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KTM – Le roadster Duke 690, superbe cinquième du nom

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L’exposition organisée par Madauto Andraharo, du 5 au 8 octobre, fut l’occasion d’admirer, de plus près, la dernière nouveauté de KTM, la Duke 690. Une superbe roadster dotée d’une technologie embarquée de pointe.

S’il y a bien un monde où l’on s’améliore avec l’âge, c’est celui de la mécanique. La cinquième génération de la Duke 690 en est un des parfaits exemples. On a eu la plaisir de découvrir la dernière version de la roadster de moyenne cylindrée de KTM, lors de l’exposition organisée par son concessionnaire, Madauto Andraharo, du 5 au 8 octobre.
Un plaisir visuel tout d’abord. La Duke, c’est cette moto aux lignes racées et au design atypique, si attrayante et si attachante. Impossible de la confondre avec une autre. C’est aussi cette moto montée sur un cadre treillis tubulaire en acier, qui fait partie de son identité. Un cadre qui renferme le moteur s’apparentant à une bête en cage. Oui, c’est une véritable bête… de 73 chevaux.
KTM réussit encore et toujours cette prouesse de produire en série un monocylindre superpuissant, avec ce caractère rageur propre à toutes les Duke. Rien de surprenant, cependant, quand on connaît son expérience en tout-terrain, où le monocylindre demeure la seule et unique référence.
Le bloc LC4 bénéficie de deux bougies d’allumage, avec une cartographie différente sur chacune d’entre elles. Sans oublier un embrayage de type APTC, qui confère une grande souplesse au niveau du levier. Une nouveauté fait une entrée remarquée au niveau du haut-moteur. Il s’agit d’un deuxième balancier d’équilibrage. D’après le constructeur autrichien, celui-ci permet de réduire considérablement les vibrations et d’améliorer grandement le confort de conduite. En parlant de conduite, la position sur la selle s’apparente toujours à celui d’un supermotard. La sonorité se rapproche également de ce type de deux-roues. L’énorme pot d’échappement vient épouser la partie inférieure du moteur, pour se prolonger magnifiquement sur le côté droit. Le son qu’il produit laisse place à une réelle impression de puissance.

La Duke 690 est dotée d'une poignée de gaz électronique.

La Duke 690 est dotée d’une poignée de gaz électronique.

« Ride by wire »
Côté partie cycle, on note de belles jantes à bâtons de 17 pouces. Comme d’habitude, les suspensions proviennent de chez WP. Fourche inversée de 43 mm à l’avant. Mono-amortisseur d’un débattement de 135 mm à l’arrière, réglable en précharge. Et bien évidemment, on remarque toujours ce superbe bras oscillant moulé sous pression à l’arrière.
Sur la balance, la Duke 690 pèse à peine 148,5 kg. Le rapport poids/puissance tourne logiquement à son avantage, lui permet de réaliser des performances dantesques et lui confère un comportement impeccable. Docile et agile en ville, elle est toute aussi facile à balancer sur les enchaînements de courbes sur route.
À son bord, sa technologie embarquée impressionne également. Le commodo de gauche permet de sélectionner les différentes cartographies Sport, Route et Pluie. L’écran TFT, en couleur et rectangulaire, du tableau de bord change des standards habituels. Et ici, le changement a du bon. Toujours aussi complet, il affiche la température du moteur, le rapport engagé, l’heure, ainsi que la distance parcourue. Il comprend également un compteur kilométrique, une jauge d’essence et un compte-tours barographe. La Duke 690 est, bien entendu, dotée de l’ABS, désactivable à volonté. La firme de Mattighofen lui a aussi installé une poignée de gaz électronique « Ride by wire ». Une option de dernière génération qu’elle partage avec sa sœur aînée, la SuperDuke 1290. D’ailleurs, celle-ci peut être fière de sa cadette, qui a su évoluer tout en gardant les caractères identitaires de la lignée.

L'écran TFT affiche des informations très complètes.

L’écran TFT affiche des informations très complètes.

Fiche technique de la Duke 690

Moteur    Monocylindre, 4 temps, refroidi par eau
Cylindrée    693 cm3
Puissance    73 chevaux à 8 000 tr/min
Alimentation    Injection électronique
Boîte de vitesse    Six rapports
Cadre    Treillis tubulaire en acier
Frein avant    Étrier à 4 pistons, disque 320 mm
Frein arrière    Étrier à simple piston, disque 205 mm
Pneu avant    120/70-17
Pneu arrière    160/60-17
Capacité du réservoir    14 litres

Texte et photos : Haja Lucas Rakotondrazaka


Showroom – Une nouvelle image pour le concessionnaire d’Ankorondrano

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Materauto a inauguré en grandes pompes son nouveau showroom dans la soirée du vendredi 7 octobre. Le concessionnaire d’Ankorondrano a dévoilé son nouveau logo, par la même occasion.

Il y a un avant et un après vendredi 7 octobre chez Materauto. C’était la date choisie par ses dirigeants pour la soirée d’inauguration de nouvelles installations, fruits de plusieurs mois de travaux. Le changement le plus significatif se situe au niveau du showroom, caractérisé par une grande baie vitrée exposant les superbes voitures de chez Ford.
« Nouveau showroom, nouvelle image et nouveau logo », a fièrement souligné le directeur général, Alexandre Dupré.
Ce nouveau logo présente un compte-tours schématisé à gauche de l’inscription « MATERAUTO ». Un représentant du constructeur américain a fait le déplacement pour assister à cette soirée mémorable.
« Materauto et Ford collaborent depuis maintenant seize bonnes et longues années. Nous partageons la même vision, axée sur les 3P que sont  Product, Process, People », a martelé Lloyd Marlowe lors de son allocution.
L’inauguration du 7 octobre a été aussi l’occasion pour le DG d’étaler aux « people » d’Antananarivo les diverses activités du concessionnaire, qui représente également Iveco, Volvo, Challenger, Unitrans, Elf et Michelin.

Le directeur général Alexandre Dupré a défini en quelques chiffres, les activités de Materauto.

Le directeur général Alexandre Dupré a défini en quelques chiffres, les activités de Materauto.

Ford Mustang
« En termes de chiffres, Materauto c’est 60 ans d’implantation à Madagascar en 2017, dix sites dans toute l’Île, 12,5 % de part du marché automobile, 7 000 références de pièces détachées , 27 000 véhicules passant par nos ateliers dont 85 % ne sont pas des Ford, preuve d’une capacité multimarque (…), une tonne de lubrifiants Elf vendue par jour, 150 véhicules dans le parc location… », a dévoilé Alexandre Dupré.
Plus particulièrement, le site d’Ankorondrano s’étend sur 3 ha. Il comprend également une boutique de pièces détachées, de lubrifiants et de produits d’entretien, le Bosch Car Service destiné à l’entretien et au service après-vente, un « tyre center » Michelin, ainsi qu’un atelier de réparation. Le temps d’une soirée, le site a été transformé en un lieu de réception. Une réception animée par un concert de jazz notamment.
Quelques chanceux ont pu monter à bord de la superbe Ford Mustang de dernière génération, pour un essai dynamique dans les rues de la capitale. De quoi rendre leur vendredi vraiment joli. Le « muscle car » américain demeure une véritable attraction et beaucoup se sont précipités pour se prendre en photo avec le bolide. La Mustang est une véritable icône. Elle trône au milieu d’autres modèles de la marque dans le nouveau showroom, qu’on ne se lasse pas d’admirer à chaque fois que l’on emprunte la route des hydrocarbures.

Lloyd Marlowe de chez Ford s'est déplacé exprès pour l'inauguration du nouveau showroom.

Lloyd Marlowe de chez Ford s’est déplacé exprèspour l’inauguration du nouveau showroom.

Ouverture d’un Quick Parts à Andravoahangy

La journée du 7 octobre a été également marquée par l’ouverture officielle d’un Quick Parts à Andrahavoahangy, en début de matinée. Le choix du quartier n’est certainement pas anodin, puisqu’une bonne partie des boutiques spécialisées en pièces détachées y est concentrée. C’est le premier Quick Parts dans toute la région sub-saharienne. Il s’agit d’un concept créé par Ford, afin de permettre à ses partenaires d’atteindre un plus grand nombre d’automobilistes. On y trouve des pièces dédiées aux voitures du constructeur américain, mais aussi destinées aux véhicules d’autres marques.

Un des leaders du marché automobile

Materauto possède 12,5 % de part de marché dans le milieu de l’automobile. Le concessionnaire d’Ankorondrano fait partie certainement du Top 3. Entre autres, il dispose d’une gamme complète de Ford, avec le pick-up Ranger et la citadine Fiesta, sans oublier les SUV Everest, Explorer et Edge ou encore le monospace Flex. Et bien évidemment, la superpuissante Mustang et son gros moteur V8 de 5 litres, le fleuron de la flotte. Chacun peut y trouver chaussure à son pied.

Textes : Haja Lucas Rakotondrazaka
Photos : Mamy Mael

Youth First – De la vision à la consécration

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Cette organisation de la jeunesse vise la mise en place d’une communauté de jeunes Malgaches, qui sont prêts à être des agents de changement dans leur communauté respective. Ce samedi 22 octobre, elle célèbre la Journée internationale des jeunes filles à l’Hôtel de ville à Analakely ainsi que ses cinq premières années d’activités.

«Je dis souvent aux jeunes filles qui viennent dans nos programmes de leadership, si vous pensez avoir une bonne idée, soyez votre premier investisseur: investissez votre temps et votre savoir-faire. Une organisation n’a pas besoin d’argent pour survivre et perdurez, elle a besoin de membres motivés qui croient en la mission de l’organisation et qui donne de son temps pour aider les autres. »
C’est en ces termes que s’exprime Tina Razafinimanana, le fondateur de Youth First, quand on lui demande la clé de la réussite de Youth First. Fondée en 2011, Youth First est une organisation de jeunes pour les jeunes et gérée exclusivement par des jeunes. Elle a pour vision la mise en place d’une communauté de jeunes Malgaches qui croient en leur potentialité, qui sont des décideurs bien informés et prêts à être des agents de changement dans leur communauté respective. Avec ses actions, elle souhaite induire un changement structurel en faisant évoluer les comportements et la mentalité des jeunes.
Le mot Youth First n’est pas seulement un nom, c’est aussi un idéal, une vision qui veut la promotion et la primauté de la jeunesse. Pour tous ses membres, Youth First est une idéologie, une maxime et un mantra. « Nous croyons fermement que nous, les jeunes, avons un grand potentiel pour augmenter l’efficacité de toutes les agences de développement, car nous pouvons élaborer des politiques plus pertinentes et créer de meilleurs programmes pour les jeunes en particulier, et la population en général. Nous croyons aussi que chaque agence de développement a besoin de l’expertise des jeunes pour une meilleure mobilisation communautaire, participation et consultation des jeunes, hiérarchisation des besoins de la communauté et la résolution des problèmes locaux à partir de la base », affirme Fanny Rasoarimanana, l’actuelle présidente de l’organisation.

Equité et Droits de l’Homme
À travers ses activités et approches, Youth First encourage la participation réelle des jeunes, et ses actions sont régies par le principe de l’Équité et des Droits de l’Homme. Les activités  de l’organisation sont développées pour promouvoir la « protection » des jeunes afin de les équiper à faire face aux défis clés du développement, tels que l’accès aux services de santé de base, le chômage, le changement climatique, la faible participation dans le développement socio-économique et politique.
« Malgré leurs efforts et progrès considérables, les jeunes ne sont pas impliqués de manière adéquate dans les questions relatives à leur propre développement et celui de Madagascar », déplore Fanny Rasoarimanana. Youth First utilise un éventail d’approches et de stratégies pour former les jeunes à contribuer effectivement au développement et à la mise en œuvre des Programmes qui répondent aux besoins et aux réalités des jeunes Malgaches d’aujourd’hui.
« Nos activités vont de réunions à un  coaching personnalisé et aux divers ateliers »,
explique-t-elle.
Pour les cinq prochaines années, Youth First prévoit d’élargir ses actions à travers les 40 clubs de jeunes qu’elle vient de mettre en place à Antananarivo. Durant les cinq prochaines années, les efforts de Youth First seront concentrés dans ces clubs pour toucher plus de
jeunes et pour avoir plus d’impact.

I-SEHO pour en savoir plus sur la jeunesse

L’association Youth First a travaillé depuis cinq ans dans la promotion de la jeunesse et le renforcement de capacités des jeunes, afin qu’ils puissent agir dans le développement de Madagascar. À cette occasion, mais aussi pour célébrer la Journée internationale des jeunes filles, elle organise « I-Seho » ou « Youth initiative innovations ». C’est un lieu où l’on peut entrer en contact avec d’autres jeunes et, pourquoi pas, créer une nouvelle synergie en vue d’intensifier les actions pour la promotion de la jeunesse. L’évènement sera aussi pour l’organisation l’occasion de  partager les résultats de ces cinq années de travail, durant lesquelles beaucoup de programmes et de campagnes de promotion ont été réalisés à travers le pays (Manakara, Mahajanga…). Pour ceux qui ne connaissent pas encore Youth First, c’est l’occasion rêvée pour vous informer et pour initier des actions concrètes.
I-SEHO se tiendra ce samedi 22 octobre à l’Hôtel de ville à Analakely. Plusieurs activités seront au programme. Le moment clé de cette journée sera, sans aucun doute, la sortie de promotion des deux programmes de leadership pour les jeunes. En effet, la sixième promotion du Young Woman Leadership Program (YWLP) et la première promotion du BLP (Boys Leadership Program) termineront officiellement leur cursus après quatre mois de formation.
De plus, l’évènement se réclame aussi d’être un endroit de partage et d’apprentissage. Plusieurs stands seront présents pour une exposition sur le parvis de l’Hôtel de ville. Tous les participants et bénéficiaires des programmes de Youth First tiendront un stand afin d’exposer leur projet, ce qu’ils ont déjà effectué, et aussi afin de partager avec d’autres jeunes qui souhaitent suivre leur voie. Plusieurs projets ayant bénéficié d’un financement de Youth First seront présents pour montrer les résultats de leurs actions.
Enfin, des séances d’information et d’apprentissage auront lieu durant la journée. L’organisation a concocté des « Speed Learning », un programme d’apprentissage rapide d’une durée d’une heure par session. Les thèmes de ces séances se rapporteront à l’emploi et à l’inscription au programme de l’African Leadership Academy qui se fera par Visio Conference avec le soutien technique d’Orange Madagascar.
Les formations porteront sur la méthodologie de rédaction d’un CV et d’une lettre de motivation ainsi que sur les techniques de communication en entreprise, etc.
La journée du 22 octobre sera ainsi l’événement de promotion de la jeunesse à ne pas rater.

Promotion YWLP et BLP 2016 – Quatorze projets d’entreprise en finale

Cette année, Youth First soumet le projet d’entrepreneuriat qu’il va financièrement soutenir, à l’appréciation du grand public. Pour 2016, le jury a donc choisi pour la grande finale 14 projets présentés par les auditrices des 5e et 6e promotions de YWLP et les auditeurs de la première couvée de BLP. Les projets sont présentés sur la page facebook de Youth First et le public aura jusqu’au 22 octobre à midi pour voter par un « j’aime » sur la photo représentant son choix. Les jeunes sont particulièrement invités à  « juger » les projets de leurs pairs.

MAG2

Arina Ekolojika Amihh par Lanjaniaina Anie, Harinala Rafidimanantsoa, Mioraniaina Dolanse Raharojaona, Hanitriniaina Raharivololona
Production de charbon bio par le biais des déchets ménagers en vue d’offrir un produit abordable aux ménages malgaches.

MAG3

Biotech par Rova Rafalimanana, Louva Rajaonarivelo, Finaritra Randrianirinaharisoa, Andréa Rasamoelina
Production de sachets biodégradables pour la création d’emplois et l’autonomisation économique des jeunes femmes rurales.

MAG4

Fy Art Kanto par Fanantenana Andriamihantsasoa, Holinantenaina Razanakoto, Setraniaina Adasolo, Robinson Maminiaina Randrianasolo.
Création d’activité génératrice de revenue pour des jeunes femmes victimes de maltraitances par la fabrication et la vente de confiture bio (fruits et légumes).

MAG5

Plastishare par Hangy Andriamanamamonjy, Manarintsoa Ratsimbazafy, Ranto Ny Aina Miarivololona, Minovalisoa Haisniaina Rakoto
Plastishare est un projet dirigé par quatre jeunes leaders dynamiques qui veulent participer au développement de l’estime de soi des jeunes sourds du centre Akama, par le développement de leur créativité à travers le recyclage des bouteilles plastiques en objets décoratifs et utiles.

MAG6

P’tit Baba par Kerobima Domoina, Fy Tia Koloina Ranaivoson, Holy Tsoavololona
Lutte contre la malnutrition chronique des enfants de 6 mois à 5 ans par la production d’aliments pour bébés et enfants, riches en apport nutritif : compote de fruits et compote de légumes.

MAG7

Tsiahy par Fenohasina Andriamampionona, Oly Rakotoarimanana, Rindra Andriamampionona, Faniry Rakotoarisoa
Initier l’éducation sexuelle de base aux lycéennes de 15 à 19 ans en enseignement technique par la création de bracelets du cycle menstruel.

MAG8

Vegeballs par Ny Anjo Lira, Miora Nirina Robson, Tatamo Randriamanantena, Lalaina Nomena Ravelosaona
Créer une innovation culinaire au service du bien être de tout le monde en produisant et en commercialisant des boules de viandes végétales.

MAG9

Tovovavy Mahavita Azy par Tiana Gabrielle Ralalarivony, Mamilalaina Andrianasolo, Saholy Rakotomahafaly, Jeanne Marie Betrasimplice
Utilisation des jacinthes d’eau en œuvres d’art qui donnent de la valeur au marché artisanal malgache.

MAG10

Bevelo Gree par Jacquinot Bevelonandro (Kiki)
Réduire la fabrictaion du charbon de bois en le substituant par le bio-géo charbon et ainsi, stabiliser son prix afin que la classe moyenne malgache ne souffre pas de la hausse du prix du charbon.

MAG11

écoBrik par Fanilo Cédric Ratefinjanahary
Production de briques autoblocantes en terre crue. C’est un matériel économique, écologique et illustrant l’ancien style architecturale des trano gasy.

MAG12

Camem’Bira par Fetra Andrianarivony (Meme)
Implanter une enterprise de production et vente de fromage camembert artisanal à Antsirabe.

MAG13

M’atsa gasy cuir par Mahatsangy Andrianalimanoro
Promouvoir une meilleure image de la maroquinerie « vita malagasy » aux yeux du peuple malgache lui-même, mais aussi au niveau international. Cela se fera par la fusion du travail minutieux de l’artisanat malgache avec la technologie moderne qu’est l’impression sur cuir. Et ainsi la personnalisation et la satisfaction que demandent les clients seront pleinement exploités.

