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Diana – Des trésors cachés dans le sous-sol d’Ampasindava

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Les populations du Nord commencent à mieux connaitre les activités de TREM, société minière qui y explore les terres rares. Lors d’une conférence récente, il a été notamment explicité que le potentiel dans la presqu’ile d’Ampasindava permettra de placer Madagascar parmi les rares pays qui prétendent pouvoir accéder au marché mondial exigu des terres rares.

La société minière Tantalum Rare Earth Malagasy Sarl, TREM, était présente au Salon de la Recherche organisé conjointement par l’Université d’Antsiranana, le Fivmpama, le GEM et l’Institut supérieur de technologie d’Antsiranana, les 24 et 25 mai. Elle a aussi participé à la série de conférences qui s’est tenue dans la grande salle de la commune urbaine d’Antsiranana.
C’est au cours de cette conférence que les techniciens de la société minière ont amplement expliqué les étapes de l’exploration menées. Et ce, avec force détails sur les différentes méthodes de prospection utilisées en vue de collecter des échantillons des sols qui ont été analysés pour le dosage des teneurs en terres rares. L’objectif étant d’estimer le contenu géologique du domaine de recherche, techniquement dénommé les « ressources ».
Le public antsirananais, intéressé par  les explications,  a ainsi eu l’occasion de mieux connaitre la TREM, les acquis des travaux d’exploration de terres rares qu’elle a menés au sein d’un domaine exploratoire que lui a conféré un permis de recherche minière et le permis environnemental correspondant. Le domaine d’exploration de la société minière est institué sur la presqu’ile d’Ampasindava, et plus précisément, dans le district d’Ambanja de la région Diana (communes rurales d’Ambaliha, d’Ankingameloka, d’Anoro­tsangana, d’Antsirabe et de Bemaneviky-OIuest) et dans le district d’Analalava de la région Sofia (commune rurale d’Ankaramibe).

Le remblayage des trous de forage.

Le remblayage des trous de forage.

État zéro
Lors du vernissage de l’exposition et durant leur visite du stand de la société, les autorités, conduites par  le chef de la région Diana, ont mis en exergue l’importance vitale d’une entreprise, surtout minière, dans la croissance économique et l’épanouissement social. Cependant, elles ont également mis un accent particulier sur les mesures à prendre pour préserver l’environnement et les populations.
En 2015, l’Institut national des sciences et techniques nucléaires, autorité scientifique compétente en radioprotection à Madagascar, a évalué les risques potentiels causés par la radioactivité ambiante naturelle et ce, avant la mise en place d’un projet minier (état zéro). Ces investigations ont conclu que les populations ne courent pas de risques dus à une exposition, même permanente, aux radiations naturelles. L’état 0 de l’intégralité du domaine sur le plan environnemental et des communautés humaines a également été établi.
Les populations locales et riveraines des futurs sites miniers n’ont aucune raison de se faire du souci. En effet, avant de mettre en place un projet minier et pour respecter la procédure légale et réglementaire en vigueur à Madagascar, TREM est tenue de faire appel à l’Office national pour l’environnement afin de tenir des réunions publiques autant de fois que nécessaires pour expliquer à toutes les parties prenantes les méthodologies à mettre en œuvre et les solutions préconisées à chacun des impacts sur l’environnement et sur les communautés humaines.
Les populations directement et indirectement impactées, les autorités administratives territoriales, scientifiques et techniques à tous les niveaux, et les membres de la société civile seront alors conviés à ces assises. Il est primordial d’obtenir leur acceptation car les populations doivent tirer profit d’une telle entreprise et par récurrence, la région Diana et tout le pays. Le potentiel dans la presqu’ile d’Ampasindava permettra de placer Madagascar parmi les rares pays qui prétendent pouvoir accéder au marché mondial exigu des terres rares, actuellement très largement dominé par la Chine (plus des 95 % de l’offre).

Extraction hydraulique des échantillons.

Extraction hydraulique des échantillons.

La genèse des recherches

Depuis 2010, TREM a mené des travaux de prospection, d’abord en explorant les gites magmatiques primaires par des sondages carottés dans les environs d’Ampasibitika. En même temps, des prélèvements aléatoires de sols ont été faits pour connaitre leur possibilité de minéralisation. Comme le dosage des terres rares contenues dans ces échantillons est probant, une réorientation stratégique de l’exploration a été décidée au début de la campagne 2001. La prospection a été réorientée vers les sols qui sont les produits d’altération des roches. En particulier, les filons de granite hyperalcalin d’un faciès particulier et dénommé fasibitikite par Alfred Lacroix qui les avait identifiés en 1922, ainsi que le minéral magmatique primaire (eudyalite) et les minéraux (dont le pyrochlore) qui en dérivent par son altération hydrothermale. Les ressources en oxyde total des terres rares ont été alors estimées et il importe d’en connaitre la proportion sur laquelle on peut asseoir un projet minier. Ce sont les réserves. La première estimation est possible, vu les résultats des essais de valorisation à l’échelle pilote que les autorités et les populations riveraines du site ont approuvé et autorisé et qui ont déjà été portés à la connaissance des autorités administratives et techniques de la région Diana, du district d’Ambanja et des communes impactées. Les populations riveraines du site des essais et les autorités ont admis l’importance d’un futur projet minier de TREM.

Mise en terre de jeunes plants après remblayage.

Mise en terre de jeunes plants après remblayage.

Toujours en phase d’exploration

La société minière TREM a précisé que les techniques d’extraction et de valorisation des terres rares à adopter pour le futur projet minier ne seront connues et finalisées qu’après les essais en unité pilote. En effet, les essais permettront d’identifier, parmi les solutions de lavage envisageables, celle qui optimisera la récupération des éléments chimiques des terres rares tout en permettant de minimiser les impacts négatifs et en maximisant les impacts positifs.
La société est encore actuellement à la phase d’exploration qui s’achèvera avec l’estimation des réserves économiques et, de ce fait, il a été clairement annoncé qu’elle n’est pas encore détentrice d’un permis d’exploitation et n’a même pas encore initié une quelconque démarche dans ce sens. Elle n’a eu qu’un permis de recherche de type « R » numéro 6698, renouvelé pour une période de trois ans à partir de janvier 2014, et d’un permis environnemental
N 52/09/MEF/ONE/DG/PE, qui lui permettra d’extraire  des substances comme les lanthanides et les actinides.
De plus, il faudra encore attendre l’acceptation du produit de valorisation par les utilisateurs finaux avant de pouvoir chiffrer les réserves dites marchandes et économiques. C’est seulement à ce moment-là que le lancement d’un projet minier sera décidé et que toutes les études y afférentes, dont les études d’impact socio-environnemental, seront menées.
Certes, durant une centaine d’années, on n’ignorait pas l’existence des terres rares et les chercheurs ne connaissent pas leur évolution, mais maintenant elles dictent le développement technologique devenu  incontournable dans le monde. Les éléments des terres rares sont  maintenant devenus  plus précieux que  l’or ou le pétrole. Leurs éléments chimiques font actuellement partie des ressources hautement stratégiques pour
diverses destinations industrielles, dont l’une des plus importantes est la fabrication des super-aimants pour les appareils de téléphonie mobile, les ordinateurs, les batteries des voitures électriques et hybrides.

Textes et photos : Raheriniaina


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