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Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Bemiray de ce jour évoque les présidentielles américaines, avec des candidats impopulaires que sont Donald Trump et Hillary Clinton. Le différend de Soamahamanina, avec la destruction probable de la forêt de tapia, est prétexte pour Tom Andriamanoro de parler de nos fameuses soie sauvage écrue.

Élection – Le plus mauvais casting des présidentielles américaines

«Lany olomanga i Etazonia », l’Amérique a épuisé son quota de grands hommes ! Donald Trump et Hillary Clinton font au moins l’unanimité sur un point : ils sont les candidats les plus impopulaires de ces dix dernières présidentielles, et leur confrontation finale semble s’acheminer plus vers un « ady an-tsena », une bataille de chiffonniers sur une place de marché, que vers un débat serein sur l’avenir du pays. Le niveau des pâquerettes n’est pas loin, quand l’un accuse l’autre d’avoir été complice des infidélités de son mari, et que l’équipe de cette dernière joue la carte de la peur, celle de voir un être « foncièrement amoral, qui a gagné ses milliards sur le dos des autres », assis dans le bureau ovale …
Quoiqu’on dise, force est de reconnaître qu’il souffle sur l’Amérique un véritable « phénomène Trump ». Ses principales armes   Les exagérations verbales à relents populistes,  sur des thèmes provocateurs comme le nationalisme ou la xénophobie, notamment envers les musulmans et les Mexicains. Ce sont des situations dans lesquelles se reconnaît une tranche non négligeable de la population dans son quotidien. Qu’on ne lui demande pas d’être un orateur racé et séducteur, l’approche est lourde, parfois puérile, les promesses difficiles à tenir pleuvent à verse, mais l’auditoire « aime ça », car il y trouve un air de revanche sur tous les maux endurés. En face, Hillary est sa parfaite antithèse, sans que cela se traduise nécessairement par des arguments porteurs : trop prudente, trop raisonnable, trop concentrée sur le réalisable, en un mot, une candidate insipide qui ne fait pas rêver, une adepte du statu quo ante. Là où son rival démocrate Bernie Sanders ose proposer d’enterrer le trop controversé « Obama care » sur la santé et l’assurance maladie, elle tergiverse en arguant qu’il est toujours possible d’améliorer cette loi. Et au lieu de « vendre » un produit nouveau, elle parait soucieuse avant tout de défendre, et de poursuivre le bilan de son mari et de son ancien patron.

La démocrate Hillary Clinton mise sur « Plus forts ensemble » pour inciter les électeurs américains  à voter pour elle.

La démocrate Hillary Clinton mise sur « Plus forts ensemble » pour inciter les électeurs américains
à voter pour elle.

Opinions négatives
Tout comme les Malgaches qui sont passés du « Madagasikara tsy mandohalika » au « Ny fitiavana no lehibe indrindra », en passant par le « Ento miakatra ity firenena ity » et l’inénarrable « Minoa fotsiny ihany », les Américains sont, eux aussi, avides de petites phrases qui enflamment. Kennedy parlait d’un « flambeau transmis à une nouvelle génération », Reagan d’un « matin en Amérique » après les sombres années 70, Bill Clinton d’un « changement… contre la continuité », qu’Obama  modifia en un « changement auquel nous pouvons croire ». Rien de tout cela chez Hillary Clinton qui manque de grand dessein pouvant mobiliser les électeurs, alors que Donald Trump a su combler son déficit par un radicalisme brutal qui ne laisse pas indifférent, en bien ou en mal, peu importe. M’enfin, Madame, est-ce si compliqué de promettre la lumière pour tous en trois mois   D’autres l’ont fait !
Steve Schmidt, directeur de campagne de Mc Cain en 2008, a su trouver la meilleure formule pour prédire ce que sera l’issue d’une confrontation qui n’honore guère la démocratie américaine : « Cette élection ne sera pas centrée sur l’avenir de notre pays. Ce sera une course qui se gagnera sur la personnalité des deux candidats les plus impopulaires de toute l’histoire ». Andrew Sullivan du New York Magazine met en garde contre la tentation d’enterrer Donald Trump trop tôt car, dit-il, « la démocratie américaine n’a jamais été aussi près de céder aux sirènes d’un démagogue sans vergogne. Pour notre démocratie libérale et notre ordre constitutionnel, Trump représente une menace d’extinction ». Whit Ayres, un professionnel des sondages dans un pays où les projections n’ont pas l’habitude de se tromper de beaucoup, semble déjà se faire une raison : « Un candidat sera forcément élu. Si vous recueillez beaucoup d’opinions négatives, mais que votre adversaire en recueille encore plus, c’est vous le gagnant ». Une sorte de Président par défaut en quelque sorte, qui ne pourra se prévaloir ni de la confiance, ni de l’engagement d’une grande partie du peuple, et qui devra s’attendre à un mandat mouvementé. Bien piètre perspective au pays de Lincoln…

 

Lors de son premier mandat, Barack Obama  avait nommé Hillary Clinton secrétaire d’État.

Lors de son premier mandat, Barack Obamaavait nommé Hillary Clinton secrétaire d’État.

Independance day – Ma lettre à Hillary

Au plus fort de la situation créée par les évènements de 2009,  il m’était venu l’envie d’écrire à la Secrétaire d’État américaine. L’envie me prend aujourd’hui de me relire…
Madame la Secrétaire d’État,
Vous comprendrez que le lointain îlien que je suis ne prétendra jamais à une connaissance parfaite de votre pays. Ma vision commence et s’arrête à quelques instantanés glanés ici et là. L’Amérique, c’est tellement immense, avec son cap du 300 millionième citoyen franchi en 2006 ! De quelle couleur était-il   Peut-être vous inquiétez-vous déjà en secret de ce que, en 2043, année du 400 millionième, vous ne serez plus que 52% de Blancs contre 84% en 1967. En attendant, Bush fils a eu l’idée de choisir pour image ambulante Condoleeza Rice, et Obama la maman de Chelsea. Simple question d’équilibre et d’à-propos. Au fait, vous aviez, semble-t-il, un des plus gros budgets lors des primaires face au même Obama, ce qui dénote une débrouillardise hors du commun, les donations individuelles étant limitées à 2300 dollars. Dommage que les résultats n’aient pas suivi…
Des broutilles de cette sorte, que je vous dis, c’est malheureusement tout ce que je sais de la patrie des maîtres du monde. Un autre exemple sans importance qui me vient en tête, les relations en « hasslieb » entre les Etats-Unis et le Soudan. Ce pays n’a jamais été banni, malgré les exactions perpétrées par les tristement célèbres milices supplétives d’El Bechir, contrairement à Madagascar qui se demande toujours ce qu’il a bien pu vous faire.
Vous, par contre, avez le véritable art de penser tout savoir, surtout lorsqu’il s’agit de mon pays. Cette pédanterie est-elle de votre propre fait, ou vos réseaux vous induisent-ils en erreur   Étrange erreur quand même, de la part d’une Amérique qui a su résoudre l’épineuse équation de la cachette de Ben Laden, alors que l’accès de la Grande île est ouvert sans aucune restriction à vos ressortissants. Vos jeunes du Peace Corps vous enverraient-ils des rapports comme quoi Madagascar est ce pays de la violation des Droits de l’homme érigée en système, dont la description semble vous procurer une indicible jouissance   Cela m’étonnerait, ils ont l’air si candide …
J’ai réfléchi lentement et ai compris très vite. Pour avoir roulé ma bosse un peu partout en Afrique subsaharienne, je peux certifier qu’aucune ambassade américaine ne peut y rivaliser avec celle construite à Antananarivo. Impressionnant. La nature de vos accords secrets  avec l’ancien Président ne m’intéresse pas, je sais simplement que le « deal » a été contrarié par l’arrivée d’un nouveau pouvoir, et c’est cela que la grande Amérique n’a pas pu admettre. Aussi simple ! J’ignore quelle autre balle sortira demain de votre cartouchière mais, Madame la Secrétaire d’État, ne mettez pas sur le dos de ceux que vous n’aimez pas le fait que Madagascar n’atteindra pas les Objectifs du Millénaire pour le Développement d’ici 2015. Les données de la CNUCED l’avaient déjà prédit en 2006, avec, entre autres raisons, la pauvreté qualifiée d’extrême qui touche plus de 73% des Malgaches, l’insuffisance des investissements directs étrangers, et l’impossibilité pour l’État de pressurer davantage les contribuables.
Lors de la célébration anticipée de l’Independence Day, votre chargé d’affaires a assuré que « le peuple américain a toujours été aux côtés du peuple malgache ». Pour ma part, j’ai trouvé ces propos… hilarants.
Cette missive, je ne l’ai finalement pas envoyée. Lui serait-elle seulement parvenue ?

De belles lamba en soie sauvage écrue malgache.

De belles lamba en soie sauvage écrue malgache.

Tendances – Des forêts de tapia à la soie sauvage

Le jour s’est levé, et les femmes sont déjà à l’ouvrage. Perpétuant des gestes séculaires, elles ont d’abord vérifié la fixation du cadre de leurs vieux métiers à tisser, et ajusté les fils débordant de leurs pelotes. Les cocons ont été ramassés dans les forêts de tapia, un petit arbre endémique de Madagascar, baptisé Boroceras madagascariensis par les scientifiques, dont les feuilles nourrissent les chenilles de la soie sauvage et écrue. Au stade de chrysalide, le cocon est d’abord fixé sur une pointe de métal pour un premier nettoyage. Une cuisson de plusieurs heures dans de l’eau savonneuse le débarrasse des impuretés les plus tenaces. L’amas encore informe de fibres est alors enroulé sur une quenouille, et trempé dans de l’eau de riz qui lui confère solidité et souplesse. Quelques heures de séchage au soleil parachèvent la préparation du matériau. Reste la teinture qui est exclusivement naturelle: la boue noire des rizières pour le noir, le nato pour le rouge, la feuille de grenadelle pour le vert, l’indigotier pour le bleu, sans oublier le dingadingana ou l’eucalyptus parmi des dizaines d’autres possibilités de coloris.

Les cocons sont transformés en fil grâce  à un rouet, puis en tissu à partir d’un métier à tisser.

Les cocons sont transformés en fil grâceà un rouet, puis en tissu à partir d’un métierà tisser.

Si, autrefois, seuls les rois, les princes, et les morts avaient droit au port de la soie sauvage, celle-ci a réussi sa désacralisation comme se rappelle la créatrice Nanou Ravelonjanahary : « C’était au début des années 80, je faisais déjà des rideaux avec de la soie écrue, et je trouvais ça très beau. Un jour, j’ai bricolé une robe qui a fait fuir tous mes collègues de bureau ! » La soie sauvage était alors utilisée uniquement pour les linceuls, et véhiculait une image de mort. « Mais le directeur qui était d’une autre culture a apprécié. Ma voie était tracée».

Les forêts de tapia s’amenuisent.

Les forêts de tapia s’amenuisent.

Tourisme et tissage
Les Rakotomalala, une célébrité du quartier d’Ilanivato Antananarivo, dans la soie depuis quatre générations, avouent travailler aujourd’hui à 70% pour la mode. Mais comme la soie mène à tout, la famille a aussi monté en parallèle une florissante affaire de …pompes funèbres. Pour Mirana Andriamanantena de la société Mirado, « la soie est noble, et elle peut bien s’exporter ». À preuve, après un succès remporté en 1998 à Paris par les fibres naturelles de Madagascar, la société a enregistré une commande de 300 pièces d’Yves Saint-Laurent.
Suzanne Ramananantoandro, une professeure de biologie reconvertie dans la soie par passion, a été parmi les premières à donner au tissu naturel une nouvelle image en l’adaptant aux goûts d’une clientèle ignorant les frontières. Elle a notamment adopté le tissage de la soie sauvage en texture lâche « dans le but d’économiser la matière, de faire baisser les prix, et d’élargir les cibles ».
Natacha Ré, qui a longtemps surfé entre tourisme et tissage, est de celles qui aiment marier la soie d’élevage ou « landikely » avec la soie écrue ou « landibe ». En collaboration avec le CITE, elle est l’auteur du tout premier manuel sur le tissage traditionnel, « pour que notre savoir-faire ancestral ne relève plus seulement de la transmission orale ». Mais tous se souviennent de la Foire de Lyon 2003, ville du tissage européen par excellence, où la soie fine, brillante, douce au toucher a rencontré celle de Madagascar, rugueuse, brute, presque agressive. Un véritable choc de cultures…
À Manandriana existait une réserve spéciale de tapia d’une superficie de 400 ha. Il n’en reste plus aujourd’hui qu’une petite cinquantaine pour cause de charbon de bois. Plus près de la capitale, on parlera bientôt aussi du « Fararanon-tapia » au passé, devant un paysage lunaire dessiné par les nouveaux maîtres du sous-sol aux yeux bridés…

BE7

Rétro pêle-mêle

2002, Année internationale de l’écotourisme des Nations-unies. Sous l’égide du Programme des Nations-unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), plus d’un millier de personnes venues de 132 pays ont participé au Sommet mondial de l’écotourisme tenu dans la ville de Québec du 19 au 22 mai 2002.
Ce Sommet a été l’aboutissement de dix-huit réunions préparatoires tenues, en 2001 et en 2002, avec la participation de plus de trois mille représentants de gouvernements et d’autorités locales, ainsi que d’entreprises touristiques, de consultants universitaires, et de communautés
locales. Ils ont notamment reconnu que l’écotourisme englobe les principes du tourisme durable, et qu’il contribue activement à la protection du patrimoine naturel et culturel. Ils ont également réaffirmé qu’à condition d’être gérées de façon durable, différentes formes de tourisme, dont l’écotourisme, peuvent représenter une chance économique précieuse pour les populations locales et pour leurs cultures, de même que pour la protection et l’exploitation durable de la nature dans l’intérêt des générations à venir.
Aux gouvernements, ils ont expressément demandé de garantir la protection de la nature, des cultures locales, des ressources génétiques, des droits sur les territoires et les biens. À la lumière du scandale de Soamahamanina, force est de se demander si le sort des engagements internationaux  signés au nom d’un État de droit est d’être oubliés au fond de quelque tiroir   Sait-on que les forêts de tapia de cette région sont endémiques de Madagascar, et qu’elles alimentent la fabrication de la soie sauvage malgache, également unique au monde   Au lieu de réfléchir sur le vrai développement durable de cette région, on a préféré en offrir une grande partie, pour quarante ans, en holocauste aux pelleteuses pékinoises. Et Madagascar continue à être le champion de l’envoi de délégations lourdes aux Conférences internationales, dont celles sur l’environnement …

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP


Projet de code de la communication – Les preuves flagrantes des mensonges étatiques

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Le régime Rajaonarimampianina s’entête à faire voter, coûte que coûte, le projet de loi sur la Communication par l’Assemblée nationale. Le président de la République et le ministre de la Communication mentent lorsqu’ils affirment que ce texte provient des journalistes eux-mêmes. Beaucoup d’articles de l’avant-projet élaboré avec les partenaires techniques et financiers ont été supprimés ou modifiés unilatéralement par les dirigeants de manière à ne servir que leurs seuls intérêts ou à les protéger.

Version initiale élaborée de manière consensuelle entre les journalistes, les partenaires techniques et financiers dont le PNUD et le ministère de la communication

Art 14: Nul ne peut être empêché, ni interdit d’accès aux sources d’information, ni inquiété de quelque façon que ce soit dans l’exercice régulier de sa mission de communicateur.

Le journaliste et tout citoyen ont le droit d’accès à toutes les sources d’informations dont les données et les statistiques. Le journaliste a le droit d’enquêter sans entrave sur tous les faits d’intérêt public.

Les conditions, les modalités et les procédures relatives à l’accès aux documents administratifs des organismes publics seront définies par un texte spécifique.

Art 27 : Constitue une atteinte à la vie privée, la divulgation de l’intimité de la vie privée d’autrui:

1° La captation, l’enregistrement, la conservation, la transmission ou la publication, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées, des images, des photos ou des vidéos à titre privé ou confidentiel ;

2° La publication, par quelque moyens que ce soit, de montage réalisé avec les paroles ou l’image d’une personne, sans son consentement, s’il n’apparaît pas à l’évidence qu’il s’agit d’un montage.

Sous réserve du respect des règles d’éthique et de déontologie, la publication de la vie privée des personnages publics ne peut constituer une atteinte à la vie privée.

Toute atteinte à la vie privée commise envers les particuliers par l’un des moyens ci-dessus énumérés est punie d’une amende de 600 000 à 6 000 000 ariary.

Art 29 : Toute allégation ou imputation publique d’un fait incorrect qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne, ou d’un corps auquel  le fait est imputé constitue une diffamation à condition qu’il en résulte un préjudice personnel et direct à la personne ou au corps visé.

Est punissable la publication directe ou par voie de reproduction de cette allégation ou de cette imputation, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommé, mais dont l’identification est rendue possible par les termes des discours, appels, menaces, écrits,imprimés, affiches, dessins, annonces ou publications électroniques.

La diffamation commise par l’un des moyens ci-dessus énoncés, envers un Etat, les institutions de l’Etat et les corps constitués, les Cours, les tribunaux, les forces armées est punie d’une peine d’amende de 1 000 000 à 3 000 000 ariary.

La diffamation commise par les mêmes moyens contre une personne, un citoyen chargé d’un service ou d’un mandat public, temporaire ou permanent, un assesseur à l’occasion de leurs fonctions ou un témoin à raison de sa déposition est punie d’une peine d’amende de 1 000 000 à 2 000 000 ariary.

Art 32: Se sont rendus complices d’une action qualifiée de crimes ou délit celui ou ceux qui par tous les moyens de communication médiatisée, soit par des discours, cris, écrits, menaces, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images, annonces, affiches et publications électroniques ont directement provoqué l’auteur à commettre ou tenté de commettre ces infractions, si la provocation a été suivie d’effet.

Les auteurs de telles infractions sont passibles des mêmes peines prévues par le code pénal à l’encontre des auteurs principaux.

Art 35 : La publication, la diffusion ou la production, par quelque moyen que ce soit de manière intentionnelle, de fausses nouvelles, des pièces trafiquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers et lesquelles auront troublé la paix publique, est punie d’une amende de 1 000 000 à 3 000 000 ariary.

Les mêmes faits sont punis de la même peine lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction faite est de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées ou à entraver la paix civile.

Les mêmes faits sont punis de la même peine lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction est de nature à ébranler la confiance du public en la solidité de la monnaie, à provoquer des retraits de fonds des caisses publiques ou des établissements obligés par la loi à effectuer des versements à des caisses publiques, à inciter le public à la vente des titres ou des effets publics, ou à les détourner de l’achat ou la souscription de ces titres ou effets, que ces allégations ou provocations aient été ou non suivies de résultats.

Art. 48: En cas de condamnation ou en cas de récidive, le juge peut ordonner la confiscation des matériels de communication audiovisuelle saisis et tout support ayant servi à la commission de l’infraction.

Art 49 : L’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées peut ordonner la suspension provisoire d’un ou des programmes, en partie ou en totalité d’une rubrique de publication pour une durée n’excédant pas trois (03) mois. Cette mesure de suspension est sans effet sur les contrats de travail en cours. L’employeur reste tenu à toutes les obligations contractuelles et légales qui en résultent.

En cas de récidive, la fermeture définitive de l’entreprise peut être prononcée par l’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées et/ou la radiation du journaliste par l’Ordre des journalistes après deux lettres de mise en demeure restées infructueuses.
L’entreprise faisant l’objet de telles mesures ne peut pas fonctionner sous une autre dénomination sociale sous peine d’une amende de 1 000 000 à 3 000 000 ariary.

Art. 6: Le Ministère chargé de la Communication élabore la politique sectorielle de l’Etat en matière d’information et de communication ainsi que la planification des réseaux publics d’information et de communication.

Art. 7: Le Ministre chargé de la Communication établit le plan de développement pour la mise en œuvre de la politique d’accès de toutes les localités aux services de radiodiffusion et de télévision.

Pour réaliser le désenclavement des zones rurales, l’Etat met en œuvre une politique visant la prise en compte des intérêts de toute la population sans exception.

Il met en place un dispositif réglementaire et les infrastructures en vue de la décentralisation et de la déconcentration des media et des services de communication d’une manière générale.

Art. 8: L’Etat applique les instruments juridiques internationaux pour le développement de la communication médiatisée.

Art. 10: L’Autorité Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée est composée de 17 membres dont :

– Un (1) représentant du Ministère chargé de la Communication
– Un (1) représentant de l’Autorité de Régulation des Télécommunications
– Un (1) représentant de l’organisme chargé de la gestion des droits d’auteurs
– Deux (2) représentants des radios privées
– Deux (2) représentants des télévisions privées
– Un (1) représentant du secteur des média publics
– Deux (2) représentants de la presse écrite
– Un (1) représentant du secteur du cinéma
– Un (1) représentant de l’Ordre des Journalistes de Madagascar
– Un (1) représentant de la société civile œuvrant pour la promotion des droits humains
– Deux (2) représentants des stations de diffusion sur la toile
– Un (1) représentant du secteur de la publicité
– Un (1) magistrat élu par le Conseil Supérieur de la Magistrature

Art. 11: L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées sont fixés par décret pris en Conseil des Ministres.

Art. 111: Les entreprises de presse bénéficient des droits et avantages prévus dans la loi des finances et le Code général des Impôts, notamment :

– la réduction d’impôts en cas d’investissements nécessaire à l’activité professionnelle;
– l’exemption de la taxe sur les transactions ou de la taxe sur la valeur ajoutée sur les ventes,commissions, et courtages se rapportant aux journaux et périodiques et aux productionsaudiovisuelles à caractère non publicitaire.

