s’adapter à chaque changement du relief et de la sensibilité, musique, partition de briques et de branches, d’églises escarpées comme des falaises, rugueuses, étoilées çà et là d’une touffe de laurier. Aérienne et volubile, fragile et élancée, une improvisation permanente soutient cette topographie intempestive (…) Quelquefois, la ville se pare de ses plus beaux nuages, voyages de coton blanc dans le ciel bleu. Le feu du soleil s’empare des toits. Les balcons, transportés par la lumière, semblent flotter devant les maisons comme des nuages d’or. D’autres fois, c’est un orage gonflé de foudres, la ville est environnée de grondements, de roulements de tonnerre, d’abîmes béants et de sinistres présages. Les craquements du bois ont  une profondeur et une intensité fulgurantes, les lézards détalent à toute vitesse, des pluies diluviennes s’abattent avec un bruit d’émeute et de cavernes.
Dans les pages de ce paysage, de cet almanach de roches et de feuillage, les Malgaches se promènent, en costumes, en haillons, en chapeaux. Leur démarche est célèbre dans le monde entier : on la dit nonchalante, lente, parfois même avachie. Un mot circule, que même les touristes connaissent, qui résume ce rythme du corps léger, fluide, épanoui : moramora. On traduit souvent par « lentement » ou « doucement ». Parfois pourtant, des accélérations soudaines, des gestes d’une précision incalculable – celui des enfants qui, sur les terrains les plus accidentés, font rouler au bout d’une branche un cerceau de ferraille avec la justesse du funambule, celui des joueurs de dominos qui font claquer sur la table les rectangles de bois. Il faut se laisser porter par le pas du pays lui-même, par le pouls de la ville, sa pulsation ocre. On comprend alors que le moramora n’a pas grand-chose à voir avec la vitesse ou la lenteur, mais qu’il révèle bien plutôt une autre façon de se mouvoir dans le temps, désinscrit de ses cadres et réfractaire à ses coordonnées : il faut sortir du calendrier des hommes et de sa régulation asphyxiante pour entrer dans l’énergie des corps, leur histoire secrète, leur liberté vibratoire.

Jean Ping conteste la victoire d’Ali Bongo,  lors de la présidentielle gabonaise du 27 août dernier.

Jean Ping conteste la victoire d’Ali Bongo,lors de la présidentielle gabonaise du 27 août dernier.

Litiges postélectoraux – Ah, cette Cour de Pise qu’est la Cour Constitutionnelle ! 

Comparer la Cour Constitutionnelle à la Tour de Pise n’est pas une trouvaille malgache, même si elle aurait pu l’être. Elle est de l’opposition gabonaise, qui reproche à l’auguste Institution de pencher systématiquement pour le pouvoir en place. Totalement inféodée, elle a d’ailleurs pour Président, non pas un éminent Professeur « niova fo », mais pire encore : l’ancienne épouse d’Omar Bongo elle-même, de quoi rassurer en toutes circonstances le rejeton dont on se demande avec insistance s’il ne serait pas Nigerian. Au secours, belle maman, le méchant bridé il veut ma place !
Pauvre Monsieur Ping, qui pourtant bombait le torse lors de la crise malgache de 2009, s’érigeant en intraitable défenseur du pouvoir en place au nom de la légalité. Aujourd’hui, il est de l’autre côté de la barricade, utilisant le spectre de l’anarchie pour imposer le recomptage des voix dans la région d’origine des Bongo (quatre heures y suffiraient !),  et arguant avoir eu 50 morts devant Ambohitsorohitra – pardon – lors de l’assaut de son QG par la garde présidentielle. La vie est une éternelle partie de pingpong, Monsieur l’encore Président de la rue publique, en attendant mieux…
Une double fuite en avant se joue entre un Président qui refuse le recomptage « car il ne figure pas dans notre loi électorale, ne me demandez pas de violer la loi », et un Jean Ping qui l’exige, fort de la position de la communauté internationale qui y voit la seule solution possible à la crise. Cette même communauté est elle aussi bien embarrassée, puisqu’il est maintenant prouvé par A+B que des élections, qu’elle ne cesse de présenter comme la seule alternative démocratique qu’elle puisse reconnaître, peuvent être totalement biaisées par le pouvoir qui les organise. Comme l’a récemment dit l’opposant gabonais qui, par une ironie de l’Histoire, en est aujourd’hui l’amère victime, qu’y a-t-il de démocratique dans des urnes systématiquement tripatouillées   L’Union européenne et les Nations unies, grands donneurs de leçons devant l’Éternel, devraient enfin reconnaître qu’en la matière, on n’est ni en France, ni en Suisse, ni aux États-Unis, mais au Gabon, au Tchad, à Madagascar, en Afrique. Cessez donc de ne voir que l’emballage, daignez aller au fond des choses !
D’après un sondage réalisé il y a un an déjà par Afrobaromètre, un Gabonais sur deux se méfie de la Commission électorale. Le même sondage révèle que, sur un groupe de 36 pays africains, le Gabon est celui qui fait le moins confiance en ses structures électorales. Mais il n’en a pas l’exclusivité. Au Kenya également, dans l’optique de la Présidentielle de 2017, on réclame la dissolution de l’Independent Electoral and Boundaries Commission qui doit la superviser. Trop favorable au régime autoritaire d’Uhuru Kenyatta qu’elle a porté au pouvoir en 2013.  IEBC must go!
Le Gabon en 2016, le Kenya en 2017, à qui le tour en 2018  ?

 

BE3Sports – Un football fédérateur

Déjà du temps de la colonisation, un tournoi qualifié de « triangulaire » réunissait les trois îles de l’océan Indien, et était toujours l’évènement sportif de l’année, qu’il ait lieu à Madagascar, à La Réunion, ou à l’île Maurice. À cette occasion, il n’y avait plus de différence de statut qui tienne entre territoire français, britannique, ou colonie : qu’ils soient européens ou autochtones, le public et les joueurs savaient faire bloc derrière « leur » île contre les deux autres. Madagascar, c’était tout aussi bien le gardien de but Thomas Rakotoson que le défenseur Roland Ricord, l’ailier Charles Rasendratsirofo que le milieu Maurice Sadoul. On pourrait compléter cette fraternité sportive par d’autres noms comme ceux de « Ramose » Ranohavimanana, de Jean-Claude Cahuet, de Jean Karahison, ou encore du deuxième gardien Alain Lamendour.
Les années d’indépendance se succédèrent avec leur lot de satisfactions, comme cette demi-finale héroïque contre la Tunisie lors des Jeux de l’Amitié de 1963 à Dakar, et d’humiliation comme ces 19 buts encaissés contre zéro marqué lors des premiers Jeux Africains de 1965 à Brazzaville ! Le football malgache connaîtra néanmoins quelques belles éclaircies, mais avec souvent comme toile de fond, l’éternel problème de la représentation des régions dans l’équipe nationale. Une des meilleures sélections malgaches de tous les temps a, certes, pu répondre à cette exigence avec de grands  noms comme ceux de Younnous, René

Augustin Baovola et Maître Kira  ont fait le bonheur du football malgache des années 70.

Augustin Baovola et Maître Kiraont fait le bonheur du football malgache des années 70.

Kely, Augustin (Antananarivo), Babazy, Fandrata (Antsiranana), Baolava, Bevoavy (Nosy Be), Soanaivo, les frères Rasamy (Fianarantsoa), et bien d’autres encore. Certains démagogues en profitèrent malheureusement pour faire de la représentativité ethnique un véritable dogme, quitte à verser dans la médiocrité. À des années-lumière de ces préoccupations de bas étage, l’équipe black-blanc-beur française a, quant à elle, et avec le talent des acteurs pour unique critère, su effacer toutes les considérations de peau et d’origine des joueurs, une réussite à la fois sportive et humaine que le sélectionneur Didier Deschamps résume en une phrase : « sur le terrain je ne connais qu’une seule couleur, le bleu ». N’en déplaise à Jean Marie Le Pen qui, à la veille de la Coupe du Monde 1998, déclarait que l’équipe représentant la France n’avait pas grand-chose de français.

Black-blanc-beur
Cette année-là, les stars de l’équipe de France s’appelaient Lilian Thuram, Thierry Henri, Christian Karembeu, Bernard Diomède, tous des  Français noirs de l’Outre-mer. S’y ajoutaient Marcel Dessailly, né au Ghana, Patrick Viera originaire du Sénégal, et bien sûr « l’Algérien » Zinedine Zidane. Tous ces joueurs représentaient une autre image de l’héritage colonial
français, et comme disait l’historien Éric Hobsbawn, « il est plus facile de saisir la réalité d’une communauté composée de millions de personnes à travers une équipe de onze individus dont on connait les noms. L’individu, même s’il ne fait que soutenir l’équipe, devient lui-même un symbole de ce pays ».
Le concept des 3B (black-blanc-beur) connut une profonde crise avec cette débâcle lors de la Coupe du Monde sud-africaine de 2010 que beaucoup attribuèrent aux « coloured » de l’équipe. Beaucoup l’ignorent et c’est tant mieux pour lui, mais Laurent Blanc qui prit la relève de Raymond Domenech émit alors de sérieuses réserves sur le trop grand nombre de joueurs noirs dans l’équipe, suggérant une « préférence donnée à notre culture et à notre histoire », et l’établissement de quotas raciaux. Mamadou Sakho lui répondit indirectement quatre ans plus tard, en qualifiant la France pour le Mondial 2014. « Quand nous jouons pour la France, déclara-t-il alors,  nous savons que nous défendons un pays multiculturel. La France est faite de cultures arabe, africaine, antillaise, et blanche, et nous, en tant qu’équipe qui reflète le multiculturalisme, nous nous battons tous de la même façon et nous sommes unis derrière la France ».
Sakho est musulman, et son adhésion à ce multiculturalisme est une hérésie aussi bien pour les pseudo-identitaires français du genre Charlie Hebdo que pour leur pire ennemi qu’est Daech. Ce soir tragique du 13 novembre 2015 où l’Organisation de l’État islamique envoya des kamikazes au Stade de France,  cinq joueurs musulmans évoluaient dans l’équipe de France, et quatre dans l’équipe adverse. Inacceptable, pour les puristes de tous bords. Concernant principalement Daech, et selon l’analyste Iyad El-Bagdadi, « sa stratégie de base est de briser toute coexistence entre musulmans et non-musulmans, et de prouver que l’Occident et l’Islam sont inexorablement opposés ». Lassana Diarra, noir et musulman, qui jouait ce soir-là pour la France, est certainement le dernier que l’organisation pourra convertir à ses idées : sa propre cousine faisait partie des victimes…
À la veille de l’Euro 2016, la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung émettait ce vœu : « Une fête du foot paisible, colorée et unificatrice, serait un symbole bienvenu dans un climat européen où les débats sur la nationalité sont d’une perturbante normalité ». Pour le journal britannique Aeon, « c’est aussi dans les stades que se joue une certaine idée de la France ». Un pays qui aborda la compétition avec treize joueurs de couleur sur les 23 retenus, et finit vice-champion derrière le Portugal, également multiracial, d’un certain CR7.

Rétro pêle-mêle

2011, le complexe hôtelier Tranovola à Ambatoroka ouvre un petit musée « maison » consacré, comme il se doit, à Antananarivo. Une imposante maquette du Palais de la Reine y est entourée d’objets d’antiquité tels que bijoux, statuettes, livres et tableaux, sans oublier une réplique de la couronne royale volée à Andafiavaratra. Dans un coin, trône une de ces cheminées anciennes dont se paraient les vieilles demeures bourgeoises merina. Des panneaux explicatifs retracent l’histoire des 11 souverains qui ont séjourné sur les collines sacrées à partir de 1610, ainsi que les us et coutumes des différentes époques. Une belle initiative qui aurait mérité de mieux s’inscrire dans la durée.

BE5

Le GIE Eco Tanàna, qui regroupe des artisans, des guides touristiques, et des propriétaires de maisons d’hôtes, choisit d’installer son siège dans le jardin d’Andohalo, où il est toujours. Parmi ses objectifs figurent la promotion de la culture malgache dans une logique d’échange et de partage, ainsi que la formation de ses membres aux pratiques du tourisme durable. Il propose aux touristes des séjours dans de très confortables maisons d’hôtes à Antananarivo même ou dans sa périphérie, agrémentés de visites d’ateliers, de rencontres avec le patrimoine historique et architectural, ou de randonnées encadrées par des guides spécialisés.

2010, suivant l’exemple de grandes compagnies mondiales comme Air France KLM, Air Madagascar s’engage en faveur du développement durable en partenariat avec des ONG et associations comme Fanamby ou Makay Nature, ainsi que le Museum national d’Histoire naturelle de Paris. La compagnie apporte ainsi sa contribution à la diminution de l’émission de gaz à effet de serre par le transport aérien, quand bien même cette industrie est très loin d’être la plus polluante.

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar - AFP

Technologie – Apple dévoile l’iPhone 7

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Les dirigeants d’Apple viennent de présenter la semaine passée, leurs nouveaux modèles d’iPhone. Le nouveau bijou, dispensant du port traditionnel d’écouteurs, est doté de plusieurs fonctionnalités dont la résistance à l’eau et à la poussière.

Les adeptes de la marque Apple attendent avec impatience la sortie de ce nouvel iPhone.

Les adeptes de la marque Apple attendent avec impatience la sortie de ce nouvel iPhone.

Plus rapides, plus équipés d’un meilleur appareil photo, plus résistants à l’eau et à la poussière,  mais sans le port traditionnel d’écouteurs. Apple a dévoilé le 7 septembre, sans grande surprise, ses nouveaux modèles d’iPhone. Il a aussi enthousiasmé ses fans avec la promesse qu’ils pourraient bientôt jouer à un nouveau « Super Mario » sur leur iPhone et à « Pokémon Go » sur leur Apple Watch, dont le groupe a aussi annoncé une mise à jour.
L’iPhone 7 et le 7 Plus, un peu plus grand, sont « résistants à l’eau et à la poussière » et représentent « une grande percée pour la photographie », a assuré un responsable du groupe, Phil Schiller, lors d’une présentation à San Francisco.
Ils abandonnent, en revanche, la prise « jack » servant depuis des années à brancher des écouteurs. Apple obligera désormais à se servir d’écouteurs sans fil ou compatibles avec un autre branchement spécifique à ses smartphones, le port « lightning » qui a déjà servi à recharger les derniers modèles.
« Nos smartphones sont remplis de technologies et nous en voulons tous davantage, et tout cela se bat pour de la place sur le même appareil. Maintenir un vieux branchement n’ayant qu’un seul usage, n’a tout simplement pas de sens », argumente Phil Schiller
Les précommandes s’ouvriront vendredi, avec des livraisons à partir du 16 septembre dans 25 pays. Prix de base annoncé: 649 dollars (hors taxes) aux États-Unis, 769 euros en France.
L’appareil sera livré avec une paire d’écouteurs utilisant le port lightning, ainsi qu’un adaptateur.
Mais Apple espère aussi augmenter ses ventes d’accessoires. Il a ainsi présenté de nouveaux écouteurs sans fil baptisés « AirPods », compatibles à la fois avec l’iPhone et avec la montre connectée Apple Watch. Ils coûteront 159 dollars aux États-Unis (179 euros en France). La filiale Beats d’Apple a aussi annoncé une nouvelle gamme d’écouteurs.
Tim Bajarin, analyste de Creative Strategies, n’exclut pas qu’il s’agit d’une « première étape » avant un changement plus radical sur les modèles qui marqueront le 10e anniversaire de l’iPhone l’an prochain, et pourraient devenir totalement sans fil, y compris pour le rechargement.

Apple Holds Press Event To Introduce New iPhone

 

Super Mario sur l’iPhone
Apple a beau ne représenter qu’environ 12% du marché mondial des smartphones contre 22% pour son grand rival Samsung, selon les dernières estimations trimestrielles du cabinet IDC, ses nouveaux iPhone sont tous les ans très attendus.,Ils ont pourtant laissé Wall Street de marbre mercredi: l’action Apple a clôturé sur une maigre hausse de 0,61%.
C’est surtout Nintendo qui a profité (+28%) de l’arrivée annoncée en décembre d’un nouveau jeu, « Super Mario Run », en exclusivité sur l’App Store, la boutique d’applications pour l’iPhone et l’iPad.
Le hit « Pokémon Go » de la société californienne Niantic, qui a mis d’autres célèbres personnages du groupe japonais à l’heure de la réalité augmentée, doit, par ailleurs, arriver sur l’Apple Watch d’ici la fin de l’année. Même si Samsung peut souffrir des explosions de batteries qui viennent de l’obliger à suspendre les ventes de son tout nouveau Galaxy Note 7, Apple aborde les fêtes de Noël sur la défensive.
Pour la première fois depuis la sortie de la première version de l’iPhone en 2007, les ventes viennent de reculer durant deux trimestres consécutifs. Et les analystes sont partagés sur la capacité de l’iPhone 7 à les relancer, quand le marché des smartphones devient toujours plus saturé. Tim Bajarin estime qu’il pourrait stabiliser la croissance des ventes, mais Neil Saunders, de la société de recherche Conlumino, juge l’appareil « pas radicalement différent des précédentes incarnations ».
Le prochain « hit » espéré dans la télévision ou l’automobile tarde, pour sa part, toujours à se concrétiser. En attendant, Apple met en avant des services comme Apple Pay, dont il annoncé mercredi l’extension au Japon, ou Apple Music, qui revendique 17 millions d’abonnés payants.
Parallèlement à l’exercice marketing qu’il tenait à San Francisco, Apple s’est aussi retrouvé mercredi au cœur d’un débat enflammé au Parlement irlandais à Dublin, à la suite de la facture fiscale de 13 milliards d’euros que la Commission européenne a présenté au groupe, la semaine dernière.
Apple a immédiatement annoncé un recours contre une décision qualifiée de « foutaise politique » par son patron Tim Cook.
L’Irlande, censée encaisser la somme mais soucieuse de protéger son image de pays à basse fiscalité favorable aux entreprises, a aussi décidé de faire appel. La décision a été appuyée mercredi, par un vote consultatif à 93 voix contre 36 au Parlement, mais après de virulentes critiques de l’opposition. Gerry Adams, le chef du Sinn Fein (centre gauche), a notamment estimé que les assurances du gouvernement qui se défend de tout favoritisme sont « aussi crédibles qu’un tas de crottin de cheval ».

Quatre choses a retenir

• Dans ce qui est devenu un rituel annuel, Apple a dévoilé deux nouvelles versions de son produit vedette.
• Les prix d’entrée restent similaires aux modèles précédents: l’iPhone 7 démarre à 649 dollars pour les consommateurs américains, et l’iPhone 7 Plus, un peu plus grand, à 769 dollars.
• Les deux appareils résistent à l’eau, ont des processeurs plus puissants, et leur appareil-photo intègre des technologies censées garantir de meilleures images. Le modèle 7 Plus aura même un système de double caméra.
• Apple a aussi décidé d’abandonner la prise « jack », qui a traditionnellement servi jusqu’ici à brancher des écouteurs, favorisant son système propriétaire Lightning. Les nouveaux iPhone seront toutefois vendus avec un adaptateur ou des écouteurs compatibles.

Super Mario sur l’iPhone
Apple a annoncé conjointement avec Nintendo que « Super Mario Run », un nouveau titre autour du célèbre personnage de jeux vidéo développé spécialement pour le mobile, arriverait cette année dans l’App Store, la boutique d’applications pour l’iPhone et l’iPad.
Apple, Nintendo et l’éditeur de jeux californien Niantic ont également annoncé que le très populaire Pokemon Go deviendra accessible depuis une Apple Watch.

Apple Watch Series 2
La mise à jour de la montre connectée d’Apple inclut une résistance à l’eau jusqu’à une profondeur de 50 mètres, et un GPS qui permettra à ses utilisateurs de monitorer leur activité sans avoir à emporter aussi leur smartphone.
Apple a aussi dévoilé une série de nouveaux designs, notamment un modèle conçu avec Nike et visant plus spécialement les amateurs de course à pied, ou encore de nouveaux bracelets et fonds d’écran exclusifs pour les modèles développés en partenariat avec Hermès.
Apple  augmentera le prix de base de l’appareil, qui sera proposé à partir de 369 dollars aux États-Unis.

Ecouteurs sans fil
Si Apple permet toujours aux utilisateurs de ses appareils d’utiliser des écouteurs traditionnels, il lance une offensive sur les écouteurs sans fil, avec un tout nouveau modèle à sa marque, les « AirPods », et une série d’autres modèles annoncés par sa filiale Beats. Les deux marques utiliseront la puce W1 d’Apple et sa technologie sans fil Class 1 Bluetooth.

iOS 10
Parallèlement à l’iPhone 7, Apple sortira le 13 septembre, une nouvelle version de son système d’exploitation mobile, baptisée iOS 10. Conçue pour fonctionner avec ses nouveaux appareils, elle inclut aussi une mise à jour des applications de cartographie et d’informations. Elle est aussi censée aider les efforts du groupe pour se faire une place au centre de la maison connectée.

