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Channel: Magazine – L'Express de Madagascar
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Tournée politique – L’ADN à l’écoute des cris de la population

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Des appels au secours qui ont trouvé écho et qui devraient arriver jusqu’aux palais présidentiels, mais aussi jusqu’à toutes les autres institutions. En tournée dans le Vakinankaratra et dans le Menabe du 30 mars au 2 avril, Edgard Razafindravahy, chef de file du parti Antoka sy Dinan’ny Nosy (ADN), leur a promis qu’il ferait en sorte que leur appel soit entendu par les autorités. De Betafo à Mahabo, en passant par Ankazomiriotra, Mandoto, Antanambao Ambary, Anjoma Ramartina, Dabolava, Ankiranomena, Miandrivazo, Ambatolahy, Malaimbandy et Ankilizato, l’insécurité, le chômage et la faiblesse du coût des produits locaux ont été les principaux  problèmes soulevés par les habitants.

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Edgard Razafindravahy, chef de file de l’ADN, invite les habitants de Betafo, commune productrice, à exploiter eux-mêmes les ressources et les richesses de leur localité

 

MAG3

A Ankazomiriotra, l’ADN a été accueilli par les notables locaux 

OLYMPUS DIGITAL CAMERADes artisans de Morondava heureux d’inviter le chef
de file de l’ADN à partager avec eux le peu qu’ils ont, à titre
de reconnaissance.

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Edgard Razafindravahy ne s’est pas dérobé aux questions, parfois délicates, posées par les Morondaviens

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Edgard Razafindravahy promet de guider les membres de l’ADN sur le chemin qui mène vers le succès et la victoire

MAG7Edgard Razafindravahy a donné le coup d’envoi de la finale du tournoi de foot ADN organisé par l’antenne de Miandrivazo du parti

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La nuit n’a pas empêché les jeunes de Miandrivazo de participer aux débats organisés par l’ADN

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Les femmes d’Ankazomirotra avides de découvrir le projet de société et le programme de réalisation de ce projet

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Les débats ont été particulièrement houleux à Malaimbandy

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L’insécurité était l’un principaux sujets débattus au Tranompokonolona de Mandoto qui était trop exigu pour ceux qui souhaitaient écouter les discours des dirigeants nationaux de l’ADN.

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A Dabolava, l’ADN a été chaleureusement accueilli par les autorités locales et les habitants

Photos : RTA Antsirabe


Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Bemiray de ce samedi évoque, déjà, d’une certaine manière ce que l’on retiendra du passage de Barack Obama à la Maison Blanche. Que feront nos gouvernants des sans-abri, nos 4’mis, à la veille du sommet de la Francophonie   En attendant, les publicités sur les panneaux et les murs entiers sont constitués de plaies et de hideurs pour la capitale.

La ville de Baltimore a sombré dans de violentes émeutes,  en avril 2015 après la mort du Noir Freddie Gray, suite à une « bavure » policière.

La ville de Baltimore a sombré dans de violentes émeutes,en avril 2015 après la mort du Noir Freddie Gray, suite à une « bavure » policière.

Personnalité – Obama, une déception pour les Noirs ?

«Je veux qu’Obama gagne pour que sa femme soit la Première dame des États-Unis ». Ce coup de cœur, reflet d’une naïveté bien africaine où tout se peint en noir et blanc, était entendu dans les rues de Libreville à la veille du 4 novembre 2008. À une encablure de la fin de son dernier mandat, le premier Président «noir» de l’histoire des États-Unis est-il toujours considéré par cette Afrique des certitudes bon enfant comme un des siens   On se souvient de la question posée à la jeune chanteuse Aina Cook, lui demandant si elle se sentait « plus » Malgache ou « plus » Américaine. Avec la franchise de l’âge qu’elle avait alors, elle répondit : fifty/fifty. Obama, le métissé au tout premier degré, a eu l’élégance d’éluder le sujet, non seulement face aux Africains mais aussi et surtout face à ses compatriotes. Certains auraient difficilement supporté sa vérité : « je suis Noir et Blanc à égalité, cela vous arrangerait de l’oublier, mais c’est ainsi ».
Retour sur une enfance difficile où l’Afrique tient honteusement le mauvais rôle. Son Kenyan de père épouse Stanley Ann Dunham en 1960, alors que tous les deux sont étudiants à l’Université d’Hawaï. Barack voit à peine ce géniteur courant d’air, et très peu responsable, qui l’abandonne alors qu’il a à peine deux ans, pour partir au Massachussetts. Le couple divorce officiellement en 1964, un an avant le retour définitif du père au Kenya où il mourra d’un accident de la route en 1982. Difficile de croire que Barack ait pu aimer cet homme qui ne s’est jamais soucié de lui, et qu’il n’a presque pas connu. La vie de sa mère s’avérant plutôt tumultueuse, avec, notamment, une aventure sans lendemain en Indonésie, Barack se réfugie à 10 ans auprès de sa grand’mère blanche, qui devient son seul repère familial. Dans ce contexte, n’importe quel psychologue conclura sur la difficulté de concevoir l’existence d’une attache entre lui et une Afrique qu’il voit, pendant ses années les plus vulnérables, à travers le prisme d’un père indigne.
N’en déplaise aux Africains donc, Barack Obama est viscéralement Américain. Il plonge corps et âme en Américain dans ces  présidentielles de 2008 qui mettent à nu des tares du système, lesquelles n’auraient pas été aussi visibles entre concurrents de race blanche. Les coups tordus dignes des bananeraies africaines fleurissent, venant de ceux qui sentent venir des lendemains plutôt inquiétants. Dans les quartiers noirs de Philadelphie, des tracts avertissent les électeurs qu’ils risquent une arrestation en cas de contraventions non payées. En Virginie, ce sont des « avis » munis d’un pseudo-logo officiel, qui informent la population que, pour des raisons d’organisation, le 4 novembre sera réservé aux électeurs républicains, les démocrates étant, quant à eux, appelés à voter le lendemain. Au Nouveau Mexique, des femmes latinos ne parlant que l’espagnol sont menacées comme quoi leurs titres de séjour sont des faux. Dans le Nevada, des imposteurs « collectent » les intentions de vote par téléphone, et font croire aux plus crédules des pro-démocrates que cela peut les dispenser d’aller aux urnes.

Ségrégation
Un élément de poids en matière de lobbying électoral aux États-Unis est constitué par les églises évangéliques auxquelles appartient le candidat Obama, et qui, généralement, ne s’affichent jamais ouvertement car cela compromettrait leurs privilèges fiscaux. Elles représentent plus du tiers de l’électorat américain, et ont, par exemple, réussi en coulisses à littéralement pousser Jimmy Carter à la victoire. Pour avoir une idée de ce que peut être leur puissance, l’Université B. Jones de Caroline du Sud, qui fait tout passer par le filtre de la foi chrétienne, possède sa propre centrale électrique et ses propres avions, dont elle forme elle-même les pilotes. Il ne faut pas non plus oublier les faiseurs d’images qui travaillent dans l’ombre avec une redoutable efficacité. Pour Barack Obama en 2008, le rôle est dévolu à David Axelrod qui, raconte-t-on, est durant toute sa campagne la dernière personne avec qui il discute avant de se coucher, et la première qu’il appelle en se réveillant. Mauvais temps pour Michelle qui réussit, néanmoins, à se faire une raison…
Ce qui est ressenti par les Noirs comme son échec le plus patent, à moins qu’il ne s’agisse d’un manque manifeste d’intérêt pour la question, est la persistance de l’inégalité de traitement des Blancs et des Noirs devant la police. S’ajoutant à une déjà très longue liste, on citera, à titre d’exemple, le nom de Freddie Gray, mort le 19 avril 2015 des suites de ses blessures infligées par la police de Baltimore. Après quelques manifestations pacifiques, la ville sombre dans de violentes émeutes ayant surtout pour cadre les quartiers les plus défavorisés. Dans son livre The new Jim Crow, Michelle Alexander va jusqu’à affirmer que la ségrégation n’a jamais été vraiment abolie, et qu’elle a seulement mué pour donner naissance à un système moins cru, moins choquant. Le journaliste Ta Nehisi Coates partage cet avis dans un ouvrage qu’il a intitulé Une colère noire, paru en français. En Afrique, ce n’est pas la colère, mais la fermeture
désabusée, et pour longtemps, de l’illusion d’une parenthèse noire à la Maison Blanche. Il ne peut en être autrement, quand on pense qu’en matière de déplacement du Président « afro-américain » à bord de son Air Force One, le continent n’a jamais eu droit qu’à la portion congrue.

Des panneaux publicitaires tapissent les murs  des immeubles.

Des panneaux publicitaires tapissent les mursdes immeubles.

Air du temps – Une publicité envahissante

Fipoahana ara-bola, Rallye de miracle, Délivrance de haute dimension … les aires d’affichage sauvage de la capitale se disputent âprement entre les adeptes de la musique tropicale et ceux de la prospérité immédiate. Des églises qui, il y a quelques années, faisaient figure d’avant-gardistes sont devenues de vénérables institutions, bousculées par de nouvelles venues encore plus portées sur le spectacle, et n’hésitant pas à placer le bouchon le plus loin possible. Le phénomène n’est pas seulement malgache, puisque dans un petit pays comme le Togo, il a été recensé plus d’un demi-millier d’associations cultuelles. Leurs dénominations sont un trésor d’imagination allant de l’Église céleste à la Mission d’intervention rapide de Jésus, en passant par le Ministère de la montagne, du feu et du sang… Mais au Togo comme à Madagascar et ailleurs, l’amalgame est à éviter entre, d’une part, le courant évangélique dans son ensemble, dont les maître-mots sont la foi et la louange, et le foisonnement de communautés entretenant une conception quasi-magique de Dieu, et se faisant fort de savoir lui forcer la main.
De nombreuses grandes villes dans le monde sont particulièrement intransigeantes sur cette question de la prolifération incontrôlée de la publicité. À New York, par exemple, il fut un temps où les autorités municipales ont estimé que plus d’un tiers des dispositifs d’affichage, non seulement étaient illégaux, mais occasionnaient un énorme gaspillage d’énergie. En France, des commandos anti-pub revendiquent périodiquement des actions musclées allant du taguage au démontage pur et simple des panneaux. Des associations par contre légales comme Paysages de France se chargent de rappeler régulièrement aux services publics les dispositions de la loi de 1979 sur la publicité extérieure. C’est ainsi qu’il est arrivé au tribunal de Rennes de condamner l’État cinq fois dans une même journée pour des questions d’affichage géant. Durant la même période et dans le cadre d’une politique d’assainissement, des villes comme Marseille ou Paris ont envisagé une réduction pouvant atteindre 30% du nombre de panneaux dans les rues.
Antananarivo, pour sa part, nage, actuellement, dans l’anarchie la plus totale et du plus mauvais goût, comme si une ville n’était pas un patrimoine communautaire sur lequel il importe de veiller, y compris dans son apparence et son identification visuelle. On a vu des murs d’habitations se reconvertir en supports publicitaires criards et particulièrement agressifs. Ce stade est apparemment dépassé, puisque ce sont maintenant des maisons entières, parfois même des immeubles à plusieurs étages, qui cèdent à
l’argent facile, et se mettent au jaune pétillant ou au rouge sanguinolent. Un festival de laideur et de couleurs à vous donner la nostalgie du temps de nos aïeux, quand Iarivo portait le doux qualificatif d’Analamanga, « la forêt… bleue».

Le Père Pedro s’est insurgé  contre l’attitude de certains représentants des bailleurs  de fonds.

Le Père Pedro s’est insurgé contre l’attitude de certains représentants des bailleurs
de fonds.

Inégalités – On vaincra les pauvres…

Bénarès, alias Varanasi, sur les rives du Gange. Que le touriste, dans certains quartiers, s’aventure à prendre l’air juste au coin de la rue, dans le crépuscule tombant. Il sera happé jusqu’à l’étouffement par les mendiants, les vendeurs à la sauvette, les enfants tirant sur leur morve gluante. Rares sont les endroits où l’on subit pareille agressivité miséreuse. Dans les eaux du fleuve sacré, les fidèles s’immergent, se massent, prient, boivent l’innommable cloaque au mépris de toute considération d’hygiène. Au Manikarnika ghat, les bûchers d’incinération des morts crépitent en permanence. Les riches utilisent du bois de santal, les pauvres du bois de n’importe quoi, quitte à ne pouvoir brûler les cadavres qu’à moitié. Paradoxalement, ce paysage social est ici des plus normaux, l’hindouisme ne pouvant s’imaginer sans ses maharajah et ses intouchables. Ce n’est pas pareil ailleurs.
Michaelle Jean a dit vrai quand elle a affirmé que le Sommet de la Francophonie serait la fenêtre de Madagascar ouverte sur le monde. Mais que lui montrera-t-on au juste à ce monde   À la limite, ici comme en Haïti, la pauvreté n’est pas honteuse. Ce qui l’est, c’est de n’avoir rien fait, ou rien voulu faire, ou rien réussi, pour l’atténuer. Dans son livre Combattant de l’espérance, le Père Pedro laisse éclater sa colère :
« Père Pedro, nous voudrions vous associer à notre réflexion visant à déployer une méthode d’identification des vrais pauvres à Madagascar ». Une heure fut nécessaire rien que pour définir le profil d’un expert qui viendrait sur place. Les palabres ont continué pour déterminer quel salaire allait lui être versé, de quelle nationalité il devait être… Identifier les vrais pauvres, quelle idée ! Et qui sont donc les faux ?
(…) Un autre jour, c’est une lettre qui m’a fait voir rouge. « Dans le cadre du processus de prise en compte de la protection sociale dans les stratégies de réduction de la pauvreté à Madagascar, j’ai l’honneur de vous demander de faciliter les démarches de M. Untel, consultant chargé de mener cette étude ». Les bailleurs de fonds résident et reçoivent toujours dans les grands hôtels. Pour inaugurer cet atelier sur la protection sociale, nous n’avons pas échappé à cette règle. L’expert y est allé de ses invocations habituelles, et nous de nos plaintes et griefs. Une sorte de dialogue de sourds qui en a fait exploser quelques-uns, compris moi : « Nous sommes fatigués de vos enquêtes qui ne font que répéter ce que nous savons depuis quinze ans sur l’île. Avant d’écrire et d’interroger, monsieur, contentez-vous d’abord d’observer. À cent mètres d’ici, la pénurie crève les yeux. Alors ouvrez l’œil, au lieu de nous rabâcher toujours la même litanie. Les pauvres sont partout, mais peut-être n’êtes-vous pas prêt à voir la misère, ce fléau qui apparemment vous passionne tant   »

Le tunnel d’Ambohidahy, le dortoir  par excellence des 4’mis.

Le tunnel d’Ambohidahy, le dortoirpar excellence des 4’mis.

« Rafle »
Février 2016, c’était hier. Les autorités, le ministère de la Population en tête, ont procédé à ce qui ressemble bien à une répétition générale de ce qui se passera à la veille du fameux Sommet-fenêtre-de-Madagascar-sur-le-monde : une rafle de toute la faune miséreuse des rues, notamment tous ceux qui dorment sous les tunnels, pour les parquer on ne sait où. Faute d’avoir éradiqué la pauvreté, il faut cacher les pauvres. Ces gouvernants oseront-ils aller aussi loin que ceux de la Deuxième République dans ce qui ressemblait alors à un génocide   La parole à Martine Brousse d’Enfance et Partage, reprise par la presse française en mars 1987 :
« Des centaines de jeunes mendiants sans famille et sans abri, raflés dans les rues, sont rassemblés dans de véritables mouroirs d’enfants, parqués comme des animaux, sans soins et pratiquement sans nourriture. Les plus de six ans sont sous la garde de quelques pompiers dans les anciens abattoirs. Pour nourrir ces 260 enfants, qui sont dans un état de faiblesse extrême, les autorités ne fournissent que 53 kg de riz et un kilo de viande par jour. Il n’y a aucun soin, aucune hygiène. Une vingtaine de ces enfants étaient en train de mourir de malnutrition et de maladie par terre, sur des paillasses. La situation des plus jeunes n’est pas meilleure. Ceux que nous avons pu voir étaient assis par terre dans une grande salle. Ils n’avaient pas la force de lever la tête. Avant notre visite, chacun avait reçu un quart de cuiller de lait en poudre, délayé dans un bol d’eau. Lorsque nous leur avons distribué du pain, du chocolat, et des bananes dont ils ont mangé la peau, ils se sont mis à crier ».
Nietzsche avait cette sentence terrible : « Périssent les faibles et les ratés, et qu’on les aide à disparaître ». Aujourd’hui encore et malgré l’âge, le Président-qui-chante-faux n’oublie jamais de ressasser son credo : Non, je ne regrette rien…

 

(FILES) A file photo taken on July 12, 2001 shows then-General secretary of the African Union Amara Essy in Abidjan. The African Union on February 9, 2009 announced it was sending Essy to Madagascar following the February 7 police shooting of opposition supporters that left 28 dead and drew international condemnation. Essy is to evaluate the situation of the Indian island nation following the power struggle opposing President Marc Ravalomanana and opposition leader Andry Rajoelina.  AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO / AFP PHOTO / AFP FILES / ISSOUF SANOGO

Rétro pêle-mêle

Amara Essy aux anges. À l’occasion du retour de Madagascar au sein de l’Union africaine après les évènements de 2002, une partie de l’allocution d’Amara Essy a été reprise par RFI où on a dû se tordre de rire hors antenne : « Nous sommes heureux d’accueillir officiellement parmi nous cette personnalité à l’esprit et au visage angélique ». Quelques années plus tard, des leaders politiques et religieux malgaches de premier plan ont, au contraire, soupçonné, document à l’appui, la « personnalité angélique » en question d’avoir passé un deal avec un certain…ange déchu dont il serait inconvenant de dire ici le nom.

Des billets (pourtant) made in Germany. Premiers mois de l’année 2004, les beaux billets de banque tout neufs, commandés en Allemagne, donnent déjà des signes de vieillissement précoce. La raison   Le Rhin n’est pas l’Ikopa, là-bas les bouchers ne touchent pas l’argent, mais vous prient de payer à la caisse. Quant aux charbonniers, c’est une population qui a déserté le circuit depuis des siècles. En un rien de temps, le filigrane blanc a disparu sous une belle couche de crasse, escamotant l’hologramme de la jolie bande métallique. Plus grave, les billets réputés infalsifiables voient déjà circuler des imitations plus que parfaites. Serait-ce ce qu’on appelle le « génie d’un peuple »

Un ambassadeur-étudiant. Haut magistrat parachuté dans la diplomatie, l’ambassadeur de Madagascar au Canada  décide d’occuper son temps libre en retournant à l’université. S.E. M. Florent Rakotoarisoa s’est, en effet, inscrit à l’Université de Sherbrooke pour un doctorat de troisième cycle dans la filière « Droit international et relations diplomatiques». L’initiative est louable, même si certains peuvent arguer de sa difficile compatibilité avec son accréditation auprès d’un grand pays comme le Canada. L’ambassadeur était, auparavant, membre de la Haute cour constitutionnelle, et secrétaire général du ministère de la Justice.