MAG14

GasGasy par Victorine Voahy, Mino De Diana Randrianatoandro, Mitantsoa Diamondra Solofoniary, Maevasoafaniry Andrianarisandy
Production de gaz 100% bio par le recyclage des déchets ménagers et d’engrais.

MAG15

Vehivavy miavotra par Tianjanahary, Miarintsoa Rakotomamonjy, Lanto Ramahenina, Narindra Rakotoson
Autonomisation économique des quatre porteurs de projet par l’élevage de poulets de chair.

Pages réalisées en collaboration avec Youth First

Festival – L’art urbain va à la rencontre du public

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Un événement particulier pour tous les férus d’art de la Grande île depuis trois éditions maintenant. De Mahajanga à Antananarivo, le Festival d’Art urbain conjugue découvertes, partages et créativités en son sein.

Durant cette semaine, Mahajanga a été le théâtre d'un événement artistique rare et atypique en son sein grâce au Festival d'Art urbain.

Durant cette semaine, Mahajanga a été le théâtre d’un événement artistique rare et atypique en son sein grâce au Festival d’Art urbain.

Partis d’une initiative visant à enrichir le milieu de l’art contemporain dans sa généralité, en 2010, des artistes décident de se fédérer autour d’une même cause, faire valoir le talent de chacun dans le cadre d’un événement inédit. Des artistes malgaches et sud-africains se sont alors retrouvés, surpris par le manque de connaissances culturelles et de dialogue entre les deux pays. De là sont nés leur programme d’échanges entre artistes et l’idée d’imaginer différentes formes de collaboration.

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Suite à cette collaboration artistique d’envergure internationale entre les deux pays, un festival d’art multidisciplinaire et l’initiative « The Africa Nosy Art Exchange » (Anae) ont vu le jour. À travers cela, une plateforme a été mise en place pour lier et forger un réseau d’acteurs culturels du continent africain et des îles alentours, dans le but d’aller au-delà de cette séparation culturelle, historique et géographique entre Madagascar et l’Afrique du Sud.
Dans le cadre de l’ouverture officielle de la 3è édition du Festival d’Art urbain qui se tient actuellement à Mahajanga et à Antananarivo jusqu’à la fin de ce mois d’octobre, l’Association d’artistes La Teinturerie, ainsi que l’Is’Art galerie Ampasanimalo et ses partenaires entendent enchanter et égayer ces deux grandes villes par l’intermédiaire de leurs artistes.

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« Le Festival d’Art urbain créé un espace où des artistes de l’océan Indien et du continent africain se rassemblent pour explorer ensemble, partager et créer deux semaines d’arts visuels, d’ateliers et de discussion, et de performances. La résidence aura lieu à Mahajanga puis à Antananarivo avec des temps de création et des temps de performance dans différents endroits de ces deux villes », affirme Tahina Rakotoarivony de l’Is’Art Galerie.

Le Festival d'Art urbain revient, cette semaine, dans la Ville des Mille et retrouve, entre autres ses quartiers au sein de l'Is'Art Galerie Ampasanimalo.

Le Festival d’Art urbain revient, cette semaine,dans la Ville des Mille et retrouve, entre autresses quartiers au sein de l’Is’Art Galerie Ampasanimalo.

Participation internationale

Avec près d’une vingtaine d’artistes de tout âge et de tout horizon en son sein, le Festival d’Art urbain envisage de satisfaire le public amateur d’arts de la Grande île, mais surtout la soif de créativité et de découvertes de ses participants aussi bien nationaux qu’internationaux. Cette année, le festival rassemble une communauté d’artistes dans la ville côtière de Mahajanga, ainsi qu’à l’Is’art Galerie / La Teinturerie dans l’espace urbain d’Antananarivo pour une courte résidence aboutissant à un festival ouvert au public. Dix artistes malgaches sont invités à travailler avec des artistes de l’Afrique et des îles de l’océan Indien. Cette année, le festival invite des artistes de la Zambie, des Seychelles, de La Réunion, du Bénin, du Kenya et de l’Afrique du Sud. Le festival d’Art urbain organise également sa première collaboration curatoriale avec Jarrett Erasmus, artiste et curateur d’Afrique du Sud, avec Burning Museum qui travaillera avec Tahina Rakotoarivony, fondateur du festival Founder et directeur d’Is’Art galerie. Par la suite une exposition en Afrique du Sud est envisagée, en 2017, afin d’élargir et d’enrichir encore plus ces échanges entre artistes de l’océan Indien.

Dès ses débuts, le Festival d'Art urbain a donné la part belle aux échanges entre artistes.

Dès ses débuts, le Festival d’Art urbain a donné la part belle aux échanges entre artistes.

De grande envergure

Le Festival d’Art urbain est un moment unique dans le calendrier artistique de l’association La Teinturerie, destiné à atteindre l’objectif principal de l’organisation, à savoir le développement de l’art contemporain à Madagascar. Pour ce faire, l’évènement présente deux semaines de performances visuelles, d’installation d’art et des ateliers inédits, permettant aux artistes nationaux et internationaux d’explorer les liens artistiques et culturels entre les pays de l’océan Indien et du continent africain, dans le contexte urbain à Madagascar.
« Le festival est une opportunité pour nous d’amener l’art dans l’espace public afin de toucher une communauté plus large, de même que de permettre aux artistes invités internationaux de mieux s’imprégner de notre culture. Dans différents quartiers d’Antananarivo, mais aussi à Mahajanga, nous apporterons donc l’art au plus près d’une population qui n’a pas accès aux espaces d’exposition contemporaine », confie Tahina Rakotoarivony.

Textes : Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos fournies (Is’Art Galerie)

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Las des élections plus ou moins truquées et du pouvoir usurpé, notre chroniqueur décide de ne plus voter pour un programme. Par ailleurs, il fait l’éloge de la réussite de l’Allemagne post-Deuxième guerre mondiale grâce au deutschemark. Le fait que Bob Dylan ait obtenu le prix Nobel de littérature 2016 est l’occasion pour mettre en avant le folk song, cette musique (de) rebelle.

Politique – Pour le « tsangan’olona » et le « kara-pokontany » 

La comparaison vaut ce qu’elle vaut, mais le cheminement politique de ce pays qui est encore le mien me rappelle le fleuve Namorona qui traverse le pays tanala, alternant les cours tranquilles et les chutes impétueuses. Je pense aussi au Maningory, un autre fleuve inconnu des Malgaches mais apprécié des adeptes vazaha du rafting en eau vive, qui parcourent une quarantaine de kilomètres en deux jours en passant par d’impressionnantes vagues qu’ils classent, en connaisseurs, dans les très sérieuses catégories IV ou V. Et je ne sais que trop pourquoi le « tsy maintsy mipoaka ny sarom-bilàny » du poète gardera longtemps encore toute son acuité prémonitoire…
Une chose que je ne m’explique que difficilement, par contre, c’est cette amnésie aiguë, digne d’Alzheimer, que je constate dans des milieux où on l’attend le moins. Mais peut-être n’est-elle que bassement  partisane  , ce qui finalement explique tout  C’est le cas de cette obsession à ne diaboliser que les évènements les plus récents, alors que les précédents étaient eux aussi loin, très loin d’être conformes à l’orthodoxie constitutionnelle. Madagascar n’a jamais connu de vrais « Coups d’État », réussis ou avortés, à la Samuel Doë, Jerry Rawlings, Yahya Jammeh, ou autres général Diendéré. Sauf peut-être en 1975 avec l’assassinat du Chef d’État en exercice. Les potentats au pouvoir ont dû en inventer, aux frais des commandant Andriamaholison, capitaine Abel Rakoto, ou encore Gaston Ramaroson. À Madagascar, c’était plutôt des mouvements populaires, l’armée observant le sens du vent avant de se rallier, pour ne pas se retrouver seule à contre-courant. Ces élans se sont, tout aussi invariablement, caractérisés par de grandes marches pacifiques vers les hauts-lieux de l’Exécutif : Andafiavaratra en 1972, Mavoloha en 1991, Mahazoarivo en 2002, Ambohitsorohitra en 2009. Une chance du présent régime est peut-être que la liste est close, mais sait-on jamais… Lesquels d’entre eux étaient alors plus putschistes que les autres, d’autant plus que les meneurs se sont souvent retrouvés dépassés par la foule au nom du « Zao dé zao »   Un bel héritage de qui l’on sait.

Les manifestations populaires, dont celle de 2009, sont considérées par certaines personnes  comme des « Coups d’État ».

Les manifestations populaires, dont celle de 2009, sont considérées par certaines personnescomme des « Coups d’État ».

Démocratie directe
Le bourbier actuel où s’enlise Madagascar prouve, si besoin est, qu’après avoir promené la crise malgache dans presque toutes les grandes métropoles d’Afrique australe, les doctes Mozambicains ont lamentablement échoué à la résoudre : grave erreur médicale, ils avaient imposé une solution électorale à un problème qui ne l’était pas ! Car en matière d’élections, les Malgaches, un brin fatalistes et contrairement aux Africains qu’on nous oblige à être, ont toujours fini par accepter pacifiquement les résultats, même les plus invraisemblables. Le cas le plus flagrant en est le référendum du 28 septembre 1958 dont les résultats ont été validés en quinze jours, pour donner naissance à la Première République le 14 octobre ! Il y en eut d’autres, pour ne pas dire qu’il n’y eut « que ça ». Même le 13 mai 1972 a été une révolte non pas contre les plus de 90% obtenus par le Président quelques mois auparavant, mais contre les « Accords d’esclavage », et le célèbre « sekoly miangatra». Les révélations de « l’homme au chapeau de paille » sur la victoire qu’on lui a volée en 1997 confirment que les Malgaches sont ainsi faits : ils vous jugent à l’œuvre et vous jaugent d’abord patiemment, avant de laisser éclater le couvercle de la marmite. Même tout dernièrement à Ampasimbe Manantsatrana, il s’agissait, avant tout, d’un ras-le-bol généralisé contre les dérives autoritaristes. Si ce n’est pas de la démocratie directe authentique, Dieu que ça lui ressemble…
Des élections il y en a donc eu, et il y en aura. Personnellement, ayant trop souvent vu le pays passer d’une élection truquée à un pouvoir usurpé, je suis de ceux qui ont décidé de voter
désormais pour des hommes – ou des femmes -, mais plus pour des idées. « Tsangan’olona amin’izay fa tsy tsanga-kevitra e ! » Trop facile de concocter sur la table un programme inédit de développement et de ne pas être capable de l’appliquer. Trop beau de promettre le plein respect des lois, sauf, qu’en fait, on l’exigera toujours des autres et jamais des siens. Je radiographierai le candidat jusqu’aux tréfonds possibles de sa vie privée, je violerai le secret de ses rapports avec l’argent et avec Dieu car le Malgache y est ultrasensible : exit les pharisiens ! Et surtout je ne l’écouterai pas : sa campagne électorale, je l’aborderai avec des boules Quiès dans les oreilles, et les yeux hors de leurs orbites. Les Américains l’ont aussi compris, ils caricaturaient Trump en éléphant et ont découvert que c’était un cochon. Le coup de grâce.
On a enfin beaucoup tourné en dérision les « kara-pokontany » utilisés lors du dernier referendum constitutionnel, oubliant que ce n’était pas une règle édictée, mais une mesure prise en catastrophe, sous la pression des omis de la liste électorale. Ce n’était pas parfait, mais il peut quand même y avoir du bon à retenir, la refondation dont tout le monde parle ne pouvant passer que par une revalorisation de ces structures de base bien malgaches et solidaires que sont le Fokontany et le Fokonolona. Ce « karatra » devrait être, désormais, une pièce obligatoire lors des prochains scrutins. Bien géré, il pourra être la balise empêchant que des Rakotofetsy votent à 8h à Andoharanofotsy, à 11h10 à Ambatofotsy, et à 15h23 à Ankadifotsy…

Mahaleo a suivi les traces de Bob Dylan  et autre Simon and Garfunkel.

Mahaleo a suivi les traces de Bob Dylanet autre Simon and Garfunkel.

Art – Le folk song, musique rebelle

Dans les années 60, on qualifiait cette musique pas comme les autres de folk, de folk contemporain, ou encore de folk revival. Contestataire dans le fond, acoustique dans la forme, éminemment poétique, elle a aligné aux États-Unis ces véritables icônes que sont Joan Baez, Leonard Cohen, Peter Seeger, et surtout le plus grand, l’immense Bob Dylan. Au Canada, le Whinnipeg Folk’s Festival continue à drainer, depuis les années 70, un public de fidèles venus de tout le continent. En Europe, 1964 est retenu comme la vraie date de départ avec des noms comme Malicorne, Mélusine, et surtout Hughes Aufray qui y greffa souvent des influences sud-américaines. À Madagascar et les évènements de 72 aidant, on citera la trilogie Mahaleo, Lolo sy ny Tariny/Eric Manana, et Tsialonina. Dans tous les pays, les instruments de base du folk sont la guitare, le banjo, la mandoline, et l’harmonica, qu’on peut amener facilement sur les « tamboho ». Si les Bretons ont bien réussi à y intégrer la cornemuse et la vielle à roue, on peut s’étonner de la présence plutôt timide de notre valiha nationale chez nos représentants.
Bob Dylan, Robert Zimmerman de son vrai nom, est aujourd’hui encore la figure de proue de cette école qui résiste à l’usure du temps, et beaucoup de grandes pointures de la scène se réclament de son influence : David Bowie, Neil Young, Paul Simon, Bruce Springsteen… D’autres, toutes générations confondues, ont puisé dans son répertoire, pour ne citer que les Beatles, Elvis Presley, ou les Guns N’Roses qui, pour la petite histoire, possèdent un morceau intitulé « Madagascar ». Mais lui-même ne renie pas des racines le menant au blues de Jimmy Reed, de Muddy Waters, ou de John Lee Hooker, qu’il qualifie de « guitariste incroyable ».
Pour dire vrai, Dylan a une voix monotone, rauque, parfois pas très juste, mais qui accroche et séduit. Il devient rapidement le porte-parole d’une génération excédée par les inégalités, les injustices, et le conservatisme de la société américaine. Il participe aux côtés de Joan Baez et de Mahalia Jackson à la fameuse marche durant laquelle Martin Luther King prononça son fameux « I have a dream ». Mais son engagement ne l’empêchera pas de composer des chansons plus intimistes comme « Girl from the north country », ou « Don’t think twice it’s all right », qui deviendront « La fille du Nord », et « N’y pense plus, tout est bien » une fois traduites par Hughes Aufray.
Le 13 décembre 1963, Bob Dylan reçoit le Prix Tom Paine récompensant « une personnalité qui a symbolisé le juste combat pour la paix et l’égalité ». Il n’aime pas trop, et se sent comme pris dans un piège. « J’ai regardé le parterre et j’ai eu la trouille ». Qui sait, c’est peut-être pour cette même phobie des honneurs qu’il ne semble guère pressé de prendre possession de son Nobel…

En tant que monnaie fiduciaire, le deutschemark a eu cours jusqu’au 31 décembre 2001.

En tant que monnaie fiduciaire, le deutschemark a eu cours jusqu’au 31 décembre 2001.

Monnaie – Et le Deutschemark ressuscita l’Allemagne 

Il fut un temps où les peuples de tous les pays avaient l’habitude de se situer chronologiquement par rapport à de grands évènements historiques. En France, par exemple, on se référait volontiers, dans les années cinquante, à la libération de Paris. Chez les Malgaches, les aïeux avaient pour repère l’attaque du pouvoir colonial local, d’obédience pétainiste, par les troupes alliées.
« Fony niakatra ny Anglisy… » L’habitude ne s’est pas tout à fait perdue, puisque l’Amérique, et avec elle le monde, parlent aujourd’hui d’une seule voix de « l’avant et de l’après 11 septembre ».Les Allemands de la période de reconstruction nationale après les dures années  de l’après-guerre n’avaient, eux, qu’une date à l’horloge de leur mémoire : celle de la « Wahrungsreform », ou réforme monétaire, du 20 juin 1948. C’est ce jour-là, en effet, que le pays recommença à espérer, et à vivre.

Le chancelier Konrad Adenauer (à dr.) a été à l’origine  de la réussite économique de l’Allemagne à partir de 1949, et l’artisan avec le général Charles De Gaulle (à g.) de la réconciliation définitive de son pays et de la France.

Le chancelier Konrad Adenauer (à dr.) a été à l’originede la réussite économique de l’Allemagne à partir de 1949, et l’artisan avec le général Charles De Gaulle (à g.) de la réconciliation définitive de son pays et de la France.

Durant trois longues années, ils n’avaient pu faire mieux que survivre, réduits à maudire aussi bien les vainqueurs que leur propre gouvernement accusé d’être contre-nature, « germaniquement » parlant, car trop docile. Le Reichsmark était devenu, par la force des choses, une monnaie sans valeur que les commerçants traitaient de haut. Le vrai étalon  monétaire était… la cigarette, ce petit tube de papier sali et froissé, qui passait de main en main. Une cigarette pour un morceau de pain noir, deux pour quelques rondelles de saucisson, et ainsi de suite. Et ce fut au dernier jour du printemps 1948 qu’éclata la nouvelle, telle un coup de tonnerre rédempteur qui allait balayer le ciel de tous ces nuages. Le Reichsmark était retiré du circuit, une autre monnaie était née dont le nom même flattait l’orgueil national trop longtemps enfoui : le Deutschemark.
Lorsque les vieux billets furent tous récupérés, l’Allemagne de l’Ouest devint étrangement le symbole, pendant quelques heures, d’un communisme on ne peut plus parfait. Chaque citoyen se promenait avec la même somme en poche : 40 D.M. C’est ce que l’État lui octroyait pour prendre un nouveau départ dans la vie. Les comptes en banque furent restructurés. Celui qui avait droit, par exemple, à une prime d’assurance-vie de 5 000 Reichsmarks, recevait, en contrepartie, 500 D.M. En plus des 40 D.M, les caisses de l’État distribuèrent encore un montant équivalant à 6,5% des impôts payés en Reichsmark. Celui qui payait avant la Wahrungsreform 10 000 R.M recevait un bonus de 650 D.M.