Texte : Lova Rafidiarisoa – Photos AFP

Entrepreneuriat – Lancement des Clubs Mahatsangy

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Une nouvelle initiative de Youth First. Il s’agit de créer des communautés des jeunes où ces derniers pourront  développer leurs potentialités.

L’organisation Youth First vient de lancer, au mois d’août dernier, un nouveau programme, le « Club Mahatsangy ». C’est une communauté associative regroupant des jeunes de 15 à 24 ans dans les divers quartiers de la grande ville d’Antananarivo. L’objectif principal est d’aider les jeunes à développer leurs potentialités pour qu’ils puissent contribuer au développement du pays en commençant par leur environnement direct. Le Club Mahatsangy comporte plusieurs cycles de programmation dont chacun durent quatre mois et qui change suivant différents thèmes. Pour le dernier trimestre 2016, les activités seront focalisées sur la promotion de l’entrepreneuriat et du leadership chez les jeunes.
De ce fait, les activités, qui ont pour objectif l’autonomisation économique et la responsabilisation des jeunes, seront organisées dans les quartiers et les lycées qui ont un club en leur sein. Ces activités suivront un curriculum standard développé par Youth First et comprendront des renforcements de capacités en leadership et en entrepreneuriat ainsi que des activités d’animations culturelles et sportives dans chaque Club Mahatsangy.

Rayonnement
Les lieux de regroupement des clubs varient selon le profil des leaders mais les actions des clubs s’étendront sur toute la communauté environnante de chaque lieu de regroupement. La liste suivante donne un aperçu des lieux de regroupement des clubs. Un accord de partenariat a été signé avec le Ministère de l’Éducation nationale pour faciliter la mise en place des Clubs Mahatsangy dans les lycées publics de la région d’Analamanga. L’objectif de Youth First d’ici la fin de l’année est de créer quarante Clubs Mahatsangy.
En somme, les activités se référant au club visent à fournir aux jeunes les opportunités et les capacités nécessaires pour contribuer significativement à leur développement personnel ainsi qu’au développement durable de leur communauté. Le club Mahatsangy n’est pas qu’un simple programme, c’est un lieu de synergie entre les jeunes.
Le club Mahatsangy n’est qu’une suite logique des activités entreprises par Youth First pour atteindre son idéal qui est le rayonnement des jeunes malgaches pour qu’ils puissent devenir des femmes et des hommes dignes demain et ainsi confirmer leur statut de relève.

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Fitiavana Ramamisoa veut améliorer le système éducatif     

Une tête bien faite. Fitiavana Ramamisoa, âgée de 21 ans, est une idéaliste qui continue de penser que tout est possible. Étudiante en Histoire et géographie à l’École nationale supérieure (ENS) Ampefiloha, elle ambitionne de révolutionner le système éducatif par le renforcement des activités parascolaires.
« Devenir enseignante, c’est ce que j’entends souvent quand je partage mon cursus universitaire. Les grands de ce monde doivent beaucoup à leurs enseignants, et l’idée de préparer la relève me rend fière. Je ne serai pas enseignante à vie, mais j’ai choisi cette voie pour pousser les enfants et les jeunes à découvrir ce qu’il y a de meilleur en eux », révèle-elle.
En 2014, elle a été sélectionnée pour rejoindre la première promotion du Young women leadership Program, et plus tard elle a été recrutée par Youth First pour étoffer son équipe. En intégrant cette association, elle confirme son désir d’engagement pour le renforcement de capacités des jeunes et la promotion de la jeunesse.

Carpe diem
Ses responsabilités au sein de Youth First incluent le développement de nouveaux programmes. Ayant elle-même évolué au sein du scoutisme, Fitiavana a mis en avant la place importante des activités ludiques dans la socialisation et la préparation à la vie d’adulte des jeunes. En alliant ses expériences en tant que futur enseignant, scoute et gestionnaire de programme elle fait partie de l’équipe de programme de Youth First qui a développé le concept Club Mahatsangy.
« En août 2015, nous avons déjà fait une première tentative pour mettre en place les clubs mais cela n’a pas abouti. J’ai failli me décourager car je tenais tellement á ce projet. Mais je suis sûre que tout arrivera à point nommé car les clubs ont maintenant plus de partenaires techniques et financiers. Même en termes d’activités, ces douze mois nous ont permis de mûrir le concept », avoue la normalienne.
Dans le cadre du Club Mahatsangy, Fitiavana cherche sans relâche à satisfaire les besoins des jeunes et à les concilier aux activités des clubs. Son mot d’ordre consiste à créer un monde plaisant et instructif pour les jeunes en préparant à l’avance leur avenir. En fait, elle a adopté le précepte du poète latin Horace : carpe diem, c’est-à-dire « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain », autrement dit « Profite du moment présent et tires-en toutes les joies, sans t’inquiéter ni du jour ni de l’heure de ta mort ». Aussi, adresse-t-elle ce message aux jeunes comme elle qui veulent réussir leur vie : « C’est dans la jeunesse qu’on se prépare pour l’avenir. Alors, il faut en profiter! »

Miandra et Charles-Henri Ravony, fondateurs de la startup franco-malgache IdeaChemy.

Miandra et Charles-Henri Ravony, fondateurs de la startup franco-malgache IdeaChemy.

Association du mois – Fanjava et Youth First Madagascar s’allient

A la suite d’un rapprochement fructueux, Fanjava (fanjava.com) signera, ce mois de septembre, un partenariat stratégique avec Youth First Madagascar.
En effet, Fanjava, première plateforme financière participative 100% dédiée à l’innovation malgache, ambitionne de libérer le financement des projets en amorçage auprès des entrepreneurs et associations malgaches. Pour ce faire, Fanjava lancera une plateforme opérationnelle aux normes internationales afin de permettre aux donateurs, issus de la diaspora malgaches et des amis de Madagascar du monde entier, de contribuer financièrement à tous les projets sélectionnés et mis en ligne. Chaque campagne de financement durera un mois et aura à atteindre au moins 100% de réussite, avec une limite claire et ferme à 20 000 euros nets collectés.
À ce titre, plusieurs dizaines de projets portés par des jeunes femmes (WLP) et des jeunes hommes (BLP), bénéficiaires de Youth First Madagascar, ont été sélectionnés pour le lancement de Fanjava. À l’issue de leur financement, ces mêmes projets seront activement suivis par l’équipe de la plateforme et par ses partenaires pendant trois exercices comptables.

Autonomisation
Couvrant tous les secteurs d’activité, de l’agriculture éco-durable aux nouvelles technologies, ces projets portent un énorme espoir d’autonomisation sociale, économique et technologique aussi bien de leurs jeunes porteurs et que de leurs bénéficiaires. Ce partenariat présente, à ce jour, un potentiel annuel de 40 à 60 projets innovants directement issus de Youth First Madagascar.
C’est pourquoi Miandra et Charles-Henri Ravony, fondateurs de la startup franco-malgache IdeaChemy (ideachemy.com), et porteurs de Fanjava avec une équipe internationale basée au Mans (France), se réjouissent de ce développement extrêmement positif. Ultrasécurisée par des garanties (financières, électroniques et juridiques) solides, la plateforme se conforme aux standards légaux et techniques en vigueur dans l’univers européen du crowdfunding. En outre, elle aura à cœur de promouvoir le respect de la protection intellectuelle entrepreneuriale, tout en diffusant une culture pragmatique nouvelle de l’innovation frugale à Madagascar.
Selon ses fondateurs, Fanjava aura vocation à accompagner des projets similaires en Afrique subsaharienne au printemps 2017, parallèlement à une coopération avec des plateformes amies en Afrique du Nord – Méditerranée.
Quant à IdeaChemy, la startup envisage de lancer une nouvelle plateforme d’innovation radicale dans un secteur malgache porteur début 2017. Elle continue à construire des partenariats novateurs pour Fanjava (réseaux professionnels et incubateurs, associations majeures, institutions financières, écoles et universités), tant à Madagascar qu’à l’international.

Nadia , 18 ans participante du Young Women Leadership Program 6

Nadia , 18 ans participante du Young Women Leadership Program 6

Plaidoyer

Pourquoi faut-il investir dans la jeunesse et soutenir les jeunes ?

Depuis quelques décennies, le monde fait face à un accroissement de sa population et tend vers un dédoublement de sa population jeune. Madagascar ne déroge pas cette règle.
Actuellement, on estime que plus de la moitié de la population malgache se trouve dans cette tranche d’âge. Beaucoup d’entre eux se sont déjà lancés dans l’action sociale afin d’aider leurs semblables. Mais les plus importants ce sont ceux qui sont activistes, porteurs de message et porte-parole des jeunes, ceux qui entreprennent pour qu’il y ait un changement palpable dans la vie des jeunes.
Un adage malgache que d’aucuns ont coutume de répéter est d’affirmer : « Ny tanora no ho avin’ny firenena ». Oui, en effet, ce sont les jeunes qui constituent le futur et l’avenir d’un pays, d’une nation. Ce sont les relèves pour les jours à venir. C’est une citation lourde de sens, il y a tant à faire pour les jeunes afin d’être digne de ce futur qui les attend mais aussi être capable d’assurer ce futur, et ceci commence maintenant par les études et les renforcements de capacité.
L’inclusion de la jeunesse dans le processus de développement du pays semble plus que nécessaire. De plus, en misant sur la jeunesse et son effectif au sein du pays, on ne risque point d’être en panne. De l’énergie, de la créativité et l’innovation, tous ceux-là sont des points forts de la jeunesse. Ne reste plus que la mise en synergie de leur projet ainsi que l’encadrement et l’accompagnement. Certes, les jeunes sont motivés mais il leur manque encore un brin d’expérience qui doit s’acquérir au fur et à mesure de l’accompagnement des aînés.
Aujourd’hui, l’accompagnement de la jeunesse n’est encore qu’à son début. Même si plusieurs organisations nationales et internationales se sont attelées à la tâche, leur travail n’arrive pas à couvrir les près de sept  millions de jeunes Malgaches. Néanmoins, avec l’aide de certains partenaires, les jeunes arrivent à s’organiser entre eux et peuvent s’accompagner mutuellement.
Par exemple, des jeunes en forment d’autres en matière d’entrepreneuriat. Il y a ceux qui ont déjà suivi des formations quelque part et partagent le peu qu’ils ont acquis avec leurs camarades afin de les aider à se développer.
Le message est donc simple, il faut soutenir, investir dans la jeunesse car elle est la source de tout développement futur. Son innovation et sa créativité sont des atouts non négligeables dans la mise en œuvre d’un développement durable, surtout pour Madagascar.
Pour nous les jeunes : « montrons au monde que nous sommes des jeunes responsables. Osons tenir la responsabilité pour notre pays, ce sera nôtre. Osons défier, osons innover »

MAG5Zoky modely – Mino Andriamijoro ou un entrepreneur rêveur

Peux-tu te présenter  ?
J’ai 27 ans. Je suis économiste de formation. J’ai fait mes études à l’Université d’Antananarivo. Je gère une agence événementielle qui s’appelle Merctis & Co. Nous organisons des Corporate events mais principalement des événements pour aider les startups à se développer, comme Startup Dating et Jeudi Up. Je suis également administrateur au sein du Fivmpama, Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy/ Groupement du Patronat Malgache. Je préside la commission Jeunes au sein du groupement. Le but consiste à préparer la relève des entrepreneurs à Madagascar. Nous sommes en pleine préparation d’un concours de projet axé sur l’agrobusiness. Il s’adresse aux jeunes entrepreneurs de moins de 30 ans exerçant en-dehors de la capitale, étant donné qu’il y a déjà assez de concours de projet sur Tana. Mais il s’agit également de promouvoir la potentialité des entrepreneurs des autres régions.

Est-ce que tu peux nous décrire comment tu étais à 15 ans  Quelles étaient tes aspirations  Tes rêves  Tes plus grandes craintes  ?
Encore adolescent, j’avais des rêves pleins la tête, les pieds définitivement pas sur terre. J’aimais lire les biographies des gens qui ont réussi, connaître leurs histoires. Et c’est toujours le cas jusqu’à maintenant. C’est d’ailleurs pour cela que je suis actuellement en train de créer un site web pour faire connaître les entrepreneurs de Madagascar (peut-être que d’autres jeunes y trouveront de l’inspiration pour réaliser leurs rêves). À 15 ans, un ami m’a montré un journal qui s’intitulait « Lu&Vu Entrepreneurship ». C’était un journal dédié entièrement à l’entrepreneuriat mais aussi sur le développement personnel. Cela m’a inspiré, et depuis j’ai attrapé le virus de la passion pour l’entrepreneuriat, je n’ai pas encore trouvé de remède jusqu’à maintenant. Mon rêve c’est de voir un jour un « Silicon Valley » made in Madagascar (on est déjà sur la bonne voie). Et naturellement, ma plus grande crainte est que ce rêve ne se réalise pas.

Pourquoi as-tu décidé de suivre ce chemin ?
Tout simplement parce que c’est ma passion, et dans la vie, j’aime faire ce qui me passionne.

Quels ont été les défis et comment les as-tu surmontés  ?
Je suis quelqu’un de rêveur. Du coup,  je rencontre souvent des gens qui me disent : « Aza manao revin-gadra, manonofy ririnina, etc. » Personnellement, Moi je les évite comme la peste. Et donc, je me suis toujours entouré de gens qui ont des rêves comme moi. Des rêveurs qui sont prêts à travailler très dur, à faire beaucoup de sacrifices pour vivre leurs rêves.

As- tu un message pour les jeunes qui veulent suivre ta trace  ?
Dream big, Work harder

Art visuel –« Pimaso Madagasikara », la photographie au service de la patrie

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C’ est un art à part entière que Herivonjy Rakotondramavo a appris à maîtriser à bon escient. Il en a fait un vecteur de messages, unique en son genre.

« Pimaso Madagasikara » se plaît constamment à jouer sur les contrastes qui résident dans la société malgache actuelle. Notamment avec ce village et son environnement paisible.

« Pimaso Madagasikara » se plaît constamment à jouer sur les contrastes qui résident dans la société malgache actuelle. Notamment avec ce village et son environnement paisible.

Dans le milieu des arts en général, ils sont nombreux, issus de la même génération, à souhaiter mettre en avant leur passion, leurs envies et, par dessus tout, leurs revendications. Pimaso Madagasikara, lui, se découvre comme une perle unique dans ce lot de talentueux artistes qui n’ont qu’un seul souhait, faire valoir les beautés de leur pays.
Fondé par le photographe Herivonjy Rakotondramavo, Pimaso Madagasikara est, à l’origine, née d’une initiative fraternelle que le photographe, entouré de sa famille et de ses amis, a tenu à réaliser pour justement trouver une réponse à une problématique typique de l’actualité actuelle. « Qu’est-ce qui cloche donc dans ce pays   Que faut-il faire pour y remédier et quelles sont les actions à entreprendre ? »
Passionnés d’art et de culture, c’est essentiellement auprès d’acteurs culturels qu’ils sont allés en quête de réponses à ces questions qu’ils ont posées à travers un modeste blog. Herivonjy Rakotondramavo s’est toujours plu à s’initier à l’art de la photographie dès son plus jeune âge, se forgeant également quelques acquis en apprenant l’infographie et le multimédia pour étoffer ses connaissances.

« Dera sy Laza » (ci-dessus) illustre cet attachement envers la mère patrie ; « Lova, Tanindrazana, Karakaraina » (ci-contre) représente à travers cette jarre, les cassures dans la société malgache, tandis que « Valiha » (ci-dessous) retranscrit cette quiétude et cette beauté du Malgache dans son environnement.

« Dera sy Laza » (ci-dessus) illustre cet attachement envers la mère patrie ; « Lova, Tanindrazana, Karakaraina » (ci-contre) représente à travers cette jarre, les cassures dans la société malgache, tandis que « Valiha » (ci-dessous) retranscrit cette quiétude et cette beauté du Malgache dans son environnement.

Marginal

Herivonjy Rakotondramavo a longtemps baigné dans le milieu artistique en général, en côtoyant d’illustres musiciens comme Silo, Shao Boana ou Njava avec qui il partage une vision bien précise. « L’art se doit d’être revendicateur et vecteur d’un message, car c’est ce qui nous permet de nous exprimer librement pour faire entendre ce que nous avons à dire. Pour ma part, j’ai décidé d’éveiller la conscience collective de notre société à travers mes photographies qui retranscrivent notre richesse, mais aussi ce caractère particulier qui fait notre force », soutient-il. Entamant une humble révolution à travers ses clichés, Pimaso Madagasikara conjugue ainsi design graphic et photographie traditionnelle pour illustrer, à chaque fois, un message haut en couleurs pour le public. Très actif sur les réseaux sociaux, il invite ceux qui s’attardent sur ses créations à discerner et à interpréter ses photos qui sont toutes déjà lourdes de sens et d’une qualité artistique pure et singulière.

Un portrait d’une grande beauté par « Pimaso Madagasikara ». Il représente cette grâce et ces traits propres à nos compatriotes .

Un portrait d’une grande beauté par « Pimaso Madagasikara ». Il représente cette grâce et ces traits propres à nos compatriotes .

 

«Pimaso Madagasikara » affectionne particulièrement la vie paysanne dans toute sa splendeur. Un calme, une insouciance et un train de vie enracinés dans nos valeurs et nos traditions qu'il promeut constamment.

«Pimaso Madagasikara » affectionne particulièrement la vie paysanne dans toute sa splendeur. Un calme, une insouciance et un train de vie enracinés dans nos valeurs et nos traditions qu’il promeut constamment.

 

L6

 

Deux paysages des plus pittoresques de Nosy Be, où « Pimaso Madagasikara » a longtemps résidé et d'où il tire ses plus beaux clichés. Entre poésie et prestige, la bonne majorité de ses œuvres sont à découvrir sur sa page facebook.

Deux paysages des plus pittoresques de Nosy Be, où « Pimaso Madagasikara » a longtemps résidé et d’où il tire ses plus beaux clichés. Entre poésie et prestige, la bonne majorité de ses œuvres sont à découvrir sur sa page facebook.

 

Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos: Pimaso Madagasikara

 

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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L’accalmie est précaire et lourde de menaces. Les Gabonais restent rivés sur ce que sera la couleur de la fumée qui sortira d’ici peu du sommet de la « Tour de Pise ».

Le président de la République, Philibert Tsiranana, durant la première élection présidentielle par le Parlement.

Le président de la République, Philibert Tsiranana, durant la première élection présidentielle par le Parlement.

Histoire – Trop de non-dits qui tronquent la vérité 

Les Gabonais qui réclament, à juste raison, la fin d’un « bongoisme » qui n’a que trop duré, ignorent que, quel que soit le vainqueur, eux-mêmes seront les grands perdants. Bonnet noir et noir bonnet, Ali et Jean, les beaux-frères ennemis sont, en effet, tous les deux, de purs produits de la même famille, et leur conflit digne du feuilleton Dallas ne date pas des dernières élections. Les ambitions de Ping remontent à longtemps, et il se chuchote- car cela fait partie des non-dits officiels- que c’est pour le calmer qu’il a été poussé en 2008 à la Commission de l’Union Africaine. Entre les deux hommes, il y avait non seulement des visées politiques identiques, mais surtout une femme : Pascaline, sœur d’Ali et ex-épouse de Jean. Cette ancienne directrice de cabinet d’Omar Bongo n’a jamais pardonné d’avoir été évincée du Palais, mais pas au point, semblerait-il, de se ranger du côté de son ex. N’a-t-elle pas exclu Ping du mariage de leur propre fille   Dallas dans toute son ignominie, et un pays qui se retrouve dangereusement au bord du gouffre de la guerre civile pour des histoires de famille qu’on essaie de taire et de dissimuler derrière la politique. Et la guerre, disait Paul Valéry, « c’est quand des gens qui ne se connaissent pas se massacrent pour le compte de gens qui se connaissent, mais ne se massacrent pas »…
Les non-dits lourds de conséquence, car déformant singulièrement la réalité, sont aussi légion dans l’Histoire de Madagascar, au point que les générations à venir n’auront plus connaissance que de vagues banalités. Les archives de 1947 ont beau être déclassifiées depuis 1997, personne ne se bouscule pour les consulter, préférant le confort du non-dit aux épines de la vérité historique. Le lieutenant Randriamaromanana était-il vraiment le héros que l’on croit, ou un simplet manipulé par une administration française à la recherche du coupable idéal pouvant justifier la répression à venir   Avril 1971 dans le Sud est, lui, une tragédie qui a, au bas mot, fait 3 000 morts. Là aussi le non-dit a été la règle, les exactions étant les tristes faits d’armes d’une gendarmerie commandée par un certain… Richard Ratsimandrava. Mai 1972, le général Gabriel Ramanantsoa décline le poste de Premier ministre proposé par un Philibert Tsiranana aux abois, et réclame les pleins pouvoirs. Tout ou rien. Comment ont bien pu se passer les tractations entre un fringant officier général qui a le vent en poupe, et un président vaincu par la maladie, sous l’œil dominateur du tout puissant général Bocchino, chef de
l’État-major particulier et porte-voix d’une France déjà décidée à tourner la page à son avantage   Comment écarter la possibilité d’un front commun entre lui et la providentielle solution de rechange qu’est le citoyen français Ramanantsoa   On ne le saura jamais, mais ce non-dit, le bon peuple n’en a eu cure, et les klaxons euphoriques retentiront jusqu’à très tard dans la nuit à Analakely. Ce n’est ni la première, ni la dernière fois qu’une Révolution est confisquée…

« Tsy hiamboha adidy aho, mon général » : le colonel Richard Ratsimandrava reçoit les pleins pouvoirs du général de division Gabriel Ramanantsoa en 1975.

