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Channel: Magazine – L'Express de Madagascar
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Pouvoir du grand nombre – La résistance non violente est possible

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La liberté d’opinion et d’expression peut se définir comme étant l’un des droits de l’homme les plus controversés. Mais c’est surtout l’un des critères qui distinguent un pays démocratique d’une dictature.

«Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » C’est l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme qui dispose ainsi.
De son côté, l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques explicite la notion en spécifiant plusieurs points.
« 1. Nul ne peut être inquiété pour ses opinions. 2. Toute personne a droit à la liberté d’expression; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix. 3. L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires : a. Au respect des droits ou de la réputation d’autrui; b. À la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques. »

MAG3
La liberté d’opinion et d’expression est l’un des Droits de l’homme les plus controversés à travers le monde et la qualité de son respect et de son exercice constitue l’un des critères qui différencient un pays démocratique d’une dictature. Le classement Freedom in The World que Freedom House sort chaque année, en est la preuve.
Pour rappel, l’exercice consiste à mesurer– sur une échelle de 1 à 7 (1 signifiant le plus libre et 7 le moins libre) le niveau de démocratie à travers trois indicateurs : la liberté, les droits politiques et les libertés civiles. En 2015, Madagascar a réalisé un score de 4 pour chacun de ces indicateurs, se classant dans les pays dits « partiellement libres ». Ceci signifie que la qualité de la démocratie laisse encore à désirer car des violations des droits fondamentaux – y compris les droits civils et politiques- subsistent.
Beaucoup croient à tort que la liberté d’opinion et d’expression est l’apanage des seuls journalistes dont le métier et de rechercher, de transmettre et d’analyser l’information, oubliant que chaque citoyen a le droit, et même le devoir, de l’exercer. Dans des pays comme Madagascar, où la culture démocratique est encore hypothétique, les autorités répriment allègrement toute tentative de manifestation ou de revendication citoyenne en prétextant la sauvegarde de l’ordre public. Les citoyens se laissent faire, quelquefois par ignorance, mais souvent par peur d’éventuelles représailles, si bien que même devant des tragédies ou des injustices flagrantes qui créeraient ailleurs un tollé général, les Malgaches semblent impassibles, voire indifférents. Il leur semble impossible d’influer sur le cours de la vie nationale, alors qu’ils en ont le pouvoir, en commençant simplement par manifester leur opinion.
A certains points de l’histoire du pays, des manifestations ont, certes, généré des « révolutions », mais elles se sont toujours faites dans la violence, parce que les citoyens avaient atteint le point de rupture en matière sociale. Les politiciens n’ont eu qu’à surfer sur la vague de mécontentement général pour imposer leur idéologie et leurs pratiques. Anesthésiés par la pauvreté et par les difficultés du quotidien, les citoyens ont été bernés par les beaux discours et les promesses qui n’ont fait qu’enfoncer un peu plus le pays dans le puits sans fond de la précarité.
Il existe pourtant une pléiade de moyens de résister pacifiquement, d’exprimer ses rancœurs et ses doléances sans heurts et sans dégâts, de façon non-violente. Les citoyens malgaches devraient s’en inspirer pour amorcer un changement palpable dans la société. Gene Sharp en a listé 198 dans son célèbre ouvrage Source The Politics of Nonviolent Action (Boston: Porter Sargent, 1973), dont voici un aperçu:

Déclarations formelles                                                            Art public symbolique
1. Discours publics                                                                            18. Drapeaux et couleurs symboliques
2. Lettres d’opposition ou de support                                      19. Port de symboles militants
3. Declarations d’organisatiaons/institutions                      20. Prières et exhortations
4. Déclarations publiques signées                                              21. Livraison d’objets symboliques

aux cibles
5. Declarations d’accusation et d’intention                            22. Dénudations dans le cadre de

prestation
6. Pétitions de groupe ou de masse                                           23. Destruction de sa propre propriété

Communication avec une large audience                24. Lumières symboliques
7. Slogans, caricatures et symboles                                          25. Exposition de portraits
8. Banderoles, posters, et autres visuels                                 26. Peinture engagée
9. Dépliants, pamphlets, livres                                                    27. Sobriquets
10. Journaux e revues                                                                    28. Sons symboliques
11. Enregistrements, radio, et télévision                                29. Déclamations symboliques
12. Messages dans le ciel ou sur le sol                                      30. Gestes impolis

Représentations de groupes                                                Pressions sur des individus
13. Députations                                                                                  31. Harcèlement d’autorités
14. Faux prix (ex : prix du plus mauvais politicien)           32. Railler les autorités
15. Lobbying de groupe                                                                  33. Fraternisation
16. Piquets de grève                                                                         34. Faux vigiles
17. Parodie d’élections

À Madagascar, plus exactement à Antananarivo, les manifs non violentes si elles ne rallient pas les foules, commencent à interpeller les autorités. Ici, la Marche blanche contre les « taxibe-corbillards » menée le jeudi 6 mai.

À Madagascar, plus exactement à Antananarivo, les manifs non violentes si elles ne rallient pas les foules, commencent à interpeller les autorités. Ici, la Marche blanche contre les « taxibe-corbillards » menée le jeudi 6 mai.

L’action non violente est une technique par laquelle les citoyens, qui rejettent la passivité et la soumission et qui considèrent la lutte pour leurs droits comme essentielle, peuvent mener leur combat sans violence. L’action non violente n’est pas une tentative d’éviter ou d’ignorer les conflits. C’est une façon de manier efficacement le pouvoir du grand nombre.
Parmi les figures les plus connues de la résistance non violente figurent Gandhi, Henry David Thoreau, Gene Sharp, Léon Tolstoï, Alice Paul, Martin Luther King, Jr, James Bevel, Václav Havel, Andrei Sakharov, et Lech Walesa. Les mouvements contemporains comme les Femen et Occupy font également partie des noms les plus connus. À Madagascar, les mouvements de résistance non violente comme Wake Up Madagascar et Sahia Mijoro sont encore peu nombreux et ne rallient pas les foules, faute de culture citoyenne et démocratique. Toutefois, les citoyens commencent à comprendre qu’ils doivent prendre leurs responsabilités si l’État ne le fait pas. Face au marasme généralisé qui sévit dans le pays, les langues commencent à se délier et les esprits à s’échauffer.
Il faut réclamer, dénoncer, s’insurger, s’indigner. C’est un droit, un devoir, mais il faut le faire intelligemment, en évitant toute violence, car la violence est l’arme des faibles.

Dossier réalisé en collaboration avec Liberty 32


Projet Coderbus – Razafindravahy soutient des programmeurs en herbe

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Après trois semaines de formation, quarante enfants âgés de 7 à 17 ans ont reçu, mercredi dernier, des mains d’Edgard Razafindravahy, parrain du projet CoderBus, leur certificat de formation en programmation.

Les tout premiers enfants formés en programmation via CoderBus posent fièrement avec Edgard Razafindravahy.

Les tout premiers enfants formés en programmation via CoderBus posent fièrement avec Edgard Razafindravahy.

Créer des sites Web ou développer des applis et des jeux n’est pas une compétence donnée à tout le monde. On n’a pourtant pas besoin d’être un ingénieur en informatique pour en être capable. Avec le coaching de bénévoles mordus d’informatique, des jeunes de 7 à 17 ans, n’ayant aucune notion en informatique, peuvent apprendre à « coder » et à « programmer » en trois semaines, donc créer eux-mêmes des logiciels et développer des applications.
La semaine dernière, une quarantaine d’enfants du 6e arrondissement ont, par exemple, pu montrer à leurs parents et proches les fruits des quelques samedis qu’ils ont passés avec leurs mentors issus de l’ONG Habaka dans le CoderBus mis à disposition par Edgard Razafindravahy. Équipé d’ordinateurs, le bus a permis à ces enfants de se familiariser avec le langage de la programmation et les codes informatiques.

Tsioriniaina Felantsoa, major de cette première fournée  de programmeurs en herbe.

Tsioriniaina Felantsoa, major de cette première fournée de programmeurs en herbe.

Fière, Tsioriniaina Felantsoa, 13 ans, s’imagine déjà un avenir radieux avec ce qu’elle a appris. « Tout ce que j’ai acquis ici facilitera assurément mes démarches de recherche d’emploi plus tard », lance avec assurance cette adolescente sortie major de son groupe. Et pour cause. Au-delà des algorithmes, les participants ont pu aussi tester leur créativité. « Nous leur avons surtout appris à créer à partir de nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) », explique Zo Sahaza Marline Ramarosandy, responsable du projet CoderDojo auprès de l’ONG Habaka.

Atmosphère studieuse à l’intérieur du bus.

Atmosphère studieuse à l’intérieur du bus.

Formation gratuite

Mis en œuvre à Madagascar depuis septembre 2014 par l’ONG Habaka, mais existant dans le monde depuis 2011, le projet CoderDojo consiste à réunir des jeunes de 7 à 17 ans dans une salle équipée et à les former, de manière ludique à la programmation, pour leur permettre ensuite de créer et de développer des logiciels ou des applications.
Le premier club de ce genre à Antananarivo a d’abord été accueilli par l’ONG Habaka lui-même, au sein des locaux de l’organisation à Tsimbazaza. D’autres clubs ont, par la suite, vu le jour dans d’autres localités. Puis, pour donner la possibilité à tous les jeunes d’apprendre, l’idée du CoderDojo mobile est née à l’initiative d’Edgard Razafindravahy. « Parce que l’informatique est importante pour le développement de l’homme et de la société », estime le chef de file du parti Antoka sy Dinan’ny Nosy (ADN – Arche de la Nation).
Avec des bénévoles comme mentors, un bus équipé gracieusement à disposition, la formation est gratuite. Au grand bonheur des parents, ravis de cette activité parascolaire qui permet à leurs enfants de s’épanouir. D’autres enfants issus d’autres quartiers et arrondissements devront bénéficier de la même formation dans les prochains mois : Edgard Razafindravahy, parrain de la première promotion, a réaffirmé sa volonté de poursuivre l’aventure.

Les parents applaudissent l’initiative du chef de file de l’ADN.

Les parents applaudissent l’initiative du chef de file de l’ADN.

Tirage au sort

Sillonner la ville et permettre aux enfants n’ayant pas de CoderDojo dans leur quartier de participer à la formation en programmation est l’un des objectifs du projet CoderBus soutenu par Edgard Razafindravahy. La capacité du bus étant limitée, l’effectif des participants l’est donc aussi. Mais « il n’y a aucune discrimination dans la sélection », martèle Zo Sahaza Marline Ramarosandy, responsable du projet auprès de l’ONG Habaka. « Les participants sont choisis par tirage au sort », informe-t-il. Une chance à ne pas laisser passer.

Bodo Voahangy

Technologie – Quel avenir pour l’informatique après le smartphone

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La vente des smartphones étant à son apogée, les grands fabricants sont désormais obligés de revoir leur modèle d’activité.

Tim Cook et la société Apple doivent repenser dès maintenant l’après smartphone.

Tim Cook et la société Apple doivent repenser dès maintenant l’après smartphone.

Le smartphone a bouleversé la manière dont les gens vivent et travaillent, mais maintenant que ses ventes semblent avoir passé leur pic sur la plupart des grands marchés, le secteur technologique peine à discerner la prochaine révolution. C’est comme quand le PC a commencé à céder la place au smartphone. « Nous sommes clairement en train d’entrer dans une nouvelle ère, où la croissance des appareils traditionnels est terminée et où on doit penser différemment », estime Bob O’Donnell, analyste en chef chez Technalysis Research.
C’est toutefois difficile de dire aujourd’hui quel sera le « prochain grand truc » en matière technologique, ou même s’il y en a un. Et c’est inquiétant pour un secteur qui se repose depuis plusieurs années sur la croissance des ventes de smartphones et leurs écosystèmes d’applications mobiles, et où les grands fabricants comme Apple et Samsung sont désormais obligés de repenser leur modèle d’activité.
D’après le cabinet IDC, les ventes mondiales de smartphones ont été au point mort au premier trimestre (-0,2%). Un autre cabinet, Juniper Research, a même évoqué un recul de 6%. Dans un marché du smartphone toujours plus mature, « les consommateurs sont fondamentalement satisfaits avec leurs appareils actuels » et moins enclins à les remplacer, relève John Curran, dirigeant de la branche communications, médias et technologie d’Accenture.
Une étude publiée en janvier par ce cabinet, et fondée sur des enquêtes menées dans 28 pays, montre des déclins d’intentions d’achats de nouveaux smartphones ou autres appareils électroniques coûteux.
Quant aux objets connectés, dont les formes ne cessent de s’étendre, seul un petit nombre de consommateurs expriment un intérêt, évoquant des inquiétudes sur le coût, la sécurité, ou la complexité d’utilisation. « On voit une large gamme d’appareils, des montres connectées, des appareils pour la maison, des drones… », énumère John Curran. « Mais ils ne décollent pas (car) les gens ne voient pas encore la valeur personnelle (qu’ils apporteraient) dans leur vie. »
John Curran rappelle que si le smartphone est devenu si populaire, c’est parce qu’il répond à de vrais problèmes de communication des gens dans leurs déplacements.
« Les consommateurs recherchent des choses qui règlent des problèmes pratiques, tangibles », dit-il. « Ils veulent des choses qui leur facilitent la vie, qui leur donnent du plaisir ou les étonnent. »
Face à l’émergence de multiples sortes d’objets « intelligents » pas toujours compatibles entre eux, « le smartphone aura toujours une place privilégiée dans nos vies, mais il a besoin de se connecter à tous nos autres appareils », de « parler avec le système de sécurité de votre maison et vos accessoires vestimentaires connectés », estime Ramon Llamas, analyste chez IDC.

C’est la course à la consommation des derniers nés des smartphones.

C’est la course à la consommation des derniers nés des smartphones.

Et faute d’avoir un seul objet important qui domine, Bob O’Donnell dit s’attendre à voir émerger les acteurs capables de combiner les appareils, les logiciels, la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle.
Cela pourrait donner un rôle encore plus important à des acteurs comme Facebook et Amazon, ou même donner une chance de revenir sur le devant de la scène à des groupes qui ont raté le virage du mobile, comme Intel ou Microsoft.
Dongjin Koh, un dirigeant de Samsung, a décrit le mois dernier, lors d’une conférence pour les développeurs, un avenir où tout serait connecté à internet, de préférence par l’intermédiaire de la plateforme logicielle du groupe sud-coréen, Tizen.
Le patron d’Intel, Brian Krzanich, qui vient d’annoncer une lourde restructuration pour se recentrer notamment vers les objets connectés intelligents, fait aussi valoir que ceux-ci recouvrent désormais tous les aspects de nos vies. « De nos chaussures et nos vêtements à nos maisons et nos voitures, l’internet des objets transforme tout », note-t-il dans un blog.
Certains avancent même que la technologie et l’intelligence artificielle vont devenir tellement omniprésentes dans tous les aspects de la vie que l’appareil utilisé n’aura plus d’importance.
« Quand on regarde vers l’avenir, la prochaine grande étape sera la disparition du concept même d’appareil », estime récemment dans un blog, le patron du géant internet Google, Sundar Pichai.
« À terme, l’ordinateur lui-même –quelle que soit sa forme– sera un assistant intelligent qui vous aide dans votre journée », poursuit-il, prédisant une transition entre « un monde mettant le mobile d’abord » et un autre donnant la priorité à l’intelligence artificielle.