« Le renard gris »
Quand chacun eut compté et recompté ce qui lui revenait, on assista à une chose stupéfiante. Les devantures des magasins, jusqu’alors désespérément vides, se garnirent comme par enchantement des denrées que les commerçants ne sortaient qu’au compte-gouttes auparavant. Quelques jours, quelques heures parfois, suffirent pour que les 40 D.M  se métamorphosent en cochonnailles, en montagnes de choucroutes, en cascades de bière. L’Allemand, ce jouisseur, se sentait revivre. Et si, pendant cette «Fressewelle », ou vague de ripailles, il a pu y avoir des victimes, ce ne fut sûrement plus de faim, mais d’indigestion… Un autre effet de la réforme monétaire ne tarda pas à se faire sentir. Les usines qui tournaient jusque-là au ralenti, se mirent à fonctionner à plein rendement. La production monta en flèche, le nombre de chômeurs diminua d’autant. Tout le monde se remettait au travail avec confiance, sans oublier l’essentiel : manger, encore et toujours. Les salaires y passaient jusqu’au dernier pfennig.
Un nom est indissociable de cette résurrection d’une Allemagne qui mit moins de temps que ses vainqueurs pour se relever (dix ans à peine !), et dont le Deutschemark parvint à devenir, dans le même laps de temps, une des monnaies les plus sûres d’Europe : le Chancelier Konrad Adenauer surnommé « der graue Fuchs », le renard gris. En 1945, les Britanniques le chassèrent de son fauteuil de maire de Cologne pour « incompétence, manque d’énergie, et non coopération ». Avis totalement contraire d’un diplomate français pour qui « cet homme ira loin, très loin ! Il a l’œil gauche fixé sur l’ambassade de Grande-Bretagne, l’œil droit sur la nonciature, et les mains tendues vers l’industrie de la Ruhr ». En langage plus clair, il donnait la priorité au développement de l’Allemagne tout en restant sur le qui-vive. Un vrai renard. Élu Chancelier en 1949 à une seule voix de majorité, il n’a cessé depuis d’affermir son rôle. Gouverner, aimait-il répéter, n’est pas une affaire d’ignorant, de « vulgum pecus ».
Après la « Fressewelle » vint la « Kleiderwelle », autrement dit la vague vestimentaire. Et lorsque les Allemands se furent décemment habillés, ils se sentirent des fourmis dans les jambes. Ce fut la « Reisewelle », la frénésie des voyages. Les autocars étaient pris d’assaut, les agences de voyages se mirent à pousser comme des champignons. Petit à petit, l’Allemagne du tourisme grignota les places jusqu’à un rang qu’elle ne devait plus quitter : l’allemand TUI  est aujourd’hui un des plus grands voyagistes mondiaux dans la tradition initiée par Thomas Cook, alignant dans la première décennie de ce 21e siècle la bagatelle de 84 TO, 3 600 agences de voyages, 285 hôtels, 104 avions.  Difficile de faire mieux.

EGYPT-UNREST-AVIATION-ACCIDENT-BRITAINRétro pêle-mêle

Les missions de l’ASECNA sont définies par la Convention de Dakar de 1974, notamment dans ses articles 2 pour les missions communautaires, et 10 pour les activités nationales en vertu de contrats particuliers passés avec chaque État membre. Parmi les avantages offerts par l’appartenance à cet ensemble figurent une approche homogène dans la prise en compte des investissements communautaires, et la facilitation du dialogue avec les principales sources de financement internationales. L’Agence a, par exemple, été le premier organisme africain à bénéficier d’un prêt sur ressources propres de la Banque européenne d’investissement (BEI). Mais ne voilà-t-il pas qu’à Madagascar en 2003, quelques techniciens de la Vice-Primature conduits par le secrétaire général, un proche parmi les proches des rêveries du Président de l’époque, échafaudent un plan de retrait, avec pour solution de rechange la création d’une sorte d’ASECNA-bis au niveau de la … COMESA ! Devenu, par la suite, le patron des Transports, cette même personne peaufine son plan à courte vue, avec comme date-butoir le mois de mai 2008. Il a fallu une somme incalculable de courbettes auxquelles le Président n’était pas du tout habitué, pour effacer cette tentative de partition, et rassurer les Africains de la volonté de Madagascar de rester au sein de l’Agence multinationale.
Les compagnies dites « low cost » ont littéralement révolutionné le monde du transport aérien. La première, l’américaine Southwest Airlines, date de 1972. Bénéfices ininterrompus pendant trois décennies, achat de 29 avions en 2005 malgré la concurrence et le prix du carburant… Il y a en fait trois types de « low cost » : les « radicales » comme Ryanair (un seul type d’avion, un service à bord minimal, utilisation d’aéroports secondaires), les plus « ouvertes » comme Easyjet et Volare (possibilité d’opter pour d’autres types d’avion et des aéroports plus grands, investissements en marketing…), et les « hybrides » issues des compagnies traditionnelles et qui en ont gardé la culture d’entreprise. Au début des années 2000, on comptait plus d’une centaine de compagnies « low cost » dans le monde, dont 56 en Europe de l’Ouest, et 16 aux États-Unis.  Du côté des compagnies aériennes classiques confrontées à différentes contraintes et souvent endettées, on a assisté entre 1997 et 2000 à l’éclosion de trois alliances principalement pour des raisons d’économie d’échelle : Star Alliance (Air Canada, ANA, Lufthansa, SAS, United Airlines…) , Oneworld (American Airways, British Airways, Cathay…), et Skyteam ( Air France-KLM, Alitalia, Delta Airlines…) Textes :

Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP 

Mahanoro – De nombreuses maladies au stade avancé constatées

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La mission santé de l’organisation non gouvernementale Médecins de l’océan Indien à Mahanoro, du 17 au 26 octobre, est l’une des rares occasions pour les habitants de ce district de la région Atsinanana, de bénéficier des soins et traitements adéquats à leur maladie. Les missionnaires dévoilent un « boom » de maladies déjà au stade avancé.

Une ophtalmologue redonne l’espoir de retrouver la vue a` cette séxagenaire.

Une ophtalmologue redonne l’espoir de retrouver la vue a` cette séxagenaire.

Les missionnaires de Médecins de l’océan Indien (MOI) déplorent l’état de santé des habitants du district de Mahanoro. La plupart des maladies sont déjà au stade avancé. « Des fibromes de trois à cinq kilos, des diabétiques nécessitant de l’insuline, beaucoup de tumeurs.» Ce sont, parmi tant d’autres, des cas constatés par l’équipe médicale de MOI,  dans le Centre hospitalier de référence du district (CHRD), samedi.
La pauvreté peut expliquer cette situation. « Les gens s’abstiennent de se faire soigner dans les centres de santé. Ils croient qu’ils doivent payer beaucoup d’argent et avec leur faible niveau de vie, ils préfèrent rester chez eux ou voir des tradipraticiens qui ne font qu’aggraver la maladie », explique un responsable du Centre hospitalier.

Le Doyen des missionnaires donne des cours apre`s  une intervention chirurgicale.

Le Doyen des missionnaires donne des cours après une intervention chirurgicale.

C’est sans doute une raison, mais la vulnérabilité n’explique pas tout. Car une grande défaillance du système de santé dans ce district renommé dans la production de produits d’exportation comme le girofle, le café, le litchi, est également remarquée. « Mon mari et moi avons un problème cardiaque, mais le centre de santé de base de notre commune n’est pas doté de médicaments pour un traitement adéquat. Si nous voulons bénéficier de soins appropriés, nous sommes obligés de joindre le CHRD, dans le chef lieu du district, qui se trouve à 70 kilomètres de notre commune, Tanambao Tratranaingitra. Une distance que nous devons faire à pied, car aucun moyen de transport ne la relie à Mahanoro », regrette Noëline Razanasoa, une mère de famille habitant cette localité
Et encore, même les services offerts au sein du CHRD sont insuffisants. Telles les interventions chirurgicales qui nécessitent une évacuation à Vatomandry, à quelque 80 kilomètres de Mahanoro. « Nous avons un bloc opératoire et un chirurgien, mais le bloc n’est pas fonctionnel, faute d’équipements», relate un responsable de l’hôpital.
Danil Ismaël, vice-président de MOI, promet d’y laisser le matériel de chirurgie utilisés pendant cette mission. « Grâce à ces équipements, l’hôpital va pouvoir effectuer des interventions chirurgicales », conclut-il.

Jeanine Noe¨line et son fre`re viennent  de loin pour be´ne´ficier de soins.

Jeanine Noëline et son frère viennent
de loin pour bénéficier de soins.

Explosion des demandes

«Nous venons d’un village situé à 95 kilomètres de Mahanoro, pour une intervention chirurgicale voulant profiter de cette mission. Nous sommes venus à pied. Nous avons quitté notre village mardi, à 11 heures du matin, avons dormi en route, et sommes arrivés à Mahanoro mercredi à 15 heures. Arrivés ici, on nous a dit qu’on ne pouvait plus nous recevoir, car le quota des personnes nécessitant une intervention chirurgicale est rempli. Nous prolongeons malgré cela notre séjour à Mahanoro car, qui sait, un miracle peut se produire », nous explique Jeanine Noëline, une femme de 34 ans, présentant une tumeur au niveau du ventre. Ses prières sont exaucées. En entendant sa petite histoire, l’équipe de MOI a considéré son cas. Elle sera prise en charge, pendant cette mission.
L’effectif des bénéficiaires a dépassé de loin l’objectif. Si au début, l’ONG a envisagé de prendre en charge 7 000 à 8 000 personnes, samedi, le nombre des patients a atteint les 11 000. Des centaines de personnes ont attendu leur tour, jusqu’à la fin de la soirée, samedi. Malheureusement, en raison de la hausse des demandes, certaines ne pourront pas être prises en considération pandant cette mission.

Dr Misa Navalona bien concentree´ sur cette extraction de dent.

Dr Misa Navalona bien concentrée sur cette extraction de dent.

Des bénévoles malgaches

Pendant une quinzaine de jours, les missionnaires de MOI travaillent d’arrache-pied pour donner aux villageois de Mahanoro les soins nécessaires. Parmi eux, Misa Navalona, une dentiste travaillant à Antananarivo.
« J’extrais quelques 200 dents par jour. Je suis debout de 8 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures pour pouvoir terminer mon travail. C’est fatigant, mais en imaginant la joie et la satisfaction de nos compatriotes grâce au peu d’aide que je leur apporte, je ne peux qu’être comblée », témoigne la bénévole qui ne peut pas se permettre de se reposer, tellement il y a du monde.
De plus en plus de bénévoles malgaches comme le Dr Misa Navalona ont intégré l’équipe de la 53e mission de MOI à Madagascar. « Sur une cinquantaine de médecins effectuant cette
mission, 63% sont des Malgaches. Auparavant, il y avait  plus d’étrangers que de Malgaches», appuie Akyl Cassam-Chenaï, président du groupe SCIM qui sponsorise la mission.

Une ope´ration de fente labiale.

Une opération de fente labiale.

Maladies tropicales

Les cas de filariose, une maladie qui se transmet par la piqûre de moustiques et typique des pays tropicaux, ont marqué cette mission de santé des MOI. Les médecins ont en enregistrés plusieurs cas. Les cas de bilharziose n’étaient pas moindres dans ce district où l’accès à l’eau potable est quasi inexistant.
Jusqu’à samedi, une cinquantaine d’interventions chirurgicales ont été réalisées dont des opérations sur des femmes pour cause de fistules, de fentes labiales. Les missionnaires ont accordé la priorité aux enfants qui seront les acteurs du développement du futur.
Cette 53e mission de MOI à Madagascar s’achève demain. Certains membres resteront quelques jours pour le suivi des malades. Moramanga sera la prochaine ville d’intervention envisagée par le département de La Réunion et l’association Cassam Chenaï, les principaux initiateurs de cette mission de santé.

Textes et photos : Miangaly Ralitera

Grand Sud – L’insécurité alimentaire touche plus d’un million de personnes

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La presque absence de pluie, depuis trois ans, affecte la production agricole dans les régions Anosy, Androy et Atsimo-Andrefana. Les enfants sont victimes de malnutrition aiguë.

La population des trois régions du grand Sud, Anosy, Androy et Atsimo-Andrefana, se trouve, depuis quelques années, dans une situation délicate favorisant le risque d’insécurité alimentaire, lequel touche déjà 1,2 million d’individus actuellement. Des mesures d’urgence, de suivi et de prévention y sont donc effectuées à titre d’aide.
À cause d’une très faible pluviométrie qui perdure depuis trois ans dans ces régions,  nuisant  la production agricole de la population, le taux de risque d’insécurité alimentaire n’y cesse d’augmenter. Contre 665 000 cas détectés en février dernier, le nombre d’individus touchés par cette situation est de 1,2 million, actuellement. Malgré le caractère fertile du sol et l’existence massive des terrains exploitables, le manque d’eau est la principale cause de ce problème sans solution durable dans le grand Sud du pays.
Face à cette situation, l’Office national de nutrition (ONN) à travers les Offices régionaux de nutrition respectifs des régions Anosy, Androy et Atsimo-Andrefana et avec l’appui et la participation des partenaires, s’active pour aider leurs populations à sortir de cette insécurité alimentaire.

La distribution de vivres  est plus que nécessaire.

La distribution de vivres
est plus que nécessaire.

Traitements
Les agents communautaires peuvent donc identifier les cas de malnutrition à travers le suivi systématique du poids et du périmètre brachial des enfants de moins de 5 ans, principales cibles de cette activité.
Une fois identifiés, les enfants malnutris de niveau aigu modéré sont pris en charge et bénéficient d’un traitement de complément alimentaire d’une dose par jour pendant deux mois. Les enfants victimes de malnutrition aiguë sévère sont, par contre, référés au sein des centres de santé de base ou de l’hôpital pour suivre des traitements correspondant à leur état de santé. D’après les dernières statistiques des offices régionaux respectifs, environ 9 000 enfants de moins de 5 ans des trois régions du grand Sud sont effectivement touchés par ce cas de malnutrition.

Iavitsara, touché par la malnutrition sévère aiguë modérée,  prend du complément alimentaire,  le Plumpy Sup.

Iavitsara, touché par la malnutrition sévère aiguë modérée,
prend du complément alimentaire,
le Plumpy Sup.

Relance agricole

Des familles ayant accès à l’eau ont choisi l’agriculture et bon nombre d’entre elles ont déjà récolté des produits agricoles qui doivent d’abord servir aux besoins familiaux avant la mise en vente.
« L’agent communautaire de nutrition nous a distribué du matériel agricole et des semences, au départ. Actuellement, nous sommes capables de produire grâce à nos propres efforts », témoigne Soja Soloniaina Jeannine, mère de famille du fokontany de Fenoanala, commune rurale de Bezaha, district de Betioky.
Elle affirme que l’agriculture a été la seule issue pour elle et sa famille de s’en sortir. En dépit de la situation, d’où l’adaptation à la sécheresse, 1 446 ménages sur les 1809 à Ampanihy et à Betioky qui ont choisi l’élevage ont axé leurs activités sur l’élevage caprin ou l’élevage ovin.
Des semences de haricot, de maïs, de sorgho ainsi que des boutures de manioc et de patate douce ainsi que du matériel agricole vont aussi être distribués dans ces localités dans le cadre de la relance agricole.
Malgré les nombreuses activités d’aide initiées par les acteurs de cette lutte contre la faim dans le Sud, bon nombre d’habitants vulnérables ne sont pas encore concernés par ces activités.

Les localités ayant accès à l'eau ont été dotées de semences et de matériels agricoles pour pratiquer l’agriculture.

Les localités ayant accès à l’eau ont été dotées de semences et de matériels agricoles pour pratiquer l’agriculture.

Appui à la sécurité alimentaire des ménages

« Afin de protéger le traitement des enfants malnutris, la  continuation de distribution de rations de protection familiale est sollicitée », lance Tovohery Aly Asgar, coordonnateur de l’Office régional de nutrition d’Anosy.
Des distributions gratuites de vivres sont également effectuées par le Programme alimentaire mondial (PAM) jusqu’au mois de décembre prochain, mais cela ne représente que des solutions d’urgence pour les familles bénéficiaires. Aussi, afin d’aider celles vulnérables présentant des enfants malnutris aigus à se développer, l’appui à la sécurité alimentaire des ménages (ASAM) est adopté depuis quelque temps. Outre la relance de la culture de sorgho dans le district d’Amboasary,  les familles vulnérables d’Androy et d’Atsimo-Andrefana bénéficient également de ce projet. Quatorze familles par site profitent donc de cet appui et elles ont le droit de choisir entre l’agriculture, l’élevage ou la transformation et la conservation.

Les habitants d'Ankilimitoraha, dans la commune rurale de Sampoina n'ont accès qu'à de l’eau boueuse.

Les habitants d’Ankilimitoraha, dans la commune rurale de Sampoina n’ont accès qu’à de l’eau boueuse.

Textes et photos : Angola Ny Avo

Technologie – La cybersécurité préoccupe les entreprises

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Les menaces informatiques sont bel et bien réelles. À:; Madagascar, de plus en plus d’entreprises sont victimes de ces attaques à l’origine de préjudices inestimables. La question de cybersécurité est maintenant au centre de leurs préoccupations

La question de la cybersécurité est plus que jamais au cœur des préoccupations des entreprises, à l’heure actuelle. Les menaces et risques sont bien réels et personne n’échappe aux attaques informatiques. Même les grosses pointures figurent dans les cibles des hackers. La dernière attaque de grande ampleur en date est celle qui a touché l’entreprise américaine Dyn, le 21 octobre. Elle a notamment rendu difficile l’accès d’un certain nombre de sites, comme Twitter ou Netflix, pendant plusieurs heures.
À Madagascar, des entreprises sont aussi victimes des cyberattaques. Les malwares, ransomwares font des ravages dans les systèmes informatiques des sociétés malgaches. « Nous avons subi une attaque par ransomware qui a crypté la totalité des données d’un ordinateur d’un de nos utilisateurs », dénonce Johanne Raharinosy, directeur général de Teknet Group, société œuvrant   dans la sécurité et la sûreté. « Par précaution, nous avons des garde-fous et une démarche qualité qui gèrent nos processus en cours afin de régler ce problème de perte de données qui aurait pu s’avérer très grave. »
Locky, Zepto, Peyta et aujourd’hui Odin, autant de versions de ransomware qui font des  ravages dans le système d’information d’une société. Le ransomware est, en effet, un logiciel malveillant qui bloque l’accès aux données présentes sur l’ordinateur et les rend inaccessibles. Une rançon est alors demandée pour pouvoir décrypter les données. Les ransomwares sont donc un véritable business à l’échelle internationale. Ils contribuent à mettre en place une nouvelle forme d’extorsion, voire de financement d’activités illégales.
C’est devenu une nouvelle forme d’attaque utilisée par les hackers à l’heure actuelle. Les informations publiées par les sites spécialisés en sécurité informatique indiquent qu’une société sur deux a déjà été victime de ce logiciel malveillant et accepte de payer une rançon pour récupérer ses données.
En ce qui concerne le cas de Teknet Group, ses dirigeants ont adopté une nouvelle stratégie. «

Pour suivre
l’évolution de ces menaces du cyber espace, nous avons recruté une nouvelle équipe de plusieurs personnes pour refondre notre réseau informatique, afin de gérer plus efficacement nos données », explique Jean-Marc Rolland, directeur commercial et marketing de Teknet Group. « D’ailleurs, nous sommes en cours de formation et certification avec Symantec, le numéro 1 mondial de la cyber sécurité pour mieux appréhender cette gestion des risques en interne, puis offrir les services de protection des données sur Madagascar», continue-t-il d’expliquer.
D’après l’étude Internet Security Threat Report 2015 publiée par Symantec, 77 % des attaques en 2015 ont ciblé les petites et moyennes entreprises. Du fait de leur petite taille, et donc du manque de moyens financiers et humains, elles sont devenues les cibles privilégiées des pirates. Une autre étude du cabinet Gemalto explique que, depuis 2013, plus de 3,9 milliards de données ont été volées par des pirates informatiques.

