Plus festifs, plus enjoués et toujours visant une plus grande proximité avec la masse populaire, ils sont une nouvelle génération d’artistes à vouloir conquérir le public. Et ce, en usant de la seule force d’une musique toute simple, mais, néanmoins, entraînante.
Un milieu musical jusqu’ici dominé par le genre tropical où les Tence Mena, Stéphanie et autres Black Nadia, Wawa ou Barinjaka, pour ne citer qu’eux, conquièrent les grandes scènes de la Grande île. Ils enchainent festival sur festival aux rythmes d’une musique qui se veut principalement entraînante et exaltante pour la gent masculine, accompagnée de chorégraphies chaudes et aguicheuses pour la gent féminine. Ces grands artistes du genre tropical profitent de leur notoriété, enchantent un large public constamment en quête de nouveautés, mais surtout de festivités et d’une ambiance survoltée.
Face à eux, émerge progressivement une toute nouvelle génération d’artistes, des marginaux à la musicalité plutôt atypique et difficile à cerner. À leur manière, ils veulent marquer le coup. Ils sont portés par une sonorité quasi minimaliste plus ou moins électro où la synthé règne, et accompagnée par un chant sublimé par des retouches sur le fameux logiciel « Autotune ». Bref, celle que l’on qualifiera de la « génération Mijah » fait son entrée en scène d’une manière tonitruante.
Vu la particularité du genre, on est tenté de les classer dans les « variétés », même si cela reste encore assez problématique. On parle alors d’une génération de jeunes artistes qui, tout au long de l’année passée, ont brillé par leur audace, leur créativité, ainsi que leur force de caractère, mais surtout leurs origines. Pourquoi en parler, diriez-vous ? Eh bien, tout simplement parce que, durant les fêtes de fin d’année et même bien avant, il n’y en avait que pour eux et leur, chansons dans chaque maison.

Avec sa chorégraphie atypique, « Dihan’i Mijah » est devenu incontournabledans toutes les fêtes de quartier oufamiliales depuis près de deux ans.
Une musique pour le « petit peuple »
Artiste ayant surtout fait ses armes dans le rap et le r’n’b, Odyai peut s’affirmer comme l’aîné, le modèle et le fer de lance de la génération Mijah. Notamment en s’émancipant de la musique urbaine pour se focaliser, surtout ces dernières années, sur un genre plus populaire. Sa chanson « Samy malagasy » avec DJ Gouty est l’une des grandes représentations de ce virage artistique, qu’il a entamé, porté par le succès de cette chanson considérée depuis comme l’un de ses plus grands tubes. Odyai a eu l’idée de pousser au-devant de la scène, l’un de ses protégés et vers la fin de l’année 2016, le public découvre le jeune Mijah et son fameux tube « Dihan’i Mijah ».

Chacun à sa manière, ces jeunes artistes se plaisent à mettre en scènela vie quotidienne des quartiers
populaires de la capitale. Retranscrivant en chanson leur joie et leur bonne humeur, comme leur galère.
Une nouvelle vague
Depuis 2016, ils sont nombreux à faire valoir leur talent à l’instar de Mijah, calquant ce même style qui forge et renforce la notoriété du jeune artiste. À chaque chanson autotunée, sa chorégraphie bien spécifique enchante aussi bien les grands que les petits. Outre Mijah, qui est élu
« Artiste de l’année 2016 » par un média de la capitale grâce à sa chanson, on assiste depuis à une vague de nouveaux talents au-devant de la scène. Entre autres, les jeunes Shayron et Da Roche qui affichent leur proximité avec la masse populaire à travers leurs textes. L’essence même de chacun d’entre eux étant surtout de réussir à faire le buzz avec leurs chansons, en essayant à chaque fois de proposer une histoire, une chorégraphie ou une mise en scène inédites.

Fort du succès de son titre« Dihan’i Mijah »,le jeune artiste a connu un grand essor sur la scène musicale. Il a, d’ailleurs, déjà entamé une tournéedans l’Hexagone pour le grand plaisir de la diaspora malgache.
Les bases avec « Dihan’i Mijah »
À ses débuts, la chanson divise l’auditoire, notamment avec ses paroles élémentaires, mais elle gagne rapidement en notoriété grâce à un détail en particulier. « Dihan’i Mijah », comme l’indique son titre, s’accompagne d’une chorégraphie qui lui est propre. La chanson s’ancre alors facilement au sein de la société, mais surtout de la masse populaire, et Mijah en est devenu le fier porte-étendard. La chanson qui représente ce folklore festif et fraternel des quartiers populaires de la ville, devient incontournable et instaure les bases de ce que sera la « génération Mijah ».

Sans doute celui dont le style se rapproche le plus de celui de Mijah, Shayronse distingue, cependant, par les récitsde ses chansons. Avec ses titres comme
« Donne Donne Maskita », Shayron démontre principalement son appartenance au petit peuple. Ce qu’il confirme encore avec ses titres comme « Zay moa mainty » et « Aza manambany tambanivolo ».

L’une des récentes découvertes
de cette fin d’année 2017 est Da Roche qui a enchanté le public grâce à sachanson écrite exclusivement pour
l’occasion, « Tsitsio aloha ny aina ». Même si on lui reconnaît aussi des chansons comme « Dihy soroka »ou encore « Mitorajofo ny ato an-tanàna ».
Andry Patrick Rakotondrazaka
Photos fournies