Jean Luc Schneider –« La réalisation d’une BD est un travail d’équipe »

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Éditeur et libraire à la fois, il croit plus que jamais aux talents que révèle l’océan Indien. Jean Luc Schneider évoque aussi son enthousiasme pour la bande dessinée de la Grande île.

En 1998, Jean-Luc Schneider a ouvert sa librairie « Des Bulles Dans L’océan », puis a créé, plus tard, une maison d’édition éponyme.

En 1998, Jean-Luc Schneider a ouvert sa librairie « Des Bulles Dans L’océan », puis a créé, plus tard, une maison d’édition éponyme.

Racontez l’historique « Des bulles dans l’océan » !
C’est une maison d’édition que j’ai fondée et qui a vu le jour il y a sept ans maintenant. Disons que c’est l’aboutissement d’un parcours personnel et passionnel avec la bande dessinée, puisque je gère plusieurs librairies de bandes dessinées depuis vingt ans. J’ai une sensibilité et un regard qui me sont propres par rapport à cet art. Je contribue sans cesse à la promotion autant dans l’océan Indien que partout ailleurs. À travers des festivals par exemple, que ce soit ici ou à La Réunion. Alors naturellement, l’envie m’est venue à un moment de ma vie de vouloir faire et éditer par moi-même de beaux livres, tout en collaborant avec des auteurs de l’océan Indien et en promouvant par-dessus tout leur talent. Les éditeurs locaux s’attelaient plus à un travail collectif et associatif à travers des fanzines ou en auto-édition, or il fallait à ces bédéistes de talent plus de visibilité outre-mer.

Comment voyez-vous l’évolution de cette bande dessinée de l’océan Indien  ?
Pour Madagascar en particulier, c’est très connu depuis toujours, que ce pays a de très bons illustrateurs, dessinateurs et bédéistes confirmés. Il existe cette tradition de la bande dessinée et dans l’océan Indien d’une façon générale, puisque nous tous avons baigné et grandi dans cette culture francophone où le 9ème art occupe une place importante. Comme partout ailleurs dans cette partie du globe, c’est évidemment le manque d’infrastructures qui désavantage les artistes. De même pour l’accompagnement, la réalisation d’une bande dessinée ne se suffit pas uniquement au talent, c’est tout un travail d’équipe. Il faut accepter l’idée que derrière il faut du travail, des techniques à apprendre et à entrer dans un processus qui demande beaucoup d’investissements. Tout ça exige qu’un bédéiste adhère à une chaîne de travail et collabore avec des maisons d’édition. La réalisation et l’édition d’un livre prennent en tout entre 4 et 5 ans après la signature du contrat jusqu’à sa parution, si tout se passe bien. Du coup, cela demande aussi énormément de patience. La bande dessinée répond à certaines normes que les artistes se doivent de découvrir à nos côtés, ne serait-ce que par rapport à l’histoire et la culture locale.

Faut-il alors passer de l’auto-édition   Et quelle en serait l’alternative  ?
La formule d’auto-édition et de collectif est une bonne initiative, je le confirme. La visibilité du bédéiste et de son art reste pour moi la plus importante. C’est la passion et l’envie qui poussent l’artiste à créer, ça permet de travailler et de progresser. En fait, il existe deux niveaux. Le niveau local malgache : comment inciter le public local à s’intéresser aux
œuvres, comment les diffuser et les vulgariser   et les rendre accessibles à un niveau économique   Ensuite, pour ceux qui ont un talent exceptionnel et qui souhaitent vraiment s’épanouir un peu plus à travers le 9ème art, il faut évidemment s’adresser à des maisons d’édition qui ont déjà des structures adéquates pour les encadrer et afin de mieux les promouvoir en-dehors du pays. Ce qui ne les empêchera pas de revenir au pays plus tard et contribuer à leur tour à la promotion de cet art au niveau local.

La couverture de « Tangala », bande dessinée racontant des récits historiques de la Grande île dans les années 40, une histoire entre fictions et réalités.

La couverture de « Tangala », bande dessinée racontant des récits historiques de la Grande île dans les années 40, une histoire entre fictions et réalités.

Quid du marché de la bande dessinée dans l’océan Indien ?
Le marché de la bande dessinée, tel qu’on le connaît en Europe avec les albums cartonnés de qualité, existe. C’est cher et ce n’est pas accessible à toutes les bourses. Après, on parle également des éditions plus ou moins modestes, mais tout aussi de bonne qualité, qui ont quand même leur public et leur lectorat. De ce côté là, pour Madagascar par exemple, j’estime qu’il n’y a rien à craindre. Ici, ce ne sont pas les histoires qui manquent, de même que le talent. Ainsi, le public suivra toujours, j’en suis sûr, la preuve en est la tenue d’un festival de bandes dessinées.

Que pensez-vous du festival Gasy Bulles, justement  ?
C’est une très belle initiative, car le festival est justement fait pour faciliter les rencontres. Ça permet aux bédéistes d’échanger, de se comparer et de comprendre les rouages de cette discipline artistique. Les festivals aident les artistes à avoir surtout des repères, leur permettent de progresser donc. Ce que je peux dire, c’est qu’à travers ce genre d’initiative, surtout venant d’une jeune génération, je reste très confiant quant à l’avenir de la bande dessinée, autant dans la Grande île que dans l’océan Indien en général. Je suis moi-même fier du parcours de notre maison d’éditions qui allait de La Réunion au festival d’Angoulême depuis six ans maintenant, illustrant une grande évolution de l’intérêt du lectorat pour notre art.

Vakinankaratra – Six cents animateurs de santé formés

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Pour améliorer la qualité des services de santé de base, le projet de l’Usaid « Mikolo » renforce la capacité des agents communautaires. La formation se poursuivra.

La santé maternelle et infantile est l’un des domaines les plus vulnérables dans notre pays. Plusieurs organisations et projets s’y activent depuis des années afin d’y remédier. Il s’avère cependant que les résultats restent encore insuffisants.
Afin d’améliorer l’offre et dans l’objectif de développer la qualité des services de santé de base, le projet de l’Usaid « Mikolo » s’engage à renforcer la capacité  des agents de santé communautaires qui sont les plus proches des membres de leurs collectivités respectives, en matière de soins et de traitements sanitaires. Des formations ont donc été organisées à l’intention de 640 agents communautaires issus de cinq districts du Vakinan­karatra, celui d’Antsirabe I n’étant pas concerné.

Nouvelles méthodes
Ces formations ont été  centrées sur la mise au même diapason et le renforcement des capacités dans le but d’introduire d’autres connaissances et méthodes dans l’exercice de leur travail.
« Outre la santé maternelle et infantile ainsi que la planification familiale, le domaine de l’eau, de l’hygiène et l’assainissement, la lutte contre le paludisme ainsi que les soins et traitements des maladies sans risque grave, figurent aussi dans l’activité de ces agents », souligne Tsiorinirina Rabariarison, coordonnateur régional de l’Usaid « Mikolo » dans le Vakinan­karatra. C’était durant la réunion d’information axée sur l’activité, la production et la présentation générale du projet aux autorités et aux acteurs de la santé dans la région, vendredi.
Ces agents communautaires s’occupent à la fois de la stratégie et de la communication pour le changement de comportement des mères en vue d’un « meilleur foyer », et du planning familial de 700 mères de familles et de 1 200 enfants par mois. Ils sont dotés d’équipements faciles à pratiquer.
Durant les six prochains mois, les responsables du projet comptent les évaluer et, par la suite, leur offrir des formations qui correspondent à leurs besoins. Enfin, l’intégration des agents communautaires dans chaque centre de santé de base figure aussi dans ces objectifs.

Culture – Antsirabe abrite « Rombom-panahy II » 

Après la première édition qui s’est déroulée à Antananarivo en avril 2015, la capitale de la région Vakinankaratra a, à son tour, accueilli « Rombom-panahy II». L’objectif du festival est d’inciter, de motiver les jeunes poètes malgaches qui ont souvent des difficultés à promouvoir leurs œuvres. L’événement organisé à la Maison de la culture d’Antsirabe, vendredi, étant une occasion pour les participants de montrer au public leurs talents, a vu la participation massive de jeunes issus de nombreuses régions.
« La valorisation de la culture malgache par l’intermédiaire de ces jeunes écrivains, a un rôle important à jouer dans le développement du pays. En effet, si nous ne prenons pas en considération nos propres valeurs, nous ne pourrons pas avancer », explique Eugène  Rabetokotany, secrétaire général du ministère de la Culture et de l’artisanat, venu spécialement à Antsirabe pour honorer la manifestation.
« Cette ouverture vers les jeunes nous permettra également d’évaluer le présent vécu par la génération actuelle et d’envisager d’inclure leurs œuvres  dans la concrétisation du rôle de la poésie dans notre société. Ainsi, nous éviterons de répéter sans cesse les œuvres des anciens poètes », précise-t-il.
Par la suite, les meilleurs talents de cette deuxième édition de « Rombom-panahy » seront édités dans un recueil dont l’Office malgache de l’art et de la culture et le ministre de tutelle se chargeront de la réalisation.

 Le programme de l’Union Européenne vise l'intensification  durable de l'agriculture africaine.

Le programme de l’Union Européenne vise l’intensification durable de l’agriculture africaine.

Coopération – L’intensification de l’agriculture au menu 

Environ 80% de la population malgache vivent en milieu rural. Leurs principales activités se concentrent sur l’élevage, l’agriculture et la pêche. Leurs besoins quotidiens dépendent ainsi de ces activités qui jouent un rôle important dans l’économie du pays. Pourtant, le monde rural demeure plongé dans une situation économique et sociale vulnérable.
C’est pourquoi, afin de pouvoir identifier et évaluer toutes les étapes de développement déjà pratiquées en milieu rural, l’Union Européenne a décidé de financer un programme sur l’intensification durable de l’agriculture africaine. L’évaluation s’est d’abord faite sur la base de diverses documentations comme les écrits, Internet et autres sources d’informations, puis il s’en est suivi des enquêtes auprès de paysans. L’objectif étant d’établir les fondations d’un programme de recherche d’envergure entre l’Europe et l’Afrique.
Six pays africains, dont Madagascar par le biais de la région Vakinankaratra, bénéficient de ce programme qui entre, à l’heure actuelle, dans la troisième étape de son activité.
Ces recherches et enquêtes étant terminées, les responsables du programme entrent dans une étape qui implique tous les acteurs concernés.  Des professionnels de divers domaines, à savoir l’administration, les collectivités locales, les organisations paysannes et les paysans…, ont participé à une rencontre. Des analyses et des illustrations sur les voies et moyens d’intensification de la production rurale dans la région Vakinankaratra ont été discutées à cet effet.
« Les impacts économique, environnemental  et sur la sécurité alimentaire ont été aussi étudiés. Ce qui a permis de reformuler les problèmes à résoudre afin de pouvoir monter les stratégies pour améliorer l’intensification agricole durable », conclut Tina Herman Randriamihanta, chercheur du Centre de recherche agronomique pour le développement.

Trafic de bois rose – Le verrouillage aux ports amplifie la sortie clandestine des rondins

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Les exportations illicites de bois de rose continuent. Des mesures draconiennes telles que le verrouillage des ports ont donné au trafic une ampleur encore plus effrayante. Absence de plainte, corruption, manque de moyens, irresponsabilité, impunité… sont autant de raisons pour que ces agissements perdurent.

Le Min Tai Leng, immobilisé depuis près d'un an au port de Toamasina a été arraisonné dans les parages d’une plaque tournante du trafic de bois de rose.

Le Min Tai Leng, immobilisé depuis près d’un an au port de Toamasina a été arraisonné dans les parages d’une plaque tournantedu trafic de bois de rose.

Le Min Tai Leng, un imposant navire long de plus d’une centaine de mètres, rongé par la rouille après un an d’immobilisation au port de Toamasina. Arraisonné sur les côtes Nord-Est de la Grande île, au large de Maroantsetra, une ville connue pour être une plaque tournante du trafic de bois de rose, ce bateau chinois semble bien la seule trace des exportations illicites de ce bois précieux.
Depuis que l’État a appliqué en 2009 des mesures draconiennes au port de Toamasina, après que la douane a intercepté des conteneurs de bois de rose en passe d’être exportés, le trafic a connu une ampleur effrayante. Au moyen de cargos caboteurs, les malfaiteurs chargent directement les rondins sur le littoral, pour ensuite transborder leurs cargaisons à bord de gros porteurs qui jettent l’ancre au large.
« Le trafic de bois de rose a commencé en 2005. Le plus important a été enregistré en 2014. Certes, il a été moindre en 2015 mais les exportations clandestines continuent jusqu’à présent », dénonce Ndranto Razakamanarina, président de l’Alliance Voahary Gasy (AVG), la plateforme des organisations de la société civile malgache œuvrant pour l’environnement.
Il assure détenir des informations de première main auprès de personnes résidant dans les localités à proximité des aires protégées des zones du Nord-Est de la Grande île, tristement connues dans l’exportation illicites de bois précieux le longs des côtes.
« Si la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) n’approuve pas jusqu’à maintenant la mise en vente aux enchères des rondins saisis de par le monde, c’est tout simplement parce que les conditionnalités zéro coupe, zéro transport et zéro exportation ne sont pas encore respectées », renchérit le président de l’AVG.
Une affirmation contestée par le ministre de l’Environnement, de l’écologie, de la mer et des forêts, Ralava Beboarimisa. « Il n’y a plus de coupe fraîche depuis environ un an », souligne-t-il.
« La superficie des aires protégées a triplé. Il faut, de surcroît, aller au plus profond des forêts pour trouver du bois de rose », enchaîne le ministre.
Dans la localisation et le repérage des trafiquants, il ajoute que du matériel sophistiqué est  aujourd’hui utilisé.
« Il est possible de faire des repérages par satellite, en collaboration avec le ministère de la Pêche. Par ailleurs, le centre de fusion d’informations, basé à Ankorondrano, est opérationnel depuis le dernier trimestre 2015 », explique Ralava Beboarimisa.

Nouveau dispositif
Au port de Toamasina, tout un arsenal de mesures a été appliqué pour mettre un terme au trafic.
« La douane a mis en place un système difficile à contourner. Il n’y a pas eu une seule tentative d’exportation de bois de rose au port de Toamasina depuis qu’un nouveau dispositif a été adopté, suite au trafic débusqué en 2009. Chaque semaine, cinq cents conteneurs sont en partance pour l’étranger. Ils sont tous passés au scanner. Dès qu’il s’agit de bois, une visite physique s’impose. La validation est à la fois manuelle et informatique. Le douanier qui effectue le travail est sous contrôle. Tout est traçable. Le système mis en place est efficace », explique Tolojanahary Ramaherison, receveur des douanes dans ce principal port de Madagascar.
Il poursuit en indiquant que l’embarquement de rondins de bois de rose dans un navire  nécessite d’énormes moyens logistiques.
« Un conteneur pèse entre 25 et 30 tonnes, il faut du matériel pour le hisser à bord d’un bateau. Le port est, de ce fait, l’endroit idéal pour les trafiquants. L’adoption de ce nouveau  dispositif a permis d’interrompre les agissements des trafiquants », enchaîne-t-il.
Actuellement, dans le Nord-Est de Madagascar, où les trafics les plus rocambolesques ont  fait des vagues, les forces de gendarmerie intensifient les surveillances.
« Des mesures ont été prises dans le cadre d’un programme d’Initiatives pour les résultats rapides (RRI), lancé par le gouvernement. Nous avons commencé, le 12 mars, par mener des sensibilisations de la population au niveau des communautés de base. Ayant décidé de continuer l’opération, nous surveillons, actuellement, de près les axes routiers, les cours d’eau, ainsi que le littoral », indique le général de brigade Njatoarisoa Andrianjaka, commandant de la Circonscription inter-régionale de la gendarmerie nationale (CIRGN) de Toamasina.
Depuis que le premier port de l’Île a été « verrouillé », des navires gros porteurs étrangers en train de charger des rondins au large au moyen de puissantes grues, ont été pris en photo, à partir de 2011, ce sous les objectifs des associations et des communautés de base œuvrant pour la protection des aires protégées. Ainsi, les navires Muneera et Majzow ont été, entre autres, pris en flagrant délit sur les côtes d’Antanambe à Mananara Nord, à la mi-mars 2014.

Les 113 rondins découverts à bord du cargo échoué à Mananara Nord, en septembre 2013, sont stockés et gardés au camp du génie militaire à Toamasina.

Les 113 rondins découverts à bord du cargo échoué à Mananara Nord, en septembre 2013, sont stockés et gardés
au camp du génie militaire à Toamasina.

Importante contrebande
Des traques ont été menées dans les points sensibles, sur les côtes d’Antalaha, de Fenoarivo Atsinanana, de Vohémar, au cap Est, dans le Sud-Est à Manantenina Taolagnaro, et même jusqu’au Sud-Ouest, à Morondava, où un cargo chargé de rondins s’est échoué. Les papiers visant à rendre légales ces exportations illégales sont fabriqués dans des ports de transit en Tanzanie et au Mozambique, d’après les investigations de la douane.
Les explications apportées par le général de brigade Njatoarisoa Andrianjaka, commandant de la CIRGN à Toamasina, corroborent cette thèse de trafic direct, via le littoral.
« Les exportations se sont atténuées depuis 2015. Auparavant, les rondins étaient coupés en pleines aires protégées, à proximité d’un cours d’eau. Le bois de rose abattu était, en principe, transporté jusqu’à la mer par des embarcations qui rejoignaient les embouchures. Il arrive aussi que les rondins soient tout bonnement lâchés sur le cours d’eau et c’est le courant qui se charge de les emporter jusqu’à la mer », a expliqué le général, en mettant à nu le mode opératoire des trafiquants.

Les six conteneurs saisis à Maurice ont été rapatriés le 31 mars dernier.

Les six conteneurs saisis à Maurice ont été rapatriés le 31 mars dernier.