Textes et photos : Lova Rafidiarisoa

 

Projets – Les jeunes filles s’impliquent dans l’entrepreneuriat

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Il est possible de promouvoir l’entrepreneuriat chez les jeunes filles. Pour preuve, quatre vingts d’entre elles vont présenter des projets dans le cadre du programme initié par l’association Youth First.

Éveiller l’esprit entrepreneurial. La cinquième promotion du programme « Young Women Lea-dership Program », initié par Youth First, touche bientôt à sa fin. C’est le moment pour ses responsables d’établir le bilan. Ce programme vise à promouvoir l’autonomisation des jeunes filles de 15 à 24 ans.
« Cette année, nous avons relevé le défi d’accepter quatre vingts jeunes filles dans une même promotion. Tous les quatre mois, nous recevons des centaines de dossiers de candidature et nous étions frustrés de ne pouvoir accepter que vingt-cinq, alors nous avons retravaillé le modèle du programme pour poivoir accepter plus de participantes », confie Lova Randriana-solo, le responsable du Young Women Leadership Program.
Pour la présente promotion, l’association Youth First s’est réjouie d’avoir eu le privilège de par-tager et de vivre quatre mois d’aventure avec quatre vingts jeunes filles toutes aussi ambitieuses et courageuses les unes que les autres.
« Dans un contexte où la réussite chez les jeunes filles se traduit par la célébrité, la beauté et la reconnaissance par leur entourage, nous sommes favorisés d’avoir côtoyé des jeunes filles qui veulent changer le statut quo grâce à leur intelligence, leurs productivités. De fait, elles ont voulu se découvrir à travers le programme », précise Lova Randrianasolo.

Nouvelles compétences

Le programme Young Women Leadership Program est conçu pour améliorer la capacité des jeu-nes femmes de 15 à 24 ans, élaborer des projets répondant aux réalités et aux besoins des jeunes filles malgaches. L’approche de Youth First pour le développement du leadership est ancrée dans la conviction que l’apprentissage par l’action est mieux assuré grâce à une combinaison de méthodes qui incluent la pratique, le dialogue, l’exposition à de nouvelles informations et de nouvelles perspectives, ainsi que la réflexion personnelle.
La formation s’effectue par l’acquisition de nouvelles compétences, le travail d’équipe et la réflexion critique. Outre le développement de ces compétences en leadership à un niveau personnel et communautaire, le Programme catalyse les innovations sociales à travers le développement d’un projet communautaire à mettre en œuvre par les participantes. Au cours du programme, les participantes sont encouragées à élaborer un projet pour le changement social. À l’issue de la formation, un comité indépendant composé de divers experts sélectionnent les cinq meilleurs projets qui seront ensuite subventionnés par Youth First à hauteur de 500 dollars.

Dix projets déjà primés

À travers Young Women Leadership Program, Youth First a déjà financé dix projets initiés par des jeunes filles participantes au programme, ce depuis 2014 :
Four solaire à Ambalavao, par Rotsy Milanto Rafalimanana
Rary : amélioration de la chaine de valeur et de la production de paniers faits en rabane par Najaina Tovohasimbavaka
Projet « Ma vision ne dépend pas de ma vision » : insertion professionnelle des jeunes vivant avec un handicap, par Narindra Andriamihaja
Gazetim-piangonana – FJKM Anosivavaka : un périodique paroissial par Stella Ratsimanohatra
Reinsertion par l’art culinaire des jeunes filles du Centre Akany Ny Avoko – Ambohidratrimo par Aina Razafindravelona
– Projet FunnyDesign: fabrication d’articles décoratifs à partir de produits recyclés par Fanny  Rasoamiaramanana
– Projet Healthy Girls: fabrication de serviettes hygiéniques lavables par Iriana Andrianalimanana
Fabrication de tapis à base de tissu recyclé, par Mialy Nantenaina
Fabrication de charbon de terre à base de poudre de charbon: par Antsa Andrianomenjanahary
Production d’engrais lombric: par Ilandivola Andrianaivo.

La liste des vingt projets en compétition

Pour la cinquième promotion, vingt projets sont en lice. Seuls cinq d’entre eux recevront une subvention de la part de Youth First. Les noms des vainqueurs seront connus le 29 mai prochain, lors de la cérémonie de sortie de promotion. Youth First accueillera alors quatre vingts nouvelles jeunes filles.
Voici la liste avec les noms de leurs initiatrices, ainsi les descriptifs sommaires :

Girl’s Power : (lutte contre la violence par l’apprentissage de self-defense et formation  en life skills) : Zoara Leslie Ramarolahy - Dimbi Narindra Ratsitratranihafa - Aina Altair Andriambola - Traddy Ranohatra

Girl’s Power : (lutte contre la violence par l’apprentissage de self-defense et formationen life skills) : Zoara Leslie Ramarolahy – Dimbi Narindra Ratsitratranihafa – Aina Altair Andriambola – Traddy Ranohatra

 

Tovovavy Mahavita Azy (production de paniers et articles de mode à partir de fibres de jacinthe d’eau): Jannie Marie Jacqueline Betrasimplice – Sahoby Rakotomahafaly – Nomenjanahary Mamisoa Andrianasolo –Tiana Gabrielle Ralalarivony

Tovovavy Mahavita Azy (production de paniers et articles de mode à partir de fibres de jacinthe d’eau): Jannie Marie Jacqueline Betrasimplice – Sahoby Rakotomahafaly – Nomenjanahary Mamisoa Andrianasolo –Tiana Gabrielle Ralalarivony

 

Saha Manitra (plantation de géranium et production d’huiles essentielles) : Soaniaina Herimampionona Andriamalala –Zo Henintsoa Ranaivonirina –Vaninah Ranaivoson – Soamiadana Fitiavana Randrianarisoa

Saha Manitra (plantation de géranium et production d’huiles essentielles) : Soaniaina Herimampionona Andriamalala –Zo Henintsoa Ranaivonirina –Vaninah Ranaivoson – Soamiadana Fitiavana Randrianarisoa

 

Dame de cœur: (appui au Centre de réinsertion des jeunes filles en conflit avec la loi du Centre Avoko Faravohitra) : Anisa Liantsoa Razafindrakoto - Vola Elsa Rakotonanahary - Nambinina Rasolozaka - Miatrana Rasamoelina

Dame de cœur: (appui au Centre de réinsertion des jeunes filles en conflit avec la loi du Centre Avoko Faravohitra) : Anisa Liantsoa Razafindrakoto – Vola Elsa Rakotonanahary – Nambinina Rasolozaka – Miatrana Rasamoelina

 

Avotra : (formation en coupe et couture, et estime de soi) : Diana Reine Ramanantsoa - Myriam Andriamena - Tiana Ambinitsoa Johanna Rakotoniaina - Miora Nantenaina Andrianaly

Avotra : (formation en coupe et couture, et estime de soi) : Diana Reine Ramanantsoa – Myriam Andriamena – Tiana Ambinitsoa Johanna Rakotoniaina – Miora Nantenaina Andrianaly

 

Citizen education : (cours d’anglais et formation à la participation citoyenne) : Andrianina Mamonjitiana Rakotomalala –Nomenkaja Mionjatiana Rakotoarimanga – Hasinavalona Rakotovelo – Elodie Mahavasoa

Citizen education : (cours d’anglais et formation à la participation citoyenne) : Andrianina Mamonjitiana Rakotomalala –Nomenkaja Mionjatiana Rakotoarimanga – Hasinavalona Rakotovelo – Elodie Mahavasoa

 

Tovovavy Miavotena (élevage de canards et de cochons) : Yasmine - Véronique - Nantenaina

Tovovavy Miavotena (élevage de canards et de cochons) : Yasmine – Véronique – Nantenaina

 

Fy Art Kanto: (appui à l’insertion économique des jeunes femmes victimes de violences conjugales dans le fokontany Tsarahonenana par la formation - production et commercialisation de confitures bio) : Masiraivelo Andriamihantasoa - Hoby Nantenaina Razanakoto - Adasolo Sitrakiniaina - Robinson Randrianasolo

Fy Art Kanto: (appui à l’insertion économique des jeunes femmes victimes de violences conjugales dans le fokontany Tsarahonenana par la formation – production et commercialisation de confitures bio) : Masiraivelo Andriamihantasoa – Hoby Nantenaina Razanakoto – Adasolo Sitrakiniaina – Robinson Randrianasolo

 

Ny Tapiantsika: (production de tapis à partir de tissu recyclé) : Mialy Koloina Andria­mihantasoa - Hoby Nirina Andria­marojaona - Nomenjanahary Rakotondramonja - Mihary Rakotomalala

Ny Tapiantsika: (production de tapis à partir de tissu recyclé) : Mialy Koloina Andria­mihantasoa – Hoby Nirina Andria­marojaona – Nomenjanahary Rakotondramonja – Mihary Rakotomalala

 

Really Woman Can: (appui au centre Manaode et formation des jeunes filles dans la production de « cakes salés »): Narindra Rakotoarimanana - Harifidy Niavo Nandrianina - NyAina Rakotoko Andriamalala - Fenomalala Rahantarisoa

Really Woman Can: (appui au centre Manaode et formation des jeunes filles dans la production de « cakes salés »): Narindra Rakotoarimanana – Harifidy Niavo Nandrianina – NyAina Rakotoko Andriamalala – Fenomalala Rahantarisoa

 

Entrem’elles (fabrication d’articles de mode en crochet) : Minohasina Andriantahina – Valisoa Anjaratiana –Henintsoa Randretsalama – Tantely Ravonintsoamalala

Entrem’elles (fabrication d’articles de mode en crochet) : Minohasina Andriantahina – Valisoa Anjaratiana –Henintsoa Randretsalama – Tantely Ravonintsoamalala

 

Biotech (fabrication de sachet plastique à partit de farine de manioc) : Rova Mendrika Christina Rafalimanana –Zo Finaritra Randrianirinaharisoa – Andréa Lalatiana Rasamoelina –Louva Mirana Rajaonarivelo

Biotech (fabrication de sachet plastique à partit de farine de manioc) : Rova Mendrika Christina Rafalimanana –Zo Finaritra Randrianirinaharisoa – Andréa Lalatiana Rasamoelina –Louva Mirana Rajaonarivelo

 

Tiako izy dia ahoana  (projet de lutte contre la violence à l’égard des jeunes filles) : Tsirisoa Zakamanana - Fifaliana Rasoloharijaona - Nelly Ratsimbazafy - Didy Tiavina Rakotondrasoa

Tiako izy dia ahoana ? (projet de lutte contre la violence à l’égard des jeunes filles) : Tsirisoa Zakamanana – Fifaliana Rasoloharijaona – Nelly Ratsimbazafy – Didy Tiavina Rakotondrasoa

 

Vehivavy miavotra (élevage de poulet de chair) : Miharisoa Rakotomamonjy - Narindra Lalaina Rakotoson - Lantoniaina Ramahenina - Tianjanahary

Vehivavy miavotra (élevage de poulet de chair) : Miharisoa Rakotomamonjy – Narindra Lalaina Rakotoson – Lantoniaina Ramahenina – Tianjanahary

 

Plastishare: (formation des jeunes sourds muets du centre Akama 67ha dans la fabrication de produits utilitaires décoratifs à partir de bouteilles PET) : Angelica Andriamanamonjy - Manarintsoa Ratsimbazafy - Minovalisoa Rakoto - Ranto Miarivololona

Plastishare: (formation des jeunes sourds muets du centre Akama 67ha dans la fabrication de produits utilitaires décoratifs à partir de bouteilles PET) : Angelica Andriamanamonjy – Manarintsoa Ratsimbazafy – Minovalisoa Rakoto – Ranto Miarivololona

 

Taramasoandro (projet d’éclairage public pour les bas quartiers d’Antananarivo) : Manitra Rosianna Andrianasolo –Hantaravakiniaina Laurence Rahobiarison –Hanitriniaina Norotiana Ralainarivo –Ranja Diana Ranarivony

Taramasoandro (projet d’éclairage public pour les bas quartiers d’Antananarivo) : Manitra Rosianna Andrianasolo –Hantaravakiniaina Laurence Rahobiarison –Hanitriniaina Norotiana Ralainarivo –Ranja Diana Ranarivony

 

Garden’Eco (insertion professionnelle de 16 jeunes filles du quartier d’Ambatomainty - Ambohitrimanjaka par la fabrication d’objets de décoration à partir d’objets de récupération) : Stellina Cynthia Andriantiana - Tseheno Sandaniaina Vaninah- Soanotahiana Rakotovao - Tatiana Razanamialisoa

Garden’Eco (insertion professionnelle de 16 jeunes filles du quartier d’Ambatomainty – Ambohitrimanjaka par la fabrication d’objets de décoration à partir d’objets de récupération) : Stellina Cynthia Andriantiana – Tseheno Sandaniaina Vaninah- Soanotahiana Rakotovao – Tatiana Razanamialisoa

 

Centre culturel Ikaia (centre d’expression et d’éducation à la vie citoyenne) : Faniry Ramananarivo, Santa Rahajarilaza, Koloina Rasolofoniaina - Stéphanie Razafindrakoto

Centre culturel Ikaia (centre d’expression et d’éducation à la vie citoyenne) : Faniry Ramananarivo, Santa Rahajarilaza, Koloina Rasolofoniaina – Stéphanie Razafindrakoto

 

Tanora Mahaleo Tena: (élevage de lapins, et fabrication et vente de balais pour l’insertion professionnelle des jeunes de Fieferana) : Bodo Faniry Ranaivoson,- Harielle Prisca Ranandiniaina - Elihasina Razafindraibe - Claudine Randriamasimanana

Tanora Mahaleo Tena: (élevage de lapins, et fabrication et vente de balais pour l’insertion professionnelle des jeunes de Fieferana) : Bodo Faniry Ranaivoson,- Harielle Prisca Ranandiniaina – Elihasina Razafindraibe – Claudine Randriamasimanana

 

Long Life (production de réfrigérateurs autonomes à partir de pots en argile) : Fahasoavana Andriamiharisoa Ramangason – Murielle Liantsoa – Harimalala Candice Rajaonarivo - Zo Aina Sarobidy Randriamampianina

Long Life (production de réfrigérateurs autonomes à partir de pots en argile) : Fahasoavana Andriamiharisoa Ramangason – Murielle Liantsoa – Harimalala Candice Rajaonarivo – Zo Aina Sarobidy Randriamampianina

 

Pages réaliseés en collaboration avec Youth First

Art de la scène – Dadavy célèbre un demi-siècle d’humour

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Il a, sans doute, été un artiste en avance sur son époque. Cet humoriste est le patriarche de la scène malgache dans son genre, avec cinquante ans de carrière cette année.

Le personnage haut en couleur de Dadavy à la découverte du public indonésien en 2008.

Le personnage haut en couleur de Dadavy à la découverte du public indonésien en 2008.