Art. 112: Sauf dispositions contraires de la loi des finances et du Code Général des Impôts, les avantages prévus par la Convention de l’UNESCO de Florence de juillet 1950 et le Protocole de Nairobi du 26 novembre 1976 visés aux articles 130, 131 et 132 ci-dessous sont applicables aux :

– livres, publications et documents, à l’exclusion des plans et dessins;
– machines à traiter la pâte à papier et le papier ainsi que ceux prévus machines pour l’impression et la reliure;
– matières servant à la fabrication des livres, journaux, périodiques et documents (pâte à papier, papier de réemploi, papier journal et autres papiers servant à l’impression, encres d’imprimerie;
– matériels visuels et auditifs à caractère éducatif, scientifique et culturel.

Le caractère éducatif, scientifique et culturel des matériels visuels et auditifs mentionnés au dernier point de l’alinéa précédent du présent article est défini comme suit :
avoir essentiellement pour but ou pour effet d’instruire et d’informer par les lois et règlements nationaux en vigueur.la présentation d’un sujet ou d’un autre aspect de ce sujet et être propre, de par sa nature même, à assurer la conservation, le progrès ou la diffusion de savoir et à développer la compréhension et la bonne entente internationale;
– à être à la fois caractéristique, authentique et véridique;
– avoir une qualité technique telle qu’elle ne peut en compromettre l’utilisation.

Art. 113: Le bénéfice des droits et avantages prévus au présent chapitre relève de la compétence de l’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées

Art.114: En application de l’article 112 sur les matériels visuels et auditifs à caractère éducatif, scientifique et culturel, les matériels suivants peuvent être exemptées de droits de douanes et d’autres impositions ou à l’occasion d’importation, dès lors qu’est garanti leur caractère éducatif, scientifique et culturel, qu’est assurée une continuité de l’activité de l’entreprise de communication, que cette exemption ne porte aucun préjudice aux productions nationales similaires et que lesdits matériels proviennent d’un Etat signataire du protocole de Nairobi :

– films, films fixes, microfilms et diapositives;
– films d’actualités (comportant ou non le son) représentant des évènements ayant un caractère d’actualité à l’époque de l’importation et importés aux fins de reproduction, soit sous forme de positifs exposés et développés à raison de deux copies par sujet;
– films d’archives (comportant ou non le son) destinés à accompagner les films d’actualités;
– films récréatifs convenant particulièrement aux jeunes et aux enfants;
– enregistrements sonores;
– bandes vidéo, films en kinescope, vidéodisques, vidéogrammes et autres supports d’enregistrement du son et de l’image;
– microcartes, microfilms et supports magnétiques, CD-Rom et tout autre support utilisés par le service d’information et de documentation par ordinateur.

Art 125 : Dans les conditions définies par la réglementation régissant le secteur des télécommunications et celles déterminées par l’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées pour leur application, la couverture audiovisuelle nationale est ouverte à l’initiative privée pour l’implantation et l’exploitation de stations de radiodiffusion et de télévision privées sur toute l’étendue du territoire national.

Art 128 : Les demandes de licence pour la diffusion des programmes de radio et de télédiffusion doivent être adressées à l’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées.

Elles doivent préciser le type d’entreprise audiovisuelle envisagée conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.

Art. 136: Le retrait de la licence est effectué par l’Autorité Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée si son bénéficiaire :
– ne s’acquitte pas des droits, taxes et redevances auquel il est soumis, après une mise en demeure ;
– ou ne se conforme pas aux prescriptions légales, réglementaires et contractuelles requises ;
– ou a fait l’objet d’suite à une décision judiciaire de retrait de la licence.

Art 206 : Le présent Code abroge :

– la loi n°90-031 du 21 décembre 1990 sur la Communication et
– l’ordonnance n°92-039N°92-039 du 14 septembre 1992 sur la Communication audiovisuelle et leurs textes d’application.
l’article 20 de la loi N°006/2014 du 19 juin 2014 sur la cybercriminalité

 

Version élaborée unilatéralement par le gouvernement et présentée au parlement

Art. 7: Nul ne peut être empêché, ni interdit d’accès aux sources d’information, ni inquiété de quelque façon que ce soit dans l’exercice régulier de sa mission de communicateur.

Le journaliste et tout citoyen ont le droit d’accès à toutes les sources d’informations. Le journaliste a le droit de s’informer sans entrave sur tous les faits d’intérêt public, sauf dispositions contraires spécifiques régissant le domaine public.

Les conditions, les modalités et les procédures relatives à l’accès aux documents administratifs des organismes publics seront définies par un texte spécifique.

Art 20 : Le journaliste s’abstient de porter toute atteinte à la vie privée des personnes, même lorsque ces personnes assument des fonctions ou un rôle politique. Toutefois, lorsque l’intérêt public le justifie, le journaliste peut révéler des informations lorsque celles-ci compromettent la morale publique et/ou constituent une menace pour la santé publique.

Constitue une atteinte à la vie privée, la divulgation de l’intimité de la vie privée d’autrui :

1° La captation, l’enregistrement, la conservation, la transmission ou la publication, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées, des images, des photos ou des vidéos à titre privé ou confidentiel ;

2° La publication, par quelque moyens que ce soit, de montage réalisé avec les paroles ou l’image d’une personne, sans son consentement, s’il n’apparaît pas à l’évidence qu’il s’agit d’un montage.

Toute atteinte à la vie privée commise envers les particuliers par l’un des moyens ci-dessus énumérés est punie d’une amende de 1 000 000 à 6 000 000 ariary.

Art. 24 : Toute allégation ou imputation publique d’un fait incorrect qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne, à la présomption d’innocence dont elle bénéficie avant toute condamnation définitive, ou d’un corps auquel le fait est imputé constitue une diffamation à condition qu’il en résulte un préjudice personnel et direct à la personne ou au corps visé.

Est punissable la publication directe ou par voie de reproduction de cette allégation ou de cette imputation, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommé, mais dont l’identification est rendue possible par les termes des discours, appels, menaces, écrits,imprimés, affiches, dessins, annonces ou publications électroniques.

La diffamation commise par l’un des moyens ci-dessus énoncés, envers un Etat, les institutions de l’Etat et les corps constitués, les Cours, les tribunaux, les forces armées est punie d’une peine d’amende de 1 000 000 à 6 000 000 ariary.

La diffamation commise par les mêmes moyens contre une personne, un citoyen chargé d’un service ou d’un mandat public, temporaire ou permanent, un assesseur à l’occasion de leurs fonctions ou un témoin à raison de sa déposition est punie d’une peine d’amende de 1 000 000 à 2 000 000 ariary.

Art. 27 – Est complice d’une action qualifiée de crime ou délit celui qui par tout moyen de communication médiatisée, soit par des discours, cris, menaces, imprimés , dessins, gravures, peintures, emblèmes, images, annonces, affiches et publications électroniques ont provoqué la commission des dites  infractions, que la provocation ait été ou non suivie d’effet.

L’auteur de telles infractions est passible des mêmes peines prévues par le code pénal à l’encontre de l’auteur principal.

Art. 30: La publication, la diffusion ou la production, par quelque moyen que ce soit de manière intentionnelle, de fausses nouvelles, des pièces ou faits trafiqués, altérés, ou
mensongèrement attribués à des tiers et laquelle aura induit le public en erreur, lesquelles auront troublé la paix publique ou aura été susceptible de la troubler, est punie d’une amende de 1 000 000 à 6 000 000 ariary.

Les mêmes faits sont punis de la même peine lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction faite est de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées ou à entraver la paix civile.

Est punie de la même peine toute entrave par quelque moyen que ce soit, au déroulement des fêtes nationales ou toute incitation, par tout support audiovisuel, à s’abstenir d’y participer, que cette incitation ait été ou non suivie d’effet.

Les mêmes faits sont punis de la même peine lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction est de nature à ébranler la confiance du public en la solidité de la monnaie, à provoquer des retraits de fonds des caisses publiques ou des établissements obligés par la loi à effectuer des versements à des caisses
publiques, à inciter le public à la vente des titres ou des effets publics, ou à les détourner de l’achat ou la souscription de ces titres ou effets, que ces allégations ou provocations aient été ou non suivies de résultats.

Art. 43 : En cas de condamnation ou en cas de récidive dans la commission des infractions de presse prévues aux articles précédents, le juge peut ordonner la confiscation des matériels de communication audiovisuelle saisis et tout support ayant servi à la commission de l’infraction au profit de l’Etat ou d’un organisme public.

Art. 44 : En cas de récidive, la fermeture définitive de l’entreprise et/ou la radiation du journaliste peut être prononcée par le Ministre chargé de la communication.

L’entreprise faisant l’objet de fermeture définitive ne peut en aucun cas fonctionner sous une autre dénomination sociale.

Art. 45: La suspension provisoire d’un ou des programmes, en partie ou en totalité d’une rubrique de publication peut être prononcée pour une durée n’excédant pas trois (03) mois.

Cette mesure de suspension est sans effet sur les contrats de travail en cours ainsi que sur les autres obligations contractuelles et légales qui incombent à l’employeur.

Art. 48 – Le Ministère chargé de la Communication élabore la politique sectorielle de l’Etat en matière d’information et de communication ainsi que la planification des réseaux publics d’information et de communication.

Art. 49 – Le Ministère chargé de la Communication assure la gestion des ressources destinées à la communication médiatisée et relevant du domaine public : il octroie et retire les licences d’exploitation.

Il établit le plan de développement pour la mise en œuvre de la politique d’accès de la population malagasy aux services de radiodiffusion et de télévision dans les zones urbaines et rurales, en favorisant les zones
difficilement accessibles.

Il conçoit des infrastructures en vue de la décentralisation et de la déconcentration des media et des services de communication.

Art. 50 – L’Etat applique les instruments juridiques internationaux relatifs à la communication médiatisée pour le développement du secteur.

Art 52 : L’Autorité Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée est composée de 11 membres dont :

– Un (1) représentant du Ministère chargé de la Communication ;
– Un (1) représentant du Ministère chargé des Télécommunications ;
– Un (1) représentant du Ministère chargé de la Culture ;
– Un (1) représentant du Ministère chargé des Finances ;
– Un (1) représentant de l’Autorité de Régulation des Télécommunications ;
– Un (1) représentant du secteur des médias publics ;
– Trois (3) représentants des organes de presse privée ;
– Un (1) représentant de l’Ordre des Journalistes de Madagascar ;
– Un (1) magistrat élu par le Conseil Supérieur de la Magistrature.

Art. 53 – L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées sont fixés par décret pris en Conseil des Ministres.

Art. 116 : Les entreprises de presse bénéficient des droits et avantages prévus par les conventions et traités internationaux dûment ratifiés par Madagascar ainsi que ceux prévus  par les lois et règlements nationaux en vigueur.

Art. 117 -Le bénéfice des droits et avantages prévus à l’article précédent requiert l’avis préalable de l’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées.

L’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées peut émettre des recommandations auprès du Ministère de tutelle en vue d’accorder des conditions supplémentaires d’ éligibilité aux droits et avantages prévus à l’alinéa ci-dessus.

Art 126 : La couverture audiovisuelle nationale est réservée aux stations de radiodiffusion et de télévision publiques.

Art 128 : l’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées instruit les demandes de licence pour la diffusion des programmes de radio et de télédiffusion. Après instruction et avis de l’ANRCM, le dossier est transmis au Ministre chargé de la communication médiatisée, lequel décide la suite des demandes.

Art. 133 : Le retrait de la licence est effectué si son bénéficiaire :
– ne s’acquitte pas des droits, taxes et redevances auquel il est soumis, après une mise en demeure ;
– ou ne se conforme pas aux prescriptions légales, réglementaires et contractuelles ;
– ou a fait l’objet d’suite à une décision judiciaire de retrait de la licence.

Art. 208 : Le présent Code abroge :

– la loi n°90-031 du 21 décembre 1990 sur la Communication et ses textes d’applications.

– l’ordonnance n°92-039N°92-039 du 14 septembre 1992 sur la Communication audiovisuelle et  ses textes d’application.

Art 126 : La couverture audiovisuelle nationale est réservée aux stations de radiodiffusion et de télévision publiques.

Art 128 : L’Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées instruit les demandes de licence pour la diffusion des programmes de radio et de télédiffusion. Après instruction et avis de l’ANRCM, le dossier est transmis au Ministre chargé de la communication médiatisée, lequel décide la suite des demandes.

Art. 133 : Le retrait de la licence est effectué si son bénéficiaire :
– ne s’acquitte pas des droits, taxes et redevances auquel il est soumis, après une mise en demeure ;
– ou ne se conforme pas aux prescriptions légales, réglementaires et contractuelles ;
– ou a fait l’objet d’suite à une décision judiciaire de retrait de la licence.

Art. 208 : Le présent Code abroge :

– la loi n°90-031 du 21 décembre 1990 sur la Communication et ses textes d’applications.

– l’ordonnance n°92-039N°92-039 du 14 septembre 1992 sur la Communication audiovisuelle et  ses textes d’application.

Technologie – Fujitsu dévoile ses technologies d’avenir

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Au pays du Soleil Levant, il n’y a pas que les jeux vidéo. Des sociétés japonaises s’efforcent aujourd’hui d’apporter des innovations aux entreprises et des améliorations à la vie quotidienne du citoyen.

Lorsqu’on parle de technologie au Japon, on pense tout de suite aux jeux vidéo et aux robots qui ont des occupations domestiques. Pourtant, les sociétés nippones s’efforcent sans cesse  d’apporter des innovations aux entreprises et à la vie quotidienne de chaque citoyen. C’est le cas de Fujitsu. Implanté au cœur de Tokyo, dans le quartier chic de Chiyoda-ku, la société a dévoilé à quelques journalistes africains ses projets futuristes, à savoir le super ordinateur  et ses solutions technologiques pour les villes connectées. C’est l’un des leaders mondiaux de conception et fabrication de produits comme les semi-conducteurs, les ordinateurs, les tablettes tactiles, les périphériques informatiques.
Dans son établissement, la société a créé une sorte de salle d’exposition et de démonstration où l’on peut voir les ambitions de Fujitsi pour connecter le monde. Elle laisse les visiteurs y vivre dans une ambiance futuriste et technologique. « Nous avons comme ambition de réaliser et de mettre en place une société intelligente centrée sur l’homme, où chaque citoyen prospère et vit en toute sécurité », explique un responsable de Fujitsi netCommunity lors d’une visite guidée dans ce bâtiment.
À l’heure actuelle, la société nippone est en phase de mettre en place un superordinateur. Dénommé superK, il est, semble-t-il, le plus puissant au monde. « Le SuperK est un ordinateur conçu pour atteindre les plus hautes performances possibles avec les technologies connues lors de sa conception, en particulier en termes de vitesse de calcul », explique notre interlocuteur.

Superordinateurs
En effet, les superordinateurs, contrairement aux ordinateurs que l’on voit souvent au bureau ou chez soi,  sont utilisés pour toutes les tâches qui nécessitent une énorme puissance de calcul, telles les prévisions météorologiques, l’étude du climat, d’autant plus que le Japon est un pays de désastre où les séismes sont très fréquents, les simulations physiques, et bien d’autres domaines scientifiques.
Fujitsi se lance dans un nouveau défi actuellement avec ses projets de villes connectées. Le smart city entre dans le sillage des vocabulaires des grands constructeurs et acteurs de nouvelles technologies. Depuis quelques années, les villes européennes, américaines et asiatiques sont devenues plus « smart » ou intelligentes. Les smart cities s’appuient sur des infrastructures communicantes et durables. Les nouvelles technologies sont arrivées au cœur des smart cities. « L’eau, l’électricité, le gaz, les transports, les services d’urgence, les services publics sont désormais connectés. Grâce à ce nouveau concept, il est plus facile de gérer une ville », a fait savoir une autre technicienne de Fujitsi. Bienvenue dans un monde automatique. Dans cette démarche, elle projette d’accompagner les gouvernements dans le déploiement des technologies pour une ville connectée. La visite de l’établissement a permis de savoir les avancées technologiques dans plusieurs domaines.

MAG2

Quand la paume devient un moyen de paiement

Inimaginable. Comment imaginer qu’il est possible d’effectuer son achat avec la paume de la main   Fujitsu a mis au point un système d’authentification basé sur l’analyse des veines présentes dans les paumes de la main. Ainsi, grâce à cette technologie, il est possible de payer ses achats dans une boutique, dans un restaurant, ou autres. « À mesure que les entreprises recherchent plus de méthodes d’authentification pour accéder aux données, l’accès physique, et la sécurité générale, beaucoup d’entre elles se tournent vers les technologies biométriques. La technologie biométrique gagne en notoriété comme un moyen fiable, précis et efficace pour confirmer l’identité d’une personne », explique la société sur son site internet à propos de sa technologie Palm Secure.
« Celle-ci est un système d’authentification de pointe qui utilise la technologie biométrique et authentifie les utilisateurs grâce aux veines de la paume de la main. Elle se différencie donc des scanners d’iris et des lecteurs d’empreintes. Étant donné que les veines sont situées à l’intérieur du corps et qu’elles possèdent une multitude de caractéristiques différentes, il est extrêmement difficile d’usurper une identité : le niveau de sécurité obtenu est donc très élevé », résume-t-elle.

Textes : Lova Rafidiarisoa – Photos : AFP

Alimentation – La recherche assure le développement nutritionnel

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La nutrition peut s’appuyer sur la recherche. Celle-ci permet, entre autres, de lutter contre l’insécurité alimentaire.

L’étude sur la nutrition constitue un atout pour la population. Les chercheurs sont nombreux dans le pays. Les instituts de recherches, laboratoires ou entreprises privées sont tous des acteurs du domaine. Néanmoins, l’objectif et les motivations de la recherche sont similaires. Mettre à la disposition de la population des aliments à haute valeur nutritionnelle est le principal but. Les enfants et les femmes enceintes sont les pricipales cibles. L’initiative est née à partir des diagnostics perçus concernant la pratique alimentaire de la population. De même, le nombre de produits accessibles à la masse est faible. De plus, les chercheurs perçoivent que la plupart des Malgaches ignorent certains produits qui contiennent une haute valeur nutritionnelle.
Ainsi, la recherche sur la nutrition est concentrée sur l’amélioration des apports nutritionnels des aliments afin d’assurer la santé de la population. La masse, tant en milieu urbain que rural, est concernée. Le milieu rural est un peu plus valorisé du fait que le nombre d’habitants y reste élevé. En conséquence, la recherche sur la nutrition est un moyen de lutte contre la malnutrition.

Spécifique
L’étude consiste à formuler des aliments complets en matière nutritionnelle. Les chercheurs tiennent compte des personnes vulnérables. La recherche se focalise sur l’amélioration de la pratique nutritionnelle : la fortification des aliments, leur transformation et leur conservation. L’étude permet de trouver une solution innovante. Les ressources propres existantes à Madagascar sont valorisées dans la recherche. Généralement, les produits les moins connus par la communauté constituent les produits priorisés. On peut citer la transformation du soja. Parallèlement à cela, la transformation et l’utilisation de l’« ananambo ». Par ailleurs, l’étude sur la technique culturale et l’élevage font partie des activités de la recherche. Ce, en tenant compte du multisectoriel. Toutefois, d’autres chercheurs ne s’appuient pas sur la transformation d’aliments spécifiques. Ils s’en tiennent seulement à l’élaboration d’une formule. Celle-ci sera ensuite proposée et utilisée par des laboratoires de recherches, d’autres instituts ou encore l’État. Le secteur privé assure une participation active dans la production des aliments. Néanmoins, les liens entre ce secteur avec les instituts de recherches et les laboratoires devraient être renforcés. Certains chercheurs assurent la pérennité des activités en collaborant avec les producteurs.
Le domaine de la recherches se heurte au manque d’appuis financiers et matériels. L’étude sur la nutrition est un projet à long terme. De ce fait, le coût et l’investissement pour la réalisation sont élevés alors que la recherche est surtout destinée aux défavorisés.

Un produit alimentaire dû à la recherche

Le « koba Tsara Tsiro » fait partie des résultats de recherche produit. Cet aliment renferme 18,53 g de protéines, 68,73g de glucide et de 12,74g de lipide qui équivaut à 463 Kcal et
100 g de valeur énergétique. C’est un produit à base de maïs, de soja, de haricot, de sucre et de sels minéraux. Il est destiné aux enfants et aux femmes enceintes en tant que complément alimentaire. Le koba Tsara Tsiro est déjà disponible sur tous les marchés.

 

Les apports nutritionnels apportés par la poudre  de Moringa.

Les apports nutritionnels apportés par la poudrede Moringa.

Pâte de fruits – Apport nutritionnel de l’« Ananambo »

Le Moringa oleifera, ou « Ananambo », est une plante très riche en protéines et en micronutriments. Par contre, la plupart des Malgaches ignorent les apports nutritionnels de celle-ci et ne connait pas également son utilité. Les vertus apportées par cette plante fortifient notre métabolisme.
Le projet Moringa (pâtes de fruits) a été élaboré par l’Homéopharma avec la collaboration de l’Office national de nutrition (ONN) et du Laboratoire de biochimie appliquée aux sciences de l’alimentation et à la nutrition (LABASAN).
L’ Homéopharma fait partie de ceux qui s’impliquent dans la recherche d’un produit pour améliorer la nutrition.
La malnutrition est une réalité alarmante à Madagascar. Face à cela, des chercheurs essaient de trouver des solutions à travers la recherche nutritionnelle pour lutter contre ce fléau. En quoi consiste l’étude en réalité  L’objectif de la recherche consiste à valoriser les apports énergétiques produits par cette plante. La recherche vise aussi à combiner les apports micronutriments des Moringa et les minéraux contenus dans les fruits. Les résultats des études sont primordiaux.
L’ONN a contribué à la conception et à la vulgarisation de ce projet. Cette pâte de fruits, composée de banane et de tamarin est enrichie de poudre de Moringa oleifera ou « Ananambo ». L’étude se base sur l’incorporation de la poudre de cette plante aux pâtes de fruits. La combinaison de ces éléments fournit un produit à haute valeur nutritionnelle. Cette pâte de fruits est importante pour les enfants atteints de malnutrition chronique et aigue. Mais également, un complément alimentaire pour les enfants normaux.
Outre ses valeurs énergétiques, le Moringa oleifera a naturellement un goût pas assez attirant et une odeur forte. C’est pourquoi, la transformation vise à rendre le produit plus attractif par les cibles. Bien que l’Homéopharma contribue dans la recherche nutritionnelle, la matérialisation et la valorisation sont les problèmes fréquemment rencontrés par les chercheurs.