Des saisies à l’international, comme la découverte de six conteneurs de bois de rose à Maurice en 2011, rapatriés vers la Grande île le 31 mars dernier, ainsi que les 30 000 rondins retrouvés dans les eaux territoriales singapouriennes à la mi-février 2015, lors de l’inspection d’un navire suspect par les autorités locales, constituent des preuves accablantes de ces importantes contrebandes de bois de rose, qui se sont déroulées depuis nos côtes.
Faute de poursuites lancées par l’État pour ce qui est des saisies diligentées en-dehors du territoire national, ce sont les autorités étrangères qui semblent les plus engagées dans la répression du trafic. Après le rapatriement des six conteneurs interceptés à Maurice, c’est l’État singapourien qui a initié des poursuites contre les trafiquants, pour le cas des 30 000 rondins, lesquels font encore l’objet d’une longue bataille judiciaire.
Le trafic, autrefois concentré dans un même endroit, a, depuis, connu une hémorragie. Un casse-tête dont les autorités concernées évoquent, à l’unanimité, pour cause de manque de moyens.
« En 2015, il était prévu que nous effectuions vingt-quatre descentes sur terrain,  à raison de deux par mois. Faute de moyens, nous n’avons pu en faire que sept. Sur ces sept descentes, les quatre portent sur des affaires de bois de rose. Depuis le début  de l’année, nous n’avons pas  bougé d’ici. Un véhicule 4×4 est bien le seul moyen dont nous disposons. Le budget alloué aux investigations est de surcroît insuffisant », indique Charles Andrianjafy Rakotondramisa, chef de la division investigation auprès de la direction territoriale du Bureau indépendant anti-corruption  (Bianco) de Toamasina.
Il souligne que les plus importants cours d’eau de sa circonscription, dont les fleuves Rantabe, Manampatrana, Mananara et Mangoro, sont surveillés depuis que des faits suspects y ont attiré l’attention. Il signale qu’un caboteur s’est échoué sur les côtes de Mananara Nord en septembre 2013, et 113 rondins de bois de rose ont été retrouvés à bord du bateau, abandonné par le propriétaire. Répondant au nom de Razafindahy Marozena, cet opérateur économique, gérant d’une station-service à Maroantsetra, et dont le bateau échoué effectuait des liaisons commerciales entre les villes côtières du Nord-Est, est bien le seul à faire l’objet d’un avis de recherche parmi tous les cas de trafic de bois de rose qui continuent à défrayer la chronique, depuis maintenant sept années. Impossible de démasquer et de coincer les cerveaux et les commanditaires. Des noms d’importants opérateurs économiques, de parlementaires, de membres de gouvernement et même de président circulent mais ceux-ci semblent demeurer intouchables, faute de preuves suffisantes.

Le général Njatoarisoa Andrianjaka est convaincu qu’aucune exportation clandestine ne serait possible sans la complicité des autorités.

Le général Njatoarisoa Andrianjaka est convaincu qu’aucune exportation clandestine ne serait possible sans la complicité des autorités.

Manœuvres de diversion et corruption

Convaincu que l’embarquement de bois de rose via des ports naturels n’est pas rentable pour les trafiquants, le ministre de l’Environnement crève l’abcès sur « un fantasme sur la poursuite des trafics »
« Il y a toujours  eu des tentatives, des infos et des intox qui circulent. Il suffit aux trafiquants d’en lancer des bribes pour détourner l’attention », interpelle le ministre.
Une manœuvre de diversion illustrée par les circonstances dans lesquelles a été arraisonné le Min Tai Leng, le navire battant pavillon chinois toujours cloué au port de Toamasina. Au mois de juillet 2015, des publications sur les réseaux sociaux, montrant un bateau trafiquant en train de charger du bois de rose à son bord sur les côtes de l’île de Sainte-Marie, ont suscité une alerte. En lançant une opération, les autorités ont coincé à Maroantsetra le Min Tai Leng, à plusieurs centaines de nautiques plus loin de la zone indiquée. Pas un seul rondin n’a été retrouvé. Sous le nom Min Tai Feng, le bateau signalé à Sainte-Marie, dont le nom et le signalement prêtent à confusion, a, en revanche, réussi à s’évanouir dans l’immensité océanique.
Une source auprès du tribunal à Toamasina, tout comme le commandant de la CIRGN  à Toamasina, soulignent qu’il n’y a pas une seule plainte pour trafic de bois de rose à leurs niveaux respectifs. Alors que la Justice reproche à la police judiciaire de ne pas ouvrir des enquêtes, le commandant de la CIRGN déplore qu’aucune plainte portant sur ces affaires épineuses n’a été, jusqu’à ce jour, déposée auprès des postes, des brigades, des compagnies ni des groupements, dont il est en charge.
Le juge interrogé et cet officier général sont, en revanche, unanimes sur des faits de corruption qui étouffent les enquêtes.
« Il est impossible que des exportations illicites s’effectuent sans la complicité d’autorités. S’il s’avère que des gendarmes sous mes ordres sont impliqués, des sanctions exemplaires seront pris en leur encontre », met en garde le général de brigade Njatoarisoa Andrianjaka.

Manque de moyens
Partageant ce même point de vue, le magistrat déplore que les personnes qui se trouvent dans le collimateur de la Justice, sur la base de renseignements, sont, aujourd’hui, devenues députés ou sénateurs.
« On se bat contre des moulins à vent face à cette absence de plainte. Nous avons affaire à un puissant réseau », se désole cette source judiciaire.
Outre la surveillance par satellite mise en place, quatre vedettes rapides, remises par le président de la République, en mars dernier, semblent jusqu’à maintenant les seuls équipements, en réponse au manque cruel de moyens déploré par la gendarmerie, le Bianco, le tribunal, ainsi que la brigade mobile de surveillance des douanes. Ils peinent à intervenir en temps réel. « L’idéal serait d’avoir un hélicoptère, prêt à découler à tout moment », propose le général Njatoarisoa Andrianjaka.
Pour le ministre de l’Environnement, la coopération internationale est essentielle.
« On obtiendra plus de résultats si on attaque au niveau international, avec la collaboration des autres pays membres de la CITES. Une synergie est à créer. La prise de mesures nationales est complémentaire avec cette politique de lutte contre les trafics au niveau international », insiste Ralava Beboarimisa.
Il souligne, au passage, qu’une mobilisation des médias contre ces pillages des richesses naturelles est d’une efficacité manifeste.
« On ne signale plus aujourd’hui de coupes fraîches. La lutte contre ce trafic est une affaire des Malgaches et non de l’État », insiste le ministre.
Amarré à même le quai depuis juillet 2015, le Min Tai Leng, ne semble pas pouvoir reprendre la mer d’ici tôt, bien que ses dix-huit membres d’équipage, tous de nationalité chinoise, aient bénéficié d’une mise en liberté provisoire, après avoir été entendus au Parquet du tribunal à Toamasina le 27 juillet 2015.
Selon l’équipage et l’armateur, un bateau de pêche, dont la cale et le pont sont dénudés, et sans chambre froide, fait planer une forte suspicion de trafic de bois de rose. D’autant plus que pas un seul filet ni le moindre flotteur n’a été retrouvé à bord. Qui plus est, ce navire gros porteur rôdait dans les parages d’une plaque tournante du trafic. Le propriétaire a lancé des  procédures judiciaires pour reprendre possession de son navire. En attendant que sa démarche aboutisse, le gros porteur est bloqué au port, sous la surveillance de deux sentinelles

Business intelligence – Un nouvel outil d’aide à la prise de décision

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Dans une organisation, la prise de décisions stratégiques ou opérationnelles  nécessite le recours et le croisement de multiples informations qui concernent tous les départements de l’entreprise. C’est pourquoi, l’utilisation d’un système informatique est très conseillée.

Le Business intelligence permet à la direction de prendre une décision très rapide.

Le Business intelligence permet à la direction de prendre une décision très rapide.

Dans chaque grande entreprise, la gestion se fait désormais avec des outils informatiques performants. Mieux encore, avec l’informatique décisionnel ou Business Intelligence (BI), la prise de décision devient plus rapide au sein d’une entreprise. Cet outil englobe un ensemble de solution informatique qui apporte une aide aux professionnels,  grâce à des rapports et tableaux de bord de suivi des activités de l’entreprise.
« L’application du système business intelligence permet aux opérateurs de savoir instantanément l’évolution de la situation dans une entreprise, par exemple, les chiffres d’affaires et la gestion des stocks. Cela peut aussi orienter un changement de comportement et de méthodologie dans la vie d’une société », souligne Jean Luc Rajaona, directeur général de la société Ingenosya.
Cette société de service informatique, spécialisée dans le développement de systèmes d’information, de business intelligence et d’applications web et mobiles, travaille en partenariat avec une société réunionnaise, Api Business, pour aider les entreprises basées à Madagascar à mettre en place cet outil d’aide à la décision qu’est le BI.  À cet effet, l’application de ce projet informatique permet aux gérants d’entreprises d’avoir une meilleure vitesse de réaction et de prise de décision.
Dans la Grande ile, l’outil est encore méconnu par la plupart des entreprises. Une sensibilisation doit se faire dans ce sens, car ce système permet aux décideurs, à la direction, d’avoir une meilleure vitesse de réaction et de  prise de décision. « Le manque de sensibilisation et de concentration de la plupart des entreprises sur le système de base opérationnel sont des causes qui empêchent l’extension de l’utilisation du Business Intelligence chez nous », insiste Jean Luc Rajaona.
Dans l’économie actuelle, les applications de BI apportent des bénéfices tels, qu’elles sont devenues stratégiques pour tous les services de l’entreprise, dans tous les secteurs d’activité. « En effet, elle permet de mesurer, à chaque strate de l’entreprise, l’atteinte ou non des objectifs stratégiques fixés afin de prendre les meilleures décisions possibles, d’accéder à l’information dans sa globalité et d’obtenir des réponses aux questions qu’ils se posent. Ceci en optimisant l’activité au quotidien (analyse, comparaison de situations, mise en forme, reporting, diffusion) », explique un technicien.

Exemple de tableau de bord d’une application  de business intelligence

Exemple de tableau de bord d’une application
de business intelligence

 

Un grand rôle
MAG4A ce propos, Thierry Leprat de la société Api Business a expliqué la problématique de l’entreprise et le rôle du décisionnel au sein du système d’information. Toute la démarche méthodologique de mise en place d’un tel système a été abordée. « Aujourd’hui, un suivi comptable et financier des activités ne suffit plus. Les décideurs doivent également pouvoir évaluer la contribution des actifs intangibles à la performance globale de l’entreprise. »
Les applications décisionnelles sont aujourd’hui accessibles aux différents services de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME). « Il y a vingt ans,  on considérait que les entreprises de taille moyenne n’avaient pas besoin d’outils d’analyse, qu’un simple tableur suffisait. Depuis, la quantité de données produites par les entreprises a explosé et leMAG5ur exploitation face à des prises  de décisions quotidiennes représente aujourd’hui un avantage compétitif décisif. Cet état de fait concerne aussi bien les PME qui cherchent à pérenniser leur activité sur un marché que les grands groupes fortement implantés », note un ingénieur commercial.
La prise de décisions stratégiques ou opérationnelles, dans une organisation nécessite le recours et le croisement de multiples informations qui concernent tous les départements au sein de l’entreprise.
Traditionnellement centrée sur les questions comptables, le BI s’est petit à petit étendu à l’ensemble des grands domaines de l’entreprise, de la gestion de la relation client à la gestion de la chaîne logistique, en passant par les ressources humaines.

Énergie – Mieux gérer le bois énergie pour sauver nos forêts

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Le bois énergie est vital pour la majorité des Malgaches qui l’utilisent au quotidien. Dans  les campagnes, le bois de chauffe est le combustible le plus courant, tandis que les villes et leurs zones périphériques  sont plus habituées au charbon de bois qui reste le moins cher sur le marché. Ainsi, le bois énergie, le charbon de bois en particulier, est devenu un produit de première nécessité pour les ménages qui ne peuvent opter pourd’autres sources d’énergie comme le gaz, le pétrole ou l’électricité. C’est une ressource vitale qui demande une gestion rationnelle afin de sauver les forêts de Madagascar.

Le charbon est la source d’énergie la plus utilisée car il se vend au détail dans des récipients de toutes les tailles et est ainsi à la portée de toutes les bourses.

Le charbon est la source d’énergie la plus utilisée car il se vend au détail dans des récipients de toutes les tailles et est ainsi à la portée de toutes les bourses.

La demande en charbon augmente avec le nombre de la population. D’ici 2050, cette demande triplera alors que les ressources en bois auront diminué. Sans mesure concrète, plus de 90% des ménages malgaches traverseront une grave pénurie d’approvisionnement en bois énergie, principalement en charbon de bois. On estime que les conséquences sociales, économiques et politiques d’une telle situation seraient plus graves comparées aux impacts du délestage vécu par les 13% des ménages malgaches qui ont accès à l’électricité.
A Madagascar, le charbon de bois provient de trois ressources principales : les forêts naturelles, les plantations industrielles et les plantations paysannes. 80% des plantations se trouvent dans les hautes terres centrales sur une superficie d’environ 140 000 ha. La plupart des zones côtières de l’Ouest comme Mahajanga, Morondava et Toliara, utilisent les forêts naturelles pour s’approvisionner en bois énergie. Or selon l’Office national de l’environnement, c’est au cœur des forêts sèches de l’Ouest qu’ont été enregistrés  les taux de déforestation. En effet, de 2005 à 2010, entre 0,9% et 0,8% de forêts par an ont été perdus dans le Boeny et l’Atsimo-Andrefana.
Antananarivo est l’un des plus grands consommateurs de charbon de bois dont 96% des stocks proviennent des forêts de plantations artificielles, et 82% sont des eucalyptus. Ces plantations déjà anciennes font face aux pressions de la demande exorbitante en charbon de bois. Aussi pour assurer l’approvisionnement, les exploitants réduisent-ils le cycle de coupe: 70% des exploitations adoptent un cycle de coupe de trois à cinq ans et 12% à peine appliquent un cycle de moins de trois ans. A cause de ces cycles de plus en plus courts, les plantes se rabougrissent. La majorité des producteurs se soucient peu de la durabilité de la filière.

MAG3

En hausse
La demande en charbon de bois est si importante que la chaine d’approvisionnement de la seule ville d’Antananarivo couvre non seulement la région Analamanga, mais aussi Moramanga, Antsirabe et Ambohimahasoa. La quantité de charbon augmente et de manière significative en période pluvieuse. Rakotobe, un collecteur rencontré à Ambohimahasoa, explique : « En janvier, j’ai approvisionné  le marché d’Antananarivo en charbon de bois avec un camion chargé de 400 sacs par semaine alors que d’ordinaire, cela se fait toutes les deux semaines. »

Tous les moyens sont bons pour transporter  les sacs de charbon : camions à partir des lieux de production, charrettes en ville, sans oublier les marchands ambulants  qui les portent sur la tête.

Tous les moyens sont bons pour transporterles sacs de charbon : camions à partir des lieux de production, charrettes en ville, sans oublier les marchands ambulantsqui les portent sur la tête.

D’autres régions où les ressources sont quasi inexistantes comme dans l’Itasy, approvisionnent aussi la capitale en saison des pluies car le prix du charbon y est plus attractif. Cette situation accentue le risque de pénurie dans ces zones de production.
Si la quantité d’approvisionnement varie selon les saisons, le prix du charbon connait aussi une certaine fluctuation. Rasoamalala, une mère de famille d’Antananarivo souligne : « Les dépenses en charbon sont assez importantes dans notre budget familial. Je n’ai pas les moyens d’acheter des sacs de charbon, aussi suis-je obligée d’acheter le charbon tous les jours et au détail.» 70% des ménages sont dans cette même situation. Néanmoins, comparé aux autres sources d’énergies de cuisson, le bois énergie est le moins cher : le kilo du charbon de bois est de 500 ariary, c’est pourquoi les consommateurs préfèrent  acheter en petits tas auprès du détaillant.
Souvent, le charbon de bois est de mauvaise qualité. Rasoamalala explique : « Un bon sac de charbon ne doit pas contenir de poudre. » Une opinion qu’elle partage avec 46% des ménages consommateurs. 80% d’entre eux pensent que le charbon de qualité provient du bois d’eucalyptus et, plus précisément, à partir de la souche et du tronc de l’arbre pour 85% des consommateurs, de gros calibre ou mixte (60%). Le charbon de souche est réputé être facile à allumer et le charbon de tronc dure à l’emploi.

Les charbonniers ne respectent plus l’âge des arbres sur pied pour les couper, tant les demandes  en charbons et en bois de cuisson sont grandes.

Les charbonniers ne respectent plus l’âge des arbres sur pied pour les couper, tant les demandesen charbons et en bois de cuisson sont grandes.

Une initiative réaliste : une politique engagée pour l’énergie

La situation du bois énergie est critique, tant au niveau local que national. Madagascar dispose désormais d’une Nouvelle politique sur l’énergie (NPE), sous le lead du ministère en charge de l’Énergie et qui a été finalisée en juillet 2015 à la suite de diverses concertations. Le Groupe de réflexion énergie (GRE) a, entre autres, contribué de manière significative au développement de cette politique.
La partie Biomasse/Bois énergie y est correctement considérée et à titre d’exemple, la NPE cite, en ce qui concerne l’utilisation et la transformation du bois énergie : « … L’objectif serait un taux de pénétration final des foyers modernes des ménages à 70% en 2030, et l’application de techniques de transformation performantes à 100% de meules de carbonisation avec un rendement supérieur à 20% issus de ressources forestières licites et durables… »  Les réflexions du GRE préconisent aussi la nécessité de mettre en œuvre une exploitation durable des ressources pour qu’en 2050, 80% de bois énergie consommé proviennent de ressources ligneuses durables.
La NPE se décline en une Stratégie nationale d’approvisionnement en bois énergie qui est en cours de finalisation. Cette stratégie sera un outil de gestion de la filière bois énergie au niveau national. Elle prend en compte les spécificités locales en matière d’écologie et de ressources forestières,  mais également les réalités socio-économiques régionales. Cette stratégie reprend l’état des lieux de l’approvisionnement en bois énergie à Madagascar et les recommandations stratégiques pour un approvisionnement durable en bois énergie. Elle a fait  l’objet de consultations en mars 2016, et sera officiellement publiée  par le ministère de l’Énergie.
Le secteur bois énergie est interdépendant avec d’autres secteurs, tels que la forêt, l’environnement, l’eau, le commerce, le foncier, la fiscalité,  la décentralisation, l’infrastructure routière.  Ainsi, le GRE incite tous les acteurs vers un réflexe d’intégration et une démarche de concertation. L’objectif est d’aboutir à un système d’approvisionnement en bois énergie en  quantité et en qualité satisfaisantes et à un prix correct, un système d’exploitation durable des ressources et un système de production rentable, équitable qui permet aux exploitants d’exercer leurs activités dans un cadre formel.