Intemporel et toujours aussi énergique. Le grand public redécouvre Dadavy, de son vrai nom David Jean Randriantsoavina. Mais par dessus tout, c’est à une nouvelle génération d’amateurs qu’il se présente ce mois-ci, à travers le Festival 18.mg qui se déroulera à partir du 18 mai. Reconnu depuis toujours pour son humour fin, raffiné avec une pointe de taquinerie, David Jean Randriantsoavina,  fête le cinquantenaire de son personnage Dadavy et donc de sa carrière.
Sa grande particularité, depuis ses débuts en 1966, reste son ouverture aux autres et sa générosité à partager sa joie de vivre. D’une grande modestie, l’homme est à l’aise tout aussi bien sur la grande scène que dans l’animation des œuvres associatives ou bien des événements privés. « On dit que j’ai amplement pris conscience de mon potentiel humoristique dès mon plus jeune âge. Mes proches me décrivent toujours comme un petit bavard qui passait son temps à taquiner les autres. C’est surtout le passage du Circo Brazil à Madagascar qui a éveillé ma passion pour cet art. C’étaient les clowns qui m’avaient le plus marqué avec leurs gestuelles et leurs mimiques », confie Dadavy.
Il s’est surtout passionné pour le cirque, se plaisant à faire des contorsions avec ses frères, s’identifiant déjà comme un homme sans os. Depuis, Dadavy n’a cessé de faire du chemin aussi bien sur scène qu’à la Radio nationale malgache (RNM) avec sa fameuse émission « Sary indray mipika », qui a forgé sa réputation.

Le trio Dadavy, Jôjô et Pierrot qui, tels les trois mousquetaires, se plaisait à remplir la scène de ses malices et de ses plaisanteries.

Le trio Dadavy, Jôjô et Pierrot qui, tels les trois mousquetaires, se plaisait à remplir la scène de ses malices et de ses plaisanteries.

Humoriste précoce

Dans son adolescence, Dadavy a émerveillé les spectateurs lorsque, à Anjozorobe,  avec son frère il s’est adonné à une petite danse acrobatique. Un déclic pour celui qui, depuis, est devenu  ce personnage aux multiples talents et facettes qu’est Dadavy. Le 5 juin 1966 l’alter ego de David Jean Randriantsoavina voit le jour. « Mes frères étaient tout aussi passionnés par cet univers circassien que je ne l’étais. Un jour, nous avons décidé de participer à un petit spectacle ensemble. À nous trois, nous avons participé, à Anosipatrana, à un spectacle qui se présentait comme étant Daved Randrian », raconte-t-il. Le nom du groupe s’inspirait de leurs propres noms, Dav vient du prénom de Dadavy, mélangé avec celui d’Edmond, le benjamin de la fratrie, et Randrianjanaka, l’aîné. Il se confie : « C’est mon grand frère Raymond Nestor Randrianjanaka qui m’a le plus incité à faire ce métier dès mon plus jeune âge. »
Commençant modestement tout en s’entourant d’autres artistes, David Jean Randriantsoavina et ses frères continuent à donner des représentations, ne serait-ce que pour animer des fêtes chrétiennes. Plus tard, il entame une carrière solo, de là lui est venu l’idée de créer un personnage qui le symboliserait. « Il m’est tout de suite venu l’idée de travailler mon prénom, de jouer avec pour en tirer un bon pseudo. De David, j’ai pensé à Vidad, Divad puis Dadiv pour en arriver, plus tard, à Dadavy. Et ce personnage est né », raconte-t-il.
De nature très conviviale et amicale, Dadavy s’est plu à côtoyer la scène et à l’égayer de son humour avec savoir-faire. Par la même occasion, il a développé son talent en s’appliquant, entre autres, comme clown, en travaillant la pantomime, la danse burlesque, la parodie,
l’animation et surtout les sketchs avec « Sary indray mipika » à la radio.

Un grand voyageur

Un circassien doté d’une âme de nomade. Dadavy a vu du pays, en commençant par le sien. Les vingt deux régions et les six provinces n’ont aucun secret pour lui. Il a aussi pu se produire à l’étranger dans le cadre d’événements culturels internationaux. Sa participation à la Foire panafricaine d’Alger en septembre 1976, et son voyage en Indonésie en novembre 2008, l’ont vraiment marqué. « C’est toujours très plaisant et vivifiant pour moi de voyager, car cela développe ma perception du monde et favorise ma découverte d’autres cultures utiles à cet art que je pratique », conclut-il.

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Pour son rendez-vous hebdomadaire avec les lecteurs, Tom Andriamanoro accorde, cette fois-ci, une grande place à l’histoire, aux débuts de la franc-maçonnerie, l’origine de la Place du Treize-Mai, un retour sur la barricade de Paris avec Gavroche, en empruntant Victor Hugo.

Daniel Keller, le Grand maître du Grand Orient de France.

Daniel Keller, le Grand maître du Grand Orient de France.

Loges et transparence – Une franc-maçonnerie pas (trop) convaincante

Le soir du face-à-face tant attendu entre les deux rescapés du premier tour des présidentielles est enfin arrivé. Malgré l’atmosphère polie et les petits sourires échangés d’une rangée à l’autre, une question, et une seule, n’en finit pas de tournoyer dans les esprits : qui des deux gladiateurs finira par terrasser l’autre   Quand Jean-Louis Robinson lâche son « je suis franc-maçon », on a certes reconnu la droiture d’un sensei formé au moule des grands maîtres du judo, comme Omomi ou Hiroo Muchizuki. Mais c’est ce jour-là aussi qu’il a prématurément perdu la partie. Son adversaire était-il, lui aussi, déjà un maçon, ou ne rejoindra-t-il les rangs que plus tard   Plus sournois, plus faux, ce dernier n’avouera jamais son appartenance, laquelle ne sera révélée qu’en 2016 par un magazine africain. Et pourtant selon Martin Keller, Grand maître du Grand Orient de France, « il devrait être naturel que des postulants, ou des titulaires de fonctions politiques de premier rang fassent une déclaration de leurs appartenances associatives comme ils sont tenus de le faire concernant leur patrimoine. Il n’y a rien de choquant à ce qu’un ministre, par exemple, dise publiquement qu’il est franc-maçon ». Toujours est-il que, selon un analyste très proche des réalités maçonniques, le jour où la franc-maçonnerie optera vraiment pour la transparence, ce sera pour elle l’occasion de se défaire de ses plus mauvais membres.
La franc-maçonnerie n’a pas de secret, mais seulement des mystères, elle est elle-même un mystère. Un doux euphémisme ! Son histoire, ou plutôt sa préhistoire, remonte à la construction du Temple de Jérusalem, pour ensuite suivre les méandres d’un grand fleuve pas toujours tranquille passant par l’époque des croisés, la constitution d’une diaspora puissante dans toute l’Europe, les constructeurs de monuments comme la chapelle de Rosslyn en Écosse, les foires commerciales, dont celles de Flandre, les persécutions et, pourquoi pas, l’énigmatique étoile juive que dessinent certaines rues de Washington, et dont une branche part très exactement de la Maison-Blanche. Un des mystères de la franc-maçonnerie moderne et de sa spiritualité « laïque », est qu’elle s’est libérée d’une grande partie de cette préhistoire, qualifiée de « légende qu’elle s’est inventée, car il n’y a pas eu de continuité entre l’opératif et le spéculatif, entre les bâtisseurs de cathédrales et celui de l’école de la République, le franc-maçon Jules Ferry », tout en tenant fortement à la symbolique représentée par l’équerre, le compas, et le niveau.

Big bang
C’est en 1940 que le régime pétainiste organisa au Petit Palais une exposition sur la franc-maçonnerie, dans le but de dénoncer un soi-disant complot juif menaçant la France et l’Europe. Il aura fallu attendre soixante seize ans pour qu’elle ressorte de sa coquille, cette fois-ci à son avantage, avec l’exposition qui se tient actuellement à la Bibliothèque nationale de France. Le choix de ce lieu prestigieux, qui porte le nom de François Mitterrand, est à tort ou à raison interprété comme un alignement, un soutien et un hommage des socialistes au pouvoir. Le Grand Orient de France se présente d’ailleurs comme le vrai initiateur de la démocratie française en posant, à sa création en 1773, le principe de l’élection de son président, à une époque où la France était encore gouvernée par un roi de droit divin. Mais la vraie date de naissance acceptée par la franc-maçonnerie moderne est incontestablement 1717, un Big bang qui vit la création de la Loge de Londres, et la rédaction d’une Constitution avec un descriptif des règles auxquelles les Loges sont tenues de se référer.
Le Grand maître du Grand Orient de France se défend de vivre dans un monde à part, hermétique et secret, puisque lui-même siège à la Commission consultative des Droits de l’Homme, à l’Observatoire de la laïcité, ainsi qu’au Conseil économique, social, et environnemental. Quant aux maçons, en général, ils ont toujours été de tous les combats, de l’abolition de l’esclavage à la fin de la vie et à la loi sur l’IVG, en passant par la laïcité. Une des barrières entre la franc-maçonnerie et le monde « extérieur » reste le serment de loyauté, et ses risques de conflit avec des engagements similaires exigés par certains corps de métiers. C’est pourquoi, dans des pays comme l’Italie, il est interdit d’être à la fois franc-maçon et magistrat. Le texte du serment maçonnique est inchangé depuis le XVIIIe siècle, et prescrit un devoir d’entraide ne favorisant en aucune manière un esprit d’affairisme ou la violation des lois. Langue de bois   Hypocrisie  Toujours est-il qu’on n’a rien vu venir à l’encontre d’un « frère » détenteur du pouvoir suprême, qui foule régulièrement aux pieds la Constitution et les lois de son pays, et par la même occasion le serment de loyauté censé le lier aux principes de sa Loge…
Serge Abad Gaillardo, auteur du livre « J’ai frappé à la porte du temple », a quitté la franc-maçonnerie après y être resté pendant vingt ans. Pourquoi un temps aussi long   « Je suis entré en maçonnerie car je me posais beaucoup de questions sur le sens de l’existence, et il me semblait que j’y trouverais les réponses. Je me croyais un franc-maçon modèle, j’ai été très assidu, et me disais que j’aurais ces réponses plus tard, que le parcours s’illuminerait petit à petit. Cela n’a pas été le cas. » Au bout de ce chemin sans issue, il a retrouvé la religion, et la conviction que les deux ne peuvent pas aller de pair. Un décret du Vatican en date du 26 novembre 1983 réaffirme d’ailleurs cette incompatibilité de l’appartenance à la franc-maçonnerie quand on est chrétien en général, et catholique en particulier. L’Église
protestante malgache serait-elle pour sa part celle de toutes les contradictions et de toutes les compromissions, sous couvert d’une componction dans laquelle elle excelle  ?

Les archéologues ne sont pas les seuls à faire des fouilles dans les grands sites historiques d’Égypte.

Les archéologues ne sont pas les seuls à faire des fouilles dans les grands sites historiques d’Égypte.

Pilleurs de tombe – Les professionnels des bords du Nil

De point commun avec les casseurs de tombes malgaches, il n’y en a qu’un : l’absence de tout respect pour les lieux profanés, sachant que l’argent des repreneurs est au bout. Mais si à Madagascar, ce sont les morts eux-mêmes qui sont visés par un trafic dont on n’a jamais pu connaître les tenants et les aboutissants, sauf que seuls les os longs intéressent la filière, en Égypte il s’agit plutôt d’une véritable chasse aux trésors enfouis avec les défunts depuis la nuit des temps. Et tant qu’il y aura des amateurs d’antiquités, le commerce ne risque pas de péricliter, la matière paraissant inépuisable : les Grecs s’y sont déjà allègrement adonnés, suivis par les Ottomans, puis par les Européens dans la lignée de Napoléon, et souvent sous le couvert de l’égyptologie née au début du XIXe siècle.
L’activité est un curieux mélange d’artisanat vieux comme le monde, et de technologie moderne. Car si le creusement des galeries se fait toujours à la pioche, les catalogues ont recours à internet, ou plus simplement aux téléphones portables des intermédiaires. Les recherches, qu’elles soient l’œuvre de pilleurs ou de scientifiques, ne sont pas sans danger pour la santé. En 1922, par exemple, on a parlé de la malédiction de la momie de Toutankhamon qui a causé la mort d’une trentaine de personnes, alors qu’il s’agissait en fait de spores fongiques très toxiques. Quand les pilleurs s’en prennent à un sarcophage, c’est moins pour la momie que pour son trousseau funéraire, notamment les bijoux et les statuettes en bronze, en terre cuite, ou en bois facilement négociables auprès des collectionneurs ou des simples touristes.
Selon l’Unesco, le pillage de tombes égyptiennes générerait un profit annuel dépassant les cinq milliards d’euros, ce qui le place immédiatement après les trafics d’armes et de drogue. Ce chiffre n’inclut pas les opérations « respectables » car couvertes par les autorités officielles des pays destinataires, pour ne citer que le gigantesque buste de Ramsès II, d’un poids de 7 tonnes, ramené au British Museum en 1815.Depuis l’ère Moubarak à celle du maréchal Sissi en passant par les « printemps arabes » et la parenthèse des frères musulmans, l’activité, qu’elle soit légale ou illicite, n’a jamais connu de morte saison. Les affaires sont les affaires, les Égyptiens s’y connaissent depuis l’Ancien Testament, et tant pis pour le patrimoine…

L’Hôtel de ville qui est parti en fumée le 13 mai 1972, lors de sa construction sous la colonisation en 1935.

L’Hôtel de ville qui est parti en fumée le 13 mai 1972, lors de sa construction sous la colonisation en 1935.