Voahangy Christiane Rakotomalala – « Nous recherchons des solutions innovantes contre la malnutrition »

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La Responsable Sectoriel Nutrition au sein du Groupement de recherche et échanges technologiques (GRET) évoque l’importance de la recherche dans la lutte contre la malnutrition.

Quelles sont vos motivations dans  la recherche ? 
La recherche apparaît après une analyse de situation et des constats effectués auprès de la population. À titre d’exemple, les produits de bonne qualité nutritionnelle sont  inaccessibles à la population.

Quels sont vos objectifs ? 
Nos objectifs consistent à chercher une solution innovante adaptée au contexte local afin d’améliorer la situation nutritionnelle de Madagascar.

Quelles sont les étapes de vos recherches ?
Nos recherches se basent sur six étapes, qui se présentent comme suit : l’identification des caractéristiques du milieu, l’analyse des déterminants de la malnutrition, la définition des actions à mener, l’exécution des actions avec les partenaires locaux, l’évaluation de la pertinence de l’action et l’analyse du travail effectué.

Qui sont vos cibles ?
On se concentre spécialement sur les 1 000 jours (femmes enceintes et enfants de 0 à 2 ans). Nous avons également d’autres cibles comme les enfants de 2 à 5 ans ainsi que les adultes vulnérables.

Qui sont vos partenaires  ?
Nous collaborons avec des laboratoires de recherches comme le Laboratoire de biochimie appliquée aux sciences de l’alimentation et à la nutrition (LABASAN), et l’Institut de recherches pour le développement (IRD).

Quels sont les produits le plus connus de vos recherches ? 
Nous sommes connus pour l’élaboration de la formule du « Koba Aina ».

Musique – Jax Ravel ou le Malgache qui enivre l’Amérique

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Ce jeune homme au parcours musical des plus riches, s’est toujours plu à promouvoir les rencontres et le partage à travers la musique. Aujourd’hui, il vit « son » rêve américain.

Véritable passionné de musique dès son plus jeune âge, Jax Ravel entame à vive allure sa carrière internationale après s’être fait un nom sur la scène musicale locale. Fort de ce talent précoce, l’artiste peut concilier et ce, depuis toujours, son identité culturelle et sa vision propre quant à la promotion des influences musicales qui l’animent.
Né dans une famille de musiciens, Jax Ravel s’illustre comme un mélomane prodige autant aux yeux de ses proches que de ses pairs musiciens. Vouant une admiration particulière pour la musique anglo-saxonne, il s’imprègne au fil des ans des mélodies occidentales telles que le chantent Frank Sinatra, Antonio Carlos Jobim, Carlos Santana, les Beatles.
Il n’en oublie pas pour autant celles de la Grande île, dont une bonne majorité l’inspire sans cesse. « Dès mon plus jeune âge, mon père a remarqué mon intérêt grandissant pour la musique et a commencé à me donner des leçons de piano et de batterie. Immédiatement, j’ai été à l’aise pour partager ma passion pour la musique. J’ai alors intégré le Jazz club du CGM tout en m’appliquant avec ardeur et enthousiasme à la basse », raconte Jax Ravel.
Du be-bop au latino en passant par le rock et le jazz qu’il affectionne particulièrement,  il n’a cessé de frayer un chemin à travers diverses scènes malgaches pour finalement se retrouver dans le berceau même de ces genres musicaux qui le passionnent, l’Amérique.

Jax Ravel ressent un fort sentiment pour sa guitare basse,  son instrument de prédilection.

Jax Ravel ressent un fort sentiment pour sa guitare basse,son instrument de prédilection.

Persévérant

Peu de temps après s’être fait une notoriété sur scène en tant que bassiste de talent, où il fait constamment preuve d’une maîtrise particulière sur son instrument de prédilection, Jax Ravel s’essaie à interpréter des chansons sur la radio en recréant à sa sauce et avec précision les mélodies et les rythmes des Grands du jazz. Avec la personnalité bien trempée qui le caractérise, on lui prédit  une belle carrière à chacun de ses échanges dans le milieu.

« Voromahery » c'est notamment avec cette composition que Jax Ravel conquiert ses pairs américains et son public.

« Voromahery » c’est notamment avec cette composition que Jax Ravel conquiert ses pairs américains et son public.

Bassiste international

Après quelques années au piano et à la batterie, Jax Ravel commence avec un autre instrument à l’âge de 12 ans, la basse électrique. Un instrument qu’il chérit et qui ne le quittera plus : la basse est et restera son grand amour. Des années plus tard, Jax Ravel visite l’Europe, y enchaine des prestations à travers différents festivals et des concerts exclusifs ; puis l’Afrique et, plus tard, la France à Paris. De nature sociable et créatif, il se laisse embarquer vers le pays de l’Oncle Sam où il s’épanouit pleinement jusqu’à aujourd’hui. À l’heure actuelle, Jax joue dans les deux New York et leurs environs.

Le jeune Malgache va à la conquête de l'Amérique là où il s'épanouit pleinement depuis deux ans.

Le jeune Malgache va à la conquête de l’Amérique là où il s’épanouit pleinement depuis deux ans.

À la conquête des States

Depuis deux ans, Jax Ravel s’est fait une place au chaud en Amérique, et multiplie sans cesse les collaborations avec les artistes américains et européens à travers divers concerts. Il enchaine notamment plusieurs dates, tout au long du mois de juin, aux États-Unis, collaborant notamment avec des groupes de renom local comme le Rodney Ruckus Sextet ou le Kevin Washington Quartet. « Là où le jazz, le pop ou le reggae se trouve, j’y serai et j’y jouerai constamment », confie-t-il. Grâce à son charisme, son savoir-faire et sa maîtrise de la guitare basse, Jax Ravel est sollicité par quelques-uns des meilleurs musiciens américains à se joindre à eux ou pour donner son point de vue sur leurs créations.

Texte : Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos : fournies

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Les deux pages de la chronique hebdomadaire de Tom Andriamanoro, sont consacrées à l’indépendance nationale, la souveraineté nationale, la fierté nationale. De pays qu’ils soient développés, en voie de l’être pour ne pas dire pauvres, ou émergents. Bemiray ne peut non plus se taire sur la liberté d’expression en général, celle de la presse en particulier.

Politique – Que nous coûterait un Maxit ?

Au lendemain du référendum, c’est tout le Royaume Uni qui s’est réveillé groggy. Les « Remain » n’en revenaient pas d’avoir perdu, et les « Out » d‘avoir gagné. Après le mal aux cheveux, ou l’euphorie, c’est selon, beaucoup pensent aujourd’hui que s’il y avait une seconde consultation, les résultats seraient inversés. Pour d’autres au contraire, Londres et l’Écosse ne sont pas représentatifs de tout le pays. C’est ce que l’on jure dans cette petite ville de la lointaine banlieue de la capitale, où le Brexit a raflé plus de 70% des voix : « L’UE est corrompue et antidémocratique. Si je pouvais sauter au plafond, je le ferais< ! »
Bien sûr, les éternels aigris n’en finissent pas de ressortir leur partition contre les étrangers : « J’en ai marre des immigrants qu’on laisse entrer sans restriction. J’ai trimé toute ma vie pour avoir une retraite. Eux, en traînant leur ribambelle de mômes, ils touchent directement le chômage. Vivement qu’on ferme les frontières ! » Mais la majorité a des arguments qui volent moins bas : « Les politiciens n’ont aucune idée de ce que pense vraiment l’homme de la rue. Les gens ont voté avant tout pour leur souveraineté. »
Le mot est lâché. Les technocrates auront beau affirmer que ce sont les sentiments qui ont primé sur les intérêts du pays, l’électeur a dit non à une froide Europe de la finance régentée de et par Bruxelles. L’avenir dira si c’était à ses risques et périls, mais la souveraineté n’est pas négociable. Comme pour les habitants de Hong Kong qui acceptent de moins en moins l’appellation de « Chinois de Hong Kong », préférant celle de « HongKongers ». Et malgré la similitude des idéaux, ils ne sont plus aussi enthousiastes qu’avant à commémorer le massacre de Tien A Men, pour marquer leur identité, leur différence.
Au mur, un slogan barbare, mais que l’on peut assez facilement interpréter : « Lotta Ghjuventù l’Avvene si tù—Ghjuventù Indipendentista ». Nous sommes au siège du syndicat étudiant nationaliste de l’université Pascal Paoli à Corte, en Haute-Corse. De quoi rêve la jeunesse militante corse   Que la langue corse devienne officielle. Que les jeunes puissent décrocher un vrai travail, non pas ailleurs, mais sur leur île, car « nous n’avons pas vocation à faire valet de chambre ou porteur de valises pour touristes fortunés ». Que les Corses décident de l’avenir de leur terre. En un mot, d’indépendance mais dans des délais raisonnables, disons dix ans et pacifiquement, car le temps n’est plus à la guérilla.
« Je compte devenir prof d’Histoire pour enseigner à nos jeunes l’histoire de leurs ancêtres. Sait-on que Christophe Colomb  était corse   Qui se rappelle que Napoléon était d’Ajaccio   Nos ancêtres ne sont pas les Gaulois ! » Même Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée territoriale, doit tenir compte de ce courant. Il a enlevé la photo officielle de François Hollande de son bureau, remplacé le drapeau tricolore par celui à tête de Maure, et parle de la France comme d’un « pays ami », sans plus.

La campagne des «out» qui ne s’attendaient pas à gagner.

La campagne des «out» qui ne s’attendaient pas à gagner.

Souveraineté, identité, culture, langue nationale, intégrité territoriale, voilà autant de valeurs qui ont de tout temps alimenté le nationalisme malgache. Déjà sous la royauté, quand la France a commencé à s’approprier tout le Nord après y avoir planté son drapeau apporté par le vaisseau La Creuse, Rainandriamampandry a eu ce mot : « Que vous m’amputiez le bras au niveau du poignet ou du coude, la douleur sera la même. » La colonisation et la géopolitique ont africanisé Madagascar, mais combien de Malgaches s’identifient réellement avec nos voisins continentaux   Les traces de leurs ancêtres ne se perdent-elles pas plutôt du côté des Dayak de Bornéo ou des Toradja de Célèbes   Plus étonnant encore, des similitudes existent entre les tombeaux sakalava-vezo et ceux des montagnards Moï du Vietnam… Si la greffe a tant peiné à prendre, c’est aussi parce que les Africains eux-mêmes n’étaient pas tout à fait convaincus de l’africanité de ces drôles d’iliens, ce qui explique la multiplication de regroupements « africains ET malgaches » allant du politique au culturel en passant par la navigation aérienne.
L’ingérence conquérante, condescendante, des proconsuls lusophones lors de la « Crise » a été vécue comme une humiliation par les Malgaches, au point que les voix se sont élevées, demandant ce que nous faisions encore dans cette Union Africaine   La question reste d’actualité concernant ce que nous apporte concrètement notre présence dans ce qui n’est manifestement qu’un Club de chefs d’États. Si une part d’incertitude plane encore sur l’après-Brexit, un… Maxit serait tout sauf une catastrophe nationale.

Le président Chissano discutant avec Béatrice Atallah, alors présidente de la CENI, des élections pour sortir de la crise.

Le président Chissano discutant avec Béatrice Atallah, alors présidente de la CENI, des élections pour sortir de la crise.

Subsidiarité – Supplique à Chissano

Indray andro, hono, il était une fois…
Je ne suis qu’un simple citoyen lambodahy, le dernier peut-être des 20 millions que compterait ce pays. Mais comme vous êtes notre père-et-mère  (pas besoin de vous traduire « raiamandreny » mais je le fais quand même), et que vous connaissez mieux que nous ce qui est bon pour les Malgaches, je n’hésite pas à m’adresser à vous plutôt qu’à vos saints. Vous êtes chez vous chez nous.
Mon problème, très respecté père-et-mère, c’est que le temps est venu de renouveler les présidents de nos Fokontany et… ho,ho, ne prenez donc pas cet air de me demander des « faux cons quoi   » Ne faites pas l’ignorant, vous êtes notre père-et-mère, même à votre corps défendant ! Les Fokontany et leurs composantes humaines, les Fokonolona, sont ces microstructures créées par Andrianampoinimerina (j’ai envie de vous demander de prononcer d’un seul trait ce nom pour rabattre le caquet de ceux qui doutent encore de votre malgachéité de fait) après qu’il eut divisé l’Imerina en six « Toko ». Rappelez-leur donc aussi ces « Toko », respecté père-et-mère, et ils seront à jamais à cours de médisance ! Bon, je vous aide, mais c’est bien la dernière fois, sinon moi aussi je finirai par me poser des questions. Il s’agit ni plus ni moins du Vonizongo, du Marovatana, de l’Ambodirano, du Vakinisisaony, du Vakinankaratra, et de l’Avaradrano ! Cela ne vous dit toujours rien
Ces nouveaux présidents de Fokontany, il faudra bien qu’on envisage de les élire puisqu’on ne connait pas d’autre solution. Le mien actuellement s’appelle Ra-Norbert, il travaille dans un semblant de bureau tout lézardé, et sera reconduit sans problème s’il se représente. Mais il y a un hic : qu’en sera-t-il de sa réélection  plus que probable si jamais elle n’est pas reconnue par la SADC, la Comesa, l’Union Africaine, la Francophonie, l’Union Européenne, les Nations Unies, en un mot par la communauté internationale   Qu’en dira le Premier ministre de Norvège   Et celui du Luxembourg   Et qu’adviendra-t-il de nos certificats de résidence que Ra-Norbert tamponne avec le sourire, s’ils sont frappés de nullité car n’ayant désormais pas plus de valeur que le mauvais papier utilisé   C’est grave, très grave.
C’est pourquoi, très cher père-et-mère, véritable maître respecté de Madagascar, je vous implore de donner votre autorisation sur cette question du renouvellement des présidents de Fokontany. Je n’accaparerai pas outre mesure votre temps si précieux, cher M. Chissano notre bien aimé père-et-mère, car vous avez peut-être sur votre agenda une réunion de la plus haute portée avec quelqu’un dont vous voulez à tout prix vous débarrasser, ayant fini par réaliser que le personnage est invivable. Notre avenir est en bonnes mains, les vôtres. Assurez-vous quand même que vous ne plantez pas le décor d’une deuxième crise qui risque d’être encore plus compliquée que la première, et qui vous retombera une nouvelle fois dessus, subsidiarité oblige ! À moins bien sûr que vous ne recherchiez les éternels recommencements, surtout si s’en occuper est grassement rétribué…
Ho lava andro hihinànana anie ianao Tompokolahy.

Les gardes rouges créés pour concrétiser le culte de la personnalité.

Les gardes rouges créés pour concrétiser le culte de la personnalité.

Hisotoire – Il y a cinquante ans, la Révolution culturelle chinoise

Combien cette dérive du Grand Timonier qui dura une bonne dizaine d’années a-t-elle fait de victimes directes   Un à trois millions selon les historiens, pas moins de vingt millions selon le maréchal Ye Jianying, mort en 1986, lequel y ajouta 100 millions de victimes de diverses brimades et répressions. Rien de moins qu’un crime contre l’humanité pour lequel tout a été fait pour dégager la responsabilité de son principal instigateur, Mao Tsé Toung, et charger la fameuse « bande des quatre » : sa veuve Jiang Qing et ses acolytes. Selon un chercheur de l’Académie des sciences sociales de Chine, « la Révolution Culturelle a atteint des sommets de folie parce qu’il n’existait plus de divergences, plus de diversité, car soit on n’osait pas, soit on ne pouvait plus se distinguer». La pensée unique dans toute sa splendeur, dont certains tyranneaux tropicaux rêvent encore en plein 2016…
Le 16 mai 1966 est généralement retenu comme la date où tout se mit en branle, avec la mise sur pied au sein du parti d’un comité ciblant « les détenteurs du pouvoir qui suivent la voie capitaliste ». Une semaine après, une affiche était placardée dans l’enceinte de l’université de Pékin, critiquant le recteur. Les « gardes rouges », adoubés par Mao en personne, étaient nés. Des dizaines de milliers d’enseignants et de cadres suivront la voie de l’infortuné recteur et mourront soit des coups reçus, soit froidement exécutés, soit encore par suicide. Le culte de la personnalité est alors à son zénith. L’année suivante, Mao retire sa confiance aux gardes rouges et ordonne à l’armée d’intervenir, avec toute latitude pour utiliser la force. Celle-ci instaure dans toute la Chine des « comités révolutionnaires » et envoie les jeunes instruits à la campagne pour être « rééduqués » par les paysans. La répression armée s’étend à tout le pays, atteignant ses pics dans le Sud, notamment au Guangxi. Le chaos perdurera jusqu’à la mort du Grand Timonier  en 1976, malgré les artifices de sa femme Jiang Qing pour masquer la sinistre réalité par une production intensive d’opéras révolutionnaires, dont elle a été la grande ordonnatrice.
Pendant cette « Révolution », le culte de la personnalité, porté à son paroxysme, atteignit les dimensions d’une véritable déification. « Des génies comme le président Mao, il n’en existe qu’un tous les mille ans. Le président Mao est le plus grand génie présent sur la terre. » Ainsi parlait Lin Biao que Mao porta à la présidence à la place de Liu Shaoqi, mais qui fut par la suite accusé de complot. Ne dit-on pas que tout pouvoir autocratique se nourrit de ses propres enfants   Avis aux flagorneurs de tous les régimes … Statues, bustes, insignes, et surtout le Petit Livre rouge inondèrent littéralement aussi bien le pays que les esprits. Ce fameux livre était lu matin et soir, il rythmait jusqu’aux mouvements de gymnastique dans les écoles ou dans les parcs. De simples erreurs de citation pouvaient valoir à leurs auteurs des sévices allant jusqu’à la bastonnade ou l’emprisonnement. Toutes ces exactions firent dire à Deng Xiaoping revenu au pouvoir en 1978 : « Il est très malsain et extrêmement dangereux de faire dépendre le sort d’un pays du prestige d’une personne. ». Le 5e Plenum du XIe Congrès de février 1980 alla dans le même sens en rappelant que « la propagande relative aux dirigeants doit rester réaliste, il faut interdire tout panégyrique ». La même année, le Comité Central publia des directives précises visant à « moins vanter l’individu, et réduire au minimum la publicité donnée à des activités ou des propos d’un dirigeant, dans la mesure où ils n’ont pas une importance majeure». Le temps passe, emportant l’homme et sa vanité comme une feuille morte, la vérité reste.

La paire, Paul Dussac et Jean Ralaimongo.

La paire, Paul Dussac et Jean Ralaimongo.

Rétro pêle-mêle

La presse, un long fleuve pas toujours tranquille. De retour au pays après avoir participé avec 45 000 Malgaches à la première Guerre Mondiale, Ralaimongo  eut la conviction que le journalisme était le meilleur moyen de poursuivre la lutte initiée par le VVS. Le problème était que les thèmes politiques étaient interdits aux journaux de langue malgache. Le 29 mai 1929, avec Marcel Dussac, il essaya de tenir une conférence de presse au cinéma Excelsior, une initiative qui le conduisit directement en prison. Avec quelques proches dont Ranaivo Jules et Ravoahangy, il décida de sortir deux journaux en langue française, « La Liberté » et « l’Opinion ». Aucune imprimerie ne voulant prendre le risque de s’en occuper, des amis d’Andapa, d’Antalaha, et de Vohémar se cotisèrent pour acheter le matériel. Le harcèlement des autorités fut tel que Ralaimongo n’eut bientôt plus de quoi payer ses amendes, et dut céder sa machine à un colon du nom de Verlisier. La vie privée de Ralaimongo subit aussi les contrecoups de son engagement. Aucun médecin, vazaha ou malgache, de la capitale n’accepta de faire accoucher sa femme, et finalement ce fut un médecin d’Anivorano-Nord, du nom de Ramasitera, qui se proposa. La chose se sut, et ce dernier fut rayé par l’Administration de la liste des avancements…
Gisèle Rabesahala se souvenait toujours des années 50, quand elle écrivait pour « Imongo Vaovao » avec les Arsène Ratsifehera et autres Rémi Rakotobe. Maintes fois, les forces de l’ordre  faisaient irruption dans l’imprimerie, un officier lisait à la va-vite un mandat de saisie, et ses subalternes emportaient des paquets de journaux, dispersaient les lettres, et cassaient du matériel au hasard.
15 mai 1972, tout Antananarivo était dans la rue et convergeait vers l’Avenue de l’Indépendance. Soudain, un important mouvement de foule, des huées, des sifflets à ne plus s’entendre. Que se passait-il donc   Tout simplement l’inimaginable : le personnel de la Radio nationale, hier encore des « voix de leur maître », qui rejoignait la Place du 13 mai, stoïquement mené par Jean-Louis Rafidy, et tenant bien haut une banderole :
« Mpiasan’ny Radio, miaraka amin’ny vahoaka ». Petit à petit, les huées se transformaient en acclamations devant leur courage. Tout le monde voulait leur serrer la main, les embrasser, leur offrir des fleurs récupérées sur les parterres piétinés. Un nouveau cri de ralliement était spontanément repris en chœur : « Miaraka amintsika ny Radio », la Radio est avec nous, la Radio est avec nous ! La cause était désormais entendue, la lutte ne pouvait plus ne pas vaincre …

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP

Carnet de voyage – Torbjørn C. Pedersen raconte « Once upon a saga »

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Une aventure humaine particulière et unique en son genre. Le Danois Torbjørn C. Pedersen illustre, de part et d’autre du globe, à travers son projet inédit et exclusif.

