De la part des artistes pour les artistes eux-mêmes. L’association Sôma initiée par Rossy se découvre à travers ses activités au sein du « Kianjan’ny kanto » dans l’enceinte du stade municipal de Mahamasina.

Le studio mis à la disposition de l’association Sôma pour les artistesest tout aussi bien garni que convivial.
Un amour et une passion particulière pour l’art et la culture de la Grande île. L’association Sôma honore aussi bien qu’elle valorise le talent et la créativité des artistes et musiciens malgaches de tous les horizons. Notamment la musique traditionnelle, une musique qui a bercé son président, un homme tout aussi illustre que l’est son parcours. C’est ainsi que sous l’égide de Paul Bert Rahasimanana, connu et apprécié du grand public à travers son nom de scène Rossy, que l’association Sôma entame son épopée dans la valorisation de la culture, des us et coutumes traditionnels de Madagascar avec ses diverses activités.
« À travers notre parcours artistique, on nous a appris que ce qui importait le plus c’était la générosité, la modestie et l’humilité en soi. De ce fait, il est constamment de notre devoir, en tant qu’acteur culturel, de promouvoir et d’accorder de plus amples visibilités à notre art », confie Rossy.
C’est ainsi qu’après un travail de longue haleine, l’association a fait l’acquisition de ce qui est actuellement l’antre des artistes malgaches, le « Kianjan’ny kanto » à Mahamasina.

Paul Bert Rahasimanana, fougueux initiateur du projet « Kianjan’ny kanto » et fondateur du festivalet de l’association Sôma.
Lieu de formation
En plus d’être un lieu de spectacle, celui-ci se verra aussi être un lieu d’apprentissage et d’initiation à l’art de la scène, ainsi qu’à l’événementiel, ce à travers l’association Sôma.
« Des formations sur la musique, l’ingénierie du son, de même que la gastronomie, la danse et le théâtre sont proposées au Kianjan’ny kanto. C’est là l’essence même de l’association, à savoir contribuer au bon divertissement du public, mais aussi à faire en sorte qu’il fasse partie intégrante de l’art lui-même », souligne Rossy.
Un studio consacré aux enregistrements et aux répétitions des musiciens et chanteurs y est à leur disposition, en plus de l’immense scène qui agrémente les lieux.
Pour le « Hira gasy »
L’histoire du « Kianjan’ny kanto », de même que celle de l’association Sôma, repose sur la passion que Paul Bert Rahasimanana voue à la tradition malgache. Autant en ce qui concerne les sports, les jeux ludiques, les us et coutumes, mais par dessus tout, la musique malgache. Autrement dit, le « Hira gasy », pas uniquement le genre populaire, folklorique et ancestral, mais aussi la musique du terroir ou contemporaine malgache dans toute sa splendeur.
Rossy raconte que « Depuis 25 ans, c’est là une initiative que j’ai entreprise aux côtés des illustres Ramilison Besigara, Dada Gaby de Voninavoko, mais aussi Rakoto Frah et Ramafadrahona. Promouvoir la musique traditionnelle malgache, aussi bien les vako-drazana et les vako-saova que les musiques représentatives de notre identité culturelle ».
À travers leur quête pour ce qui sera leur havre de paix donc, Rossy et ses camarades ont dû essuyer diverses péripéties.
Une tanière d’artistes
« Tout a débuté quand le stade couvert d’Isotry, où la majorité du public a souvent eu le plaisir d’apprécier le talent des mpihira gasy, a été fermé. On s’est alors concerté en tant que passionnés, en allant voir toutes les institutions étatiques qui pourraient nous venir en aide. Cela ne fut pas facile, mais à force de persévérance, on en est là sur cet endroit unique, ici à Mahamasina », confie Rossy.
Une alternative des plus prestigieuses aux problèmes d’infrastructures artistiques dans la capitale, voilà donc ce que le « Kianjan’ny kanto » propose aux artistes et au public. Cela s’est réalisé grâce à la patience et à la persévérance de tous les acteurs culturels de la Grande île qui se sont ralliés à la cause de Rossy et des artisans de la musique traditionnelle, folklorique et populaire malgache. L’association Sôma et le « Kianjan’ny kanto » ont vu le jour, notamment en étroite collaboration avec la commune urbaine d’Antananarivo et le ministère de l’Intérieur. C’est sous la houlette d’Edgard Razafindravahy, alors à la tête de la commune urbaine d’Antananarivo, que l’attribution de ce lieu à été votée à l’unanimité par le conseil municipal. Un bail emphytéotique de cinquante ans a depuis été signé les entités responsables.
Un passionné
Tout aussi bien un homme de culture qu’un homme politique. Paul Bert Rahasimanana dit Rossy est un adepte de la musique traditionnelle malgache et de ses instruments typiques comme la valiha, son instrument de prédilection étant l’accordéon. Jouant également de la guitare, Rossy est connu par ses pairs comme étant le fameux « fouteur d’ambiance », un titre reflétant sa personnalité et qu’il arbore fièrement. On lui reconnaît, entre autres, ses incontournables festivals « Tapolaka glady » qui ont marqué toute une génération. On se rappelle un certain septembre 1995 où durant toute un mois non-stop, l’infatigable Rossy a égayé la capitale avec sa musique d’Antsahamanitra, chaque week-end, au Centre culturel Albert Camus (actuel IFM) Analakely tous les soirs. Des scènes sur lesquelles il brillait, tel un artiste à l’Olympia de Paris.