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Histoire – L’indépendance mauricienne acquise après deux batailles

Tout commence avec un premier débarquement, le tâtonnement de terrain se poursuit par l’importation de la civilisation, les batailles et se termine par l’indépendance. L’île Maurice a expérimenté cette succession d’événements.

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Le Morne Brabant du haut duquel les esclaves marrons se sont jetés dans le vide.

Le Morne Brabant du haut duquel les esclaves marrons se sont jetés dans le vide.

Quand le passé douloureux de métamorphose est en expansion. La découverte de l’île Maurice remonte en 1500, après le passage des Arabes en quête de la route des épices et des Portugais. Un siècle plus tard, les Hollandais ont débarqué et apporté la canne à sucre. Ils s’y sont installés, ont chassé les dodos – des oiseaux ne pouvant pas voler (faciles à attraper) et exploité le bois d’ébène pendant près de cent ans. Ils ont fini par quitter l’île quand les dodos sont épuisés. Ensuite, les Français et les Anglais ont envahi le territoire. La première bataille a éclaté en 1710. Les Français l’ont gagnée. Ils ont gouverné  l’île, commencé à développer le pays en prenant en main la culture de canne à sucre, l’aménagement d’un jardin botanique. Mahé de La Bourdonnais a créé la capitale et construit Port-Louis,
« facile d’y entrer mais difficile d’en sortir », raconte Juliette Géraldine, guide touristique.
En 1810, une deuxième bataille a eu lieu, toujours opposant les Français et les Anglais. Cette fois, les Anglais l’ont remportée à Cap Malheureux à l’Ouest de l’île. Ils ont par la suite édifié la citadelle du Fort Adélaide, construite en 1810, pour se protéger de l’attaque de leurs ennemis. Diplomates, ils ont laissé leurs adversaires travailler dans la partie Nord-Est de l’île.

Attristant
Les Français ont importé des esclaves en provenance du Sénégal et du Mozambique pour travailler comme gens de maison et dans les champs.
« Les maîtres les enchaînaient et les maltraitaient. Ne supportant pas les châtiments corporels, certains ont préféré fuir pour rejoindre la montagne Le Morne Brabant qui se trouve au Sud-Est de l’île. On les appelait les esclaves marrons », poursuit la guide.
Les fugitifs ont vécu tranquillement sur Le Morne mais la tragédie est survenue en 1835 au moment où l’administration a décrété l’abolition de l’esclavage. Des soldats anglais ont grimpé sur Le Morne Brabant pour aller à la rencontre des esclaves marrons pour leur annoncer qu’ils étaient désormais libres. Contre toute attente, ces derniers, ne voulant plus revenir en arrière et ne désirant plus servir leurs anciens maitres, ont cru que les soldats étaient venus les capturer de nouveau. Au lieu d’entendre la bonne nouvelle, ils ont préféré se donner la mort et se sont jetés du haut de la falaise. Fin tragique! L’Unesco classera, plus tard, cette montagne dans la liste du Patrimoine mondial en mémoire des esclaves suicidaires.

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La vie de pacha sur un catamaran pour le touriste.

La vie de pacha sur un catamaran pour le touriste.

La croissance dans le tourisme

À partir des années 80, la culture de la canne à sucre, la production de sucre et le textile ont développé l’économie du pays. Quelques années plus tard, le secteur touristique a redonné un nouveau souffle à l’économie. Tous les coins de l’île abritent des endroits et sites idéaux pour les visites. Au Sud, il y a Curepipe ou ville de lumière, le volcan dormant depuis mille ans, le lac sacré, la rhumerie et la cascade de Chamarelle, la terre des sept couleurs. À l’Ouest, les touristes profitent d’une ballade en catamaran à Rivière Noire pour partir à la rencontre des dauphins, visiter la Roche cristal, l’île au Bénitier et avoir une vue du mont Le Morne Brabant. La partie Est propose une virée vers les belles plages de l’Île aux cerfs. Sur le plateau central, les visiteurs trouveront la route du thé (usine et chalet de dégustation, culture de vanille et d’anthurium), la rhumerie de Saint-Benoît, l’église catholique en plein air Marie Reine de la Paix et il ne faut jamais rater la Place Caudan et un tour au Mall de Bagatelle.

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Les agents ayant bénéficié de l’eductour se prennent en photo sur la citadelle du Fort Adélaïde.