Les foyers économiques pour le charbon ou le bois  de cuisson sont de plus en plus appréciés,  mais les réchauds classiques sont toujours utilisés.

Les foyers économiques pour le charbon ou le bois de cuisson sont de plus en plus appréciés,
mais les réchauds classiques sont toujours utilisés.

Une alternative économe : les « fatana mitsitsy » dans les cuisines 

Une famille qui utilise un « fatana mitsitsy » contribue à réduire sensiblement l’exploitation des formations forestières. En effet, un foyer économe peut réduire jusqu’à 50% les besoins en combustibles ligneux et coûtent aussi moins chers dans le budget familial.
Marie Féline Raveloarisoa, habitant dans le quartier d’Ambatoroka, 51 ans, mariée avec quatre enfants à charge, confie : « Auparavant, quand nous utilisions encore le foyer classique, nous avions besoin de huit pots (récipient pour la vente en détail) de charbon par jour. Aujourd’hui, nous utilisons un foyer économe et nous n’avons plus de besoin que de cinq pots de charbon pour la cuisine de tous les jours. » Raveloarisoa dispose de deux modèles de réchaud classique : l’un de forme conique, acquis il y a trois mois, et l’autre, cylindrique, acheté il y a plus d’un an. Ce ménage a utilisé le « fatana mitsitsy » depuis presque quinze ans et  le renouvelle, à chaque cassure.
Dans la cuisine de Raveloarisoa, un « fatana mitsitsy » dure environ un an et demi à deux ans. Il peut s’abimer plus rapidement : mauvaise manipulation, détérioration due à l’eau versée sur le foyer pour  éteindre les braises, casse de charbon à l’intérieur du foyer,  débordement de l’eau de cuisson, déplacement fréquent du réchaud. Outre la réduction du charbon de bois utilisé et en conséquence l’épargne y afférente, le « fatana mitsitsy » conserve la chaleur plus longtemps. Une particularité qui favorise d’autres utilisations, il permet de garder les plats au chaud et surtout l’eau chaude pour divers besoins.
Pour Raveloarisoa, « l’utilisation du fatana mitsitsy ne présente pas beaucoup d’inconvénients, sauf le poids et les précautions qu’il faut prendre lorsqu’on les déplace ». Elle achète son réchaud auprès de vendeurs ambulants dans son quartier au prix de 2 500 ariary.
« Je conseille d’utiliser le fatanamitsitsy car il permet de réduire la quantité de charbon utilisé. Moins de charbon, moins de dépenses, ce qui n’est pas négligeable, vu le prix qui n’arrête pas de grimper, particulièrement lors de la saison des pluies. J’apprécie aussi de pouvoir contribuer, à mon modeste niveau, à réduire la déforestation, en utilisant les fatana mitsitsy. Pour moi, il est temps d’oublier les foyers métalliques qui sont de grands consommateurs de charbon. »
Le message est passé, du moins dans son voisinage, où le foyer économe est présent dans presque toutes les cuisines : un exemple à suivre.

Page réalisée en collaboration avec le GRE.
Contact : leonie.ranarison@giz.de
Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE
Photos : Archives de l’Express de Madagascar – GRE

Team RSR – La Renault Clio 16s demeure indémodable

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Le team RSR regroupe les inconditionnels de la marque française Renault. Ses membres roulent, notamment, en Clio 16s première génération, une sportive qui a traversé les années sans perdre de sa superbe.

Le team RSR regroupe les inconditionnels des voitures Renault.

Le team RSR regroupe les inconditionnels des voitures Renault.

Revenons en arrière, dans les années 90. Suite à la Clio au début de la décennie, Renault a lancé la version sportive 16s, quelque temps après. Aujourd’hui encore, elle a gardé toute sa splendeur. On est allé à la rencontre des membres du team Renault Sport Racing (RSR), qui regroupe les détenteurs de cette machine indémodable. Oui, la Clio 16s est issue des « nineties », mais elle attire toujours autant l’attention.
RSR compte, actuellement, une dizaine de membres. Leur point commun   Ils roulent tous en sportive trois portes de chez Renault. Outre les Clio, on y retrouve également des Super 5 GT Turbo.
« C’est un groupe restreint, pour la simple raison que les possesseurs d’une Clio 16s sont devenus très rares de nos jours. Certains sont passionnés de run, d’autres de rallye. Mais on a tous en commun cet attachement à Renault », explique Tiann Rahary.
Fondateur du team RSR, Tiann Rahary est aujourd’hui l’heureux possesseur de deux Clio.
« J’ai eu la première en 2003, à savoir une Clio Williams 2L 16s. Depuis, j’ai fait de mon mieux pour la restaurer et la garder dans son état d’origine. J’ai ajouté des jantes en alliage Speedline de 16 pouces, spécialement dédiées à la Clio. Après, j’en ai acquis une autre en 2014, avec un moteur 1,8L 16s », poursuit-il.

Tiann Rahary est un grand admirateur de Joda.

Tiann Rahary est un grand admirateur de Joda.

C’est un grand admirateur de Joda (NDLR : Jean Yves Ranarivelo), pilote de rallye qui a gagné deux titres nationaux sur une Clio.
Pour Franck Razafinarivo dit Joe, sa passion pour la petite française provient également du rallye.
« J’ai été tout de suite fasciné par le Français Jean Ragnotti. Au volant de sa Clio, il a réussi à rivaliser avec les pilotes ayant des voitures plus puissantes. Quand je le voyais, je me disais qu’un jour, j’en aurais une aussi », raconte-t-il.
Preuve de l’influence considérable de la compétition sur les passionnés d’automobile et de mécanique en général. Joe a réalisé son rêve en 2008.

Jantes Speedline ou Venom, à chacun ses goûts.

Jantes Speedline ou Venom, à chacun ses goûts.

Agressivité certaine
« J’ai acheté ma Clio, il y a huit ans. Je l’ai restaurée pour qu’elle retrouve son état d’origine, également. Sous son capot se trouve un moteur 1,8L 16s, qui développe 140 chevaux. En ce qui concerne l’aspect extérieur, j’ai monté des jantes en alliage Venom de 16 pouces, ainsi que des feux arrière de type Lexus, entre autres », ajoute-t-il.
Les jantes Venom ont vraiment la cote, puisque celle de Ndrinamalala Toandroharivony en est également équipé, mais de 15pouces et non pas de 16 pouces. Qu’à cela ne tienne, peu importe la taille, elles dégagent toujours cette impression d’agressivité certaine. D’autant plus que le mariage de couleurs d’Harivony, soit du bleu et du blanc, est très réussi. Un « bleu dynamo J45 » pour plus de précision, destiné spécialement à la Clio.
Harivony a été attiré par la petite sportive depuis son adolescence.
« J’avais environ douze ans quand j’ai commencé à vraiment apprécier ce modèle. Logiquement, j’en ai achetée une quand j’en ai eu les moyens, quelques années plus tard. C’était une trois portes, mais pas une 16s. Donc, je l’ai modifiée peu à peu », se rappelle-t-il. Une modification amorcée par l’installation de trains avant et arrière renforcés pour pouvoir supporter la puissance délivrée par un moteur plus puissant. Par la suite, est venu le bloc 2L 16s de 140 chevaux.
Chacun a sa propre histoire avec la Clio, selon les circonstances. Chacun a modifié à sa manière sa Clio, selon ses goûts. Avec une robe rouge, blanche, bleue ou noire, dotées de jantes Speedline ou Venom, elles sont toutes aussi belles les unes que les autres. Difficile de rester indifférent face à de telles merveilles mécaniques.

C'est avec une Clio que Joda a été sacré champion de Madagascar en 1998 et en 1999.

C’est avec une Clio que Joda a été sacré champion de Madagascar en 1998 et en 1999.

Joda et Teillet ont marqué l’histoire

À l’instar de Jean Ragnotti en France, Jean Yves Ranarivelo, alias Joda, a contribué à améliorer la notoriété de la citadine, à Madagascar. Avec comme copilote Jean Philippe Teillet, il a dominé le monde du rallye de la deuxième moitié jusqu’à la fin des années 90 au volant de sa Clio. Les deux ont décroché deux titres de champions de Madagascar en 1998 et 1999 à bord de cette voiture. Une époque qui a marqué plus d’un.
« Mon père m’a transmis la passion pour la marque Renault. Je suis un grand admirateur de Joda et de sa Clio. On allait suivre les rallyes juste pour le voir, dans le temps. Après, j’ai aussi été impressionné par les prestations de Dani et Tovonen sur des voitures similaires (NDLR : Daniel Rabetafika et Tovohery Rakotojohary) », confie Tiann Rahary du team RSR.

Jean Ragnotti a amené la Clio vers les sommets.

Jean Ragnotti a amené la Clio vers les sommets.

Jean Ragnotti comme meilleur ambassadeur

S’il fallait chercher un ambassadeur de la marque Renault, Jean Ragnotti s’imposerait en toute logique. Pilote de renommée mondiale, il a grandement œuvré pour rendre la Clio célèbre. Tout le monde se souvient de la Clio grise avec la mention DIAC, dans les années 90, avec laquelle il a réalisé des performances incroyables. Les échos de ses exploits ont parcouru le monde entier, dont les quatre titres consécutifs de champion de France dans la catégorie 2 litres deux-roues motrices. Auparavant, Ragnotti avait déjà réalisé des prouesses à bord de la
célèbre Renault 5Turbo. C’est un véritable exemple de loyauté également, puisqu’il est toujours resté fidèle à la marque au losange jusqu’à aujourd’hui.

MAG7Daniel Rabetafika – « J’ai percé dans le rallye avec une Clio » 

Ce pilote s’est surtout révélé dans le milieu du rallye au volant d’une Renault Clio. Aujourd’hui, il en possède deux, une 16s et une autre 16s Williams.

Quand avez-vous commencé à rouler sur une Clio ?
C’était au début des années 2000. Je cherchais une machine et je suis tombé sur une Clio. Un modèle que j’appréciais déjà depuis longtemps. C’est au volant de cette voiture que j’ai percé dans le milieu du rallye. À l’époque, je roulais avec Fidinera.

Étiez-vous satisfait de ses performances ?
Oh que oui ! On dominait la catégorie des deux roues-motrices et des 2 litres. On se battait aussi pour terminer dans le top 5 du classement général. Certes, des pépins peuvent toujours survenir en compétition, mais je garde de très bons souvenirs.

Aujourd’hui, vous roulez toujours sur une Clio…
Effectivement, je suis resté attaché à cette voiture. C’est normal. J’en ai déjà possédée plusieurs auparavant. Aujourd’hui, j’ai une 16s et une autre 16s Williams dans mon garage.

Textes et Photos : Haja Lucas Rakotondrazaka


Nutrition – Des interventions multisectorielles pour combattre la malnutrition aigüe

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Les régions du Sud malgache sont fragiles en termes de sécurité alimentaire et sont régulièrement victimes de malnutrition aigüe. Pourtant, la lutte contre ce fléau ne peut être menée de façon isolée. Pour être efficace, elle doit s’effectuer simultanément et sur plusieurs fronts.

Fin mars 2016. Le décret stipulant « la déclaration de sinistre pour cause de dégradation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Grand Sud de Madagascar » est adopté. Après la concertation nationale de ce même mois, les intentions sont manifestes et les premières actions se mettent en place. La lutte contre la malnutrition dans les trois régions du Sud est devenue une priorité pour le gouvernement. Des mesures d’urgence sont menées et les autorités se sont engagées dans de grands projets d’infrastructures. Les intervenants sur le terrain s’organisent de manière à apporter la réponse la plus efficace possible.
Pour prévenir sinon limiter les impacts des facteurs climatiques et géographiques sur l’état nutritionnel de la population, plusieurs projets ont été initiés. A ce stade, la prévention joue déjà  un rôle indispensable notamment dans la réduction de la vulnérabilité et dans l’amélioration de la résilience de la population vulnérable. Plusieurs structures sont aujourd’hui à pied d’œuvre dans ce sens. L’Unité Programme national  de nutrition communautaire, branche opérationnelle de l’Office national de nutrition, mène la lutte avec le GRET et l’Association Inter-coopération Madagascar.
Ce programme concerne 60 % des fokontany. Différentes activités constituent la phase de prévention. Il s’agit d’abord du suivi de la croissance de chaque enfant de moins de 5 ans qui permettrait de déceler rapidement une anomalie éventuelle de l’état nutritionnel de l’enfant ; ensuite, des conseils et une éducation nutritionnelle donnés aux mères pour transmettre des messages en nutrition, santé et hygiène ; enfin des appuis et encadrement en matière de sécurité alimentaire des ménages afin de nourrir et élever efficacement leurs enfants, à partir des denrées alimentaires disponibles et accessibles.

Sécurité alimentaire
En parallèle, d’autres entités viennent intervenir dans le cadre du programme de sécurité alimentaire. Le Fonds des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation ou FAO, le Programme des Nations Unies pour le développement ainsi que le Programme alimentaire mondial et le Bureau national de gestion des risques et catastrophes font partie des intervenants dans ce programme.
Cette intervention  consiste à assurer un minimum de réserve alimentaire aux ménages les plus vulnérables, par le biais de distribution de vivres et/ou création d’emplois temporaires. La relance des activités agricoles est également initiée pour permettre aux ménages de reprendre  leurs travaux habituels après une longue période de crise. Il s’agit de la fourniture de semences de bonne qualité, de petits matériels agricoles et de techniques culturales améliorées aux ménages bénéficiaires, en suivant de près l’utilisation de ces intrants.
Des projets visant à l’amélioration de l’accès de la population à l’eau potable sont mis en œuvre, mais cela reste une goutte d’eau dans l’océan. Si beaucoup de communes du Grand Sud ont une nappe phréatique, elle se trouve à une profondeur dépassant cent mètres, ce qui nécessite des moyens très importants pour être exploitable. C’est la combinaison de toutes ces activités qui permet de ralentir de manière notable la dégradation de l’état nutritionnel des enfants du Sud en ces moments de difficulté alimentaire prolongée.

Nutrition scolaire – Un programme national pour améliorer la capacité des élèves

Le Programme national d’alimentation de nutrition et de santé scolaire, mis en œuvre conjointement par le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de la Santé publique, le Programme alimentaire mondial et l’Office national de nutrition, est considéré comme un puissant levier pour promouvoir la scolarisation et l’assiduité ainsi que l’amélioration des capacités d’apprentissage des élèves. Cette intervention complète les activités de nutrition effectuées au niveau communautaire et touche 829 écoles sur les 934 écoles de la région Androy (88%) avec 142 405 bénéficiaires (année scolaire 2015, source MEN), et aide les ménages bénéficiaires à faire face à l’insécurité alimentaire qui sévit dans le Sud.
Les activités réalisées sont le déparasitage, la distribution de FAF (fer et acide folique), de vitamine A, et les repas servis dans les cantines scolaires. Pour cette dernière activité, les denrées alimentaires sont fournies par le PAM. Les élèves consomment ainsi du riz trois fois par semaine et du maïs deux fois par semaine avec des légumineuses, de l’huile et des micronutriments.
Un changement de comportement des élèves, des cuisinières et des enseignants est palpable à la suite du projet réalisé par le PAM, ONN et GRET à partir de 2015 avec l’éducation nutritionnelle en milieu scolaire.

Prise en charge – Cent tonnes de Plumpy Sup pour le Sud

Les enfants du Sud à sauver de la malnutrition aigüe par des aliments de supplémentation ou des aliments thérapeutiques. Après dépistage sur 140 000 enfants, un peu plus de 45 000 ont été détectés comme victimes de malnutrition aigüe modérée, tandis que près de 10 500 sont frappés de malnutrition aigüe sévère. Pour améliorer leur état nutritionnel, ils ont été référés auprès des sites de nutrition communautaire pour les premiers, et des centres de santé de base pour les seconds.
Les premiers devront notamment recevoir, auprès des sites de nutrition, leur « part » de Plumpy Sup dont 100 tonnes ont été acheminées vers les trois régions du Sud, le 16 avril. Cette cargaison devrait être répartie entre elles : 30 tonnes pour l’ Androy et 70 tonnes pour l’Atsimo-Andrefana et l’Anosy, plus précisément 25 tonnes pour le district d’Amboasary, 25 tonnes pour Ampanihy, 15 tonnes pour Betioky et 5 tonnes pour Benenitra.
Le Plumpy Sup est un produit prêt à l’emploi, à base lipidique enrichie en protéines, glucides, vitamines et minéraux, qui permet de compléter l’alimentation des enfants. Il est utilisé avec succès dans de nombreux pays où les taux de malnutrition sont élevés. La prise en charge prévoit la récupération nutritionnelle des enfants concernés.
Cette activité est mise en œuvre par l’Unité Programme national de nutrition communautaire (PNNC), branche opérationnelle de l’Office national de nutrition, le GRET et l’Association Inter-coopération Madagascar pour la partie malnutrition aigüe modérée. Les activités visant à prendre en charge les enfants touchés par cette malnutrition, sont mises en œuvre par le ministère de la Santé publique appuyé par l’UNICEF pour la partie malnutrition aigüe sévère (10 423 enfants dans les sept districts concernés).

Echos

Activités de prise en charge
L’Unité Programme national de nutrition communautaire (PNNC) a fini la première session de prise en charge des enfants de 6 à 59 mois victimes de malnutrition aigüe modérée, sur 13 sites de quatre communes du  district d’Amboasary-Sud, à savoir Amboasary, Tanandava, Sampona et Berano. Les sessions ont duré deux mois et on en prévoit encore pour les mêmes cibles et d’autres communes, dès que les ressources, telles que les intrants et le budget, seront disponibles. Le GRET continue la prise en charge des enfants de 6 à 23 mois, victimes de  malnutrition aigüe modérée dans 19 fokontany de ces quatre communes cibles,  par la distribution gratuite de farine enrichie.

Dépistage mensuel
À la suite d’une réunion de coordination des intervenants en nutrition dans le district d’Amboasary-Sud, le 14 avril, il a été décidé de mener une activité de dépistage mensuelle des enfants de 6 à 59 mois dans tous les fokontany du district d’Amboasary-sud, pendant cinq mois. L’objectif est d’assurer un suivi de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans et d’avoir une seule information collectée, validée et utilisée par la suite, par tous les intervenants qui prendront en charge les enfants victimes de  malnutrition aigüe modérée. Cette activité sera mise en œuvre par les agents communautaires au niveau des fokontany et supervisée en collaboration avec le service sanitaire du district, centres de santé de base, l’Office régional de nutrition Anosy, le CARE, le GRET et la Croix Rouge malagasy. Cette activité commencera la semaine prochaine.

