Carine, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Carine Ratovonarivo, je suis éco-designer (designer écologique) en indépendant. J’ai fait des études en Arts appliques. Mon travail obéit à la règle des 3R: réduire, réutiliser, recycler. J’utilise des matériaux naturels et/ou recycles, combinés à un savoir-faire traditionnel.
Peux-tu nous décrire comment était Carine à 15 ans ? Quelles étaient tes aspirations ? Tes rêves ? Tes plus grandes craintes ?
À 15 ans, je ne savais pas encore quel métier je souhaitais faire. Je passais également la plupart de mon temps en compagnie de mes amis. J’étais un garçon manqué qui affectionnait, à l’époque, les jeux normalement dédiés aux garçons. Cependant, voyant l’implication de mes parents à leur propre compte, je trouvais intéressant cet aspect indépendant et de libre-arbitre. Je pense que c’est à travers ce premier exemple que, très tôt, je souhaitais être libre dans mes choix futurs, mais également consciente que le chemin ne serait pas facile. Le leitmotiv que je retiens de cette expérience familiale est le suivant: « La vie est un combat, chaque jour où tu te lèves, tu dois te battre », chose qu’ils n’ont eu de cesse de me répéter. Comme toutes les adolescentes, j’avais peur d’être incomprise, de subir, de me perdre dans une spirale et de me rendre compte trop tardivement de mes échecs et de voir que j’étais bien loin de mes rêves.
Pourquoi Eco-design ? Qu’est ce qui a provoqué le déclic ?
Le Malgache étant un recycleur-né par nécessité, c’est tout naturellement vers la voie de l’éco-design que je me suis tournée à la fin de mes études ( j’étais à l’époque la seule de ma promotion à prendre ce chemin ).
Tu as la chance de vivre de ta passion. Quel serait ton message pour les jeunes qui voudraient suivre tes traces ?
Je dirai qu’en général, il faut savoir s’écouter, car les conseils, on peut en recevoir de partout et de n’importe qui. Mais la décision finale nous appartient ainsi que les conséquences: victoire ou échec, c’est à nous d’assumer ( surtout lorsqu’on travaille pour son propre compte). Mon travail m’a appris à repousser mes limites, à devenir patiente et m’a appris la persévérance.