« Tsy hiamboha adidy aho, mon général » : le colonel Richard Ratsimandrava reçoit les pleins pouvoirs du général de division Gabriel Ramanantsoa en 1975.

Présomptions
1975 est l’année de tous les mystères, et de tous les non-dits, car les présomptions de Coup d’État se sont enfilées à partir de là comme autant de perles. Le célèbre « Tsy hiamboho adidy aho, mon général » est certes passé à la postérité. Mais s’est-on jamais demandé ce qui a bien pu se passer préalablement dans les coulisses de l’Histoire, le promu répondait-il  vraiment à la logique d’un général en partance, membre de la très haute bourgeoisie merina   N’y aurait-il pas eu un passage en force quelque part comme disent les sportifs   Le colonel ne durera qu’une semaine au poste de nouveau chef de l’État, mais fort curieusement, malgré son assassinat, le terme « Coup d’État » n’a pas été prononcé une seule fois. Ceux qui savaient, les Roland Rabetafika, Appolinaire Andriatsiafajato, Père Ralibera, ou encore commandant Istasse, emportèrent leur secret dans la tombe. La loi du silence n’est pas que corse, motus et bouche cousue également pour les quelques témoins encore vivants : on circule, il n’y a rien à dire… La fulgurante ascension de Didier Ratsiraka prit, dès lors, une tournure très éthiopienne à la Mengistu avec la création d’un « Derg » militaire,  puis la politique du vide. La Révolution se nourrit de ses propres enfants, c’est bien connu…
L’Histoire ne pouvant se résumer en quelques lignes même à coup de silences, nous faisons un grand bond jusqu’à la crise la plus proche, celle de 2009 dont l’origine, selon certains fouineurs, n’avait rien de politique. Dallas version malgache en quelque sorte… Comment expliquer, en effet, ce rejet viscéral nourri par le « parrain » à l’endroit du « petit frère » du temps même où celui-ci n’était encore qu’un jeune chef d’entreprise débutant dans le métier, au point de faire arracher ses panneaux publicitaires   Des langues, peut-être pas si mauvaises, parlent d’un grave problème strictement privé, pour ne pas dire une offense subie par un des siens, que le « parrain » tel qu’on le connait s’est juré de ne jamais oublier, ni pardonner. On sait tous, pour en avoir vécu toutes les péripéties, où l’escalade entre deux aussi fortes personnalités nous a menés. Il y a, néanmoins, une justice à leur rendre : celle d’arrêter de dire avec dédain de l’un qu’il « n’est qu’un » ancien laitier, et de l’autre qu’il « n’est qu’un » ancien DJ. Tout simplement parce qu’ils ne sont pas « que » cela, et qu’à l’œuvre on s’est rendu compte que certains, autrement plus diplômés, ne leur arrivent finalement guère plus haut que la chaussette. Mais peut-être ne sommes-nous « que » Malgaches pour comprendre les success stories à l’américaine. Ils n’étaient « que » quoi, au fait, Rockfeller et Reagan ?

De nombreux tours opérateurs misent aujourd’hui sur les Tsingy de Bemaraha.

De nombreux tours opérateurs misent aujourd’huisur les Tsingy de Bemaraha.

Monde du voyage – Les tour-opérateurs réceptifs

Le TOP, Association des tour-opérateurs professionnels réceptifs de Madagascar, a vu le jour en 1991, mais chez les vénérables pionniers, Transcontinents a été créé bien avant, en 1953, et Madagascar Airtours, en 1968. Pour mieux introduire ce métier très spécifique de tour opérateur que se partagent les « émetteurs » des pays de provenance des touristes, et les « réceptifs » des pays de destination, un petit retour sur image peut s’avérer utile. Dès sa naissance au XIXe siècle, l’industrie du voyage liée au capitalisme triomphant brossait déjà les grandes lignes du tourisme moderne. Aujourd’hui, l’Allemagne et la Grande-Bretagne contrôlent les premiers TO d’Europe et même du monde, pour ne citer que TUI, Thomas Cook, ou MY Travel.
Comment travaille le TO réceptif   Il procède à l’identification de ce qui sera le produit à commercialiser, en tenant compte des tendances transmises par l’émetteur. Il travaille sur tous les paramètres pour ne citer que les vols, les hôtels, les excursions et visites, les transferts, propose une cotation dans laquelle il aura déjà défini sa marge, et l’envoie à l’émetteur. Ce travail pratiquement d’interface est, certes, menacé par l’E-commerce qui autorise une relation directe entre le client et le prestataire, mais fort heureusement, beaucoup de touristes tiennent toujours à cette assurance-qualité qu’offre le professionnalisme des TO.
Une nuance difficilement comprise par le grand public est celle existant entre tour opérateur et agence de voyages, d’autant plus que beaucoup d’entreprises cumulent les deux activités. Pour schématiser, le TO concocte un produit en négociant avec les prestataires, alors que l’agent de voyages est en quelque sorte un revendeur. Un volet important des activités des agences de voyages est aussi la billetterie ou « ticketing », pour laquelle les compagnies aériennes leur ont, pendant longtemps, octroyé une commission de 7%. Sous la pression de l’augmentation des coûts et de la concurrence des compagnies « Low cost », les transporteurs ont fini par renoncer à cette commission, amenant les agences à désormais pratiquer le « Service fee », c’est-à-dire à se faire payer directement par le passager.
Les TO réceptifs de Madagascar, tout comme les hôteliers, n’ont jamais cessé de travailler dur, même au plus fort des crises politiques de 2002 et de 2009, ou de la psychose du choléra durant laquelle certains médias étrangers laissaient presque croire qu’à Madagascar on mourrait à chaque coin de rue. Le contexte actuel n’est malheureusement pas plus facile, avec l’impact destructeur, pour un pays misant sur la découverte, de certains facteurs comme l’insécurité grandissante non seulement sur les routes, mais désormais aussi dans certains sites que l’on croyait préservés. La haute saison tire à sa fin, et les chiffres de 2016 risquent d’être en-deçà des attentes. Une fois de plus.

Les « garajnikis », symbole de la débrouillardise russe, abritent toute une activité économique.

Les « garajnikis », symbole de la débrouillardise russe, abritent toute une activité économique.

Savoir-Faire – Débrouille d’hier et de toujours

Le tas, quoiqu’on dise, est une excellente école pour ne pas dire la meilleure, pour peu qu’on y ait pour mentor ce petit quelque chose d’indéfinissable qu’on appelle parfois le talent. Le palais en bois de Manjakamiadana était, en son temps, le plus haut bâtiment d’Afrique avec ses 43 mètres, et Jean Laborde qui ne connaissait pratiquement rien du matériau utilisé en a monopolisé tout le mérite. L’historien Raombana, contemporain de Ranavalona Ire et auteur de plus de 8 000 pages manuscrites, a-t-il senti une usurpation quelque part   Toujours est-il que dans ses écrits, il s’est toujours abstenu de mentionner le nom du Gascon, mettant plutôt en avant des compatriotes comme Andriamparany, Ifaralahindafatra, Isoamanana, et surtout Rainitsontsoraka : ce dernier eut la lourde responsabilité d’improviser une grue métallique à la suite d’une défaillance lors de l’implantation du pilier nord-est. Plus tard, des jeunes gens passionnés de construction, connus sous le nom de « alinijery », gravitaient autour de Radama II. Avides malheureusement aussi de bonne… chair, ils furent décimés lors du massacre des « Menamaso » par les conservateurs de la Cour. Et lors des travaux de restauration du Palais mise sur rail à partir de 2005,  les instructeurs français n’en revenaient pas devant l’art –il n’y a pas d’autre mot- des ouvriers malgaches de reproduire à l’identique les outils spécifiques manquants. Ce fut, notamment, le cas d’une boudineuse servant à faire des ourlets sur les feuilles de zinc, dupliquée à la perfection par les Malgaches sur la base d’informations puisées sur internet. « Nous étions là pour leur donner notre savoir-faire, mais nous avons en fait aussi beaucoup appris d’eux… » Mais sans aller si haut, au propre comme au figuré, la rue offre au quotidien mille exemples de cette débrouillardise bien malgache, des garages de quartier aux «kalesy » à volant en passant malheureusement par les armes à feu artisanaux. Chaque médaille a son revers.
La débrouillardise peut être définie comme une capacité d’adaptation  née dans un contexte  de sous-équipement et de pénurie, raison pour laquelle, quoique plus ou moins prononcée selon les pays, elle n’a pas de frontière. En Russie par exemple, il y a les « garajniki » qui n’ont parfois plus de garages que le nom, et remontent à l’époque soviétique. Selon la sociologue Svetlana Barsukova, « l’économie de garage est plus qu’un gagne-pain, c’est un phénomène socioculturel. À l’époque des pénuries dans l’ex URSS, les garages étaient utilisés pour stocker tout ce qu’on gardait en pensant que ça pourrait toujours servir. On y cachait les matériaux volés au travail. Les vendeurs à la sauvette des années 1990 s’en servaient pour remballer, réétiqueter,  et entreposer leurs marchandises. Ce n’est que dans les années 2000 qu’ils sont définitivement passés dans le secteur informel ».
Les garajniki russes peuvent être aménagés aussi bien en étables qu’en pied-à-terre pour touristes, ou en ateliers de menuiserie ou de fourreur. De véritables petites industries s’y installent, depuis les meubles en PVC aux chaussures et aux vêtements. D’autres ont plutôt un penchant pour l’alimentaire, tel la boulangerie et la conserverie, ou pour les stèles funéraires. Il faut de tout pour nourrir la famille et élever les enfants, c’est « l’économie de garage », disparate, hétéroclite, et russe à souhait. Les revenus ne sont pas stables, mais certains parviennent à se constituer une clientèle fidèle, notamment, dans la réparation automobile. De mauvaises graines existent certes, elle n’hésitent pas à utiliser des branchements électriques pirates, trempent dans le recel, emballent et revendent des produits de contrebande. Elles ne constituent fort heureusement pas la majorité dans un secteur qui tient à son indépendance et à sa respectabilité.
Rien que dans un échantillonnage de neuf régions, il a été recensé près de 130 000 garajniki et pas moins de 17 000 types de production. Quand la santé des affaires le permet, ils n’hésitent pas à s’agrandir un peu à la manière des logements des 67ha ou de Soweto qui, de simples boites d’allumettes au départ, finissent par acquérir deux ou trois niveaux. Évoluant dans l’informel mais tolérés par les autorités, les garajniki échappent à l’impôt. Les autorités les laissent tranquilles, et se contentent de leur demander, de temps à autre, une participation pour le développement de leur… fokontany. Les problèmes surviennent quand la réussite se fait un peu trop criante. Ils sont alors obligés de régulariser leur situation et, en cas de refus, risquent la fermeture. Moralité, pour vivre heureux, rien ne vaut de vivre caché.
Retour à Tana où octobre, le mois du Jazz, pointe le bec de son saxo. Combien seront-ils, cette année encore, les brillants musiciens malgaches qui s’aligneront sans complexe avec ceux de l’international sans avoir jamais mis les pieds dans un quelconque Conservatoire de musique   La débrouille peut aussi être artistique, et tout est très bien ainsi…

Les produits préservatifs sont aussi nombreux que variés et c’est à qui comptera le plus de clients.

Les produits préservatifs sont aussi nombreux que variés et c’est à qui comptera le plus de clients.

Rétro pêle-mêle

 Les préservatifs sont fabriqués dans une matière poreuse comprenant des milliards de petits trous de 5 à 50 microns de diamètre. Ces trous empêchent effectivement les spermatozoïdes de passer, mais sont trop larges pour faire barrage au virus du sida. La magistrale démonstration ne vient pas d’une sommité scientifique à la tribune d’un colloque, mais du cardinal Gaëtan Razafindratandra. Un peu, diraient les mauvaises langues, comme si un brave paysan du Vakinankaratra décrivait avec minutie et conviction l’équipement de la station orbitale soviétique Mir… Le respecté homme d’Église n’a, néanmoins ,pas poussé le bouchon jusqu’à fournir le pourcentage précis de perte de « sensation » due à l’objet de cette polémique (on parle de 20% !), préférant retourner sur ses terres en prêchant l’abstinence et la fidélité. Il a fallu le passage du Dr Peter Piot, directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/ sida pour ramener la sérénité dans les esprits.

Le Code de la Communication n’en finit pas de tourner en rond. Le document de base, élaboré par l’ancien ministre Mamy Rakotoarivelo, devenu, entretemps, député d’Antananarivo et vice-président de l’Assemblée nationale, est revu et corrigé par un atelier de journalistes tenu à Antsirabe sous la houlette de Haja Nirina Razafinjatovo, nouveau titulaire du poste. En ces derniers mois de 2003, il n’a toujours pas atterri à l’Assemblée nationale, encore moins au Sénat. Tout laisse à penser que la nouvelle Charte n’est pas près de voir le jour, et poursuivra longtemps son séjour dans les placards. La Communication est, en effet, réduite à une simple Direction au sein du ministère des Postes et télécommunications, dont le patron est davantage passionné par les nouvelles technologies de l’information.

Madagascar et l’île Maurice ont longtemps coexisté dans le cadre du Programme Tourisme de la Commission de l’océan Indien, sans que des indices d’une vraie volonté de coopération aient été sentis. De temps à autre, des groupes d’opérateurs malgaches partaient en voyage d’études sur l’île sœur, plus pour constater l’écart entre les deux pays qu’autre chose. Dans les Salons internationaux,  Maurice, La Réunion et les Seychelles se cotisaient pour  payer en partie la venue des deux miséreux de la zone qu’étaient Madagascar et les Comores, une situation vécue par beaucoup de professionnels malgaches comme une véritable humiliation. L’OTIOI qui devait prendre la relève du Programme de la COI avec son siège à Antananarivo, ne verra jamais le jour malgré l’optimisme de façade affiché par les ministres Roger Mahazoasy et Nando Bodha. Ce dernier, après une visite du Venta Club d’Andilana, eut la franchise de déclarer que ce fleuron de l’hôtellerie nosybéenne était du niveau d’un complexe mauricien des années 60.

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – Fournies

Environnement – Une stratégie nationale pour l’approvisionnement durable en bois énergie

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Le bois énergie (Bois de chauffe et charbon de bois) demeure vital pour la majorité des Malgaches qui l’utilisent au quotidien. Dans les villes et leurs zones périphériques, le charbon de bois reste le plus prisé pour la cuisson quotidienne des ménages, car difficilement remplaçable par d’autres sources de combustibles de cuisson.

Tout le monde le sait, la fabrication du bois énergie met en danger l’environnement en général, les arbres en particulier.

Tout le monde le sait, la fabrication du bois énergie met en danger l’environnement en général, les arbres en particulier.

Le chiffre d’affaires du marché du charbon de bois frôle les 400 milliards ariary durant l’année 2015, selon les estimations (GIZ-Eco). Ce chiffre illustre à lui seul toute l’importance économique du secteur à Madagascar. Un ménage dans la ville d’Antananarivo consomme environ 40 kg de charbon par mois, ainsi les dépenses mensuelles relatives à l’achat de combustibles occupent une part importante des dépenses moyennes mensuelles du ménage.
Selon les enquêtes menées dans certaines localités, l’augmentation annuelle du prix du charbon de bois a été de 10 % entre 1988 et 1989, de 25 à 30 % entre 2004 et 2006, soit 15 % par an, et de 45 % entre 2006 et 2012, soit environ 9 % par an. Entre 1988 et 2012, on a observé une fluctuation annuelle plus ou moins régulière qui varie sensiblement entre 9 et 15 %. Mais, depuis quelques mois, le prix du charbon sur le marché a connu une hausse vertigineuse dans la grande ville d’Antananarivo.
Ceci a doublé en un laps de temps record. Du fait que c’est une denrée essentielle, le produit connait souvent un accroissement en valeur. Mais il est à déplorer le fait que les prix sont dictés par les intermédiaires et les acteurs en aval de la chaîne de valeur, notamment les collecteurs, opérateurs économiques, etc. Ils accaparent une grande partie des bénéfices (AIDES, 2016).

Avant d’arriver dans chaque ménage utilisateur, le charbon «se consume lentement», est mis dans des sacs, puis transporté en ville, chez les grossistes et enfin chez les détaillants, pour y être vendu.

Avant d’arriver dans chaque ménage utilisateur, le charbon «se consume lentement», est mis dans des sacs, puis transporté en ville, chez les grossistes et enfin chez les détaillants, pour y être vendu.

Déséquilibre
Généralement, les consommateurs s’approvisionnent en charbon de bois tous les jours, selon l’étude menée par le cabinet AIDES en 2015. Seuls quelques ménages (salariés mensuels et fonctionnaires) ont la capacité d’effectuer un approvisionnement hebdomadaire ou mensuel. Cette situation est fortement liée à la faiblesse du pouvoir d’achat des Malgaches. Ainsi, les utilisateurs n’ont pas vraiment de choix sur les produits à acheter et s’approvisionnent auprès des revendeurs les plus proches de leur domicile. La majorité des achats par les ménages se font au détail, avec le système doseur de 250 à 500 g (pour 92,95% de la population enquêtée). Ceci nécessite la proximité de la fourniture de produits bois-énergie. C’est la raison pour laquelle les points de vente s’éparpillent dans tous les coins des quartiers. Cela conduit à la difficulté des actions de suivi et de contrôle du système d’approvisionnement.
Selon l’analyse du potentiel en biomasse et en bois à Madagascar en 2015, les résultats témoignent d’une forte variabilité des distributions de l’offre en bois selon les régions. Les potentiels en bois se concentrent plus particulièrement dans certaines zones de l’Est de l’ile. En termes de potentiel, par ordre d’importance, on retrouve en tête les régions Sofia, SAVA, Vatovavy-Fitovinany… Ces régions détiennent à elles seules une partie importante du potentiel total en bois/biomasse au niveau national (LRA, 2015).
Par contre, les plus gros consommateurs comme les régions Analamanga, Vakinankaratra et Haute-Matsiatra ne figurent pas parmi les régions qui ont un bon potentiel en ressources forestières. Ces chiffres confirment le diagnostic national mené en 2012, définissant notamment comme zones à risques ces régions, en termes d’auto-approvisionnement en bois énergie. La cause en est l’insuffisance de ressources par rapport à l’importance de la demande. Les ressources de ces régions se sont épuisées au fil des années en raison de leur surexploitation et de la forte croissance de la demande, qui a fini par dépasser l’offre.

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Mécanisme de sécurisation foncière peu efficace

Compte tenu de l’importance de l’utilisation urbaine et périurbaine du bois énergie, l’offre n’arrivera plus à couvrir la demande des consommateurs dans plusieurs localités de la Grande île. L’insuffisance des ressources boisées est un des facteurs déterminants de ce déséquilibre. Dans ce cas-là, le reboisement, surtout à grande échelle, est incontournable. Dans plusieurs régions, les zones affectées à ce reboisement massif ne sont pas encore identifiées de manière précise et les procédures d’octroi de terrains restent peu claires, malgré la mise en vigueur de réserves foncières pour le reboisement. La promotion de mesures d’afforestation à grande échelle et à vocation énergétique, se heurte alors à des obstacles d’ordre juridique, institutionnel et spécifiquement liés au foncier. Il faut alors, sans plus tarder, procéder à l’identification et à la formalisation de ces terrains de reboisement, un facteur primordial pour sécuriser les investissements pour la mise en place de parcelles de reboisements à vocation de production, et pour motiver les acteurs voulant y investir.