Éphéméride – Un certain mois de mai

10 mai : Rencontre stérile entre le ministre de l’Éducation nationale, Laurent Botokeky, et les étudiants contestataires au stade d’Alarobia. Poursuite des réunions à Ankatso.
Nuit du 12 mai : Le conseil permanent des étudiants se réunit au Q1, le service d’ordre au Q2, le reste dans le grand amphi. Irruption des Forces républicaines de sécurité (FRS) et des éléments armés de la gendarmerie. Des étudiantes s’évanouissent. La grande rafle commence.
5 heures du matin : le convoi quitte l’université. Les étudiants sont « promenés » dans toute la ville à titre d’exemple. Ils chantent en chœur « Oio, voasambotr’izahay ! ». Direction l’aéroport d’Arivonimamo. Début des enquêtes. Les moins de 18 ans sont rendus à leurs familles.
Veille du 13 mai au soir : Déclaration hystérique radiodiffusée du président Philibert Tsiranana, de retour de Ranomafana, à l’endroit des étudiants. « Si vous continuez vos folies, Tsak Tsak ! Il y aura 100, 1 000, 1 000, 100 000 morts ! »
Le général français Bocchino, chef de l’État-major particulier à la présidence aurait demandé à être nommé exceptionnellement à l’Intérieur pour briser le mouvement.
13 mai vers 9h30 : Départ des premiers contingents de déportés pour le bagne de Nosy Lava via Antsohihy et Analalava. Chacun est « doté » d’un beignet mofo menakely.
14 mai matin : Autres vagues de déportations, dont des adultes : Charles Rabetaliana,
Dr Manan’Ignace, Odon Rafenoarisoa, Dr Rasamoely Lala, Charles Randrianatoro, Père Rémi Ralibera, Père Emmanuel. . Certains ont été arrêtés sur la Place du Treize-Mai même, en train de secourir les blessés ou de ramasser les morts. Willy O la la fait partie des derniers arrivés.
Matin du 13 mai, Antananarivo : Affluence monstre en direction de ce qui sera désormais la Place du Treize-Mai. Les garçons assurent le service d’ordre de chaque côté de la rue. Les filles sont de préférence au milieu pour leur sécurité. Le ravitaillement arrive spontanément par soubiques entières : pains, fruits, eau, sans oublier les morceaux de tissu, protection dérisoire contre les éventuelles grenades lacrymogènes. Les FRS se mettent en position à l’entrée pour voitures de l’Hôtel de Ville. Casques, armes de guerre, boucliers. Quelques étudiants s’approchent pour dialoguer, et sont arrêtés sur- le-champ.
Les pancartes et banderoles commencent à surgir de la marée humaine. « Libérez nos amis »,
« Nous sommes prêts à mourir », « Libérez Willy »… Les FRS lancent l’assaut, tirent à balles réelles, tuent sans état d’âme, mais doivent bientôt battre en retraite. Malheur à ceux qui tombent aux mains de la foule. Les Zoam (jeunes chômeurs des bas quartiers) rejoignent le mouvement.
Après-midi et soir du 13 mai, Antananarivo : Les FRS s’en prennent à l’Hôtel Glacier pourtant transformé en infirmerie, avec une croix rouge bien en évidence. Un petit groupe de personnes pénètre dans le laboratoire du Lycée J.J.Rabearivelo, en ressort avec un colis, et se dirige vers l’Hôtel de Ville où des FRS sont retranchés. Forte explosion, colonnes de fumée, débandade dans les rangs de ces derniers. L’Hôtel de Ville ne renaîtra de ses ruines que 36 ans plus tard.
Les appels à donneurs de sang se succèdent sans discontinuer. Une voiture sillonne la ville en exhibant par la portière une jambe sectionnée. C’est celle d’Andrianirina Wilson. Difficile de reprendre ici les noms de tous ceux qui sont tombés sur la Place du Treize-Mai. Citons, en hommage à tous, ceux de Rajoelisoa René, de Raharintsoa Soalanto, de Razafindrazaka Honoré, ou encore de Raharinefitra Liliane.
14 mai après-midi : une délégation des Églises chrétiennes remet au ministre de l’Intérieur, Barthélémy Johasy, une lettre demandant l’arrêt immédiat des violences, et le retour des déportés de Nosy Lava.
15 mai : des centaines de milliers de Tananariviens défilent avec leurs pancartes
« Rendez-nous nos enfants », « Tsiranana + Bocchino + FRS = Assassins ». Parmi les meneurs, le chanteur Christian Ravahoaka alias Otis Redding…
Soir du 16 mai : les déportés font une entrée triomphale sur la Place du Treize-Mai : Willy O la la bien sûr, mais aussi Dany, Ida , Michou Vavy, et tous les autres !
18 mai : Le général Gabriel Ramanantsoa s’adresse à la foule en ces termes : « Mes chers compatriotes, j’ai pris les pleins pouvoirs parce qu’ils m’ont été donnés. » La précision est de taille, ce n’était pas un coup d’État militaire. Madagascar venait d’écrire une des pages les plus tragiques et, malgré tout, les plus belles de son Histoire.

44 ans déjà,
Le temps va vite
Voyage
Et Mai 72
C’est une chanson
D’un autre âge…

Rétro pêle-mêle

Les Mahaleo en quête d’un Panthéon. Les dates des 2 et 3 juin 2007 approchent à grands pas. Les plus grands baladins malgaches de tous les temps, toutes catégories confondues, préparent leur conquête de la mythique salle de l’Olympia. L’année précédente, leur film autobiographique réalisé par la paire Raymond Rajaonarivelo et Paes a été désigné comme la meilleure des 200 œuvres présentées au Festival international du film insulaire de l’île de Groix en Bretagne. Un livre retraçant leurs trente cinq ans de carrière est prévu sortir prochainement en librairie. Un couac (quand même !) dans ce parcours exemplaire : le concours des « Mahaleo zandriny » destiné à constituer leur relève. Un coup d’éclat, rien de plus, car l’initiative ne connait aucune suite. Comme quoi les Mahaleo ne sont pas de ceux qui passent facilement le micro !

IRAQ-US-WAR-KURDS-SOLDIERS
 Trois grands anniversaires commémorés en 2007. Il y a quatre ans, en 2003, les troupes américaines entrent en Irak. Les pacifistes défilent devant la Maison-Blanche pour réclamer le retrait de leurs « boys » de ce bourbier, et la destitution de Georges Bush pour crimes de guerre. Il y a cinquante ans, en 1957, est signé le Traité de Rome créant la Communauté Économique Européenne. Un demi-siècle plus tard, les six États fondateurs sont devenus 27. Il y a cent ans, en 1907, Baden Powell expérimente ses idées de scoutisme avec un groupe de jeunes de l’île de Broswea. Mouvement rattaché aux Églises chrétiennes, le scoutisme s’implante à Madagascar en 1922. La cérémonie du centenaire est organisé le même jour et à la même heure dans tous les pays où le scoutisme est présent.

Il était une fois… Le Service national. Chemise kaki, salopette et casquette vert pétrole, les bacheliers envoyés au fond des campagnes pour lutter contre l’analphabétisme ont de l’allure, mais déchantent bien vite. De tous les adultes qui se pressent aux cours, il ne reste souvent plus que deux ou trois vieilles femmes inaptes aux travaux des champs. Deux pays africains s’en sortent mieux que Madagascar dans cette croisade : la Namibie, où l’éducation des adultes est menée en parallèle avec celle des enfants. Même les entreprises investissent pour alphabétiser leur personnel et faciliter leur promotion. Le Cap Vert, un pays pauvre ne vivant que de l’argent envoyé par sa diaspora, où les initiatives sont relayées par la radio avec le support de manuels édités en quantité suffisante. Seul point positif du « SN », beaucoup de petites amourettes ont fini devant monsieur le Maire.

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP

Nosy Be – Un bon millésime du festival Donia

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Malgré les deux premiers jours timides, la 23è édition du Donia s’est achevée dans l’apothéose, hier au petit matin. C’est incontestablement le festival régional malgache le plus célèbre, considéré comme un rendez-vous rassembleur.

Le zumba a été au menu du Donia.

Le zumba a été au menu du Donia.

Donia : un événement majeur et populaire à l’image de Nosy Be et de la région Diana toute entière. Le rideau est tombé et les esprits se sont libérés. Pour l’équipe organisatrice, le Cofestin, la fatigue accumulée durant cinq jours et cinq nuits s’est envolée. Certains membres ont même dansé et chanté en arrière-plan.
Comme à l’accoutumée, le salegy a caractérisé le festival, même si une vingtaine d’artistes de tous horizons se sont succédés au podium du stade d’Ambobivoanio, lors des spectacles nocturnes. Pendant la première soirée, les divas de la musique du Sud ont offert le meilleur d’elles-mêmes au public de Nosy Be qui n’était pas alors chauffé. Mais l’ambiance a été quand même au rendez-vous. Mention particulière pour Barinjaka qui a enflammé le stade par son « kilalaky ». D’autres artistes féminins stars montantes, comme Arnaah et Fyah, ont  agréablement surpris plus d’un.

La fanfare réunionnaise, invitée surprise  de la 23è édition du Donia.

La fanfare réunionnaise, invitée surprise
de la 23è édition du Donia.

En tous cas, Nosy Be, patrie du salegy, a rendu hommage à sa musique fétiche, sa passion. Certes, les artistes n’avaient pas toujours joué à guichets fermés mais l’on a constaté une grande affluence d’un public de tous âges, remplissant le stade d’Ambodivoanio lors de la soirée de clôture du Donia. Selon les estimations, plus de 15 000 personnes étaient présentes.
Dès 20h, les festivaliers se sont bousculés au portail sous le contrôle des forces de l’ordre. Accompagnés des parents ou tout seuls, les enfants ont attendu avec impatience pour accéder au lieu du spectacle. Adultes ou jeunes, les mélomanes ont partagé leurs souvenirs des concerts des années antérieures. Les plus malins s’étaient déjà frayé un chemin pour s’installer aux premiers rangs.
Le préambule du festival a été donné par le jeune Basta Lion, de son vrai nom Loïc. Il a fait « trembler » jeunes et adultes avec son rythme issu de la musique jamaïcaine, le « dance hall » et le reggae. Puis le groupe Tandroy Kie a pris la relève. Il s’agissait exactement de la prestation d’un groupe venant de Toliara, composé de huit artistes qui ont joué une musique purement traditionnelle et une fusion tropicale du Sud, le pays Antandroy. Habillés par Liamaree Armeline, spécialiste en décors et costumes, les membres du groupe Tandroy Kie étaient tous vêtus de costumes traditionnels de leur région. Quelques spectateurs nosybéens ont commencé à siffler pendant la prestation du groupe, mais quoi qu’il en soit, le festival Donia se veut être un événement musical accessible à tous, sans discrimination de couleurs et d’origine.
La fête du salegy a commencé quand le groupe Marcelo Kabiry est monté sur scène. La danse et la musique traditionnelles de l’Ankarana ont été au menu, avec des instruments à vent connus sous l’appellation « Kabiry » que les ancêtres les utilisaient pendant les cérémonies royales.

Les autorités, dont le nouveau chef de la région Diana, Eddie Tongazara (en complet sombre) et le ministre de la Santé publique, Mamy Lalatiana Andriamananarivo (en polo rouge).

Les autorités, dont le nouveau chef de la région Diana, Eddie Tongazara (en complet sombre) et le ministre de la Santé publique, Mamy Lalatiana Andriamananarivo (en polo rouge).

Franc succès

Une petite pause a été observée pendant la remise des coupes aux lauréats de toutes les festivités culturelles et sportives organisées par le Cofestin durant le festival. Citons, entre autres les élections de Miss et Mister Donia, les concours de pétanque, de basket-ball, et la course de moto. L’occasion a été aussi saisie pour proclamer officiellement le gagnant du concours de carnaval d’ouverture. La victoire est revenue au groupe Jazz Failone, résultat apparemment contesté par le public.
Après la brève série de discours, la fête de salegy a repris son cours normal avec la brillante prestation de Ninie Donia qui est la petite fille de Volazara, la célèbre chanteuse de vakodrazana antakarana, marraine du Donia. La « dame de France » a interprété les morceaux qui l’ont fait connaître avant son départ pour l’Hexagone, tels que « Nareo lelahy », ou « Nivaly Corres ». Et le courant a bien passé entre le public et Ninie Donia. Ses morceaux ont séduit la pléiade d’autorités locales et de responsables venus spécialement pour cet événement. Le rythme doux les avait emportés, de temps à autre. Ils ont applaudi, ont souri et ont essayé de fredonner les refrains.
Et enfin, il était 00h58 quand l’entrée en scène de Bemamy du groupe Fandrama a réveillé les spectateurs d’Ambodivoanio. Le public n’attendait que cela pour s’éclater, et le stade archiplein a véritablement vibré au rythme d’un salegy puissant et énergique imposé par le groupe.
Comme convenu, certains fans de Fandrama ont apporté des sifflets et des couvercles de marmite, rien que pour l’ambiance. Il a été encore prouvé que Bemamy est le maitre incontesté du « salegy goma » et le roi incontestable du « salegy man ».
En fait, la soirée de clôture, dans la nuit du dimanche au lundi de Pentecôte, a été à
l’image de tout le festival.
« La 23e édition du Donia a connu un franc succès », a conclu Daniel Boisson, vice-président du Cofestin. Et Donia n’est pas fini pour tout le monde.

Arnaah la star montante.

Arnaah la star montante.

Une affaire nationale

Toute bonne chose a une fin. Le ministre de la Santé publique, Mamy Lalatiana Andriamananarivo, a fait le déplacement à Nosy Be pour honorer de sa présence la cérémonie de clôture officielle de la 23e édition du festival Donia. Dans son bref discours, il a loué la réussite de l’organisation.
« Donia est maintenant devenu une affaire nationale en tant que patrimoine culturel, et le gouvernement vous encourage à continuer et à travailler davantage », a-t-il lancé.
Quant au chef de la région Diana récemment nommé, Eddie Jean Aimé Tongazara, il a mis un accent particulier sur l’importance du festival, culturellement et économiquement parlant.
« L’organisation du festival Donia attire des touristes à Nosy Be et nous devons le préserver, car le tourisme est le levier du développement de notre région », a –t-il affirmé.

Essai – Le Renault Captur captive l’attention

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Le style bi-tons est très à la mode et le Renault Captur surfe sur cette vague du succès. Esthétiquement parlant, le SUV de la marque au losange mise beaucoup sur son aspect extérieur.

Le style bi-tons est très en vogue, actuellement.

Le style bi-tons est très en vogue, actuellement.

Le premier critère de choix, le premier déclencheur d’achat demeure l’attrait esthétique pour une machine. Personne ne peut le nier et personne n’achètera une voiture qui ne lui plaît pas. C’est une évidence. Le SUV Renault Captur mise grandement sur ce point. En effet, sa carrosserie « bi-tons », très à la mode, ne laisse personne indifférente. Fun et dynamique, elle convient très bien aux jeunes, notamment, et à ceux qui veulent le rester. Le style « bi-tons », c’est un véritable phénomène de mode et bon nombre de constructeurs surfent sur cette vague, y compris le français Renault.
Le style « bi-tons » est destiné aux citadines et aux SUV urbains de petites tailles. Le Captur entre dans cette dernière catégorie. Avec son petit gabarit, il est fait pour rouler en ville. Et dans les rues, il attire le regard de tout le monde. Que ce soit à dominante bleu, rouge, orange, ou beige ; et avec le toit, les rétroviseurs et la calandre en noir, ivoire ou orange. Peu importe le mariage des couleurs, le Captur émergera toujours du lot, et c’est ce qui fait son charme.

Le Captur est équipé de jantes diamantées.

Le Captur est équipé de jantes diamantées.

Jantes diamantées
En parlant de la calandre justement, elle est caractérisée par un énorme logo Renault. Le losange domine la face-avant du SUV. Une face-avant qui s’apparente à un décolleté aussi sexy qu’attirant. Cette particularité est visible sur tous les Renault de la dernière génération. Elle marque le renouveau de la marque française. En ce qui concerne les optiques, les phares étirés prennent place sur les côtés et apportent également une touche de modernité, ainsi que les feux de jour à LED.
Autre élément ostentatoire non négligeable, les jantes. Elles sont de dix-sept pouces. Leur particularité   C’est le style « diamanté ». Il s’agit d’un autre phénomène de mode qui vient d’arriver dans le milieu de l’automobile, depuis quelques années, et qui fait fureur également.

Moteur très réactif
Lors de notre essai, nous avons roulé avec le bloc 1,2L essence. Il développe une puissance maximale de 120 chevaux à 4 900 tr/min, ainsi qu’un couple maximal de 220 Nm à 1 750 tr/min. Très réactif, le moteur est disponible dès les plus bas régimes. Idéal pour la ville. Et avec la boîte automatique double-embrayage à six rapports, le confort de conduite s’en retrouve décuplé.
Le Captur est livré avec les options habituelles, comme la direction assistée, les airbags frontaux et latéraux, l’air conditionné régulé, les vitres électriques, le verrouillage centralisé, la radio/lecteur CD MP3, et le freinage ABS. À tout cela viennent s’ajouter le kit main libre Bluetooth, les rétroviseurs électriques, l’aide au parking arrière, ainsi que les vitres arrière teintées.

Les phares se démarquent de la concurrence.

Les phares se démarquent de la concurrence.