Page réalisée en collaboration avec l’Office national de nutrition (ONN)

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Bemiray de ce samedi est consacré aux Juifs de « l’extérieur » (pas la diaspora) dont les falashas d’Éthiopie qui ont émigré en Israël avec une intégration difficile, mais aussi des « Israélites de Madagascar » expulsés successivement du By Pass, de Maevatanàna et d’Ambato Boeny sans pour autant exprimer le désir de rejoindre Canaan. Tom Andriamanoro se pose la question sur le bonheur et l’homme heureux.

Racines – Il paraît que je suis juif…

Cela n’a même pas été un fait divers. Quand cette congrégation d’illuminés s’autoproclamant « les Israéliens de Dieu » avait été expulsée manu militari de dessous d’un pont du By Pass qu’ils avaient transformé à la fois en dortoir, en synagogue, et en lieu d’aisances, pas un seul des badauds sommeillant dans chaque Tananarivien n’en a eu cure. Ont-ils pu se reconstituer   Où sont-ils partis avec leur accoutrement naïvement inspiré des téléfilms   Loin de cette obsession de petites gens qui tient plus d’une lecture mal assimilée des Saintes écritures que d’autre chose, la « question juive », avant tout racinaire, est souvent prise très au sérieux, non seulement par une certaine intelligentsia malgache, mais aussi sous d’autres cieux.
Condoleezza Rice. Qui ne se souvient de cette diplomate toujours entre deux avions l’emmenant au chevet de toutes les crises politiques du globe   Professeur d’université, pianiste émérite à ses trop rares heures de loisirs couronnées par une prestation avec la grande Aretha Franklin, secrétaire d’État de l’administration Bush, cette célébrité paradoxalement très anti-star aurait des ascendances falashas, même si sa biographie est plutôt muette à ce sujet. Les falashas, ces « Juifs éthiopiens » également appelés Beta Israël, ont une origine assez mal définie, aux confins de la légende. Selon une première version, ils descendraient d’Israélites ayant accompagné le prince Ménélik, fils du roi Salomon et de la reine de Saba, quand celui-ci apporta l’Arche de l’Alliance en Ethiopie. Une autre thèse les désigne comme des descendants de la tribu de Dan, une des dix tribus « perdues » déportées

Le secrétaire d’État américain de George W. Bush, Condoleeza Rice, serait d’origine falasha.

Le secrétaire d’État américain de George W. Bush, Condoleeza Rice, serait d’origine falasha.

par les Assyriens en 722 av JC. Cette version a été agréée par le grand rabbinat d’Israël en 1973. Une troisième version les place dans la lignée d’un groupe d’Hébreux qui aurait refusé de suivre Moïse lors de la sortie d’Égypte. Habitant dans les provinces éthiopiennes du Tigré et du Gondar, dont le palais royal était, à une certaine époque, le deuxième plus haut édifice d’Afrique après le Palais de la Reine d’Antananarivo, les falashas tiennent leur culte non pas dans des synagogues, mais dans des « masgid », un mot probablement dérivé de « mosquée ». Leurs pratiques sont encore plus strictes que celles du judaïsme orthodoxe, les hommes chargés d’un enterrement devant, par exemple, s’isoler pendant sept jours pour se purifier.

Origine biblique
À partir du 19è siècle, leur ethnie, très courtisée, fait l’objet d’une intense surenchère entre christianisme et judaïsme. La London society for promotion of christianity among the Jews s’installe, par exemple, dans cette partie septentrionale de l’Éthiopie, mais ne connaît qu’un succès assez relatif. Une contre-mission est aussitôt dépêchée par la concurrence, proclamant la judaïté de ces Beta Israël, leur ouvrant des écoles juives, et prêchant leur retour en Palestine. Contrairement à tout le continent africain au Sud du Sahara, ils ne se considèrent pas comme Noirs, mais comme « Gey » (Rouges), ou « T’eyem » (Brun). En 1975, le gouvernement d’Itzhak Rabin accepte officiellement le caractère juif des falashas, et leur ouvre le bénéfice de la « Loi du Retour » permettant à tout Juif du monde entier d’émigrer en Israël. Au recensement de 2009, ils y sont au nombre de
110 000, mais l’intégration n’a pas toujours été facile, en raison des trop grandes différences culturelles.
Cette émigration en Israël, il n’est à l’idée d’aucun « Juif malgache » de la revendiquer, le débat restant ici au niveau d’une théorie parmi d’autres du peuplement de l’île. Il y a quelques années de cela, l’association Hanitry ny Ela avait organisé des journées portes ouvertes au Cite d’Ambatonakanga, destinées à démontrer l’origine juive d’au moins 70% des Malgaches. Elle apportait comme arguments de nombreux éléments empruntés à l’histoire, à la langue, et aux traditions. Cette thèse est aussi celle défendue, depuis toujours, par le pasteur Tolotra de l’Université de Münster en Allemagne, à cette nuance près qu’il donne la priorité à l’approfondissement d’indications d’origine biblique. Le pays d’Ofir, d’où les marins du roi Hiram ramenèrent de l’or pour le temple de Salomon, est situé par la Bible soit au Sud de la péninsule arabique, soit sur la côte Est-africaine. Il pourrait bien être Madagascar, ce qui jetterait une lumière aussi minime soit-elle sur les inscriptions proto-hébraïques d’Alakamisy Ambohimaha toujours non élucidées. Les noms de beaucoup de rescapés du Gola, ou exil à Babylone (faha-gola  ), sonnent bien malgache, pour ne citer que les Zato, Parosy, Babay, ou Imera. L’Arche de l’Alliance n’a jamais pu être trouvée par Nabuchodonosor, pour la simple raison qu’elle a été mise en sûreté à Madagascar en entrant par Maroantsetra, un mot signifiant « port principal » en hébreu. Sous la Première République, l’homme d’affaires israélien Mimram des Grands Moulins de Dakar a fait de véritables coupes sombres dans les forêts du Nord-Est, officiellement pour l’exportation, en réalité pour retrouver cette Arche que, lui aussi, pensait être à Madagascar.
Le pasteur Tolotra a trouvé des équivalences juives étonnamment proches de pratiquement tous les noms d’ethnies de Madagascar. Il n’est pas jusqu’au juron de « chien mort » (alika maty) familier aux Malgaches qui ne soit rapporté dans la Bible, tout comme l’exhumation (Exode 13 : 19). Beaucoup de croyances et de rites des religions traditionnelles malgaches se retrouvent dans l’Ancien Testament, à cette déviation près que le « Dieu des Ancêtres » est devenu « Dieu et les Ancêtres ».
À chacun ses préoccupations. À mille lieues de celles des érudits, les « Israéliens de Dieu » déguerpis du By Pass ont été retrouvés, en ces premiers mois de 2016, d’abord à Maevatanàna, ensuite à Ambato Boeny. Aucun papier d’identité, aucun titre foncier. Et comme d’habitude, ils ont été priés de chercher leur Canaan un peu plus loin…

Le parcours d’Andakana du Golf du Rova se trouve  dans un paysage vallonné, typique de l’Imerina.

Le parcours d’Andakana du Golf du Rova se trouve
dans un paysage vallonné, typique de l’Imerina.

Sports – Perspectives golfiques

Elle a beau être à l’autre bout du monde, mais peut-être pour cette raison, cette zone Ouest de l’océan Indien a, depuis longtemps, acquis ses lettres de noblesse dans le milieu réputé exigeant du golf. Exotisme, paysages de rêve qui ne doivent surtout pas distraire les joueurs, parcours souvent très techniques et, ce n’est pas le moindre des attraits, proximité d’excellentes unités d‘hébergement et de restauration confirmant l’indissociabilité grandissante de la paire gagnante golf-hôtel, tous les atouts sont là. Quelques exemples   À La Réunion, le Golf Club de Bourbon doit déjà réfléchir à la meilleure façon de fêter bientôt son demi-siècle d’existence. Parcours le plus mûr des Mascareignes, il a, depuis longtemps, confirmé sa vocation internationale, expliquant sa facilité à attirer les plus prestigieux partenaires. On pourrait aussi citer le Golf du Bassin Bleu, ou celui du Colorado, très actif dans l’encadrement et la motivation des jeunes. Tous sont sur la short-list des tour-operators spécialisés comme Greens du Monde ou Golfissimes. Maurice, avec la douceur de son climat, ses pluies peu abondantes mais régulières, et surtout sa tradition britannique, est  une île faite pour ce sport très particulier. Belle Mare Plage, un « resort » avec son green à 200 m de la mer, ou le Paradis Golf Club, un « 18 trous » qui offre en un seul parcours trois décors totalement différents, sont autant de références très courues.
À Madagascar, le concept mer-golf-hôtel  a atteint une nouvelle dimension avec l’Azura Golf Resort de Foulpointe, le seul en bord de mer de l’île. Celui d’Antsirabe, un « raiamandreny » né en 1935 sur un versant du mont Ivohitra et réhabilité en 1987, est aujourd’hui niché au cœur d’une immense pinède grâce à un reboisement réussi. La capitale aligne le Malaza Golf Club près d’un village où, raconte-t-on, les jeunes nobles d’antan choisissaient leur future épouse, et surtout le Golf du Rova, à une vingtaine de kilomètres sur la RN4, qui déroule les 5 800 m de son parcours  dans un paysage vallonné typique du pays de l’Imerina. Tracé de 1951 à 1958, ce magnifique « 18 trous » parsemé d’obstacles naturels permet de travailler en profondeur toutes les techniques. Les habitués savent déjà par cœur qu’il faut bien calculer la distance pour le trou n°4 qui survole un « canyon » de 150 m entre le tee et le green, ce dernier étant entouré à sa base par trois bunkers, que les greens des trous n° 5, 12, et 14 sont invisibles au second coup, ce qui accentue leur difficulté, que le dog-leg du n°3 exige un départ minimum de 210 m, ou que celui du n°14 est droit, puis ascendant vers la droite. Mais est-ce bien suffisant de le savoir   Tout le monde ne sera pas un Nick Faldo ou un Tiger Wood. Mais pour parler comme l’entraineur français Olivier Morio, « pour se faire plaisir dans cette activité, minimisez l’importance du score ou des bons coups, car il ne faut pas oublier vos partenaires, la beauté des sites, et beaucoup d’autres choses ».

Bonheur – Pauvre, corrompu, heu-reux !

Le Bhoutan des moines tibétains a instauré la notion d’indice  du « bonheur national brut ».

Le Bhoutan des moines tibétains a instauré la notion d’indice
du « bonheur national brut ».

Le couple le plus heureux du monde, le duc et la duchesse de Cambridge, alias William et Kate tout simplement, était en ce début, d’avril, pour deux jours au Bhoutan, un minuscule Etat himalayen, célèbre pour son indice de « bonheur national brut ». Enclavé entre l’Inde et la Chine, le Bhoutan ne fait guère plus de 40 000 km2 de superficie pour une population de 750 000 habitants. Malgré la pauvreté et la corruption qu’il est difficile de maquiller, il semble faire du bonheur une obsession nationale. Les deux religions prédominantes, à savoir le bouddhisme tibétain et l’hindouisme, en sont les piliers, au point que la minorité népalaise, à majorité musulmane donc pollueuse, a fait, en 1990, les frais de cette hégémonie : 400 morts, plus de 100 000 personnes jetées sur les routes de l’exil.
L’indice de « bonheur national brut » a été instauré en 1972, et s’appuie sur quatre principes : le développement économique responsable, la conservation et la promotion de la culture nationale, la sauvegarde de l’environnement et la promotion du développement durable, et enfin, la bonne gouvernance. Rien de bien nouveau qui ne soit également seriné ailleurs dans les intentions gouvernementales, même à… Madagascar. Le prix du bonheur à la bhoutanaise est plutôt cher à payer : le réseau routier y est plus que rudimentaire. Le pays est le dernier au monde à avoir eu accès à la télévision et à internet, la condition émise étant qu’il contribue au bonheur général. Le premier aéroport n’a été ouvert qu’en 1992. Les législatives de 2008 ont été gagnées par le Parti Vertueux (sic) qui a raflé 44 sièges sur 47. Malgré tout cela, le Bhoutan a reconnu, en 2013, être confronté à  au moins trois grands défis : l’endettement, le chômage des jeunes, et la corruption grandissante. Deux points positifs néanmoins : les timbres-poste aux formes originales, très recherchés par les philatélistes, et le système de santé entièrement gratuit quelles que soient les maladies. Ce n’est pas rien, mais qu’on enlève les slogans et les pseudo-indices, et le Bhoutan sera finalement un pays sous-développé comme un autre…

« Miadana »
Si ce n’est pas le Bhoutan, quel serait-donc le pays le plus heureux de la planète   Selon une enquête mondiale réalisée par le très sérieux institut de sondage Gallup, ce n’est ni la Suisse, ni un des pays nordiques, mais… le Paraguay : un mythique eldorado qui a vu l’afflux non seulement d’anciens nazis, mais aussi d’Irlandais, d’Australiens, de Finlandais en mal de bonheur.  Sept millions d’habitants, un territoire grand comme deux fois l’Allemagne, des mangues qui pourrissent par terre, des exportations de viande dépassant de loin celles de l’Argentine, une production d’électricité dix fois supérieure aux besoins réels, et pourtant…
Et pourtant, la corruption est ici partout. Elle gangrène toute la vie publique : ministres, fonctionnaires, magistrats, policiers… Même le président paraguayen n’a pas eu de honte à avouer qu’il s’est présenté uniquement parce qu’il ne savait plus que faire de ses millions. Le héros national, Francisco Lopez, mort en 1870 et dont on honore chaque année la mémoire, était un dictateur sanguinaire qui fit exécuter des milliers de personnes, y compris au sein de sa propre famille. Aujourd’hui, les plus grandes avenues de la capitale portent son nom et celui de sa femme. Mais les Paraguayens sont heureux, car dans la tradition des Indiens Guaranis, on vit l’instant présent sans trop se poser de question. Le mot « demain » n’existe

Le couple William-Kate, le duc  et la duchesse de Cambridge,  devant le Taj Mahal, serait le couple le plus heureux du monde.

Le couple William-Kate, le duc
et la duchesse de Cambridge,
devant le Taj Mahal, serait le couple le plus heureux du monde.

d’ailleurs pas dans leur langue, remplacé par celui de « koera » qui veut approximativement dire « si jamais le jour se lève ». C’est leur philosophie ancestrale d’une « terre sans mal », et un journaliste paraguayen a même reconnu que « l’aveuglement est un des caractères les plus marquants de notre tempérament ». Au Paraguay, on est malheureux uniquement quand on désire l’impossible. C’est pourquoi on y enregistre chaque jour le suicide de jeunes âgés de 15 à 25 ans. La raison de leur geste   Avoir croisé, et envié, d’autres jeunes chaussés de baskets de marque et arborant leur portable, autant de choses qu’ils n’ont, ou ne pourront jamais avoir.
Est-on heureux uniquement parce qu’on ignore qu’on ne l’est pas   La question est posée. Il est malheureusement plus que probable que le vrai bonheur n’est ni au Bhoutan, ni au Paraguay, encore moins les enfants malnutris de nos écoles publiques, qui chantent au lever des couleurs : « Hiadana sy ho finaritra, e sambatra tokoa izahay ».

Rétro pêle-mêle

BE5Jacob Zuma, nouvel homme fort de l’ANC . 2007, le nouveau patron de l’ANC est un géant aux pieds d’argile. Malgré sa popularité, on ne donnait pas cher de sa carrière après son procès pour viol en 2006, et les soupçons de corruption pesant sur lui dans le cadre d’un contrat d’armes où il aurait touché 2,5 millions de rands. L’affaire remonte à 1999, mais c’était compter sans sa capacité de rebondir dans ce qu’il présente comme un complot judiciaire orchestré par son rival Thabo Mbeki, dont il est la parfaite antithèse. Mbeki est un intellectuel austère, homme des statistiques, tandis que lui, Zuma n’a guère fait d’études, et n’est à l’aise que sur le terrain au contact des militants. Le Parquet ne lâche pas prise, et fait savoir que de nouvelles preuves le concernant ont été apportées par des enquêteurs d’élite. Neuf ans après, qu’est-ce qui a changé

Une soirée télé à Hararé. Le rite est immuable, sur la Zimbabwean Broadcasting Corporation . La sacro-sainte heure du journal télévisé du soir est une messe de propagande parfaitement régentée. Ministres, officiels, et pseudo-analystes s’y succèdent pour chanter les louanges de Robert Mugabe et vilipender Morgan Tsvangirai, ce valet des impérialistes qui veulent recoloniser le Zimbabwe. Les sanctions occidentales, seules responsables des malheurs du pays, sont inlassablement dénoncées, avec parfois le concours d’artistes et d’écrivains. Les hommes d’église n’échappent pas à la réquisition présidentielle pour démontrer, versets à l’appui, que c’est Dieu en personne qui choisit les rois de ce bas monde.

Il était une fois le Puntland. Dans ce coin de Somalie encore épargné du chaos, l’activité de pointe dans le privé est l’impression de shillings somaliens. Elle se fait dans de luxueuses villas, sans le moindre contrôle officiel, et génère un déséquilibre permanent du taux de change et une inflation récurrente. Ce sont de puissants hommes d’affaires gardés par des miliciens armés jusqu’aux dents qui décident du moment et de la quantité de billets à produire. Au lieu de les commander à l’extérieur, ils ont trouvé plus simple d’importer les machines, et de tout faire sur place…

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP

Septième art – Rétrospective sur les Onzièmes Rencontres du film-court

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La 11ème édition des Rencontres du film-court (RFC) a animé, cette semaine, la Ville des Mille. Au rythme des projections, des ateliers et des compétitions officielles toujours plus ouvertes sur le monde.

En plein air sur le parking de la gare Soarano  ou bien au chaud dans la salle de spectacle  de l'Institut français de Madagascar,  le public répond toujours présent.

En plein air sur le parking de la gare Soaranoou bien au chaud dans la salle de spectaclede l’Institut français de Madagascar,le public répond toujours présent.