Assises francophones

Le monde académique, enseignement supérieur et recherche, est particulièrement exposé aux cibermenaces du fait de l’usage grandissant du numérique à l’université et dans ses espaces connexes ouverts aux étudiants, chercheurs et autres acteurs. Dans ce sens, l’Agence universitaire francophone (AUF) organise à Antananarivo, les 2 et 3 novembre, des « Assises francophones de la cybersécurité ». Cette manifestation entre dans le cadre de l’organisation du Sommet de la francophonie.
Elles seront également un lieu d’échanges. Outre les représentants de grandes institutions du monde francophone travaillant sur la question, plusieurs acteurs de la région, dans le domaine de l’internet et de la cybersécurité, y prendront part.
La manifestation, qui sera précedée le 31 octobre, d’un atelier de travail autour de la « politique de sécurité informatique »’ permettra également de réfléchir à l’après-Sommet et d’étudier les possibilités de création de cursus multidisciplinaires dans ce domaine, à Madagascar.

Hackaton face à la cybermenace

La cybermenace est bien réelle. Pour faire face à ces risques, des organismes organisent à partir de ce jour et jusqu’à dimanche, un « hackaton sur la cybersécurité». Pendant ces quatre jours, cinquante jeunes développeurs, administrateurs systèmes ou même designers venant d’Antananarivo et de Fianarantsoa vont créer des solutions numériques innovantes contre les risques informatiques.
Plusieurs entités internationales prennent part à l’organisation de ce hackaton comme le Fonds francophone pour l’innovation numérique de l’Organisation internationale de la francophonie, le Centre de coworking Habaka, l’association NIC-MG, ISOC Madagascar, le réseau iRenala, Orange Madagascar et Teknet Group. À l’issue de ce concours, le premier projet obtiendra un chèque de 10 000 euros, le deuxième 6 000 euros et le troisième 4 000 euros. S’y ajoutent, bien évidemment, l’accompagnement et le suivi du projet pendant un an.

Textes : Lova Rafidiarisoa – photos d’archives


Sécheresse – L’eau, un trésor bien caché dans le sable du Sud

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Victime de la faim chaque année, la population du Sud de Madagascar n’a besoin, pour s’en sortir, que d’accéder à l’eau, de manière pérenne.

Dans l’insécurité alimentaire. C’est la situation des populations des régions Anosy, Atsimo-Andrefana et particulièrement Androy, ces dernières années. C’est dû à la faible pluviométrie qui provoque le tarissement des rivières et des fleuves, ainsi qu’à la structure phréatique à caractère aride. Pourtant, le Sud comporte de vastes terrains exploitables et peut compter sur la motivation de ses populations, prêtes à mener des activités de survie dans l’agriculture. La faible pluviométrie et les difficultés d’accès à l’eau, pas forcément potable, sont les seules causes de ce problème.
Avoir accès à l’eau pour l’agriculture et pour assurer les besoins quotidiens de la famille vire au cauchemar, inévitable pour la plupart des habitants de ces trois régions, depuis surtout trois ans.

Des hommes dotés d’une charrette et de bidons puisent l’eau assez loin du village pour la vendre à ceux qui en ont les moyens.

Des hommes dotés d’une charrette et de bidons puisent l’eau assez loin du village pour la vendre à ceux qui en ont les moyens.

Le district d’Amboasary dans l’Anosy est aujourd’hui la zone la plus touchée par la malnutrition, au niveau de cette région, alors que la  commune rurale de Tsivory, dans ce district, est une très grande productrice de riz. « Mais à cause de la faible pluviométrie, la production rizicole de la commune est devenue insignifiante depuis quelques années », indique un responsable régional. Du fait de cette faible production locale, la population doit s’approvisionner en riz importé qui est vendu entre 500 à 800 ariary le gobelet.
La structure du sol vient aggraver la situation. La population du district d’Amboasary a du mal à se procurer de l’eau. « On n’en trouve qu’à partir de 30 mètres de profondeur, en raison de la structure des terrains calcaires qui forment notre sol», explique Holongo, habitant du village d’Ankilimitoraha, dans la commune rurale de Sampoina, district d’Amboasary. Pour pouvoir satisfaire leurs besoins en eau, les villageois sont obligés de parcourir des kilomètres pour trouver un point d’eau boueuse, au milieu des  marécages, s’ils n’ont pas les moyens d’acheter le bidon de 20 litres  à 1 500 ariary.

L’ONN aide les villageois en leur donnant des boutures et des semences de plantes vivrières.

L’ONN aide les villageois en leur donnant des boutures et des semences de plantes vivrières.

Spéculation sur l’eau
Afin de résoudre ce problème d’approvisionnement en eau, les spéculations autour de cet élément deviennent très courantes dans le district d’Amboasary, et à Ambovombe dans l’Androy. Des charrettes circulent dans les villages en transportant des fûts et des bidons qu’ils viennent de remplir d’eau à des kilomètres des villages. Ils vendent de 500 à 1 000 ariary le bidon à Ambovombe. « Je dois partir très tôt de ma maison pour pouvoir arriver ici dans la matinée, car cette eau doit être livrée aux clients qui en ont besoin pour assurer les besoins quotidiens des ménages», explique Tialongo, spéculateur d’eau depuis deux ans.
Grâce à un grand château d’eau, installé à Ambovombe depuis quelque temps, les ménages qui ont les moyens de payer les frais d’installation, peuvent à l’heure actuelle disposer d’eau dans leurs maisons par un système d’abonnement Toutefois, le tarif est très élevé et, peu de gens sont encore en mesure d’en bénéficier. « La capacité du château d’eau et le système d’irrigation sont pourtant très limités et ne peuvent pas satisfaire tous les habitants d’Ambovombe », souligne un hôtelier dans la localité.
Conscient des difficultés rencontrées par la population de ces localités, engendrant l’insécurité alimentaire qui touche déjà 1 500 000 personnes, l’Office national de la nutrition met en œuvre, depuis quelque temps, des projets de sécurisation alimentaire des familles. Avec ses partenaires et les acteurs de la lutte contre la faim, il a initié la relance agricole, par le biais de distributions gratuites de semences et de boutures- de sorgho, maïs, dolics, haricot et manioc- adaptées à la situation géologique et climatique de ces trois régions.
D’autres acteurs ont aussi facilité l’accès à l’eau dans quelques localités, comme l’installation de citernes d’eau de forage à Sihanakapaha, dans le district de Beloha, mais cela ne touche qu’une partie de la population nécessiteuse.
La recherche de solutions pérennes pour résoudre totalement le problème de la sécheresse dans cette partie du pays, est donc plus que nécessaire afin d’assurer le développement social et économique des populations. « De l’eau, il y en a dans notre région, mais elle est infiltrée dans la terre. Il  y a là un important réseau de rivières souterraines et il faut trouver le moyen de les ramener à la surface », propose Tolisoa, natif de la région d’Androy.

Textes et photo : Angola Ny Avo

CARNET DE ROUTE D’UN PARTI EN ACTION – L’ADN sur la route du girofle

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Rien n’arrête le parti Arche de la Nation (ADN – Antoka sy dinan’ny Nosy). Avec Edgard Razafindravahy l’équipe poursuit son périple à travers l’île, ne baissant les bras devant aucun obstacle, le parti a pour mot d’ordre : « la base / la population de souche détient toutes les solutions à ses problèmes, elle mérite toute notre attention »

Le parti ADN continue sans relâche ses objectifs de connaître les réalités vécues sur terrain par nos compatriotes. Ni l’état des routes, ni l’insalubrité des infrastructures où ont lieu les échanges avec les populations locales, ni les aléas climatiques ne font reculer ses missionnaires. L’ADN veut se donner comme mission celle de porter la parole de ses compatriotes du fin fond du pays, loin des réalités urbaines et des préoccupations des gouvernants.
En cette fin du mois d’octobre 2016, la première étape de l’ADN fut Ivoloina, Ambonivato, Antetezambato, Foulpointe et Mahambo.

Edgard Razafindravahy marche aux côtes des populations d’Analanjirofo.

Edgard Razafindravahy marche aux côtes des populations d’Analanjirofo.

Avec son chef de file, la délégation du parti a quitté la Capitale en direction de  Toamasina, principale ville de l’Est du pays à quelques cinq heures de route sur la RN2. Sur cette nationale réputée pour sa végétation luxuriante d’antan on s’aperçoit avec tristesse que beaucoup d’arbres ont été fraichement coupés faisant apparaître un paysage clairsemé, dépourvu de toute sa splendeur d’autrefois. La voie traverse pourtant quelques réserves naturelles qui valent bien le détour, l’équipe regrette de n’avoir pas croisé des visiteurs ou des touristes.
Un des principaux axes de développement que préconise ce parti est d’ailleurs de développer le tourisme, source de revenus non négligeables si on n’évoque que cette région gâtée par la nature. Il est impensable de penser que faunes et flores endemiques d’ici n’attirent pas autant ne serait-ce que les scientifiques et les connaisseurs mondiaux !
L’ADN attire l’attention des responsables pour une véritable campagne de communication ciblée pour cette région si près de la Capitale qui doivent intéresser autant les touristes étrangers que les tananariviens eux-mêmes. De même qu’une campagne d’aide à la création d’infrastructures touristiques dans la région serait un levier à la création d’emplois et développements.
Une population qui n’y croit plus…
Ivoloina se trouve à 12 km au Nord de Toamasina, connu pour son parc zoologique. La délégation du parti ADN a salué le travail de la population qui essaye malgré l’absence de moyens, car très peu de visiteurs, de garder leur précieux parc, leur seule richesse. Ivoloina abrite 13 espèces de lémuriens, en captivité ou en liberté, des tortues radiata et pryxis ainsi que des caméléons.
Dans toute cette région, le temps semble s’arrêter, les gens vivent de diverses petites ventes sur les bords de la route en espérant que les quelques voitures de touristes ou de voyageurs fassent des arrêts. Beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école faute de moyens. L’arrivée du parti ADN réveille les villageois. Bien qu’ils aient été avertis de leur venue, ils n’y croient pas. A vrai dire très peu croient encore au bienfait de la politique. Mais la sincérité de la démarche de ce parti, de venir voir la population en ces périodes de non élections étonne toujours.
On sent une population découragée qui se confie aux responsables de l’ADN sur leur problème de non accès à l’eau, ne parlons pas de l’électricité. Effectivement, quel autre travail que l’agriculture et l’élevage archaiques peuvent-ils faire   l’ADN encourage : « on peut mieux faire, il faut se surpasser, ne pas se contenter du peu ! » A l’instar de ce jeune homme Heritiana Randriamanantahiana, lauréat de l’Anzisha Prize, le prix africain des jeunes entrepreneurs, un vrai modèle pour la base, on en veut des dizaines, des centaines comme lui pour encourager nos paysans, notre jeunesse, notre peuple… pour l’ADN il faut mettre les moyens là où il faut !
« Quand on veut on peut ! » tonne l’ADN si notre gouvernement prend la peine de voir de plus prêt la manière dont on peut sortir nos compatriotes de cette misère ambiante on aura avancé d’un pas !
Vu les multiples potentiels de la région qu’attend-on donc   ?
Et pourtant il y a des richesses à exploiter
La seconde étape de l’équipe ADN fut Vavatenina, Amborofotsy, Fenoarivo Est. La Nationale 22, route sinueuse et étroite, on y compte pas moins d’une quarantaine de tournants. La bifurcation vers la Route Nationale 5 se trouve à 2km après Mahambo de là 32 km jusqu’à Vavatenina. Le soleil était au zenith, une chaleur étouffante.
Comme partout sur le chemin, que ce soit sur les rives de la nationale 22 ou de la nationale 5, la majorité de la population vit de petits commerces. Dans toutes ces localités visitées, la population n’envisage pas l’avenir, un constat bien amer pour un pays !

 

Le chef de file de l’ADN tend une oreille attentive à ses compatriotes et leur propose des solutions.

Le chef de file de l’ADN tend une oreille attentive à ses compatriotes et leur propose des solutions.

Le parti ADN veut apporter de l’espoir : « transformer, diversifier vos produits ! » conseille t-on entre autres, effectivement c’est aussi ça la richesse, « nous ne devons pas rester uniquement un pays de matières premières » selon Edgard Rafindravahy. Pour cet ancien entrepreneur aguerri, la transformation des matières premières d’un pays est un premier pas vers le développement. Dans un autre contexte l’ADN préconise la construction d’usines de transformation, la mise en marche des existants (agro-alimentaire mais aussi toutes sortes de matières premières dont le pays regorgent)… un cercle vertueux pour l’ADN pour l’économie nationale : moins de chômage, plus de formation, sources de revenus importants pour le pays.
Vavatenina est un peu spécial pour l’équipe ADN. Lors de son passage ici en 2013 en campagne présidentielle Edgard Razafindravahy avait promis de revenir perdant ou gagnant. Promesse tenue et la population n’a pas oublié : « Enfin, vous êtes arrivés chez nous. Nous vous avons attendu longtemps, mais l’important, c’est que vous soyez ici, en chair et en os. Bienvenue Monsieur le Président », a lancé un raiamandreny de la ville. Ici l’accueil se fait en grande salle, la population s’est donné rendez-vous pour rencontrer l’ADN.
Ce face à face commence par une brève présentation de l’équipe ADN. Puis les mots de bienvenue des Tangalamena. S’ensuivent les séances de projection permettant à l’assistance de connaître un peu plus le parti ADN, une video retraçant le chemin parcouru du parti pendant un an d’existence, ses actions etc…. L’assistance salue la dimension prise par ce jeune parti en si peu de temps, et le courage dont fait preuve toute l’équipe ADN souvent dans l’adversité surtout lors de ses nombreuses tournées politiques aux quatre coins de l’Île.
Du pouvoir aux collectivités !
A Vavatenina, un énorme problème foncier datant d’avant 2013 attriste les villageois, un terrain que certaines personnes veulent s’accaparer or c’est un lieu de divertissement pour tout un village. On rapporte lors de cette rencontre que le Président Rajaonarimampianina avait promis de régler ce problème lors de son passage dans le coin sauf qu’à ce jour malgré de multiples relances rien n’y fait.
Et l’on se pose la question, pourquoi faut-il attendre une décision venant de la capitale pour régler un problème se trouvant à plusieurs centaines de km de là   Ne peut-on pas créer une juridiction plus proche du peuple qui règle ses problèmes en si peu de temps
L’ADN par son chef de file n’y va pas par quatre chemins : « nous ne pouvons plus continuer comme ça. Cette trop forte concentration de pouvoir engendré par l’Etat unitaire gangrène le pays ».
L’ADN fustige la manière dont on a abusé de la patience de la population depuis 56 ans. Le piètre bilan de l’économie nationale, du secteur social, la mauvaise gouvernance sans parler des insécurités en tout genre, est la preuve que durant tant d’années d’indépendance le peuple n’a jamais autant souffert et le changement de dirigeants durant toutes ces années n’ont rien apporté.
A Fénérive-Est comme à  Soanierana Ivongo, l’on constate l’absence de tout pouvoir et des moyens aux responsables locaux. Il y a une absence de logique même puisqu’on se demande « pourquoi le siège central du ministère de la pêche se trouve à Antananarivo, et non sur les côtes de la Grande Île, alors que la capitale ne possède pas de littoral   ».
Le parti ADN tout naturellement apporte ses explications sur le Fédéralisme Sahaza. La prise de parole des responsables de l’ADN est accueillie par des applaudissements, la symbiose s’est installée entre les deux parties, la population a bien compris que ce parti pense à elle, veut son bien.
L’ADN une philosophie qui fait son chemin
La dernière étape de ce périple fut la viste d’Ampasina Maningoro, Antanambao I et Soanierana Ivongo.
Ampasina Maningory se trouve dans le district de Fénérive-Est. C’est une localité qui se détache d’à peu près 1km de la RN5. Avant de mettre le cap  sur le district de Soanierana Ivongo, Zoky Edgard s’est entretenu avec la petite « fokontany » Tanambao I dont le bureau n’a rien de tel que son nom puisqu’il n’y a pas de mur, la scolarisation des enfants reste problématique puisque les parents ne disposent d’aucune ressource.
A Soanierana Ivongo, ancienne grande productrice de vanille, girofle, café, la commune a subi la chute des cours internationaux de ses produits locaux ainsi depuis les paysans ont opté pour une culture de subsistance c’est-à-dire le riz. La ville de Soanierana Ivongo étant un passage obligé vers les villes de Maroantsetra, Mananara Nord ou Manompana et vers l’île Sainte-Marie, on regrette que ce port ne se développe pas plus tout cela par manque encore une fois de politique touristique adéquate alors que le festival de la baleine durant le mois de septembre est un des atouts considérables du coin.
Dans cette localité encore tranquille et rassurante la population se plaint de l’absence d’une justice indépendante et impartiale. De même qu’elle se dit préoccupée par l’accès à l’information vraie dû au monopole de l’audio-visuel public.
Comme à chacun de ses déplacements l’ADN intéresse la population qui ne demande qu’à discuter, échanger, ainsi l’équipe est restée tard ce soir là à Soanierana Ivongo. Des groupes de jeunes insistent sur la nécessité de mise en place d’une structure locale du parti ADN. Zoky Edgard leur conseille de créer un bureau fédéral indépendant. Il a précisé « que le parti vous appartiendra, l’ADN est le parti du peuple ». Quant à moi, continue Edgard Razafindravahy « je serai toujours prêt à partager mes expériences, en tant qu’ainé, politicien ou ancien opérateur économique».
Après tant de chemin parcouru, le parti ADN repart vers la Capitale avec un sentiment certain d’avoir transmis ses idées, ses valeurs à une population avide de changement.La refondation par la base est d’utilité nationale, la population d’Analanjirofo est partante pour une refondation dans le cadre d’une structure fédérale.

Rina Rasoava

Investissement – La Banque européenne en appui au développement

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Le financement de projets par la Banque européenne d’investissement reprend. Ainsi, cette institution s’implique dans les travaux de réhabilitation d’infrastructures endommagées, entre autres.

Les travaux de réhabilitation des infrastructures endommagées par les inondations, en 2015, bénéficient  d’une enveloppe de 40 millions d’euros de la part de la BEI.

Les travaux de réhabilitation des infrastructures endommagées par les inondations, en 2015, bénéficient d’une enveloppe de 40 millions d’euros de la part de la BEI.