«Once upon a saga », littéralement « Il était une fois une aventure » dans la langue de Molière. C’est ce que vit et entreprend, actuellement, le Danois Torbjørn C. Pedersen en entamant un tour du monde atypique. Il l’entreprend depuis deux ans et huit mois exactement maintenant.
Passionné de découverte et de partage à travers les rencontres partout où il se trouve, Torbjørn C. Pedersen reste, par dessus tout, un humaniste prônant une admiration particulière pour les valeurs de fraternité, de modestie, de jovialité et de bonté dont regorge l’homme en général. Bien au-delà d’une simple quête de soi-même, Torbjørn C. Pedersen grâce à l’appui du comité international de la Croix-Rouge, projette ainsi depuis le 10 octobre 2013, ce voyage à travers lequel il entend mettre en avant lesdites valeurs.
« Le principe de ce voyage est simple, et c’est là ce qui fait sa grande particularité : je voyage partout dans le monde sans prendre l’avion, et si j’effectue mon passage dans un pays par la voie des airs, cela ne compte pas. Je dois y rester plus de vingt-quatre heures et je ne dois surtout pas retourner chez moi au Danemark avant d’avoir terminé mon voyage », confie-t-il.
Tout un programme atypique.

Fort d'une humilité et d'une modestie qui lui est propre, le Danois entreprend son aventure par tous les moyens de locomotion possibles sauf l'avion.

Fort d’une humilité et d’une modestie qui lui est propre, le Danois entreprend son aventure par tous les moyens de locomotion possibles sauf l’avion.

Un voyage ambitieux

« Ce n’est pas du tout sur un coup de tête que j’ai décidé d’entreprendre ce projet, c’est plus comme un appel que j’ai reçu. Je tenais avant tout à mettre en exergue les meilleurs aspects de tous les pays que je visiterai, car je sais qu’au-delà de ce que nous montre les média, il reste plus de bonnes choses à découvrir », explique Torbjørn C. Pedersen.
Pas d’évacuation ni de retour dans son Danemark natal avant un bon bout de temps alors, l’homme entame fièrement son épopée à travers le monde jusqu’aux environs de 2019. Privilégiant surtout les rencontres à travers « Once upon a saga », Torbjørn C. Pedersen part d’un simple leitmotiv « Un étranger, est un ami que vous n’avez jamais rencontré ». Inspiré par la découverte du modeste périple d’un ami voyageur, il s’est lancé dans le sinen, autant pour marquer l’histoire que pour inspirer l’autrui à son tour quant à l’importance d’explorer, de découvrir les autres et de se redécouvrir soi-même en entraide avec le comité international de la Croix-Rouge.

MAG3

 

Une personne, un projet

Torbjørn C. Pedersen s’est fixé un programme bien spécifique pour entreprendre son projet de voyage. Avec deux-cent trois pays à visiter sur sa liste depuis son départ en 2013, il en est actuellement à 114 de fait. Le voyageur s’est fixé un timing à respecter par lui-même et ne peut malheureusement pas trop jouir pleinement des pays qu’il visite. Au-delà des vingt-quatre heures à respecter, Torbjørn C. Pedersen passe au maximum sept jours dans chaque pays qu’il visite et deux jours au minimum. À lui tout seul, il rencontre souvent des problèmes par rapport aux locomotions maritimes pour pouvoir continuer son périple.

Des livres en vue

Son voyage terminé, Torbjørn C. Pedersen prévoit de sortir toute une série d’ouvrages autour de son aventure, « Once upon a saga ». Un livre illustré de photos légendées, illustrant ses rencontres, ses petits tracas au quotidien tout au long de ses voyages, ou encore la gastronomie locale, pour que les gens aient une idée de chaque pays en au moins deux photos. S’ensuivra un livre qu’il intitulera
« Stories from the world » à travers lequel il racontera ses histoires préférées de chaque pays et de chaque personne qu’il a rencontrés. Un ouvrage qui s’annoncera comme étant plus anecdotique donc et qui sera composé d’une quinzaine d’histoires en tout. Un dernier livre plus autobiographique autour de son histoire et du projet en général clôturera cette série.
« Comme je l’ai dit, j’espère surtout promouvoir les valeurs qui me sont chères à travers le monde. Comme quoi, malgré le terrorisme et toute ces choses qui nuisent à notre société, il reste encore plus de belles choses à découvrir dans nos pays respectifs », souligne Torbjørn C. Pedersen.
« Enfin, prenez la décision, n’attendez pas de planifier quoi que ce soit avant vous tenter quelque chose. Saisissez l’instant présent, n’hésitez pas et prenez la décision », conclut-il.

Aventurier, Torbjørn C. Pedersen n'oublie pas pour autant sa passion pour la littérature et le septième art également durant son voyage (ici, s'affichant fièrement avec l'Islandais Hafþór Júlíus Björnsson, acteur de la fameuse série Game of thrones).

Aventurier, Torbjørn C. Pedersen n’oublie pas pour autant sa passion pour la littérature et le septième art également durant son voyage (ici, s’affichant fièrement avec l’Islandais Hafþór Júlíus Björnsson, acteur de la fameuse série Game of thrones).

Globe-trotteur humaniste

En collaboration avec la Croix-Rouge, dont il est devenu l’ambassadeur, il prône aussi bien ses propres valeurs que celles de cette institution de part et d’autre du globe. Son périple, il l’a donc débuté en 2013 depuis son pays le Danemark. De là, il est passé par l’Angleterre, l’Espagne, la Russie, puis en bateau vers l’Islande, le Groenland et vogua ensuite vers le Canada. S’ensuit après une épopée vers l’Amérique centrale, puis l’Amérique du Sud, la Colombie, et les Caraïbes et les États-Unis. De là il part de nouveau en bateau vers l’Afrique du Nord et le reste du continent africain, à pied ou en voiture privilégiant ,à chaque fois, les rencontres et les échanges entre autres grâce aux réseaux de la Croix Rouge. S’ensuit un voyage en bateau vers les Comores pour finir par débarquer à Madagascar. Il partira pour l’île Maurice, les Seychelles et ensuite l’Asie et la Nouvelle Zélande.

Textes : Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos : Fournies

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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La vanille, qui fait plus ou moins la richesse de la Sava, et son produit de synthèse artificiel font l’objet du Bemiray d’aujourd’hui. Sur fond de la défaite des Bleus en finale de l’Euro 2016, Tom Andriamanoro évoque la fête nationale française, le 14-juillet. Enfin, selon la croyance populaire, les puissances occultes, dont les « doany », constituent une interface entre deux mondes.

Exportation – La vanille, un or vert très piraté

La vanille « fragrans » qui donna naissance à la vanille « bourbon » était déjà cultivée à Java, à Tahiti, en Nouvelle Calédonie, en Indochine, avant d’être introduite à Madagascar en 1870. Elle ne débarquait pas tout à fait en terre étrangère, puisque cinq espèces de vanillier sauvage sont répertoriées dans les forêts malgaches. Cette « fragrans » est la variété cultivée aujourd’hui dans les îles de l’océan Indien. Madagascar est le premier producteur mondial de vanille, pratiquement sans interruption depuis 1924.
Les premières feuilles peuvent être obtenues au bout de deux ans, mais il est conseillé de ne pas encore les féconder afin de ne pas épuiser prématurément la liane. La meilleure période de production s’étale sur quatre ans, allant crescendo de la troisième à la septième année.  La campagne de vanille préparée ou « en vrac » s’ouvre généralement deux mois après celle de la vanille verte. La préparation comporte plusieurs phases, depuis le trempage dans une eau à 60° jusqu’à la bonification dans des malles capitonnées de papier paraffiné. N’en déplaise aux chasseurs d’images, les clichés montrant des femmes pieds nus et traitant les gousses à même le sol ont fait leur temps : partout dans le monde on en est, aujourd’hui, aux blouses blanches, aux gants, et aux lavabos omniprésents…
Il y a loin des planteurs (environ 80 000 dont 70 000 pour la seule SAVA) aux utilisateurs finaux dans l’agro-alimentaire ou la parfumerie. Les exportateurs confient la collecte à des commissionnaires agréés. Dans les marchés importateurs, quelques « traders » font la pluie et le beau temps sur les cours. Les utilisateurs ne se constituent, en effet, pas de stock, et il peut suffire d’un cyclone pour faire flamber les prix. Ce fut le cas avec Hudah qui ravagea Antalaha en 2000, répandant dans les marchés la psychose d’une absence de production pendant plusieurs années. Il n’en fallait pas plus pour que, du jour au lendemain, les prix passent du simple au double, et s’engagent dans une spirale atteignant des pics surréalistes de 475 dollars. Les utilisateurs ont alors sorti le carton rouge en se tournant vers les produits de substitution. Rechute jusqu’à 50 dollars en 2004, pour ensuite se stabiliser entre 30 et 50 deollars. C’est un niveau de prix où les industriels trouvent plus intéressant de revenir au naturel plutôt que d’utiliser des extraits de synthèse.

Les gousses de vanille sont triées selon leur longueur et leur qualité.

Les gousses de vanille sont triées selon leur longueur et leur qualité.

Arôme de synthèse
Un tiers des aliments consommés en Europe, et plus de la moitié aux Etats-Unis, contient ce qu’on appelle pudiquement des « arômes ajoutés ». On les retrouve dans les plats cuisinés, les laitages, les soupes instantanées, les desserts, et même les petits pots pour bébés. La liste n’est pas exhaustive, car les arômes sont une bénédiction pour les industries, faciles à stocker, disponibles toute l’année, et libérant la ménagère des contraintes liées aux produits frais. Les chimistes ont isolé plus de 2 600 molécules aromatisantes à partir desquelles peuvent être reconstitués pratiquement tous les goûts et toutes les odeurs, le postulat à la mode étant la soif d’exotisme chez le consommateur. Les risques pour la santé sont généralement peu importants, les interrogations portant moins sur les molécules elles-mêmes que sur leurs supports, dont certains peuvent contenir des structures allergéniques.
Pour Monsieur Tout-le-monde qui n’est pas nécessairement nutritionniste, comment s’y retrouver   Aux Etats-Unis, la loi exige que la qualité, naturelle ou synthétique, des arômes figure sur l’étiquetage. Ailleurs, la réglementation est moins stricte, ce qui ouvre la voie à toutes les méprises entre « goût de », « arôme naturel de », « arôme » tout court ou autres « saveur de », alors que la différence entre ces appellations est de taille. L’arôme est naturel s’il provient exclusivement d’une matière première animale ou végétale, et si aucun procédé chimique n’entre dans sa fabrication. Le naturel biotechnologique n’est pas toujours extrait de la matière première dont il a le goût. On peut, par exemple, obtenir de la vanilline à partir du son, du riz, ou de la pulpe de betterave. L’arôme de synthèse artificiel, enfin, n’existe pas dans la nature. C’est le cas de l’éthylvanilline, un composé trois à cinq fois plus puissant que la vanille, mais pouvant coûter… deux cents fois moins cher.
Les papilles gustatives permettent seulement de reconnaître les saveurs primaires que sont l’amer, le sucré, l’acide, ou le salé. Les arômes, quant à eux, sont perçus par l’odorat quand, libérés dans la bouche lors de la mastication, ils remontent jusqu’au nez par un effet rétronasal. Le parfum vanille est utilisé dans un grand nombre de produits alimentaires (glaces, sucreries, crèmes, yaourts), et aussi dans les savons et autres désodorisants. La vanille étant un produit de luxe pour lequel le Groupement des entreprises de la SAVA a, par exemple, créé un label « Vanille naturelle malgache», c’est l’arôme qui compte le plus de fraudes.

Le Président français, François Hollande, passe en revue les troupes avant le traditionnel défilé du 14-juillet sur les Champs-Elysées.

Le Président français, François Hollande, passe en revue les troupes avant le traditionnel défilé du 14-juillet sur les Champs-Elysées.

14 juillet – Ma doulce France …

Il n’est pas interdit d’avoir la nostalgie des bocages normands ou de la garrigue provençale en ce mois de la fête nationale française. Elle fut belle sur des Champs peints en bleu-blanc-rouge, avec un Président qui a descendu et remonté en toute « normalité » la plus belle avenue du monde. Elle aurait été plus cocorico si, quelques jours plus tôt et après un démarrage poussif, les « Françafricains » de Didier Deschamps avaient pu poursuivre leur ascension jusqu’au toit de l’Euro. Mais rien n’y fit, l’Antoine et ses potes se sont heurtés, à chaque tentative, à un extraterrestre déguisé en gardien de but. Et quoiqu’on dise, il y a encore une justice, même en football : le traitement VIP réservé à Christiano Ronaldo et sa sortie prématurée, au lieu d’abattre les Lusitaniens, les ont, au contraire, appelés à se transcender. Moralité de l’histoire : la victoire n’est pas nécessairement promise à ceux qui se croient les plus forts, mais à ceux qui y croient. Nuance, et à bon entendeur…
Au fait, 1789 a-t-elle été une révolte comme s’est enquis sa Majesté, une révolution comme on  lui a répondu, ou un coup d’État pour parler comme aujourd’hui   Toujours est-il qu’elle fut suivie par dix années de Transition sans que les Français sachent vraiment vers quoi, et durant lesquels on s’entre-guillotinait sur l’air des lampions. En veux-tu en v’là, et que je te raccourcisse ! Le pauvre Capet, Louis XVI du temps de sa splendeur, monta sur l’échafaud le 21 janvier 1793, suivi, l’année d’après, sur le même chemin de croix par beaucoup de ses anciens vainqueurs. Une Terreur rouge écarlate, alors qu’on doit à la prise de La Bastille la très pacifiste Déclaration des Droits de l’Homme, dont certains pays ont vite fait un torchon.
Qu’est-il resté, aujourd’hui, du 14-juillet   Dans l’Histoire de Madagascar, l’arrêté n°450 du 5 mars 1897 par lequel il remplaçait, désormais, la Fête royale du Fandroana. Chez ses propriétaires, une journée populaire bon enfant qui n’a pas pris une seule ride, des bals musette, et un hymne, « La Marseillaise », qui dérange parfois par la brutale crudité de son message. Platini avait suggéré, une fois, qu’au moins sur les stades, on puisse lui adapter occasionnellement des paroles moins bellicistes. En vain. En Coupe d’Europe comme au Mundial, les Bleus continuent à réclamer à tue-tête « qu’un sang impur abreuve leurs sillons ». Brrr…

Malgré la christianisation de la Grande île, les offrandes  dans les « doany » (ici celui de Ikingory) ont une place prépondérante chez certains Malgaches.

Malgré la christianisation de la Grande île, les offrandesdans les « doany » (ici celui de Ikingory) ont une place prépondérante chez certains Malgaches.

Mondes parallèles – Esprit es-tu là  ?

Tout commence par une sorte de rêve prémonitoire dans lequel la personne entend la voix de Ranoro. Dans son « doany », chez les Antehiroka près d’Ambohibao, où il est interdit non seulement d’apporter du sel mais même d’en parler, un grand prêtre se charge de traduire en termes simples ce qui a été transmis en paraboles. Être un fidèle de Ranoro, la fille d’Andriantsira, implique des contraintes dont celle de lui offrir des dons en argent ou en nature. Qu’à cela ne tienne, puisqu’aujourd’hui encore l’ondine tient sa promesse faite du temps d’Andriambodilova, son mari : « si vous ne m’oubliez pas, si vous venez à ma maison de pierre, je vous protègerai, je vous aiderai ».
Il existe à Antananarivo pas moins de sept « doany » hauts-lieux du culte des ancêtres, pour ne citer que ceux d’Anosisoa, d’Ambonin’Ampamarinana, ou encore d’Andohamandry. Ce dernier endroit était celui où Andrianampoinimerina envoyait puiser son eau, avant de devenir un grenier à riz sous la reine Rasoaherina. Il en est resté une sacralité qui utilise des voix pour dicter à l’officiant les démarches ésotériques nécessaires pour en faire un lieu de prière et de guérison. Tous les « doany » se ressemblent, avec cette omniprésence du rouge couleur royale, les amoncellements de pierres, le drapeau national, les bucranes, les inscriptions,  l’autel des sacrifices, et surtout les pouvoirs du maître des lieux, hérités des ancêtres. « Nametrahan’ny razambe hery aho ». Etre habité par des énergies venues d’ailleurs peut aussi arriver à des particuliers lesquels disent n’avoir pas eu d’autre choix que d’obtempérer et… d’ouvrir un cabinet qui désemplit rarement. La culture populaire malgache met leur pouvoir sur le compte d’entités mystérieuses classées sous le terme générique de « Kalanoro ». Ils y associent généralement le Dieu des chrétiens pour ne pas froisser ou perdre une clientèle de fidèles, qui le sont en fait très peu….

Les dahalo sont toujours dotés de « moara » fournis par leurs sorciers protecteurs, les dadarabe.

Les dahalo sont toujours dotés de « moara » fournis par leurs sorciers protecteurs, les dadarabe.

Médium
Les relations privilégiées avec des puissances occultes ne se limitent pas aux activités de guérisseur. On pourrait citer des religions comme le renouveau charismatique ou le vaudou, certaines branches du bouddhisme tibétain, le chamanisme et le druidisme, les expériences de mysticisme, de vision ou d’extase, ainsi que des activités relevant de la parapsychologie. Contrairement au voyant dont le pouvoir se limite souvent à la prédiction, le médium, par exemple, est aussi une interface entre deux mondes. Les cas de médiumnité sont multiples et on pourrait en citer quelques-uns : le médium clairvoyant (cas de Bernadette Soubirous de Lourdes), le médium clairentendant (cas de Jeanne d’Arc ou de John Edward), le médium christique, le médium en proie à des intuitions et pulsions bonnes ou mauvaises, créatrices ou destructrices, pouvant s’assimiler à un désordre psycho-émotionnel (cas de certains génies artistiques et hommes politiques), le médium adepte de la table tournante très populaire au 19è siècle, le médium parlant qui prête son larynx et ses cordes vocales à l’entité qui l’habite temporairement (un personnage central du « tromba »).
La pire insulte que l’on pourrait faire à un titulaire de ces pouvoirs inexpliqués, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs, serait de voir en lui la main des puissances du Mal. Ecoutons ce témoignage d’un convaincu : « La médiumnité est un don de Dieu pour celui qui a réussi à l’écouter dans son cœur, et qui s’y est retrouvé. Le médium est un être humain aussi banal que les autres, ni meilleur ni pire. Il a juste décidé de mettre en pratique sa volonté de vivre dans l’amour, en Dieu, en aidant ses semblables ».N’empêche, il existe des satanistes de bonne… foi, et qui ne s’en cachent pas. C’est le cas de cet artiste magicien interviewé il y a quelques années de cela par une station privée de la place, et qui a connu ses heures de célébrité. Avant chaque spectacle, il s’enferme toujours dans sa loge pour se concentrer, le pied posé sur une Bible. « Je sais qu’un jour Satan me demandera des comptes. Mais en attendant, je continue puisqu’il m’en donne le temps ».

BE6Rétro pêle-mêle

Ordures et pollution sans frontières. 2007, Nouakchott est ce qu’on peut appeler une ville sale, ses rues sont de véritables décharges à ciel ouvert. Un peu d’espoir est venu depuis qu’une société française a pris en main le ramassage des ordures. Elle se donne jusqu’au premier trimestre 2008 pour atteindre sa vitesse de croisière. Mais rien ne pourra être réussi sans un changement culturel, comme a essayé de le faire comprendre à ses administrés, dans un langage de vérité, le maire de la capitale mauritanienne : « nous sommes un peuple de bédouins, nous ne sommes pas encore habitués à la ville. Les bédouins plantent leurs tentes, et quand c’est sale tout autour, ils vont ailleurs ». Autant de pratiques inconciliables avec la vie urbaine, et qui ne sont pas si éloignées de celles qui expliquent le lent pourrissement de quartiers entiers d’Antananarivo, dont la ville ne s’est plus relevée. Une chute libre imputable en grande partie à l’exode rural de populations totalement inadaptées à leurs nouvelles conditions de subsistance, dans un environnement qui leur est inconnu.
À Naples en Italie, les déchets industriels pèsent plusieurs dizaines de milliards d’euros par an, et sont même plus rentables à la maffia qui règne sur ce marché que la cocaïne. Vingt-six millions de tonnes sont dispersées dans la nature, l’équivalent de véritables montagnes de produits toxiques, et brûlées ici ou là au gré des déchargements. Des pâturages sont pollués, des troupeaux entiers sont décimés par des maladies à répétition, et à certains endroits le taux en dioxine du lait est douze fois supérieur à la limité autorisée. Les chiffres de l’OMS sont inquiétants, mais n’arrivent pas à secouer l’immobilisme d’autorités gangrénées par la Camora.
La Chine est le premier producteur mondial de charbon avec ses deux milliards de tonnes en augmentation de 15% chaque année. La province de Chang Si est surnommée l’Océan de charbon. Il y circule chaque nuit des trains de 2 à 3 km de long, remplis à ras bord. Beaucoup de routes sont noires de pollution, et l’atmosphère de certaines villes est d’un gris poisseux en permanence. Autour de la capitale de la province il n’y a presque plus de champs cultivés, rien que des exploitations se succédant à l’infini. Voilà le genre d’environnement radieux que les Chinois promettent  à Soamahamanina et à beaucoup d’autres régions d’un pays qui n’aura jamais autant mérité son surnom d’Ile Rouge.