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Un cadre de référence

Sous le lead du ministère en charge de l’Énergie, en collaboration avec les différents secteurs concernés de la chaîne de valeur, une Stratégie nationale d’approvisionnement en bois énergie (Snabe) est finalisée à ce jour, et sortira officiellement d’ici peu. La stratégie devrait constituer un cadre de référence pour la gestion de la chaîne de valeur en bois énergie, à laquelle les acteurs concernés de la gestion durable viennent se greffer. À la suite de plusieurs séries de consultations menées par le consultant mandaté par le ministère de l’Énergie, la  Snabe a été présentée aux principaux acteurs des institutions étatiques du secteur, tant au niveau central qu’au niveau régional pour validation technique, en juillet 2016. Cette stratégie sera un outil de gestion de la filière bois énergie au niveau national et comporte dix axes stratégiques importants. Voici quelques extraits des axes stratégiques de la Snabe:
• Concevoir et mettre en place des dispositifs incitatifs et appropriés, facilitant l’octroi de terrains, la sécurisation foncière et de l’investissement des actions de reboisement, surtout à grande échelle.
• Identifier et rendre opérationnel un mécanisme financier performant pour supporter la mise en œuvre de plantations à vocation bois énergie à l’échelle nationale.
• Augmenter la productivité en matière de production du charbon de bois à travers l’application des technologies améliorées.
• Rendre plus efficace et efficiente la consommation du charbon de bois à travers l’utilisation de foyers économes et les actions visant le changement de comportent des usagers.
La Snabe constitue un excellent point de départ théorique pour la pérennisation des ressources et de l’approvisionnement durable en bois énergie dans la Grande ile. Il reste à espérer qu’elle soit effectivement appliquée, et rapidement…

Page réalisée en collaboration avec le GRE.
Contact : leonie.ranarison@giz.de
Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE

Photographie – Dany Be, l’avant-garde du photojournalisme malgache

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Un illustre personnage de la scène culturelle et surtout médiatique de la Grande île. Daniel Félix Rakotoseheno, dit Dany Be, se redécouvre à travers sa passion pour le photojournalisme.

Homme passionné, généreux et modeste, Daniel Felix Rakotoseheno dit Dany Be affiche constamment son amour intarissable pour le photojournalisme.

Homme passionné, généreux et modeste, Daniel Felix Rakotoseheno dit Dany Be affiche constamment son amour intarissable pour le photojournalisme.

Toujours aussi fougueux et énergique du haut de ses quatre-vingt et un printemps. Dany Be, ou Daniel Félix Rakotoseheno pour l’état civil est, actuellement, à l’honneur dans le cadre d’une exposition au Cercle germano-malagasy (CGM) Analakely intitulée « Ensemble pour le photojournalisme ».
De la proclamation de l’Indépendance en 1960, en passant par l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava, les chutes d’Albert Zafy et de Didier Ratsiraka, ainsi que la crise de 2009, ce sont plusieurs pages de l’Histoire de la nation que Dany Be raconte et dont quelques extraits sont à découvrir sur les lieux. Une véritable encyclopédie vivante, c’est tout un travail de mémoire que le journaliste photographe doyen illustre, fige et immortalise à travers ses clichés. Mettant en avant les vraies valeurs du photojournalisme, telles qu’elles le sont réellement, il promeut l’histoire de sa patrie, de même que la beauté de son peuple autant à travers des faits politiques, que sociaux ou culturels, voire insolites.

Quelques photos prises par Dany Be relatant  des pages de l'histoire  du pays.

Quelques photos prises par Dany Be relatant
des pages de l’histoire
du pays.

De par sa modestie légendaire et cette humilité qui lui est propre, Dany Be a su affirmer son statut de photojournaliste auprès de ses pairs, tout en valorisant les fondements même de son métier, ainsi beaucoup disent même de lui, qu’il est un véritable trésor national.
« Je ne dirais pas qu’actuellement le métier de photojournaliste ou de reporter d’images se trouve en disgrâce. J’estime tout simplement qu’il est étouffé dans l’engrenage et la hiérarchie des organes de presse. Ne se sentant plus indépendant, le photojournaliste se laisse guider par les directives de son supérieur et non plus par son instinct tel le chasseur qu’il est », affirme Dany Be en évoquant avec nostalgie cette passion qu’il a pour le photojournalisme.

Dany Be a fédéré les sommités du journalisme malgache à se joindre à lui, ainsi qu'un public de toutes les générations, à travers son exposition  « Ensemble pour le photojournalisme » au Cercle germano-malagasy Analakely.

Dany Be a fédéré les sommités du journalisme malgache à se joindre à lui, ainsi qu’un public de toutes les générations, à travers son exposition
« Ensemble pour le photojournalisme » au Cercle germano-malagasy Analakely.

Respectable et respectueux

« Conciliant photographie et journalisme, le photojournalisme, comme il est dénommé, ne consiste pas uniquement à illustrer un papier, il raconte aussi un événement. Ce que je présente ici, c’est un plaidoyer pour le photojournalisme, car c’est la photo qui donne à l’information sa véritable nature », précise Dany Be. « Mettre en lumière, pour la génération actuelle et à venir, les valeurs du photojournalisme, c’est là l’essence même de mes actions », ajoute-t-il, dans le cadre de son exposition au CGM Analakely.
Un rendez-vous auquel il a convié ses pairs, mais aussi les sommités des médias de la capitale qui ont vivement répondu présent en l’honneur de cette personnalité qu’est Dany Be, qui est ni plus ni moins que l’un des illustres avant-gardes du journalisme malgache. Il s’est toujours plu à pointer du doigt, essentiellement, les travers de la société à partir de son métier. Au fil des années, il est devenu de plus en plus contestataire dans ses clichés en noir et blanc, qui reflètent également son vécu. Loin de le rendre cynique, sa longue expérience de la vie l’a, au contraire, rendu chaleureux et généreux, le milieu du photojournalisme lui vouant une admiration et un respect sans bornes.

Dany Be avec sa mémoire d'éléphant, raconte les événements immortalisés par ses clichés.

Dany Be avec sa mémoire d’éléphant, raconte les événements immortalisés par ses clichés.

Un historien aguerri

Dans le domaine du journalisme, Dany Be n’écrit pas. Ceci étant, il relate et raconte l’histoire de son pays à travers ses photos. Une fois son vieux Nikormat en main, et son objectif aussitôt fixé et vissé, il fige dans le temps l’histoire elle-même, étoffant sa galerie de plus d’une centaine de milliers de pellicules qui relèveraient même du patrimoine médiatique de la Grande île à l’heure présente. Dany Be couvre ainsi les événements marquants du pays depuis plus de quatre décennies maintenant, autant la politique que l’économie. De même, les conflits armés ou autres événements sportifs sont tous passés sous le regard de Dany Be qu’il a immortalisés pour les générations qui se succèderont. Sa réputation a, depuis, dépassé les frontières de sa patrie, car de l’océan Indien à l’Afrique et l’Amérique Latine, d’Asie du Sud-Est à l’Europe, Dany Be s’est appliqué à perpétuer des pages de l’Histoire grâce à son appareil photo. Entre autres, trois Coupes du monde de football, un championnat du monde de basket-ball et les Jeux Olympiques au Mexique.

Textes : Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos : Claude Rakotobe


Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Le militantisme et l’engagement politique vont, parfois, de pair avec la littérature : les œuvres de Ny Avana Ramanantoanina, Rado et autre Aimé Césaire sont là pour en témoigner. À l’antipode des idées et des agissements, certains hommes veulent le pouvoir pour s’enrichir, le Guinéo-équatorien Teodorin Obiang Nguema, empêtré dans l’affaire sur « les biens mal acquis » en est un exemple-type.

À travers ses poèmes et nouvelles, Ny Avana Ramanantoanina, a mis en exergue le patriotisme, jusqu’à être mis en exil aux Comores dans l’affaire VVS. L’écrivain martiniquais Aimé Césaire, chantre de la négritude,  a lutté contre la tentative d’assimilation culturelle de la France.

À travers ses poèmes et nouvelles, Ny Avana Ramanantoanina, a mis en exergue le patriotisme, jusqu’à être mis en exil aux Comores dans l’affaire VVS. L’écrivain martiniquais Aimé Césaire, chantre de la négritude,a lutté contre la tentative d’assimilation culturelle de la France.

Histoire – Culture et engagement politique 

Antananarivo en 1914, c’était il y a bien longtemps… Glissant furtivement dans la nuit sans lune, des silhouettes rasent les murs en direction de la maison du photographe Ramilijaona à Ambatovinaky. Les rares patrouilles de police sont facilement déjouées, ces dernières ayant l’habitude de se donner de l’entrain en chantonnant ou en sifflotant des airs populaires. Peut-être même que quelques liqueurs revigorantes ne sont pas absentes des capotes… À Ambatovinaky, à mi-parcours de la montée pavée, chaque arrivant est accueilli silencieusement et guidé vers le maître de cérémonie : le poète Ny Avana Ramanantoanina, un grand homme de lettres. La cérémonie peut enfin commencer.
Sur l’autel sont disposés une assiette contenant de la terre où sont dessinés les contours de Madagascar, un bol rempli de sang, et un couteau. Chaque nouveau-venu prononce alors des vœux en sept points axés sur l’amour de la patrie quel qu’en soit le prix, l’unité nationale, et la fidélité à la société secrète. Le grand maître lui présente l’assiette contenant la terre et l’image de Madagascar pour qu’il l’embrasse, avant de plonger l’index dans le sang, et apposer une marque sur son front.  Le postulant finalise son engagement définitif en léchant la lame du couteau, un geste signifiant que jamais il ne trahira la cause. Les officiants mettent alors les mains sur sa tête, et entonnent la formule rituelle d’acceptation : « Ho Vy Vato anie ny ainao. Hahaleo hahalasa. Hitandro ny firaisana sy ny fifankatiavana. Hikajy ny tsiambaratelon’ny fikambanana. Ho isan’ny Sakelika mahafatra-po ». Le nouveau membre se relève, contenant mal son émotion : à partir de cet instant précis, il est un VVS à part entière ! Le « Vy » et le « Vato » symbolisent la force de son engagement selon la bénédiction ancestrale : « ho vy vato anie ny ainao ». Le « Sakelika », pour sa part, fait allusion à la  olidité du réseau car même si les membres ne se connaissent pas tous, ils ont prononcé le même serment. Mais de leur côté, les services secrets de l’administration coloniale firent preuve, eux aussi, d’une redoutable efficacité. Après une rafle menée dans les principales villes, un grand procès du VVS se tint le 18 février 1916 au Palais d’Andafiavaratra. Sans aller jusqu’à des peines capitales, il prononça de nombreuses condamnations à la réclusion, dont certaines à perpétuité. Ceux déportés et incarcérés à Dzaoudzi et à Nosy Lava finirent par obtenir une remise grâce aux efforts d’un certain Jean Ralaimongo et de ses amis français. Mais la voie était tracée, et pour longtemps : Culture et engagement ne faisaient désormais plus qu’un. Préfaçant le recueil intitulé « Zo » du poète Rado, Gisèle Rabesahala alors ministre de la Culture s’exprimait en ces termes : « j’apprécie tout particulièrement les œuvres de Rado, sa maîtrise parfaite de la langue malgache, cette langue de nos ancêtres qui nous permet d’entretenir notre patriotisme ». Beaucoup d’eau, malheureusement, a coulé depuis sous les ponts de l’Ikopa…

Négritude
Paris en septembre 1956, c’était il y a bien longtemps… Soixante ans aujourd’hui, presque jour pour jour. La prestigieuse Sorbonne abrite le Congrès des écrivains et artistes noirs de tous horizons : Africains, Antillais, Nord-Américains. Contrairement aux Malgaches et leur bilinguisme, eux sont obligés de s’exprimer presque exclusivement dans la langue de l’oppresseur, qu’il soit colonisateur ou ségrégationniste. L’engagement des intellectuels n’en est pas moins réel et très actif, puisqu’en 1930 déjà naissait le concept de « négritude » avec à sa tête des personnalités respectées comme le Martiniquais Aimé Césaire. Deux de ses pamphlets, très abrupts, le « Discours sur le colonialisme » (1953), et la « Lettre à Maurice Thorez » (1956), témoignent de l’âpreté des luttes politiques de l’époque. Dans son célèbre « Cahier d’un retour au pays natal » (1939), il décrivait la négritude en ces termes : « Ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour, ma négritude n’est pas une taie d’eau morte sur l’œil mort de la terre, ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale, elle plonge dans la chair rouge du sol, elle plonge dans la chair ardente du ciel, elle troue l’accablement opaque de sa droit patience ». Mais son chef-d’œuvre sera pour plus tard, plus exactement pour 1963 : « La tragédie du roi Christophe » qui dénonce les ratés de la libération du Tiers Monde.
La réunion de la Sorbonne aboutit à un consensus, comme quoi la culture doit être un outil de libération nationale. Pour y arriver, les débats portèrent aussi bien sur les convergences et les divergences  entre les différentes luttes menées, selon leur contexte, que sur des points idéologiques en relation avec la Guerre Froide. Une touche particulière, rompant le traditionnel face à face entre francophones et anglophones, fut apportée par les participants angolais et mozambicains, lesquels rejoindront plus tard les rangs de mouvements comme le Frelimo ou le MPLA. L’esprit de 1956 se retrouvera en 1959 à Rome, avec la précieuse adhésion de l’art cinématographique aux idéaux du Congrès, pour ne citer que le Sénégalais Ousmane Sembene. On n’oubliera pas non plus la dimension panafricaniste acquise sur les planches par Myriam Makeba, Francis Bebey, Manu Dibango, et beaucoup d’autres.
En 1948 déjà, préfaçant « l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française » de Léopold Senghor, Jean-Paul Sartre affirmait que la poésie écrite en français par les Négro-Africains était nécessairement la seule poésie révolutionnaire. Et d’ajouter : « À la ruse du colon ils répondent par une ruse inverse et semblable : puisque l’oppresseur est présent jusque dans la langue qu’ils parlent, ils parleront cette langue pour la détruire… Il s’agit pour le Noir de mourir à la culture blanche pour renaître à l’âme noire, comme le philosophe platonicien meurt à son corps pour renaître à la vérité ». Cette Francophonie-là, on en redemanderait. Beaucoup d’eau, malheureusement, a coulé depuis sous les ponts de la Seine…

Le parc national Kirindy Mite, géré par Madagascat National Parks,  recèle une zone humide essentielle pour les oiseaux.

Le parc national Kirindy Mite, géré par Madagascat National Parks,
recèle une zone humide essentielle pour les oiseaux.

Sites Ramsar – Zones humides et esprits à sec

Difficile de la localiser d’emblée sur une mappemonde, et pourtant elle a associé à jamais son nom à une des plus importantes initiatives internationales prises à ce jour pour la préservation de la planète. Ramsar est une ville iranienne au bord de la Mer Caspienne, où a été signée le 2 février 1971 une Convention internationale sur les zones humides, qui porte son nom. La date du 2 février a, d’ailleurs, été retenue pour, désormais, être celle de la Journée mondiale consacrée à cette cause. Cette année, le thème en a été « Les zones humides pour notre avenir : modes de vie durables ». Madagascar a ratifié la Convention en 1998, devenant ainsi sa 113è partie contractante. Et on est en droit d’espérer qu’il ne s’agissait pas que d’un simple document vouée aux fonds de placard puisque, en juin 2015 lors de la 12è Conférence des parties hébergée par l’Uruguay, il s’est engagé à doubler le nombre de ses sites Ramsar d’ici 2018. À moins d’être accaparé par d’autres priorités, serait-on tenté de susurrer…
Les zones humides pourvoient les communautés de moyens de subsistances, elles renferment des plantes médicinales, de l’eau potable, des produits ligneux utilisés pour l’énergie et l’artisanat. Elles sont aussi des lieux de concentration de la biodiversité, des sites de reproduction de l’avifaune, et un réservoir permanent de ressources halieutiques. Les zones inscrites sur la Liste Ramsar acquièrent ainsi une importance exceptionnelle, non seulement pour les pays où elles sont localisées, mais pour l’humanité toute entière comme le définit le cadre stratégique : « Élaborer et maintenir un réseau international de zones humides importantes en raison des fonctions écologiques et hydrologiques qu’elles remplissent, pour la conservation de la diversité biologique et la pérennité de la vie humaine ».
Madagascar possède une bonne dizaine de sites Ramsar, dont le plus vaste est celui de l’Alaotra avec son lac de 20 000 ha, ses marais, ses rizières, ses cours d’eau et ses bassins versants, le tout totalisant une superficie de plus de 700 000 ha. Un des tout premiers à avoir été inscrit est Tsimanampetsotse dont le lac, célèbre pour ses concentrations de flamants roses et ses poissons aveugles qui ont fortement intrigué le commandant Cousteau, a été classé réserve naturelle depuis 1927. Avec l’aide de la population riveraine, il est question pour Madagascar National Parks de porter la superficie du Parc à plus de 200 000 ha pour une meilleure représentation de la biodiversité. Nosivolo, pour sa part, est une rivière de la province de Toamasina, classée en 2010 et lauréate du Prix Blue Globe, deux ans après. Quant à Tsarasaotra, ancien domaine du Premier ministre Rainilaiarivony, aujourd’hui propriété de la famille Ranarivelo, il est le seul parc privé au monde à être inscrit sur la liste Ramsar.
Avec autant de richesses naturelles impliquant aussi de lourdes responsabilités, il est permis de se demander pourquoi a-t-on, et continue-t-on à remblayer à tout va les zones humides autour d’Antananarivo. L’état d’esprit requis n’y est tout simplement pas. Andohatapenaka n’est certes pas un site Ramsar, mais quand il n’était que rizières et marécages, il valait mille fois plus que tout ce qu’on ne pourra jamais y construire. Hier comme aujourd’hui, les pseudo-bâtisseurs avec leurs engins n’ont rien compris.

Teodorin Obiang Nguema possède un hôtel particulier de 5 000 m2 dans un quartier huppé de Paris, et 17 voitures de luxe.

Teodorin Obiang Nguema possède un hôtel particulier de 5 000 m2 dans un quartier huppé de Paris, et 17 voitures de luxe.

Fortunes – Bienvenue chez Crésus !

Incroyable mais vrai : l’ancien copropriétaire d’une tour de vingt étages située devant le Hilton de Nairobi a habité, durant toute sa vie, dans une petite case en périphérie de la ville. Il n’a même ressenti le besoin de se brancher à l’électricité que quand sa vue n’a plus pu s’accommoder à la flamme vacillante d’une bougie. Ce genre d’anachronisme n’épargne pas la société malgache car charbonnier est maître chez lui, en premier lieu, de la manière d’utiliser son argent. Dans tel fokontany de la capitale ou d’ailleurs, combien sont-ils ces propriétaires d’une véritable flotte de camions et de Sprinter, de constructions à l’architecture douteuse avec une drôle de petite cabane tout en haut, dont les milliards n’ont jamais influé sur le standing de vie   Ils se nippent à la fripe comme tout le monde, et se contentent de brèdes à midi. Comme tout le monde. Il fut même un temps où il se disait qu’une grande partie des immeubles de l’Avenue de l’Indépendance appartenait à des « be lamba » marchands de bois d’Isotry. Sûr que ceux-là non plus ne chaussaient pas du Made in Italy en cuir véritable…
Il y a quand même, Dieu merci, d’autres types de riches dans notre bonne société malgache, plus en phase avec leur statut social de Job d’avant ou d’après ses malheurs, c’est selon. Quatre enfants   Et quatre villas, quatre ! lancerait le serveur d’un café de Paname. Pas de place pour les Mercédès 18 places dans le parc auto familial, plutôt les meilleurs « tout terrain » que, malgré leur appellation, on n’aventurera jamais sur tous les terrains raccommodés de ce pays. Madame ne voudra jamais. Quant à investir, créer des emplois, trop risqué. Il vaut mieux laisser cela aux Indiens, quitte à leur jeter l’anathème par la suite. À la limite, un gros truc en béton pour mariages bourgeois du samedi, dont le coût dépasserait pourtant celui d’une chaîne d’écolodges haut de gamme, dans les meilleurs sites du pays profond …

Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, semble  pour le moment, intouchable  dans l’affaire des biens mal acquis.

Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, semblepour le moment, intouchabledans l’affaire des biens mal acquis.

