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Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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Bemiray évoque le comportement du Président américain Donald Trump, qualifié de paranoïaque par certains psychiatres. Tom Andriamanoro mentionne ensuite les deux facettes de la ville de Santiago de Cuba, là où Fidel Castro est enterré. Enfin, « Lettres sans frontières » hebdomadaire ne peut que nous inciter à la lecture, n’est-ce-pas   à défaut de distributeur d’histoires courtes.

Grands de ce monde – Le narcissisme, c’est grave docteur   

La scène n’étonne plus ni ses pairs ni les observateurs politiques : le vice-président Mike Pence, le secrétaire à la Défense James Mattis et le secrétaire à la Sécurité intérieure John Kelly s’échinent à arrondir les angles, et à dédramatiser les déclarations et les tweets de leur patron. On n’en citera pour exemple que ses inepties sur l’Europe et l’Otan, qui étaient autant d’incendies à éteindre au plus vite. Un chroniqueur compare Donald Trump, puisque c’est de lui qu’il s’agit, à un pilier de bar texan qui en est à sa dixième chope, et qui éructe contre tout ce qui tombe sous le coup de son inspiration, et qu’il menace de sa géostratégie primaire de fanfaron. John Gartner, un éminent psychiatre qui a longtemps enseigné à l’Université de Baltimore, énonce un diagnostic du Président qui donne froid dans le dos : « C’est un psychopathe narcissique, paranoïaque, détaché de la réalité. Il souffre de graves troubles de la personnalité qui en font un être dangereux pour lui-même, pour les autres, et pour le monde entier  Parmi les symptômes qui inquiètent le plus les psychiatres, car John Gartner n’est pas le seul, figure en très bonne place ce qu’ils appellent le déni de réalité. Quand cette réalité est intolérable pour lui, il la rejette et s’en fabrique une autre. À preuve, ses premiers cent jours qu’il  vient de fêter en Pennsylvanie, loin du marigot de Washington (sic) et du gala des correspondants de presse de la Maison Blanche, ont été dans son esprit extrêmement productifs, alors que tout le monde s’accorde du contraire. Le jour de son entrée en fonction, la foule venue l’acclamer était, se félicitait-il, « la plus importante jamais vue », ce qui  amena un autre psychiatre, spécialiste des personnalités que l’on peut qualifier de dérangées, à ce constat : « Son psychisme est fragile, comme son estime de soi. C’est pourquoi son narcissisme a besoin d’être entretenu par son entourage, qui lui est aussi indispensable que l’oxygène ».
Pas plus tard qu’en février dernier, une pétition appelant à la destitution du Président, recueillit en l’espace de quelques jours la signature de 28 000 médecins et spécialistes des troubles du comportement. Bien avant cela déjà, Judith Herman, professeur à Harvard et deux éminents collègues avaient demandé une évaluation médicale et psychiatrique de celui qui n’était encore que le candidat républicain : « Son instabilité mentale, qui inclut mégalomanie, impulsivité, hyper-réaction à la critique, et une apparente incapacité à faire la part entre le fantasme et la réalité, nous conduit à nous interroger sur sa capacité à assumer les immenses responsabilités de sa fonction ».

Le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, John Kelly, est souvent contraint de donner des explications pour rattraper les inepties de Donald Trump à travers ses tweets.

Le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, John Kelly, est souvent contraint de donner des explications pour rattraper les inepties de Donald Trump à travers ses tweets.

Neuf critères
L’article 4 du 25è amendement de la Constitution prévoit qu’un Président peut être remplacé s’il n’est pas capable d’assumer ses responsabilités. Selon John Gartner, le Président souffre de « narcissisme malin ou malfaisant », une maladie identifiée dans les années 1960 par le psychologue Erich Fromm. Celui qui en est atteint ne sait gérer ni ses émotions ni sa frustration, et fonctionne sur un mode binaire amour-haine, ami-ennemi, qui nourrit sa dépendance à la flatterie venant en premier lieu du cercle de ses proches. Il existe certes aux États-Unis une « règle Goldwater » qui qualifie d’entorse à l’éthique professionnelle le fait de commenter la santé mentale d’une personnalité qu’on n’a pas examinée, ce à quoi les psychiatres répondent : « Compte tenu de la gravité de la situation, ce sont plutôt ceux qui se taisent qui manquent d’éthique ». L’inquiétude n’épargne d’ailleurs pas certains rangs des républicains, qui ne sont pas plus rassurés que leurs homologues démocrates.
De l’avis de la psychiatre Bandy Lee, « c’est la combinaison de plusieurs facteurs simultanés qui inquiète ». Et de citer les apparitions publiques d’un Président sautant d’un sujet à un autre et obsédé par sa propre personne, ses mensonges, son incapacité avérée à se concentrer, et son refus chronique d’écouter l’avis des autres. Selon l’Association américaine de psychiatrie (APA), cinq des neuf critères suivants suffisent pour poser le diagnostic du « narcissisme malfaisant », une maladie mentale à part entière dont aucun traitement ne peut venir à bout :
– la conviction d’être exceptionnel, avec une tendance marquée à vouloir être reconnu comme supérieur ;
– le fantasme de la toute-puissance ;
– le sentiment d’être spécial, unique, et de ne pouvoir être compris par ses critiques et ses adversaires ;
– le besoin excessif d’être admiré ;
– la conviction d’avoir des droits particuliers ;
– une personnalité abusive ;
– le manque d’empathie, l’incapacité à reconnaître et à comprendre les besoins et les sentiments d’autrui ;
– la conviction d’être jalousé ;
– une attitude arrogante et hautaine.
Le mot de la fin revient au journaliste Michel Onfray, qui esquisse en ces termes ce que sera le mandat de ce Président qui inquiète même les siens : « Ce sera le gouvernement d’un milliardaire pour les milliardaires. Et le petit peuple crédule et tatoué qu’on enfume avec des diversions en fera les frais ».