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP


Nosy Be – Un centre de santé de base métamorphosé

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Les villageois d’Ampangoriana sur Nosy Komba sont en fête. Leur centre de santé de base est remis aux normes.

Les habitants du village d’Ampan­goriana, un arrondissement situé à 9km à vol d’oiseau de Nosy Be, dans la partie orientale de Nosy Komba, ne sont plus délaissés, en matière de santé. Les 4 311 âmes réparties dans cinq fokontany profitent désormais de l’existence du Centre de santé de base de niveau-2 (CSB2), réhabilité.
L’établissement sanitaire de proximité s’est progressivement agrandi et a évolué depuis 1970, année de la construction du bâtiment. En 2011, l’érection d’un nouvel édifice qui mesure
8m x12 m, a été financée par l’Association Nord Aids Madagascar, par le biais d’un opérateur étranger résident, appelé Decoster. Par la suite, le centre a obtenu, en 2015, une aide du PIP régional pour la réhabilitation de l’ancien bâtiment. Le CSB2 a également reçu  différents dons de diverses associations et personnalités politiques qui œuvrent pour le développement de l’ile, à savoir 10 panneaux solaires, 9 batteries, un convertisseur de 1500w, des équipements tels que des lits, des matelas, des instruments…
À l’heure actuelle, le CSB2 d’Ampangoriana a atteint les normes requises d’un centre de santé de base performant, car il est capable de satisfaire les demandes pour soigner et traiter les maladies existant sur l’île et  pour améliorer la santé dans le cadre du secteur touristique en le dotant de matériels adéquats.

Feuille de route
La réhabilitation du centre s’inscrit aussi dans la mise en œuvre de la feuille de route pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale dans le cadre de la réalisation du programme 2015-2019.
Pour l‘instant, deux généralistes, un médecin et un infirmier, font fonctionner le centre. Le CSB2 consulte et donne des soins externes, sensibilise sur les méthodes de planification familiale, fait le dépistage de syphilis/VIH et référence des PVVIH… À son état actuel, la maternité est équipée de quatre lits.
L’inauguration officielle de cette infrastructure providentielle, d’une valeur de 40 millions ariary, a eu lieu en fin de semaine, en présence d’une délégation conduite par le ministre de la Santé publique, le Pr Mamy Lalatiana Andriamanarivo, et des autorités régionales dirigées par le chef de la région, Eddie Jean Aimé Tongazara.
Lors de la cérémonie, le ministre de la Santé publique a tenu à expliquer l’objet de sa visite, malgré les vagues que son équipe et lui devaient traverser. « Maintenant, selon les instructions présidentielles, nous avons la mission de descendre jusque dans les endroits  les plus reculés pour constater de visu les réalités afin de mener un développement harmonieux. Et notre présence ici le justifie », a-t-il souligné, tout en concluant que les chantiers sont nombreux.

Ressources – Les agrocarburants, une opportunité à saisir

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Selon les statistiques de l’Office malgache des hydrocarbures (OMH), l’importation en hydrocarbures a atteint 680 000 tonnes métriques, en 2013. Un volume qui est consommé, en grande partie, par le secteur du transport et celui de l’électricité.

Madagascar dispose d’importantes potentialités pour la production d’agrocarburants, que ce soit de l’agrodiesel ou de  l’agroéthanol. Une étude, réalisée par la Plateforme des agrocarburants durables (PAD) et le WWF en 2011, a montré qu’une surface d’un million d’hectares suffirait pour accueillir des cultures à vocation énergétique, sans compromettre la production alimentaire, sur les 16 millions d’hectares de terrains exploitables en-dehors des terrains occupés actuellement.
Interrogé sur la question, un consommateur déclare : « Nous avons entendu parler des projets d’investissement dans les agrocarburants à Madagascar depuis une dizaine d’années. Des investisseurs sont venus mais sont partis après quelques années, sans rien de concret. Tout le monde se demande pourquoi ?  »
Selon l’un des investisseurs dans ce secteur, membre de la PAD, « Nous croyons beaucoup en l’avenir des agrocarburants à Madagascar. Nos projets restent, malheureusement, en suspens car le pays ne dispose pas encore de stratégie claire pour ce secteur. Cette situation ne rassure pas les investisseurs, alors que ces derniers sont prêts et ont même déjà contribué en matière de développement. »
En effet, ces derniers participent à divers projets de développement, dans leurs localités d’intervention, dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la promotion des jeunes et de l’appui aux groupes vulnérables. Ils viennent donc en appui et en complément des actions de l’État dans les secteurs sociaux.
Le pays perd ainsi beaucoup d’opportunités en termes de création d’emplois et de valeur ajoutée. Madagascar aurait, en plus, pu faire une économie substantielle de devises. N’oublions pas que nous dépensons des centaines de millions de dollars par an pour importer des produits pétroliers. En 2013, d’après l’OMH, cette importation atteignait une valeur totale de 669 millions de dollars.
Même les paysans qui se sont vu proposer des projets de partenariat avec les investisseurs regrettent que ces projets soient tombés à l’eau.
« À travers ces contrats de culture de jatropha, nous aurions pu disposer de revenus complémentaires », déplore Ranaivo, un producteur basé à Amparafaravola.
« En 2008, nous avons vu de nos yeux une démonstration sur l’utilisation de l’huile de jatropha dans les motoculteurs, à Amparafaravola. Cela nous a donné beaucoup d’espoir, car ceci nous a ouvert des possibilités pour renforcer la mécanisation agricole et augmenter la productivité et la production de riz », poursuit-il.
Le secteur Électricité pourrait aussi bénéficier de la production locale d’agrodiesel. Les petites centrales thermiques isolées peuvent être alimentées par une courte chaîne de production d’agrodiesel.

L’huile de jatropha permet de passer  à l’agrodiesel.

L’huile de jatropha permet de passer
à l’agrodiesel.

Valeur ajoutée
Tovondriaka, un autre paysan installé à Beloha dans le Sud de l’Androy, déclare à ce propos : « Nous avons un important peuplement naturel de Jatrophamahafaliensis que nous pourrions valoriser s’il y avait un marché. Une évaluation rapide a permis de constater que la production d’agrodiesel à partir de cette plante serait suffisante pour alimenter en carburant la centrale thermique de cette localité. La valeur ajoutée resterait ainsi sur place, et des emplois seraient créés.  Au lieu de cela, nous importons du gasoil de l’Orient qui arrive à Toamasina et doit parcourir des milliers de kilomètres pour arriver dans le Sud de l’Île ».
Les paysans producteurs de canne à sucre rejoignent également ce point de vue.
« Nous sommes prêts à investir dans la culture de la canne à sucre et à la livrer aux transformateurs dans l’agro éthanol. Nous avons été sensibilisés depuis au moins cinq ans maintenant et attendons la suite », indique Rakotoson, un producteur résidant à Brickaville.
Les investisseurs dans la chaine de transformation et de distribution se demandent aussi pourquoi l’État n’autorise pas la commercialisation de l’éthanol domestique. Les usines sont prêtes à être installées, la réglementation sur l’éthanol domestique est déjà en vigueur, et les foyers à éthanol sont disponibles. Cette filière pourrait contribuer à protéger l’environnement, notamment la déforestation due à l’utilisation de bois énergie.
En matière de technologies, elles sont également disponibles et les compétences existent à Madagascar. D’après un universitaire qui prépare son doctorat sur le sujet, les unités de production d’éthanol peuvent être fabriquées dans le pays. Les chercheurs nationaux ont pu mettre au point des procédés pour traiter l’huile brute de jatropha afin de l’utiliser dans les moteurs diesel.
Rasoa, femme au foyer à Ambositra, faisait partie des ménages qui avaient déjà testé l’utilisation d’éthanol domestique pour la cuisson. Elle regrette que cette expérience ne se soit pas poursuivie.
« J’ai trouvé beaucoup d’avantages dans l’utilisation de l’éthanol domestique, témoigne-t-elle. Ma cuisine est propre, il n’y a pas cette fumée noire qui, non seulement pollue la maison, mais affecte aussi notre santé. »
En effet, une étude a montré que la fumée dégagée par le bois de chauffe constitue une importante cause de maladies respiratoires graves, avec un taux de mortalité élevé.
Enfin, il ne faut pas négliger le fait que le développement du secteur des agrocarburants contribuera également aux efforts d’atténuation des impacts du changement climatique, grâce à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Madagascar cherche, en effet, à atteindre 14% de réduction du GES depuis le COP21.
En un mot, le temps est à l’action et non plus aux beaux discours en matière d’agrocarburants. Que chacun prenne ses responsabilités !

Carte des agrocarburants

Carte des agrocarburants

Encourager les investissements

Le pays doit continuer à mettre en place un cadre incitatif et favorable aux investissements. La promotion du Partenariat public-privé (PPP) constitue une voie à suivre, étant donné que l’État n’a pas suffisamment de moyens. Nous avons maintenant un outil législatif pour cela avec la loi sur le PPP pour compléter les dispositifs juridiques et institutionnels actuels. Néanmoins, l’État doit, non seulement, montrer sa volonté mais aussi clarifier sa stratégie et les objectifs à atteindre dans les négociations avec les investisseurs, de manière à ce qu’un partenariat gagnant-gagnant soit établi. Cela veut dire ,d’une part, que les investisseurs sont sécurisés dans leurs activités et que celles-ci sont rentables. D’autre part, Madagascar bénéficie durablement de ces investissements sur le plan économique (emplois, devises, …), social (partage équitable des richesses, santé, éducation), et environnemental (préservation des ressources).
L’enjeu est tellement important que tout le monde doit pouvoir se prononcer sur ce sujet. La concertation et la coordination des actions entre les différents ministères (énergie, environnement, agriculture, aménagement du territoire, finances, commerce, industrie) sont nécessaires, tout en intégrant dans le processus le secteur privé, les organisations des producteurs ruraux, et la société civile, ceci afin que la transparence et la bonne gouvernance constituent une garantie pour asseoir la confiance et motiver les acteurs.

Page réalisée en collaboration avec GRE

Formation libérale – Le parti ADN souffle sa première bougie

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Créé à partir de la base, à l’initiative des militants, le parti ADN a fêté sa première année d’existence, le 15 juillet. De doctrine libérale, le parti ADN place le bien-être de l’Homme au centre de son programme politique.

Un an déjà. Parmi les plus jeunes formations au sein de l’arène politique malgache, le parti ADN a, en effet, fêté sa première année d’existence, le 15 juillet dernier.
Dès ses premiers pas, le parti conduit par Edgard Razafindravahy, a marqué sa volonté de trancher avec les pratiques politiques à Madagascar. Le parti a vu le jour à Antsirabe, dans la région du Vakinankaratra, le 15 juillet 2015. Une création à l’initiative des militants locaux. « Le parti appartient à ses membres et est créé à leur initiative » avait alors exprimé les initiateurs de ce parti lors de son inauguration.
« Lors des élections de 2013, de nombreuses personnes m’ont fait confiance et ont suivi mes projets pour le développement du pays, cela est une source de motivation personnelle en étant le guide de l’ADN, d’autant plus que la gestion actuelle du pays est loin de ce que les malgaches attendent. Je ne veux pas abandonner mes compatriotes à leur triste sort, ce n’est pas mon genre d’abandonner en cours de route d’ailleurs. J’ai promis la victoire aux malgaches, l’on ne s’arrêtera que lorsque cette victoire sera acquise pour tous les concitoyens », explique le chef de file nationale du parti ADN, Edgard Razafindravahy.
Durant sa campagne électorale, l’ancien candidat à la présidentielle avait proposé tout un programme de développement national notamment, en matière d’économie, d’éducation, de santé, de sécurité mais également concernant l’indépendance et l’impartialité de la justice. Depuis un an, le parti ADN et son chef de file mobilisent la population locale pour échanger, mettre en place des solutions pérennes en vue d’un développement local et durable.

Partout dans les régions de la Grande île, l’ADN et son chef de file, Edgard Razafindravahy, ont été accueillis avec enthousiasme.

Partout dans les régions de la Grande île, l’ADN et son chef de file, Edgard Razafindravahy, ont été accueillis avec enthousiasme.

Quatre-vingt mille membres
En une année d’existence, l’Arche de la Nation a fait du chemin, au sens large du terme. Depuis juillet 2015, son chef de file et les membres de l’instance nationale du parti ont, en effet, parcouru des milliers de kilomètres. Sillonnant les routes de Madagascar, allant de commune en commune, d’Est en Ouest, du Nord au Sud, pour marquer la création des branches du parti, mais surtout, pour échanger avec la population locale, partager les idées du parti, être à l’écoute des aspirations des locaux.

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Onze régions sur vingt-deux ont été visitées par l’Arche de la Nation. Dans le sillage de ces visites, le nombre de militants n’a cessé de croître. Après un an d’existence le parti libéral compte pas moins de quatre-vingt mille adhérents.
Aller à la rencontre de la population locale pour connaître ses aspirations est une autre démarche qui distingue le parti ADN des autres formations politiques. Edgard Razafindravahy a, notamment, promis « d’oeuvrer à donner aux citoyens les outils nécessaires pour être des acteurs de leur développement, de celui de la société et non plus être de simples spectateurs ». Joignant les paroles aux actes, le Parti ADN dispense, chaque 2e samedi du mois ses adhérents de formation qui leur sont utiles.

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Fédéralisme « Sahaza »
À l’issue des descentes sur terrain conduites par son chef de file ces derniers constatent «Cette idée est, en effet, systématiquement dans les revendications et les solutions proposées par les habitants durant les séances d’échanges dans les localités visitées. Les exploitations des richesses de nos terres ne profitent qu’aux autres. Il n’y a aucune retombée pour notre localité et encore moins pour nous», sont des phrases fréquemment dites lors de ces réunions.
« Si telle est l’aspiration de la population, je suis prêt à porter leur voix », déclare le chef de file national de l’Arche de la nation. Le parti libéral est, en effet, convaincu du fait que ce sont les habitants locaux, ceux des « fokontany », et des communes qui sont à même de connaître la politique adéquate pour leur développement. Concernant le système fédéral, Edgard Razafindravahy souligne, néanmoins, que cela devra être un système fédéral « sahaza », de traduction libre, adéquat.
« Le parti ADN militera pour mettre dans la balance face à l’État unitaire, le système fédéral. Il faudra, toutefois, que ce soit un système fédéral sahaza. Laissons la population faire son choix », soutient le chef de file national du parti libéral. Outre son expansion dans toute la Grande île, par ailleurs, l’Arche de la nation a, également, pris une envergure internationale, dès sa première année d’existence.

L’ADN fait désormais partie de la grande famille de l’International Libéral.

L’ADN fait désormais partie de la grande famille de l’International Libéral.

Un parti international
Avec son idéologie libérale, sa conception de développement pour Madagascar vers des solutions partant de la population de base, en mettant l’homme au centre du développement, le Parti ADN n’a pas tardé à séduire le parti VENSTRE, formation libérale au pouvoir au Danemark.
Une convention de partenariat s’est signée entre les deux partis au mois de février de cette année. Appuyé par cet allié, l’ADN rentre dans la cour des grands en intégrant l’« International liberal » au mois de mai dernier. Un grand pas est fait pour ce jeune parti.
L’objectif de « l’International liberal », est de faire gagner ses membres lors des différentes élections, pour que ceux-ci puissent accéder au pouvoir. Outre l’appui aux élections, la fédération internationale des partis libéraux s’attèle, aussi, à soutenir ses membres dans ses actions dans le domaine social.

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Actions concrètes
La mise à disposition de formation pour ses concitoyens, particulièrement, pour les membres du parti, différencie, également, l’Arche de la nation des autres entités politiques malgaches. Dans l’optique d’une refondation en partant de la base, et pour trancher avec les mauvaises pratiques politiques qui mettent à mal le pays, le parti ADN, par le biais, de ces formations transmet les principes de l’idéologie libérale, c’est-à-dire le principe qui consiste à agir pour le bien-être de l’Homme.
Des enseignements, en matière de leadership, de science politique ou encore sur l’environnement ont déjà été dispensés à plusieurs centaines de personnes, par des universitaires, des experts ou encore des techniciens.

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Le parti conduit par Edgard Razafindrahy met au point en collaboration avec la population de base des programmes de développement spécifique dans certains secteurs. C’est le cas, par exemple, pour le secteur de l’agriculture et élevage avec le projet AGRIMUS, Avec ce projet, le parti aide les paysans notamment à se professionnaliser ,  à mieux s’organiser, à trouver de nouveaux débouchés…
« Nous tenons à remercier tous les Malgaches qui ont répondu à l’appel du parti ADN dans ses efforts pour parvenir au développement et au bien-être de chacun. La victoire de chaque concitoyen est notre objectif et nous y parviendrons », conclut Edgard Razafindravahy.

Japon – Akihabara, la ville électrique des geeks à Tokyo

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C’est l’un des quartiers les plus connus de Tokyo. Il est particulièrement populaire auprès de la population geek qui l’appelle l’Electric town ou la ville électrique. C’est l’un des quartiers les plus visités de la capitale japonaise.

On associe souvent le Japon à l’électronique. D’autant que les Sony, Panasonic, Sharp, Hitachi, Fujitsu, Toshiba ont intégré de nombreux foyers mondiaux. Qui ne se souvient pas du fameux baladeur walkman de Sony ?  Les consoles Playstations de cette marque nippone restent encore très prisées. Mais le Japon, ce n’est plus uniquement l’électronique, c’est aussi le pays du manga. À Tokyo, la capitale nipponne, la visite d’Akihabara s’impose. Ce quartier appelé aussi l’Electric town, est l’un des plus connus de la capitale japonaise. Il est très populaire auprès des « geek », des amateurs de l’électronique et des mangas.
S’étendant autour des avenues Chuo-dori et Kanda Miyojin-dori et surnommé Akiba, le quartier d’Akihabara est célèbre pour son impressionnante concentration de commerces d’appareils électroniques et électroménagers. Des grandes surfaces qui proposent les derniers modèles d’ordinateurs et de smartphones jusqu’aux petites échoppes qui vendent des pièces détachées, tous les types de boutiques du domaine y sont réunis. À cela s’ajoutent les « duty-free » dans lesquels les visiteurs étrangers peuvent acheter hors-taxes  sur simple présentation de leur passeport, puisque Akihabara est une ville très fréquentée par les touristes. Ordinateurs, smartphones et équipements high-tech, mangas, jeux vidéo, fanzines et autres DVD se vendent comme des petits pains. Pour bien illustrer, ce quartier se traduit par une centaine, voire même plus, de nos « suprêmes centers » ou « citic » de Behoririka.
À la sortie de la gare de Japan Railways, la compagnie ferroviaire du Japon, à Akihabara, l’on se croit au beau milieu d’un quartier de Hong Kong. Les rues sont bordées de magasins qui se succèdent les uns aux autres. Les panneaux publicitaires ornent les grands immeubles. « Akihabara demeure la caverne d’Ali Baba des jeux vidéos dernier cri, des mangas », décrit un habitant de Tokyo. C’est ici que sortent en avant-première les derniers produits high tech japonais. Mais l’on y trouve aussi les grandes gloires des autres marques comme Samsung, Apple, et bien d’autres.

Une salle de jeux à étages
Ce qui est impressionnant à Akihabara, c’est la présence d’une salle de jeux sur plusieurs étages. Tout près de la station de Japan Railways, le Club Sega fait véritablement partie du paysage du quartier. On y trouve toutes sortes de jeux et bornes d’arcades sur plusieurs étages. Les amateurs de jeux de combat y trouvent plaisir. « Ici, c’est le paradis ! », s’exclame un touriste.
Une fois la nuit tombée, l’Electric town dévoile tous ses charmes. Les panneaux lumineux, les lumières artificielles raniment l’ambiance dans ce quartier très populaire. Les bruitages par millier de « irasshaimase ! », ou bienvenue, prennent place. Les maid café, ces jeunes filles qui proposent aux touristes des prospectus avec un nom de café, s’installent dans chaque coin de rue. « No photo please », s’insurge l’une d’elles, avec un accent japonais, lorsqu’un touriste tente de poser en photo avec ces jeunes filles en costume. Là encore, les maid café sont une autre histoire.
L’accès à Akihabara est très facile et se fait en quelques minutes, ou deux stations, à partir de la JR de Tokyo, avec les lignes Yamanote ou Keihin Tôhoku. Dans la partie ouest d’Akihabara, se trouvent la Chûô-dôri, et dans la partie est, la Shôwa-dôri. Toutes deux forment les deux artères majeures du quartier. Il est recommandé d’aller au moins une fois découvrir ce quartier, le paradis de l’électronique, amusant pour le touriste en général, et incontournable pour les fans de technologie.

Texte et photos : Lova Rafidiarisoa

Sécurité alimentaire – La malnutrition chronique combattue dès les mille premiers jours

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La malnutrition est un problème de santé et de développement majeur. Malgré les efforts entrepris, les défis restent immenses, d’où la nécessité d’une bonne coordination pour assurer l’efficacité des interventions.