Biens mal acquis
À Montesquieu de se demander, en son temps, comment on pouvait être Persan. Aujourd’hui, la tentation pour beaucoup est plutôt celle de devenir plus que riche, car riche ne suffit plus. Le chemin le plus court parait être la haute politique sauf que, comme au bac, il est interdit non point de tricher, mais de se faire prendre. L’ancien président brésilien Lula en sait quelque chose, lui qui se retrouve empêtré dans une affaire de corruption à grande échelle avec Petrobras.
Ne surtout pas se faire prendre, sinon tant pis ! Tant pis aussi pour Teodorin Obiang Nguema, fils du président de Guinée Équatoriale et non moins vice-président par la grâce de son père. Le patrimoine qu’il s’est constitué en France, éventé par les enquêtes sur les biens mal acquis, dépasse l’entendement : un hôtel particulier de 4 000m2 dans le XVIè arrondissement avec, dans les salles d’eau, des robinets couverts de feuille d’or, 17 voitures de luxe dont, excusez du peu, des Rolls-Royce et autres Bugatti, une collection d’œuvres d’art à faire tomber en syncope le Conservateur du Louvre… On le soupçonne aussi d’avoir détourné plus de 110 millions d’euros du Trésor public de son pays, et d’avoir perçu de substantielles commissions sur l’exploitation du bois. Etait-il… rose ce bois, ou d’une autre couleur   Le président déchu centrafricain François Bozizé, l’héritage d’Omar Bongo qui, décidément, n’arrive toujours pas à jouir du sommeil du juste, le Congolais Denis Sassou Nguesso sont aussi dans le collimateur quoique, pour ce dernier, encore en exercice, la procédure risque de tourner court. Ne surtout pas se faire prendre, n’est-ce-pas M. Karim Wade   Dans un passé lointain, la Suisse a accepté de restituer à la RD Congo les avoirs de Mobutu Sese Seko gelés dans ses banques, au Nigéria le trésor de guerre de Sani Abacha, à Haïti la fortune amassée par Bébé Doc. Le président malgache d’une époque moins éloignée est, lui, entré dans une de ses proverbiales colères : il n’a jamais pu faire rapatrier un important pactole en francs suisses fleurant bon le miel (en malgache « tantely ») d’Ambositra…
Mais laissons donc les autres à leurs turpitudes. Pensez-donc, on peut aujourd’hui se permettre de faire l’aumône de notre or et de nos terres rares à ces pauvres Chinois : Madagascar est plus heureuse que le Bhoutan, prouvez donc le contraire, vous presse menteuse, et vous société civile frondeuse ! Mais comme disait il y a peu de temps Mamane de la Radio mondiale, on peut encore vous « civiliser » en faisant appel à l’armée. Il n’y a pas à désespérer. Les paroles de notre hymne national n’ont jamais été aussi vraies : E, sambatra tokoa izahay !

BE6Rétro pêle-mêle

L’European Ethnic and Speciality Food Show, tenu à Paris en juin 2001, s’est donné comme objectif de promouvoir les ingrédients, plats, boissons, et pâtisseries « ethniques » propres à un seul pays ou à une seule région. Madagascar faisait partie des participants venus des cinq continents qui ont rivalisé d’originalité et de savoir-faire pour valoriser leurs richesses culinaires. Dans un premier stand, l’incontournable Mariette Andrianjaka assistée de deux restaurateurs  malgaches de France et de Madagascar servait les préparations tout en finesse dont elle a le secret, pendant que, dans le deuxième stand, des promoteurs faisaient admirer la richesse du terroir malgache dans des packagings très suggestifs. Le charmant cadre reconstituant les paysages des Hautes Terres n’était certainement pas pour rien dans les fréquents passages des médias venus s’enquérir des secrets du riz rouge ou de l’anguille farcie.
1999. Les cinq destinations préférées des Japonais au niveau de l’Afrique et de l’océan Indien sont l’Égypte, le Maroc, l’Afrique du Sud, le Kenya, et la Tunisie. Madagascar, pour sa part, se classe en neuvième position sur la quinzaine de pays répertoriés. Parmi les Japonais qui connaissent le pays figurent les journalistes, les hommes d’affaires, et les membres d’association ayant une antenne à Madagascar. On peut également y ajouter les jeunes volontaires membres de l’association La Croix du Sud opérant dans le domaine de l’agriculture, et des étudiants comme ceux du Kansai University Expedition Club venus pour un voyage d’études en 1997. Un cas plus que spécial : cette famille venant tous les ans pour se recueillir devant la stèle érigée derrière l’Hôpital d’Antsiranana à la mémoire de quatre officiers de marine japonais morts dans les eaux malgaches durant la Deuxième guerre mondiale.
Afin de sortir d’un relatif anonymat qu’elle ne mérite pas, la commune d’Ambalavao organise en ce début de l’année 2001 une exposition en collaboration avec l’association française des Volontaires du Progrès, l’association Mikolo, ainsi que le Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France. Les thèmes abordés sont le patrimoine architectural (dont les célèbres maisons à varangues), l’artisanat (papier antemoro et tissus betsileo frangés de perles), les activités commerciales (marché aux zébus, vignobles), ainsi que les sites écotouristiques et sportifs (forêt d’Anja, Tsaranoro et massif de l’Andringitra), le tout agrémenté de photos commentées et de reproductions de l’habitat traditionnel betsileo avec son grenier à riz.

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – Fournies

Premier débat – Léger avantage de Clinton sur Trump

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Mieux préparée, calme tout du long, Hillary Clinton a dominé lundi soir le premier débat présidentiel américain face à Donald Trump selon de nombreux commentateurs. Mais l’impact sur les sondages, extrêmement serrés à six semaines de l’élection, pourrait être limité.

Hier, les deux camps se disaient satisfaits de leur performance, après un débat très tendu. Les deux candidats à la Maison Blanche, aux parcours aux antipodes, se sont affrontés sur leur vision pour l’avenir, sur l’économie, la sécurité, la politique étrangère, et d’autres sujets qui leur collent à la peau comme la déclaration d’impôts de Trump -qu’il refuse de rendre publique- ou les emails effacés d’Hillary Clinton.
« Nous avons passé un très bon moment la nuit dernière », a commenté, hier, l’ex-Première dame dans son avion, en repartant en campagne en Caroline du Nord (sud-est). « Je pense que les gens ont vu des différences claires entre nous ».
Le milliardaire, qui a déclaré à l’AFP que cela s’était « très bien passé » pour lui, s’est vanté sur Twitter d’avoir gagné « tous les sondages » sur le débat, sauf « le petit » de CNN. La chaine d’informations en continu a interrogé 521 électeurs et donné la candidate démocrate gagnante, à 62% contre 27%. Un sondage en ligne de CNBC donnait à l’inverse Mme Clinton à 35%, son adversaire républicain à 65%.

La poignée de mains avant l’affrontement verbal.

La poignée de mains avant l’affrontement verbal.

Plus informée
« Clinton était de loin la débatteuse la plus informée et habile », a déclaré à l’AFP Steffen Schmidt, professeur de sciences politiques à l’université de l’Etat de l’Iowa. Mais
« Trump n’a pas explosé, et il s’est montré plus présidentiel qu’attendu sauf à la fin ».
La performance d’Hillary Clinton était excellente et elle est « restée concentrée sur son message », a aussi estimé Michael Heaney, de l’université du Michigan.
Selon lui, elle avait davantage de répartie que son adversaire, sur la défensive et moins bien préparé, qui s’est souvent limité à des généralités sur les dossiers et a multiplié les attaques personnelles.
A la fin du débat, M. Trump a notamment affirmé que Mme Clinton n’avait « pas l’énergie (…) Pour être président de ce pays, vous avez besoin d’une énergie phénoménale ».
« Quand il aura voyagé dans 112 pays et négocié un accord de paix, un cessez-le-feu, la libération de dissidents (…) ou même qu’il aura passé onze heures à témoigner devant une commission au Congrès, il pourra me parler d’énergie », a rétorqué calmement Hillary Clinton.
« Vous n’avez pas tant vu une performance parfaite d’Hillary Clinton qu’une performance aussi imparfaite que possible de son opposant », a aussi estimé John Hudak, de la Brookings Institution à Washington. « Clinton a dominé du début à la fin », a-t-il dit à l’AFP.
Ce premier débat présidentiel a été regardé par des dizaines de millions d’Américains, dans une élection extrêmement polarisée, où les deux candidats sont au coude à coude à six semaines de l’élection du 8 novembre.
Une majorité des électeurs américains n’aiment ni Hillary Clinton ni Donald Trump, et beaucoup restent encore indécis.
Minimisant les attentes sur l’impact de ce premier débat présidentiel, le vice-président potentiel de Mme Clinton, Tim Kaine, a estimé, hier, qu’il ferait « une petite différence. Mais nous devons convaincre tous les jours », a-t-il déclaré sur MSNBC.
« C’était un débat extrêmement important pour les deux candidats. Il aurait pu clairement changer la direction de la course, je ne pense pas qu’il le fera », a commenté Heaney.
« Je ne pense pas que nous verrons un grand changement vers l’un ou l’autre des candidats », a-t-il ajouté.
Mme Clinton est donnée gagnante de la présidentielle, mais les enquêtes d’opinion se sont récemment resserrés. Son avance dans les sondages nationaux, dans une course à quatre incluant deux petits candidats, a fondu de quelque 7 points en moyenne début août à
1,6 aujourd’hui. Et ils se sont aussi resserrés dans plusieurs États clés, où se décidera l’élection.
Deux autres débats présidentiels sont prévus les 9 et 19 octobre.

Diplomatie – « La parole » de l’Amérique 

Forte de son expérience diplomatique, Hillary Clinton a profité du chapitre sur la politique étrangère pour se poser, lors de son premier débat face à Donald Trump, en garante de la parole – et des alliances – de l’Amérique.
Évoquant les « interrogations et inquiétudes » exprimées par des dirigeants à travers le monde sur les prises de position de l’homme d’affaires populiste, l’ancienne secrétaire d’État de Barack Obama, très à l’aise et consciente de son avantage, a adopté une posture résolument présidentielle.
« En mon nom, et je crois au nom d’une majorité d’Américains, je veux dire que notre parole est fiable », a-t-elle lancé sur un ton solennel, fixant la caméra.
Le candidat républicain à la Maison Blanche a notamment affirmé cet été que s’il devenait président, une intervention des États-Unis pour venir en aide à un pays de l’Otan en danger n’irait pas de soi, provoquant des réactions indignées.
L’un des principes de base de l’Otan stipule qu’une attaque contre l’un des membres est une attaque sur l’ensemble des alliés – un point que les États-Unis ont fait valoir après les attentats du 11 septembre 2001 et qui a justifié l’intervention de l’Otan en Afghanistan.
« Je veux rassurer nos alliés, au Japon, en Corée du Sud et ailleurs: nous avons des traités de défense et nous les honorerons », a encore lancé l’ancienne Première dame.
Souvent sur la défensive, perdant par moment le calme relatif dont il avait fait preuve depuis le début du débat, le septuagénaire novice en politique a martelé son message : les approches traditionnelles ont échoué, il est temps de passer à autre chose.

Prolifération nucléaire
« Hillary a de l’expérience, je suis d’accord, mais, c’est une mauvaise expérience », a-t-il asséné, dénonçant tous les accords  conclus par l’administration Obama, au premier rang desquels celui sur le nucléaire iranien.
« Si vous regardez le Moyen-Orient, c’est le chaos total, dans une large mesure sous votre direction », a-t-il accusé, s’attardant longuement sur la montée en puissance du groupe extrémiste État islamique (EI).
« Vous parlez de l’EI, mais vous étiez secrétaire d’État alors que le groupe n’en était qu’à ses balbutiements. Maintenant il est présent dans plus de 30 pays. Et vous voulez les arrêter   Je ne le pense pas », a-t-il asséné.
Mettant en avant son « bon sens » et son « attitude de gagnant », il a assuré que sa réussite dans le monde des affaires serait un atout réel sur la scène internationale.
Le candidat républicain a, par ailleurs, une nouvelle fois défendu une approche moins interventionniste de la politique étrangère américaine.
Les États-Unis ne peuvent être « les gendarmes du monde », a-t-il martelé. « Je veux bien aider tous nos alliés, mais nous perdons des milliards et des milliards de dollars »
C’est sur la question nucléaire que l’ancienne secrétaire d’État s’est montré la plus pugnace, évoquant l’ « attitude cavalière » de l’homme d’affaires sur un dossier aussi sensible.
« Une homme qui peut s’enflammer sur un tweet ne devrait jamais avoir les mains proches des codes nucléaires », a-t-elle lancé.

Le débat a été suivi par des millions de téléspectateurs américains.

Le débat a été suivi par des millions de téléspectateurs américains.

Ambiance – Attaques et piques

Hillary Clinton et Donald Trump se sont d’abord salués avec une politesse glacée. La paix froide n’a duré qu’un instant avant que les deux prétendants à la Maison Blanche n’en viennent à un échange très vif, parfois jusqu’à l’insulte.
Le premier débat de la présidentielle a été une lutte d’endurance de 90 minutes, sans autre pause dans les escarmouches et les esquives que les questions d’un modérateur passablement dépassé par l’ampleur de la tâche.
Curieusement, Hillary Clinton était vêtue de rouge, la couleur du parti républicain alors que Trump affichait une cravate bleue, la couleur des démocrates.
Elle n’a jamais appelé son adversaire que Donald, alors que lui  – qui dans les réunions électorales la surnomme « Hillary la crapule » – lui a donné ici du « Madame la Secrétaire (d’État) ».
La première femme candidate d’un grand parti à la fonction suprême s’est montrée calme, posée et ferme pour l’essentiel de l’affrontement. Toujours – ou presque – souriante, n’élevant que rarement la voix.
« Donald c’est bon d’être avec vous », a-t-elle lancé en guise d’ouverture. Elle n’a suscité qu’un demi-sourire de la part de son adversaire, mais une réaction amusée de la salle.
Tout au long de la soirée, elle a tendu quelques pièges au milliardaire pour essayer de le faire sortir de ses gonds.
D’entrée de jeu, elle fait allusion au sérieux coup de pouce de 14 millions de dollars que Donald Trump a reçu de son père pour bâtir son empire, bien plus qu’il ne l’admet en général.
Le républicain a mordillé à l’hameçon: « Mon père m’a prêté une toute petite somme et j’ai bâti une immense fortune ! »

« Mensonge raciste »
En général prompt à s’emporter ou à se lancer dans une dithyrambe, il a réussi à adopter un ton égal pour une bonne partie de la joute, tout en interrompant sans cesse son adversaire. Ce n’est qu’au bout d’une heure qu’il a montré son irritation, levant parfois les yeux au ciel.
Hillary Clinton a su mettre en valeur son expérience, montrer sa maîtrise des dossiers, se présentant comme la voix de la raison, comme l’ancienne secrétaire d’Etat qui comprend la marche des affaires du monde. Mais elle s’est aussi montré cassante: « Donald vous vivez dans un monde à part ! ». Plus tard, elle l’accuse de « mensonge raciste » sur la nationalité du président Obama.

L’après-Débat – La course repart 

Hillary Clinton et Donald Trump sont repartis, hier, en campagne dans des États-clés de l’élection présidentielle de novembre, après un premier débat télévisé tendu qui a remis en selle la démocrate.
Les deux camps criaient victoire hier matin, mais avec plus de conviction chez Hillary Clinton, qui a montré après sa pneumonie et deux semaines de quasi-absence qu’elle était en forme et n’avait rien perdu de sa vigueur, le républicain n’ayant pas réussi à la déstabiliser.
« Ce débat a été une occasion superbe pour les électeurs de comparer les deux candidats et de juger lequel est prêt à devenir président des États-Unis », s’est félicité Robby Mook, directeur de campagne d’Hillary Clinton, sur CNN.
Les prétendants à la succession de Barack Obama capitaliseront chacun sur l’émission, regardée par des dizaines de millions d’électeurs, lors de meetings en Caroline du Nord pour Hillary Clinton et en Floride pour Donald Trump, deux grands États où ils sont au coude-à-coude.
L’objectif reste de convaincre les Américains qui restent indécis à 42 jours du scrutin. Les sondages montraient auparavant un resserrement de la course, Hillary Clinton recueillant 43% des intentions de vote contre 41,5% pour Donald Trump, selon la moyenne calculée par le site Real Clear Politics.
Le milliardaire populiste a fait passer son message durant les 90 minutes d’échanges, reléguant sa rivale au rang des professionnels de la politique, au bilan lamentable. « Hillary a de l’expérience, mais de la mauvaise expérience », a-t-il dit, reprenant la posture de « l’outsider ».
« Notre pays souffre à cause de mauvaises décisions prises par des gens comme Mme Clinton », a-t-il asséné.
Vieilles affaires
Sa directrice de campagne, Kellyanne Conway, s’est félicitée qu’il ait été « poli et un gentleman à son égard, notamment à la fin lorsqu’il a retenu le plus grand des coups possibles ».
Donald Trump a en effet annoncé sur scène qu’il avait finalement décidé de ne pas dire « quelque chose d’extrêmement dur contre Hillary et sa famille », une allusion aux frasques sexuelles de Bill Clinton.
Mais le milliardaire, ancien organisateur de Miss Univers, est tombé dans un piège tendu par la candidate. Durant le débat, elle a saisi une ouverture pour rappeler que Donald Trump avait critiqué la gagnante du concours 1996, parce qu’elle avait pris du poids. Il l’avait selon elle traitée de « Miss Piggy » (« Miss Peggy la cochonne »).
« Elle s’appelle Alicia Machado, elle est devenue citoyenne américaine et vous pouvez être sûr qu’elle votera en novembre », a dit Hillary Clinton. Parallèlement, son équipe publiait sur les réseaux sociaux un vidéo témoignage de Mme Machado.
Au lieu d’ignorer la polémique, Donald Trump est revenu à la charge. « Elle était impossible », a-t-il dit sur Fox News, hier. « Elle avait beaucoup grossi, c’était un vrai problème ».
La candidate de bientôt 69 ans était ainsi venue préparée, glissant des saillies visiblement répétées, puisant dans le passé de « Donald » et profitant d’une partie internationale pour démontrer sa connaissance des dossiers.
L’objectif de l’ancienne secrétaire d’État, jugée indigne de confiance par quelque 60% des Américains, était aussi d’adoucir son image; elle est donc restée impassible, droite, souriante. Celle qui s’est souvent vu reprocher de crier en meetings a refusé tout pugilat, laissant Donald Trump l’interrompre.
Le républicain est apparu relativement discipliné mais plus véhément qu’elle: agrippant son pupitre, soupirant, buvant de l’eau et agitant les mains. Il a contesté le modérateur, Lester Holt.
Focalisé sur la conquête des électeurs de la classe moyenne, le populiste a emprunté aux registres de la droite et de la gauche pour dénoncer les effets nocifs de la mondialisation.
« Nous devons empêcher ces pays de voler nos entreprises et nos emplois », a-t-il dit, ciblant le Mexique et la Chine.
Sa dénonciation du traité de libre-échange nord-américain, signé par Bill Clinton en 1993, a placé Hillary Clinton sur la défensive, ainsi que les attaques sur le scandale de sa messagerie.
Mais il s’est retrouvé dans l’embarras plusieurs fois, notamment sur son refus de publier sa feuille d’impôts. Encore provoqué par Hillary Clinton, il a lâché que les années où il n’a pas payé d’impôts prouvaient son intelligence. Il a oublié de rappeler aux téléspectateurs la phrase de la démocrate sur les supporteurs « pitoyables » du républicain.

Principales déclarations

De « Donald, vous vivez dans un monde à part », à « Je ne pense pas qu’Hillary a l’énergie », voici les principales déclarations du premier débat lundi opposant Hillary Cinton et Donald Trump.

Hillary Clinton a su utiliser sa maitrise  des affaires internationales.

Hillary Clinton a su utiliser sa maitrise des affaires internationales.

Un monde à part
Hillary Clinton: « Donald, je sais que vous vivez dans un monde à part, mais ces faits ne sont pas exacts ». (à propos de l’accord de libre-échange nord-américain Nafta)

Canular
Clinton: « Un pays va devenir le super-pouvoir des énergies propres du XXIè siècle. Donald pense que le changement climatique est un canular monté par les Chinois. Je pense que c’est très réel. (…) Il est important qu’on se saisisse de ce problème, tant chez nous qu’à l’étranger ».

E-mails contre impôts
Donald Trump: « Je vais montrer ma déclaration de revenus, contre l’avis de mes avocats, dès qu’elle rendra publics les 33 000 e-mails qu’elle a effacés ».
Hillary Clinton: « Je n’ai aucune raison de croire qu’il rendra jamais publiques ses déclarations de revenus, parce qu’il a quelque chose à cacher ».

Donald Trump s’est montré gentleman,  mais se retenant difficilement pendant  le débat.

Donald Trump s’est montré gentleman, mais se retenant difficilement pendant le débat.