Lecture – Je lis, donc je suis encore    

À quoi peuvent donc servir nos « Lettres sans frontières »   Quelque part, à entretenir un souffle qui semble s’éteindre : l’amour des livres, de préférence comme disait Bernard Pivot, « les livres en papier ». Merci Monsieur Dictée, je suis de ceux qui s’offusquent en silence en voyant quelqu’un qui n’est plus de mon temps « lire » la Bible sur sa tablette. Les Actes des Apôtres sur un simple clic, c’est Pierre et Paul réduits à des statues de cire à remiser au Musée Grévin : ressemblants en diable, mais sans vie et sans voix.
Miracle quand même, mon ennemi ! Les extrêmes peuvent se rencontrer et, pourquoi pas   se compléter. Dans certaines gares et stations-service de France existent aujourd’hui des « distributeurs d’histoires courtes ». Comme on acquiert selon les besoins, un paquet de chewing gum, des mouchoirs à jeter, ou un café chaud de circonstance, il est désormais possible de se procurer sur-le-champ des écrits de La Fontaine, de Lamartine, ou de Victor Hugo qui ne fassent pas plus de 20 000 signes. Le principe est simple, se réduisant à un distributeur doté de trois touches indiquant respectivement une, trois, et cinq minutes. Selon le temps qu’il lui reste à tuer, le voyageur appuie sur l’une d’elles et prend possession de la lecture de son choix sous la forme d’un rouleau pour machine à calculer : trente centimètres pour une minute, quarante pour deux, et carrément un mètre pour cinq minutes. Après usage, et comme le train s’annonce ou que l’entretien de la voiture touche à sa fin, il peut soit le plier et l’emmener, soit le mettre à la poubelle.  On n’arrête pas le progrès, la lecture à jeter dépasse la fiction …

La grande quantité des livres assouvit la passion pour la lecture.

La grande quantité des livres assouvit la passion pour la lecture.

L’accès à ces machines n’est, par contre, pas encore tout à fait libre, puisqu’il faut faire partie des abonnés, lesquels ont leur mot à dire sur le choix des auteurs retenus. À ce jour, l’une des quatre sociétés cofondatrices de ce concept en propose 16 000 dont 10 000 écrivains classiques. Les poèmes et les nouvelles courtes forment la majorité de l’offre, le recours aux extraits, étant banni. Depuis le lancement, 500 000 histoires et poèmes ont été imprimés, dont 70 000 textes classiques. Les auteurs contemporains touchent des droits d’auteur très symboliques de l’ordre de dix euros par an. Tout pour la culture, pour le bizz voir ailleurs…
Petit à petit le concept s’affirme, puisqu’il commence à intéresser les aires d’autoroute, quelques mairies, des galeries commerciales, et même des hôpitaux. Outre-Atlantique, on compte parmi les convaincus l’Université de Pennsylvanie, ainsi qu’un certain Francis Ford Coppola qui possède un café littéraire à San Francisco.

Le musicien Overlin Barientos (à g.) joue avec ses amis dans un square de Santiago de Cuba pour arrondir les fins de mois.

Le musicien Overlin Barientos (à g.) joue avec ses amis dans un square de Santiago de Cuba pour arrondir les fins de mois.