Les agents ayant bénéficié de l’eductour se prennent en photo sur la citadelle du Fort Adélaïde.

Vendre une destination par l’eductour

La compagnie aérienne Air Mauritius a organisé, durant la deuxième semaine de février, un eductour pour récompenser des agents ayant vendu le plus de billets auprès des clients empruntant cette compagnie.
Eductour est dérivé des mots anglais educational tour. Auparavant, ce sont les chefs d’agence qui partaient alors qu’ils ne vendaient pas de billets. Cette fois, nous avons décidé de récompenser les meilleurs vendeurs. Lors de leur visite, ils découvrent et s’enquièrent des informations nécessaires aux clients , signale Lilia Mika, directeur Pays de la compagnie.

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Dans le système éducatif, l’anglais prédomine par rapport au français, en particulier au Collège Royal

Dans le système éducatif, l’anglais prédomine par rapport au français, en particulier au Collège Royal

La force de l’anglais

Les enfants mauriciens jouissent de l’utilisation du franglais dans le système éducatif. Dès le primaire jusqu’à leur graduation, ils maîtrisent ces deux langues. Le cycle primaire commence à trois ans jusqu’à l’âge de cinq ans. Le pré-primaire débute à six ans et il dure six ans contre sept années en secondaire. C’est l’université de Cambridge qui prépare le système d’examen final. Ceux qui ne réussissent pas leur examen d’« anglais », même s’ils obtiennent de bonnes notes dans les autres matières, ne sont pas classés parmi les élites. Une troisième langue s’ajoute au programme éducatif : le créole fait actuellement ses premiers pas dans le parcours académique.

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Le bureau du Premier ministre.

Le bureau du Premier ministre.

Focus – La naissance d’un État

Les Indiens, les Pakistanais et les Chinois ont immigré vers Maurice pour y travailler. En 1936, les intellectuels créoles et hindous créent le Parti Travailliste qui s’aligne au côté du mouvement syndical et s’oppose au pouvoir politique de la Grande-Bretagne et à l’aristocratie sucrière blanche. Depuis de nombreuses années, les Mauriciens pensent à l’indépendance de leur pays. Ce qui les a poussés à se séparer en deux camps,  pour et contre. En 1948, les adultes qui peuvent prouver qu’ils sont éduqués après avoir passé un examen d’alphabétisation, ont obtenu le droit de vote. Le suffrage universel ainsi que l’institution du système ministériel ne sont acquis qu’en 1956. Les premières élections au suffrage universel se tiennent en 1959 avec la victoire du Parti Travailliste qui commence alors à prendre les rênes de l’Exécutif avec six ministres au sein du Cabinet.
En avril 1965, le secrétaire d’État britannique, Anthony Greenwood, est en mission à Maurice pour prendre, auprès des Mauriciens, la mesure du vœu d’indépendance. Malgré l’opposition  du Parti Mauricien Social-démocrate de Sir Gaëtan Duval, Anthony Greenwood est convaincu que les Mauriciens désirent l’indépendance du pays. La même année à la conférence constitutionnelle au Lancaster House de Londres, Greenwood conclut que « l’Ile Maurice est en droit de réclamer l’indépendance et de prendre sa place parmi les nations souveraines de la planète » sous deux conditions imposées par les Britanniques, dont  la soumission d’un rapport de la Commission électorale qui délimite les nouvelles frontières électorales à Maurice et la majorité des votes en faveur de l’indépendance lors des prochaines élections prévues pour 1967 explique Juliette Géraldine.
Le 22 août 1967, Ramgoolam dépose à la table de l’Assemblée une motion. « C’est le désir du peuple de Maurice d’accéder à l’indépendance au sein du Commonwealth. C’est la fin d’un voyage et le début d’un autre ». L’indépendance n’est toutefois proclamée que le 12 mars 1968, Le drapeau quadricolore est, pour la première fois, hissé dans le ciel mauricien au Champ de Mars, en remplacement de l’Union Jack. Maurice reste donc une monarchie jusqu’à l’accession du pays au statut de République le 12 mars 1992, 24 ans après. Comme contrat, Maurice envoie jusqu’à ce jour 40% de sa production de sucre en Grande-Bretagne

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La fameuse Place Caudan

La fameuse Place Caudan

 

Textes et Photos : Farah Raharijaona


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