Maintien de l’ordre
Trump: « On a besoin de maintien de l’ordre dans notre pays. (…) Dans nos villes des Noirs, des Hispaniques vivent en enfer parce que c’est dangereux. Vous marchez dans la rue, on vous tire dessus. (…) On a des gangs dans les rues, et dans beaucoup de cas ce sont des immigrés illégaux. Et ils ont des armes, ils tirent sur des gens. Nous devons être très forts, nous devons être vigilants. (…) À l’heure actuelle notre police, dans bien des cas, a peur de faire quoi que ce soit. On doit protéger nos centres-villes parce que les communautés noires sont décimées par le crime. »

Chaos total
Trump: « Si vous regardez le Moyen-Orient, c’est le chaos total, dans une large mesure sous votre direction. (…) Vous parlez de l’EI, mais vous étiez là et vous étiez secrétaire d’État alors que le groupe n’en était qu’à ses balbutiements. Maintenant il est présent dans plus de 30 pays, et vous allez les arrêter   Je ne le pense pas ».

Énergie
Trump: « Elle n’a pas l’énergie. (…) Pour être président de ce pays, vous avez besoin d’une énergie phénoménale. (…) Il y a tellement de choses différentes que vous devez être capables de faire, et je ne pense pas qu’Hillary a l’énergie ».
Clinton: « Quand il aura voyagé dans 112 pays et négocié un accord de paix, un cessez-le-feu, la libération de dissidents (…) ou même qu’il aura passé 11 heures à témoigner devant une commission au Congrès, il pourra me parler d’énergie ».

Textes et photos : AFP

Informatique – De nouveaux spécialistes en nouvelles technologies

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Madagascar s’ouvre aux avancées technologiques. Ainsi, d’énormes perspectives de développement s’ouvrent. Face à ce phénomène, le pays a besoin de techniciens qualifiés.

La population malgache vit, depuis quelques années, à l’ère du haut débit. Ce qui a favorisé l’explosion des sociétés de services informatiques et de développement logiciel ainsi que les activités de call center et le Business Process Outsourcing. Dans ce sens, de nouveaux spécialistes en nouvelle technologie viennent de sortir de leur enclos.
Dans une cérémonie digne de ce nom, 75 étudiants de l’IT University (ITU) viennent d’obtenir leurs diplômes en informatique vendredi, à Antaninarenina. Dix-neuf d’entre eux ont obtenu le diplôme de Master MBDS, plus précisément Mobiquité, Base de Données et intégrations de Systèmes, en partenariat avec l’Université de Nice, à Sophia Antipolis (France). Ce Master vise à former des spécialistes informatiques afin qu’ils maîtrisent le développement d’applications de bout en bout, c’est-à-dire de la base de données au téléphone. Et ce, dans des environnements de mobilité et d’architecture sans fil, avec prototypage de projets dans tous les secteurs professionnels appuyés par des fournisseurs de technologie de premier plan.
« L’IT University nous offre un cursus sérieux. De surcroît, elle possède des infrastructures éducatives comme la connexion haut débit illimité et elle met à la disposition des étudiants des laptop. Et ce sont ces avantages qui me permettent de faire face au monde professionnel », explique un étudiant de l’établissement privé spécialisé en formations en informatique.
Outre la qualité de celles-ci, la réputation de l’institut se fait à travers les infrastructures mises à la disposition des étudiants. « L’école est connectée en permanence à un réseau à fibre optique. De plus, nos étudiants bénéficient des meilleures technologies existant sur le marché », spécifie un des responsables de l’IT University. L’établissement multiplie, d’ailleurs, les partenariats avec les géants mondiaux de l’informatique comme Microsoft ou Oracle.
À titre d’exemple, Microsoft s’est associé avec cet établissement d’enseignement supérieur pour ouvrir la première IT Academy à Madagascar. Les étudiants de l’ITU peuvent donc se familiariser avec les outils d’avant-garde du géant des logiciels. Ce qui leur permet d’acquérir une grande compétence en informatique. C’est un tremplin pour préparer les étudiants aux exigences de leur future vie professionnelle, d’avoir un CV solide et enrichissant.

Olivier Robinson,  recteur de l’IT University.

Olivier Robinson,
recteur de l’IT University.

Un grand atout
IT University est aussi un « Oracle Gold Partner ». « Ce statut permet à l’IT University, d’avoir notamment accès au contenu e-learning de la bibliothèque Oracle University, aux formations dédiées aux partenaires grâce aux cursus de formation guidée du Competency Center,  aux formations intensives Enablement 2.0.
L’IT University disposera également des ressources favorisant la migration vers Oracle », précise notre interlocuteur.
C’est un atout pour les étudiants issus de l’institut, afin de décrocher un contrat auprès des entreprises basées à Madagascar ou ailleurs. D’ailleurs, la plupart des nouveaux diplômés ont déjà conclu un contrat auprès de certaines sociétés dès la fin de leurs stages.
La sortie de ces « spécialistes en nouvelles technologies » arrive à point nommé dans un contexte malgache qui nécessite des techniciens qualifiés pour faire face à l’explosion du marché des services informatiques et du secteur business process outsourcing.
« Le nombre de techniciens formés chaque année dans les grandes écoles
n’arrive pas à satisfaire la demande. En termes de qualification, les entreprises ont surtout besoin de techniciens supérieurs. Elles veulent des ressources humaines disponibles immédiatement avec les compétences requises, directement opérationnelles, sans nécessité d’investissement supplémentaire, stables (non grégaires), maîtrisant les dernières technologies, les nouveaux outils, les nouveaux langages, les nouvelles versions de produit », a insisté un professeur d’Université durant le forum sur les compétences en technologie de l’information et de la communication (TIC) en novembre 2011.
L’ouverture de l’IT University est une réponse à cette exigence des entreprises. À en croire l’explication donnée par son recteur, le Dr Olivier Robinson, « l’objectif de l’ITU consiste à former des cadres préparés aux métiers avancés des nouvelles technologies de l’information et de la communication. La formation est complétée par des instructions tertiaires sur la vie professionnelle. L’ouverture de l’ITU contribue énormément à la formation de techniciens qualifiés et opérationnels ».

Jack Dorsey, le fondateur  du réseau social Twitter.

Jack Dorsey, le fondateur
du réseau social Twitter.

Actus – Twitter sur le point d’être vendu

En panne de croissance, le réseau social Twitter, qui n’a jamais dégagé un seul bénéfice, serait sur le point d’être vendu après avoir cherché, sans succès, un modèle économique viable.
Le groupe est en discussions avec différentes sociétés technologiques dont Google (Alphabet) et Salesforce.com, a rapporté, vendredi, la chaîne d’informations financières CNBC. Microsoft et l’opérateur Verizon sont aussi sur les rangs.
Une transaction pourrait être annoncée d’ici la fin de l’année. En Bourse, l’action Twitter a bondi de près de 20%, vendredi.
Le réseau social étudie, depuis plusieurs semaines, différentes options pour relancer une croissance en panne. Outre sa vente, sont également sur la table des suppressions d’emplois, des cessions d’actifs comme la régie publicitaire MoPub, ou même l’application de partage de courtes vidéos Vine.
Twitter avait déjà réduit, l’an dernier, ses effectifs de 8%, mais la relance se fait encore attendre malgré le retour aux commandes en 2015, du fondateur Jack Dorsey.
Au deuxième trimestre, la croissance est restée atone avec une stagnation du nombre des utilisateurs à 313 millions et une nouvelle perte nette de 107 millions de dollars.
Outre les données, l’offensive récente de Twitter dans la retransmission en direct, notamment sportive, pourrait le rendre intéressant pour de nombreux groupes technologiques et pour des médias en quête de relais de croissance, selon le cabinet de recherche BTIG.
Dans cette optique, Disney et NewsCorp (Murdoch) seraient des acquéreurs potentiels.
Un rachat par Google devrait susciter les réticences des autorités antitrust qui y opposeraient leur veto, d’après BTIG, tandis que Salesforce.com devrait casser sa tirelire car il ne pèse  que 48 milliards de dollars en bourse vendredi, contre 15 milliards pour Twitter.
Contrairement aux autres réseaux sociaux (Facebook, Snapchat, Instagram, Linkedin), Twitter n’a jamais vraiment trouvé son modèle économique, ayant des difficultés à fidéliser ses utilisateurs.

Texte : Lova Rafidiarisoa
Photos fournies

Athlétisme – Jean-Louis Ravelomanantsoa, ou le Malgache le plus rapide

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Non seulement, Jean-louis Ravelomanantsoa est, jusqu’ici, le plus grand sprinter que Madagascar ait connu, mais aussi l’un des plus grands athlètes de la Grande île (sinon le meilleur). À travers ces images qui relatent ses exploits au niveau international, en particulier lors des Jeux Olympiques, nous voulons rendre un hommage à celui qui a porté haut le flambeau du sport malgache. Qu’il soit un modèle pour nos jeunes, avec ou sans l’aide de l’État. Adieu champion !

La fameuse finale du 100 m à Mexico en 1968 (n°583).

La fameuse finale du 100 m à Mexico en 1968 (n°583).

 

Jean-Louis se classe 6è lors de la demi-finale du 100 m aux Jeux Olympiques de Munich (1972).

Jean-Louis se classe 6è lors de la demi-finale du 100 m aux Jeux Olympiques de Munich (1972).

 

Jean-Louis Ravelomanantsoa (3è à dr.) est arrivé second derrière l’Américain Charlie Greene (n°275) lors du 4è tour éliminatoire du 100 m à Mexico.

Jean-Louis Ravelomanantsoa (3è à dr.) est arrivé second derrière l’Américain Charlie Greene (n°275) lors du 4è tour éliminatoire du 100 m à Mexico.

 

Lors de la finale du 100 m aux Jeux olympiques de Mexico, en 1968.

Lors de la finale du 100 m aux Jeux olympiques de Mexico, en 1968.

 

Jean-Louis Ravelomanantsoa, vainqueur au Second meeting du NAIA, le 23 janvier 1974, devant James Batie Takes.

Jean-Louis Ravelomanantsoa, vainqueur au Second meeting du NAIA, le 23 janvier 1974, devant James Batie Takes.

 

Jean-Louis Ravelomanantsoa, vainqueur au Second meeting du NAIA, le 23 janvier 1974, devant James Batie Takes.

Avec la gloire du fottball, Augustin Andriamiharinosy alias Baovola

 

Un des 100 m gagnés en Australie (2è à dr.).

Un des 100 m gagnés en Australie (2è à dr.).

 

Jean-Louis Ravelomanantsoa (au c.) avec les plus grands sportifs malgaches).

Jean-Louis Ravelomanantsoa (au c.) avec les plus grands sportifs malgaches).

 

Photos d’archives (L’Express de Madagascar et Maurizio Billo)

Exploitation des ressources naturelles – Razafindravahy appelle à la résolution des litiges fonciers

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En tournée à Analavory, Edgard Razafindravahy a suggéré aux autorités d’interrompre toutes les exploitations minières en attendant que les populations et les communautés locales soient mieux consultées sur l’utilisation de leurs ressources. Un appel au chef de l’État a été lancé.

L’assistance attentive  aux explications d’Edgard Razafindravahy.

L’assistance attentiveaux explications d’Edgard Razafindravahy.

Soamahamanina n’est pas un cas isolé. Les habitants de la commune rurale d’Analavory, district de Miarinarivo, région de l’Itasy, craint également  qu’une situation similaire à celle de Soamahamanina ne leur tombe dessus. Des parcelles de terrain ayant appartenu à des colons ont été octroyées à des investisseurs miniers. Les habitants crient au scandale.
Pour éviter que la situation ne dégénère, le Chef de file du parti ADN (Arche de la Nation), Edgard Razafindravahy,  appelle le président de la République à réagir face aux contestations qui ne cessent de gagner en ampleur ces derniers temps.  C’était lors de la visite de ce parti libéral dans quelques fokontany d’Analavory, cette semaine. « Le Président doit prendre ses responsabilités afin de résoudre ces problèmes sur les litiges fonciers et les exploitations minières », a souligné le leader de l’ADN. « Il faut que vous discutIez avec la population », a-t-il poursuivi dans un discours à l’adresse du chef de l’État.

L’ADN explique le chemin menant les Malgaches vers la véritable indépendance.

L’ADN explique le chemin menant les Malgaches vers la véritable indépendance.

Pour Edgard Razafindravahy, les exploitations minières devraient être interrompues, tandis que les choses doivent revenir à zéro. « Il faut discuter et échanger sur ce qui est bien pour la population », a-t-il proposé. « La situation risque d’exploser si l’on continue à ignorer les aspirations de la population », a-t-il martelé, avant d’ajouter que « le Président ne doit pas laisser la population être livrée à elle-même ».
A Analavory, les rumeurs relative à l’arrivée de nouveaux investisseurs étrangers pour une exploitation minière se font de plus en plus insistantes. « On a été notifié de l’existence de quatre sociétés exploitantes, qui ont eu l’autorisation d’opérer dans différents parcelles à Analavory. Ces autorisations dataient de 2006 et de 2008, selon une lettre envoyée par le bureau de cadastre minier de Madagascar. Jusqu’ici, nous n’avons été au courant de rien », se lamente Herijaona Nicolas Ratsimbazafy, maire de la commune d’Analavory, lors de son entretien avec le chef de file du parti ADN. A cela s’ajoutent les litiges concernant les terrains coloniaux qui ne bénéficient guère à l’ensemble de la population d’Analavory et Ampefy.

La population d’Analavory adhère aux idées de l’ADN.

La population d’Analavory adhère aux idées de l’ADN.

Refondation
Comme à chacune des visites effectuées par ce parti libéral, un message d’espoir a également été délivré à la population d’Analavory. Edgard Razafindravahy a assuré que « la refondation est inévitable ». « Soyez prêts », a-t-il martelé, « car le vrai développement doit démarrer par la base. ». Un message accueilli avec ferveur par les participants aux différents rassemblements dans les fokontany de cette localité rurale.
Le vice-président du Conseil communal d’Analavory, Justin Ernest Rabemananjara espère que « cette visite du parti ADN va changer la perception de la population, quant à la notion de développement ». « Nous croyons aux solutions que vous proposez », ajoute, pour sa part, Copertinot Randriantsalamasoa, chef du fokontany d’Ambatomitsangana. Dada Marc, du haut de ses 93 ans, n’a pas hésité a affirmer que la visite de l’équipe emmenée par Edgard Razafindravahy est une première dans son petit fokontany de Marosoka, qui, depuis les 70 ans qu’il y a vécu, n’a connu aucune visite d’hommes politiques.

L’un des problèmes à Analavory est le litige foncier.

L’un des problèmes à Analavory est le litige foncier.

Le Chef de file du parti ADN a expliqué qu’il est venu vers la population pour constater de visu les difficultés quotidiennes de ses compatriotes. « Je ne vous demande rien en échange. Si ce n’est de vous recommander de protéger vos terres », poursuit-il. « Le parti ADN a une solution de développement pour vous. Nous sommes prêts à partager notre expérience dans tous les domaines », lance-t-il encore.
A la veille de la célébration de l’anniversaire de ce parti libéral à Madagascar, l’ADN en est, actuellement, à sa treizième région visitée. L’objectif de chaque descente est de recueillir les desiderata de toute la population, comme le souhait de changer la structure étatique du pays.

Texte : Rina Rasoava
Photos : Claude Rakotobe

 

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Dans sa chronique hebdomadaire, Tom Andriamanoro secoue la léthargie sinon l’indifférence de ses concitoyens devant les malheurs que subissent les richesses naturelles et les sites historiques du pays. Les drames se suivent, constate-t-il, et quelle que soit leur nature, se déroulent dans l’indifférence générale.

Conjoncture –  Nosy Komba, l’indifférence

Et si l’on secouait le cocotier de cette apathie du Malgache pour les choses de son propre pays, en faisant un tour dans la Baie d’Ampasindava   Excepté Antananarivo et Analamanga, il n’y a pas de région à Madagascar, dont l’Histoire soit aussi riche que celle de Nosy Be et de ses iles. Quelques jalons : les plus anciennes traces de présence humaine y remontent en l’an 800 de notre ère. Vers 1200, la cité fortifiée de Mahilaka devient la plus grande ville de Madagascar avec pas moins de 4 000 habitants. Au XVIe siècle, les Portugais mettent fin au monopole arabe, avant de devoir composer, deux siècles plus tard, avec ces nouveaux arrivants que sont les Indiens bohras de Bombay et les Sakalava de Mahajanga. Ces derniers annexent pacifiquement les Antakarana pour faire front, à partir de 1824, contre les corps expéditionnaires merina. La France s’installe durablement dans la région en signant simultanément trois traités de protectorat : avec la reine Tsiomeko pour Nosy Be et Nosy Komba, avec Tsimiaro Ier pour les Mitsio, et avec Andriantsoly pour Mayotte. En 1904 et 1905,  une gigantesque escadre russe de 45 navires, avec, à son bord,
15 000 hommes sous les ordres de l’Amiral Rojestvensky, reste trois mois dans la Baie d’Ambavatoby, appelée depuis Baie des Russes. Partis de Saint-Pétersbourg, ils comptent
rejoindre Port-Arthur, attaquée par les Japonais. Toute cette flotte sera capturée ou coulée devant l’ilot de Tsushima,
le 27 mai 1905.
Nosy Komba n’est peut-être pas la plus belle des iles-satellites de Nosy Be, mais si son cône n’existait pas, il aurait fallu le réinventer. Le village d’Ampangorinana où accostent les touristes propose un artisanat qui séduit par sa simplicité : petites pirogues en ébène et en palissandre, animaux en terre non cuite décorés de coquillages broyés, nappes et rideaux ajourés. Nosy Komba abrite un des trois groupes de tombes royales appelés « Mahabo », que compte Nosy Be : celui de Mitsinjoarivo où repose la reine Zafy Mozongo. Mais l’ile, avec sa nature tropicale sauvage, est aussi et surtout une réserve naturelle de lémuriens, les Lémur Macaco dont le mâle est noir et la femelle rousse. Ils s’annoncent par un bruissement de feuilles et des cris de ralliement, quand ils viennent en toute confiance manger dans la main même du visiteur. Et ne voilà-t-il pas que l’ennemi le plus craint par l’homme, le lémurien et toute la nature, s’est invité tout récemment pour détruire ce cadre idyllique qui ne dérangeait personne, bien au contraire : le feu

Il a fallu du temps pour éteindre l’incendie et la fumée épaisse qui a envahi la petite ile des Komba.

Il a fallu du temps pour éteindre l’incendie et la fumée épaisse qui a envahi la petite ile des Komba.

Un message ambigu
Juste après l’incendie du Rova d’Antananarivo, deux enseignants français d’Histoire commentaient la tragédie en ces termes : « Ce comportement suicidaire, malheureusement fréquent à Madagascar, peut être interprété comme un appel. Le feu révèle la mise en œuvre d’une stratégie. Faire brûler consiste à parler sans parler, à émettre un message ambigu dont le sens sera déchiffré par l’opinion. » Trente hectares de forêts auraient été touchés sur Nosy Komba, dont dix peuvent être considérés comme  perdus. Simple inadvertance ou acte prémédité   Certains intérêts occultes trouveraient, en effet, pour cet îlot une destinée autrement plus rentable que celle de simple sanctuaire de la nature. Exactement comme dans le domaine du Rova d’Ilafy, où de mystérieux piquets de délimitation ont fait leur apparition, peut-être pour l’implantation d’infrastructures (asiatiques, une fois de plus  ) plus utiles pour le développement. Et peut-être bien aussi que l’incendie de celui d’Ambohidratrimo, toujours non élucidé à ce jour, relevait de la même logique. Nosy Komba ne vaut pas moins qu’un Rova, n’étant pas fait de main d’homme. Une réflexion parue en son temps dans le Monde Diplomatique disait à peu près ceci : « Nous brûlons nos palais, nous brûlons nos forêts, nous brûlons nos ancêtres. La prochaine fois, nous nous brûlerons nous-mêmes. » Combien y aura-t-il de prochaines fois
Les drames se suivent et, quelle que soit leur nature, se déroulent dans l’indifférence générale. Qu’avons-nous à faire, une fois encoconné « chez notre automobile », comme ironisait Claude Nougaro, de ce qui ne concerne pas notre microcosme quotidien   À Nosy Komba comme à Ilafy, à Soamahamanina comme à Ankasina où vient d’être comptabilisé le vingt-sixième incendie de l’année dans la capitale, « les autres » n’ont jamais été que des spectateurs occasionnels. Et tant pis pour ce politicien « wanted » dont le crime est d’être un natif du mauvais bled au mauvais moment. Tant pis pour ceux qui suent pour quatre iles éparpillées et qui, apparemment, peinent à être suivis. Tant pis pour le Sud et ses enfants au ventre ballonné, laissés à leurs raiketa. Ou alors, c’est la ruée sur Facebook, au point qu’un confrère a parlé, à juste raison, de citoyenneté virtuelle, pour un simulacre d’engagement sans danger et qui a le mérite de donner bonne conscience. La culture de l’indifférence est injectée dans les esprits, apparemment avec un certain succès car accompagnée de sordides manœuvres d’intimidation, et de répression.
Les Malgaches ne devraient pas être plus loin de leurs propres réalités que les Argentins ne le sont de la tragédie d’Alep. 12 000 km, pas un de moins. Dans le métro de Buenos Aires a été aménagée la reconstitution d’une chambre syrienne avec, à l’entrée, l’inscription « Une minute en Syrie ». Le passant y entre, et vit en 3D le largage sur les civils des bombes au napalm ou au phosphore de Bachar Al-Assad, ainsi que du petit dernier de la technologie russe : la bombe anti-bunker. Elle pénètre dans le sol et transforme sur-le-champ n’importe quel bâtiment en un tas de gravier. Le passant ressort, totalement secoué. L’indifférence est vaincue, Alep n’est plus au bout du monde.
Un feu différent, mais tout aussi assassin que celui de Nosy Komba est en mode de veille dans les esprits, mais viendra le jour où lui aussi sera vaincu. La parole à Eugène Toulet : « Je flambe, je brûle, j’embrase, consumant tout sur mon passage, et d’une pincée de cendre, je signe mon œuvre de mort. Je suis l’anti-vie, j’en suis fier et je le proclame. Mais que dessus l’on me verse un seau d’eau et, en d’horribles hoquets de vapeur, j’étouffe et je meurs. Croyez-moi, l’eau est la plus forte. » Tout simplement.