Deux millions d’enfants sont victimes de la malnutrition chronique.  Ce fléau s’attaque au développement physique et cognitif des enfants. Une tragédie trop souvent ignorée et dont les conséquences restent sous-estimées. Le retard de croissance, conséquence de la malnutrition chronique, est bien plus qu’un problème d’enfants trop petits pour leur âge. Il leur fait aussi courir le risque d’une vie fragilisée, rendue plus vulnérable face à la maladie, à la pauvreté et à l’injustice.
Les carences nutritionnelles subies par un enfant au cours des deux premières années de la vie d’un enfant sont une menace pour le développement de son cerveau. Elles peuvent réduire ses capacités d’apprentissage, augmentant le risque d’échec scolaire et impactant, à terme, son niveau de vie.
« Les adultes ayant souffert de retard de croissance dans leur enfance gagnent moins d’argent que leurs semblables. Ils sont également davantage sujets aux maladies chroniques comme le diabète, l’obésité et les maladies cardiovasculaires », avoue le docteur Harinelina Randriamasiarijaona du service de la Nutrition du ministère de la Santé publique lors de son intervention à la Journée nationale de la nutrition.
Le tableau est bien noir mais les choses peuvent changer. Le combat contre la malnutrition constitue même une opportunité majeure de développement, pour autant qu’existe la volonté politique de le mener. La période des 1 000 premiers jours de vie est une période-clé pour le développement de l’enfant. C’est pendant cette période que le capital-santé de l’enfant et de l’adulte à venir se dessine. Elle constitue ainsi une fenêtre d’opportunité à saisir en termes de prévention. Investir sur la période-clé, qui va de la conception d’un bébé à son deuxième anniversaire, peut changer une vie entière. C’est une fenêtre d’action dans laquelle l’impact des interventions est maximal.

Hygiène
Les femmes enceintes ont besoin de nutriments essentiels comme le fer et l’acide folique, et les nouveaux-nés, du lait maternel, cette « super nourriture » naturelle, dès la première heure suivant la naissance et exclusivement jusqu’à six mois. À partir de cet âge, des aliments solides adéquats doivent être progressivement introduits, au bon moment.
Les bonnes conditions d’hygiène sont essentielles, car la consommation d’eau insalubre et un accès insuffisant aux soins peuvent provoquer des épisodes répétés de diarrhés, qui, à leur tour, sont facteurs de malnutrition.

Le pesage de l’enfant permet de constater une éventuelle malnutrition chronique dès les 1 000 jours.

Le pesage de l’enfant permet de constater une éventuelle malnutrition chronique dès les 1 000 jours.

La Journée nationale de la nutrition pour animer la coordination

La célébration de la Journée nationale de la nutrition (JNN) 2016 a été placée sous le thème
« Avançons ensemble et coordonnons nos actions pour assurer les 1 000 premiers jours de l’enfant ».  Un thème qui renvoie à la nécessité d’une coordination des interventions plurielles pour assurer l’efficacité durant la fenêtre d’opportunité des mille premiers jours.
Les participants devaient alors proposer une prestation commune répondant à un objectif commun et démontrant clairement l’implication du secteur dans la lutte contre la malnutrition.
Huit villages ont été créés, à savoir ceux de la Nutrition spécifique, de la Sécurité alimentaire, de la Communication, du WASH, de l’Agro-alimentaire et du commerce, de l’Environnement, de la Protection sociale et de l’urgence, et celui de l’Éducation. Près de 90 participants ont intégré les différents villages.
Avec les partenaires de développement, le secteur privé, la société civile et les ministères du gouvernement, l’ONN développe une approche cohérente et multisectorielle pour lutter contre la malnutrition.

MAG3Harijaona Ravelonarivo – « Une bonne nutrition dépend de la quantité et surtout de la qualité »

Ce responsable au sein de l’Office national de nutrition évoque la sécurité alimentaire auprès des ménages.

Quel est le rôle de l’agriculture et de la sécurité alimentaire des ménages dans la lutte contre la malnutrition ? 
Il est important de valoriser la sécurité alimentaire des ménages afin de favoriser la lutte contre la malnutrition. Pour ce faire, l’amélioration et le suivi auprès des ménages, à travers la formation agricole, constituent un moyen de lutte contre ce fléau. La sécurité alimentaire assure la disponibilité d’une alimentation saine et équilibrée quotidiennement dans le foyer.

Quels sont les éléments à prendre en compte pour favoriser la sécurité alimentaire des ménages ?
Il est admis, actuellement, que l’augmentation de la production agricole ne suffit pas à elle seule à assurer la sécurité alimentaire. Encore faut-il que les ménages aient accès aux vivres, accès qui se distingue de la disponibilité. Une famille trop pauvre ne peut acheter des produits, même si ceux-ci sont présents sur le marché. Il faudrait pourtant que les ménages sachent utiliser à bon escient ces aliments. Une bonne nutrition ne dépend pas seulement de la quantité mais aussi et surtout de la qualité. Quatre piliers sont à prendre en compte, à savoir : la disponibilité des aliments, l’accessibilité des produits pour chaque ménage, l’utilisation des vivres et enfin la stabilité, c’est-à-dire la conservation et la transformation alimentaire.

Comment la coordination a-t-elle été mise en place dans votre village durant la Journée nationale de la nutrition (JNN)   ?
La JNN a été une version plus petite de cet aspect de notre travail. Nous coordonnons les interventions de nos partenaires et nous leur donnons l’opportunité de se développer dans le domaine et d’agir de concert avec les autres intervenants dans la lutte contre la malnutrition. Nous avons décidé de valoriser la chaine d’activités relatives à la sécurité alimentaire. Nous avons déterminé les points principaux à partir des quatre piliers. Chaque partenaire s’est positionné en fonction de leurs activités que nous avons classifiées en onze thèmes. Ensuite, nous avons regroupé ces activités et les avons agencées. Ceux qui avaient des activités similaires se sont concertés afin de proposer un service cohérent avec le reste de la chaine.

Page réalisée en collaboration avec l’Office national de nutrition (ONN)

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Tourisme – Le soleil et la mer ne suffisent plus

Professeur de géopolitique et de tourisme, Jean Michel Hoerner a été le Doyen de la Faculté de tourisme de Perpignan. Notre entretien pour le compte de Go To Magazine date de quelques années, mais garde encore toute son actualité.

Tom Andriamanoro : M. le Doyen, au début des années 60, Madagascar avait le choix entre créer une compagnie aérienne nationale, avec ses promesses d’emplois hautement qualifiés, et ouvrir son ciel en misant sur le tourisme et l’hôtellerie. Était-ce une erreur  ?
Jean Michel Hoerner : Prenons l’exemple de Maurice. Quand au tout début, il a lancé le tourisme sans compagnie nationale, 90% des recettes retournaient dans les pays de provenance des touristes. La création d’Air Mauritius lui a permis d’en garder plus de la moitié. À cette époque,  le choix d’avoir une compagnie nationale était fondamental. Mais les choses ont aussi évolué dans l’hôtellerie. Il y a des emplois de base, des emplois intermédiaires de techniciens et de techniciens supérieurs, et de plus en plus d’emplois de direction jusqu’au General Manager. Le tourisme est devenu une industrie où les concurrences sont fortes, où les problèmes de rentabilité existent. Comme dans toutes les industries, on y a également besoin de haut de gamme. Et n’oubliez pas, qu’aujourd’hui, l’aérien fait aussi partie de l’industrie du tourisme. De nouveaux vocables sont apparus, on parle désormais de tourismologie, une science propre qui permet toutes les remises en cause nécessaires. Nous ne supposons pas un seul instant que le tourisme, sous sa forme moderne, se fige selon des règles immuables.

Une grotte des Tsingy de Bemaraha, de quoi faire rêver les amateurs d’aventures étranges.

Une grotte des Tsingy de Bemaraha, de quoi faire rêver les amateurs d’aventures étranges.

Parlons de la formation de ces cadres dont vous parlez, appliquée au cas de Madagascar.
Quand j’ai commencé à former des gens en France en 1991, j’ai eu tous les professionnels contre moi, comme quoi on n’a pas besoin de bac+4 ou de bac+5. Finalement, tout le monde s’y est fait. L’objectif serait donc que Madagascar puisse disposer de cadres nationaux qui seront les vrais piliers du tourisme, car étant les mieux à même d’appréhender certains aspects de la société et de la pensée malgache. Les plus motivés aussi pour ce qui est du développement non seulement de leur entreprise, mais d’un pays qui est le leur. Le directeur du marketing de Mercure m’avait dit un jour qu’à ses yeux, le problème numéro 1 au niveau de l’encadrement, c’est l’interculturalité.

Quel serait le cursus à suivre ?
À Madagascar, l’enseignement du tourisme est lié au ministère du Tourisme. C’est aussi le cas de l’Espagne, mais pas de la France où il relève de l’Éducation nationale. L’idée est de partir d’une structure existante comme l’INTH, et de demander à l’Université de s’y associer. Le diplôme serait un Master 1 et 2, pour s’aligner sur ce qui se fait partout dans le monde. Des universités comme la mienne ou celle de Grenoble seraient a priori partantes dans cette entreprise. Le corps enseignant rassemblerait des universitaires de Madagascar, des enseignants de technologie touristique, des professionnels, sans oublier les échanges d’enseignants. Aux meilleurs étudiants serait proposé un premier semestre dans un Master 2 en France, avant d’entamer ici même le second semestre et le dernier stage. C’est important, car l’industrie touristique va de pair avec la mondialisation, et il y a un professionnalisme qui demande encore à être étoffé à Madagascar.

Quand vous parlez de « développement pensé » du tourisme, faites-vous allusion aux ateliers, symposiums, et autres séminaires qui encombrent parfois inutilement certains programmes d’activité  ?
Pas du tout. L’action à mener est claire : un, former les managers avec un enseignement approprié. Deux, amener les professionnels à réfléchir sur la meilleure démarche pour améliorer le tourisme, et il n’y a pas de raison que cette recherche soit laissée aux gens de l’extérieur.

Quel est le profil d’hôtel et, par extension, de tourisme dont Madagascar a besoin? 
Dans le monde, l’hôtellerie indépendante, évaluée en lits, est de moins en moins importante. L’hôtellerie des chaînes intégrées tend à devenir prépondérante, notamment les hôtels franchisés et les hôtels gérés, plus que les hôtels patrimoniaux en régie directe. C’est une évolution qui s’inscrit dans une certaine mutation et dans la recherche d’une meilleure rentabilité. À Madagascar, on n’en est pas encore là. Plus qu’une question de profil d’hôtel adéquat, l’essentiel est de contrôler les implantations, d’éviter le saccage de l’environnement. Je tiens à préciser que le problème n’est pas seulement hôtelier, il se situe également au niveau des avions. Il faut plus de lignes.

Est-ce une bonne chose d’avoir une approche quantitative des arrivées touristiques, ne vaut-t-il pas mieux avoir un nombre de touristes limités, mais à haute valeur ajoutée ?
Avoir moins de touristes mais qui paient plus, ce serait bien sûr l’idéal. Mais il y a un pas entre cet idéal et la réalité, et on est quelquefois obligé de chercher à en avoir plus, quitte à subir certaines gênes. C’est le cas de la Turquie qui en reçoit 13 millions, et cela a complètement changé le visage du pays.

Le tourisme n’est-il pas générateur d’un monde à part, dont l’opulence peut être perçue comme une insulte au regard de la pauvreté de certains pays récepteurs? 
J’ai fait ma thèse sur le sous-développement, en tant que chercheur j’ai travaillé au milieu de gens très pauvres, et j’ai parfois eu l’expérience ou la sensation de ce genre de contradiction. Pensons à ce qui s’est passé après le tsunami. Certains se sont dit, « ce n’est plus possible que des touristes viennent encore dans des endroits où il y a eu autant de morts ! » D’autres, au contraire, ont été d’avis que pour les rescapés la vie continue, et qu’ils doivent retrouver au plus tôt leur travail. Vu sous cet angle, même les plus pauvres sont finalement contents qu’il y ait une activité comme le tourisme, qui crée des emplois tout en amenant un argent qui n’est pas une aumône. C’est aussi une question de dignité, quand on connaît les effets extrêmement pervers de certaines formes d’assistance.

Le crâne de Toumaï est devenu patrimoine mondial de l’Unesco, le 11 novembre 2013.

Le crâne de Toumaï est devenu patrimoine mondial de l’Unesco, le 11 novembre 2013.

Préhistoire – Et Dieu créa Toumaï…

Le Sahelantropus Tchadensis, Toumaï pour les intimes, a été ramené à la lumière en juillet 2002, quelque part dans le Nord du Tchad. Considéré comme proche des derniers ancêtres communs du chimpanzé et de l’homme, il allait, du haut de ses  sept millions d’années d’âge, bouleverser beaucoup de théories et de certitudes.
D’où vient la vie et comment expliquer la diversité des espèces   C’est là une question aussi vieille que le monde, à laquelle répondent deux systèmes totalement antinomiques. Pour le créationnisme, Dieu laisse par révélations interposées les détails de son œuvre. Chaque espèce possède un code génétique fixe et invariable, les découvertes du rôle de l’acide désoxyribose- nucléique ou ADN ayant par exemple montré que celui de l’homme n’a jamais été celui du poisson. Des fossiles de corail datés du Silurien, soit 425 millions d’années avant notre ère, sont rigoureusement identiques aux coraux d’aujourd’hui. Le Takhtajania découvert dans la Réserve d’Anjanaharibe est une plante qui est restée exactement ce qu’elle était il y a 120 millions d’années. Végétaux et animaux ne quittent pas leurs limites génétiques depuis leur création, et les éventuelles similitudes entre espèces relèvent moins d’une évolution que de l’existence d’un Créateur unique.
Les évolutionnistes ne sont pas non plus à court d’arguments. Au XIXe siècle, les scientifiques ont catalogué dans le corps humain, quelque 180 organes dits rudimentaires qui seraient des vestiges devenus inutiles de notre évolution : l’appendice, la tyroïde, les amygdales, le thymus, les muscles coccygiens censés être les restes d’une queue de singe… Huxley, premier directeur de l’Unesco, n’a pas hésité à affirmer que toute réalité « est » évolution. L’idée de base est celle d’une suite logique allant du plus simple au plus compliqué, tout comme on progresse d’une simple lettre à des paragraphes entiers, en passant par des syllabes, des mots, des phrases … Cette théorie sous-entend que, d’une part, il existe nécessairement plus de formes intermédiaires que d’espèces fixes et que, d’autre part, il ne devrait pas y avoir de chaînons manquants entre les espèces, alors qu’il y a par exemple un fossé entre vertébrés et invertébrés, entre poissons et amphibies. Un maillon sur lequel on comptait, était le cœlacanthe, jusqu’à ce que ce présumé fossile classé à l’ère mésozoïque soit découvert en 1958, bien vivant, dans les eaux malgaches et comoriennes.
Tout serait plus facile s’il existait une méthode déterminant la chronologie de la terre depuis sa formation, qui puisse mettre tout le monde d’accord. Car la différence est énorme entre les délais défendus par les créationnistes chrétiens se basant sur les premiers Livres de la Bible, et ceux généralement admis par les milieux scientifiques qui oscillent autour de 4,5 milliards d’années. Les partisans d’une terre « jeune » avancent le fait que plusieurs facteurs extérieurs peuvent fausser toute méthode de datation.  On peut citer le champ magnétique terrestre, ou le flux continuel des rayons cosmiques. Dans la géologie, les pierres ne peuvent pas être datées avec certitude, ni par leur contenu minéralogique, ni par la radiométrie, ni par quelque aspect physique d’apparence ou de composition. Des pierres prélevées aux îles Hawaï ont donné des dates allant de 160 millions à 3 milliards d’années. Des volcans russes datés par la méthode de l’uranium-thorium-plomb ont reçu des âges variant entre des milliers et des milliards d’années. Quant au carbone 14, il avoue ses limites au-delà de 3000 ans. Concernant l’homme préhistorique, beaucoup de chemin a été parcouru depuis le million d’années attribué à Lucy, l’Est-africaine, et les 7 millions de Toumaï.
Les croyants essayent de se positionner dans cette mer de contradictions et de certitudes, certains choisissant d’insister plus sur l’esprit de la Bible que sur sa lettre. Des évolutionnistes-théistes ne rejettent pas a priori les principes de l’évolution, mais recherchent une concordance avec leurs propres convictions. Ainsi Adam ne serait pas le « premier homme » enseigné dès l’école du dimanche, mais le premier humain « à l’image de Dieu » (Genèse 1 :26) c’est-à-dire doté d’une conscience, puisque Dieu est Esprit et n’a pas d’image matérielle à transmettre. La nuance est fondamentale, car elle n’exclut plus une existence antérieure de l’homme sous son aspect purement physique, pour ne pas dire animal. Les craintes de Caïn au moment d’être chassé par l’Éternel ( « je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera », Genèse 4 :14) corrobore bel et bien l’existence de l’homme en dehors du processus édénique. Mais la position des évolutionnistes n’est parfois guère plus confortable, à l’image d’un Jean Rostand contraint de reconnaître : « Peut-être ignorerons-nous à jamais, dans les détails, les démarches de l’aventure évolutive. L’essentiel, ce sont le point de départ et le point d’arrivée, le grain de protoplasme et l’homme ».
Alors, jurer par Adam le dimanche et par Toumaï le lundi  ?

Augustin Andriamiharinosy dit Baovola.

Augustin Andriamiharinosy dit Baovola.

Football – L’AS St Michel, plus qu’une légende

Comme toutes les belles histoires, celle du club mythique de l’AS St Michel pourrait commencer par la formule rituelle : Il était une fois… C’était en 1948, quand quelques anciens du tout aussi mythique Collège des Jésuites eurent l’idée de monter un club civil de football. Parmi eux, les pères Armand Razafindratandra et Michel Lagrange. Sans l’avoir fait exprès, ils avaient donné naissance au plus grand club malgache de tous les temps, aussi adulé, toutes proportions gardées, que l’était le Stade de Reims de Raymond Kopa.
Le premier président du club, qui s’appelait Louis Andriamiharinosy, avait trois fils qui ne pouvaient être que de grands footballeurs : Jocelyn, Bertin, et surtout Augustin dit « Baovola », premier « pro » malgache à avoir intégré la D1 française. Il aurait pu être notre Salif Keita ou notre Madjer. Malheureusement, les sirènes d’une certaine facilité l’amenèrent à opter prématurément pour La Réunion, où le chroniqueur Alex Eyquem parlait de lui comme d’un « Pelé malgache, virevoltant balle au pied, sa longue chevelure flottant au vent ».
St Michel fut l’initiateur d’un style de jeu à donner le tournis, et qui n’est pas sans rappeler celui du Barça actuel : le « tranokala » ou toile d’araignée. Quelques dates mémorables des premières décennies : 1958, premier titre de champion de la capitale. 1959, la sélection malgache à ossature St Michel remporte le tournoi triangulaire des îles de l’océan Indien. En 1960, avec les mêmes éléments elle surclasse les meilleures équipes africaines aux premiers Jeux de la Communauté, et ne s’incline qu’en finale devant la France. La même année, St Michel fait jeu égal avec Hong Kong lors d’un match marqué par un but d’anthologie réussi des 35m par Raymond Kely.

L’équipe de football de Saint-Michel n’est plus ce qu’elle était.

L’équipe de football de Saint-Michel n’est plus ce qu’elle était.

Les « Kely », un qualificatif donné à des joueurs petits de taille mais grands par le talent, ont toujours caractérisé le club de génération en génération. On citera, au risque d’en oublier, Liva Kely, un magicien à qui il était tout simplement impossible de prendre la balle, la flèche Mick et Guy Kely, un faux lent qui fit partie de l’équipe nationale de Peter Schnittger, Tsimba Kely qui succéda à Augustin au Cercle sportif de St Denis, Charles Kely, un défenseur sangsue qui neutralisait par ses tackles n’importe quelle armoire à glace…
Le déclin commença à se dessiner en 1982, à la suite de frictions avec certains responsables du collège qui ne supportaient pas la présence de joueurs venant de l’extérieur, et de la montée en puissance des clubs de sociétés à grands moyens financiers. Il reste aujourd’hui de St Michel la nostalgie du beau jeu, des souvenirs à la pelle, ainsi qu’Auguste Raux et Franck Rajaonarisamba, deux entraîneurs nationaux qui alternent la bonne et la mauvaise fortune.

Rétro pêle-mêle

Dans un document paru en 2008, l’Organisation mondiale de la santé parle désormais d’épidémie de tabagisme. 5,4 millions de décès par an sont dus au tabac, et ce chiffre va en s’accroissant. Le tabac fait plus de morts que le sida, la malaria et la tuberculose réunis. Il est le facteur principal de risque pour six des plus graves accidents de santé, dont la crise cardiaque, les accidents vasculo-cérébraux et, bien sûr, le cancer. Les mesures préconisées par l’OMS ne sont pas nouvelles : suivi chiffré de l’épidémie, protection des non fumeurs, campagne d’information sur les paquets, interdiction totale de la publicité, augmentation des taxes. Avec ses 350 millions de fumeurs, la Chine détient un bien triste record mondial. Ce pays et l’Inde, l’Indonésie, la Russie et les États-Unis consomment plus de la moitié de la production mondiale.

Cristina Kirchner, présidente de l’Argentine,  avec son homologue chilien, Sebastien Pinera.

Cristina Kirchner, présidente de l’Argentine,avec son homologue chilien, Sebastien Pinera.

. Peut-on prendre en modèle la prospérité économique de l’Argentine basée sur la consommation à outrance ?  À l’image du français Carrefour, premier employeur du pays, ou de Casino, la grande distribution vit des jours fastes. Pas moins d’un milliard de dollars de nouveaux  investissements ont été injectés dans ce secteur durant les derniers mois de 2007. Le fait est que les Argentins ont une véritable soif de consommer depuis pratiquement 2003. À la base, il y a eu un processus d’élargissement du pouvoir d’achat né d’une volonté politique du président Kirchner, perpétuée par son épouse Cristina qui lui a succédé au pouvoir. La création d’emplois, se chiffrant par millions, a aussi été un élément essentiel. Autrefois, il y avait Buenos Aires d’un côté, le reste du pays de l’autre. Aujourd’hui, les grands magasins s’ouvrent partout, même en Patagonie dans le Sud. L’inflation guette, les économistes craignent la surchauffe, mais la population reste sourde, heureuse de claquer un pouvoir d’achat retrouvé. Jusqu’à quand ?