La patrie ou la mort – Survivre à Santiago de Cuba 

Vu d’avion avant l’atterrissage à l’aéroport Antonio Maceo, Santiago de Cuba la ville mythique chantée sur tous les tons ressemble à quelque Colisée romain surgi au milieu de la forêt. Fondée en 1515 et peuplée aujourd’hui d’un demi-million d’habitants, c’est une ville mouvante, chaude, et parfois sonore comme les aime Monica Fontini. Car dans certains quartiers, le bruit est perpétuel, avec une tessiture allant du vrombissement des camions et du roulement des tambours rythmant la « conga », au cliquetis des marchands de cacahuètes  jouant avec leur boite métallique à la manière de nos vendeurs de cola, en passant par les petites trompettes « corneta » chinoises. Ici, des pans entiers de la patrie ont eu le temps de partir en lambeaux, tandis que la mort s’occupe à jouer avec le quotidien des laissés pour compte, tel des nuages bas hésitant quand même à s’abattre sur les abris en carton bordant le Rio Guaos. Une rivière devenue
un cloaque verdâtre servant de vide-ordures à des milliers de kilomètres de La Réunion kely.
Santiago de Cuba est la ville de Fidel, et ses cendres ont été déposées ici aux côtés de José Marti, le père de l’Indépendance. Elle a même été promue capitale provisoire de l’île quand les « barbudos » y entrèrent triomphalement le 1er janvier 1959. Cela explique que Raul Castro ait lui aussi choisi de s’y fixer pour sa retraite prévue en 2018, pas chez les pauvres, mais dans le quartier de Vista Alegre où aimait villégiaturer le dictateur Fulgencio Batista, renversé par les frères Castro et le « Che » Guevara. Étonnant retour des choses par-delà les idéologies ! Vista Alegre est une des images cubaines de cartes postales vantées au comptoir des tour-opérateurs, avec ses demeures blanches, au charme colonial et la quiétude des patios que berce le bruissement des feuilles. Pour un peu on ne s’étonnerait pas d’y voir apparaître un bel amant de novela et son Esmeralda …

La tombe où sont enterrées les cendres de Fidel Castro, à Santiago de Cuba.

La tombe où sont enterrées les cendres de Fidel Castro, à Santiago de Cuba.

Face honteuse
Changement de quartier et de monde, dans la même ville. La Révolution aurait bien aimé faire de Nuevo Vista Alegre, au nord-ouest, une vitrine du socialisme triomphant et un répondant à celui de Batista. Elle n’a pu en faire qu’un champ de misère ressemblant par certaines  scènes du quotidien au bidonville qu’elle avait remplacé. Une femme jette des têtes de poisson sur le trottoir sans se soucier de la propreté de son pas de porte, les chats errants s’en chargeront.  Un homme de retour de la décharge municipale attend qu’elle soit rentrée pour ramasser les restes, et les fourrer dans un sac en plastique. Vite fait bien fait, la soupe aura du goût ce soir.
La denrée la plus précieuse est ici l’eau qui se transporte en carrioles dans n’importe quel récipient pouvant la contenir. Son prix au départ est de deux pesos cubains le bidon mais, à force de passer d’intermédiaire en intermédiaire, la même quantité peut finir par culminer à  24 pesos. Ce n’est toutefois pas avec de l’eau qu’on pourra  oublier la pauvreté. C’est une autre affaire, celle du « mafuco », un poison public pire que le plus infect de nos « toaka gasy ». Il brûle la gorge et tout l’appareil digestif sur son passage et pourrait, dit-on, servir sans démériter d’insecticide, ou entrer dans la composition des bombes lacrymogènes. Le mafuco est fabriqué à partir de méthanol que l’on traite très sommairement pour faire partir l’odeur de kérosène. Et pour masquer le tout et le rendre plus convivial, on y ajoute un fruit, de préférence le citron, l’orange, ou la poire-melon. Il est si fort que même les plus blindés des accros qu’on appelle ici les « mafuqueros » n’oseraient jamais s’attaquer à une bouteille entière. C’est pourquoi on l’achète soit à la gorgée (un peso), soit à la tasse (cinq pesos). Mais l’effet est garanti, d’autant plus que les mafuqueros ne mangent pratiquement rien de la journée, sauf quand la patronne s’apitoie et leur fait don d’un « kaly pi » bien dérisoire.
La face honteuse de Santiago de Cuba serait incomplète si on ne parlait pas de l’immense décharge auprès de laquelle Andralanitra ne serait qu’une aimable plaisanterie. Une véritable mine d’or pour les habitués qui y travaillent jusqu’à 20 heures le soir en creusant qui, avec des piques, qui à mains nues. À chacun ses spécialités : pour certains ce sont les bouteilles que l’on coupe et transforme en tasses revendues ensuite aux bars de la ville. D’autres guettent le passage du camion de l’abattoir : « On récupère une tête de bœuf, de porc, ou ce qu’il y a, on le lave à l’eau bouillante et ça ressort nickel, rien de pourri ». Bon appétit quand même.

