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Bemiray – » Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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À la veille du centenaire de la Révolution bolchévik d’Octobre 1917, on peut se poser, à juste titre,  la question suivante : comment la Russie de Vladimir Poutine va-t-elle célébrer cet anniversaire ? D’un autre côté, Tom Andriamanoro suggère le crowdfunding  pour lancer certains projets de talentueux Malgaches, ne serait-ce qu’avec l’apport de la diaspora. Enfin, une  incursion dans le massif de l’Ibity constitue un atout pour le tourisme sportif.

Révolution d’Octobre 1917 – Que vont fêter au juste les Russes ?

Dans un recueil d’un autre âge intitulé L’Afrique vue par ses amis, Vladimir Korotchantsev se souvenait d’un portrait de Lénine trônant dans le modeste bureau de Gisèle Rabesahala à Andravoahangy. Cette grande figure de la politique malgache a lutté opiniâtrement contre les sociaux-démocrates pour que le nom du chef de la Révolution d’Octobre soit donné à une rue de la capitale. Les autorités néo-colonialistes ont à plusieurs reprises annulé la décision de la municipalité, et ce n’est qu’en novembre 1973 que le nom de Lénine fut enfin attribué à une des grandes artères d’Antananarivo. Trois ans après, en 1976, soit un an avant le 60è anniversaire de cette Révolution, Leonid Brejnev dressait un tableau idyllique de l’édification du communisme: « Nous avons créé une société nouvelle, une société comme l’humanité n’en a jamais connue auparavant. C’est une société à l’économie sans crise et en perpétuelle croissance, à la liberté authentique. C’est une société où domine la conception matérialiste scientifique du monde. C’est une société qui a fermement confiance en son avenir et devant laquelle s’ouvrent les horizons radieux du communisme, les perspectives larges et illimitées d’un progrès continu. Les peuples de toute la terre voient à juste titre dans le pays des Soviets le rempart et le porte-drapeau de la paix ».

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La Révolution en question s’est en fait préparée par palier bien avant ce mois d’octobre 1917, puisqu’au printemps 1887 déjà, Lénine âgé seulement de 17 ans a eu ce mot en apprenant l’exécution de son frère Alexandre pour attentat contre le tsar : « Nous ne suivrons pas cette voie-là ». La sienne, c’est le marxisme révolutionnaire qui condamne le terrorisme individuel comme moyen de lutte politique. Les cercles d’études marxistes aboutissent en 1895 à la création de l’Union de lutte pour la libération de la classe ouvrière, qui intensifie la propagande dans les masses prolétariennes. C’est le germe d’un vrai parti révolutionnaire s’appuyant sur le mouvement ouvrier. En 1898, les réflexions de Lénine sur les tâches d’un parti marxiste sont la feuille de route menant à la création du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR). Un journal clandestin fondé toujours par Lénine dénommé Iskra met trois ans, de 1900 à 1903, pour asseoir la ligne prônant le renversement du capitalisme et l’instauration de la dictature du prolétariat. Deux tendances entrent dans l’Histoire, l’une bolchévik (ou majorité), conduite par Lénine, et l’autre menchévik (ou minorité), regroupant ceux taxés d’opportunisme. Le pays connait une répression féroce de 1907 à 1910, suivie d’un regain révolutionnaire de 1910 à 1914, le tout sur un fond persistant de dualité entre les soviets d’une part, la bourgeoisie de l’autre. Le 26 octobre 1917, Lénine annonce le passage du pouvoir dans tout le pays aux mains des Soviets des députés ouvriers, soldats et paysans. Le Décret sur la Paix, une référence chère à l’AKFM malgache, figure parmi les tout premiers textes adoptés par le nouveau pouvoir.

Le socialisme scientifique du pasteur Richard Andriamanjato s'inspirait du communisme soviétique

Le socialisme scientifique du pasteur Richard Andriamanjato s’inspirait du communisme soviétique

Vainqueurs et victimes

Célébrer les soixante ans de la Révolution en 1977 était une chose, mais comment s’y prendre en 2017 avec son centenaire, autrement plus lourd de signification et de symbole, alors que l’Union Soviétique n’existe plus, et que le communisme n’est plus la ligne idéologique du pays malgré un inamovible tronc commun d’autoritarisme qui fait partie de la culture politique russe ?  Un comité d’organisation des célébrations s’est réuni pour la première fois le 23 janvier 2017 au musée de l’’Histoire contemporaine. Il a été décidé que ni les communistes, ni les représentants des autres partis n’y siègeront, afin d’éviter tout affrontement partisan. Selon Sergueï Narychkine, président de la Société d’histoire, le comité revendique une approche objective et mesurée des évènements dramatiques qui ont déchiré le pays, car « les vainqueurs et les victimes avaient chacun leur vérité ». Même Vladimir Poutine, dans un message à l’Assemblée fédérale daté de décembre 2016, souligne la nécessité d’une « analyse honnête » de tout le processus, notamment de la révolution de février 1917, d’obédience démocratique bourgeoise, et de celle d’octobre résolument bolchévik. Enchaînant sur la nécessité d’une vraie réconciliation nationale, il juge inadmissible de raviver « la discorde, la haine, et tout ressentiment lié au passé ».