Rien n’a changé si on se réfère aux problèmes des usagers  de la RN4 du côté d’Ambondromamy.

Rien n’a changé si on se réfère aux problèmes des usagers de la RN4 du côté d’Ambondromamy.

Opinion – Carnet de route

Les voyageurs passent, leurs appréciations sur les pays visités restent. En tient-on compte suffisamment    Les quelques avis qui suivent datent, par exemple, d’il y a plus de quinze ans, les relire permet de faire le point sur ce qui a changé, et dans quel sens, tout en procurant une petite cure de jouvence.
– Le pays est splendide, et les gens accueillants en général. Nous avons, néanmoins, eu quelques problèmes avec des loueurs de 4×4 et quelques chauffeurs. En y ajoutant le mauvais état des routes, il est difficile de voir tout ce qu’il y a à voir en un temps raisonnable.
– Vol Antananarivo-Nosy Be prévu à 9 heures maintes fois reporté, arrivée à l’Ile aux Parfums à 20 heures. Un jour de vacances gâché ! Touristes pris d’assaut à l’aéroport par des taximen qui en viennent parfois aux mains. Ile magnifique, mais déplorons le harcèlement des masseuses, des organisateurs de circuits, des vendeurs de souvenirs.
– Accueil chaleureux partout où nous sommes passés. Un litige, cependant, avec l’hôtel X où nous avons été escroqués. C’est un lourd préjudice pour une association non subventionnée comme la nôtre qui a préparé ce voyage depuis deux ans.
– Trois semaines à Madagascar et beaucoup trop de problèmes avec l’aérien. À part cela, nous avons été séduits par l’Isalo, Tolagnaro, Toliara, Tsarabanjina, mais pas par Nosy Be. Nous ne pourrons envoyer nos amis que quand les problèmes ci-dessus seront résolus.
– Nous avons particulièrement apprécié l’Isalo, la forêt pluviale de l’Est, et Sainte-Marie. Par contre, nous avons très peu vu de lémuriens !
– Antananarivo, beaucoup de pauvreté, de très nombreux mendiants. Tana-Morondava en voiture, gros problème entre Miandrivazo et Malaimbandy. Améliorer les voies de communication inter-villes.
– Nous avons trouvé beaucoup de similitudes avec notre pays, l’Australie (montagnes de granit, forêts d’eucalyptus, plantes grasses, latérite…). Des difficultés à avoir des informations en anglais. Le surf est excellent, de classe mondiale, ainsi que la plongée.
– Le touriste qui donne des pièces ou quelques T-shirts pervertit en entretenant le risque de mendicité et de dépendance.
– Un super-pays, des Malgaches souriants, une nature magnifique. Côté plus : Bemaraha, le Palmarium, l’Allée des Baobabs. Côté moins : tarifs peu clairs des guides de l’Isalo, trop d’esprit business à Sainte-Marie (fin de citation).
Les professionnels sont rentrés du TOP Resa 2016 de Paris, où certaines destinations ont eu l’occasion de présenter leur nouvelle image. La Réunion est ainsi redevenue « l’ile intense » qui lui sied à merveille, car rappelant, entre autres, à tous la richesse humaine de ce petit caillou, et les caprices rougeoyants du Piton de la Fournaise. Madagascar, quant à lui, est désormais « l’ile aux trésors », un clin d’œil mercatique possible à l’époque de la flibuste, et aux trésors des Olivier Levasseur dit La Buse et autres William Kidd, que des fous continuent de chercher dans nos eaux.  Un slogan qui ne revendique aucune parenté avec le classement du pays en matière de pauvreté, honni soit qui mal y pense…

Miles Davis, celui qui a ressenti un grand complexe face à Jimi Hendrix.

Miles Davis, celui qui a ressenti un grand complexe face à Jimi Hendrix.

Musique – Un tour du jazz en quelques notes

Octobre est là, ramenant avec lui cet engouement toujours croissant pour une musique que l’on disait trop compliquée, il n’y a pas si longtemps. Les sifflets ou, au contraire, les petits clap-clap polis qui étaient son lot quand il s’aventurait dans des milieux tananariviens de non-initiés sont de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, de plus en plus de profanes essayent de le comprendre, et peuvent supporter stoïquement un concert de plusieurs heures. Un petit survol tout en dissonances.
Le jazz a ses monstres sacrés, dont j’essaierai de faire une sélection – très subjective -, selon leur spécialité ou instrument de prédilection. Au piano, mon choix va vers deux exceptions : Art Tatum et Thelonious Monk, surnommé « le moine fou ». De Tatum, né en Ohio en 1910, Philippe Entremont, chef d’orchestre français célèbre pour ses enregistrements d’œuvres de Ravel, de Satie, ou de Saint-Saëns disait : « Avec lui, nous atteignons la perfection. Nous avons là une technique merveilleuse, une imagination débordante, un swing extraordinaire, un pianisme vraiment très beau. » Le grand Oscar Peterson reconnaissait humblement : « Art Tatum était mon père sur le plan musical, il était le meilleur instrumentiste de jazz de tous les temps.» Thelonious Monk, le compositeur de ces chefs-d’œuvre éternels que sont Round midnight  et Blue Monk, était un créateur génial, tellement personnel et imprévisible qu’il n’eut pas d’héritier musical. Véritable mythe, il le fut autant par son jazz que par sa façon de tituber autour de son piano pour, disait-il, « donner corps au silence ». Il aimait remodeler les créations des autres, comme le Memories of you de Blake et de l’Américano-malgache Andy Razaf.
Pour les cordes, j’opte pour un retour aux sources et aux doigts du « manouche » Django Reinhard, incontestablement le premier guitariste de jazz tant sur le plan chronologique qu’esthétique. C’est à lui qu’en 1934, le Hot Club de France demanda de former un quintette à cordes de jazz, avec au violon un certain Stéphane Grappelli qui fut longtemps son binôme.  Ce dernier, un esthète au charme très britannique, aimait Debussy autant que le jazz. Un virtuose de cet instrument ingrat qu’est le violon, dont s’est réclamée la génération des Jean-Luc Ponty et Didier Lockwood.
Qui donc à la trompette   Ce serait un crime de lèse-majesté que de ne pas penser à Miles Davis, sauf que je n’ai jamais compris le complexe qui le travaillait vis-à-vis de… Jimi Hendrix. Miles n’a jamais voulu  rencontrer le divin gaucher, mais a tenu à être présent à son enterrement. Alors va pour Dizzy Gillespie, d’autant plus que j’ai eu le privilège de l’écouter dans les années 80, en resquillant dans un amphithéâtre archiplein ! Au début des années 40, il était l’initiateur du bop avec le saxophoniste alto Charlie Bird Parker. Le génial tandem d’un maudit et d’un dingue ! Son héritage est, sans aucun doute, le plus grand qui nous soit parvenu, après celui de Louis Armstrong.
Sa Majesté le saxo ténor ! Qu’on me permette d’hésiter entre Coleman Hawkins et Lester Young. Rhapsodiste à la sonorité rauque, Hawkins  accumula les qualificatifs élogieux, depuis celui de Rubens du jazz à celui de « père du ténor ». Inoubliable interprète de Body and Soul considéré comme un des plus grands titres de l’histoire du jazz, son style influença tous les grands saxophonistes ténor. Tous, sauf… Lester Young qui fut le fondateur d’une esthétique rompant avec les critères du jazz classique. Celui qu’on surnommait « le Président », n’a, au début, pas été compris par le grand critique français Hugues Panassié, mais ce dernier finit par revenir sur son jugement.
Les lignes me manquent pour parler de ces extraterrestres que sont Count Basie ou Duke Ellington, des orchestrateurs-arrangeurs qui surent modeler et utiliser leur formation comme un seul instrument. Ou des organistes de légende comme Jimmy Smith ou Rhoda Scott. Simplement parce que je souhaiterais finir par le vocal où le choix peut s’avérer déroutant. Que Billie Holiday, Satchmo, Ella Fitzgerald, Nat King Cole me pardonnent, mais je vote Claude Nougaro que, dans les années 70, j’avais pu persuader de venir à Tana où le jazz était encore une musique de martiens. Les mains d’une femme dans la farine, Paris Mai, Le jazz et la java, Toulouse… Claude chanta devant une salle à moitié vide, mais ce soir-là, le jazz marié à la chanson française n’avait nul besoin des absents.

Rétro pêle-mêle

Barack Obama et Hillary Clinton s’affrontent aux primaires démocrates. Beaucoup s’accordent à penser qu’Obama est un homme neuf et consensuel, et qu’il incarne le rêve américain. Certains pensent même qu’il est le nouveau Kennedy, dont des membres de la famille du Président assassiné. On reconnaît aussi que c’est un professionnel des tréteaux et un tribun hors pair. Il n’empêche que la question fondamentale n’a pas encore reçu de réponse claire : l’Amérique est-elle prête pour avoir un Président noir   Le match proposé aux démocrates est celui du changement contre l’expérience. Hillary se plaît, d’ailleurs, à dire qu’il a fallu un Clinton pour réparer les erreurs de Bush père, il faudra une Clinton pour nettoyer (sic) celles de Bush fils.
En cette année 2008, on parle d’une véritable légion de jeunes pousses malgaches dans les grands clubs français : Anthony Rabesandratana à Saint-Étienne, Stéphane Raveloarijaona à Monaco, Pierrick Rakotoarisoa au Havre, Lalaina Randriamanantena à Sochaux, Jonathan Ratsivoson à l’Olympique de Marseille, dont on dit qu’il est plus fort que Sami Nasri à son âge. Tous devraient aujourd’hui être pleinement opérationnels, à moins de n’avoir pas tenu la route et d’être retournés à leurs études. En tous cas, tant que les iles voisines et les divisions inférieures françaises demeurent le seul palier accessible à nos expatriés, il est inutile d’espérer se faire une place en Coupe d’Afrique.

BE5
L’Arabie Saoudite, pays de l’étêtage facile. La courbe est perpétuellement en hausse, avec
35 personnes décapitées en 2004 contre 83 en 2005, et plus de cent pour le seul premier semestre 2007. Homicide, viol, vol à main armée, trafic de drogue, sorcellerie, adultère, homosexualité, apostasie, en un mot presque tous les péchés du monde sont passibles de la peine capitale au royaume saoudien. Mohamed Al Bishi, un des plus célèbres bourreaux du pays, affirme qu’il lui arrive de procéder à plusieurs décapitations par jour, en plus des amputations prescrites par la Charia. « Ce n’est pas un métier que l’on fait pour de l’argent », explique-t-il, « mais pour la fierté de servir Dieu. »

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP – Fournies

Événement –« Dago Team’Zara » remet les pendules à l’heure

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Une ode à la culture, à l’art, à la créativité, au respect des traditions ainsi qu’aux us et coutumes malgaches. Dago Festival a ainsi rallié le public à une cause propre.

Lors de la conférence sur les impacts du matraquage par rapport au secteur artistique, (de g. à dr.) Rajery, le poète Vanga, le chanteur Rolf, le bloggeur Andry et X-Tah ont fait entendre leur voix.

Lors de la conférence sur les impacts du matraquage par rapport au secteur artistique, (de g. à dr.) Rajery, le poète Vanga, le chanteur Rolf, le bloggeur Andry et X-Tah ont fait entendre leur voix.

Une initiative inédite qui a le mérite d’avoir réussi à fédérer à sa cause chanteurs, peintres, danseurs, poètes, photographes, vidéastes, musiciens, journalistes, producteurs ou même simples spectateurs. Le tout porté essentiellement par la générosité de chacun. Le collectif « Dago Team’Zara » composé de ces divers acteurs culturels a enflammé le public féru d’art de la ville des Mille et de ses  environs, du 14 au 25 septembre. C’est toute une aventure illustrée par l’édition zéro de son « Dago Festival ». Les prémices de ce qui sera bientôt un événement d’envergure, dont l’essence est de redorer l’image de la culture malgache à sa juste valeur.
« Dago Festival » a le mérite d’avoir vu le jour, avec les seuls moyens du bord de ses artisans, mais aussi et surtout la passion et l’amour dont les festivaliers et les membres du collectif ont fait preuve. « Dans un contexte socioculturel où la mondialisation, l’ignorance et par-dessus tout le matraquage règnent, la culture à Madagascar se perd. » C’est donc à travers ce constat que l’évènement a convié le public à se joindre au « Dago Team’Zara » pour remettre les pendules à l’heure, comme on dit.

Le week-end dernier, Dago Festival a égayé l'Is'Art Galerie à Ampasanimalo et le jardin d'Antaninarenina avec, à l'affiche, des groupes de renom. À l'image des groupes Moajia (ci-contre) à Antaninarenina et No Mady à Ampasanimalo.

Le week-end dernier, Dago Festival a égayé l’Is’Art Galerie à Ampasanimalo et le jardin d’Antaninarenina avec, à l’affiche, des groupes de renom. À l’image des groupes Moajia (ci-contre) à Antaninarenina et No Mady à Ampasanimalo.

Généreux et fier
Emmené par une jeunesse culturelle et artistique persévérante et aguerrie, Dago Festival a ainsi rallié le public à une cause propre qui mérite d’être mise en valeur à l’heure actuelle. Cette cause consiste à porter fièrement l’étendard de la créativité, du talent et de la culture malgache.
Diverses manifestations culturelles ont enchanté la capitale, car une bonne vingtaine de groupes et d’artistes locaux y ont pris part, de l’Université d’Antananarivo à l’Is’Art Galerie, en passant par le jardin d’Antaninarenina grâce à l’Ortana, et à Kantsa du côté d’Ambohitrombihavana. Aider les artistes à optimiser leur créativité en leur permettant de se produire sur des plateformes de diffusions plus accessibles au public, discuter sur l’importance de la mise en valeur des plus méritants, ce sont là quelques-uns des objectifs que ce « jeune » festival promeut avec fierté.

Les membres du collectif Dago Team'Zara affichent leur solidarité et leur fraternité pour une cause commune, la promotion de la culture malgache.

Les membres du collectif Dago Team’Zara affichent leur solidarité et leur fraternité pour une cause commune, la promotion de la culture malgache.

Engagé et fraternel

Tanjona Rabearivony, membre du Dago Team’Zara n’hésite pas à l’affirmer : « Nous avons fédéré le maximum de personnalités autour de notre projet, car nous comptons apporter un grand changement dans le milieu. Notamment en revoyant les structures sur lesquelles repose la scène culturelle malgache qui fait face à plusieurs difficultés. » Avec des actions axées essentiellement sur l’art et la culture, Dago Festival partage et défend ainsi les valeurs humaines propres à tous les artistes, pour que ceux-ci puissent jouir de sa créativité comme il se doit et qu’en retour, ils s’épanouissent à travers son processus de création. « Nous sommes fiers de contribuer à ce projet, car c’est là une initiative que nous saluons et accueillons à bras ouverts. Il revitalisera certainement la scène culturelle par sa générosité et l’engouement qu’il suscite auprès de chacun d’entre nous », affirme Tahiana Rakotoarivony de l’Is’Art Galerie. « Mettant en avant la solidarité de chacun d’entre nous, Dago Festival est une aubaine pour tous les artistes de la Grande ile et nous en sommes très fiers », souligne Tahiry Ratsimba dit X-Tah de l’association Oe Kop.

« Non au matraquage! »

C’est sans doute là le point fort du Dago Festival. La conférence qui s’est tenue à l’hôtel Carlton à Anosy, dans l’après-midi du 22 septembre, s’est illustrée par un coup de pied dans la fourmilière. Entre indignation, tristesse, incompréhension et colère, le sujet du matraquage audiovisuel y a été longuement discuté. C’est autour de la thématique « Les impacts du matraquage par rapport au secteur artistique malgache et par rapport à la société » que musiciens, auteurs et producteurs se sont réunis pour discuter du sujet. Après de longues heures de concertation et d’échanges, tous se sont accordés sur un point :
« Un vol, une forme accentuée de corruption, voire un outrage à l’art et la culture en général, c’est ainsi que se décrit le matraquage. » C’est l’un des fléaux que Dago Team’Zara entend éliminer. Le fait est que le constat établi par tous les participants de la conférence est que la culture musicale reste apparemment imposée exclusivement par les médias et les grandes institutions. « Finis les droits de diffusion coûteux, négligeant les plus méritants qui ne peuvent pas se les payer pour faire passer leurs créations dans les médias. De même, les échanges de services ne sont, en aucun cas, bénéfiques aux artistes. Il serait préférable que les médias travaillent côte à côte avec nous les artistes, pour qu’une sélection se fasse et que les plus talentueux soient valorisés », scande Germain Randrianarisoa dit Rajery. Un retour aux sources, un formatage du système pour le bien-être de l’art et de la culture malgache, c’est là les solutions prônées par le Dago Team’Zara.

Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos Fournies


4X4 – SsangYong revient en force à Madagascar

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La marque sud-coréenne SsangYong est désormais représentée par CT Motors Andraharo. Quatre modèles ont été dévoilés lors de la présentation officielle à la presse, l’Actyon, le Rexton, le Korando et le Tivoli.

Vers la fin des années 90, le SUV SsangYong Musso avait fait un buzz certain à Madagascar. On en comptait des dizaines dans les rues d’Antananarivo, à l’époque. De par ses lignes hors du commun, ce tout-terrain n’avait pas manqué d’interpeller tout un chacun. Soit on aimait, soit on n’aimait pas, mais on ne pouvait rester indifférent en tout cas. Depuis, d’autres modèles sont apparus peu à peu dans la Grande île, sans pour autant inonder le marché ni concurrencer sérieusement les références du segment.
Aujourd’hui, le constructeur sud-coréen revient en force et compte bien accroître sa part de marché à Madagascar. Il est désormais représenté par CT Motors Andraharo. La présentation officielle à la presse s’est tenue le samedi 1er octobre. Le contingent actuel compte quatre modèles, soit le pick-up Actyon Sports, les SUV Korando et Rexton ainsi que le crossover Tivoli. Tous sont équipés d’options de dernière génération, de quatre freins à disque, et l’on peut aussi choisir entre une boîte de vitesse manuelle et une automatique à six rapports pour chacun d’entre eux.

Producteur de tout-terrain
En tant que pick-up, l’Actyon Sports peut être placé dans la catégorie des 4×4 utilitaires. Pour déplacer les charges placées dans sa benne, il mise sur un moteur turbo diesel de 2 L, développant 155 chevaux. Pour leur part, le Korando et le Rexton revendiquent une certaine classe et se positionnent comme étant des SUV plus luxueux. Tous deux sont également livrés avec des blocs turbocompressés de 2 L. Enfin, le petit frère Tivoli peut être classé dans le segment des crossovers. De plus petite taille et disponible uniquement en 4×2, il est poussé par un moteur 1,6 L essence.
SsangYong a été créée en 1954. Elle s’est lancée dans le secteur de l’automobile en 1988. Certes, des monospaces et des berlines figurent également dans sa gamme, mais elle est surtout associée à une image de producteur de tout-terrain en tous genres. Les quatre modèles présentés à Andraharo illustrent cette réputation.

Le Korando n'a rien à envier au Rexton.

Le Korando n’a rien à envier au Rexton.