Retour en force. L’arrivée d’un haut responsable de la Banque européenne d’investissement (BEI), en la personne de son vice-président Pim van Ballekom, sur le sol malgache, marque le retour des opérations de cette institution de financement dans le pays. Cette mission avait comme objectif  d’examiner certains aspects-clés des projets soutenus par cette Banque et de renforcer la coopération avec les autorités malgaches. À noter que cette institution de financement à long terme de l’Union européenne a prêté ces dernières années, quelques 510 millions d’euros pour la réalisation de divers projets à Madagascar.
Ces financements concernent plusieurs projets d’investissement dont une grande partie est portée par le secteur privé. La centrale hydro-électrique d’Andekaleka et divers projets de la Jirama, la Pêcherie de Nosy Be, Aqualma, Kraoma, ainsi que d’autres sociétés privées ont pu profiter de l’appui financier de la BEI. Mais le grand bénéficiaire de son soutien est sans doute le projet Ambatovy, avec un financement à hauteur de 260 millions d’euros, signé en 2007.
Avec l’avènement de la crise politique de 2009, cette banque de l’Union européenne a mis en veilleuse sa coopération avec la Grande île. Ce n’est qu’au mois de juin qu’elle a annoncé la reprise de ses opérations dans le pays. Ainsi, deux prêts ont été signés pour des travaux de reconstruction à la suite des importants dégâts causés par les cyclones en janvier-février 2015, ainsi que pour la finalisation de la rocade autour d’Antananarivo. Le premier projet a bénéficié d’une enveloppe de 40 millions d’euros tandis que la BEI a injecté un financement de 28 millions d’euros dans les travaux relatifs à la rocade.

Le retour à l’ordre constitutionnel a été le signal  de la reprise des financements de la BEI.

Le retour à l’ordre constitutionnel a été le signalde la reprise des financements de la BEI.

Priorités
Les réhabilitations visant les infrastructures endommagées début 2015 seront réalisées de sorte que ces dernières seront non seulement réparées, mais également adaptées en vue d’une plus grande résistance à d’éventuelles inondations, lesquelles sont susceptibles d’être plus graves, en raison du changement climatique. Spécifiquement, il s’agit de réparer des routes endommagées et des digues de retenue au niveau de Soavina et d’Anosizato, au sud de la capitale, afin d’accroître leur résistance face aux fortes intempéries, tout en les adaptant afin de mieux protéger la population contre les inondations. D’autres travaux portent par ailleurs sur la consolidation du viaduc ferroviaire de Sahasinaka.
Quant aux travaux relatifs à la rocade, ce projet servira à décongestionner le trafic dans la capitale. En partant du marais Masay, elle devrait relier les Routes nationales n°3, n°7 et n°2 au niveau du boulevard de Tokyo.
« J’espère qu’une fois les travaux terminés, la population d’Antananarivo pourra bénéficier de ces infrastructures-clés en toute sécurité », avait déclaré Pim van Ballekom lors d’une visite sur site le 3 novembre dernier.
L’État a inscrit dans ses priorités le prolongement jusqu’à la RN2 de cette voie qui longe le marais Masay. La construction de cette rocade est co-financée par la BEI, l’Agence française de développement (AFD), et le Fonds européen de développement (FED), à hauteur de 62 millions d’euros.
Par ailleurs, il est apparu des études des travaux que 168 maisons seront affectées par le projet. La  libération de l’emprise de la rocade touche 646 ménages.
« Leur indemnisation est déjà prévue dans le budget du projet », a rassuré Narson Rafidimanana, ministre auprès de la Présidence en charge des Projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’équipement, lors de cette visite.

MAG4Pim Van Ballekom – « La BEI est très motivée à investir dans différents secteurs »

Le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI) précise les domaines d’intervention de cette institution.

Pourquoi la Banque européenne d’investissement a-t-elle repris ses financements à Madagascar  ?
Tout d’abord, il faut noter que la BEI est la banque de l’Union européenne. Les 28 pays membres de cette organisation en sont les actionnaires. C’est l’une des plus grandes banques publiques au monde. Les actionnaires ont décidé de renforcer leur présence en Afrique. Sur ce
continent, le volume de crédit accordé par la BEI s’éleve à 2,5 milliards d’euros. En ce qui concerne le retour des opérations à Madagascar, c’est une décision qui relève du Conseil d’administration. La crise politique de 2009 avait entrainé une suspension de toutes les aides. Ensuite, le retour à l’ordre constitutionnel a été un signal fort pour la reprise des différents appuis techniques et financiers.

Quels sont les domaines d’intervention de la BEI ?  
La Banque est très motivée à investir dans différents secteurs tels que les énergies renouvelables, dans l’appui au secteur privé afin d’améliorer l’accès aux financements pour les petites et moyennes entreprises. En outre, la BEI, de par son origine, est une banque d’infrastructures. Nous travaillerons également dans l’amélioration de l’accès à l’eau potable, de la santé publique, de l’éducation, etc.  On peut opérer dans presque tous les domaines, selon les priorités du gouvernement malgache. Nous avons une équipe d’ingénieurs très connus dans divers secteurs de l’économie.

Existe-t-il des conditionnalités ? 
C’est l’application des standards de l’Union européenne en matière de coopération, à savoir la bonne gouvernance, la transparence dans les appels d’offres, et la capacité d’absorption des fonds.

Et pour le soutien au secteur privé ?
Nous allons nous appuyer sur les acteurs déjà présents sur le marché dont une banque viable.

Textes et photos : Lova Rafidiarisoa

Services informatiques – Madagascar, un nouveau « hub » de l’océan Indien

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Le marché malgache n’est plus un simple figurant sur l’échiquier du secteur offshore informatique. De plus en plus de donneurs d’ordre, dont des grosses pointures, ont choisi d’installer dans le pays leurs plateformes de production.

Madagascar devient une destination offshore importante. À l’heure actuelle, le marché offshore malgache arrive à une certaine maturité en attirant des donneurs d’ordre de plus en plus importants. Cette année a été marquée par l’arrivée de Teleperformance, un géant mondial du centre d’appels. Pour les acteurs de la filière, la présence de ces grosses pointures est un signal fort de la confiance des investisseurs à l’égard du marché malgache.
La connectivité internationale a longtemps été problématique dans la Grande ile, mais la situation s’est nettement améliorée avec l’arrivée de plusieurs câbles sous-marins en 2009. Jusqu’à la fin 2008, Madagascar a été relié au reste du monde principalement par des liaisons satellitaires qui ont contribué à renchérir le coût de location des bandes passantes internationales. Mais le prix de gros de la capacité internationale E1 a été divisé par 25 de 2007 à 2014. Celui-ci chute de 10 994 dollars à 442 dollars. En termes de bande passante internationale, celle-ci passe de 220Mbps en 2007 à 32Gbps en 2014.
L’arrivée de ces infrastructures a bouleversé la donne. Madagascar n’est plus une destination à minimiser.  Plusieurs types d’activités se développent actuellement à Madagascar tels que les opérations en Business Process Outsourcing (BPO) largement dominées par les call centers, le développement de site web, de logiciel et d’applications mobiles, ou encore le traitement de données de diverses natures, sinon différents services comme la comptabilité ou même la télémédecine. D’autres activités pourront encore voir le jour à Madagascar grâce à l’amélioration croissante de la capacité internationale en termes de disponibilité, de sécurité et de tarif.
Selon les informations recueillies auprès de l’Economic development board of Madagascar (EDBM), organisme chargé de la promotion des investissements à Madagascar, le nombre des entreprises créées dans le secteur du centre d’appels ou encore du secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ne cesse d’accroître. Entre 2005 et 2016,
85 centres d’appels ont choisi de s’installer dans le pays.
C’est pourquoi, les call centers sont devenus en peu de temps le nouveau filon pour des milliers de jeunes malgaches. Les offres d’emploi inondent le marché du travail. L’un des critères d’embauche est la maîtrise de langues étrangères, notamment le français. À cela s’ajoute une forte culture générale. Les opérateurs doivent se familiariser en peu de temps avec un Français de souche.
Trembler
« Les NTIC font parties des secteurs prioritaires promus par l’EDBM. À l’exemple du secteur textile, Madagascar bénéficie également de la confiance des investisseurs dans celui des nouvelles technologies et, en particulier, celui des call-centers, BPO et développement de
logiciels. Pour preuve, Téléperformance,
le numéro 1 mondial des call-centers s’est installé dans notre pays cette année. De plus, le nombre de sociétés qui s’implantent@, est en constante augmentation puisque si en 2014 six entreprises NTIC ont été créées, actuellement, nous en enregistrons 47. Cela témoigne d’un avenir brillant pour ce secteur à Madagascar », explique Eric Robson Andriamihaja, directeur général de l’EDBM.
Le marché offshore malgache fait trembler actuellement les grandes nations de l’outsourcing comme l’île Maurice ou le Maroc. Sur le terrain, de plus en plus d’entreprises marocaines ont choisi d’installer l’une de ses plateformes à Madagascar comme ADM Value, Smart One. Et le groupe Outsourcia vient de rejoindre leurs rangs cette année, à la suite du rachat du groupe Scemi. Quand à notre voisine de l’océan Indien, l’île Maurice, elle ne cache pas son inquiétude quant à la montée de cette filière.
La potentialité de Madagascar n’est plus à présenter. En termes d’infrastructures, l’ile est desservie par les câbles Eassy et Lion. D’autres projets sont également en cours comme le réseau FLY/LION 3 qui relie Madagascar avec les Comores, Mayotte et Maurice.
À Madagascar, ouvrir un centre d’appels devient de plus en plus facile. Des hôtels de centres de contact offrent les meilleures conditions et infrastructures aux sociétés désirant exercer ces activités en toute tranquillité. Ces « hôtels » proposent sur le marché un service clé en main pour les sociétés offshores.

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Textes : Lova Rafidiarisoa – photos d’archives

 

 

Concours – Who’s next Tana 2016 en quête de son startupper de l’année

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Les jeunes startuppers malgaches auront l’occasion d’élargir leur réseau grâce à l’organisation de l’événement Who’s next Tana 2016, en partenariat avec le Sommet de la Francophonie. Le vainqueur remportera, par ailleurs, la somme de sept millions d’ariary.

Libérer les énergies positives des jeunes Malgaches qui entreprennent pour construire demain. Tel est l’objectif de l’événement Who’s Next Tana 2016 qui se tiendra le 25 novembre au dôme RTA. Il s’agit d’un concours de startups qui permettra au vainqueur de remporter sept millions d’ariary et de profiter de l’accompagnement d’un comité d’experts pour une levée de fonds. Le concours vise, entre autres, à donner aux jeunes participants un forum d’expression et un accès privilégié aux décideurs et influenceurs qui peuvent faire changer les
choses.
Aux commandes de cet événement organisé dans le cadre du Sommet de la Francophonie, se trouvent Flair Production, dirigée par Laurent Ramonjiarisoa, et MGN, dirigée par Fidy Ramamonjisoa. Partenaires du Sommet de la Francophonie qui se tiendra à Antananarivo du 21 au 27 novembre, ces deux entités se sont associées pour faire de cet événement un catalyseur de talents et de créativité à travers le concours.
Société fondée en 1998, Flair Production a produit une centaine de films – documentaires, clips, brand content – et organisé des tournages dans plus de 25 pays. Elle figure, aujourd’hui, parmi les sociétés de production les plus dynamiques de la place parisienne et elle est présente sur tout le paysage audiovisuel français. Flair Production entend bien devenir – et rester – dans les années à venir l’un des interlocuteurs incontournables de la production à Madagascar.

Fidy Ramamonjisoa de MGN, ainsi que Laurent Ramamonjiarisoa et Guillaume Roy de Flair production seront aux commandes de Who’s Next Tana 2016.

Fidy Ramamonjisoa de MGN, ainsi que Laurent Ramamonjiarisoa et Guillaume Roy de Flair production seront aux commandes de Who’s Next Tana 2016.

Fête de la Francophonie
Cofondé par Fidy Ramamonjisoa, MGN, pour sa part, œuvre depuis 2008 via son réseau, pour regrouper les forces vives et les Malgaches du monde entier afin de partager, construire et promouvoir les idées de ses membres, dans l’objectif de bâtir le futur de Madagascar.
Pour faire de l’événement Who’s next Tana 2016 un instant d’unité, d’autres manifestations culturelles, parfois plus festives, seront au programme. Dans la soirée du vendredi 25 novembre, un concert-événement sera l’occasion d’une rencontre entre de nombreux artistes malgaches, avec le collectif Dago Team Zara qui partagera la scène du dôme RTA avec le rappeur français Mokobé. La captation de ce concert sera multi-diffusée dans le monde entier, et notamment sur les chaînes françaises France Ô et TV5 Monde, afin de partager l’ambiance musicale et festive malgache à l’ensemble de la communauté francophone.
En parallèle, sera réalisé un documentaire intitulé « Une île en marche » qui suivra pas à pas les différents acteurs qui font et feront le Madagascar de demain. Le film se focalisera sur le Sommet de la Francophonie et ses événements annexes, et sera diffusé sur les chaînes TV5 Monde et France Ô. Ces événements sont organisés en partenariat avec La Fondation Sycomore, la RTA, Air Madagascar, TV5 Monde, France Ô, Youth First, Dago Team Zara, et l’Office national du tourisme de Madagascar.

Réseaux sociaux

Il reste encore quelques jours avant la clôture de soumission des dossiers de candidature. Les inscriptions au concours ont d’ores et déjà débuté et seront clôturées le mardi
15 novembre soir. Très présents sur les réseaux sociaux, Who’s Next Tana Team vous propose de retrouver les détails des événements sur la page Who’s Next Tana, sur Facebook. Alors à vos Facebook pour en savoir plus !

Qui sont-ils ?

Who’s Next Tana réunit une équipe franco-malgache d’entrepreneurs qui se sont donné le challenge de réaliser ce grand projet à seulement deux mois du Sommet de la Francophonie. Il s’agit de Fidy Ramamonjisoa et de l’équipe de Flair Production.
Fidy Ramamonjisoa, fondateur de MGN (Madagascar Global Networking) est un des jeunes les plus prometteurs de sa génération. À 28 ans, il incarne cette nouvelle jeunesse malgache qui, riche de son expérience internationale, veut apporter son soutien aux énergies nouvelles malgaches.
« Dans le contexte actuel, nous n’avons plus d’alternative : il faut encourager et aider les jeunes à entreprendre. C’est le challenge que nous nous donnons.», indique-t-il.
Flair Production est une société de production franco-malgache qui a, aujourd’hui, produit une centaine de films dans plus de vingt pays dont à Madagascar pour Arte, France Télévision, Canal Plus, TV5 Monde… Ses fondateurs sont Laurent Ramamonjiarisoa et Guillaume Roy.
« Madagascar regorge d’images et d’énergies dont aucun autre pays n’a à envier. Notre idée et de diffuser une image nouvelle et différente de la Grande île, celle qu’on ne voit pas forcément sur les documentaires habituels », précise Laurent Ramamonjiarisoa.

Un « jeu » à enjeu

Le concours de start-up Who’s Next Tana n’est pas le premier à être réalisé à Madagascar, loin de là.  Beaucoup d’initiatives existent déjà et ont pu permettre à de nombreux entrepreneurs de formaliser leurs projets d’entreprise.
L’enjeu de Who’s Next Tana n’est pas simplement de faire du « me too » mais de se joindre à une vague nouvelle d’hommes et de femmes qui veulent faire bouger les lignes à Madagascar.
Dans ce cadre, l’équipe est convaincue que les concours d’entrepreneuriat sont importants car ils donnent de la visibilité aux acteurs. Mais ils ne sont que la première phase d’un processus beaucoup plus long : celui d’instaurer une culture de l’entrepreneuriat en créant des histoires qui, non seulement, font rêver mais qui fonctionnent aussi, tant en termes d’impact qu’en termes de viabilité.
Madagascar dispose d’atouts naturels dans ce domaine qu’il faut cultiver. Pour cette raison, un véritable accompagnement stratégique sera proposé aux jeunes lauréats afin de mieux les aider à passer l’étape du simple business plan ou de la phase de lancement qui peut parfois être laborieuse pour les fondateurs.

Page réalisée en collaboration avec Who’s Next Tana

Jozéfinn’Austral view – Un jazz indianocéanique de fraternité

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Le groupe représente une diversité culturelle inédite dans l’océan Indien. Jozéfinn’Austral View comble les férus de bonne musique depuis six ans.

Une vitrine de la richesse musicale et du talent des artistes de jazz de l’océan Indien. Jozéfinn’ Austral View (JAV) emmené par le Réunionnais Jean-Pierre Jozéfinn, enivre les amateurs de jazz de ce côté du globe depuis 2008, mettant en avant une pluridisciplinarité et un melting-pot musical unique. Les membres du groupe jouent avec fierté de leur musique. Celle qu’ils véhiculent dans JAV et qui illustre un jazz à la fois contemporain et traditionnel puisant ses fondements dans les cultures des îles.
Fort de cette personnalité et de cette identité musicale qui lui est propre, le groupe ne tarde pas à faire parler de lui et, par la même occasion, à se faire entendre dans cette région de l’océan Indien, voire au delà. À maintes reprises depuis sa création, JAV se plaît à se produire sur la scène malgache, plus précisément grâce au festival international Madajazzcar. Le fait est qu’à travers ce projet artistique, Jean-Pierre Jozéfinn fédère les perles du jazz indianocéanique.
C’est ainsi qu’un jeune malgache pluri-instrumentaliste a pu rejoindre ses rangs, après avoir prouvé son savoir-faire et sa maîtrise d’instruments face au fondateur de JAV. Bref, celui-ci rythme, avec fougue, le jazz international en retranscrivant sur scène une musicalité créole et métissée, tout en affirmant une identité culturelle propre à La Réunion, à l’Afrique du Sud, au Mozambique et à Madagascar.

Andry Michaël Randriantseva, le musicien pluri-instrumentaliste talentueux  qui est définitivement l'un des piliers centraux du JAV.

Andry Michaël Randriantseva, le musicien pluri-instrumentaliste talentueux qui est définitivement l’un des piliers centraux du JAV.

Harmonieux et fédérateur

Une musique fédératrice, c’est dans cette optique que Jean-Pierre Jozéfinn a convié ses pairs à se joindre à lui dans l’aventure. Il vise surtout à mettre en avant un idéal créole où toutes les traditions peuvent dialoguer librement par le biais d’une écriture musicale universelle. Pour valoriser ce métissage musical dont il est fier, le groupe JAV transporte souvent son public dans la joie et l’allégresse, à travers ses rythmiques. Les sonorités suaves et boisées du marimba du Sud-Africain Bongani Sotshononda donnent souvent le ton, traduisant la chaleur tropicale d’une aventure roots, à la recherche de nouvelles possibilités mélodiques dans les influences de chacun. De même, les rythmes du Mozambique avec lesquels le batteur Frank Paco a grandi, accompagnent la Grande île et son jazz originel dont le pianiste Andry Michael Randriantseva est l’un des grands espoirs. À l’image du fondateur du groupe, La Réunion du contrebassiste Jacky Boyer représente un world-jazz diversifié. Et avec Jean-Pierre Jozéfinn à la direction, JAV propose une fusion inédite et groovy, marquée d’une merveilleuse complicité.