Afrique du Sud – Croissance rabaissée à 0% pour 2016

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La banque centrale sud-africaine a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2016 à 0%, contre 0,6% auparavant, alors qu’un fort taux de chômage, une grave sécheresse et l’incertitude créée par le Brexit pèsent sur l’économie la plus industrialisée du continent.
Le gouverneur de la Banque centrale, Lesetja Kganyago, a déclaré que les perspectives restaient «extrêmement difficiles» après la contraction du PIB de 1,2% au premier trimestre 2016.
«La croissance au plan national nous surprend toujours plus à la baisse», a-t-il ajouté. «Les dernières prévisions de la banque sont une croissance de 0% en 2016, comparé à 0,6% précédemment envisagé», a-t-il ajouté.
Plus tôt ce mois-ci, le Fonds monétaire international (FMI) avait lui tablé sur une croissance de 0,1% en 2016 pour l’Afrique du Sud.
L’économie sud-africaine, qui avait enregistré des taux de croissance de l’ordre de 5% entre 2004 et 2007, tourne au ralenti depuis quelques années en raison notamment de la chute des cours des matières premières liée au ralentissement de la croissance en Chine, principal partenaire économique du géant de l’Afrique.
Mais le pays est handicapé par un fort taux de chômage (26,7%) et affecté par une très forte sécheresse, la pire depuis un siècle, qui a provoqué une augmentation du prix des denrées alimentaires.
L’incertitude liée au Brexit obscurcit encore l’avenir, a souligné la Banque centrale, qui a maintenu son taux directeur à 7%, en dépit d’inquiétudes concernant l’inflation à 6,3%.
L’économie sud-africaine avait évité de justesse en juin une dégradation de sa note qui l’aurait fait tomber dans les catégories spéculatives, Pretoria parvenant à convaincre les agences de notation du potentiel de croissance du pays.
Les mauvais chiffres de la Banque centrale publiés jeudi tombent à deux semaines des élections municipales, scrutin à haut risque pour le parti du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994. Selon un sondage Ipsos Africa, plusieurs villes, dont Johannesburg, Pretoria et Port Elizabeth (sud-est), pourraient tomber entre les mains du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA).

AFP


FMI – De durs lendemains prédits pour l’économie mondiale

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Une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ou Brexit, à l’issue du référendum du 23 juin, risque de provoquer un séisme pour le pays et pour l’UE, aux conséquences en partie imprévisibles.
L’après-Brexit va peser sur l’économie mondiale: le FMI a abaissé ses prévisions de croissance face à «l’incertitude exceptionnelle» créée par le vote britannique pour une sortie de l’Union européenne, dans un contexte de reprise déjà cahotante.
«Le résultat du vote au Royaume-Uni (…) a donné corps à un important risque de détérioration pour l’économie mondiale», écrit le Fonds monétaire international dans ses nouvelles prévisions économiques trimestrielles.
Le produit intérieur brut (PIB) mondial ne devrait plus progresser que de 3,1% en 2016 et de 3,4% en 2017, marquant un recul de 0,1 point par rapport à avril et une inquiétante stagnation par rapport à 2015.
La dégradation est pour l’heure minime mais, prévient le FMI, elle pourrait prendre une tout autre ampleur si Londres et les Etats membres de l’UE peinaient à s’entendre sur leur nouvelle relation économique et la question cruciale de l’accès au marché unique européen.
«Les négociations prolongées qui vont probablement précéder l’établissement d’une nouvelle relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne pourraient affecter plus que prévu la croissance mondiale», prévient le FMI.
Dans un scénario noir jugé peu probable par l’institution, la croissance mondiale ralentirait ainsi à 2,8% dès cette année et la zone euro serait la proie de «tensions généralisées» dans son secteur bancaire.
L’impact sur le Royaume-Uni, lui, ne se fera pas attendre: le FMI se montre bien moins optimiste pour la croissance britannique cette année (-0,2 point, à 1,7%) et surtout en 2017 (-0,9 point, à 1,3%).
Dans l’hypothèse du scénario noir, l’institution envisage même une «récession» britannique en cas de chute brutale de l’activité à la City de Londres et de recul de l’investissement dans le reste du pays.
«Les effets futurs du Brexit sont exceptionnellement incertains», résume le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld.

Vulnérabilités
Le contexte général n’est par ailleurs pas spécialement porteur. Le vote pour le Brexit «ajoute une incertitude considérable à une reprise mondiale déjà fragile», note ainsi le FMI, qui était toutefois prêt à relever légèrement ses prévisions mondiales avant le choc du référendum.
Première puissance économique mondiale, les Etats-Unis ont démarré l’année d’un mauvais pied avec une croissance atone plombée notamment par la balance commerciale et l’appréciation du dollar.
La Chine, en pleine transition économique, continue d’afficher une insolente croissance (6,6% attendus cette année selon le FMI) mais doit négocier son expansion avec prudence pour éviter une surchauffe.
«L’utilisation continue du crédit pour soutenir l’activité augmente le risque d’un ajustement désordonné» dans la deuxième puissance économique mondiale, met en garde le Fonds.
Les pays du Sud, continuent de souffrir de la chute des cours des matières premières qui ampute considérablement leurs recettes.
Premier producteur de pétrole en Afrique, le Nigeria devrait tomber en récession cette année
(-1,8%), au risque de ralentir considérablement la croissance dans l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne.
Un tel scénario aurait des implications «dramatiques» dans la région, selon M. Obstfeld: la croissance de l’économie serait alors inférieure à celle de la population, provoquant «un déclin du revenu» par habitant dans une zone déjà rongée par l’extrême pauvreté.
A ces facteurs économiques viennent par ailleurs se greffer des éléments géopolitiques qui peuvent, eux aussi, grever la croissance.
«Les tensions géopolitiques, les conflits civils armés et le terrorisme pèsent lourd sur les perspectives de plusieurs économies, notamment au Moyen-Orient», souligne le FMI dans son rapport qui cite également l’épidémie de virus Zika en Amérique latine ou la sécheresse en Afrique de l’est.
Le Fonds s’inquiète également des «divisions politiques» dans les pays riches qui compliquent la recherche de solutions à la crise des réfugiés et alimentent un discours de repli sur soi économique.
«Un virage vers les mesures protectionnistes est une réelle menace», note l’institution à l’heure où, aux Etats-Unis, le candidat républicain Donald Trump menace d’imposer des droits de douanes contre le Mexique ou la Chine.
Seules légères –et très relatives– éclaircies sur le front économique, la Russie et le Brésil devraient voir la sévérité de leur récession s’atténuer cette année avec des reculs respectifs de leur PIB de 1,2% et 3,3%.

AFP

Coopération – Le Brexit et ses effets sur l’Afrique et Madagascar

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Les premiers effets de la surprise du vote du Brexit passés, la plupart des marchés ont regagné leurs pertes. Mais jusqu’à ce que le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne soit réellement consommé, des incertitudes demeurent quant aux impacts de la sortie des Britanniques de la communauté européenne. Les risques ne sont pourtant pas inexistants, et l’Afrique ne manquera pas d’en pâtir.

Le 20 juin 2016, le cours moyen pondéré de la livre sterling, la monnaie britannique, par rapport à la monnaie malgache, était encore à 4 788 ariary. Un mois plus tard, le 20 juillet, la livre sterling ne s’échangeait plus en moyenne qu’à 3 975 ariary, soit une baisse de 17% de sa valeur par rapport à l’ariary. Le cours était encore en baisse, hier, sur le marché des devises où la livre équivalait, en moyenne, à 3 868 ariary. Il est vrai que l’ariary, ces dernières semaines, s’est plus ou moins apprécié, l’euro s’échangeant actuellement à 3 240 ariary contre 3 640 ariary un mois plus tôt, et le dollar passant de 3 265 ariary à 2 956 ariary, soit une amélioration de quelque 10%. Mais la dépréciation de la monnaie britannique après le Brexit n’est pas étrangère à cette variation du cours d’échange ariary-livre sterling.
Patrick Imam, représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) à Madagascar, indique, certes, que « pour les pays francophones, et Madagascar en particulier, l’impact du Brexit sera moindre, vu le manque de liens directs avec la Grande-Bretagne ». Il n’en demeure pas moins que les personnes vivant à Madagascar et/ou investissant dans la Grande ile et important produits et services au Royaume-Uni se retrouvent pénalisés par la dépréciation de la  livre sterling. Il estime que ces investissements directs, tout comme les aides budgétaires directes, sont peu et les impacts ne devraient donc pas être importants. « Les conséquences vont être essentiellement indirectes », poursuit-il.
Comme de nombreux pays, Madagascar souffrira des impacts du Brexit sur l’économie mondiale, en général, et sur l’économie de l’Afrique subsaharienne, en particulier. Patrick Imam reconnait que « procéder à une évaluation quantitative à ce stade est difficile, car les modalités précises du Brexit et son impact sur la croissance au Royaume Uni et dans l’UE demeurent inconnus. Toutefois, les risques semblent l’emporter sur les opportunités », poursuit-il. « Le Brexit est un choc de plus pour la région de l’Afrique subsaharienne, qui nuit aux conditions financières et extérieures, à un moment où cette région est déjà en proie à de fortes difficultés et vulnérabilités », ajoute-t-il.

Pour les partisans du Brexit, la victoire du Oui au référendum était inattendue.

Pour les partisans du Brexit, la victoire du Oui au référendum était inattendue.

Perte d’influence
À en croire le représentant résident du FMI à Madagascar, faisant écho à certaines analyses, « le plus fort impact du Brexit sur l’Afrique pourrait venir des changements dans le rôle joué par le Royaume-Uni comme champion de la cause du développement dans le monde ». Il rappelle que « le Royaume-Uni est le troisième pays qui contribue le plus au Fonds européen de développement, plus grand fournisseur mondial d’aide concessionnelle, essentiellement axée sur l’Afrique subsaharienne ».
Le Brexit pouvant être à l’origine d’une baisse du produit intérieur brut britannique (PIB), « l’engagement pris explicitement par le Royaume-Uni de consacrer 0,7 % de son PIB à l’aide au développement, pourrait être sérieusement entamé », signale Patrick Imam. À cela s’ajoute une éventuelle perte d’influence du Royaume Uni dans le monde, notamment dans la promotion des allègements de la dette, du maintien de la paix, de la lutte contre le changement climatique, de la réforme de l’aide humanitaire et de la lutte contre la corruption.
« Cette perte d’influence du Royaume-Uni dans le Fonds européen de développement pourrait se traduire par une diminution de la part des fonds allouée à l’Afrique », ajoute le représentant du FMI. Il n’en précise pas moins que le cas contraire peut se présenter dans la mesure où « selon d’autres analystes, le Royaume-Uni pourrait, au contraire, accroître son influence dans le monde, et non la perdre, en se tournant moins vers l’Europe et davantage vers le reste du monde ».
Les pays qui souffriront le plus du Brexit, seront ceux qui ont des liens économiques, mais aussi historiques, étroits avec le Royaume-Uni. Deux d’entre eux se trouvent très près de Madagascar : l’Afrique du Sud et l’île Maurice. « Un ralentissement prononcé au Royaume Uni pourrait avoir un effet visible sur le flux d’investissements directs étrangers dans ces deux pays », souligne Patrick Imam. Selon les chiffres présentés par le représentant du FMI, « l’IDE en provenance du Royaume-Uni représente près de 16% du PIB mauricien, tandis qu’en Afrique du Sud, ce flux a représenté plus de 6% du PIB en 2014 ». Par ailleurs, dans le pays Arc-en-ciel, « le Royaume-Uni détient environ 45 % du total des entrées d’IDE, et est la troisième destination des sorties d’IDE ».

Les anti-Brexit craignent pour l’économie du Royaume-Uni sans l’Union Européenne.

Les anti-Brexit craignent pour l’économie du Royaume-Uni sans l’Union Européenne.

Recul de la demande
Les envois de fonds en provenance du Royaume-Uni vers les deux pays, ainsi que vers d’autres dont les ressortissants sont nombreux à s’établir de l’autre côté de la Manche, pourraient également connaître une baisse. « Un affaiblissement de la croissance au Royaume-Uni impacterait sur les revenus réels disponibles des migrants, tandis qu’un durcissement des politiques migratoires aurait une incidence négative sur le nombre d’expéditeurs de ces fonds depuis le Royaume-Uni », renseigne Patrick Imam. De source auprès des statistiques de la Banque Mondiale, le nombre de Sud-Africains établis au Royaume-Uni est de 226 000. Les Mauriciens, eux, sont 42 000 à être s’installés dans ce pays.
« Les exportations de ces pays pourraient également souffrir du recul de la demande intérieure et de l’effet sur les prix de la dépréciation de la livre sterling par rapport aux devises des pays d’Afrique subsaharienne », rapporte également le représentant résident du FMI. Sans parler des « effets de contagion du Brexit sur l’UE qui pourraient nuire considérablement à la balance commerciale de la région ». « Le Royaume-Uni représente 6% des exportations de l’Afrique subsaharienne, mais les exportations vers d’autres pays de l’UE représentent 19% du total des exportations de la région », informe-t-il.
Mais si l’incertitude quant aux modalités du futur accès au marché britannique peut nuire à l’investissement, à la croissance et à l’emploi, dans les pays qui ont des liens économiques étroits avec le Royaume-Uni, le Brexit pourrait toutefois, à plus long terme, présenter un certain nombre d’opportunités, soutient Patrick Imam. « La politique agricole commune de l’UE, par exemple,  prévoit des systèmes de subventions qui nuisent à la compétitivité des agriculteurs africains. Le Royaume-Uni a toujours été un farouche adversaire de ces subventions. Avec le Brexit, les pays d’Afrique subsaharienne pourraient être en mesure d’arriver à un accord avec le Royaume-Uni, qui soit plus avantageux pour eux, et qui serait particulièrement bénéfique aux pays fortement tributaires des exportations agricoles », conclut-il.

Lova Rabary-Rakotondravony

Django girls – Quand les jeunes filles s’initient au coding

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L’initiative vise à apprendre aux femmes l’art du code et de la programmation pendant une journée. Pour la première fois, l’atelier Django Girls se tiendra ce mois-ci, à Antananarivo.

Ces derniers temps, la gent féminine reste très active dans le domaine des nouvelles technologies. Dans ce secteur encore masculin, cinq jeunes filles veulent apprendre et promouvoir les technologies de l’information et de la communication (TIC) auprès des descendantes d’Eve, à travers l’organisation d’un atelier gratuit pour apprendre à coder. Il s’agit de  Fifaliana Andriananja, Bariniony Rasolofo, Tiavina Rajaonera, Mino Rakotolehibe, Minah Andrianiana et Aina Anjary Fenomamy. Des jeunes filles qui osent se lancer dans ce challenge. Leur point commun  Toutes sont passionnés d’informatique et de code.
Pendant les vacances, ces jeunes prodiges de l’informatique organiseront le 15 août le Django Girls. Ce sera une grande première pour Antananarivo d’accueillir un tel évènement. Ce grand rendez-vous se déroulera à l’American Center de Tanjombato, au sud de la capitale. Comme son nom l’indique, c’est un atelier d’initiation de jeunes femmes aux nouvelles technologies. « Django girls est un atelier de découverte et d’initiation aux technologies du web. Son but premier est d’encourager les jeunes femmes à envisager le secteur des TIC comme tremplin pour leur carrière. Notre ambition est d’apporter davantage de diversité à un secteur qui ne compte que très peu de femmes », explique l’une d’entre elles.
New York, Athènes, Paris, Budapest, Berlin, Oxford, Tunis, Lagos, Harare, et bien d’autres villes du monde entier ont déjà accueilli des débutantes pour leur apprendre à programmer en Python avec Django, un framework open-source. À l’heure actuelle, plus de 90 jeunes filles ont  montré leurs motivations pour faire un premier pas dans le coding, selon les organisateurs. Mais malheureusement, l’atelier ne peut pas accueillir plus de 30 participantes.
Django Girls devrait durer en moyenne douze heures.

« Durant ce temps, des instructrices/instructeurs les guideront dans la compréhension du fonctionnement général d’Internet, la mise en œuvre d’applications web, etc. Une instructrice/un instructeur encadrera un groupe de quatre personnes au maximum », explique l’une des organisatrices concernant le déroulement de l’atelier. Aucun préalable technique n’est exigé: au final, chaque personne sera à même d’avoir sa propre application web visible sur Internet.

« L’atelier Django Girls Antananarivo ne se limitera pas à la seule réalisation d’un projet web, mais se propose d’aller jusqu’à les aider à entamer les recherches nécessaires à l’amélioration de leurs acquis », entend-on de leur côté.
À Madagascar, comme partout dans le monde, la place des femmes dans le secteur des nouvelles technologies est encore très faible. Ce secteur est dominé par les hommes. Une telle initiative pourrait renverser la tendance. D’ailleurs, les initiatives qui encouragent les femmes à se lancer dans cet univers masculin, ne cessent d’apparaitre. Un mouvement Women in technologie Madagascar (WITM) vient d’être mis en route au mois de juin. L’une des organisatrices de l’évènement est également l’une des fondatrices de cette initiative.

Un projet initié en 2014 à Berlin

Django Girls est un projet initié en 2014 par deux développeuses polonaises, Ola Sitarska et Ola Sendecka à Berlin, qui a très vite été adopté dans le monde entier. Le concept est simple: organiser des ateliers d’une journée à destination des femmes autour du langage de programmation Python et du framework Django. Pour simplifier, avec Python, on apprend un langage qui permet de donner des instructions à un ordinateur. Quant à Django, c’est une sorte de structure qui permet de créer un site web en langage Python en ayant déjà quelques éléments de base, en ne partant pas de zéro. Par exemple, le site d’Instagram a été créé avec Django.

 

MAG2Aina Anjary Fenomamy : « Il est très rare de voir les femmes intégrer une équipe technique au sein d’une entreprise »

Le déclic de cette initiative est né du vécu quotidien de sa promotrice. Aina Anjary Fenomamy, une jeune ingénieur informaticienne travaillant auprès d’un opérateur télécom, a voulu trouver une communauté d’utilisateurs du langage python pour approfondir ses connaissances. « L’idée m’est venue, il y a presque deux ans, quand j’ai voulu apprendre le langage python pour une raison professionnelle. Le plus court chemin était de trouver une communauté d’entraide. C’était difficile pour moi d’en dénicher une. Alors qu’ailleurs, c’est facile. C’est la raison pour laquelle, ils sont très avancés en matière de nouvelles technologies », témoigne-t-elle.
La jeune informaticienne ne s’arrête pas là. Elle veut à tout prix atteindre ses objectifs. « J’ai trouvé une communauté qui s’appelle Pyladies. Chaque mois, elle organise un atelier destiné à encourager les femmes à apprendre à coder en python et se partager leurs connaissances », poursuit-elle.
Mais comme on dit toujours que le secteur des nouvelles technologies est dominé par les hommes, les Pyladies veulent relever le défi d’encourager les femmes à mieux utiliser les nouvelles technologies. « C’est une réalité. Il est très rare de voir les femmes intégrer une équipe technique au sein d’une entreprise. Cela se constate même à l’Université où les jeunes filles sont moins nombreuses à choisir ces filières. L’idée nous est venue, par la suite, de vulgariser les nouvelles technologies. Au début, nous étions deux jeunes filles, mais malheureusement pour moi, ma collègue a décroché un emploi ailleurs et j’ai été obligée de partir avec cette idée.»
Actuellement, le rêve d’Aina Anjary Fenomamy devient une réalité. Avec d’autres amies , elle a mis sur les rails le projet « Django Girls ». «La soif d’apprendre des nouvelles choses sur la technolgie du web et la soif de rencontrer d’autres personnes qui travaillent dans le monde de la technologie de l’information et de la communication (TIC) ainsi que la soif d’évoluer ou de voir comment font les communautés TIC à l’internationale fonctionnent. Comment çà se fait qu’ils arrivent à faire des innovations, et pourquoi pas nous  », s’interroge-t-elle avant de continuer : « Il n’y a que le partage et l’echange d’expériences qui nous permettront de faire celà rapidement.  Pourquoi django girls spécifiquement  Le projet est trés inclusif à l’egard des femmes, c’est fait sur mesure pour celles qui veulent débuter dans le domaine de la TIC. Django est rarement utilisé à Mada alors qu’il fait partie des framework trés prisés par ceux qui sont dans le domaine du software engineering».

Texte : Lova Rafidiarisoa
Photos fournies

Rio 2016 – Cérémonie d’ouverture – Rio promet la plus grande fête jamais organisée

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Première ville sud-américaine hôte des Jeux Olympiques, Rio veut offrir « la plus grande fête jamais organisée » au Brésil. La cérémonie d’ouverture, vendredi, (20h locale, samedi à 2 h, heure malgache) se tiendra dans le mythique stade Maracana.

La barre est haute pour le trio de directeurs artistiques à la manœuvre, dont le réalisateur brésilien Fernando Meirelles, après le spectacle inventif et décalé qui avait rencontré un franc succès à Londres, il y a quatre ans. D’autant qu’il a dû composer avec des moyens très éloignés du faste de Pékin et du budget londonien, dans un pays plongé dans une récession économique aiguë, assortie d’une sévère crise politique.
Une enveloppe « douze fois inférieure à celle de Londres, vingt fois à celle de Pékin », estime Meirelles, qui a, notamment, réalisé « La Cité de Dieu » et « The Constant Gardener ».
Malgré ces contraintes financières, « nous voulons proposer la plus grande fête jamais organisée dans ce pays », lance Daniela Thomas, codirectrice artistique de la cérémonie.
Sous les yeux de quelque trois milliards de téléspectateurs à travers le monde, le légendaire Maracana, garni de près de 80 000 spectateurs, sera ainsi transformé, le temps d’une soirée, en sambodrome. Y défileront des centaines de représentants d’une douzaine d’écoles de samba, dans l’ordre du classement du dernier Carnaval en février.