Finalement, le comité est composé dans une large majorité de chercheurs, d’enseignants, de responsables et de collaborateurs de musées, de réalisateurs artistiques, d’hommes d’église, ainsi que de patrons de l’audiovisuel. Aucune place par-contre n’est laissée aux fonctionnaires et aux politiques. Il lui revient de déterminer avec précision ce qui sera célébré cette année, étant entendu que ces évènements centenaires sont incontournables, car faisant partie de l’histoire politique non seulement du pays, mais aussi de l’Europe et même du monde. Le programme des festivités pourrait faire revivre près de cent évènements majeurs dont le plus spectaculaire sera sans conteste  la reconstitution en 3D de l’assaut du Palais d’Hiver, prévue pour le 25 octobre au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. Ce jour-là, ce haut-fait des soldats révolutionnaires et des gardes rouges de Petrograd aura très exactement 100 ans jour pour jour, ce qui en fera le vrai temps fort de la commémoration.

Le Massif de l'Ibity recèle des grottes insoupçonnées

Le Massif de l’Ibity recèle des grottes insoupçonnées

Spéléologie – Dans le ventre de l’Ibity

À 25 kilomètres au sud-sud-ouest d’Antsirabe se trouve une chaîne montagneuse s’allongeant sur plus de dix kilomètres. C’est le massif de l’Ibity qui domine les vallées voisines, celles de la Manandona à l’Est, et de la Sahatany à l’Ouest, et a été promu aire protégée sous la tutelle du Missouri Botanical Garden. Des quartzites vitreux forment son ossature, parsemés d’itacolumites, des roches gréseuses assez rares, qui ont la propriété de se débiter en de grandes plaques flexibles. Cette constitution géologique a longtemps fait douter de l’existence de cavités souterraines, ce qui s’est finalement avéré faux.

Ce qui est vrai par-contre, c’est qu’il y a très peu d’exemples dans le monde de massif de quartzite aussi « troué » que celui de l’Ibity. Les premières explorations sont dues à un certain J. de St-Ours qui, en 1960, pénètre  dans un gouffre dont l’entrée a été repérée sur photo aérienne.  Le Touring-Club de Madagascar se dote d’un club de spéléo en 1963, ce qui réveille l’intérêt pour un site souterrain où tout est à découvrir. Douze gouffres et cavités sont recensés dont l’aven du Diplodocus et ceux de la jument, du perroquet, et du géant Rapeto, ainsi que la grotte d’Andrafiabekely. Le plus impressionnant, si on se réfère au nom qui lui a été donné, devrait être l’aven « Tsihitafarany » (dont on ne voit pas le fond). La progression y est difficile du fait de l’existence d’une série de puits en escalier. De plus, les parois lisses et verticales ne facilitent pas l’ancrage d’une échelle. Un ruisseau souterrain y suit des fissures à peu près à angle droit, hautes et étroites, et procède par une succession de chutes et de paliers. Un autre gouffre, celui du caniche, fait partie de ceux qui ont pu être explorés par des étudiants de la Faculté des Sciences de l’époque. Une étroite fissure de 50 mètres de long y aboutit à une salle d’environ 20mx15x20, pavée d’un chaos de blocs de quartzite résultant de l’éboulement d’une paroi.

La spéléologie dans l’Ibity est, depuis, retombée dans une certaine torpeur, faute peut-être de pratiquants passionnés. En attendant son hypothétique réveil, le massif intéresse principalement les chercheurs de pierre, dont la tourmaline, ainsi que les touristes… de surface, avec plus de 400 espèces végétales recensées, dont les orchidées sur rochers. S’y ajoutent l’artisanat des villages d’alentour, et les difficultés de parcours dues à une topographie particulière qui peuvent, au contraire, être autant d’atouts pour le site auprès des randonneurs et autres adeptes du tourisme sportif.

Financement de projets – Le crowdfunding, une alternative aux banques

Qu’on se le dise d’emblée pour éviter les désillusions : malgré son nom à consonance populiste (crowd, la foule, et pourquoi pas notre « vahoaka » tant seriné) le crowdfunding, ce beau bébé anglo-saxon, n’est pas la solution-miracle à tous les écueils de la recherche d’un financement. Il n’empêche que le nouveau concept suscite des espoirs surtout auprès des jeunes porteurs de projet, pour qui la banque n’est pas toujours la bonne…porte. Le principe de se regrouper pour mettre de l’argent à utiliser dans une cagnotte n’est en fait pas si révolutionnaire (c’est celui, vieux comme le monde, des « tontines » d’Afrique noire par exemple), mais l’élément nouveau dans cette forme de financement participatif, c’est le rôle central d’une plateforme domiciliée sur Internet.