Finition chromée dans l’habitacle

Si le style « bi-tons » caractérise le Captur à l’extérieur, la finition chromée prend une place
dominante à l’intérieur. En effet, le chrome est présent un peu partout dans l’habitacle. Le plastique noir mat habille également bon nombre d’éléments. Les sièges sont en tissu. La console centrale comprend un écran, comme sur toutes les voitures actuelles. L’habitacle du Captur peut accueillir jusqu’à cinq personnes. Pour y accéder, Renault a installé un système d’ouverture sans clé bien pratique, notamment quand on a les mains occupées à porter des sacs après les courses.

Fiche technique

Moteur    4 cylindres essence
Cylindrée    1 197 cc
Puissance    120 chevaux à 4900 tr/min
Couple    220 Nm à 1 750 tr/min
Transmission    Boîte de vitesses automatiques à 6 rapports
Jantes    17 pouces en alliage

Essai – R-Link, le système phare du Renault Kadjar

En termes d’avancée technologique, le Renault Kadjar se trouve au premier rang à Madagascar. Avec le système R-Link, le SUV propose une interface de commande très bien fournie.

Un énorme logo, le losange, domine la face-avant des nouveautés de chez Renault, dont le Kadjar.

Un énorme logo, le losange, domine la face-avant des nouveautés de chez Renault, dont le Kadjar.

L’ouverture sans clé des portières du Renault Kadjar laisse rapidement présager une électronique à la pointe de la technologie. En effet, il suffit de se munir du dispositif de commande à distance et de s’approcher de la voiture, pour la déverrouiller. À l’intérieur, le démarrage se fait à l’aide d’un simple bouton et la radio démarre automatiquement. L’écran tactile sur la console centrale retient tout de suite l’attention. Cette interface propose le fameux système R-Link. Celui-ci est bourré d’applications et d’informations. Entre autres, il affiche les stations radio préréglées, la qualité de l’air, la consommation de carburant, le niveau de pollution, la pression des pneus ou encore l’itinéraire initialement choisi grâce au GPS. Oui, il est possible de programmer sa destination et le trajet y menant, n’importe où à Antananarivo, grâce à la géolocalisation.
Le Renault Kadjar peut également être connecté au smartphone du conducteur, via le Bluetooth. Les appels peuvent ainsi être passés par commande vocale. Les sms reçus peuvent également être lus par une voix masculine ou féminine selon la préférence de chacun.

L'écran tactile affiche notamment l'itinéraire fixé grâce au GPS.

L’écran tactile affiche notamment l’itinéraire fixé grâce au GPS.

Aides à la conduite
En parlant de préférence justement, le paramétrage permet d’envisager six utilisateurs différents. Le père, le fils ou d’autres utilisateurs potentiels au sein d’une même famille peuvent enregistrer leurs réglages respectifs pour une personnalisation optimale, comme la couleur de fond du tableau de bord, ou encore le thème de l’écran tactile.
L’électronique est également présente au niveau des aides à la conduite. L’on note, entre autres, une caméra de recul avec guidage automatique, un bip d’alerte en cas de collision imminente, des détecteurs d’angle mort sur les rétroviseurs, et même un régulateur/limiteur de vitesse. Le frein à main se verrouille grâce à un bouton, en cas d’arrêt sur une côte, comme à Antaninarenina ou bien à Andohalo. Il se déverrouille automatiquement par la suite, au moment de repartir, et il est combiné à un système d’aide au démarrage en pente.

Habitacle plus spacieux
Entre nos mains lors de notre essai se trouvait un moteur diesel de 1,6L. Avec 130 chevaux sous le capot, la couple s’exprime très bien sur toutes les plages d’utilisation. De quoi rendre les trajets agréables autant en ville qu’en-dehors d’agglomération. Le Kadjar est équipé d’une boîte de vitesses manuelle à six rapports. Comme sur le Duster, des barres longitudinales ornent le toit. Et concernant les optiques, il est équipé de projecteurs antibrouillard.
En comparaison au Captur, il est plus grand, plus imposant. Logiquement, il offre un habitacle plus spacieux ainsi qu’un espace de rangement plus volumineux à l’arrière. Il est donc un peu plus difficile de gérer son gabarit en ville. La caméra de recul, le bip en cas de collision imminent et les détecteurs d’angle mort raviront certainement tout un chacun.

La finition en cuir caractérise le Kadjar.

La finition en cuir caractérise le Kadjar.

Finition en cuir haut-de-gamme

Si l’intérieur du Captur est caractérisé par les éléments chromés combinés au plastique noir mat, l’habitacle se démarque par la finition en cuir haut-de-gamme avec des coutures blanches, plus sobres mais aussi plus classe. Au final, le Kadjar s’adresse à un public plus raffiné. Un public qui sera certainement admiratif devant le concentré de technologie qu’il propose et qui fait certainement sa force par rapport à ses très nombreux concurrents dans le segment en expansion permanente des SUV.

Fiche tchnique

Moteur    4 cylindres diesel
Cylindrée    1 598 cc
Puissance    130 chevaux à 4000 tr/min
Couple    320 Nm à 1 750 tr/min
Transmission    Boîte de vitesses manuelle à six rapports
Jantes    17 pouces en alliage


Nutrition – Le secteur privé s’implique contre la malnutrition

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Le domaine commercial intervient à plusieurs niveaux dans la lutte contre la malnutrition. Une manière comme une autre pour le secteur de production de s’impliquer dans ce combat.

Le produit de Nutri’zaza, Koba Aina, est très apprécié des enfants.

Le produit de Nutri’zaza, Koba Aina, est très apprécié des enfants.

À Madagascar, 50% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique. Forme la moins visible et la plus occultée de la malnutrition, elle est pourtant responsable de séquelles irréversibles à l’âge adulte et reproduit le cercle vicieux de la pauvreté. La malnutrition aigüe, l’autre forme de malnutrition, fait de son côté des ravages dans les régions du Sud malgache.
L’Office national de nutrition, structure de coordination de la lutte contre la malnutrition dans la Grande ile, en appelle à la contribution de tous. Un seul secteur ne peut, à lui seul, répondre aux défis des différentes formes de malnutrition. Une réponse multisectorielle est indispensable à ce problème crucial.
Avec les partenaires de développement, le secteur privé, la société civile et les départements ministériels, l’ONN développe une approche cohérente et multisectorielle pour lutter contre la malnutrition. Le secteur privé, seul secteur à vocation commerciale est également sollicité et répond présent.

Contributions entrepreneuriales
À l’heure actuelle, les interventions du secteur privé dans la lutte contre la malnutrition peuvent se situer à plusieurs niveaux. Les apports directs à travers les actions sociétales sont les plus visibles et les plus connus.
Dans le grand projet de mise en place du premier village de nutrition à Masindray, l’ONN a été accompagné par de grandes entreprises telles Orange Madagascar, Avitech, Taf, Socobis, Mofoko, Guanomad et JB à travers son unité Tanjaka Food. Holcim, de son côté, a créé la première Maison de la nutrition à Ibity dans la région Vakinankaratra.
Des partenariats fructueux ont été mis en œuvre avec des sociétés comme Homeopharma, notamment dans la vulgarisation du Moringa ou Ananambo. Pour sa part, Patmad, un spécialiste de la transformation et de la conservation des produits agricoles, a contribué dans la sécurisation alimentaire.
Plusieurs entreprises commencent aujourd’hui à intégrer le volet nutrition dans leur processus de production. À la suite d’une convention avec ONN, Mofoko est aujourd’hui la seule marque de boulangerie à enrichir ses produits en fer et en vitamines. Toujours dans cette logique d’apporter des nutriments à travers les aliments de grande consommation, les sels de table commercialisés à Madagascar devront être iodés.
Des implications plus poussées s’instaurent avec la société TAF qui produit des farines enrichies. De même, JB avec sa structure Tanjaka Food, est le premier producteur de Plumpy sup, un produit prêt à l’emploi à base lipidique enrichie en protéines, glucides, vitamines et
minéraux. Cela permet de compléter l’alimentation des enfants victimes de malnutrition aigüe.

Ibity – Une Maison de la nutrition pour les enfants 

La première Maison de la nutrition est ouverte à Ibity, dans le Vakinankaratra, grâce à Holcim.

La première Maison de la nutrition est ouverte à Ibity, dans le Vakinankaratra, grâce à Holcim.

Six cents enfants ciblés cette année. La Maison de la nutrition se donne comme objectif d’étendre son intervention sur 600 enfants pour cette année. Cette initiative de l’association Antenna Technologies en collaboration avec Holcim Madagascar, sous la coordination de l’Office régional de nutrition du Vakinankaratra, s’est créée en 2009 sous l’impulsion de Gérard Galus, un ancien salarié du Groupe Holcim. La Maison de la nutrition a été mise en place à la suite d’un constat : un taux extrêmement élevé de la malnutrition chronique dans la région. Pour atteindre cet objectif, la société travaille en étroite collaboration permanente avec la commune rurale d’Alatsinainy Ibity.
La structure intervient dans la lutte contre la malnutrition en organisant une distribution journalière de repas varié, équilibré auquel est ajouté de la spiruline, qui est aussi produit localement par Antenna Technologies à Antsirabe. Des séances de sensibilisation sur l’hygiène et l’importance d’une alimentation saine et équilibrée sont également dispensées au niveau de la Maison de la nutrition.
Cette structure travaille en étroite collaboration avec cinq sites du Programme national de nutrition communautaire (PNNC), des fokontany environnant la cimenterie d’Ibity. Les sites PNNC, à travers des dépistages réguliers, sélectionnent les enfants qui ont besoin d’un apport nutritionnel supplémentaire. « Mon fils, Sachiyo, a figuré parmi les premiers enfants sélectionnés », confie Tsiahina Rasoamampianina.
« Après juste un mois de cure avec des collations fortifiées au spiruline, son état s’est nettement amélioré », explique-t-elle. Les mères s’occupent elles-mêmes de la préparation et du service des collations. « Nous sommes toutes conscientes qu’une alimentation saine et équilibrée est à la base d’une bonne nutrition. C’est pourquoi nous nous impliquons dans le fonctionnement de la Maison de la nutrition », conclut-elle.

La boulangerie est connue pour son pain fortifié.

La boulangerie est connue pour son pain fortifié.

Des exemples réussis du partenariat public-privé

Quinze mille enfants du Sud malgache ont été traités au plumpy SUP  et plumpy Nut, et cent mille dans toute l’ile.

Quinze mille enfants du Sud malgache ont été traités au plumpy SUP et plumpy Nut, et cent mille dans toute l’ile.

ONN-NUTRI’ZAZA: La céréale renforcée au quotidien

L’entreprise sociale Nutri’zaza est le distributeur exclusif de la céréale fortifiée Koba Aina. Elle vise des objectifs sociaux de lutte contre la malnutrition, en corrélation avec la politique nationale de nutrition, outre ses obligations de viabilité économique. Un comité d’éthique et de surveillance social, entité indépendante de l’entreprise présidée par l’ONN, permet de garantir le respect des objectifs sociaux par l’entreprise et de rendre compte régulièrement à toutes les institutions partenaires des activités : nombre de bénéficiaires de la stratégie de l’entreprise, accessibilité des produits distribués, participation de l’entreprise à la politique de fortification, intervention de Nutri’zaza dans les zones urbaines à prévalence élevée en malnutrition chronique, création d’emplois pour les mères de famille… Un compte rendu de l’impact des actions menées par Nutri’zaza est ensuite envoyé périodiquement à l’ONN, en guise de contribution aux données du Plan national d’actions pour la nutrition.

ONN-MOFOKO: Du pain fortifié pour tous

Le partenariat entre l’Office national de nutrition et Mofoko a débuté depuis le lancement de cette dernière en 2012. Conscient du taux élevé des cas d’anémie due essentiellement à une carence en fer, l’ONN a proposé une formule pour la fortification en fer des produits Mofoko. Ceux-ci sont aujourd’hui enrichis en fer et c’est mentionné sur l’emballage avec le label Tovonantsoa. La fortification est donc partie du constat sur l’insuffisance des apports nutritionnels de l’alimentation des Malgaches. Les produits de la boulangerie sont devenus une habitude de consommation et l’idée a été d’apporter des nutriments et des vitamines dans un produit de consommation accessible par tous, malgré le contexte économique difficile. Au final, il s’agit d’améliorer l’état nutritionnel de la population. Dans un objectif de toujours se rapprocher des consommateurs et rendre ses produits plus accessibles, Mofoko n’a cessé de développer son réseau en misant sur une politique de proximité.

La farine à base de haricot est une nouveauté dans la Grande ile.

La farine à base de haricot est une nouveauté dans la Grande ile.

ONN-TAF: Une farine pour améliorer la croissance

TAF est une entreprise malgache emblématique qui s’est toujours impliquée dans des actions liées aux problématiques sociales du pays. L’Office national de nutrition a sensibilisé la société pour qu’elle apporte sa contribution dans la lutte contre la malnutrition, en lui proposant la formule de la farine fortifiée à base de haricots. Le projet de collaboration a commencé à germer il y a quelque temps, devenant réellement actif durant les inondations dans la
capitale en 2015. TAF a alors fait un don de farine à base de haricots pour être distribuée aux sinistrés. C’est de là qu’est venue l’idée de développer ensemble un koba (farine) très nutritif à base de haricots, fortifié en vitamines et minéraux, car la variété choisie, très riche en protéine et nutriments, est un ingrédient qui permet de combattre la malnutrition et d’améliorer la croissance des enfants. TAF et l’ONN ont formulé un produit adapté à chaque âge, de six mois à l’âge adulte.

Des aliments thérapeutiques made in Madagascar pour les enfants du Sud 

Face à l’ampleur et à la gravité de la malnutrition aigue dans les régions du Sud du pays, le gouvernement malgache, à travers l’Office national de nutrition, structure de coordination de la lutte contre la malnutrition, a mobilisé le mécanisme du Partenariat Public Privé en faisant appel à la capacité de production de l’unité Tanjaka food de la société JB fabricant du Plumpy Sup à Madagascar.
Près de 100 tonnes de Plumpy Sup est alors acheminée vers les districts les plus touchés depuis le début de cette année. La distribution de ce supplément nutritionnel permettra de traiter les cas de malnutrition aigüe modérée pour plus de 15 000 enfants de moins de 5 ans dans les districts d’Ambovombe, Bekily, Beloha et Tsihombe . Il est devenu crucial d’apporter rapidement une réponse appropriée car l’aggravation de la malnutrition chez les groupes les plus vulnérables tels que les enfants et les mères enceintes et allaitantes entraine des risques plus importants de maladies et de mortalité.
Le Plumpy Sup est un produit prêt à l’emploi à base lipidique enrichie en protéines, glucides, vitamines et minéraux permettant de compléter l’alimentation des enfants et qui est utilisé avec succès dans de nombreux pays où les taux de malnutrition sont élevés.
Tanjaka Food est une unité du Groupe Basan produisant localement du Plumpy’Nut et du Plumpy’Sup. Jusqu’à ce jour, environ 100.000 enfants malagasy ont bénéficié de traitements par ces produits. La production et la distribution de ces produits suivent des protocoles très stricts normalisés ; ils ne sont pas destinés à la revente mais ont pour vocation d’être  distribués gratuitement aux bénéficiaires par des unités programmatiques.