JAV a sorti son premier album en 2015, « Trapadanza » avec lequel il donne un aperçu  des influences de chacun de ses membres.

JAV a sorti son premier album en 2015, « Trapadanza » avec lequel il donne un aperçudes influences de chacun de ses membres.

Jazz homogène, groupe hétéroclite

Illustre représentant de l’océan Indien à travers ses compositions éclectiques et le talent de ses membres, JAV se découvre comme une utopie humaine et mélodique où les cultures malgache, réunionnaise, sud-africaine et mozambicaine enchantent l’oreille des mélomanes aguerris. Sa musique fait voyager et convie le public à une épopée jazzy contemporaine exclusive, un voyage que le guitariste Jean-Pierre Jozéfinn lui-même a entrepris dans le Sud-ouest de l’océan Indien, afin de former ce qui sera son incontournable quintet de haut vol. « L’idée de rassembler ces pays est d’apporter une nouvelle pierre à la musique du Sud-ouest de l’océan Indien et d’Afrique australe car les musiciens de JAV sont issus d’une zone culturelle extraordinaire, aux richesses musicales innombrables. Fédérer les énergies positives de cette région et ainsi transcender un potentiel culturel, encore à découvrir et à faire découvrir, ne peut que renforcer la pertinence d’une telle proposition », soutient le fondateur du groupe.

Le président du comité d'organisation de Madajazzcar,  Désiré Razafindrazaka (à g.) et Jean-Pierre Jozéfinn  sur la scène du festival en 2013.

Le président du comité d’organisation de Madajazzcar,Désiré Razafindrazaka (à g.) et Jean-Pierre Jozéfinn sur la scène du festival en 2013.

Textes : Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos JAV – Désiré Razafindrazaka – Craam

« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Tom Andriamanoro aborde sa chronique hebdomadaire par un sujet grisant comme le vin. Néanmoins, il parle également de récifs coralliens et de leur importance dans la survie de l’humanité, et dans Lettres sans frontières, il choisit un extrait de Germinal d’Emile Zola.

Table – Le Beaujolais nouveau est arrivé

Pour plus de précaution – car à Madagascar même, le calendrier est à géométrie variable – disons qu’il devrait déjà être là… La tradition exige, en effet, que ce vin festif au goût léger et fruité soit étrenné- allez savoir pourquoi – le troisième jeudi du mois de novembre. Un délai de grâce de quelques semaines est toutefois accordé aux retardataires. Décalage horaire aidant, le Japon  figure traditionnellement parmi les tout premiers pays à déboucher la première bouteille. Le dieu Vin sait reconnaître les siens : de 1996 à 2006, la consommation du jus de la vigne au Pays du Soleil Levant est passée de 600 000 litres à plus de huit millions ! Derrière les lampions dont on l’enguirlande, il faut, néanmoins, savoir que le Beaujolais nouveau n’est pas ce qu’on appelle un grand vin. Pressé dès la fin des vendanges, sa fermentation est réduite au minimum, suivie, illico presto, par la mise en bouteille et l’expédition aux quatre coins du monde. Car le Beaujolais nouveau est consommé à plus de 70% par l’Outre-mer. C’est, par contre, un vin cher, surtout pour les petits pays comme Madagascar qui doivent recourir au fret aérien pour être dans les temps.
Merci au Beaujolais nouveau de nous fournir la meilleure opportunité dont on puisse rêver pour parler de ce produit noble qu’est le vin. À tout seigneur tout honneur, la France reste le   pays par excellence des grands vins, même si beaucoup de viticulteurs ont choisi d’émigrer avec leur savoir-faire. Dans le cadre de la Foire annuelle aux Vins créée par E. Leclerc en 1973, chaque magasin Leclerc propose plus de 400 références dont les crus de leurs régions respectives, question de soutenir les vignerons locaux. Il n’est pas rare qu’en France, des restaurateurs descendent eux-mêmes dans les vignes avec leur camion, et que les sommeliers traitent en personne avec les viticulteurs en fonction des tendances et de l’image de marque de leur établissement. Plus un restaurant est étoilé, plus il y a de critères de sélection. C’est pourquoi dans les grands pays de vin, être sommelier est un poste hautement stratégique. Ce n’est pas tout à fait le cas à Madagascar où ils brillent souvent par leur discrétion. Peut-être parce qu’on s’approvisionne généralement chez les mêmes grossistes, ce qui entraine une certaine uniformisation de l’offre. Quelques grands établissements osent,
néanmoins, investir dans l’importation directe, et se constituent une cave pouvant inclure des vins prestigieux.
Que faut-il pour qu’un vignoble soit de qualité   Avant tout, beaucoup d’ensoleillement. Plus il y a de soleil, plus le raisin sera sucré, et plus on obtiendra un taux en alcool riche. Les meilleurs sols, par contre, sont les sols pauvres, car plus les racines sont longues, mieux la vigne s’en porte. Dans certains vignobles, elles peuvent descendre jusqu’à deux ou trois mètres. Les vins malgaches se heurtent à, au moins, trois handicaps majeurs. Un, nos cépages sont hybrides alors qu’en France, la plupart des vignobles sont à cépages nobles, avec un cépage spécifique pour chaque région. Il est, par exemple, rigoureusement interdit de planter un cépage de la Vallée du Rhône dans le Bordelais et vice versa. Tout est réglementé au niveau des appellations d’origine contrôlée. Deux, il y a souvent beaucoup de pluie pendant les vendanges, ce qui réduit d’autant le taux de sucre des raisins. Trois, le sol malgache contient beaucoup de fer, et c’est pour le vin un facteur fâcheux d’acidité.

Les vendanges dans le Languedoc Roussillon. AFP PHOTO        PASCAL PAVANI / AFP PHOTO / PASCAL PAVANI

Les vendanges dans le Languedoc Roussillon.

Pour une bonne conservation
Comment les professionnels font-ils pour conserver au vin toutes ses qualités   Sûrement pas en le gardant au soleil ! Il ne faut pas non plus mettre les bouteilles debout, car cela assèche le bouchon, et amène le vin à s’éventer. Il est préférable de les coucher pour que le liquide touche et humidifie le bouchon. Celui-ci va ainsi enfler et empêcher l’air de passer. Ils mettront également l’étiquette au-dessus, car l’inverse risquerait de l’abimer. Dans les grands crus, une étiquette déchirée fait perdre de sa valeur à la bouteille, qui n’intéressera plus que les collectionneurs. Concernant le service, on n’apprendra pas aux connaisseurs la température exigée par un blanc ou un Bordeaux.  On n’en voudra, en revanche, à personne- les aléas du marché de l’équipement étant- d’ignorer qu’il existe  des verres à Bourgogne, des verres à Bordeaux, et d’autres pour les vins d’Alsace …
Le prix d’un des vins les plus chers du monde, le Domaine de la Romanée Conti, tourne en toute modestie autour d’une petite poignée (pas moins de six millions d’ariary). Il est cultivé sur à peine un hectare, et toutes les bouteilles sont numérotées. Il en est qui sont encore plus chers, et d’autres qui le sont un tout petit peu moins. L’appellation joue, ainsi que le millésime. Le prix est-il toujours une garantie infaillible de meilleure qualité   Il semblerait que non, puisque des rapports qualité-prix très intéressants existent, ailleurs, par exemple dans les vins du Languedoc Roussillon ou ceux du Sud-Ouest de la France. Des enquêtes ont, d’ailleurs, montré que certains vins étaient chers uniquement pour le design très recherché de leur contenant.

PS : cet article est dédié à Gaby Petit, un de nos rares théoriciens de la treille, dont le Beaujolais nouveau de cette année est le premier auquel il ne goûtera pas. Sa gentillesse et son sourire étaient un hymne au bon vin, à la vie.

Doctrines – L’Histoire en… Pensées

Gilbert Achcar, enseignant à l’Institut des études orientales et africaines de Londres, est un intellectuel marxiste fidèle à ses convictions. Le communisme a, certes, fait son temps, mais on remarquera que, par-delà les étymologies, son analyse  de l’état du monde garde toute sa justesse. Pour cet homme foncièrement de gauche, les valeurs de justice sociale et d’égalité sont universelles, et les droits et obligations qui en découlent « doivent être respectés partout, et par tous». La séparation de l’Église et de l’État, pour sa part, est un acquis sur lequel il ne peut plus être question de revenir, aucun État soi-disant inspiré par les Saintes Écritures ne pouvant être démocratique. Au contraire, « les Institutions religieuses dominantes voudront forcément imposer leur propre interprétation des lois divines ».
Internet et les réseaux sociaux   Gilbert Achcar reconnait qu’ils ont joué un rôle-clé dans les mouvements et soulèvements populaires de ces dernières années. « Mais les faits ont montré que les technologies modernes, et notamment les réseaux sociaux, ne peuvent suffire pour gagner la bataille. Leur rôle est essentiel au tout début, mais il devient crucial de s’organiser le plus rapidement possible, sous la forme de réseaux concrets et pas seulement virtuels », quoiqu’il n’y ait point à ce sujet de modèle universel.
Confrontation entre progressisme et impérialisme, voilà qui, à première vue, nous ramène à une dialectique d’un autre âge. Mais à y voir de plus près, le problème reste entier, pour peu que l’impérialisme cède le pas à une certaine Communauté internationale, en réalité un petit club de pays hégémonistes qui parlent et décident en lieu et place de tous les autres. « La lutte doit être menée sans illusion sur l’impérialisme, et sans chercher aucun appui de sa part. Pour l’impérialisme, il vaut toujours mieux gérer un régime despotique que des mouvements progressistes. »
Son analyse du « printemps arabe » est la plus attendue. Au risque de décevoir, il n’a jamais voulu utiliser cette appellation. « Ce qui a commencé en 2011 dans les pays arabophones est un processus qui durera de nombreuses années, voire des décennies. Il y aura des hauts et des bas, des phases de révolution et de contre-révolution, et aucune stabilité durable pendant un bon moment. Tant que les problèmes fondamentaux à l’origine de la Crise, qui sont avant tout de nature socio-économique, ne seront pas résolus, la région restera instable. » Il ne fallait donc pas être trop optimiste, trop… printanier, et la suite des évènements lui a donné raison. « Quand on pense aux grands espoirs nés en 2011 et que l’on observe la situation actuelle, le contraste est terrible. Mais tout peut encore changer au cours des cinq prochaines années ».
Et sans vouloir jouer aux oiseaux de mauvais augure, Gilbert Achcar de prédire qu’on assistera à de nouveaux soulèvements, fatalement. Inch Allah, qui vivra verra.

Quelque 500 millions de personnes dépendent aujourd’hui directement des coraux pour leur alimentation.

Quelque 500 millions de personnes dépendent aujourd’hui directement des coraux pour leur alimentation.

Environnement – Les coraux, un réservoir de vie

L’extension du port de Toamasina s’inscrit dans la droite ligne de la mise à niveau des infrastructures nécessaires au développement économique, dans un contexte de concurrence. C’est donc un projet bien à propos, mais qui doit être pensé, et pesé, dans tous les aspects qu’il implique, pour que les nouvelles performances attendues n’aient point pour prix un appauvrissement, aux airs de sacrifice, de la région et de sa population dans d’autres domaines tout aussi vitaux. Une solution plus appropriée en termes de localisation du nouveau port existe, qui ne se traduira pas par des risques élevés d’impact écologique. L’Association des originaires de la province de Toamasina a fait des suggestions à ce sujet, essentiellement pour sauvegarder les récifs coralliens, appuyée, dans la foulée, par d’autres milieux autorisés comme le Syndicat des enseignants-chercheurs (Seces) dont il faut saluer l’implication citoyenne. Ils doivent être écoutés, car nos décideurs accusent  parfois un inquiétant déficit en matière de conscience environnementale.
Les récifs coralliens, comme ceux qu’il importe de préserver dans ce cas précis sont, avec la forêt pluviale, un des plus riches écosystèmes de la planète. À Madagascar, ils se rencontrent principalement sur la façade occidentale, comme la barrière corallienne allant d’Itampolo à Morombe, qui est une des plus longues au monde après celle d’Australie. On citera aussi les îlots et récifs frangeants des îles Barren en face de Maintirano, ainsi que l’archipel de Nosy Be. Sur la côte Est, ils sont disséminés dans des sites comme la presqu’île de Masoala, Foulpointe, ou encore Sainte-Marie. À l’échelle de la planète, les récifs coralliens n’occupent que 0,02% de la surface des océans, pourtant ils concentrent pas moins de 30% de la biodiversité marine connue. Un autre chiffre est encore plus parlant : actuellement dans le monde, 500 millions de personnes dépendent directement des coraux pour leur alimentation. Comment   Tout simplement par le phénomène de la photosynthèse qui a cours entre le « corail-animal » et les algues qui l’environnent, ou qu’il héberge. Pour schématiser, le corail reçoit des algues la matière qui lui permet de vivre, en plus des micro-organismes et autres bactéries qui, eux aussi, sont très actifs.  En retour, il rejette dans la mer une grosse partie de ce qu’il a reçu, un mucus qui, à son tour, nourrit les poissons. C’est pourquoi les environs des récifs abritent une faune marine exceptionnellement riche pouvant aller, à Madagascar, d’une infinie variété de poissons aux raies mantas, aux requins nourrices inoffensifs, ou encore aux tortues marines. À Nosy Be, il est même possible de rencontrer le requin baleine, également sans danger pour l’homme, qui est le plus grand poisson connu à ce jour.

À Nosy Be, il est possible de rencontrer un requin baleine.

À Nosy Be, il est possible de rencontrer un requin baleine.

Les coraux sont aujourd’hui suffisamment en danger à cause, notamment, de leur blanchissement dû à El Nino et au réchauffement climatique, pour que l’homme y ajoute encore du sien ! Pour comprendre à quel point sous d’autres cieux on se préoccupe de leur sauvegarde, il importe de savoir qu’en Australie, des chercheurs de l’Université James Cook ont étudié 84 récifs du Nord et du centre de la Grande Barrière pour agir contre les méfaits du réchauffement de l’eau. Une expédition scientifique de très haut niveau, qui durera deux ans et demi, travaille aussi dans le Pacifique en passant par la Polynésie française. Le navire-laboratoire a déjà effectué quelque 60 000 prélèvements aux fins d’analyse et de suivi. À terre, des équipes procèdent au bouturage de coraux à partir de fragments qu’on laisse grandir pendant 10 à 12 mois, avant de les réimplanter dans des zones moins pourvues.
Quel est le coût que devrait payer l’humanité si les récifs coralliens n’existaient pas, notamment, en matière de protection des côtes et d’alimentation des populations   Le compte a été fait, et le chiffre a de quoi faire réfléchir : 30 milliards de dollars par an. À méditer avant de prendre la responsabilité de détruire les nôtres.

Rétro pêle-mêle

De très bons arguments… Il fut un temps pas si lointain où les quartiers avoisinant le siège d’Air Mauritius, un des plus beaux immeubles de Port Louis, étaient littéralement submergés par les vendeurs informels. La municipalité ne comptait plus les réunions tenues pour y trouver une solution et décongestionner les trottoirs, mais sans résultat. Comme on dit, le pêcheur travaille là où il y a du poisson, un adage valable tout aussi bien pour le centre d’Antananarivo. Le président des marchands des rues mauriciens a de la répartie
:« Nous sommes environ 2 000, et ça représente
2 000 emplois que l’État n’est pas en mesure de nous offrir. En un sens donc, nous soulageons
l’État. Alors, qu’il nous laisse tranquilles !» Que dire et que faire devant cette logique en béton

Henri Salvador.

Henri Salvador.

De très grands talents… Guitariste de jazz, puis crooner, puis chanteur-amuseur célèbre pour ses grimaces et ses fous rires en cascade, Henri Salvador a définitivement dit adieu à la scène en 2007 alors qu’il n’avait « que » 90 automnes. Il avait effectué un grand retour auquel plus personne ne croyait à 83 ans. Maintenant, dit-il en raccrochant pour de bon, « ma vie sera ponctuée par la pétanque et la sieste », sans oublier la rigolade héritée de ces Gaulois qui n’étaient pas tout à fait ses ancêtres. Un autre super-talent était celui de la « Voix d’or » de l’opéra, éteinte cette même année des suites d’une maladie qui ne pardonne pas. Celui-là aimait les écharpes colorées, les spaghettis, et les airs populaires napolitains. Il était peut-être parvenu trop haut dans son art pour rester plus longtemps dans ce bas monde. Et l’homme aux 100 millions de disques s’en est allé, salué par d’interminables applaudissements à l’italienne. « Il», c’était Pavarotti.
Et une zombie ressuscitée. « Je vais mal physiquement, je ne mange plus, mes cheveux tombent, je survis dans un hamac accroché à deux arbres, mes mains suent, mon esprit se trouble. » Ainsi parlait la plus célèbre prisonnière des FARC colombiens, la franco-colombienne, Ingrid Bétancourt. Et d’ajouter que le soutien de sa famille était « l’oxygène qui lui permettait de ne pas sombrer dans le néant ». Libérée grâce à un montage technico-militaire digne du Mossad israélien, ne voilà-t-il pas que la presque mourante, une fois rentrée à Paris, s’est transformée en quelques jours en une femme, émaciée certes, mais pétillante de dynamisme et ne fuyant pas les contraintes mondaines de sa nouvelle vie.  Et surtout, la politicienne qu’elle n’a visiblement pas cessé d’être, a vite refait surface.  Parlant de son libérateur, le Président Uribe, elle eut ces mots qui choquèrent plus d’un : « Ouais, je l’aime bien, il m’a sauvée et je suis un peu obligée de le remercier. Mais ça ne durera pas                 toute la vie ! »

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : AFP

 


Événement – Investir dans l’énergie contre le changement climatique

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Le groupe de réflexion sur l’énergie poursuit ses efforts de sensibilisation du public au changement climatique. Il organise les 9 et 10 décembre, le MYACC.