Le crowfunding, ou le financement participatif, est un moyen de fédérer le plus grand nombre de personnes autour de son projet

Le crowfunding, ou le financement participatif, est un moyen de fédérer le plus grand nombre de personnes autour de son projet

Le crowdfunding, comme son nom l’indique, présuppose une rencontre réussie entre un projet crédible (il n’y a pas de miracle, les mauvais n’ont pratiquement aucune chance d’être retenus), et une « foule » à séduire, celle des porteurs d’argent, qu’on peut aussi appeler les épargnants ou les financeurs. Ceux-ci ont pour principal souci la traçabilité de l’argent qu’ils investissent, et on ne peut que les comprendre. La plateforme où tout se joue et se contrôle, puisqu’elle tient aussi le rôle de filtre, est apportée par le numérique. Un responsable de plateforme a à ce sujet dévoilé un secret qui peut  doucher bien des enthousiasmes: en général, seules 5% des propositions reçues sont présentées sur le site…

Il y a différentes sortes de financement participatif : il est par exemple possible d’avoir un don avec ou sans contrepartie, et on ne s’étonnera pas outre-mesure en apprenant que le crowdfunding a « explosé » en France en 2007 dans ce terreau bien spécifique qu’est la chanson. Il peut aussi emprunter la voie d’un prêt gratuit ou rémunéré, la troisième formule étant l’apport en capital. Le sérieux de la chose n’empêche pas que, de temps à autre, certaines initiatives loufoques parviennent à passer entre les mailles, comme celle aux États-Unis d’une plateforme proposant de la salade de pomme de terre moyennant contrepartie (elle a mobilisé quelque 7 500 personnes), ou d’une autre en France suggérant la vente du Palais de l’Élysée, en fait pour attirer l’attention sur ce que les initiateurs appellent la grande braderie  dont seraient victimes les monuments historiques.

En France, l'Autorité des marchés financiers est l'organisme de contrôle des crowfunding

En France, l’Autorité des marchés financiers est l’organisme de contrôle des crowfunding

Comment  fonctionne le crowdfunding, qu’il recoure à des prêts, à des dons, ou à des participations ? Le financeur vire son argent en fonction du projet choisi, sur une plateforme qui a une existence légale et est immatriculée et contrôlée, pour le cas de la France par des organismes comme l’Autorité des marchés financiers (AMF). En moyenne, les participations oscillent entre 60 et 200 euros.  Comme la plateforme fait connaître les projets retenus via internet, il lui est facile de traverser les frontières. Il n’empêche que, dans leur psychologie, les épargnants sont plus motivés par les projets de proximité ou, pour les longues distances, par ceux concernant tel pays plutôt que tel autre.

Confiance mutuelle

Les plateformes prélèvent tout naturellement un pourcentage lié au montant levé. Un don avec contrepartie coutera plus cher qu’un don sans contrepartie. En matière de traçabilité, l’épargnant exige d’avoir les moyens de suivre l’itinéraire pris par son argent. C’est pourquoi, à la différence des actionnaires classiques qui ont leurs assemblées générales annuelles, beaucoup de plateformes ont créé des comités stratégiques où elles rencontrent les « investisseurs » que sont les épargnants. La confiance mutuelle est indispensable et est facilitée par le fait que l’élément affectif, ou se préoccupant d’investissement social, est bien présent, contrairement aux opérations purement commerciales. C’est le cas, par exemple, de « Faso soap » au Burkina Faso, dont la collecte a débuté ce mois et qui travaille sur un savon éloignant les moustiques, donc le paludisme, ou de « It’s about my Africa » centrée sur l’adduction d’eau potable dans les régions déshéritées. Selon les plus récentes statistiques, un pays comme la France en est actuellement à plus de deux millions d’épargnants-financeurs.