Un modeste festival du septième art qui, depuis plus de dix ans maintenant, s’est amplement affirmé comme étant une référence en la matière dans l’océan Indien et même au-delà. Les Rencontres du film-court RFC ont sublimé la capitale de ses lumières depuis le 15 avril jusqu’à ce jour.
« On ne s’en cache pas, c’est l’édition dont on est le plus fier », confie Denis Bisson, directeur de l’IFM.
Plus créatifs dans les scénarios et plus aboutis au niveau de la technique, les films présentés et en compétition cette année ont ravi un public de tout âge et de tout horizon. Dix ans maintenant que cet événement évolue sur la scène culturelle nationale, tout en embarquant ponctuellement avec lui les cinéphiles et les cinéastes de la Grande île et même bien au delà. Les onzièmes RFC ont été  officiellement lancées sur le parking de la gare Soarano, dans la soirée du vendredi 15 avril dernier.
Passionnés, professionnels et amateurs du septième art, jeunes et moins jeunes, issus de diverses catégories socioprofessionnelles, s’étaient réunis, cette semaine, dans la capitale de Madagascar. Dix-sept court-métrages étaient en compétition pour les RFC, cette année. Le festival qui incite de plus en plus les cinéastes nationaux à faire briller de mille feux la persévérance, la passion et la beauté du peuple malgache tout en prônant cette grande ouverture au monde dont il est fier.
« Les RFC, c’est avant tout une fête, la grande fête du cinéma et des cinéastes malgaches. On peut dire que c’est aussi là que se construit l’avenir du cinéma malgache », affirme Laza, le directeur des RFC.

Une belle brochette de réalisateurs, tous aussi créatifs  et que talentueux, a concouru en toute fraternité  aux compétitions officielles et panafricaines.

Une belle brochette de réalisateurs, tous aussi créatifset que talentueux, a concouru en toute fraternitéaux compétitions officielles et panafricaines.

Plus généreux

Dix sept court-métrages étaient en compétition cette année et une fois encore, les RFC se sont ouvertes à encore plus au monde. Notamment à travers la contribution de leurs illustres invités internationaux au nombre de dix-huit exactement. On notera, entre autres, la participation, lors des séances
« Cartes blanches » du festival, de l’Algérienne Mariem Hamidat, du cinéaste Till Dietsche résidant à Taiwan et représentant le cinéma asiatique, et de Fidelis Ducker qui aura égayé de sa venue par des projections d’œuvres du cinéma nigérian dites du Nollywood.
« Plus qu’auparavant, les RFC s’activent dans la promotion du cinéma local. On travaille donc constamment pour la visibilité des jeunes cinéastes malgaches en partenariat avec presque tous les festivals des quatre coins du globe », souligne Colin Dupré, coordinateur des RFC.

Laza, l'infatigable et taquin directeur de ces RFC gagne, au fil des ans, autant d’énergie  que le festival.

Laza, l’infatigable et taquin directeur de ces RFC gagne, au fil des ans, autant d’énergieque le festival.

Les réalisateurs à l’honneur

La soirée exclusive des réalisateurs au Carlton Anosy le 16 avril à 20h a aussi enivré les festivaliers. « L’une des raisons d’être même du festival, c’est de contribuer constamment à cette compréhension du grand public de ce qu’est le cinéma dans toute sa splendeur. Le septième art étant l’un des grands piliers de la culture, je pense qu’il importe constamment de le valoriser comme il se doit surtout dans un pays comme le nôtre. Ce n’est pas le talent qui manque à Madagascar, au contraire. Il suffit tout simplement de lui donner le soutien qu’il mérite », affirme Laza, directeur des RFC.
En outre, comme pour le prix de la bande son, l’année dernière, un prix pour les meilleures interprétations sera aussi décerné. De même que le lancement du projet de soutien au cinéma malgache « Serasary », en plus du comité de soutien des RFC.

 

MAG6Des rendez-vous honorifiques

Les RFC ont pris l’habitude de ne pas faire à moitié depuis ses dernières éditions, conjuguant brillamment rencontres, échanges, ateliers et projections. Tout a débuté à l’IFM Analakely par une table ronde avec la participation du bureau de l’Office malgache du cinéma (Omaci). Ouverte à tout public, la table ronde s’est focalisée sur la thématique « Quel code pour le cinéma malgache   ». Une séance qui a été complétée, par la suite, par des projections de films-courts en présence de l’invité des îles Comores, Mohamed Said Ouma. « Les voiles aux Comores » de Wonssia Issoufou et « L’encre de la mer » de Laila Tadjiri ont représenté le cinéma des îles de l’océan Indien. L’après-midi, un show case autour de l’animation avec l’association « Animanakay » a égayé le public à partir de 14h30. Le grand MAG7moment de ces RFC a été les ciné-concerts, dont celui avec le groupe Tower au parking de la gare Soarano, le groupe ayant accompagné le film « The kid » de Charlie Chaplin en direct. En outre, une bonne douzaine d’ateliers ont garni la programmation des RFC de cette édition. De l’IFM Analakely à l’IKM Antsahavola jusqu’à l’AFT Andavamamba et le Craam Ankatso, les échanges avec les professionnels invités par les RFC ont été consacrés, dans leur majorité, aux fondements même du cinéma.

Les compétitions officielles ont surpris

Le grand moment tant attendu, chaque fois, durant ces Rencontres du film-court (RFC). La découverte des films-courts en compétition officielle durant le festival a fait vibrer l’IFM Analakely. La catégorie fiction, comme à l’accoutumée la plus attendue, a mis six films en lice : « Je veux faire un film » de Nathaniela Randrianomearisoa, « Nirin » de Josua Hotz, « Jiramaty » de Johana Rasoanindrainy, « J’ai un boulot pour toi » de Nanté Randrianantoandro, « Tout comme… » de Ny Voaara Rakotoarisoa, et « Maux d’elles » de Zahir-Houssen Firoza. De même dans la catégorie animation panafricaine, on trouve « Malika et la sorcière » par Boureima Nabaloum du Burkina Faso, « Rog Zegwi Dan Pikan » par Azim Moollan de Maurice, « Da tsisy da » par Tojoniaina Rajaofera et
« Le coût du mythe » par Lazare Pale Sié du Burkina Faso. Aujourd’hui à partir de 15h45, les lauréats de cette 11è édition seront révélés au public à l’IFM Analakely.

Maéva Pillard – Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos : fournies – Express de Madagascar

Saint-Augustin – Le bain des reliques royales Tetembola en apothéose

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Le village de Saint-Augustin était en fête ce weekend pour célébrer le Fitampoha des Tetembola. Une occasion pour la dynastie de démontrer leur respect de la tradition ancestrale.

Vendredi le patriarche va exposer les reliques dehors durant  deux jours avant le bain du dimanche.

Vendredi le patriarche va exposer les reliques dehors durantdeux jours avant le bain du dimanche.

Trois jours de festivités où rite et liesse se sont mêlés. Le bain des reliques royales ou Fitampoha des descendants des rois Tetembola s’est déroulé en plein centre de la commune de Saint-Augustin Anantsono, dans le district de Toliara II. La cérémonie s’est tenue du 22 au 24 avril, en présence du Jean Jacques Rabenirina, ministre de la Culture, de la promotion de l’artisanat et de la sauvegarde du patrimoine, et de Gilbert François, ministre des Ressources halieutiques et de la pêche.

Les cinq « mpibaby » entre dans l'Onilahy  pour  effectuer le bain des reliques.

Les cinq « mpibaby » entre dans l’Onilahypour effectuer le bain des reliques.

Les Tuléarois se sont déplacés en masse depuis jeudi pour y assister. Les descendants des rois Tetembola, le peuple du Sud-ouest, célèbrent tous les dix ans le Fitampoha qui consiste aussi à manifester leur attachement à leurs traditions et surtout à leur roi. La dernière en date a été célébrée en 2004 à Saint-Augustin. Prévu se tenir en 2014 mais compte tenu de certaines contraintes, il n’a pu se réaliser que cette année. Comme de coutume, elle a été marquée, outre le bain des reliques royales, par des chants, des danses folkloriques et des sacrifices de zébus.
Le premier jour du Fitampoha, le vendredi, les reliques quittent leur sanctuaire (le Zomba), pour être installées pour deux jours, dehors sous une table spéciale mais toujours dans l’enceinte du Zomba. Elles seront exposées et veillées durant deux jours.
Le lendemain, samedi, la fête bat son plein, ponctuée par le bal du « valabe » qui dure jusqu’au petit matin, avant le départ vers l’embouchure de l’Onilahy. La cérémonie va augmenter en intensité.
Le dimanche matin, vers 7 heures, c’est la procession : cinq porteurs sacrés (mpibaby), coiffés et ceints d’étoffe rouge, sont chargés de transporter et de baigner les reliques royales vers l’embouchure de l’Onilahy et du Canal de Mozambique, sous les salves, au son des « hazolahy »(tambours) et des « Antsiva » (conques marines) qui rythment les « Jihe » ou danses.
Après le bain, les reliques sont exposées pour être séchées avant d’être ramenées vers le zomba.
Selon le général Camille Vital, de la descendance des Tetembola, le royaume s’était institué à la fin du XVIe siècle dans l’Ouest malgache, à la faveur de grandes migrations venues du Sud-est, plus précisément de Farafangana. À la suite de mésententes familiales entre les jeunes princes, les enfants du premier lit avait demandé la bénédiction et leur part d’héritage à leur père car ils comptaient quitter leur terre natale. Ils avaient abouti à Saint-Augustin, suivant les conseils de leur père qui leur avait suggéré de ne s’installer qu’au bord des embouchures. Ces migrants, qui formeront la dynastie Tetembola, se sont alliés par le mariage avec les populations locales, Hobala Tsimadrira, Belamby, Tsianiria, Tsitampihy et Revino.
Le prochain Fitampoha aura toujours lieuà Saint-Augustin, en 2026.

Francis Ramanantsoa

Technologies –À la découverte des solutions cloud d’Oracle

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L’Oracle Cloud Day a été un franc succès. Cet évènement international a permis à bon nombre d’étudiants, acteurs du secteur des nouvelles technologies, de découvrir les différentes solutions cloud de l’entreprise américaine.

Olivier Robinson, recteur de l’IT?University.

Olivier Robinson, recteur de l’IT University.

Pour la première fois, Madagascar, tout comme les quarante sept autres pays africains, a célébré l’Oracle Cloud Day le 14 avril dernier. C’est un évènement d’envergure internationale, très attendu par les professionnels. C’est pourquoi, la salle de conférence de l’IT University à Andoharanofotsy est bondée de monde. Étudiants, professionnels du secteur des nouvelles technologies, ou encore dirigeants d’entreprise ont répondu à l’invitation. D’autant plus que des cadres d’Oracle, Luc Guilley et Amrith Nawoor, se sont déplacés pour animer l’évènement.
« C’est un pas en avant pour Madagascar dans la mesure où sa tenue dans l’ile est le signe de la confiance d’Oracle aux potentiels des entreprises basées à Madagascar », indique un responsable de l’IT University, une université spécialisée en formation en informatique.
À l’heure où toutes les entreprises informatiques adoptent de nouvelles technologies, le « cloud computing » leur permettra de se doter d’une arme solide pour être encore plus productives et devancer la concurrence. Le Cloud propose une gamme de services de délocalisation d’infrastructure informatique destinés aux entreprises. Ces services sont ultra puissants, pratiques, accessibles et rentables, et s’adaptent aux besoins spécifiques de l’entreprise. Les professionnels et les grandes sociétés locales ont eu le privilège d’avoir davantage de connaissances dans ce domaine, encore peu exploité dans la Grande ile.
« Les solutions cloud computing d’Oracle offrent plus d’avantages aux entreprises, surtout à celles qui travaillent dans un environnement mobile. Les données et applications sont disponibles en permanence et en toute sécurité », déclare Luc Guilley.
« C’est une expérience très enrichissante », fait remarquer un informaticien à la fin de l’évènement.
L’avancée d’Oracle en matière de cloud computing n’est plus à présenter. L’entreprise américaine est l’un des rares acteurs à investir dans la totalité des marchés sur le cloud, depuis l’infrastructure-as-a-service (Iaas) jusqu’à la partie données, en passant par la plateforme as a service (Paas) et les logiciels. Les informations qui circulent en ce moment, mentionnent que Oracle compte 19 datacenters dans le monde et annonce plusieurs dizaines de milliers de clients sur l’ensemble des offres Cloud de l’éditeur, soit 33 milliards de transactions réalisées chaque jour sur le Cloud Oracle et 700 Po stockés.

L'assistance reste très attentive aux explications des avantages du produit oracle

L’assistance reste très attentive aux explications des avantages du produit oracle

Opportunités
« Les solutions Cloud d’Oracle peuvent aider les entreprises à saisir des opportunités Business en déployant des applications ultra performantes, facilement et rapidement, et d’assurer la conformité grâce au cloisonnement des données, à nos meilleures pratiques de gestion de nos data centers et à des technologies de sécurité leaders du marché. Enfin, il permet d’intégrer facilement vos services cloud publics à vos applications internes pour simplifier toute votre entreprise » ; indique le cadre d’Oracle.
À Madagascar, des entreprises adoptent déjà les produits Oracle afin de gérer leurs bases de données ou l’ensemble de leurs systèmes d’information. Les talents ainsi que les formations ne manquent pas non plus, puisque bon nombre de techniciens malgaches sont formés avec les dernières technologies. IT University figure, d’ailleurs, dans le Gold Partner Oracle.
Grâce à cela, les étudiants de cette université peuvent accéder au contenu e-learning de la bibliothèque Oracle University et profiter de plusieurs avantages et opportunités offertes par Oracle.
Pour rappel, l’IT University a été créé en 2011. En cinq années d’existence, l’établissement s’est rangé parmi les plus grandes écoles de Madagascar tant en terme de qualité de formation que de nombre de diplômés. En témoigne la prestation de ses étudiants qui brillent et s’illustrent régulièrement dans différents concours nationaux, régionaux et internationaux, dont La Webcup Madagascar et océan Indien 2014 où ils ont remporté le premier prix. Le Smart App Challenge en mars 2015, le MBM Student Challenge en juillet 2015, l’Africa Challenge Dev App, en octobre 2015, et le hackaton panafricain en février complètent le tableau de leurs performances.

Textes et photos : Lova Rafidiarisoa

Basket N1B hommes – L’ASCB Boeny surpasse le TMBB Analamanga

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Prophète chez soi ! Les deux premières journées du championnat de Madagascar de basket-ball, catégorie N1B hommes, ont été favorables aux quatre équipes en lice issues de la région Boeny, ce week-end au complexe sportif d’Ampisikina.
L’ASCB Boeny (poule A), composée des jeunes internationaux Alvine dit Zezy, Livio, Elly, Orlando dit Bila, ainsi que Brillant, Ricky, Faralahy ont signé deux victoires consécutives. Ils ont réussi à faire tomber les joueurs expérimentés du TMBB, tenant du titre d’Analamanga, dimanche soir, par 114 à 107 points, à l’issue d’une rencontre très serrée et rythmée.
Un véritable exploit pour les protégés du coach Nono car les jeunes joueurs majungais ont à peine 20 ans. D’ailleurs, ils disputeront le prochain sommet national U-20 à Toliara vers la fin du mois de mai. C’est dire que la rencontre était de taille car dès la fin du premier quatre-temps, Livio et sa troupe étaient menés largement par 19 points à 31.
La suite de la rencontre était alors un véritable bras-de-fer. Les joueurs de Mémé, coach du TMBB, ont essayé de maltraiter leurs cadets par des démonstrations de dunks à l’instar de John. Mais les jeunes joueurs locaux ont su remonter l’écart et combler les lacunes en défense.
La riposte ne s’est pas fait attendre, ils ont réduit l’écart vers la mi-temps par 42 à 47 points et une défense de fer. À la fin de la troisième période, les deux équipes étaient à égalité de 76 points partout. Puis, les visiteurs étaient complètement dépassés et n’ont pas tenu le rythme endiablé imposé par leurs adversaires. C’était le clou de la journée et un véritable spectacle pour le public.
C’était la seconde victoire de l’ASCB après celle obtenue face au Méga Informatique de Toamasina, samedi, par 100 points à 73.
Dans l’autre poule, l’AS Victoire de Mahajanga (poule B) a également écarté l’équipe de la Justice de Toliara par 69 à 62 tandis que le BCO de Mahajanga a battu le BBC/Asuf Fianar par 84 points à 70 (poule D). Le NCBB de Mahajanga a, pour sa part, remporté le match par 69 points à 62, face à la Sucoma Diana, dans la poule C.
Mais rien n’est encore dit car il reste encore deux journées d’éliminatoires et les quarts de finales prévues ce jeudi 5 mai. Les autres formations ont aussi effectué un bon parcours à l’image de l’ASB Itasy qui a arraché la victoire face à son homologue d’AS Fanalamanga par 100 points à 96, poule B.
Au classement provisoire, l’ASCB et le MB2 All, CBB Ankarana et le 3 FB Atsinanana sont en tête dans leurs poules respectives
avec 4 points.

Antsahanitia – Un officier tire et blesse un homme

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Le fokonolona à Antsahanitia secteur 3, à Ankapoka be, Mahajanga II, s’est plaint du comportement d’un officier, samedi dernier. Il a diligenté sur place un huissier pour expulser ses habitants.
Un groupe d’individus les a terrorisés en les menaçant de clouer les portes des maisons. Les occupants se sont alors enfuis dans la forêt dans la nuit de samedi.
« Nous avons mis en valeur les terres depuis plus de quarante ans. Dimanche, l’officier est venu sur place et a menacé de tirer sur nous. De fait, un homme âgé a été blessé
d’une balle de kalachnikov à la cuisse », a témoigné un ancien responsable du fokontany.
Le blessé a été évacué au centre hospitalier universitaire d’Androva Mahajanga. En fait, le litige foncier opposant la population à l’officier, qui a débuté depuis plusieurs mois, est la cause de ce bras-de-fer.
Le député élu dans le district de Mahajanga II, Léon Rasalama, est descendu sur place.
« Il a déjà été débouté par deux fois au tribunal. Il n’a pas non plus obtenu gain de cause auprès de la Cour d’appel. Nous avons des documents et des preuves en main, le terrain appartient aux occupants. Si vous tirez sur le fokonolona, c’est comme si vous tirez sur moi. Nous avons déjà obtenu un délai de six mois pour régulariser les documents », a prévenu le parlementaire.
La population vit dans la terreur car les individus ont bloqué l’accès au terrain en brûlant des pneus. Le député a déjà avisé le préfet de Mahajanga ainsi que les responsables des forces de l’ordre.


Manakambahiny-Ouest – La vaccination des bovidés débute

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Le lancement officiel de la vaccination des bovidés dans l’Alaotra-Mangoro s’est tenu, jeudi dernier. La direction régionale de l’Élevage envisage un taux de réussite de 100%.