Repérer les idées innovantes en matière d’énergie renouvelable. Puis mener un plaidoyer auprès des autorités, partenaires et bailleurs afin de faciliter la mise en place de solutions locales identifiées par les jeunes. Tels sont les objectifs de l’événement Malagasy Youth Against Climate Change (MYACC) qui se tiendra les 9 et 10 décembre. Organisé par le Groupe de réflexion énergie, en collaboration avec le Réseau Climat océan Indien, il entre dans le cadre de la continuation des actions d’information et de sensibilisation du public en matière de solutions contre le changement climatique.
Le secteur de l’Énergie figure parmi les grands chantiers identifiés par le gouvernement pour
atteindre son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, principal responsable du changement climatique. L’idée est donc d’intégrer les jeunes malgaches dans la lutte contre le changement climatique.
Madagascar présente de fortes potentialités, que ce soit en matière d’atténuation du changement climatique,  d’énergies renouvelables ou de ressources forestières. Il est classé « hotspot » en termes de ressources en carbone. L’ambition fixée par la Grande ile  dans ses Contributions déterminées nationales (CDN) dans l’atteinte de l’objectif global de l’Accord de Paris, vise une réduction de 14% de ses émissions et une augmentation de 32% de sa capacité de séquestration d’ici 2030.
Dans ses grandes lignes sur l’atténuation, les CDN définissent les points suivants comme
prioritaires : faciliter l’accès à l’énergie, stabiliser l’existant et développer de nouvelles pistes notamment les énergies renouvelables et alternatives ;
produire de l’énergie (réhabilitation du réseau et des centrales) ; développer de l’énergie renouvelable (augmentation de la contribution de l’hydro et du solaire, des 35% actuels à 79% ; améliorer l’efficience énergétique ; électrifier le monde rural ; diffuser les foyers améliorés avec comme objectif 50% des ménages les adoptant en 2030.

Dérèglement dangereux

Le sigle COP désigne la Conférence des parties à la convention de l’ONU sur le climat, adoptée en 1992 pour maîtriser l’augmentation des gaz à effet de serre causée par l’homme, dans le but d’éviter un dérèglement dangereux du climat. À chaque édition annuelle – toujours en novembre ou en décembre – les COP rassemblent pendant deux semaines, les 195 États qui ont ratifié la Convention. Ils y négocient et adoptent des décisions et veillent à leur suivi. Cette année, après Paris, les nations se retrouvent à Marrakech, au Maroc, du 7 au 18 novembre.

Page réalisée en collaboration avec le GRE.
Contact : leonie.ranarison@giz.de
Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE

Diana-Sava – Deux clans sakalava réconciliés à Maromokotra

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La cérémonie s’est déroulée samedi, près d’Ambilobe, pour mettre fin au conflit qui a séparé depuis des lustres, deux grandes familles sakalava. C’est grâce à des hommes de bonne volonté que cela a pu se faire.

Maromokotra, une commune rurale située à 80 km d’Ambilobe sur la route RN5a. Depuis samedi, deux clans sakalava en conflit ont décidé d’enterrer la hache de guerre. L’un, celui des Anjoaty, est basé dans la localité d’Iharana-Vohémar (région Sava) et l’autre, celui des Antakarana, se trouve dans l’Ankarabe-Mahavavy (région Diana). Un millier de convives se sont rassemblés avec, dans la partie officielle de la cérémonie, la présence des autorités conduites par le Premier ministre Olivier Mahafaly, le président de l’Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy, et des personnalités politico-administratives de la province.

Le «Joro», sacrifice de zébu, s’est déroulé au nord du pont Lokia.

Le «Joro», sacrifice de zébu, s’est déroulé au nord du pont Lokia.

On a surtout remarqué les autorités traditionnelles des deux régions conduites par les rois Issa Tsimiaro III et Tsiaraso IV et le président des « Anjoaty » de Vohémar.
C’est grâce à des hommes de bonne volonté et à des responsables étatiques que la
réconciliation a pu se faire et qu’elle  restera comme une référence dans les annales de l’histoire de la province d’Antsiranana, souligne-t-on.
L’histoire remonte à plus de deux cents ans. À l’époque,  une violente altercation a opposé un Anjoaty, originaire de Vohémar, à un Zafimbolafotsy-Antakarana de Mahavavy. Le premier a acheté des zébus dans la  région Mahavavy, chez les Antakarana. Mais l’un de ces derniers l’a maudit et quand il est rentré chez lui, à Vohémar, il a perdu tout le bétail qu’il venait d’acquérir chez les Zafimbolafotsy. Pour se venger, l’Anjoaty a aussi maudit les descendants de ceux-ci disant que, d’ores et déjà, tous les originaires de  la région occidentale n’auront plus la possibilité de venir à Vohémar. C’est par ces malédictions réciproques qu’est ainsi née la discorde entre les deux clans de l’Ouest et de l’Est.

Tsimiaro III d’Ambilobe, Tsiaraso IV d’Ambanja et le sacrificateur Jaosily d’Anjoaty entourés des convives.

Tsimiaro III d’Ambilobe, Tsiaraso IV d’Ambanja et le sacrificateur Jaosily d’Anjoaty entourés des convives.

Ainsi, pendant plus de deux siècles, les relations entre les deux grandes familles sont restées froides, bien que toutes deux soient membres à part entière du peuple Sakalava. « Ce sont tous des Sakalava, juste séparés par la géographie », affirme le père Jaovelo, historien, présent à la cérémonie rituelle. Il a souligné qu’il n’y a aucune place pour la discorde et la mésentente entre les deux camps.
Si le rituel s’est déroulé sur le pont Lokia, à Maromokotra, la cérémonie officielle a rassemblé toute l’assistance et les autorités   devant le bureau de la commune. Tous les intervenants ont parlé de l’importance de l’événement lié à la réhabilitation de la route RN5a et le développement des deux régions, Sava et Diana. « Ce  n’est plus de la démagogie,  les travaux commenceront en mai et l’appel d’offres sera lancé en début d’année », a promis le chef du gouvernement.

Le viaduc Lokia à Maromokotra, entre la Diana et la Sava, ainsi que la voiture  et le zébu qui le traversent est très significatif car c’est le pont qui relie  les deux régions.

Le viaduc Lokia à Maromokotra, entre la Diana et la Sava, ainsi que la voiture
et le zébu qui le traversent est très significatif car c’est le pont qui relie les deux régions.

Le pont Lokia, un grand symbole

La cérémonie rituelle a été initiée par les anciens regroupés au sein du comité d’organisation. Tout a débuté par la préparation de la boisson ancestrale, la veille du grand jour. Plus exactement par la cuisson du miel nécessaire à la demande de bénédiction de Zagnahary, le samedi, durant la réconciliation des Antakarana d’Ankarabe-Ambilobe, appelés « Zafimbolafotsy » (enfants de l’argent) et les Anjoaty d’Iharana (Vohémar). « Nous avons réconcilié les deux entités de façon à ce que les zébus jadis achetés puissent se multiplier dans la région de Vohémar et vice-versa, et que la route qui relie Ambilobe à Vohémar (la RN5a) soit reconstruite », explique le « Mpijoro » (sacrificateur) Jaosily.
Là où le zébu au front clair devra être sacrifié, un drapeau blanc qui symbolise la royauté, a été levé. Le rite s’est déroulé en présence des rois sakalava, notamment Issa Tsimiaro III d’Ambilobe, Tsiaraso IV d’Ambanja et Jaosily d’Anjoaty, ainsi que le président du clan Anjoaty. La cérémonie a débuté avec des prières incantatoires adressées à l’Être Suprême, aux ancêtres et à la terre.
Ce rituel s’est déroulé sur le plateau au nord du pont Lokia, situé à l’ouest du village de Maromokotra, car il établit le lien entre les deux districts. Par la suite, toute l’assistance est montée sur le viaduc pour le traverser. Arrivée au milieu, elle a évoqué l’esprit de la terre et ceux des eaux. Puis, elle a poursuivi son chemin, suivant le zébu qui symbolise le commerce renoué entre les deux clans et pour briser la malédiction. Une voiture a suivi le zébu pour signifier que, désormais, le lien entre les deux Sakalava est établi.

MAG5Œufs de zébus trouvés par illumination

La cérémonie traditionnelle de réconciliation entre les deux clans sakalava, d’Ambilobe et de Vohémar, a utilisé des « œufs de zébus », ce qui se voit très rarement. « D’ailleurs, c’est un secret car c’est  un don qui vient d’en haut », explique Jaojomany, le chef des sacrificateurs dans la région d’Iharana. Selon lui, on ne trouve pas de ces œufs n’importe quand ni n’importe comment, sauf dans des circonstances importantes comme ici, la réconciliation des deux « foko ». Selon la croyance, l’apparition de ces deux œufs, sortis du museau d’un ou de deux zébus, signifie une bénédiction ancestrale que les deux parties doivent prendre en considération. Et selon les explications fournies, « ces œufs, durs comme des cailloux, ont été retrouvés grâce à une illumination des mpijoro ».
Ils ont été transportés dans deux récipients taillés dans des citrouilles, jusqu’au plateau où a eu lieu la cérémonie rituelle. « Les Sakalava ne doivent pas utiliser n’importe quel récipient car c’est une bénédiction divine », a encore expliqué le père Jaovelo qui est historien. Les deux récipients ont  été portés par un enfant « dont le père et la mère sont vivants ». Il s’est mis devant le zébu et la voiture.

Textes et photos : Raheriniaina

Ford Lovers – Taunus Gold, le Caesar Palace de Balita

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La grande majorité des passionnés d’automobile à Antananarivo connaissent la superbe Taunus gold perlée de Balita Caesar, président du club Ford Lovers. Une machine unique.

Ce n’est pas tous les jours que l’on croise une Ford Taunus break de 1976, dans les rues de la capitale. Alors quand on rencontre Balita Caesar, le président du club Ford Lovers, c’est toujours un plaisir de contempler sa Taunus gold perlée. Une machine unique de par sa robe, ses belles jantes et sa sono embarquée.
« Mes parents l’ont acquise en 1982. Elle était neuve à l’époque, avec une peinture de couleur champagne. C’est en 2005 que j’en ai héritée. Mes parents m’ont transmis la passion pour la marque Ford. Ils ont roulé dans cette Taunus, comme mes grands parents et, maintenant, moi, soit trois générations. Et très certainement mes futurs enfants monteront aussi dedans », raconte-t-il.
C’est en 2009 que la belle américaine a reçu sa première cure de rajeunissement. En sortant de l’atelier de peinture, elle était habillée d’une nouvelle et étincelante robe gold perlée. Une couleur qu’elle a gardée jusqu’à aujourd’hui et qui contribue à faire sa renommée.
Logiquement, le montage de jantes en alliage était impératif. C’était chose faite avec le rajout de Borbet quinze pouces chromés. Et le résultat fut tout simplement époustouflant.

Les jantes Borbet chromées sont du plus bel effet.

Les jantes Borbet chromées sont du plus bel effet.

Sièges baquets Recardo
« J’ai apporté une certaine touche personnelle à la voiture. Ensuite, une autre Taunus a atterri dans mon garage, une berline noire, cette fois-ci. À l’avenir, mon rêve serait de posséder un pick-up Raptor ainsi qu’un muscle car Mustang de dernière génération », ajoute-t-il.
Au niveau motorisation, il n’y a pas eu de grands changements.
« J’ai toujours gardé le moteur d’origine, un 1,6 L essence double corps de 90 chevaux. Mais j’ai quand même apporté quelques modifications afin d’obtenir un certain gain de puissance », poursuit Balita Caesar.
L’intérieur est également resté dans son état d’origine, habillé de vinyle. Mais par la suite, les sièges avant ont été remplacés par des baquets Recardo en cuir, qui se marient très bien avec le volant sport Momo. Question sonorisation, la Taunus est dotée d’une autoradio Pioneer, d’un ampli Audiobahn et de deux subwoofers Pioneer de 31 cm… Au total, on dénombre huit haut-parleurs. De quoi envoyer du lourd, du très lourd.
Le propriétaire nous a gratifiés d’une balade mémorable, lors de notre rencontre. Et rouler dans cette Taunus est vraiment un pur plaisir. Comme si on était dans un vrai palace… le Caesar Palace de Balita.

Andry Casp posant fièrement à côté de sa Mustang.

Andry Casp posant fièrement à côté de sa Mustang.

Mustang – Andry Casp possède la plus célèbre des Ford

Difficile de parler de la marque Ford sans mentionner la Mustang, très certainement le modèle le plus célèbre de tous les temps du constructeur américain. Le « muscle car » par excellence. Et justement, un membre du club Ford Lovers en possède une. Qui plus est une Mustang de la toute première génération, de 1965.
« Cette voiture appartient à la famille depuis le début des années 70, du temps de mes grands parents. Elle a vraiment une valeur sentimentale, à mes yeux. À un certain moment, elle n’a pas roulé pendant une vingtaine d’années, jusqu’à ce que je la remonte, au début des années 2000. Fort heureusement, toutes les pièces d’origine ont été bien stockées et rien ne manquait », se remémore Andry Casp Marino Razafimbe, propriétaire du Casper Garage d’Itaosy.
Une fois toutes les pièces montées, il a, bien évidemment, fallu se lancer dans une remise en état. L’intérieur a été refait intégralement, avec du cuir, pour retrouver son état d’origine. La carrosserie aussi a reçu une toute nouvelle peinture rouge et blanche.

Un moteur V6
« L’habitacle est très réussi. Beaucoup de personnes croient même qu’il s’agit du cuir d’origine, tellement c’est ressemblant. Sous le capot, le moteur V8 n’est plus en état de marche, pour l’instant. On a donc installé un autre bloc de chez Ford, importé de l’étranger, un V6 3L », précise Andry Casp.
Peu de gens peuvent se vanter de posséder encore une Mustang de 1965, un modèle de
collection très rare à travers le monde. Et pourtant, on en trouve une de ces merveilles à Antananarivo, chez un véritable passionné de la marque américaine.

Balita Caesar a hérité de la Taunus, en 2005.

Balita Caesar a hérité de la Taunus, en 2005.

Un club fondé en 2013

Tout a débuté, il y a cinq ans. « La rencontre avec un autre inconditionnel de Ford a marqué le commencement. C’était en 2011, lors d’un rassemblement de passionnés au By-pass. Il avait une Sierra, et moi, ma Taunus », se rappelle Balita Caesar, président de Ford Lovers.
Par la suite, le club a été créé en 2013, par l’intermédiaire de l’ouverture de compte d’un groupe sur le réseau social Facebook.
« À l’époque, dès qu’on croisait quelqu’un roulant en Ford dans la rue, on l’interpellait et on lui proposait de rejoindre notre communauté. Le bouche à oreille a également contribué à lancer notre association. Aujourd’hui, le groupe, sur Facebook, comprend six cents membres, des propriétaires de Ford mais aussi des sympathisants. À côté, nous avons également des contacts à l’étranger, non seulement pour partager expériences et conseils, mais aussi pour trouver des pièces détachées pour les anciens modèles », mentionne le numéro un du club.
Comme toute association de passionnés d’automobile, l’activité principale consiste en organisation d’expositions, comme à Ankorondrano au PC du Rallye Elf Michelin en mai dernier, et à la participation à des compétitions, pour ceux qui courent. Mais Ford Lovers effectue également des actions caritatives, comme la distribution de vivres et de vêtements pour les sans-abri à Noël 2014.

Henry Ford et son fameux Modèle T.

Henry Ford et son fameux Modèle T.

Henri Ford, un précurseur de l’automobile

La marque Ford a été créée par l’Américain Henry Ford. Il s’agit d’un des plus illustres personnages de l’histoire de l’automobile. C’est un véritable précurseur, qui a fondé son entreprise en 1903, dans la ville de Détroit, aux États-Unis. Une ville connue également sous le sobriquet de « Motor City », puisque la plupart des grands constructeurs américains y ont installé leurs sièges sociaux. Henry Ford a lancé plusieurs modèles depuis la création de sa marque. Mais c’est le modèle T qui a connu l’un des plus grands succès du début du 20è siècle. Il a été vendu à plus de quinze millions d’exemplaires à travers la planète. Depuis ses prémices jusqu’à aujourd’hui, le constructeur américain demeure l’une des plus grandes figures du monde de l’automobile et sa marque est présente sur les cinq continents. En 2003, Ford a produit le trois cent millionième véhicule de son histoire, une Mustang. À Madagascar, la marque est représentée par Materauto Ankorondrano, dont le nouveau showroom vient tout juste d’être inauguré. Là même où les membres du club Ford Lovers avaient tenu une exposition au mois de mai, durant le Rallye Elf Michelin.

Le nouveau showroom de Ford chez Materauto Ankorondrano, récemment inauguré.

Le nouveau showroom de Ford chez Materauto Ankorondrano, récemment inauguré.

Textes et photos : Haja Lucas Rakotondrazaka

Chef Lalaina Ravelomanana –« Les Malgaches sont friands de bonne cuisine»

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Ce premier Malgache intronisé au sein de l’illustre Académie culinaire de France évoque sa vision de la gastronomie malgache actuelle, à la veille de son départ pour la « Coupe du monde des traiteurs », à Lyon en début de l’année prochaine.

Comment évaluerez-vous le niveau des chefs et de la gastronomie malgache actuels  ?
En ce qui concerne le métier de la cuisine, de la gastronomie et de l’art culinaire en général, je trouve qu’il y a eu énormément d’évolution. De même, on compte actuellement de nombreux jeunes chefs qui souhaitent faire découvrir et faire valoir leur talent face au grand public. On a même su leur accorder de plus en plus de visibilité auprès des médias, ne serait-ce qu’à travers les diverses émissions culinaires qui égayent les chaînes de  télévision,  par exemple. Je peux ainsi affirmer que le niveau des chefs, des jeunes chefs et des acteurs de la gastronomie dans le pays est encourageant. La preuve en est  nos participations à diverses manifestations ou concours internationaux, où la gastronomie malgache occupe désormais une place d’honneur. La nouvelle génération est très active et créative, et elle illustre un avenir très prometteur pour la gastronomie malgache, à mon avis.

Comment vit-on le métier de cuisinier à Madagascar ?
Que ce soit ici à Madagascar ou partout ailleurs, c’est pareil. C’est un métier difficile, qui fait souvent face à de nombreux préjugés, considéré même depuis longtemps comme étant plus un hobby qu’un métier à part entière. Ceci dit, au fil de ces dernières décennies, le métier de cuisinier et de chef cuisinier gagne constamment en prestige et attire beaucoup de jeunes. Pour ma part, en dix-huit ans d’expériences, je me suis amplement épanoui dans ce milieu, aussi bien personnel que professionnel. Le métier de chef et de cuisinier est ainsi devenu un métier très noble.

« Le métier de cuisinier et de chef cuisinier gagne constamment en prestige et attire beaucoup de jeunes »

Dites-nous un peu plus sur ce rapport entre le Malgache et la gastronomie…
Je dirais que nous Malgaches avons un avantage particulier par rapport au reste du monde. Entre autres, grâce à notre maîtrise ancestrale de nos produits, notamment ceux du terroir malgache et qui font la richesse de notre gastronomie. Nos produits sont réputés pour leur fraicheur et la richesse de leurs goûts, et de par leur maîtrise ils attisent la curiosité de nos chefs et éveillent même leur créativité. Même si on a ces produits de qualité, la gastronomie en général n’est pas encore ancrée dans notre culture et n’est pas encore accessible à tous les Malgaches. Ce qui freine un peu notre appétit quant à la grande gastronomie, mais cela n’empêche que l’on soit tout aussi bien friand de bonne cuisine.