Page réalisée en collaboration avec l’Office national de nutrition (ONN)

Hip hop – Da Hopp au service du rap depuis un quart de siècle

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Fort de sa passion intarissable pour la culture hip hop, mais surtout pour la culture malgache, c’est le groupe de rap le plus populaire du pays, Da Hopp relate ses débuts et ses projets.

On dit d’eux qu’ils sont les grands frères du hip hop malgache. Là où d’autres affirment carrément du groupe qu’il est le Mahaleo du rap malgache. Da Hopp, formé depuis ses débuts par les fameux Tahiry Ratsimba Razanamampandry dit Tax, André Stevens Rivonantenaina alias Ben-J, Tahiry Andretsarafara dit Jento, et Harisoa André Arhys Rivotahiry surnommé Blazz, continue de faire rêver les férus de culture urbaine. Il a été créé durant ce qui était l’âge d’or du hip hop et du rap en général, autant au sein du berceau de cette culture et cet art même, aussi bien aux États-Unis, qu’en France dans les années 90.
Le groupe Da Hopp a débuté en 1991 comme étant une bande de breakdancers, s’activant surtout autour de la danse urbaine.
« C’est en 1994 que l’on a commencé à se frotter au micro, à l’écriture et au chant. On s’est initié en travaillant des compositions en anglais, déjà pour mieux appréhender le rythme et le flow comme on dit. Ce n’est que plus tard que l’on s’est lancé dans l’écriture de textes en malgache », raconte André Stevens Rivonantenaina dit Ben-J.
D’entrée, à ses débuts, Da Hopp a tenu à marquer de son empreinte le rap malgache avec ce style qui lui est particulier. Cet art, dont il en était alors parmi les fiers précurseurs dans la Grande île, se trouvait en plein essor. « Maimbo maimbo » a été le premier morceau de Da Hopp, un titre où le groupe revendique, pointe du doigt et met en exergue les travers de la société malgache à travers ses rimes. De là est né le Da Hopp que l’on reconnaît, affichant cet attachement à cette société, et prônant fièrement un rap engagé.

Persévérance

Le groupe Da Hopp illustre parfaitement la ténacité du rap malgache. Un rap qui reste en perpétuelle évolution et qui innove. En même temps, il continue de se redécouvrir auprès du public.
« On a sorti notre premier album durant la crise de 2002, ce qui n’était pas une mince affaire à l’époque. Ceci étant, on a persévéré et continué sur notre lancée. On voulait éditer un second album en 2005 mais malheureusement, vu nos occupations individuelles, on a du mal à le sortir jusqu’à maintenant. Ce second album, « Mada faka », est quand même dans les cartons et certaines chansons qui le composent ont d’ailleurs déjà été présentées au public », précise Tax.
Le groupe continue de se mettre en scène à chaque occasion qui se présente, malgré la disparition de l’un de son illustre membre Harisoa André Arhys Rivotahiry dit Blazz. En 2010, il a sorti un single exclusif intitulé « Alatsaho » en collaboration avec la jeune génération, entre autres le collectif Archi-teck, de même que cette année, avec le morceau « Avereno ny kajy » avec d’autres grands frères du rap malgache, Takodah et Ngah Be.
« Nos fans et le public n’ont rien à craindre. On continue et continuera à chanter et à vivre notre passion pour le hip hop, aussi longtemps qu’on le pourra », conclut Tahiry Andretsarafara dit Jento.

Lors de son concert sur la scène du M'kolosaina à l’Université d'Antananarivo, la semaine dernière, Da Hopp a vécu des retrouvailles chaleureuses avec le public fan de hip hop.

Lors de son concert sur la scène du M’kolosaina à l’Université d’Antananarivo, la semaine dernière, Da Hopp a vécu des retrouvailles chaleureuses avec le public fan de hip hop.

Un style bien malgache

À travers un rap engagé, le groupe est l’un des premiers à pointer du doigt les travers de la société, à dire ce qui ne devrait pas l’être tout en affichant une grande proximité avec le public. Tahiry Ratsimba Razanamampandry dit Tax d’ajouter « On s’est toujours mis en accord sur le fait que l’on se doit de mettre en avant la musique malgache dans nos compositions, tout en les conciliant avec cette musique moderne propre au hip hop. On a alors mis en avant les instruments traditionnels dans nos compositions comme la valiha, le lokanga bara, ou encore le jejy voatavo ». Da Hopp s’affirme ainsi depuis comme un mélange de tradition et de modernité.

Intemporel

Des années 90 aux années 2000, le groupe Da Hopp continue à assurer pleinement son statut de critique sociale, tout en valorisant la beauté de la Grande île et de ses habitants. Travaillant avec soin leurs textes, laissant souvent la part belle à la langue malgache, les membres du groupe prônent à la fois un amour inconditionnel pour cette culture occidentale qu’est le hip hop que la culture traditionnelle malgache. Des valeurs et une passion que Da Hopp a retranscrites dans son tout premier album « Fanantenana », un opus qui, jusqu’à aujourd’hui, est devenu l’un des albums de référence du rap malgache. On en tire les incontournables tubes comme « Masoandro », « Aza mijanona mandihy », « Tromba », ou encore « Kay! ».
« Au début ce n’était pas du tout facile pour nous de tenter de représenter cette discipline artistique qu’est le rap. Plus tard, on a pu trouver la bonne formule, à savoir celle de la conjuguer avec la musique traditionnelle, une idée qui nous était alors propre », confie Ben-J.
Madagascar étant un pays tropical et sa capitale étant le berceau du fameux « angolan’
Imerina », Da Hopp a alors bataillé dur pour faire valoir son art. Le reste est entré dans l’histoire.

Fédérateur et engagé

Bien au-delà d’être des passionnés de rap, les membres de Da Hopp formaient à l’époque toute une fraternité afin de valoriser et  de promouvoir cette discipline musicale qui était la leur. À l’initiative de ces adeptes du hip hop malgache est alors né le collectif
« Kiva midona » coïncidant avec l’essor du rap malgache jusqu’au début des années 2000. On y retrouvait alors les fameux Bogota, Shao Boana, X-Crew, Takodah sy Ngah Be, 18.3 et Da Hopp. Plus tard, ces groupes s’en sont allés chacun de leur côté tout en continuant à promouvoir le rap à leur façon, mais toujours dans cet esprit fraternel qui forge les valeurs de la culture hip hop en soi.
« On avait tous comme point commun cette vision selon laquelle le rap est un combat. C’est pourquoi, avec Da Hopp on s’est plu à faire du rap social et engagé, tout en étant caricatural de notre société », affirme Ben-J.

Bemiray –” Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière “

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Le tourisme solidaire est mis à l’honneur par l’intermédiaire du village d’Ambohimahamasina, situé au sud-est d’Ambalavao. Être sortant du Mgimo russe est actuellement bien coté, par rapport à l’énarque frais émoulu ou avoir fait Sciences Pô, par exemple. Enfin, dans la même veine diplomatique, Tom Andriamanoro rappelle que Taïwan est lâché par presque tous les pays membres de l’ONU.

Vie quotidienne – Ambohimahamasina à l’heure du tourisme solidaire

 Les noms, disent les anciens, sont comme un champ d’arachide, sous-entendant par là que chacun peut s’y servir comme bon lui semble. C’est pourquoi les villages qui portent le même nom ne se comptent plus, sur les Hautes terres comme sur la côte, cette homonymie tirant souvent sa source des péripéties de l’histoire ancienne. On a, ces derniers temps, beaucoup parlé d’une commune rurale du Moyen-sud où le devis pour la réfection de trois petites salles de classe est arrivé à équivaloir à celui d’un lycée mal en point après le passage d’un cyclone de forte intensité. Et où l’imposant virement effectué à cette fin n’a fait que transiter, pour finir « sur ordre de » dans d’autres comptes déjà bien fournis.

S’agissait-il de l’Ambohimahamasina, ce village-qui-rend-sacré, à une quarantaine de kilomètres à l’est d’Ambalavao, où les croyances ancestrales betsileo sont encore plus vivaces qu’ailleurs, entretenues par la proximité de la montagne élyséenne d’Ambondrombe ? « Peut-être que, peut-être pas », comme dit la chanson. Si oui, cet Ambohimahamasina-là se serait bien passé d’une pareille manigance concoctée dans certaines sphères haut perchées, lui qui est si fier d’avoir trouvé sa voie, et d’être souvent cité en exemple réussi d’un tourisme taillé sur mesure pour Madagascar et son pays profond : le tourisme solidaire, dans lequel les relations entre intervenants, entre « vahiny » visiteurs et « tompon-tany » visités, ne sont plus celles du méhariste et de son chameau. Lui, enfin, qui a créé son propre site écotouristique, géré par le FIZAM, ou Fizahantany Ambohimahamasina, une organisation rassemblant des membres du Vondron’olona ifotony, ou communauté locale de base.

A Madagascar, il est encore prématuré de penser à miser sur le développement de marchés de niche spécifiques. Les différents concepts touristiques s’interpénètrent, avec souvent pour axes centraux le développement durable et l’éthiquement correct, à l’opposé des dérives bien réelles qui, ici comme ailleurs, salissent la première industrie mondiale. Mais quoiqu’on dise, Madagascar est encore loin de certains pays africains où chaque semaine voit régulièrement l’arrivée en groupes de grand-mères fortunées, en mal de jeunes mâles à la peau noire. Question de se dépayser.

avec le concept de tourisme solidaire, les visiteurs étrangers participent aux travaux des champs à Ambohimahamasina.

avec le concept de tourisme solidaire, les visiteurs étrangers participent aux travaux des champs àAmbohimahamasina.

Sans artifices

Plusieurs terminologies se complètent donc, et se pratiquent dans une commune sortie de l’anonymat comme Ambohimahamasina et sa région : L’écotourisme, le plus en vogue, caractérisé par l’intégration du tourisme dans la gestion et la préservation de l’environnement. Le tourisme culturel, qui immerge le voyageur dans le patrimoine du pays, autrement qu’au bord de la piscine d’un grand hôtel. Le tourisme équitable, qui exige la limpidité et la transparence dans la gestion, ainsi que la juste rémunération des acteurs. Le tourisme solidaire fondé, comme son nom l’indique, sur des relations de solidarité et d’acceptation de la différence entre visiteurs et populations d’accueil. Le tourisme durable enfin, qui englobe tous les autres, et que l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) définit en ces termes : « les principes directeurs du développement durable, et les pratiques de gestion durable du tourisme, sont applicables à toutes les formes de tourisme dans tous les types de destination, y compris au tourisme de masse et aux divers créneaux touristiques. Les principes de durabilité concernent les aspects environnementaux, économiques, et socioculturels du développement du tourisme. Pour garantir sur le long terme la durabilité de ce dernier, il faut parvenir au bon équilibre entre ces trois aspects ». Des entreprises du tourisme à Madagascar reconnaissent ainsi leur part de responsabilité vis-à-vis des communautés locales où ils exercent leurs activités, et où elles apportent des changements, peut-être pas toujours positifs, mais comportant de nouvelles connaissances et compétences, sans parler des revenus potentiels bénéficiant à une population souvent fragile économiquement parlant. Mais de tous ces concepts de tourisme, le solidaire est certainement le plus délicat à réussir. Comment parvenir à l’intégration de riches touristes venus d’ailleurs dans tous les aspects du quotidien parfois assez spartiate du petit paysan malgache, et pas en simples spectateurs ? Pas facile, et pourtant l’osmose se passe sans anicroche à Ambohimahamasina.

De quoi y vit-on, au fait ? De la culture du riz bien sûr, mais aussi des patates douces, du manioc, des légumes, et des fruits. De l’élevage extensif du zébu, et de la cueillette du miel. L’artisanat est diversifié, allant du tissage des lamba betsileo en soie sauvage ou en coton, à la fabrication de pirogues, en passant par la vannerie et les activités de la forge. Enveloppant le tout, les coutumes et les fady régissent tous les moments de cette vie proche de la nature, et ayant pour cadre un paysage parfois impressionnant de montagnes. Les randonnées d’un hameau à l’autre empruntent les chemins de servitude et peuvent durer plusieurs jours. Les repas sont préparés ensemble, les tâches quotidiennes sont partagées, les « angano » et les croyances se racontent sans artifice. Côté cour, les tarifs d’hébergement chez l’habitant, de restauration et de guidage, sont fixés en comité réunissant les opérateurs et la population. Les paysans choisissent souvent d’investir en priorité leurs bénéfices dans des actions de développement communautaire. Parmi les engagements du tour-opérateur figurent la formation des villageois en matière d’accueil, la promotion du produit et l’information de la clientèle sur la valeur de ce tourisme, l’accompagnement des visiteurs, et la rémunération équitable des acteurs locaux.

Qu’on imagine un instant le cadre supérieur parisien en train de forger une lame de couteau, de tisser lui-même son foulard en soie écrue, de piler le riz, ou de s’essouffler devant un fourneau traditionnel : strictement rien à voir avec le tourisme de carte postale, où l’on bronze certes  bien, mais pas toujours intelligemment…

Compagnie aérienne – Turbulences chez ASKY

la compagnie aérienne ASKY ambitionne de remplacer Air Afrique.

la compagnie aérienne ASKY ambitionne de remplacer Air Afrique.

Pourquoi donc s’attarder sur les malheurs des autres quand chez soi il en pleut des cordes ? On le saura tantôt…

ASKY est une compagnie qui se veut panafricaine, et se voit déjà comme l’héritière de la défunte Air Afrique. Basée à Lomé, elle a été la première à utiliser les nouvelles infrastructures de l’aéroport Gnassingbe Eyadéma, comme nous l’avons vu dans une précédente édition. L’euphorie a malheureusement été de courte durée, de graves dissensions ayant éclaté au sein du Personnel navigant technique (PNT) après avoir couvé depuis un certain temps déjà. Des pilotes expérimentés étaient, en effet, partis à la recherche d’un mieux sous d’autres cieux, ce qui est somme toute un mouvement de migration courant dans ce milieu. Le problème est qu’ils n’ont pas été remplacés, alors que la compagnie persiste à vouloir garder le même volume de vols. Résultats, les pilotes restants se plaignent d’être soumis à un régime intensif qui viole toutes les réglementations en matière d’heures de vol autorisées. Dans le jargon de leur métier, ils sont amenés malgré eux à effectuer des dépassements d’heures passibles de sanction.

Les pilotes se tournent tout naturellement vers leur supérieur hiérarchique direct, à savoir le directeur des opérations qui est également un commandant de bord. Les rapports se tendent, et le directeur décide d’éjecter la brebis galeuse qu’il accuse d’être l’instigateur de la contestation : un pilote très estimé de ses collègues, qui n’hésite jamais à interpeller la Direction en cas de besoin. L’affaire prend une dimension inattendue, ayant causé pas moins de vingt annulations de vols pour le seul mois d’avril, et écorné sérieusement le prestige de la compagnie. Pourquoi programmer des vols et vendre des billets quand on sait pertinemment qu’on n’a pas suffisamment de pilotes pour les assurer, et surtout qu’on n’a pas l’intention d’en recruter ? Telle est la question que se pose quelque part une certaine voix de la raison…

Nous en revenons à notre interrogation initiale, sur le pourquoi de cet article sur une brouille qui nous parait a priori si lointaine ? Tout simplement parce que le directeur des opérations en question est un Malgache. Et que le pilote qu’il a mis à la porte de sa cabine, accusé de tous les maux, est un autre… Malgache. Sao mba tsy mety kosa e !