La direction régionale de l’Élevage en charge de l’étendue d’Alaotra-Mangoro, en collaboration étroite avec des sociétés d’envergure nationale, à savoir Agrivet, Madagascar Pharmaco Science (MPS), Imvavet et Arbiochem, est entrée dans le lancement officiel de la campagne de vaccination, jeudi dernier.
La cérémonie s’est déroulée au chef-lieu de la commune rurale de Manakambahiny-Ouest, assistée par Julien Mandrano, secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’élevage, et de Diamondra Razaivololoniaina, directeur général du ministère de tutelle. Les deux personnalités sont venues représenter le ministre qui, selon ce qui a été annoncé dans le discours officiel du secrétaire général, aurait été retenu dans la capitale par une réunion sinon un conseil des ministres spécial à Iavoloha.
Au total, deux cents bœufs composés en grande partie de zébus, de vaches et d’une trentaine de veaux appartenant aux habitants de la commune rurale de Manakambahiny-Ouest ont été vaccinés à cette occasion. La campagne entre dans le cadre d’une sensibilisation massive dans la lutte contre les maladies et les différentes épidémies. Selon le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’élevage, ces fléaux sont les premières causes de la perte considérable de ces animaux domestiques. Outre la valeur traditionnelle dans les us et coutumes, ils ont aussi une grande valeur économique dans l’Alaotra.

Collaboration
« Il y a quelques étapes à suivre avant la vaccination, dont l’appropriation d’une FIB (fiche individuelle de bovidé) pour chaque tête de bovidé. D’abord, cette fiche est l’équivalent d’une carte d’identité nationale de l’animal, ensuite, elle peut enregistrer tous les actes de diagnostics [sanitaires] faits, les vaccinations et les résultats des soins afin de faciliter les consultations du vétérinaire qui  prend en charge l’animal s’il tombe malade ou lorsqu’il est acheminé vers les étals, entre autres », a expliqué un fermier venu faire vacciner son troupeau à Manakam­bahiny-ouest.
« Nous ne pouvons que remercier tous nos partenaires/collaborateurs pour non seulement cette journée, mais également pour tout ce qui a été déjà fait [ensemble]. Nous ferons de tout notre mieux pour que les objectifs soient atteints. L’année dernière, nous avons eu un taux de réussite de 84 % dans la vaccination, mais cette année, on atteindra les 100%, pourquoi pas, grâce à notre collaboration (…) », a souhaité Soloarivelo Fara Rakoto­ninaly, directeur
régional de l’Elevage dans Alaotra-Mangoro, dans son discours qui a clôturé une réception conviviale au Tranom­pokonolona de Manakam­bahiny-Ouest, en guise de remerciement adressé à tous les invités dont Auréline Andria­masimanana, députée élue dans le district d’Ambaton­drazaka, le préfet d’Ambatondrazaka et des chefs d’arrondissement
administratif.

Hery Fils Andrianandraina

Projet Pursaps – La sécurité alimentaire pour bien se nourrir

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La nutrition dépend d’une bonne santé et d’une hygiène bien entretenue. Mais  surtout, elle repose sur une alimentation saine et équilibrée.

Les techniciens de Pursaps et les paysans devant les ouvrages de maîtrise d'eau à réhabiliter à Mandabe.

Les techniciens de Pursaps et les paysans devant les ouvrages de maîtrise d’eau à réhabiliter à Mandabe.

Madagascar est aujourd’hui parmi les pays les plus exposés à l’insécurité alimentaire. Bien qu’il ait la réputation d’un pays à vocation agricole, la grande majorité de sa population est encore vulnérable et exposée en permanence à la malnutrition.
Sans la contribution du monde rural, aucun objectif sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ne peut être atteint. Le Projet d’urgence pour la sécurité alimentaire et la protection sociale (Pursaps), mis en œuvre conjointement par le Programme national Bassins versants périmètres irrigués (PNBVPI) et l’Office national de nutrition (ONN) veut apporter une réponse à ce problème, en particulier aux populations victimes des invasions acridiennes.
Il est admis aujourd’hui que l’augmentation de la production agricole ne suffit pas seule à assurer la sécurité alimentaire. Encore faut-il que les ménages aient accès aux vivres. Mais il faut distinguer cet accès de la disponibilité.
Ainsi, une famille trop pauvre ne peut acheter des produits, même si ceux-ci sont présents sur le marché. Et encore faut-il que les ménages sachent utiliser à bon escient ces aliments. Une bonne nutrition ne dépend pas seulement de la quantité, mais aussi et surtout de la qualité.
Le projet Pursaps se donne comme objectif d’améliorer la sécurité alimentaire et la sécurité nutritionnelle des familles bénéficiaires des sous-projets, mais aussi de renforcer la connaissance des familles bénéficiaires en matière nutritionnelle.

On peut utiliser le séchoir solaire pour conserver le  « oviala » en prévision des périodes de soudure.

On peut utiliser le séchoir solaire pour conserver le« oviala » en prévision des périodes de soudure.

Dans la pratique, le PNBVPI s’occupe de l’amélioration de la capacité de production des associations paysannes, surtout dans les filières à haute valeur nutritionnelle. De son côté, l’ONN apporte son expertise dans l’éducation nutritionnelle et dans les techniques de conservation et de transformation des produits  agricoles.
S’étalant sur trois années, Pursaps est mené dans huit régions. Des aliments méconnus mais qui ont des apports nutritionnels exceptionnels, sont mis en valeur et vulgarisés, à l’instar de l’igname. À terme, les ménages ruraux devront adopter une nouvelle attitude tant dans la méthode de production agricole que dans la nutrition.
Les activités du PNBVPI et de l’ONN interviennent ainsi sur toute la chaîne de valeur de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Une approche qui porte déjà ses fruits dans certaines régions. Et en fait, Pursaps devrait améliorer l’état nutritionnel de la communauté, accroitre le revenu des ménages et assurer la disponibilité alimentaire durant les périodes de soudure.

MAG2Evelyne Olga Saholinirina – « S’associer est une force » 

La membre de l’association Soafaniry du fokontany de Saronanala, dans la commune de Befotaka incluse dans la région Menabe, confie comment le projet Pursaps a contribué à améliorer la nutrition au sein de sa communauté.

• Quels sont les changements que le projet Pursaps a apportés à votre association ?
Le projet nous a enseigné comment améliorer la qualité et la quantité de nos cultures. Il nous a montré de nouvelles techniques. Il nous a aussi donné les intrants et les outils nécessaires. Il nous a enfin initiés au fonctionnement d’une association paysanne.

• Comment les membres de votre association perçoivent-ils les changements apportés par le projet Pursaps ?
Dans l’ensemble, les changements sont très bien perçus dans la mesure où nous savons déjà vers quelle direction cela nous mènera. Le dernier passage des criquets a laissé des dégâts considérables dans notre région et par la suite, nous avons eu du mal à nous relever.  Notre association a choisi de se lancer dans la culture d’ignames, de brèdes et d’arachides. Nous espérons déjà une amélioration de nos récoltes dès cette saison.

• Que ferez-vous de votre surplus de production ? 
Nous aurons déjà assez de nourriture à la récolte. L’agent de notre site de nutrition communautaire nous a enseigné comment transformer et conserver les produits de nos cultures. Cela nous permettra d’avoir des réserves pour voir venir les périodes difficiles.  Nous savons aussi aujourd’hui comment varier le mode de cuisson afin d’avoir une alimentation diversifiée.

• Que comptez-vous faire après le projet ? 
Nous continuerons sur cette lancée. Nous avons pris connaissance de l’importance des associations paysannes. Etre ensemble constitue une force. Cela nous permettra de mieux préparer l’avenir de nos enfants et de leur laisser une vie plus décente que la nôtre actuellement.

MAG5

Filière – Le Bodoa, l’aliment miracle du Menabe

Plus communément appelé « oviala » ou igname, le « bodoa » a été introduit à Madagascar par les premiers migrants. Ayant jadis poussé selon la méthode de l’agriculture sauvage, il a figuré parmi les aliments de base des Malgaches. Il a ensuite été abandonné au profit du manioc et du riz introduits plus tard. Aujourd’hui plusieurs entités œuvrent pour sa promotion, compte tenu de sa richesse nutritionnelle.
Le Projet d’urgence pour la sécurité alimentaire et la protection sociale (Pursaps) fait partie des promoteurs de cette plante à féculent, capable de répondre aux besoins en nourriture de toute la région Menabe. De nouvelles techniques de cultures ont été vulgarisées par le Programme national Bassins versants périmètres irrigués en vue d’une production à grande échelle.
« La culture traditionnelle a permis de récolter environ 5kg de bodoa par plante », confie Jean Louis Randriamampionona, président de l’organisation paysanne Tombontso du fokontany Saronanala, dans la commune de Befotaka de la même, région.
« Avec la nouvelle technique introduite par le Pursaps, nous pouvons espérer obtenir près de 45kg par plante », continue-t-il. Le rendement du « bodoa » est plus important que celui du manioc et des patates. Il est de 20 à 40 tonnes à l’hectare, contre respectivement de 3 à 15 tonnes et 3 à 10 tonnes à l’hectare pour les deux autres plantes.

 

Les ménages ruraux doivent adopter une nouvelle méthode de production agricole et de nutrition.

Les ménages ruraux doivent adopter une nouvelle méthode de production agricole et de nutrition.

Autres vertus
Outre sa richesse en éléments nutritionnels, l’igname possède de multiples vertus en matière  de santé. Elle peut s’utiliser pour soigner les maux d’estomac, les brûlures, pour éliminer les vers intestinaux. L’Office national de nutrition (ONN), également intervenant dans le projet Pursaps, propose des recettes afin de valoriser le « bodoa ». « Celui-ci peut se décliner en plusieurs modes de cuisson », explique Philippine Razafimbololona, agent communautaire de nutrition à Saronanala.
« Nous proposons des beignets de bodoa, des bodoa frits ou accompagnés de viande, et le choix est très large », poursuit-elle.
L’ONN suggère également la conservation du « bodoa » en prévision des périodes de soudure. « Le bodoa peut être séché et transformé en poudre pour être conservé », conclut-elle. En toute saison, les ignames constituent une sécurité alimentaire pour les populations.

Un tubercule riche en minéraux

Beaucoup de vitamines et de minéraux indispensables à notre santé sont présents dans l’igname :
. vitamines du groupe B : B1, nécessaire au bon fonctionnement du système nerveux ; B6, qui permet de bien assimiler les lipides et les acides aminés (composants essentiels des protéines)
. vitamine C;
. potassium qui participe notamment au bon fonctionnement du cœur et des reins ;
. phosphore qui joue un grand rôle dans l’assimilation du calcium ;
. manganèse qui aide à synthétiser les vitamines B1 et E (vitamine antioxydante) ;
. fer qui transporte l’oxygène dans le sang ;
. cuivre qui stimule le système immunitaire.

L’igname est également riche en :
. protéines végétales, indispensables au bon fonctionnement de toutes les cellules;
. lipides, anti-inflammatoires et aidant à prévenir les maladies cardio-vasculaires ;
. glucides, essentiels à l’énergie;
. fibres alimentaires, qui aident à bien digérer.

Bon à savoir: l’igname apporte environ 116 calories pour 100 g. Une charge
glycémique tout à fait modérée.

Page réalisée en collaboration avec l’Office national de nutrition (ONN)

Vie de parti – Razafindravahy affirme son engagement pour un État fédéral

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Le périple du parti ADN dans les régions Vatovavy-Fitovinany et Sud-Est ont été l’occasion d’affirmer son engagement en faveur d’un système fédéral adapté. Une forme étatique adoubée par la population locale.

Détermination. Le périple du parti Arche de la Nation – Antoka sy dinan’ny nosy, dans les régions Vatovavy-Fitovinany et Atsimo-Atsinanana a permis à Edgard Razafindravahy, chef de file national de la formation politique libérale, d’apprécier à la base l’aspiration et la conviction de la population locale. Et ce, pour un changement de système en faveur d’un État fédéral. Ce qui l’a amené à affirmer sa détermination de militer pour la mise en place du système fédéral à Madagascar.

ADN2

« Je militerais et défendrais la mise en place d’un système fédéral à Madagascar », a réitéré Edgard Razafindravahy, devant les habitants de Vangaindrano et Farafangana, les deux dernières étapes de la tournée du parti ADN dans le Sud-Est. Pourtant, durant ses échanges avec la population locale, certains n’ont pas hésité à demander qu’il se présente comme candidat aux élections présidentielles de 2018. Mais plus que la joute présidentielle, c’est la conviction en faveur d’un système fédéral comme solution au marasme du pays qui a motivé le chef de file du parti Arche de la Nation – Antoka sy dinan’ny nosy.

« L’élection présidentielle de 2018 n’est nullement ma priorité (…) S’il est vraiment nécessaire de tenir une élection en 2018, cela devrait être un référendum sur la forme d’État à instaurer dans la Grande ile. Il ne devrait pas s’agir d’un simple choix entre « oui » ou « non », mais d’un choix entre un État fédéral ou un État unitaire », déclare-t-il.

En réponse à certaines personnes qui demande sa candidature au prochain scrutin présidentiel, ou bien à d’autres qui craignent que ses tournées n’ont que cette échéance comme objectif, l’homme politique répond : « J’ai déjà déclaré qu’aucune des élections présidentielles qui se sont déroulées dans ce pays, n’a été positive pour la nation. Je ne compte pas duper la population et ne veut plus l’être par quiconque. Pour moi, la priorité est de voir les réalités locales, échanger avec la base pour trouver et décider d’une solution pour la nation ».

Que ce soit à Farafangana ou à Vaingandrano, les populations locales ont accouru pour discuter avec le chef de file de l'ADN, Edgard Razafindravahy

Que ce soit à Farafangana ou à Vaingandrano, les populations locales ont accouru pour discuter avec le chef de file de l’ADN, Edgard Razafindravahy

Simple et concerté

La solution pour relever le pays en proie à une pauvreté qui semble invincible, a été suggérée à Edgard Razafindravahy et le parti ADN, par les populations locales, au fil de leurs échanges dans les diverses régions de Madagascar. Il s’agit d’un changement de système, en faveur de l’État fédéral. « Jusqu’ici, la plupart des acteurs politiques s’agrippent à l’État unitaire, car c’est la voie la plus facile pour briguer le pouvoir et accaparer tous les bénéfices des richesses du pays. Ils jouent à se taper dessus dans un seul objectif, gagner les élections de 2018 », soutient le chef de file du parti libéral.

« Nous payons beaucoup de taxes alors qu’il n’y a aucune redevabilité. Chez nous, par exemple, la lutte contre les dahalo est suspendue car le budget pour le ravitaillement des forces de l’ordre manque. C’est cette attente de la maigre subvention de l’État central qui met en difficulté la population et les collectivités locales », argue Pelthin Jaomila, maire de Beraketa et chef de file du parti ADN dans la région Androy, avant  d’ajouter : « Nous avons besoin d’une région autonome, voire indépendante ».

ADN3

L’engagement du parti ADN et d’Edgard Razafindravahy pour un État fédéral a été favorablement accueilli par les habitants des localités où la délégation de la formation politique libérale s’est arrêtée pour une séance de partage et d’échange. « Nous avons confiance en ce système fédéral que vous proposez. Vous pourriez compter sur 80% de voix favorables », affirme Emilien Randrianantenaina, un des participants aux échanges avec l’Arche de la nation. « Il faut accélérer la cadence, nous sommes impatients face à l’urgence de la situation, élaborez votre programme et, nous à Farafangana, serons des vôtres », soutient, pour sa part, un gendarme retraité de Farafangana. « Nous sommes prêts à voter pour un système fédéral », renchérit Bertrand, un fonctionnaire retraité.

Dans ses explications, Edgard Razafindravahy souligne néanmoins que le système fédéral à mettre en place sera le résultat d’une concertation avec la population locale. « Nul besoin de nombreux articles, un texte qui présente un système simple et compris de tous suffit », ajoute-t-il. Dans sa vision d’un État fédéral, le parti ADN estime, par ailleurs, qu’il est nécessaire de mettre en place des instances de souveraineté afin d’éviter qu’il y ait des abus pour diviser le pays et la population. « Dire que l’État fédéral risque d’entraîner des conflits tribaux n’est qu’exagération. Le système que nous allons instaurer doit être réfléchi. C’est pour cela que la concertation est nécessaire. Cela empêchera, du reste, qu’il soit utilisé juste dans l’optique d’une manipulation politique, ou pour tenter de diviser la nation », conclut le chef de file national du parti ADN.

Texte : Garry Fabrice Ranaivoson et Rina Rasoava

Photos : Tsilo Jimmy

Art urbain – Le Jamerla Koon Action valorise l’art et la créativité

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Toujours mettre en avant et valoriser le talent de tout un chacun. C’est ainsi que l’association Jamerla Koon Action se découvre à travers ses activités pour l’art urbain dans son quartier.

Maéva Pillard - Andry Patrick Rakotondrazaka S'affirmant comme de grands frères du quartier d'Ampefiloha, les membres de l'association Jamerla Koon Action sont de fiers amateurs d'art.

S’affirmant comme de grands frères du quartier d’Ampefiloha, les membres de l’association Jamerla Koon Action sont de fiers amateurs d’art.

Par amour pour l’art, notamment celui urbain, mais aussi de tout ce qui s’y rattache. C’est à travers cette initiative que l’association, ou plus précisément le collectif de jeunes artistes qu’est « Jamerla Koon Action » a pris vie en 2013. Au départ, ils étaient quelques passionnés de culture à s’y être regroupés, essentiellement tous originaires du fameux quartier d’Ampefiloha. Un quartier qui, grâce à leur initiative, est, depuis, devenu l’antre d’une créativité particulière au sein de la Ville des Mille.
Dès lors, l’association, forte de ses jeunes acteurs culturels, s’active pour apporter un nouveau souffle autant ludique, que divertissant, artistique et éducatif dans le quartier. Des actions dont l’essence même se retrouve ponctuellement chaque 25 juin au fameux Cercle central d’Ampefiloha.

Mettant aussi bien à contribution les jeunes que les adultes, l'association aide ici à éveiller le talent de deux jeunes filles peaufinant le portrait d'une femme vezo.

Mettant aussi bien à contribution les jeunes que les adultes, l’association aide ici à éveiller le talent de deux jeunes filles peaufinant le portrait d’une femme vezo.

Pour un environnement sain

Au sein du Jamerla Koon Action, l’essentiel c’est de contribuer au bien-être de la société, de la ville et de ses habitants vu son état actuel. Tout cela passe par la valorisation de l’environnement de tout un chacun. Un environnement à égayer de poésie, de musique et de couleurs pour qu’une paix, ainsi que la sérénité y règnent.
« Comme je l’ai affirmé, ce qui importe le plus c’est que l’on sache exploiter à fond nos talents. Pas forcément pour notre entourage, mais également pour nous-mêmes », confie toujours Naty Kaly.
De là est, par exemple, pour les membres, venue l’idée du Jamerla Koon Action de tout simplement mettre à profit le savoir-faire de ses membres par rapport à la peinture, avec le projet Ainga et le récent projet Rangotra.

