Quantcast
Channel: Magazine – L'Express de Madagascar
Viewing all articles
Browse latest Browse all 659

Librairie –« Mille-feuilles », une oasis littéraire en pleine ville

$
0
0

Un havre de paix pour tout féru de lecture en général. La librairie « Mille-feuilles », ouverte en fin d’année, convie grands et petits à la découverte de la littérature dans toute sa splendeur et sous un nouveau jour.

Une véritable institution dans la capitale depuis plus d’un demi-siècle maintenant, la librairie « La Maison de la Presse », plus communément connue sous son appellation « Trano Mampiely Vaovao » (TMV), se redécouvre actuellement à travers un tout nouveau concept, en devenant le première Librairie-Café de la capitale, la librairie « Mille-feuilles » à Behoririka. Appelée également « Hachette Madagasacar » en 1962, elle œuvrait essentiellement en tant que grossiste en publications littéraires. Son activité principale consistait en approvisionnement en revues et magazines internationaux de toute la Grande île, allant des grandes surfaces aux librairies en tous genres.
En constante évolution, « Hachette Madagasacar » a ainsi connu son premier renouveau, en 1974, en devenant officiellement le fameux « Trano Mampiely Vaovao » telle qu’on le connait. Voahirana Ramalanjaona, directrice du TMV, confie : « On s’est constamment attelé à ce métier de grossiste au fil des ans, et ce n’est que vers la fin de l’année 1998 que l’on s’est lancé dans le métier de libraire de détail. Animé d’une passion sans égal pour la littérature et les livres en général, être libraire s’est affirmé comme une évidence pour moi, tout comme pour nous tous d’ailleurs. Ainsi, en constante quête d’évolution et de ce qui se fait le mieux, pouvant être bénéfique pour notre métier, on a évolué depuis le 16 décembre 2015 en tant que Librairie-Café ».
Tout un espace, consacré à la lecture ainsi qu’à diverses animations et activités exclusives dédiées à la littérature, soit plus de 100 m2, s’ouvre ainsi au public profane et passionné de tous horizons. Sur deux étages, les mordus de le lecture s’y sentiront comme un enfant dans un magasin de jouets. Des livres et des ouvrages littéraires en tous genres ornent le rez-de-chaussée, un café littéraire égaye les lecteurs à l’étage où ils pourront se délecter d’un roman, d’un ouvrage spécialisé ou même d’une bande dessinée en sirotant un café ou une onctueuse boisson. Tout en enrichissant sa culture générale.

L2

Un lieu culturel

Voir au-delà du fait d’être une simple libraire, c’est à partir d’une idée que Voahirana Ramalanjaona a apporté le nouveau concept de librairie-café dans la Grande île. Cela s’est passé à travers toute un renouvellement de l’infrastructure des lieux du TMV avec près de cinq mois de travaux. Pour ce faire, la librairie « Mille-feuilles » accorde une plus grande place à ses diverses animations culturelles en son sein, bien plus que ses rayons de papeterie, de carterie ou de jeux éducatifs. La culture importe, désormais, dans la librairie, en particulier grâce à l’espace café littéraire, grande nouveauté de l’endroit.
« Notre principal objectif avec ce projet, c’est de promouvoir une plus grande ouverture à la culture auprès des lecteurs, mais aussi de plus amples échanges avec tous les acteurs culturels de la capitale, de la Grande île voire plus. Le tout grâce à la littérature », affirme Voahirana Ramalanjaona.

L3

Une idée novatrice

Un concept qui connait déjà un essor considérable ailleurs, notamment en France où Voahirana Ramalanjaona a approfondi un peu plus le sujet. Comme son nom l’indique, une librairie-café consiste à accueillir les lecteurs dans un lieu où ils peuvent librement profiter d’un bon livre confortablement installés en buvant un café et en dégustant de bons snacks. Voahirana Ramalanjaona rajoute : « Cela ne suffit pas de s’asseoir en lisant un livre et en se servant une boisson, c’est avant tout un lieu culturel à part entière. C’est pourquoi on collabore avec plusieurs auteurs pour qu’ils contribuent avec nous à une meilleure promotion de la littérature en général. Michèle Rakotoson et moi-même sommes en étroite collaboration pour la tenue des fameux cafés littéraires, par exemple. C’est là une idée qui me tient beaucoup à cœur, c’est pourquoi il m’importe de la valoriser comme il se doit ».
Accueillant des événements littéraires afin de pouvoir débattre et discuter d’une œuvre, d’un récit ou d’une thématique en particulier, la librairie-café permet à une animatrice et à son invité, issus du domaine littéraire, à échanger les opinions et à discuter sur leurs parcours ainsi que leurs inspirations. D’illustres personnalités de la littérature s’y partageront ainsi la modeste scène de la librairie « Mille-feuilles », entre autres l’académicien Henri Rahaingoson, ou encore prochainement l’illustre libraire fondateur de la librairie Mixte Jean Razakasoa. Ces fameux cafés littéraires se tiennent tous les troisièmes jeudis du mois.

L4

Des lecteurs et un public diversifiés

Avec sa toute nouvelle activité, la librairie « Mille-feuilles » vise un plus large public féru de culture à venir pour la découvrir. Ouverte à l’art et à la culture en générale, elle accueille aussi bien des expositions que des conférences thématiques diverses à travers sa programmation. Notamment, des « Café philo » chaque fin du mois pour débattre un thème ou une ouvrage philosophique ou sociétal. De même, le « Café lecture » convie le public de tous âges à la lecture d’un livre en particulier. Autant d’animations gratuites qui réjouiront sans aucun doute la majorité, de quoi inciter encore à venir en ces lieux sans aucun a priori. Une librairie qui sert essentiellement à l’achat d’un livre ou d’un ouvrage, et à la lecture sur place pour tous.

Un métier de patience

Voahirana Ramalanjaona l’affirme : « Le métier de libraire n’est pas un métier de tout repos, notamment vu le contexte socioculturel dans la Grande île. Forte de cette passion qui nous anime, il est de notre devoir de persévérer pour la prospérité de ce métier. Il n’existe aucun pays où il n’y a pas de librairie. Malgré l’évolution des technologies de l’information, le livre reste un média prestigieux et accessible à tous ».
C’est une véritable bataille que les libraires livrent au quotidien face à tous ces inconvénients qui tentent de mettre à mal leur métier. Ainsi s’est créée l’Association des libraires de Madagasacar (ALM) dont Voahirana Ramalanjaona est la présidente.
« À travers cette association, on a fédéré tous nos confrères des quatre coins de l’Île à se serrer les coudes, afin que notre métier résiste au mieux sur le marché. Qu’il soit plus respecté et soit plus valorisé », confie-t-elle.
Malgré l’existence des marchands de livres d’occasions d’Ambohijatovo, rien ne vaut un bon libraire.
« Un libraire conseille et connaît parfaitement ce qui vous convient et ce qui vous plaira. On a appris ce métier et depuis toujours le libraire occupe une place importante au sein de la chaîne du livre », mentionne Voahirana Ramalanjaona.
Une chaîne du livre qui se voit être souvent ignoré, notamment par les auteurs malgaches qui préfèrent s’autoéditer et faire abstraction des maisons d’éditions, et passer par-dessus les librairies.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 659

Trending Articles