Une bonne initiative est toujours la bienvenue, comme celle du festival Rencontres du film-court pour sa XIIe édition. Un atelier d’écriture critique s’est tenu durant cette semaine.
Une plateforme d’échange, de partage et de découverte. Un atelier inédit et coopératif consacré à l’écriture s’est tenu à l’Institut français de Madagascar (IFM) à Analakely tout au long de la XIIe édition des Rencontres du film-court (RFC). Il a suscité et sollicité à la fois la créativité ainsi que l’esprit critique des participants férus d’art et avant tout cinéphiles. Car il a mis notamment en avant les contraintes artistiques, sociales ou économiques auxquelles fait face le cinéma national.
Cet atelier d’écriture critique qui s’est tenu depuis le 24 avril jusqu’à hier, a contribué à affûter la vision d’une bonne dizaine de journalistes et acteurs des médias ainsi que du monde de la communication, en général. Il s’agit d’une activité de groupe fédératrice autour d’un objectif commun auquel les participants privilégiés de la rencontre seront mis à contribution. Objectif qui se résume par une meilleure promotion et valorisation du septième art dans la Grande île et, pourquoi pas, surtout le continent africain. Les Rencontres du Film Court en partenariat avec Awotélé, la revue panafricaine des critiques cinématographiques tient ainsi à favoriser la création, la formation et la lutte contre l’illettrisme par le biais de cette initiative qui tend vers une visée thérapeutique pour l’art en général, en fonction du public. (Photo Cult Atelier RFC)
Des intervenants émérites
« L’art a un besoin vital de critique. Sans elle, il ne peut exister », affirme le critique Jean Douchet. Emmené par Charles Grandjean du Festival international de Fribourg en Suisse et de Nicolas Johary, fondateur de la plateforme Hiwo, l’atelier d’écriture critique des RFC s’est attelé à aiguiser l’esprit des participants. Et ce, à partir du postulat qu’une nouvelle génération de cinéastes se doit d’être accompagnée d’une génération de critiques. Avec également Domoina Ratsara, contributrice de la revue Awotélé dans la Grande ile, à l’animation, les journées sont allées bien au delà des exercices de visionnage de films, des discussions et de rédaction de critiques. Bref, les séances se sont affirmées comme un véritable stage en journalisme culturel.
Déroulement de l’atelier
D’une part, en formation théorique, les spécificités de l’écriture critique ont été abordées. À savoir la démarche analytique et argumentative. « La critique est un espace de prise de parole et de débat. Il n’existe pas de critique-type. Elle part d’un vécu subjectif, autrement dit un critique est un spectateur qui s’immerge dans le film et écrit selon son ressenti pour parvenir à une lecture cohérente et argumentée », souligne Charles Grandjean. D’autre part,, les participants ont été amenés à mettre en pratique les acquis théoriques. Le temps d’une journée, les participants ont ainsi regardé des films en compétition, en discuter et écrire des critiques à leur tour.
Toute une technique
Si Nicolas Johary a présenté sa plateforme Hiwo et la manière dont son équipe aborde la critique culturelle, Charles Grandjean est intervenu sur la méthode de rédiger une critique et de présenter les nouvelles formes de critique à travers le web. Tout au long de l’atelier, les participants écrivent puis travaillent leurs productions journalistiques, ou simplement regardent et commentent les films-courts proposés. Le maître mot de ces ateliers est l’échange qui se matérialise en une critique constructive des œuvres proposées, que ce soit par l’intervenant ou par les autres participants. L’objectif étant que chacun puisse contribuer librement, sans crainte d’un jugement négatif de la part des autres.
Andry Patrick Rakotondrazaka – Photos Rencontres du film-court (RFC)