MAG4Une voix, une identité

Tous au sein de l’association, aussi bien que parmi les habitants du quartier d’Ampefiloha ont en commun cette même admiration pour l’art urbain dans toute sa splendeur. Ainsi, Tsiory Andriamanisa que le grand public connaît sous son nom de scène Naty Kaly s’est appliqué à partager sa passion pour la musique.
« J’ai débuté en 2001 à Toliara avec un groupe de rap qui se prénommait Dizina. Ce n’est que plus tard, en 2008, que l’on a évolué en Olo Blaky à travers lequel on fusionne deux identités bien distinctes, le traditionnel avec les rythmiques du Sud et la modernité de la musique urbaine », raconte-t-il.
Depuis, Naty Kaly et son confrère Nirina Rakotoarinetsa, ainsi qu’une bande d’amateurs d’art œuvrent ensemble pour éveiller la créativité et l’identité propre au quartier. Cela passe généralement par la peinture, mais aussi par la vidéo dont le fameux « Kozy Vain », une mini-série humoristique diffusée sur les réseaux sociaux où ils caricaturent la société à leur manière.

Un éveil artistique

Tsiory Andriamanisa dit Naty Kaly est l’un des précurseurs de l’association et  de cette génération d’artistes urbains d’Ampefiloha. Il souligne : « En chacun de nous sommeille un potentiel créatif et artistique qui nous est unique. Ainsi à travers cette association, notre objectif principal consiste à  faire en sorte que de nouvelles têtes se démarquent constamment grâce à leur talent. Que ce soit à travers la musique, la réalisation de fresques murales ou graffitis, le rap ou encore la danse ». Conscient de l’importance d’une action à entreprendre au sein de la société par rapport à la dégradation du milieu urbain également, Jamerla Koon Action s’affirme ainsi à travers ses actions socio-culturelles où l’entraide, la générosité et le partage restent les mots d’ordre essentiels.

Maéva Pillard – Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos : Photos : Ihandry Andriamaro – Serge Maryl

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Tom Andriamanoro évoque le cas de nos Présidents africains (et malgache) qui se nantissent de palaces volants, soi-disant pour le prestige de la nation. Les jeux de hasard dont le PMU font rêver les petites gens d’enrichissement à moyen ou à long terme. Dans la rubrique des grands hommes qui ont fait connaître Madagascar, il fallait mentionner Alfred Grandidier.

Gouvernance – Les mille et un caprices des Présidents africains

Gabrielle fait partie de ces dépossédés de l’Angleterre thatchérienne dont nous avons parlés dans la précédente édition. Elle vit dans le quartier miteux de Hackney, où « des drames complexes se jouent dans les chambres meublées, les appartements surpeuplés, les immeubles lépreux, les rues, les taudis et les tanières de toutes sortes. Les murs crasseux et les planchers pestilentiels compriment et écrasent le pauvre parmi les pauvres. Dans son placard, dans son galetas, il n’a ni espace, ni liberté, ni argent. Il n’a rien sinon la perspective de pire encore ». Mais de tout cela, son petit Jack n’en a cure, il ne s’intéresse qu’à  sa petite flotte de voitures miniatures, dont un van AA, une Volvo en panne, et un taxi…
On cherchera en vain la différence avec certains de ces grands qui nous gouvernent, insensibles à la misère ambiante, et ne pensant qu’à leur bien-être coûteux sans rien vouloir comptabiliser. Quelquefois, leurs partisans aident efficacement à ce qu’il faut bien appeler leur infantilisation, pour ne pas parler de pourrissement, comme en Afrique du Sud où  l’ANC fera tantôt une levée de fonds pour aider Jacob Zuma à payer le million d’euros dont il a écopé, à la suite de l’affaire de sa résidence privée. Il faut le sauver, le pauvre chou ne trouvera jamais cette somme tout seul, lui qui a déjà quatre femmes et vingt enfants accrochés à ses basques !  Que de responsabilités méritoires…
Mais la plus grande tentation des présidents africains a la forme élancée d’un « appareil volant imitant l’oiseau naturel », toujours plus sophistiqué, toujours plus cher. Certains, pensant déjà à l’après-pouvoir, choisissent de favoriser l’émergence d’une compagnie aérienne privée qu’ils tiennent sous leurs ailes, parfois même au détriment du pavillon national. « Mitsinjo ny vodiandro merika », dit-on en malgache. D’autres, épicuriens jusqu’à la moelle et voulant plus que tout savourer l’instant présent, misent sur les avions présidentiels destinés à véhiculer, non pas leur propre prestige, mais celui de la nation. La nuance est de taille, et peu importe le prix, puisque la facture est à adresser au bien nommé Trésor public. Jacob Zuma dont on n’épuisera jamais les frasques décide, par exemple en novembre dernier, d’acquérir un véritable palace volant avec salle de conférence, chambre à coucher, salle de bain, et pouvant avaler 13 000 km sans escale. Comme justificatif, ce bijou sera propriété de l’Etat sud-africain. Et sa jouissance, Monsieur le Président, les inscriptions sont-elles déjà ouvertes à Soweto

Le fameux Air Force One qui a fait couler beaucoup d’encre.

Le fameux Air Force Onequi a fait couler beaucoup d’encre.

Prestige national
Le record en la matière appartient, certainement pour longtemps encore, à l’ex-cadre de la Banque mondiale, l’Ivoirien Alassane Ouattara. Le pays n’est certes pas dans le peloton de queue, loin s’en faut, mais cela n’explique pas que son Président puisse collectionner une flotte de dix avions dont un Boeing, un Airbus, plusieurs Gulfstream, et un hélico.  Juste après lui pointe le préféré de la Mère Marianne qui en est à son cinquième mandat, l’indéboulonnable Tchadien Idriss Deby Itno avec son Boeing Business Jet, son Beechcraft 1900, son Fokker, et son Gulfstream II. Excusez du peu.
Le Nigérien Issoufou aime tellement son pays qu’il ne se résout pas à admettre qu’il soit un des plus pauvres du monde. Le prestige national n’étant pas négociable, le gouvernement  annonce en septembre 2014 l’achat d’un Boeing 737 coûtant 30 millions d’euros. Malheureusement pour lui, l’opposition mène ses investigations, et découvre qu’à sa sortie d’usine, l’avion valait 24 millions. Voilà une affaire qui pourrait réveiller certains souvenirs chez les Malgaches…
En mai 2014, Ibrahima Boubacar Keita, pris d’amnésie, oublie totalement que son pays le Mali, mis à…mal par l’islamisme radical, est encore sous perfusion. Au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, il achète un luxueux jet de 28 millions d’euros sous prétexte que le précédent, qui date de l’époque d’Amadou Toumani Touré, est tombé en obsolescence. Un argument qui a laissé sceptiques non seulement la classe politique, mais également le FMI.
Le Président camerounais Paul Biya a pour sa part joué de malchance. Pour le vol inaugural de son Boeing 767 livré en 2004, il embarque avec toute sa famille, mais la fête en haute altitude tourne rapidement à l’angoisse et à la peur, pour des ennuis techniques qui contraignent l’avion à un atterrissage forcé. Le président ne voulant plus y remettre les pieds, et on le comprend, l’appareil est cédé à une compagnie qui, comble de l’ironie, n’a jamais eu à s’en plaindre. Le Sénégalais Macky Sall, quant à lui, continue à utiliser l’Airbus A-319 de son prédécesseur, chose que s’est refusé à faire le Président de la Transition malgache. Laissant au hangar l’Air Force qui a contribué à la fermeture des robinets des bailleurs, Andry Rajoelina opte pour un petit jet de location, avec souvent comme master of ceremony un certain…Spear’O Mic, né d’une famille où l’on est pilote de père en fils, et chanteur adulé des jeunes sous son autre casquette. Le R’n’B passait certainement en continu durant les vols présidentiels, loin de la pseudo-étiquette amidonnée des Cours africaines ! Le trentenaire poursuit, actuellement, une belle carrière chez Qatar Airways, aux commandes d’un Boeing 787 Dreamliner. Comme quoi nos pilotes, c’est du haut-de-gamme, mais  malheureusement ils peinent parfois à être prophètes dans leur propre pays…

Alfred Grandidier a parcouru un peu moins de 6 000 km à travers la Grande île.

Alfred Grandidier a parcouru un peu moins de 6 000 km à travers la Grande île.

Sciences – Alfred  Grandidier, de la race des grands explorateurs        

Nichée au fond du Parc botanique de Tsimbazaza à Antananarivo,  se trouve une maison traditionnelle reconnaissable aux deux niveaux d’arcs en brique rose de son architecture. Tout ici respire la paix, et la fréquence des visiteurs, essentiellement des chercheurs et des universitaires, est plutôt dispersée. Tout est d’ailleurs très bien ainsi, car les lieux ne sauraient s’accommoder de quelconques grandes ruées. On est ici dans les locaux du Fonds Grandidier, en hommage à ce scientifique du 19è siècle qui laissa à la postérité une véritable mine de connaissances sur un pays qu’il découvrit presque par hasard …
Naturaliste et explorateur, Alfred Grandidier est né en 1836 d’une famille aisée de la bourgeoisie lorraine. Ressentant très tôt l’appel des terres lointaines et avide de découverte, il avait à peine dépassé la vingtaine quand, avec son frère ainé Ernest, il mit le cap sur l’Amérique du Sud avant que leurs routes ne se séparent. C’est en rentrant d’un long séjour en Inde qui le fascinait par son ésotérisme, et pendant une escale à La Réunion, qu’il apprit que la grande île voisine, une terre pratiquement vierge pour les chercheurs, avait repris une timide politique d’ouverture sur le monde, notamment avec la Reine Rasoherina qui succéda à son mari assassiné Radama II. Le Muséum National d’Histoire Naturelle et la Société de Géographie acceptèrent de parrainer plusieurs expéditions scientifiques qu’il décida d’y mener, et pendant lesquelles il arriva à totaliser un peu moins de 6 000 km sur son carnet de… « route », dans un pays qui n’en avait pratiquement pas. Ses recherches portèrent sur des domaines aussi divers que la minéralogie ou la zoologie, mais en laissant la part belle à la composante humaine, pour laquelle il se révéla à la fois linguiste et anthropologue. Grâce à ses milliers de relevés géodésiques, Alfred Grandidier peut être considéré comme le père de la carte de Madagascar la plus proche de la réalité, avec une localisation très précise de la capitale.  Plus tard, les troupes coloniales françaises trouvèrent là un document d’état-major prêt à l’emploi et surtout très fiable, pour leur avancée de Mahajanga à Antananarivo d’abord, pour les opérations de pacification dans les régions ensuite.
Le Fonds Grandidier de Tsimbazaza comporte quelque 16 000 documents incluant toutes les disciplines. Les informations sont classées en  rubriques allant des sciences sociales (7 533 références) aux rapports divers (28), en passant par les sciences de la vie (2 448), les sciences médicales (476),  les sciences de la terre et de l’espace (279), ou encore les mathématiques, la physique et la chimie (50).  Le Fonds possède aussi plus de 3 000 photographies de Madagascar au 19è siècle, ainsi qu’une collection d’époque de cartes civiles et militaires. Mais l’élément central demeure les travaux d’Alfred Grandidier lui-même, dont une partie a été publiée à titre posthume par son fils Guillaume.
En raison de leur âge, et les documents étant encore dans l’attente de leur numérisation, seule la consultation sur place est autorisée.

Jeu de hasard – Tu paries qu’il perd  ?

… Et moi qu’il paiera encore et toujours, peut-être même plus qu’hier et bien moins que

De nombreux parieurs malgaches fréquentent les agences PMU tous les jours .

De nombreux parieurs malgaches fréquentent les agences PMU tous les jours .

demain. Un grand baron des jeux, un Corse comme il se doit, explique en ces termes les raisons de son succès personnel en Afrique : « Je ne traite jamais rien avec les secrétaires, les chefs de projets, ni même les ministres. Je n’ai affaire qu’aux Présidents ». Des noms sont cités, comme ceux du Congolais Denis Sassou Nguesso, du Gabonais Omar Bongo, ou même du Malien Ibrahima Boubacar Keita, une exception qui confirme la règle, puisqu’il n’était alors « que » Premier ministre. C’est ainsi que du golfe de Guinée à Madagascar, toute l’Afrique s’est laissé entrainer dans la frénésie d’un argent pas si facile que ça.
Prenons le cas du Nigéria, un géant du pétrole où les inconscients percent souvent les pipelines, pour recueillir le précieux liquide qui déserte un peu trop souvent aussi les stations-service. On y compte plus de 60 millions de joueurs qui s’adonnent à leur passion en dépensant quotidiennement la somme faramineuse de 8 millions d’euros rien qu’en paris sportifs. Dans la capitale gabonaise Libreville, les endroits qui ne désemplissent jamais de toute la journée sont ceux du PMU où l’on s’affaire studieusement dans des problèmes d’hippodromes, d’écuries, de cotes et de jockeys. Certaines mauvaises langues les appellent les… casinos des pauvres. Pas tout faux, quand on sait qu’au Cameroun, il n’y a plus un seul village qui n’ait pas son petit kiosque. Mais qu’on dise ou qu’on médise, cet accro sénégalais qui joue à l’insu de sa femme est fier de ses gains qui oscillent régulièrement entre 100 et 200 000 F CFA. Et il ne désespère pas de passer un jour la barre symbolique du million, puis celle « des » millions. Car d’après les vrais pratiquants, le pari hippique  n’est pas une question de chance, mais une véritable science qui exige d’intégrer tous les paramètres des courses.
Les « investisseurs » viennent de tous les horizons : des Français bien sûr, mais aussi des Australiens, des Libanais, des Russes, des Sud-Africains, des Chinois, et même parfois de respectables Luxembourgeois. Une liste difficile à clôturer, qui rencontre  néanmoins, et de temps à autre, des réticences inattendues. C’est le cas du Président gambien Yahya Jammeh qui, malgré tout le mal que l’on pense de lui, a décidé d’interdire tous les jeux d’argent. La raison    On voit trop souvent des élèves faire la queue aux kiosques en pleine heure de cours, et acheter des tickets avec l’argent destiné à leur repas…

Casinos.

Jouer dans les casinos n’est pas encore entré dans les mœurs du Malgache moyen.

Jouer dans les casinos n’est pas encore entré dans les mœurs du Malgache moyen.

Une différence sensible existe entre pays anglophones et francophones en matière de jeux. Chez les anglophones, dans la suite logique peut-être du style de colonisation qui y a eu cours, les jeux de hasard sont strictement réglementés. En Afrique du Sud, ils furent interdits en 1965, et rouverts en 1996. C’est dans ce pays que se trouve un des plus grands casinos du monde, avec plus de 250 machines à sous et s étendant sur
25 000 m2. Dans la petite Zambie, leur nombre a quintuplé en quelques années. Chez les francophones par-contre, il n’est pas rare d’encore  entendre parler de combine et de passe-droit. Certains « rois » de la filière en Afrique de l’Ouest ou Centrale ont un passé plutôt nébuleux par certains côtés, et ont souvent été cités dans des réseaux mélangeant allègrement la politique et les affaires, comme la « Corsafrique » de Charles Pasqua.
L’indétrônable Pmu « africain », né au Sénégal dans le milieu des années 80, était à ses débuts une idée complètement folle: faire parier les Africains sur des
images piratées de courses hippiques françaises. Et pourtant la greffe a pris, et s’est étendue à d’autres pays. Au Congo par exemple, comme le raconte un promoteur, « le directeur de la Congolaise de gestion de loterie est venu me voir pour me parler du PMU sénégalais qui, d’après lui, marche très fort. Je lui ai payé le billet pour Dakar, et il est revenu avec trois Sénégalais qui nous ont initiés. C’est comme ça que tout est parti ». Il existe aujourd’hui seize Pmu africains dont celui de Madagascar, qui n’ont pas grand-chose à voir avec le modèle initial français, si ce n’est le nom, et les courses jouées. Des accords classiques de partenariat entre fournisseur et client régissent des points comme la fourniture des images, et la promotion des courses, moyennant un forfait.
Au Cameroun, il n’est pas jusqu’à certaines petites églises qui organisent une quête spéciale s’inspirant des jeux, l’heureux gagnant touchant son dû le dimanche suivant. N’est-il pas dit que ce que vous donnez, Dieu vous le rendra au centuple  ?

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Rétro pêle-mêle

Quelques personnages célèbres de Sainte Marie :
Adolphe Tsiaviry, né le 2 août 1914. Il habitait dans une verte région à l’est du village d’Andapanangoy, ombragée par les cocotiers, et où poussent la vanille, le poivre, le girofle, la cannelle. Il acheta un jour une vieille machine à coudre de marque anglaise que sa descendance continue certainement encore à utiliser. Ce fut pour lui l’occasion de se découvrir une fibre anglophile sans limite, au point de donner le nom de… Londres à son village. Un nom insolite que le tout petit hameau porte aujourd’hui encore.
Todivelo Napoléon, né le 26 septembre 1909 à Vohimasy tout en haut d’une petite colline, où il fut d’abord charpentier avant de s’enrôler dans l’armée française, et de partir pour la guerre. A son retour, il devint chef de village puis, en 1968, le tout premier « investisseur » touristique de l’Ile aux Nattes, en y construisant deux petits bungalows et un restaurant célèbre pour son poulet au coco. Satisfaits et repus, les touristes laissaient volontiers un petit mot dans le « journal de bord » de Napoléon, un personnage haut en couleur désormais entré dans la légende de l’île.
Alfred Fabien, né en 1922 à Agniribe. Surnommé le shérif de Napoléon, il fut son premier cuisinier et le « père » de son fameux poulet au coco. Quand Napoléon devint président de la commune rurale, il le prit tout naturellement avec lui pour en faire son vice-président. A la mort du patron, il prit le relais, mais cette fois-ci dans une unité bien à lui, le Pandanus.
Paul Martin, un passionné des baleines à bosse, installé sur l’île depuis 1988. Il créa la société Sainte Marie loisirs, spécialisée dans l’observation de ces cétacés partis chaque année à date fixe de la lointaine Antarctique. Il a témoigné en ces termes :
« Depuis 1988, j’ai effectué plus de 500 sorties d’observations, pris des milliers de photos, enregistré des dizaines d’heures de vidéo. Je reconnais d’une année à l’autre les mêmes sujets, et je veux croire qu’ils me reconnaissent aussi ».

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP

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