Les organisateurs promettent une cérémonie d’ouverture grandiose.

Les organisateurs promettent une cérémonie d’ouverture grandiose.

Le mot d’ordre que s’est fixé Meirelles   « Que la cérémonie d’ouverture fasse l’effet d’un antidépresseur pour le Brésil. Les Brésiliens pourront la regarder et se dire : Nous sommes un peuple agréable, (…) nous savons profiter de la vie ».
Seront également de la fête les mélodies de deux icônes de la musique populaire brésilienne, Gilberto Gil et Caetano Veloso. Et l’ex-mannequin vedette, Gisele Bundchen, retirée des podiums depuis 2015, défilera au son de l’incontournable « A Garota de Ipanema ».
L’apparition de l’ancienne top-modèle a fait naître une polémique quand la presse brésilienne a bruissé ces derniers jours de fuite selon lesquelles elle jouerait un simulacre d’agression par un gamin des rues, alors que la scène est courante à Rio, ville à la criminalité en hausse.
Mais les organisateurs ont affirmé qu’il « n’y aurait pas de scène de vol » dans le spectacle.
Les quelque quatre heures de show n’échapperont pas à une figure imposée, un voyage à travers les étapes marquantes de l’histoire du pays : au Brésil, la colonisation portugaise, une évocation de l’esclavage ou encore le vol du pionnier de l’aviation Alberto Santos-Dumont dans son 14 Bis au début du XXe siècle.

Pelé, dernier relayeur  ?
Le spectacle se projettera également sur l’avenir de la planète, avec un tableau sur le réchauffement climatique soulignant le rôle crucial du Brésil, qui abrite la majeure partie de la forêt amazonienne.
Secret bien gardé, en revanche, l’identité du dernier relayeur de la flamme olympique qui allumera la vasque du Maracana, alors qu’une seconde s’embrasera simultanément dans le centre de Rio, dans la zone portuaire rénovée.
Le « Roi » Pelé, seul footballeur triple champion du monde, est le favori des pronostics. Même si, à 75 ans, il marche difficilement à l’aide d’une canne après plusieurs opérations de la hanche. « J’en serais honoré (…) Ce serait une opportunité formidable dans mon pays », a reconnu la légende du football brésilien dans la presse française, mardi. Encore faut-il qu’il se défasse d’engagements prévus avec des sponsors, selon ses déclarations à la télévision brésilienne.
Gustavo Kuerten, triple vainqueur de Roland-Garros, toujours très haut placé dans le cœur des Brésiliens, pourrait toutefois le priver de cet instant historique.
Les premiers JO sud-américains de l’histoire s’ouvriront, vendredi, dans un contexte politique tendu. Sans Dilma Rousseff, la présidente suspendue, qui fait face à une procédure de destitution et refuse d’être réduite à « un second rôle » sous le regard du monde entier. Sans non plus son prédécesseur Lula, au rôle pourtant déterminant dans l’obtention des JO-2016, il y a huit ans.
C’est Michel Temer, président par intérim depuis mi-mai, qui déclarera les XXXIe Jeux Olympiques ouverts. Le vice-président de Rousseff s’est déjà dit « fin prêt » à subir huées et sifflets.
Cette cérémonie « carnavalesque » sera ponctuée du défilé des équipes, derrière leur porte-drapeau. Parmi elles, une délégation de dix réfugiés défilera sous la bannière olympique.

 

Les installations ont été terminées au dernier moment mais à temps.

Les installations ont été terminées au dernier moment mais à temps.

Sites – Des installations réparties sur quatre pôles 

Les installations des JO-2016 (5-21 août) sont réparties dans quatre pôles de Rio, très éloignés les uns des autres et comprenant chacun plusieurs quartiers : Barra da Tijuca (Ouest), Deodoro (Nord-Ouest), Copacabana (Sud) et Maracana (Nord).
Les tournois de football féminin et masculin se disputeront également dans cinq autres villes du Brésil (Belo Horizonte, Sao Paulo, Salvador, Brasilia et Manaus).
Barra da Tijuca
Ce quartier moderne de l’Ouest de Rio, situé à 30 km du centre-ville, sera le principal pôle des Jeux, abritant, notamment, le Parc et le Village olympiques, au bord de l’Atlantique.
– Vélodrome (5 800 places): cyclisme sur piste
– Arène Carioca 1 (15 000): basket
– Arène Carioca 2 (10 000): judo, lutte gréco-romaine, lutte libre
– Arène Carioca 3 (10 000): taekwondo, escrime
– Arène du Futur (12 000): handball
– Parcours de golf (25000)
– Arène olympique (12 000): gymnastique artistique, rythmique et trampoline
– Centre olympique de sports aquatiques (18 000): natation, water-polo
– Centre aquatique Maria-Lenk (5 300): water-polo, plongeon et natation synchronisée
– Centre olympique de tennis (19 750)
– Riocentro (28 500): quatre pavillons pour tennis de table, badminton, boxe, haltérophilie
– Village olympique: 31 immeubles de
17 étages pour loger les délégations, soit 17 000 personnes. L’inauguration officielle, le 24 juillet, a tourné au fiasco : la moitié des bâtiments connaissaient de sérieux problèmes de plomberie. Le recours en urgence à quelque 630 ouvriers aurait permis de tout régler quelques jours plus tard, selon les organisateurs.
Deodoro
La mairie a décidé de rafraîchir ce quartier populaire décati aux faubourgs grisâtres et casernes militaires du Nord-Ouest de la ville, très éloigné du centre. Après les Jeux, une grande partie des installations olympiques seront incluses dans un vaste parc public de loisirs, comprenant une grande piscine à l’air libre.
– Aire de canoë-kayak slalom
(8 000 places)
– Centre olympique de BMX (7500)
– Arène de la Jeunesse (Arène de Deodoro) (5 000): basket féminin, pentathlon moderne
– Centre olympique de hockey sur gazon (15 000)
– Centre de VTT (27 500)
– Centre aquatique de Deodoro (2 000): pentathlon moderne
– Centre olympique de tir (7250)
– Centre olympique d’équitation (35 200)
– Stade de Deodoro (15000): pentathlon moderne, rugby à VII
Copacabana
La plage la plus célèbre du monde est l’un des lieux de prédilection des Cariocas pour la pratique du sport en plein air (beach-volley, foot-volley, foot, jogging, etc.) au sein d’un cadre exceptionnel, dans le sud touristique de Rio.
– Arène de Copacabana (12 000 places): beach-volley
– Fort de Copacabana (5 000): cyclisme sur route, natation en eau libre, triathlon
– Stade de la Lagune (10 000): aviron, canoë-kayak en ligne
– Marina da Gloria (10 000, du côté de Flamengo): voile et planche à voile. De fortes vagues ont endommagé samedi une rampe d’accès à la mer, en voie de réparation depuis.
Maracana
La vasque olympique s’allumera pour la première fois en Amérique du Sud au stade Maracana, le temple mythique du football brésilien. Le stade Olympique Joao Havelange, dit communément Engenhao, est situé à quelques kilomètres.
– Stade Maracana (78 600 places): football, cérémonies d’ouverture et de clôture
– Gymnase Maracanazinho (11 800): volley
– Stade olympique Joao Havelange, dit Engenhao (60 000): athlétisme
– Sambodrome: marathon (30 000 places), tir à l’arc (6 000).

Préparatifs – Les flambées de la torche olympique

Un jaguar tué par balles, des attaques à l’eau, un accident policier ou encore un roi à la flamme vacillante : la torche olympique a passé l’épreuve du feu avant son entrée au Maracana, vendredi, pour la cérémonie d’ouverture des JO-2016.
Allumé le 21 avril dans les ruines de la cité antique d’Olympie en Grèce, le feu sacré du sport a atterri au Brésil le 3 mai et en a parcouru plus de 300 villes dans ses 27 États régionaux, porté par quelque 12 000 personnes, le plus souvent en courant, mais aussi à cheval, en bateau, sur une planche de surf…
Au cours d’un aussi long périple, cela ne pouvait aller sans heurt dans la vie d’une flamme.
Plus grand félin des Amériques en voie de disparition, un des jaguars exhibés sur le parcours de la torche à Manaus, fin juin, s’échappe soudain lors de son passage d’un enclos à l’autre. Il doit être abattu par balles car les tranquillisants tardent à faire effet alors qu’il attaque l’un de ses soigneurs.
Cet incident connaît un certain retentissement et le comité organisateur Rio 2016 déplore « une erreur » d’avoir associé la torche à « un animal sauvage attaché ». De son côté, l’Institut de protection environnementale de l’Amazonas (Ipaam) regrette qu’on ne lui ait pas demandé l’autorisation requise.
Ironie du sort, le jaguar est précisément le symbole de la délégation brésilienne aux JO…
Plusieurs personnes essaient, sans succès, d’éteindre le feu olympique, la plupart pour dénoncer les dépenses publiques afférentes : fin juin à Maracaju (Centre-Ouest), un homme tente son coup avec un seau d’eau; à Porto Alegre (Sud) début juillet, deux personnes se lancent avec une bouteille et un verre ; mi-juillet, c’est carrément un extincteur qu’un homme emploie à Joinville (Sud) ; et fin juillet à Guarulhos (près de Sao Paulo), un jeune utilise une bombe à eau.
Le cortège policier ceinture à chaque fois rapidement l’intrus, promis à un tour au poste, alors que seule la nature réussit là où ils échouent, lorsque la pluie éteint la flamme pendant quelques minutes à Salvador, fin mai. Mais le comité organisateur relativise ces désagréments : le convoi compte huit lanternes de sécurité, contenant chacune un peu du feu olympique.
Le 21 juillet à Osasco, dans la banlieue de Sao Paulo, se produit un accident parmi les membres du cortège : un policier à moto vient percuter violemment un de ses confrères roulant à vélo, juste devant le porteur de la torche.

Un monument dédié aux sportifs décédés

Un monument à la mémoire des sportifs décédés dans le cadre des Jeux Olympiques, dont les onze Israéliens tués lors des JO de Munich en 1972, a été inauguré mercredi dans le Village olympique de Rio par le président du CIO Thomas Bach.
Le monument qui renferme une pierre du site antique d’Olympie, berceau des Jeux en Grèce, est dédié notamment à la mémoire des victimes de l’attaque perpétrée par le groupe palestinien Septembre noir en 1972 à Munich contre le pavillon israélien.
En présence d’athlètes israéliens mais aussi allemands, le président Bach, lui-même champion olympique d’escrime en 1976 à Montréal avec l’équipe de RFA de fleuret, a ainsi énuméré les noms des onze otages israéliens tués en 1972, avant d’observer une minute de silence.
« Les Jeux Olympiques ont toujours été une affirmation de la vie. Que cette commémoration soit une affirmation de leurs vies », a déclaré Bach en présence de deux veuves des victimes de Munich.
« C’est un moment incroyablement important, a témoigné Ankie Spitzen, veuve de l’ancien coach de l’équipe israélienne à Munich. Nous avons attendu 44 ans pour ce moment. Nous nous sommes battus pour leur mémoire et la reconnaissance que nos êtres chers brutalement tués à Munich appartiennent vraiment à la famille olympique ».

Participants – Les dix stars attendues à Rio 

Le Jamaïcain Usain Bolt vise le triple-triple.

Le Jamaïcain Usain Bolt vise le triple-triple.

Usain Bolt
Le Jamaïcain est déjà entré dans la légende de l’athlétisme avec ses six or olympiques et ses onze titres de
champion du monde. Son objectif à Rio est simple: le triple-triple, à savoir
remporter comme à Beijing en 2008 et à Londres en 2012 l’épreuve-reine du 100 m, le 200 m et le relais 4×100 m. Trois nouveaux titres, et il rejoindrait l’Américain Carl Lewis avec neuf médailles d’or aux JO. Sur 100 m, il fera face à l’Américain Justin Gatlin, auteur des deux meilleures performances mondiales de l’année, alors que cette saison, le Jamaïcain est assez loin au niveau des bilans.
Michael Phelps
Avec 22 médailles dont 18 en or, le nageur de Baltimore est devenu, à Londres il y a quatre ans, le sportif le plus titré de l’histoire des Jeux Olympiques. Il avait déjà été l’athlète le plus titré sur une édition des JO, en 2008 à Beijing avec huit titres. Mais Phelps n’est jamais rassasié. Absent des Mondiaux-2015, il s’alignera sur 100 m et 200 m papillon et sur 200 m quatre nages. Si l’on ajoute les relais, l’Américain pourrait passer la barre des vingt médailles d’or. De quoi
graver pour l’éternité son nom dans la légende de l’olympisme.
Katie Ledecky
Surnommée la « Michael Phelps au féminin », Katie Ledecky a ébloui de toute sa classe les Championnats du monde de natation en 2015, en cumulant les titres en nage libre (200 m, 400 m, 800 m et 1500 m), pour un quadruplé inédit. Le 1500 libre féminin n’étant pas au programme olympique, elle devra se contenter de trois épreuves et du relais 4×200 m libre.
Renaud Lavillenie
En effaçant des tablettes un record du monde qui paraissait totalement inaccessible, le perchiste français Renaud Lavillenie a changé de dimension en février 2014. À Rio, il tentera de conserver son titre olympique de Londres. Dominateur sur l’olympiade entre Londres et Rio, il a toutefois subi deux cuisants échecs en grands cham­pionnats : deuxième derrière l’Allemand Raphael Holzdeppe en 2013 à Moscou et troisième en 2015 à Pékin.
Novak Djokovic
Le Serbe totalise douze titres du Grand Chelem dans sa carrière, mais un tournoi l’intéresse plus particulièrement cette saison: les Jeux de Rio. Rafael Nadal en 2008, Andy Murray en 2012: le tournoi olympique a attiré depuis quelques éditions les meilleurs mondiaux. Le tableau de Rio compte toutefois deux grands absents de marque, avec les forfaits des Suisses Roger Federer et Stan Wawrinka, respectivement N°3 et N°4 mondiaux. De quoi ouvrir le tableau pour « Nole », véritable ogre des courts depuis deux saisons.
Neymar
L’attaquant du FC Barcelone rêve d’offrir un premier titre olympique au Brésil. C’est la seule véritable star du football mondial présent au tournoi olympique. L’occasion de le réaliser à domicile est belle, mais le spectre du fiasco du Mondial-2014 est encore dans tous les esprits, pour le pays du « futebol ».
Teddy Riner
Le colosse de plus de deux mètres et 141 kg sera le porte-drapeau de la délégation française à la cérémonie d’ouverture, en coiffant sur le fil la vedette de la NBA Tony Parker. Il écrase la concurrence comme jamais un judoka ne l’a fait avec seulement deux défaites pour 94 victoires internationales consécutives. Un second titre chez les lourds, après celui de Londres, lui permettrait de rejoindre David Douillet, double champion olympique dans la catégorie en 1996 et 2000.
Chris Froome
Le Britannique vient de remporter son troisième Tour de France après 2013 et 2015. Il a aussi enlevé le dernier contre-la-montre sur un parcours accidenté comme ce sera le cas à Rio, où il sera à la lutte pour le titre olympique avec le Néerlandais Tom Dumoulin, qui l’avait dominé sur le premier chrono du Tour de France. Froome avait déjà pris le bronze à Londres en 2012. Pour la course en ligne de samedi, le natif du Kenya s’est dit prêt à se mettre au service de ses coéquipiers.
La Dream Team de basket-ball
Certes, les deux grandes stars de la saison de NBA ne sont pas là. Stephen Curry des Golden State Warriors et LeBron James des Cavaliers de Cleveland ont décidé de profiter de la période olympique pour se reposer. Mais l’équipe américaine de basket-ball mérite encore le surnom de Dream Team, hérité des Jeux de Barcelone en 1992, avec quatre finalistes de la dernière saison de NBA, dont Kyrie Irving, coéquipier de LeBron à Cleveland et champion 2016.
Simone Biles
À 18 ans, l’Américaine détient le record du nombre de titres mondiaux (10) et a décroché pour la première fois dans l’histoire de la gymnastique trois couronnes mondiales consécutives au concours général. Ses performances aux Mondiaux-2015 à Glasgow l’obligent à aller chercher l’or au concours général à Rio. Tout autre résultat constituerait une déception.

Textes et photos AFP

Journée internationale de la jeunesse – Une date pour inviter à la citoyenneté active

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La participation citoyenne des jeunes ne se limite pas aux élections. Elle englobe aussi le débat public, la réalisation et la sauvegarde de biens communs.

La Journée internationale de la Jeunesse est célébrée, tous les ans, le 12 août. Cette année, Liberty 32 désire mettre l’accent sur l’implication des jeunes dans la vie citoyenne, et plus particulièrement au service de la démocratie. Le forum européen de la citoyenneté, en 2002, avait défini le terme « citoyenneté » comme « un statut dans une communauté politique, juridique, sociale, basé sur un ensemble de règles juridiques qui définissent l’appartenance à la communauté politique. Ces règles incluent les droits juridiques, par exemple, les libertés : d’expression, de pensée, de croyance religieuse, le droit à la propriété, etc., et les droits politiques, par exemple, le droit de participer et d’exercer le pouvoir. »
Les jeunes, qui avons-nous l’habitude d’entendre, sont l’avenir de ce pays paraissent d’une manière générale désintéressés par l’exercice de cette citoyenneté active. Cette attitude pourrait s’expliquer globalement par l’image négative de l’exercice de la politique véhiculée par les tenants successifs du pouvoir, et par la disparition de l’éducation citoyenne dans le programme scolaire des jeunes Malagasy aux alentours des années 90.  Une lacune qui, même si elle a été plus ou moins corrigée depuis, a laissé des séquelles dans la société malagasy.
La Banque mondiale, dans un rapport intitulé « Surmonter les obstacles à l’inclusion des jeunes », établit, en citant l’exemple des jeunes Tunisiens, que la participation politique est un pilier de la citoyenneté active, laquelle implique de prendre part à la politique du pays, y compris par le vote lors des campagnes électorales, adhérer à un parti, faire campagne ou se présenter aux élections.
Mais la notion de participation citoyenne englobe pourtant plus que des élections. Il s’agit de participer activement au débat public de toutes les façons possibles, incluant les pétitions et d’autres formes d’expression.Il s’agit également de participer à la construction d’une culture civique qui facilite le passage vers la démocratie. Et il s’agit enfin de participer, de préférence bénévolement, à la réalisation et à la sauvegarde du bien commun. Peut-on alors dire que la jeunesse malgache participe activement à la vie de la Nation   La réponse est mitigée.

Pots de peinture, pinceaux et autres rouleaux ont été financés  par de généreux donateurs.

Pots de peinture, pinceaux et autres rouleaux ont été financéspar de généreux donateurs.

Implication effective
En effet, les dernières élections qui se sont déroulées dans le pays ont enregistré un faible taux de participation. Or, il est admis d’après les projections statistiques que la population malgache est majoritairement jeune. Ce qui démontrerait que les jeunes ne sont pas impliqués politiquement. C’est possible. Mais d’un autre côté, on peut remarquer que de nombreuses organisations de jeunes, ou œuvrant pour les jeunes, comme Liberty 32, s’impliquent activement dans la réalisation de projets citoyens. L’espoir est donc permis mais nous pouvons mieux faire.
La première solution avancée pour améliorer la situation actuelle est de renforcer l’éducation civique proposée dans le programme scolaire. Cette éducation consiste en un ensemble de pratiques et d’activités destinées à rendre les jeunes aptes à participer à la vie démocratique en exerçant leurs droits et  responsabilités. L’éducation à la citoyenneté démocratique aide les apprenants non seulement à acquérir des connaissances sur les idées et les valeurs fondamentales de la démocratie, mais aussi à développer les compétences et attitudes nécessaires pour promouvoir ces idées et ces valeurs. Mais cette éducation civique ne suffit pas à transformer les jeunes en citoyens actifs. Cette étape nécessite une longue préparation et une implication effective des pouvoirs publics, et pas seulement de la société civile.
Une seconde solution consisterait à restaurer sous une forme actualisée le défunt Service National, pendant lequel les jeunes étaient obligés de rendre service à leur pays, tout en acquérant des connaissances et un savoir-être qui ne peuvent que leur être utiles dans leur vie professionnelle. Dans le contexte actuel, le Service national pourrait par exemple être utilisé pour appuyer l’administration électorale dans le recensement des citoyens en âge de voter et dans leur inscription sur la liste électorale. Il pourrait également aider à la dissémination des textes de base comme la Constitution que les citoyens (tout comme les responsables institutionnels et autres élus, cela va sans dire) devraient maîtriser. Enfin, les universités malgaches devraient s’inspirer du système anglo-saxon qui crédite les heures de bénévolat ou de volontariat, poussant ainsi les jeunes à s’investir dans et pour leur communauté.
En bref, des solutions existent, mais le tout est de vouloir les appliquer. Les jeunes Malgaches ont un fort potentiel social, politique et économique qu’il ne faut pas laisser dépérir faute d’engagement des pouvoirs publics. Que chacun fasse des efforts et prenne les responsabilités qui s’imposent pour que nos jeunes soient traités à leur juste valeur. Ce n’est qu’ainsi, soutenus et encouragés, qu’ils deviendront des citoyens épanouis, conscients de leurs devoirs envers la Patrie, et désireux d’y réaliser le changement auquel nous rêvons tous.

Dossier réalisé en collaboration avec Liberty 32

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