Les étudiants du Mgimo, attentifs et décontractés, suivent le cours magistral donné par la sous-secrétaire d’Etat américaine

Les étudiants du Mgimo, attentifs et décontractés, suivent le cours magistral donné par la sous-secrétaire d’Etat américaine

Diplomatie – L’école russe, toute seule devant

Ringardes toutes ces hautes écoles européennes ou nord –américaines, que certaines élites tiennent toujours à mettre en évidence sur leur carte de visite, comme si la confiance leur jouait encore des tours, après tant d’années ? Le prestige passe aujourd’hui par le Mgimo ou Institut d’Etat des relations internationales de Moscou, avec ses 6 500 étudiants dont un sur six est étranger. L’établissement, à l’allure encore très soviétique, s’étire sur un demi-kilomètre le long d’un grand boulevard dans le sud-ouest de la capitale. Cet équivalent de l’ENA, de Sciences Po, et de Langues O’ réunis, est sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, un dirigisme d’un autre temps s’expliquant par le fait que la géopolitique a juste pris la place qu’occupait autrefois l’idéologie, dans la mise en place d’un puissant réseau d’influence.

Une des figures de proue de la diplomatie soviétique au plus fort de la guerre froide était celle d’Andreï Gromyko, surnommé Monsieur Niet pour sa manie de s’opposer systématiquement à toute proposition venant des autres. C’était l’époque où l’on subodorait derrière chaque diplomate soviétique un passage au moule du KGB omniprésent, omnipotent. Le Mgimo formait alors non seulement ses propres ressortissants, mais aussi ceux du Pacte de Varsovie et des autres pays frères comme Cuba, la Mongolie, ou le Vietnam. Aujourd’hui, le partenariat s’est étendu à tous les continents, et on estime que parmi les diplomates de haut niveau en poste dans le monde entier, plus d’un millier sont des anciens du Mgimo russe. Ils sont aussi très présents dans les démembrements de l’ONU comme l’UNESCO, le FMI, ou l’OMS. Depuis sa création en 1944, l’Institut a sorti 64 000 diplômés dont deux présidents de République, huit Premiers ministres, dix ministres des Affaires étrangères, une directrice générale de l’UNESCO, un ancien Commissaire européen. Le rythme actuel de sortie est de 700 étudiants  par promotion, dont 120 en relations internationales.

Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, est un diplomate chevronné.

Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, est un diplomate chevronné.

L’excellence

Dans le cursus enseigné, on retiendra entre autres matières l’histoire des relations internationales, l’art des pourparlers, les religions du monde, les enjeux énergétiques, la géopolitique de l’Union européenne, ou encore le protocole. De quoi garder les pieds bien rivés sur terre, quelles que soient les difficultés et spécificités du contexte à affronter une fois dans le métier. Les conférenciers invités sont toujours des faiseurs d’opinion reconnus, et de tous les courants de pensée, comme Marine Le Pen en 2013, ou Nicolas Sarkozy en 2015. Et parmi les docteurs honoris causa dont le portrait trône dans le hall d’entrée, on reconnaitra les Présidents François Mitterrand et Jacques Chirac.

Mais la plus grande force du Mgimo réside dans l’excellence, il n’y a pas d’autre mot, de son enseignement des langues étrangères. Cinquante-quatre idiomes y sont programmés, de l’arabe au pachto ou au coréen en passant par le cinghalais, le swahili, ou l’afrikaans. Chaque étudiant doit s’inscrire à deux langues au minimum, dont obligatoirement l’anglais, avec pour objectif d’être « brillant dans la première, et remarquable dans la seconde ». Un objectif tout à fait réaliste, quand on sait qu’à la première langue sont affectées dix heures de cours par semaine assurées par trois professeurs, et se répartissant entre la grammaire et le lexique, le langage diplomatique, l’expression orale et l’interprétariat. Il a une fois été entendu sur une radio privée d’Antananarivo cette ineptie venant d’un interviewé : « je fais exprès de parler français à la malgache, notamment dans la prononciation du « r ». C’est ma façon d’être patriote ». Peut-être, mais c’est surtout son assurance d’être idiot, et de coller notre pays, et  sa jeunesse, à une sempiternelle place de bon dernier en queue de n’importe quel peloton…

Demandez enfin aux étudiants du Mgimo quel est le plus grand diplomate actuel, celui qu’ils considèrent comme un modèle à suivre ? John Kerry aura beau monopoliser les journaux télévisés, les réponses convergeront vers le Russe Sergueï Lavrov, tout chauvinisme mis à part. Diplômé de l’Institut en 1972, il a une maîtrise totale du cinghalais, du divehi des îles Maldives, et bien sûr de l’anglais. Il se débrouille ma foi bien en français, sans s’abaisser à le parler « à la russe »…

Rétro pêle-mêle

L’Inde hier et aujourd’hui. Les clichés faciles bénéficient d’un bon terreau en Inde.  Autrefois, les castes et le misérabilisme, aujourd’hui, la haute technologie et une discrète prospérité à l’ombre de la Chine. La vérité est encore à trouver entre les deux. Puissance à la fois économique et militaire, l’Inde a su s’ériger en exception aux antipodes du problème du nucléaire iranien, alors qu’elle-même est déjà parvenue au stade de « la » bombe sans pour autant s’attirer les foudres. Il est vrai que contrairement au pays des ayatollahs, l’Inde est une démocratie drapée des nobles attributs du politiquement et de l’éthiquement correct.

Taiwan lâché par (presque) tous. De 1949, date de proclamation de la République populaire par les communistes, à 1971, c’est la Chine nationaliste, autrement dit Taiwan, qui occupe sans interruption le siège de la Chine aux Nations unies. Le 18 septembre 2007, l’Assemblée Générale rejette pour la énième fois sa demande de réintégration, elle qui, bien que fondatrice, n’est plus reconnue que par 24 pays dont une petite poignée d’africains dont l’irréductible Burkina Faso.  Même l’Organisation mondiale de la santé lui ferme ses portes, et son projet de referendum pour tant soit peu légitimer sa demande ne reçoit aucun écho, même de la part des Etats-Unis.

Comment sont nés les sans-papiers. Le 23 août 1996 au petit matin, les gendarmes mobiles français enfoncent à coups de hache les portes de l’église Saint-Bernard dans le 18è arrondissement de la ville de Paris pour en déloger 300 clandestins, originaires pour la plupart du Mali et du Sénégal, qui exigent leur régularisation. Certains obtiennent satisfaction l’année suivante, avec le retour des socialistes au pouvoir. Ce matin d’août, et faute de mieux, les clandestins reçoivent un statut puisque désormais, on les appellera les sans-papiers. La fracture se fait, en tous cas, encore plus nette dans l’opinion publique française, avec d’un côté, ceux qui dénoncent une méthode policière abusive, et ceux qui estiment, au contraire, que des policiers dans une église ne sont pas plus incongrus que des familles entières qui décident d’y habiter…

Textes: Tom Andriamanoro

 

 

 

Tsaramandroso – Vidéo conférence pour les clients de la Poste

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La Paositra malagasy à l’heure des nouvelles technologies. Un nouvel espace de communication vient de s’ouvrir jeudi, à Tsara­mandroso, au centre commercial Baobab City.
C’est la quatrième agence existant à Mahajanga. L’inauguration officielle a eu lieu en la présence du ministre des Postes, des télécommunications et du dévelop- pement numérique, Nepatraiky Rakotomamonjy, et de celui de la Communi- cation et des institutions, Andrianjato Razafindambo.
Plusieurs salles sont disponibles dont un salon, une salle de jeux en ligne, une salle de réunion équipée en haute technologie avec une connexion en internet et Wifi, une salle de vidéo conférence ainsi qu’une autre pour les diverses opérations de la Paoma.

Jirama – La grogne des abonnés

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La Jirama a enlevé plusieurs compteurs en raison de branchements parasites ou illicites constatés à Mahajanga depuis le début du mois de mai. Le retard de la pose des nouveaux compteurs, qui aurait dû s’achever depuis le mois de décembre, a provoqué et intensifié le trafic de ces appareils.
Les abonnés victimes ont déposé une plainte auprès du Réseau provincial de défense des consommateurs (RPDC) présidé par Eugène dit Gabin.
Ils ont affirmé qu’ils ont déjà payé des frais d’installation des compteurs depuis 2013, mais qu’ils ne les ont jamais obtenus.
« Actuellement, la société Jirama n’arrive plus à satisfaire les demandes des clients sur les nouveaux branchements de l’électricité, faute de compteurs. Le retard dure depuis trois ans. Cette situation favorise la corruption au sein de la Jirama, ce qui ternit son image tout en augmentant les installations parasites entre les riverains. Il est urgent et impératif que la Jirama règle la distribution des compteurs dans les meilleurs délais », a déclaré le président du RPDC, lors d’une rencontre avec le directeur interrégional de la Jirama à Mahajanga.

Mahajanga – Un kilomètre de route à 0 ariary en cinq jours

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La coopération entre Dubaï, par le biais de Platinium Group Madagascar représentée par son vice-président, Ny Rado Rafali­manana, et la commune urbaine de Mahajanga sera concrétisée par la construction d’une route goudronnée d’un kilomètre, en cinq jours. Une convention entre la commune urbaine de Mahajanga a été signée avec le Platinium Group en mars, dans le cadre du dévelop­pement de la ville de Mahajanga.
Ny Rado Rafalimanana a présenté le projet, l’autre mardi, à l’hôtel de ville. La construction sera réalisée par Terratech, une entreprise américaine, selon une nouvelle technologie, résistante, qui consiste à utiliser du polymère à base de résine et sable qui sera transformé en bloc de pierre. Les travaux seront gratuits car ce sera un test.
« Nous nous chargeons de la conception jusqu’à l’exécution et la réalisation des travaux. Il n’est nul besoin d’autre chose que de ce qui existe déjà sur le terrain », a expliqué l’ingénieur américain Kevin.
Une étude du sol sera réalisée auparavant. Les 1 000 mètres seront bitumés en cinq jours. Un camion spécial et trois engins seront acheminés à Mahajanga vers le 6 juin.
L’avantage de cette nouvelle technologie est qu’elle réduit le coût des travaux jusqu’à 60%. Les matières premières et la logistique seront à moindre coût. Et cerise sur le gâteau, cette route peut supporter un tank ou un avion.
Le maire de Mahajanga, Mokhtar Salim Andrian­tomanga, a décidé que le test se réalisera dans le quartier d’Ambalavola. Une visite des lieux a déjà été effectuée par les techniciens et les autorités.

 

Communication – Madagascar World Voice inauguré

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Dix ans après la pose de la première pierre, l’inauguration de la station relais onde courte dénommée Madagascar World Voice (MWV) s’est déroulée le jeudi 19 mai , à Marohogo- Amparemahitsy, dans le district de Mahajanga II. Le ministre de la Communication et des relations avec les institutions, Andrianjato Vonison Razafindambo, accompagné de son homologue des Postes, des télécommunications et du développement numérique, André Nepatraiky Rakotomamonjy, y étaient présents, ainsi qu’une délégation américaine venue des États-Unis.
Désormais l’évangélisation de deux tiers du monde part d’Amparemahitsy, dans la commune rurale de Belobaka. La station MWV est placée sous le patronage de World Christian Broadcasting ou WCB, une organisation non gouvernementale américaine à but non lucratif, dont la mission est l’évangélisation du Monde. Son siège se trouve en Alaska.
Le MWV s’implique aussi dans des œuvres sociales à Amparehimahitsy. « La présence de la station pourrait engendrer un développement spirituel, certes, mais aussi socioéconomique pour sa commune d’implantation. Entre autres, le recrutement de plusieurs jeunes Majungais au sein de la station MWV », a proposé le chef de la région Boeny, Jaffar Saïd Ahmad.
La diffusion des programmes du MWV s’effectue en plusieurs langues, à savoir le russe, l’arabe, le chinois et l’anglais. Mais elle n’est pas la seule station relais qui se trouve à Madagascar, puisque la Grande ile se trouve dans un emplacement géostratégique,
le M GLOB à travers laquelle la RFI, la BBC, la Radio japonaise et beaucoup d’autres stations émettent toutes en relais.


Stade Rabemanjara – La piste d’athlétisme non conforme

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Les couloirs de la piste synthétique de Mahajanga n’obéissent pas aux normes internationales. La Fédération nationale estime que les athlètes de la ville méritent mieux.

La présidente de la Fédération nationale d’athlétisme, Noro Ramanantsoa, en a fait la constatation, lors de la célébration de la Journée mondiale de l’athlétisme, le 14 mai.
La piste d’athlétisme au stade Rabemananjara n’est pas conforme aux normes internationales.
« Au départ, le nombre des couloirs est de six, alors qu’il devrait y en avoir huit. Puis, après 200 mètres, la piste est réduite à deux couloirs. Il faut trouver une solution pour normaliser la piste. Vu les performances des athlètes de Mahajanga, ils méritent d’évoluer sur une bonne piste », a-t-elle insisté.
Le directeur régional de la Jeunesse et des sports de Boeny a confirmé l’erreur. En fait, la construction par des privés, d’une clôture en béton sur un terrain communal à moins de trois mètres de la piste d’athlétisme, explique ce problème technique. D’où sa réduction à deux couloirs dans cette partie du stade.

Anomalie
Le comité de gestion qui regroupe également la municipalité et la direction régionale des Sports, devrait se réunir pour trouver une solution à cette anomalie.
Par ailleurs, les sièges en plastique des tribunes, qui ont coûté cher, sont à moitié détériorés. Aucun entretien ni réparation des lieux n’a été effectué depuis l’inauguration officielle de ce stade international de football et surtout des tribunes. Les bâches sont déjà déchirées et des dizaines de sièges ont disparu.
Le stade Rabemananjara, le seul qui soit en piste synthétique, commence à perdre de sa valeur et son image.

Diana – La plaine de la Basse-Mahavavy aménagée

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Les riziculteurs et les planteurs de canne à sucre de la plaine de Mahavavy peuvent se réjouir. La distribution et la maîtrise de l’eau pour les cultures sont enfin une réalité.

Le canal secondaire du réseau a été curé et aménagé.

Le canal secondaire du réseau a été curé et aménagé.

L’aboutissement. Selon les informations émanant de BRL Madagascar, le projet MAPS, ou « Mesures d’accompagnement du protocole sucre », en faveur des planteurs et producteurs de canne à sucre de Madagascar, financé par l’Union européenne, est actuellement à sa quatrième et dernière année de mise en œuvre.
En fait, le projet consiste en la réhabilitation du périmètre de la Basse Mahavavy-Ambilobe, l’appui technique et socio organisationnel des associations des usagers de l’eau, et le renforcement des capacités de la structure commune de gestion du réseau.
En cette dernière année, les bénéficiaires du projet organisent un évènement sous le thème « Basse Mahavavy magnôva », traduit littéralement : « Basse Mahavavy a permis d’apporter des changements », suite à l’amélioration des pratiques agricoles apportées par le projet dans cette plaine de la Diana. Il a également permis de sensibiliser tous les acteurs aux enjeux et défis des changements. Ainsi, l’évènement dénommé « MAPS Salanitra » se tiendra dans la commune rurale d’Ampondralava, district d’Ambilobe, ce vendredi 27 mai. Il sera patronné par le ministre auprès de la Présidence chargé de l’Agriculture et de l’élevage, Rivo Rakotovao. BRL-Madagascar et ONG-EFA ont assuré l’appui technique du projet MAPS, sous le pilotage de la direction régionale de l’Agriculture et de l’élevage de la Diana. L’on sait aussi que le lancement  officiel de la Fiche individuelle de bovidé (FIB), dans la  région Diana, aura lieu lors de cette journée.
Des visites sur le terrain, une porte ouverte et des activités festives, constitueront les ingrédients du programme pour marquer cette journée mémorable. Car le projet MAPS consiste en la réalisation de travaux de réhabilitation des infrastructures hydro-agricoles de la plaine de Mahavavy, avec un volet Renforcement des capacités de la structure de développement agricole. L’impact escompté est l’amélioration des conditions de production des paysans en vulgarisant la technique de riziculture améliorée et irriguée.