Lalaina Ravelomanana, plus connu par ses pairs comme étant le chef Lalaina Lartistika, promeut la valorisation des produits du terroir malgache.

Lalaina Ravelomanana, plus connu par ses pairs comme étant le chef Lalaina Lartistika, promeut la valorisation des produits du terroir malgache.

Quid de la créativité des chefs malgaches  ?
Déjà personne ne peut se vanter d’avoir créé tel plat ou un autre. Mais forts de notre aptitude à maîtriser nos produits, nous pouvons aisément laisser libre court à notre créativité afin d’améliorer et perfectionner les plats les plus mythiques de la gastronomie locale et internationale. J’incite donc nos chefs et les cuisiniers à s’appliquer constamment pour valoriser nos produits, car c’est en les mettant en valeur que l’on affichera notre identité culturelle et culinaire à l’international. Il faut qu’on s’y habitue, pour pouvoir faire un jour de Madagascar le temple de la gastronomie de l’océan Indien.

Comment se présentera cette touche malgache à la « Coupe du monde des traiteurs »  ?
Les produits sont les mêmes pour tous tout au long de cette compétition. Ce sont, pour ainsi dire, des grands classiques de la gastronomie française. C’est donc justement dans ce sens que l’on illustrera cette créativité à la malgache en termes de bonne cuisine et de gastronomie. Comme en 2015, malgré le thème imposé par l’organisation, on apportera notre touche personnelle à travers l’un des produits-phares de Madagascar qui est l’incontournable de cette compétition . On mettra ainsi essentiellement en avant le chocolat et le cacao qui font la renommée de la Grande île. Chacune de nos créations, qu’elle soit salée ou sucrée, que ce soit l’entrée, le plat ou le dessert, l’arôme du chocolat malgache enivrera le jury, à l’occasion. De même, à travers nos présentations, le chocolat sera toujours présent.

Le chocolat et le cacao typique de Madagascar  sont parmi les produits-phares qui l'inspirent le plus  et qu’il affectionne particulièrement de travailler.

Le chocolat et le cacao typique de Madagascarsont parmi les produits-phares qui l’inspirent le plus et qu’il affectionne particulièrement de travailler.

Quels sont vos projets personnels ? 
J’envisage d’ouvrir un tout nouveau restaurant, l’année prochaine, où les plats ne seront pas à la carte, mais selon mes propres propositions. Je lancerai un concept inédit, qui valorisera exclusivement les produits typiquement malgaches que j’achèterai dans les marchés locaux, et avec une carte qui sera en constante évolution. De même, j’entamerai une formation académique auprès des plus jeunes, des férus de gastronomie de tous horizons. Un grand chef de renommée internationale se joindra à moi, à l’occasion, mais je préfère encore en garder la surprise.

Texte :
Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos :
L’Express de Madagascar

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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L’élection de Donald Trump à la Présidence des États-Unis et le bilan provisoire de Barack Obama, Bemiray n’en fait pas l’impasse. Malgré les propos lénifiants de l’ambassadeur Robert Yamate, d’aucuns pensent que l’on est dans l’incertitude quant à la politique africaine de la future nouvelle administration américaine. Alors, autant se détendre en pratiquant la danse sportive.

Actualités – Le Nouveau Monde selon Donald Trump

Sans jeu de mots, voilà ce qu’on peut appeler un curriculum vite fait : 1971, il hérite de la société immobilière de son père. 1996, il acquiert les concours télévisés Miss USA et Miss Univers. 2003, il est producteur et présentateur de l’émission de téléréalité « The Apprentice ». C’est tout, vita tompoko. « Il », c’est bien sûr, pour reprendre une page de couverture du New Yorker, celui que John Kennedy, Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt, et Georges Washington regardent ensemble avec horreur à la télévision : Donald Trump, 45è Président des États-Unis.
« J’aime Trump parce que ce n’est pas un politicien. J’apprécie qu’il dise devant tout le pays ce que tout le monde dit chaque soir à la maison, autour de la table du dîner », explique un « petit Blanc » américain en mal de revanche sociale. Car les vérités assénées par son champion se ramassent à la pelle. Une des clés du succès de la campagne de Trump a été de n’avoir pas oublié les laissés-pour-compte et les villes qui reçoivent rarement, pour ne pas dire jamais, la visite d’un candidat à la Présidence. Ce sont souvent des populations en difficulté, comme celles de Mobile en Alabama où le taux de chômage est plus élevé que celui du reste du pays, de Springfield en Illinois dont l’industrie manufacturière est sinistrée, de Beaumont au Texas trop dépendante d’un gaz qui n’en finit pas de se brader. Ou encore de Lowell dans le Massachusetts, une ancienne ville du textile qui  n’arrive pas à revenir à flot, et dont 20% des 110 000 habitants vivent dans la pauvreté.
La foule qui se presse aux meetings de Trump est presque exclusivement blanche, prompte à lui réserver un standing ovation quand il promet la planète Mars : rapatrier les emplois industriels, édifier un mur le long de la frontière avec le Mexique, interdire l’entrée du territoire aux musulmans, se désengager de l’Otan … Tous savent que ce sont des « kabary ambony vavahady », des calembredaines risquant d’être sans lendemain. Mais ce sont surtout des mots qui font chaud au cœur, quand on a fait la queue pendant des heures pour entendre avec délice le milliardaire taper sur l’establishment. Les plus perspicaces auront noté qu’il débite toujours le même discours, quel que soit l’État visité. À quoi bon changer puisque partout les préoccupations, et les gens, sont les mêmes… À peine y ajoute-t-il un peu de couleur locale pour que l’auditoire se sente spécialement concerné, cela fait toujours plaisir, et rapproche. « Il y va parfois un peu fort, mais il appuie là où ça fait mal. Les gens sont de plus en plus frustrés parce qu’ils ont l’impression qu’on ne va nulle part en tant que nation. Ce pays a besoin d’un vrai patron, nous n’avons pas besoin d’un politicien en chef ».

Malgré les propos infâmants, des femmes et des hispaniques ont voté pour le milliardaire de l’immobilier. White House Republican candidate Donald Trump was earlier in the day bundled off stage by security officers on November 5 after a false gun scare during a campaign appearance.   / AFP PHOTO / Jason Connolly

Malgré les propos infâmants, des femmes et des hispaniques ont voté pour le milliardaire de l’immobilier.

Mélange détonant
Maintenant que le vin est tiré, à quoi ressemblera le Nouveau Monde refaçonné par Donald Trump   Le principal problème est sa personnalité qui, tout en étant conscient de ses limites, n’accepte pas qu’elles puissent être des handicaps. Presque tous les Présidents qui l’on précédé ont eu une expérience soit dans la Fonction publique, soit dans l’Armée. Lui n’est passé ni par l’une ni par l’autre. Durant sa campagne, il a souvent laissé transparaître son ignorance sur des questions élémentaires d’intérêt national mais, par quelque fierté mal placée, il n’a jamais manifesté le désir de s’informer sur ces sujets, encore moins de les maîtriser. Selon un article paru en janvier de cette année dans le New York Times, « aucun autre candidat à la Présidence n’a été aussi dédaigneux de la connaissance, indifférent aux faits, insensible à sa propre ignorance. Il n’est pas étonnant que la plupart des déclarations et des promesses les plus controversées de M. Trump soient des projets chimériques et des coups médiatiques ». Et de poursuivre : « Le mélange détonant d’ignorance, d’instabilité émotionnelle, de démagogie, d’égocentrisme, et d’esprit rancunier de Trump pourrait conduire le pays à la catastrophe ».
Ce qui semble sûr, c’est qu’il excelle à dérouter son monde en commençant par ses propres électeurs. Dans sa toute première allocution d’élu, on aurait cru entendre Jimmy Carter ou n’importe quel pasteur méthodiste de quartier. Le revirement est à 180°, finis les écarts de langages et les provocations, il s’envole pour un éloge appuyé de celle à qui, quelques semaines plus tôt, il avait promis la prison. La grande gueule s’est-elle déjà laissé formater par le profil de la fonction   On a dû avaler son cache-nez là-bas à Springfield ou à Lowell… Pire, il affirme maintenant, côté sécurité sociale, qu’il est hors de question de remettre en cause « l’Obamacare » qui fut pourtant le principal cheval de bataille des Républicains, lui compris, contre l’administration Obama.  Il se peut que tôt ou tard, la fracture qui s’est fait jour durant la campagne s’aggrave, et que les plus virulentes critiques lui viennent de son propre parti plutôt que du camp d’en face. Robert Yamate, ambassadeur des États-Unis à Madagascar a, dès le lendemain des résultats de l’élection, affirmé sur on ne sait quelle base que la politique américaine vis-à-vis de la Grande île ne changera pas. Le diplomate a fait son travail, mais comment peut-on en être aussi prématurément sûr avec un Président qui, du moins pour le moment, reste une incertitude  pour le monde et un point d’interrogation pour les Américains eux-mêmes  ?

La danse sportive commence à gagner des adeptes.

La danse sportive commence à gagner des adeptes.

Loisirs – Sportive et sensuelle est la danse

Madagascar n’est guère représentée sur la scène internationale de la danse sportive alors que le pays compte des milliers de pratiquants, ce qui le place juste après l’Afrique du Sud. Il y a là une lacune à combler, surtout que, à ce qui se dit, les Malgaches dansent le rock n’ roll bien mieux que ses inventeurs américains…
À la base se trouvent les « danses de salon », également appelées « danses de société », dont les sept composantes doivent être maîtrisées par qui veut s’orienter vers  la danse sportive. Il s’agit de la valse, du paso, du tango, du cha-cha, du madison, du zook love, et de l’incontournable rock n’ roll. Étant par nature une compétition, la danse sportive est codifiée, et ses figures imposées. Les concurrents disposent d’une minute trente pendant laquelle aucune place n’est laissée à l’improvisation, aussi géniale qu’elle puisse être.
Dix danses sont universellement homologuées pour la compétition dont cinq standards (valse anglaise, également appelée boston ou valse lente, valse viennoise, quick step, slow fox trot, tango), et cinq latines (cha-cha, rumba, paso doble, samba, et jive rock). À la différence du rock n’ roll d’origine « peau rouge  » – mais oui ! – et revisité par l’Amérique blanche des années 50, le jive rock est à six temps, plus compliqué, plus sautillant, plus sportif.
Le déclic pour une danse sportive véritablement organisée à Madagascar a été la rencontre entre Claude Germain, président de la Fédération française, et Haja Resampa, alors résident à Rouen et passionné de cette discipline. Depuis ce temps qui s’éloigne chaque année un peu plus, les pratiquants attendent une véritable ouverture qui permettrait au pays de rayonner sur le plan international. L’Open qui s’est tenu à Antananarivo en 2008 n’a guère eu de suite notable alors qu’il a rassemblé plus de trois cents couples, et a vu des démonstrations effectuées par des danseurs sportifs français, allemands, slovènes, sothos, et espagnols. On ne le sait peut-être pas, mais la Fédération internationale de danse sportive est une des plus puissantes au monde, la cinquième pour être plus précis après le football, le golf, le tennis, et le sport automobile.
Le mot de la fin   La danse est un message complice non seulement entre les partenaires, mais également entre eux et leur public. Un mélange de classe et de sensualité à l’image de cette danse qualifiée parfois d’érotique qu’est le tango argentin. Une image d’éternité aussi, quand on pense que la valse est restée ce qu’elle était déjà dans les Cours royales de la vieille Europe…

La famille Obama, avec Michelle, Barack, Malia et Sasha, a instauré un style décontracté à la Maison-Blanche.

La famille Obama, avec Michelle, Barack, Malia et Sasha, a instauré un style décontracté à la Maison-Blanche.

Présidence des États-Unis – Barack Obama, un homme de paroles  

Paroles, paroles ! C’est sur ce thème que Dalida et Alain Delon se chamaillaient amoureusement  au téléphone, il y a de cela bien longtemps. Fou ce qu’un seul petit « s» peut changer le sens d’un mot : l’homme de parole est celui qui tient ses engagements, et l’homme de paroles celui davantage doué pour la rhétorique que pour l’action. Ce qui a le plus fait la marque de Barack Obama, ce sont justement ses discours, au point qu’on se demande très sérieusement lesquels d’entre eux devront être inscrits au programme scolaire pour les décennies à venir. Celui qu’il a prononcé en 2004 à la Convention démocrate restera, semble-t-il, dans les annales. De même que l’éloge funèbre qu’il a préparé pour les neuf fidèles massacrés à Charleston, et qu’il termina à la surprise générale en chantant
« Amazing Grace ». Mais celui du 50è anniversaire de la répression des manifestants de Selma en Alabama tient aussi la corde : « Y a-t-il meilleure forme de patriotisme que de croire que l’Amérique n’est pas terminée, et qu’il est en notre pouvoir de remodeler cette nation pour l’aligner davantage sur nos idéaux les plus élevés   », lança-t-il alors à l’assistance. Peu de carrières politiques auront été autant marquées par les discours, excepté peut-être celle de notre Richard Andriamanjato national. On disait de l’Américain : « Enfin un homme politique éloquent, cultivé, qui sait faire des phrases complètes! Il n’est pas seulement le successeur de Georges W. Bush, il est son contraire ».
Réduire Barack Obama à la magie de son verbe serait, néanmoins, lui faire injure. Il savait sur quel terrain il s’engageait, et prédisait dès 2006 : « Je suis un écran vierge sur lequel chacun, quelles que soient ses idées politiques, projette ses propres opinions. Je suis voué à décevoir certaines personnes, voire tout le monde ». Quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse, Obama était assuré de cristalliser certaines divisions politiques et sociétales : fils d’un immigré kenyan alors que les États-Unis, ou plus exactement un pan de l’Amérique blanche, peinaient à accepter l’impact de l’immigration et de la concurrence économique du reste du monde. Fils d’un musulman, alors que le pays s’embourbait militairement dans des contrées essentiellement musulmanes.

Les bavures policières à l’encontre d’Afro-Américains sont des épines aux pieds d’Obama.

Les bavures policières à l’encontre d’Afro-Américains sont des épines aux pieds d’Obama.

Hommage de Poutine
En 2010, lors d’un débat télévisé, une Noire américaine a su trouver les mots pour exprimer sa désillusion : « Je suis fatiguée de devoir vous défendre, de défendre votre gouvernement, de défendre la volonté de changement qui m’a fait voter pour vous. Je suis fatiguée d’être déçue ».
Peu avant sa réélection en 2011, il avait honnêtement dressé la liste des dossiers sur lesquels il a achoppé : la réforme de l’immigration, la pauvreté, le Moyen-Orient, Guantanamo… En cette fin de son second mandat par contre, de nombreux points positifs sont à mettre à son actif : la normalisation des relations avec Cuba, l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, n’en déplaise aux faucons israéliens, l’utilisation de drones dans les zones de conflit… Sur le plan intérieur, on pourrait parler de la production d’énergie éolienne et solaire en passe de tripler, du sauvetage de l’industrie automobile, d’une meilleure sécurisation des parents sans-papiers d’enfants possédant la nationalité américaine, qui vivaient dans la hantise d’une expulsion, du taux de chômage régulièrement en baisse, et surtout  de son « Obamacare » controversé, certes, mais grâce auquel vingt millions de personnes ont désormais une assurance-maladie. Et sur le plan personnel et familial, comment ne pas saluer le sans-faute de la famille Obama pendant ses huit ans à la Maison-Blanche ! On est loin des frasques de John Kennedy ou de Bill Clinton, de la vulgarité en privé de Lyndon Johnson, ou du dysfonctionnement, quoiqu’on dise, de la famille Reagan. On ne fera pas non plus l’impasse sur son Prix Nobel obtenu en octobre 2009. Mais la société américaine a encore trop de tares héritées de ses origines, et Obama a dû s’avouer impuissant devant les bavures meurtrières de la police vis-à-vis des Noirs : Freddie Gray, Tamir Rice, Trayvon Martin, Michael Brown, Keith Scott… la liste des victimes reste en pointillé, et ce n’est sûrement pas son successeur qui  s’empressera d’en faire une préoccupation majeure.
Un Président a fini sa journée. Contre toute attente, le meilleur hommage qu’il ait reçu est signé Vladimir Poutine, quand on demanda un jour à ce dernier si Barack Obama viendrait à son secours, si jamais il était en train de se noyer   Celui que l’on dit aussi froid qu’un iceberg n’hésita pas une seconde : « C’est un homme honnête et courageux, oui, il le ferait ».

Rétro pêle-mêle

Le Vakinankaratra, un pionnier du tourisme rural. C’est dans cette région agricole que, dans les années 90, l’Association Tetraktys, forte de sa longue pratique dans des pays comme la France, le Maroc, la Roumanie, ou la Grèce, tente et réussit l’ouverture d’itinéraires de randonnées couplés à des gîtes d’étape chez l’habitant. La mise en œuvre du projet est facilitée par des partenariats avec le Conseil régional Rhône-Alpes, le Conseil général de l’Isère, ainsi que le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France. Sur le plan local, on mentionnera aussi l’Association pour la formation des ruraux aux activités du tourisme (AFRAT), ainsi que l’Institut national du tourisme et de l’hôtellerie (INTH).  Les circuits déclinés par thèmes   (les paysans des Hautes Terres, les artisans du fer, les chercheurs de pierres…) mettent les touristes et la population en relation directe. Quant aux gîtes, dont les premiers à être opérationnels sont ceux de Betafo et d’Ambatonikolahy, ce sont des maisons traditionnelles villageoises restaurées, à même d’offrir une bonne approche du mode de vie rural. Le produit est géré par l’association RaVaka, ou Randonnées du Vakinankaratra, appelée à prendre le relais de Tetraktys.
BE6Il fut un temps où Antananarivo ignorait la pollution ! Il y a vingt ans à peine, des analyses menées par l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) avaient de quoi rassurer les plus frileux. Concernant l’air, par exemple, sa teneur en chrome et en manganèse est inférieure aux normes recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour le plomb par contre, sa concentration leur est supérieure dans les tunnels d’Ambanidia et d’Ambohidahy, et les avoisine sur des axes comme Ankorondrano et Soarano. Concernant l’eau, on note un léger dépassement pour ce qui est de la concentration en fer, mais sans  inconvénient direct sur la santé. Le manganèse, le plomb et le chrome sont, pour, leur part, largement inférieurs aux valeurs édictées. Concernant enfin la pollution radioactive, l’INSTN effectue régulièrement des contrôles en particulier pour les denrées alimentaires. Le lait en poudre donne, par exemple, une valeur vingt fois moindre que celle édictée par les normes. Des analyses sur certaines plantes médicinales révèlent la présence d’uranium, de thorium, et de potassium, mais en quantité infime.

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : Express de Madagascar – AFP

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