Les panneaux solaires de toiture appartiendront bientôt au passé, pronostique Markus Weingartner. Ce Géo Trouvetou à temps partiel s’est donc lancé dans la fabrication de meubles solaires. La table de jardin de cette famille de Niederglatt, non loin de Zurich, ressemble à première vue à n’importe quelle table de jardin : design épuré, acier chromé. La seule différence est qu’un des pieds abrite un câble qui court sur le sol jusqu’à une prise électrique. Le plateau de la table est noir et se révèle être en verre, recouvrant un ensemble de panneaux solaires. « Je vous présente ma table solaire – un meuble producteur d’énergie », s’exclame Markus Weingartner, ingénieur et créateur de mobilier solaire. La « table solaire » produit 280 kilowatts-heure par an, ce qui est assez pour couvrir 30 % de la consommation énergétique d’une personne ou permettre à un vélo électrique de parcourir 70 kilomètres par jour.
Electrotechnicien de formation, Markus Weingartner a changé de voie il y a dix ans et monté une affaire d’installation de panneaux solaires. Sa table solaire voit le jour en 2013. Contrairement aux panneaux de toiture, l’électricité qu’elle produit alimente directement le réseau privé par le biais d’une prise murale.
« Dans dix ans, on ne verra plus beaucoup de panneaux solaires sur les petits toits », prédit-il, car l’installation de panneaux solaires sera de moins en moins rentable pour les particuliers. Marks, qui conçoit également des panneaux solaires pour les pots de fleurs et les tables d’appoint, estime qu’il existe un créneau pour son mobilier solaire : « Les personnes sensibles à l’écologie peuvent faire quelque chose pour l’environnement sans avoir besoin d’un permis de construire ou de mettre 30 000 francs (29 000 euros) dans une installation solaire. »
Voilà pour l’idéal. La réalité est différente : il n’a vendu pour l’heure qu’une trentaine de tables, alors qu’il doit en vendre au moins 300 pour couvrir ses frais : « Les gens s’arrêtent, regardent, disent : ‘ouah, c’est une idée géniale’, et poursuivent leur chemin. » Surestimerait-on l’envie des particuliers d’investir dans les énergies renouvelables A moins qu’il n’y ait chez eux une part d’hypocrisie Markus le formule autrement : « C’est ce que font les gens qui comptent, pas ce qu’ils disent. »
Christian Zürcher (Tages¬Anzeiger – Suisse)