BE6Rétro pêle-mêle

La presse malgache de 1992 à 2001, une liberté méritée. Il faut mettre à l’actif de la Troisième république première partie, et du Président Albert Zafy, la libéralisation des ondes hertziennes utilisées pour la diffusion des émissions de radio en modulation de fréquence et de télévision. Cette mesure permet au paysage médiatique de connaître de profondes mutations : cent-vingt stations radiophoniques en 2001 contre deux en 1992. Une chaîne publique TV, cinq chaînes privées dans la capitale, et une soixantaine de chaînes satellitaires internationales en qualité numérique en 2001 contre une seule chaîne publique en 1992.  En province, chaque grande ville possède une, deux, voire trois chaînes de télévision. Du côté de la presse écrite, de nombreux titres investissent dans des équipements modernes de fabrication comme la rotative ou l’imprimerie numérique permettant le tirage en quadri, tout en renouvelant leurs matériels informatiques. Les petits journaux rencontrent des difficultés, certains disparaissent. Signe des temps, d’autres optent pour la formule moins onéreuse du bulletin ou de la lettre diffusée par mailing.
En 2001, l’ère de la communication moderne est bel et bien enclenchée, mais chassez le naturel… Lors d’une réunion tenue en juin 2000, sous Didier Ratsiraka donc, pour jeter les bases d’une nouvelle loi sur la communication, les journalistes dénoncent des velléités de revenir au musellement de la presse. Ils se souviennent qu’en juin 1999, la mise à bord d’Air Madagascar du mensuel Jureco est subitement interdite. Les médias officiels sont totalement inféodés au régime en place (et le sont malheureusement toujours…). L’amiral doit intervenir en personne pour rassurer qu’il n’y aura pas de retour à la censure tant qu’il sera à la tête de l’État. Mais les voies sont infinies pour neutraliser les voix discordantes.

Lettre sans frontières – Seule au milieu, l’aveugle

Oui, c’était certain. Depuis quatre jours qu’on l’avait déposée là-bas presque morte, la vieille l’était tout à fait maintenant. Elle n’était pas encore venue faire du mal aux femmes, mais elle pouvait surgir au moment où l’on ne s’y attendait pas.
Maintenant qu’elle était bien morte, il fallait apaiser son esprit malveillant par des regrets excessifs, des larmes grosses comme des graines de banyan, des douleurs à s’anéantir sur place. Oui, c’était ça le remède. Il n’y en avait pas un autre.
Mais voilà la difficulté. Les femmes ne pouvaient pas d’elles-mêmes, sans les ordres des hommes, se réunir en groupe de pleureuses. Et puis, tout en gémissant, afin que le remède fût efficace, il fallait crier à travers des sanglots le nom de l’être disparu. Comment faire, puisqu’il était défendu de prononcer le nom de la vieille aveugle. Là encore c’était impossible.
Après bien des explications traînées en longueur, deux femmes plus rusées, plus enjôleuses que les autres, s’engagèrent à suggérer aux hommes l’idée de faire pleurer la mort de la vieille aveugle. Comment s’y prirent-elles ces deux femmes   Il est inutile de rechercher dans les chroniques orales de la tribu. Toujours est-il que trois jours plus tard, alors qu’on commençait à oublier la vieille, les femmes reçurent, non pas la permission, mais l’ordre formel de pleurer la mort de la vieille aveugle, en observant tout le rite funéraire consacré aux grands chefs.
Après cet ordre qui remettait en place les coutumes ancestrales bouleversées un instant, les femmes se sentirent moins menacées. Maintenant elles allaient apaiser la colère de la vieille aveugle, la colère de son esprit, celle de son fantôme qu’elles voyaient partout en imagination. Un long gémissement plaintif jeta l’épouvante dans le calme de la nuit. Il sortait de la poitrine de la maîtresse des pleureuses. C’était le signal.
Aussitôt un bourdonnement profond s’éleva en trémolos lugubres, monta vers les cimes des arbres, s’étendit en lamentations, se déchira en des sanglots entrecoupés de syllabes qui articulaient le nom de la morte. En pensant à la vieille aveugle, à la mort, à ses conséquences tragiques, par un effet de suggestion collective, les femmes étaient presque toutes entrées en transe. Elles pleuraient de vraies larmes. Et les lamentations redescendaient pour remonter à nouveau, toujours dans ce même rythme qui exprimait la douleur inconsolable. Et ainsi de suite. On aurait dit des chiens qui hurlaient à la mort.
Au milieu de la nuit, après bien des regrets exprimés à la morte, les femmes abîmées dans la douleur achevaient une longue plainte et relevaient la tête quand, à travers l’obscurité, elles aperçurent debout devant leurs yeux la vieille aveugle appuyée sur son bâton. Ce fut la stupeur, la paralysie instantanée, l’affolement général, la bousculade, la fuite éperdue dans toutes les directions. La place restait vide. Seule au milieu, l’aveugle toute courbée s’appuyait sur son bâton.

Georges Baudoux
In Les vieux savaient tout

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – AFP 


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