La majorité des épargnants de « It’s about my Africa » est constituée par la diaspora des pays africains concernés par le projet. C’est peut-être aussi le moment de se persuader qu’avec le crowdfunding, un instrument financier fiable, car contrôlable en permanence, est désormais à la disposition des Malgaches de l’étranger qui souhaiteraient investir même modestement, mais se méfient de certains circuits. Ce ne sont pas les besoins d’un pays pauvre parmi les pauvres qui manquent, et c’est autrement plus utile que de se mettre benoitement au service des ambitions personnelles, avouées ou non, de certains politiciens…

MAG7Rétro pêle-mêle

Retirer aujourd’hui le permis accordé hier, qui se rappelle l’affaire des panneaux en tri-vision érigés au rond-point de l’avenue Lénine à Antanimena par un jeune loup de la pub, et arrachés par le maire de l’époque en évoquant d’obscures et indéchiffrables raisons techniques ? C’était en juin 2004, et le citoyen normalement constitué aurait préféré des motifs même tirés par les cheveux pouvant être sécuritaires (un risque de court-circuit dans les moteurs des prismes verticaux par exemple, mais si !) fonciers (le trottoir étant censé relever d’un établissement confessionnel, re- si !) ou moraux (on ne vante pas les vertus de la bière dans un quartier aussi marqué par le catholicisme : sauf qu’il aurait suffi de changer les produits mis en montre pour que l’argument s’écroule). Toujours est-il que le scandale eut le don de propulser au devant de la scène publique trois lettres de l’alphabet résumant à elles seules une volonté, qui peut-être s’ignorait encore, de tout balayer à grande vitesse sur son passage. Derrière les trois lettres il n’y avait même pas encore de visage aux contours clairs (c’est à peine si on l’a entrevu lors de la remise d’un trophée récompensant son cursus), ni de voix puisqu’il fuyait les interviewes, à croire que malgré son métier il était une sorte d’Anti-Comm. Mais devant ce fait du prince, il est quand même allé de son petit verset biblique prescrivant de ne jamais trembler quelles que soient les circonstances, et ressemblant à s’y méprendre à un certain Marc 5 : 36 malencontreusement déjà réservé par quelqu’un d’autre. Quoiqu’il en soit, il a gratuitement gagné une publicité personnelle qui lui aurait coûté autrement plus que le prix de deux panneaux, fussent-ils d’avant-garde. Tel le nez de Cléopâtre, la mesquinerie d’un édile ou de son gourou a suffi pour changer le cours de l’Histoire.

Lettres sans frontières

Marie-Claire Blais

In Une saison dans la vie d’Emmanuel

Un poète, s’écria mon père !

Dès ma naissance, j’ai eu le front couronné de poux ! Un poète, s’écria mon père, dans un élan de joie. Grand-mère, un poète ! Ils s’approchèrent de mon berceau et me contemplèrent en silence. Mon regard brillait déjà d’un feu sombre et tourmenté. Mes yeux jetaient partout dans la chambre des flammes de génie. « Qu’il est beau, dit ma mère, qu’il est gras, et qu’il sent bon ! Quelle jolie bouche ! Quel beau front ! » Je bâillais de vanité, comme j’en avais le droit. Un front couvert de poux et baignant dans les ordures ! Triste terre ! Rentrées des champs par la porte de la cuisine, les Muses aux grosses joues me voilaient le ciel de leur dos noirci par le soleil. Aïe, comme je pleurais, en touchant ma tête chauve…

Je ne peux pas penser à ma vie sans que l’encre coule abondamment de ma plume impatiente. « Pivoine est mort, Pivoine est mort, à table tout le monde ! » Mais heureusement Pivoine était mort la veille et me cédait la place, très gentiment. Mon pauvre frère avait été emporté par l’épi … l’api … l’apocalypse … l’épilepsie quoi, quelques heures avant ma naissance, ce qui permit à tout le monde d’avoir un bon repas avec M. le Curé après les funérailles.

Pivoine retourna à la terre sans se plaindre et moi j’en sortis en criant. Mais non seulement je criais, mais ma mère criait elle aussi de douleur, et pour recevoir nos cris, mon père égorgeait joyeusement un cochon dans l’étable. Quelle journée ! Le sang coulait en abondance, et dans sa petite boîte sous la terre, Pivoine (Joseph-Aimé) dormait paisiblement et ne se souvenait plus de nous.

« Ah ! Comme Dieu vous récompense », dit M. le Curé.

  1. le Curé m’a admiré dès ce jour-là. La récompense c’était moi. Combien on m’avait attendu ! Combien on m’avait désiré ! Comme on avait besoin de moi !

« Une bénédiction du ciel, dit M. le Curé. Qui sait, une future vocation ? Les oreilles sont longues, il sera intelligent, très intelligent ».

« L’essentiel, c’est de pouvoir traire les vaches et couper du bois », dit mon père sèchement.

« Joseph-Aimé est mort », répéta ma mère. Et elle se moucha à grand bruit.

« Consolez-vous en pensant au futur, dit M. le Curé. Ne regardez pas en arrière. Cet enfant-là va rougir avant de faire son premier péché mortel, je vous le dis. Et pour les péchés, je m’y connais, celui-ci, Dieu lui pardonne, il en commettra beaucoup ».

Textes: Tom Andriamanoro

Photos: L’Express de Madagascar-AFP

 


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