Korando, une alternative au Rexton

Si le Rexton se positionne comme le fleuron de la marque, le Korando se présente comme une alternative intéressante. En effet, ses courbes plus affûtées ne manqueront pas de séduire bon nombre d’automobilistes. Cette version plus moderne est nettement plus attrayante, avec cette face-avant truffée d’alvéoles, ses grands phares ou encore ses belles jantes en alliage. S’il fallait choisir le meilleur des 4×4 de la gamme actuelle, le Korando pourrait concurrencer sérieusement le Rexton. D’autant plus qu’il affiche aussi des arguments plus convaincants au niveau mécanique. Le moteur turbo diesel de 2,2 L, développant 178 chevaux, propose la plus faible consommation par rapport aux autres SsangYong, soit environ 6 litres aux 100 km en moyenne. Le rapport poids/ puissance y est pour quelque chose, puisqu’il pèse 1 679 kg soit environ 300 kg de moins que le Rexton. Le Korando dispose pratiquement de toutes les options disponibles sur les autres SUV, et la finition haut de gamme est également au rendez-vous.

La benne de l'Actyon Sports peut accueillir  une charge de 370 kg.

La benne de l’Actyon Sports peut accueillir
une charge de 370 kg.

Actyon Sports, le pick-up utilitaire

Par définition, un pick-up est classé dans la catégorie des véhicules utilitaires. De ce fait, ce qui intéresse le plus, ce sont les performances mécaniques ainsi que les capacités de charges. Ce qui interpelle d’abord, c’est la garde au sol, de 184 mm plus précisément. Ensuite, l’Actyon Sports est un peu plus rabaissé et certaines personnes pourraient se montrer sceptiques à ce propos. N’empêche, il affiche tout de même correctement un angle d’attaque et un angle de fuite de 25° en franchissement. Pour sa part, la benne est capable d’accueillir une charge utile d’environ 370 kg.
Pour le moteur, il s’agit d’un turbo diesel de 2L, développant 155 chevaux, couplé à une boîte de vitesses à six rapports. Manuelle ou automatique, au choix. Pour pousser au mieux le tout-terrain, il a été réglé pour délivrer sa pleine mesure dès les plus bas régimes. Un vrai plus puisque le couple maximum de 360Nm est disponible dès 1 500 tr/min, d’après les données du constructeur. Une puissance transmise à des roues de seize pouces, tandis que le freinage est confié à quatre disques, dont deux ventilés à l’avant.

Le Tivoli peut être classé dans la catégorie des crossovers urbains.

Le Tivoli peut être classé dans la catégorie des crossovers urbains.

Le Tivoli, le crossover urbain

Le segment des crossovers est en plein boom. Tous les constructeurs s’y sont lancés, ces dernières années. SsangYong vise à séduire ce marché avec le Tivoli. Un 4×2 destiné surtout à une utilisation urbaine, vu sa taille et sa configuration mécanique. Il est équipé d’un moteur à essence de 1,6 L de 128 chevaux. Une cylindrée et une puissance que l’on retrouve pratiquement sur toutes les voitures de cette catégorie, que l’on peut décrire comme étant le croisement d’un SUV et d’une berline. Le Tivoli reprend presque toutes les options des autres modèles : quatre freins à disque, ABS, jantes en alliage, régulateur de vitesse, phares réglables en hauteur, fonction preuve-erreur de la porte avant etc. Le petit crossover se démarque surtout de ses grands frères par son design. La calandre atypique, dépourvue de l’habituelle grande grille supérieure, bouscule les traditions. Les énormes élargisseurs d’ailes renvoient l’image d’une citadine qu’on a gonflée à bloc.

Le Rexton demeure le fer de lance de la marque.

Le Rexton demeure le fer de lance de la marque.

Rexton, le fer de lance de la gamme

SsangYong définit le Rexton comme étant son fer de lance historique. Il se veut polyvalent, mélangeant style plus luxueux et performance. Sous le capot est logé un puissant bloc diesel de 2,2 L turbocompressé de 178 chevaux. Il est possible de choisir entre une boîte de vitesses automatique et une manuelle à six rapports. Long de 4 760 mm, large de 199 mm et haut de 1 840 mm, le SUV premium du constructeur sud-coréen s’impose par sa grande taille. En parlant de l’extérieur, barres de toit, jantes en alliage ainsi que des élargisseurs d’ailes en phase avec le design général embellissent le Rexton. Sans oublier la face-avant moderne avec de superbes phares étirés aux extrémités. D’autre part, l’habillage en tissu, les décorations en bois et le volant en cuir caractérisent un habitacle capable d’accueillir jusqu’à six passagers. L’ergonomie de la console et le niveau de finition de l’intérieur se rapprochent plus de ceux d’une berline de luxe. Le conducteur, qui pourra notamment compter sur une caméra de recul lors des créneaux, pourra régler son siège en hauteur. Avec ses options, le SUV, phare de SsangYong, s’adresse à un public plutôt raffiné.

Textes : Haja Lucas Rakotondrazaka
Photos : Ihandry Andriamaro

Un relooking rock’n’roll de moto japonaise

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Au-delà d’être un loisir ou un passe-temps quelconque, le bricolage peut refléter le talent d’une personne. Allant même jusqu’à en faire un art à part entière pour certains, il reflète toute une passion pour d’autres.

«Faire du neuf avec du vieux », pour la majorité c’est ce qui définit le plus souvent le fait de retravailler un objet et de lui redonner une seconde vie par la suite. Harisoa Clarit Randrianaivo dit Kala, est une exception en la matière, bien au-delà du concept de recyclage, ce bricoleur y retranscrit fièrement sa passion à travers ses motos.
Passionné de rock’n’roll, Harisoa Clarit Randrianaivo est également un amateur de beaux engins motorisés, particulièrement des fameux Harley Davidson.
« Tout est parti d’une envie après que j’ai rencontré une personne qui a eu la chance d’avoir un Harley Davidson. Je n’aurais jamais eu la chance d’en avoir un, un jour, du coup j’ai décidé de m’en fabriquer avec mes propres moyens, une moto fait main », raconte Harisoa Clarit.
C’est ainsi qu’à partir d’une moto japonaise Honda CB 650, ce bricoleur mécanicien a décidé de laisser la part belle à sa créativité et à son imagination en relookant tout simplement sa moto. C’est en 2012 que l’idée lui est alors venue de se lancer dans la customisation, en général, si au commencement il le faisait pour lui uniquement. Désormais, Harisoa Clarit a créé son propre atelier.
« Je bricolais surtout le soir au début. Je me suis appliqué avec ma première moto durant six mois. D’autant plus que j’avais déjà eu quelques tours dans mon sac, car j’ai effectué des ouvrages métalliques. Ce qui m’aide à être plus créatif », confie-t-il.

UN ROCKEUR À L’ANCIENNE

Rockeur dans l'âme, Harisoa Clarit Randrianaivo  se plaît aussi à customiser et à créer des guitares  à son image. Ici, l'une de ses guitares électriques  en forme de botte santiag.

Rockeur dans l’âme, Harisoa Clarit Randrianaivo
se plaît aussi à customiser et à créer des guitares
à son image. Ici, l’une de ses guitares électriques
en forme de botte santiag.

Un atout indispensable pour tout bon rockeur des années 60 à aujourd’hui. Les fameuses bécanes Harley Davidson illustraient cette liberté propre à cet esprit rebelle d’antan. Son « Harley Davidson » à lui, il le présente ainsi comme un accessoire indispensable qui étoffe sa grande panoplie d’œuvres. Harisoa Clarit Randrianaivo est aussi un mélomane aguerri et a ses propres groupes, « Rencard » et « Skin Core », au sein desquels il joue de la basse.
En plus de travailler les motos, il se plaît aussi à bricoler des guitares électriques, des instruments de musique qu’il relooke également à sa manière. L’atelier du jeune rockeur à Ampitatafika regorge ainsi de belles trouvailles, là où des guitares customisées se marient aux pièces ornées de puissance de ses motos. « Mon travail passionne les autres et j’apprécie particulièrement la discussion et le partage sur  ce sujet avec mes proches. Si tout au début, c’était un loisir comme un autre, j’entends en faire un art par respect pour cette culture du rock’n’roll et aux bons vieux riders américains,. C’est aussi un métier à part entière », souligne Harisoa Clarit.

Textes : Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos : Claude Rakotobe

Samsung tire un trait sur son Galaxy Note 7

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Adieu le Galaxy Note 7.?La dernière «phablette» de Samsung est retirée du marché alors qu’elle vient juste d’y débarquer.?Un problème au niveau de sa batterie a mis fin à l’aventure de ce «bijou» coréen.

L’ère du Galaxy Note 7 prend subitement fin. Samsung conseille à tous les utilisateurs du Note 7 de l’éteindre et de ne plus l’utiliser, à cause d’un risque d’explosion. Le géant coréen a demandé à ses partenaires de les retirer du marché. Une décision amère pour un géant tel que Samsung. Deux mois après le lancement de son produit, le constructeur coréen a entériné mardi, l’un de ses plus grands échecs commerciaux en annonçant la fin de la production de ce qui devait être sa
« phablette » phare.
Tout commence par un rappel planétaire de 2 500 000 appareils de Note7. Le 2 septembre, le premier fabricant mondial de smartphones est contraint d’annoncer le rappel de son dernier « bijou ». Mais tout tourne au vinaigre lorsque les médias rapportent que son smartphone prend feu sans intervention extérieure. Une courte vidéo qui montre une employée d’un Burger King sud-coréen équipée de gants à four peinant à se débarrasser d’un Galaxy Phone 7 fumant, devient virale sur internet, illustrant le fiasco commercial de Samsung Electronics. Cette vidéo est vue, plus d’un million de fois ,depuis qu’elle est postée, depuis samedi, sur YouTube.
À Madagascar, des utilisateurs sont pris de court par la décision de Samsung. La déception est au rendez-vous et les accros de la marque ne le cachent pas. « Je viens à peine d’acheter ce terminal et voilà que cette mesure tombe. Nous n’avons d’autre choix que de le rendre au circuit officiel de Samsung à Madagascar », se désole un jeune opérateur. Dans les boutiques de distribution de la marque, les discussions tournent autour de cette « mauvaise nouvelle ». Les commerciaux et/ou vendeurs maîtrisent bien les directives. Le Galaxy Note 7 n’est plus visible dans les vitrines des boutiques de la capitale. « Le service après vente du représentant officiel de Samsung à Madagascar prendra en charge ce dossier », indique une vendeuse d’une boutique à Analakely. « Les clients doivent présenter les documents d’achat du terminal et nous l’envoyons ensuite auprès de Samsung », explique au téléphone un responsable du service après vente de Samsung.
La marque coréenne a une cote de popularité assez remarquable auprès des utilisateurs de smartphone à Madagascar. La forte présence du réseau de distribution de la marque en témoigne. Les derniers nés de Samsung sont très prisés par une certaine catégorie de gens.  Dans les restaurants, tout le monde sort ses Note 7, S7 ou S7 Edge, au pire les séries précédentes. Ironie du sort, la vie du Galaxy Note prend fin après la publication d’une vidéo dans un restaurant rapide. « On y voit un Note 7 d’où émane de la fumée, posé sur une table près d’un plateau repas. Une employée portant de gros gants à four peine à se saisir de l’appareil qui tombe par terre. Elle parvient finalement à le prendre à deux mains avant de l’emporter, laissant derrière elle une table noircie par la chaleur », rapporte l’AFP à propos de cette vidéo. Une porte-parole de Samsung a confirmé que l’appareil était un Note 7.
Sur le plan international, les autres constructeurs jubilent de ces déboires. L’avenir des produits Samsung est en pointillé. Les analystes estiment que la « collecte » pourrait finir par coûter à Samsung plus de 10 milliards de dollars. Mais c’est l’impact à long terme sur l’image de marque globale du sud-coréen, qui inquiète davantage. Dès hier, Samsung Electronics ampute de 33,3% ses prévisions de bénéfices opérationnels pour le troisième trimestre afin de refléter le fiasco du Galaxy Note 7.
« Tous les concurrents de Samsung se frottent les mains. C’était un bon produit à la base, positionné au bon moment, mais un faux pas- on l’a vu par le passé avec Nokia ou Blackberry- peut avoir des effets désastreux », estime pour l’AFP Thomas Husson, analyste chez Forrester. « Huawei sera le principal bénéficiaire de l’image écornée de Samsung », confirme à l’AFP Ian Fogg, chef analyste mobile pour IHS Technology. « Le groupe bénéficie déjà d’une forte croissance et est numéro trois. Comme Samsung, ils utilisent Android et proposent une large gamme de prix, ils peuvent en profiter sur l’ensemble des créneaux. »
Le Galaxy Note 7 est lancé par anticipation en août pour damer le pion au grand rival Apple dans le segment haut de gamme.

Lova Rafidiarisoa

Aides internationales – Le gouvernement s’affiche optimiste pour 2017

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Avec la conclusion du programme de Facilité élargie de crédit (FEC) avec le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement ne cache pas son optimisme et affiche de grandes ambitions pour 2017. Il prévoit une hausse de 78% du financement externe des PIP.

Marshall Mills(à g.), chef de mission du FMI prévient que la mise en œuvre de l’accord conclu entre Madagascar et le Fonds sera évaluée en mars.

Marshall Mills(à g.), chef de mission du FMI prévient que la mise en œuvre de l’accord conclu entre Madagascar et le Fonds sera évaluée en mars.

De grandes ambitions pour 2017. Sûr de gagner la confiance des bailleurs de fonds, et de se voir ainsi doté le maximum d’aides, le gouvernement prévoit une hausse particulièrement importante du financement externe du Programme d’investissement public (PIP) en 2017.
Dans un document remis à la société civile lors de l’un des ateliers consultatifs, dans le cadre de l’élaboration de la loi de finances 2017, le gouvernement table sur une augmentation de plus de 930 milliards d’ariary des aides extérieures affectées au PIP, soit une hausse de 78,4%. De 1 189 milliards d’ariary selon la loi de finances rectificative de 2016, les prévisions de financement externe du PIP pour 2017 sont de 2 121 milliards d’ariary.
À première vue, les prévisions du gouvernement ne paraissent pas aussi irréalistes qu’elles n’en ont l’air. Avec la conclusion en juillet de l’accord sur la Facilité élargie de crédit (FEC) avec le Fonds monétaire international (FMI), et la tenue en décembre de la conférence des bailleurs et des investisseurs, 2017 devrait enfin être l’année des décaissements et des déblocages des aides promises par les partenaires techniques et financiers depuis 2014.
Il en est, par exemple, ainsi de la première tranche des aides au développement octroyées par l’Union européenne dans le cadre du 11è Fonds européen du développement (FED). Jusqu’ici, sur les 518 millions d’euros prévus sur cinq ans, l’Europe n’a encore débloqué qu’environ 100 millions d’euros, dont une grande partie a été accordée sous forme d’aide budgétaire. D’autres bailleurs n’ont pas non plus encore débloqué certaines aides qui avaient été prévues pour 2016, et les autorités espèrent que ces appuis seront effectifs en 2017 pour financer leurs programmes d’investissement public.

La communauté internationale s’est réjouie du retour  à la légalité de Madagascar.

La communauté internationale s’est réjouie du retourà la légalité de Madagascar.

« Reliquats »
En 2016, selon un document publié par le secrétariat technique permanent pour la coordination de l’aide (STPCA), les autorités avaient tablé sur plus de 560 millions de dollars (environ 1 792 milliards d’ariary) de financement externe, mais jusqu’ici, elles n’ont réussi à faire décaisser qu’un peu plus de 175 millions de dollars (environ 560 milliards d’ariary). Elles misent donc sur les « reliquats » d’environ 385 millions de dollars (environ 1 232 milliards d’ariary) pour étoffer le budget 2017 et financer ainsi les PIP.
Les choses ne s’annoncent pourtant pas aussi faciles, et rien n’assure que les fonds qui n’ont pas été débloqués en 2016 le soient en 2017. Le gouvernement doit encore convaincre les partenaires techniques et financiers lors de la conférence des bailleurs qui se tiendra à Paris en décembre. Il doit notamment présenter une liste de ses projets avec des détails et des échéanciers clairs qui sauront convaincre les bailleurs de fonds. Et si le test de décembre 2016 est réussi, il doit encore s’assurer que l’évaluation de la mise en œuvre du programme FEC qui sera faite par le FMI en mars soit satisfaisante.
Des mauvais points dans la mise en œuvre des réformes convenues avec le FMI risquent de faire reculer les autres bailleurs. Le non-respect de certains principes démocratiques pourrait également réduire les fonds octroyés par certains bailleurs. En 2015, l’Union européenne n’a octroyé que 11,5 millions d’euros sur les 13 millions d’euros de reliquat d’aides budgétaires pour deux petits points que les autorités n’ont pas remplis.

L’entretien du réseau routier figure parmi les priorités.

L’entretien du réseau routier figure parmi les priorités.

En hausse, en baisse

Dans ses prévisions à inscrire dans le budget de 2017, le ministère des Finances prévoit une augmentation des dépenses de 13,5% par rapport à 2016. Ces dépenses concerneront particulièrement les biens et les services, car pour 2017, les transferts et les subventions devront plutôt connaitre une baisse.
Ainsi, les dépenses affectées aux biens et services connaîtront une hausse de 35,5%. Outre la prise en compte  de l’inflation, les sommes supplémentaires serviront, entre autres, à promouvoir une administration de proximité et à préparer les élections. Elles seront également affectées aux institutions responsables des secteurs sociaux.
Les transferts et les subventions, pour leur part, connaîtront une baisse de 9,9% dans la mesure où les subventions aux pétroliers et aux transporteurs seront arrêtées tandis que les subventions octroyées à la Jirama seront réduites de 50 milliards d’ariary. De 300 milliards d’ariary en 2016, celles-ci ne devraient plus être que de 250 milliards d’ariary pour 2017.

Une croissance de 4,5%

Lors des premières discussions dans le cadre de l’élaboration de la loi de finances de 2017, le gouvernement table sur une croissance de 4,5% en 2017, contre 4,1% dans la loi de finances rectificative de 2016. Le taux d’inflation en glissement annuel est prévu être contenu à 7,1%, comme ce fut le cas en 2016. Le taux de pression fiscal est prévu s’élever à 11% contre 10,8% dans les prévisions pour 2016. En termes de recettes, le ministère des finances escompte une augmentation de 13,5% des recettes fiscales, et une hausse de 13,7% des recettes douanières.

Textes : Lova Rabary-Rakotondravony
Photos d’archives de l’Express de Madagascar

Madajazzcar – Une 27e édition enrichie de découvertes

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C’est toujours une ode à l’un des genres musicaux les plus populaires auprès des mélomanes de tout horizon. Le festival international de jazz a soufflé ses 27 bougies cette année.

Une véritable institution culturelle en un peu plus d’un quart de siècle. D’une édition à l’autre, le festival international Madajazzcar n’a cessé de s’enrichir, enflammant toute une génération de mélomanes de la Grande ile, et a su se forger une renommée des plus honorables à l’international. Définitivement incontournable, lorsqu’on évoque la musique jazz dans l’hémisphère Sud, l’évènement fédère, chaque année, des jazzmen de renom venant des quatre coins de la planète. Son parcours prestigieux a permis à la 27e édition d’égayer la ville des Mille pour se conclure en beauté hier soir, au Dôme Rta à Ankorondrano.
Depuis le 1er octobre, le public de la capitale a vécu au rythme du jazz et s’est, une fois de plus, laissé transcender par ses mélodies. D’Antsahamanitra au Cercle germano-malgache, en passant par l’Alliance française d’Antananarivo et le jardin d’Antaninarenina, sans oublier la scène du KuDéta au Carlton à Anosy, le Café de la gare à Soarano, le Lycée français d’Antananarivo ou encore l’American Center à Tanjombato, le jazz a amplement gagné du terrain en se faisant redécouvrir à un public de plus en plus large.

Habitué du festival international Madajazzcar, Silo s’est également fait redécouvrir sur la scène, cette année, en présentant son nouveau projet artistique, Elektradam, du jazz conjugué à la musique électro sur un fond de mélodie traditionnelle. Le chanteur promeut un jazz contemporain inédit, accompagné par Cedrick Ratovoarison à la batterie et la jeune Naree Sam douée d’une voix puissante.

Désiré Razafindrazaka, président du comité d’organisation de Madajazzcar confie :
« C’est une aventure humaine animée par des personnes passionnées, solidaires et déterminées, ce qui en fait sa grande particularité. Au fil des années, depuis plus d’un quart de siècle, les rouages du festival sont bien rodées avec de vrais professionnels, des stagiaires, des bénévoles et différentes entités qui, ensemble, ont appris à capitaliser les expériences acquises d’une édition à l’autre, cherchant constamment à s’améliorer. » De beaux jours se profilent encore à l’horizon pour le festival.

Le festival international Madajazzcar ne cesse de satisfaire son public et, par-dessus tout, les festivaliers en invitant sur scène d’illustres artistes de jazz issus de divers horizons. L’un des invités d’honneur de cette 27e édition, le fameux pianiste français Francis Lockwood, s’est plu à partager la scène avec des artistes talentueux de la Grande ile.

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