Les riziculteurs et les planteurs de canne à sucre sont fédérés en associations pour la gestion de l’eau.

Les riziculteurs et les planteurs de canne à sucre sont fédérés en associations pour la gestion de l’eau.

Vulgarisation
Actuellement, les travaux sont presque terminés, tels que l’augmentation du débit de la prise d’Andavakatsantsa, passant de 6 000 à 16 000 de litres par seconde après l’installation de la vanne-wagon. En outre, 83 km de canaux ont été curés et/ou faucardés. Ainsi, l’eau arrive à la tête des prises des canaux tertiaires, chose que certains paysans n’ont pas vue depuis une trentaine d’années.
Pour le volet socio-organisationnel, sept unions d’associations des usagers de l’eau, regroupant trente associations, ont été constituées. Une structure commune de gestion regroupant ces unions et la société Sucrerie Complant de Madagascar (SUCOMA) est déjà mise en place pour la gestion des canaux primaires.
Du côté des planteurs de canne à sucre, la fédération FBMF, ou « Fikambanam-Ben’ny Mpamboly Fary », regroupant 94 associations de planteurs de canne à sucre avec
821 membres, a été appuyée et accompagnée comme l’est, d’ailleurs, la Fédération des riziculteurs. En plus de ces associations paysannes, on relève également six associations regroupant 106 membres qui sont à la fois planteurs de canne et riziculteurs.
Entre 0.8t/ha et 2.5t/ha auparavant, le rendement rizicole est passé à 4t à 6t/ha, suite à la vulgarisation des nouvelles pratiques culturales, entre autres le planage, le repiquage en ligne, le sarclage, la dotation de petits matériels agricoles et l’intégration de nouvelles variétés de riz mieux adapté comme le sebota 70 et le XS 265. De même, la réhabilitation du réseau hydro agricole donne la possibilité aux riziculteurs de la plaine de la Basse Mahavavy d’effectuer deux cultures annuelles, c’est-à-dire la riziculture de saison pendant la période des pluies, et la riziculture irriguée de contre-saison durant la saison sèche. De fait, la Fédération des riziculteurs MTF, ou « Mahavavy Tia Fandrosoana », a été constituée, formée et accompagnée. Elle  regroupe actuellement 1 388 membres.

Les paysans ont suivi des formations sur la riziculture.

Les paysans ont suivi des formations sur la riziculture.

Informatique – Les nouvelles solutions de sécurité de Cisco

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Une centaine de dirigeants d’entreprises ont découvert, grâce à La Cisco Innovation Day, les nouvelles solutions proposées par Cisco Systems. Surtout la sécurité nouvelle génération ou la solution de collaboration unifiée.

Riyad Issack, un cadre de haut niveau auprès  de Comstor.

Riyad Issack, un cadre de haut niveau auprèsde Comstor.

Quand on dit Cisco, on revient tout de suite à la question de sécurité informatique. Sa réputation n’est plus à présenter dans ce domaine. Jeudi 16 mai, une centaine de dirigeants d’entreprises et ingénieurs informatiques ont répondu présent au Cisco Innovation Day, un rendez-vous annuel autour des solutions informatiques proposées par la firme américaine. Des experts de la firme, issus des quatre coins de la planète, sont venus pour rencontrer les acteurs du secteur à Madagascar. « La sécurité nouvelle génération, la solution de collaboration unifiée, le datacenter unifié étaient au centre des discussions », annonce un responsable de Nexthope, l’un de ses partenaires à Madagascar.
Les solutions de sécurité informatiques sont primordiales. Elles aident les entreprises à protéger les données critiques, à satisfaire les exigences en matière de conformité et à protéger profitabilité et viabilité. « Les entreprises devraient maîtriser dès aujourd’hui les technologies de demain, surtout avec l’avènement de la mobilité en entreprise. Actuellement, les entreprises doivent prendre en compte cette mobilité des collaborateurs et adapter l’architecture de leurs infrastructures, de leurs datacenters. Il n’en reste pas moins pour la question de sécurité », soutient le responsable.

Christian Rakotomavo de Nexthope et Riyad Issack de Comstor.

Christian Rakotomavo de Nexthope et Riyad Issack de Comstor.

« Les entreprises qui déploient une solution informatique en retirent immédiatement les bénéfices. Elles obtiennent la capacité à contrôler et à protéger de manière centralisée, l’infrastructure informatique à l’échelle de l’entreprise, ainsi que la capacité à répondre instantanément et avec flexibilité », explique-t-on du côté de Cisco Systems.
Face à la complexification des réseaux et la diversité des solutions de sécurité du marché, de nouvelles failles de sécurité se révèlent chaque jour. Fort de ce constat, Cisco n’a proposé rien de moins qu’un « nouveau modèle de sécurité ». La firme californienne propose de construire une stratégie de sécurité sur la base d’une vision architecturale unique. « Celle-ci englobe tous les mécanismes nécessaires de prévention, détection, réponse, confinement et re-médiation pour répondre aux besoins d’agilité et de flexibilité des entreprises d’aujourd’hui », explique un expert de Cisco.
Depuis l’acquisition de la société Sourcefire, Cisco fournit maintenant une gamme complète de solutions de protection contre les menaces avancées. Cisco ASA doté des fonctionnalités FirePower, offre un système de défense intégré tout au long du processus d’attaque. « Nos appliances de sécurité de qualité professionnelle assurent une protection multicouche contre les menaces, associée à un débit d’inspection très élevé et à un coût total d’acquisition réduit », lance Babacar Wagne de Cisco. Cela offre une visibilité supérieure et une analyse en continu pour détecter les menaces avancées et multi vectorielles, rationalise et automatise la remise en état du réseau face aux malwares connus et inconnus.

Babacar Wagne présente la nouvelle solution de Datacenter unifiée de Cisco.

Babacar Wagne présente la nouvelle solution de Datacenter unifiée de Cisco.

De nos jours, le travail collaboratif est devenu incontournable. Ce n’est plus l’apanage des multinationales. La Cisco Innovation Day a permis la solution unifiée de Cisco. Il s’agit de Cisco Business Edition 6000S qui permet aux moyennes entreprises d’améliorer leur compétitivité et leur productivité grâce à la collaboration. Cette solution permet de s’adresser aux clients, allant de quelques postes jusqu’à 150 utilisateurs ou 300 postes. « La nouvelle solution BE6000S est une plateforme tout-en-un qui offre des outils de communication essentiels, tels que la voix, la vidéo, la messagerie instantanée, la présence et la radiomessagerie », fait savoir le cadre de Cisco.
De ce fait, la troisième édition de Cisco Innovation Day a permis aux dirigeants d’entreprises qui ont participé à ce séminaire de découvrir et redécouvrir davantage les solutions technologiques proposées par Cisco Systems.

Question à Mamy Rakotondraina : « Exploiter le relief naturel pour valoriser l’Analamanga »

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L’organisation de randonnée à l’Office régional de tourisme d’Analamanga parle des objectifs, des excursions organisées par l’office.

• C’est la première fois que vous proposez ce circuit. En général, que souhaitent les randonneurs ?
Les habitués qui partent avec nous, cherchent toujours de nouveaux sites à explorer. Nous proposons 20 randonnées différentes dans l’année, mais il faut se renouveler. Le deuxième samedi du mois est généralement destiné aux familles, nous choisissons des circuits courts et riches en découvertes culturelles.Le dernier samedi du mois est davantage consacré aux envies sportives. Il nous arrive par exemple d‘organiser des sorties rafting.

• A quel public vous adressez-vous  
Les hauts plateaux n’ayant pas de mer, nous exploitons le relief naturel pour valoriser la région Analamanga. L’objectif est de mettre en avant le tourisme national. En général, il y a 60% de Malgaches à chaque randonnée et le reste est formé de résidents ou de touristes étrangers.

• Dans quelles mesures travaillez avec les populations  ?
Nous essayons de mettre au courant les responsables du village, le maire ou le chef du fokontany. Nous entrons ensuite en contact direct avec les habitants pour voir ce qui, selon eux, mérite d’être mis en valeur, historiquement ou culturellement. Comme ça, ils ne sont pas surpris de voir débarquer un groupe de marcheurs. Quand nous faisons les premières descentes sur le terrain pour préparer les parcours, nous demandons s’il y a une possibilité de restauration, par exemple. Nous voulons mettre en avant le tourisme durable, avec la population.

Propos recueillis par Maeva Comercy (Stagiaire)

Une aventure culturelle sur les Hautes terres

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L’Office régional de tourisme d’Analamanga propose deux fois par mois des circuits de randonnée sur les Hautes terres. Un rendez-vous culturel, loin des plages de sables blancs, auxquels les voyageurs et les Tananariviens prennent plaisir à participer.

Sept heures du matin, les deux bus de l’Office régional de tourisme d’Analamanga, Ortana, arrivent sur l’esplanade d’Analakely. Une quarantaine de personnes est attendue pour le départ vers Ambohi­bemasoandro. Une fois les préparatifs terminés, le groupe de randonneurs commence la traversée de la ville. A peine partis, les guides ont à cœur de nous présenter les lieux. C’est ainsi que nous apprenons que jadis, il y avait une petite forêt à Analakely, d’où son nom.
Quarante kilomètres plus loin, nous faisons une première halte à Talata-Volonondry. La ville est spécialisée dans la préparation du Koba, ce pain de farine de riz, d’arachides, de miel ou de sucre. Dans la tradition malgache, il est consommé généralement avant les festivités coutumières, les noces ou la circoncision par exemple. Son goût très sucré, « mamy », est censé porter chance et bonheur à celui qui le déguste. Il faut trois jours entiers de cuisson pour obtenir cette pâte, si particulière pour les papilles des Occidentaux.
Il est 9 heures du matin, le marché anime le centre de la ville. Quarante commerçants vendent leurs légumes, leurs fruits mais aussi des saucisses. C’est l’autre spécialité de Talata-Volonondry, certains ajoutent à la viande de la pomme de terre, ce qui adoucit le goût de la viande. Après un quart d’heure de pause, le bus reprend la route et s’engage rapidement sur six kilomètres de piste. Une fois arrivés, nous nous séparons, en deux groupes et entamons la marche sur un sentier de terre rouge.

Le koba est entouré de feuilles de bananier et servis encore tiède aux voyageurs.

Le koba est entouré de feuilles de bananier et servis encore tiède aux voyageurs.

Très vite, une pluie fine et rafraîchissante se met à tomber, mais le ciel nuageux n’empêche pas les randonneurs d’apprécier leur virée dans la nature. Au fur et à mesure que nous descendons la colline, nous nous rapprochons des rizières qui
s’étendent sur de vastes terrains. L’organisation des rizières dans l’espace se fait différemment en fonction du lieu où l’on vit. À Fianarantsoa, il est plus courant de voir des cultures en étages, façonnées de sorte que l’eau, plus rare dans le Sud, puisse circuler facilement.
Comme pour beaucoup de populations dans le monde, le riz constitue l’aliment de base des Malgaches. Il peut être cuisiné à la manière « vary sosoa » ou « vary maina ». La première, consommée au petit déjeuner, se cuisine dans beaucoup d’eau pour en faire une sorte de bouillie. Dans la deuxième, pour les repas du midi et du soir, le riz absorbe entièrement l’eau dans la marmite à l’intérieur de laquelle il laisse une croute brune pour faire du « ranovola », boisson très appréciée pour accompagner ce plat malgache. Des plantations de manioc poussent à côté des rizières. Il faut attendre un an avant que les racines de la plante soient bonnes à consommer. En attendant, les feuilles pilées sont utilisées pour préparer le « Ravintoto » avec de la viande de porc, un mets national.
La pluie devient de plus en plus forte en fin de matinée. Les herbes au bord du sentier chatouillent les mollets des marcheurs. Nous ne croisons sur notre chemin que des eucalyptus et des pins. Plus aucune trace de forêt vierge sur ces Hautes terres. Les feux de brousse ont tout décimé. Les campagnes de reboisement organisées par les ONG ou par l’État, ont justement priorisé la plantation d’eucalyptus et de pins. Ces arbres mettent très peu de temps à atteindre la taille adulte, cinq à dix ans en moyenne, et permettent d’agir en urgence contre l’érosion du sol.
À midi sonne l’heure de la pause repas. Les jambes se reposent quarante minutes et nous repartons. Nous croisons davantage de villages dans l’après-midi. Les chants religieux s’entendent de loin et attirent notre curiosité. Les enfants regardent passer les marcheurs en se cachant derrière les clôtures en bois de leur maison. Nous continuons notre chemin. On peut regretter, dans cette randonnée, de ne pas avoir plus de contact avec les habitants. Nous traversons un pont qui annonce l’entrée d’un village
Tout autour, les habitants ont, autrefois, creusé des fossés pour se défendre en cas d’attaque. Ils peuvent atteindre jusqu’à dix mètres de profondeur, celui-ci en fait trois. Plus le village a des richesses à protéger, plus la taille du fossé est importante. La porte d’entrée du village est ornée de deux arbres appelés « Hazo Tokana » (arbres solitaires). Ils marquent traditionnellement l’entrée des villages. Le bois est aussi utilisé pour la fabrication des roues de charrettes. Là, au pied de l’église, les hommes du village habillés de chapeaux de feutre attendent la fin de la messe. Nous les saluons avant de sortir du centre du village. La dernière côte nous attend, notre souffle est de plus en pluscourt . Heureusement, le bus est déjà là. Il est 15 heures, nous repartons vers la grande ville, réjouis de notre escapade.

MAISONS EN ÉVOLUTION

Une maison traditionnelle malgache.

Une maison traditionnelle malgache.

Avant l’arrivée des Vazaha, la maison traditionnelle était construite en bois et en matériaux vivants. Une seule pièce réunissait ses habitants, répartis dans l’espace en fonction des huit points cardinaux. Les personnes âgées, les plus respectées dans la coutume malgache, dormaient systématiquement au nord de la maison. Le sud était le lieu des enfants, au Sud-Est se trouvaient les animaux domestiques et au sud-ouest étaient accueillis les visiteurs étrangers. Les ouvertures sur l’extérieur, fenêtres et portes, étaient toujours placées à l’ouest puisque le vent froid arrive généralement de lEst. Puis les missionnaires sont arrivés, les influences venues de l’extérieur ont changé les lieux d’habitation des Malgaches. Le bois est devenu briques et pierres et les maisons ont grandi d’un étage. Les balcons ont fleuri sur les habitations avec l’arrivée des Portugais. Le nombre des piliers qui le soutiennent, varie de un à trois, signe de richesse du ménage.

Maeva Comercy (Stagiaire)

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