Le manager du Cabinet Harson veut promouvoir les entreprises malgaches à Maurice. Malgré l’adhésion de Madagascar au Common market eastern and southern Africa (Comesa), le marché mauricien reste encore inexploité par la Grande île.
Pouvez-vous expliquer le rôle du Cabinet Harson ?
Le Cabinet Harson a été créé en 2001. Nous nous spécialisons dans la promotion commerciale et dans l’investissement. Au début, nous avions organisé une mission d’opérateurs malgaches en Afrique du Sud. La manifestation s’appelait Madagascar Day. À l’époque, les Américains étaient favorables à cet échange pour que la Grande île sorte de la crise. L’objectif consistait à montrer que Madagascar a des opportunités de développement commerciales, d’investissement et des échanges. Lors du forum 2 de l’African growth and opportunity act (AGOA) à Maurice, en février 2002, il fallait que Madagascar soit présent au niveau international en tant qu’acteur dans le monde en termes d’échanges.
Pourquoi choisissez-vous de promouvoir les exportations vers Maurice ?
Nous choisissons Maurice parce que nous avons de bonnes relations avec elle en termes de collaboration. Je travaille beaucoup avec Entreprise Mauritius qui a la même fonction que l’Investment trade board of Madagascar (ITBM). Elle fait la promotion des entreprises mauriciennes à travers le monde et en particulier à Madagascar. Alors, il est logique que nous fassions la promotion des entreprises malgaches à Maurice.
Quels sont les besoins du marché mauricien ?
Maurice est une petite île dans l’océan Indien. Sa superficie, est inférieure à celle de Madagascar. En termes de ressources, Maurice possède des richesses marines mais, elle importe le reste comme l’agroalimentaire, ainsi que le matériel de construction et autres. C’est pour cela que nous avons décidé de promouvoir les entreprises malgaches au Caudan.
La qualité de nos produits apparaît-elle comme un obstacle ?
Maurice est très exigeante sur la qualité. Si un produit entre en concurrence avec les siens, elle impose des barrières non tarifaires. Nos exportateurs en subissent, mais c’est le moyen pour nous d’aller de l’avant et d’être plus compétitif sur le marché. C’est la raison d’être de la foire « Madagascar au Caudan ».
Qu’est-ce que « Madagascar au Caudan » ?
C’est une foire de promotion des produits et du savoir-faire malgaches. La manifestation de Caudan dure quatre jours. Elle permet de présenter la Grande île sous forme de vitrine. Pour cette année, quinze opérateurs venus de Madagascar participent à cette foire.
Comment se déroule-t-elle ?
Elle comporte trois volets. Pour l’exposition-vente, l’objectif est de présenter Madagascar à la population mauricienne et de montrer que la Grande île possède aussi des produits de qualité. Pendant cette foire, nous proposons une sélection de produits de qualité. Le deuxième volet concerne l’échange B to B afin de développer les réseaux commerciaux. Nous essayons d’étudier comment rendre pérenne et durable la relation commerciale entre les deux pays. Le troisième volet a trait à la conférence qui servira à présenter l’offre malgache en tant que plateforme de production. Par exemple, le Fivagri présentera le développement de la filière pois du Cap pendant la conférence dont le but est de démontrer que Madagascar peut être un grenier de l’océan Indien.
Quelle innovation apportez-vous à cette édition 2015 ?
L’innovation concerne la mise en place du bureau de suivi et de promotion des exportations de Madagascar à Maurice. Ce bureau étudie les produits que nous devrons mettre en valeur sur le marché mauricien. Il aura pour rôle d’identifier le réseau pour sécuriser les petites et moyennes entreprises exportatrices malgaches.
Quels sont vos derniers mots ?
Notre situation économique est très difficile face à la dépréciation de l’ariary. Mais, c’est une opportunité pour l’économie de faire de l’exportation. Nous, Malgaches, ne consommons pas les produits miniers, les pierres précieuses et les produits de rente. Donc, il faut les exporter. Nous sommes un pays exportateur, il faut rationaliser la production et mettre en place des idées innovatrices comme la durabilité, l’exclusivité du système, le développement des filières pour permettre le développement de notre pays.
Tendry Rakotondranaivo