C’est un projet artistique inédit qui promeut à la fois le tourisme et la musique grâce à un film documentaire. Il se découvrira au public cette année, tel un « Road movie ».
Les merveilles cachées de l’Ile rouge en image et en musique. C’est dans cette optique qu’est initié, le 19 février, le Malagasy Road Show. Ce projet artistique se décrit comme une parfaite symbiose entre la passion de la musique et le savoir-faire du septième art malgache. Il est animé par une ambition de promotion de l’image de Madagascar, principalement touristique, tout en mettant l’accent sur les richesses culturelles de l’île.
Comme l’indique son intitulé, Malagasy Road Show relatera un voyage. Pas n’importe lequel puisque l’idée se fonde sur la réalisation d’une épopée qui saura immortaliser les meilleurs sites touristiques du pays, à l’instar de Nosy Be, Sainte-Marie, Tolagnaro, Morondava, Toliara, sans oublier évidemment la capitale, Antananarivo.
Cependant, si le concept consiste en une promotion d’images, Malagasy Road Show ne se cantonnera aucunement aux circuits classiques. À l’exemple de la première étape du Road Movie qui se déroulera à Nosy Be, du 8 au 15 mars, sans les visites guidées sur Mont Passot, les excursions sur commande à la journée dans les petits archipels tels que Nosy Fanihy ou Nosy Sakatia. Oubliés également les plongées sous-marines, les visites au Lemuria Land et les circuits en hélicoptère ou les mini-croisières. Le déplacement est accompli par cinq parmi les meilleurs musiciens du Jazz Club du Cercle germano-malgache qui s’efforceront, partout où ils passeront, de s’imprégner de tous les genres musicaux locaux qu’ils associeront au jazz. De ces échanges, naîtront des sons authentiques et complètement hors des standards connus.
De l’art au tourisme
Le projet est placé sous la direction artistique de ce grand homme du Kaiamba qu’est Charles Maurin Poty, avec Anjaramalala Rasoanaivo qui endosse le rôle de réalisatrice tout en immortalisant chaque instant de l’aventure avec son et caméra. En coproduction avec le ministère du Tourisme, Malagasy Road Show sera officiellement présenté au grand public, le 8 juin, durant l’International Tourism Fair Madagascar. En tout et pour tout, trois films seront réalisés dans cette aventure et seront auréolés d’un album du groupe Malagasy Road Show. En réalité, le projet ambitionne de dévoiler la véritable diversité culturelle et artistique du pays, un concept qui se trouve bien loin des clichés touristiques d’un « Madagascar » avec ses plages de sable blanc ou ses rizières verdoyantes. Grâce à ce projet, le monde entier et surtout le malgache lambda seront en mesure de goûter à un tourisme local authentique chargé d’échanges, de découvertes et de créativités (musicales surtout).
Le jazz club en pilier musical
« Les échanges culturels et surtout musicaux entrant dans les principaux objectifs du Malagasy Road Show, l’idée de faire appel à des musiciens émérites et créatifs est venue tout naturellement », explique Anjaramalala Rasoanaivo. C’est à partir de là qu’elle a contacté cinq des meilleurs musiciens du Jazz Club du Cercle germano-malgache : Joro Rakotozafiarison à la guitare, Josia Rakotondravohitra à la batterie, Andry Michaël Randriantseva à la guitare basse et trombone, et Tonny Mahefa Razafiarison à la guitare basse. Ces jeunes musiciens entameront le périple à Nosy Be pour enchaîner sur Sainte-Marie, Tolagnaro et finir à Morondava et, comme point d’ancrage final, dans la capitale. Durant ces déplacements, le quintet s’efforcera de s’imprégner de tous les genres musicaux qui existent dans ces villes. « L’idée de cette recherche de symbiose entre genre traditionnel et celui que nous affectionnons, le jazz, est tout simplement le moteur qui nous a motivés à participer à ce projet. Imaginez jazz et salegy, ou jazz et mangaliba, ou encore jazz et kilalaka, des combinaisons de rythme inédit qu’on a hâte d’exploiter», souligne Joro Rakotozafiarison. Autant dire que l’album Malagasy Road Show qui résultera de l’aventure, nous réserve déjà de mélodieuses surprises dignes de ce nom.
Joro Rakotozafiarison – Le virtuose modeste
Joro Rakotozafiarison a d’abord connu le piano. Malgré sa virtuosité à la guitare, il n’a pas fait ses premiers pas musicaux avec elle. L’histoire d’amour s’est installée et a grandi avec le temps à partir de ses 11 ans. Il participe au concours Tremplin de Madajazzcar en 2013 et remporte le premier prix avec le Jazz Quart. À partir de là, sa carrière démarre sur les chapeaux de roues.
Josia Rakotondravohitra – Batteur engagé
Josia est un musicien qui a baigné dans la musique évangélique depuis plusieurs années. Alors qu’il était bureaucrate, il rejoint le Tana Gospel Choir pour en être le batteur, et avoue y avoir beaucoup appris. Il a été parmi les premiers membres fondateurs du Jazz club du CGM
Andry Michaël Randriantseva – Multi-instrumentiste
Musicien multi-instrumentiste parmi les premiers bâtisseurs du Jazz club du CGM, Andry Mika a commencé à la guitare, avant de passer au piano, puis à l’orgue pour finir au trombone. Ayant suivi des études en marketing et finance, Andry Mika met ses acquis au service de sa carrière musicale.
Njaka Rakotonirainy – Le bà-gasy à la sauce jazz
Membre du Jazz club depuis ses premiers jours, Njaka Rakotonirainy est un pianiste hors pair. C’est à l’âge de 6 ans qu’il commence, grâce à son père, également claviériste, à l’église. À 9 ans, il commence à lire le « solfa », puis à 10 ans, commence à apprendre à lire le solfège en suivant des cours classiques
Tonny Mahefa Andriambololona Razafiarison – Le bassiste charismatique
Avec quelques dread locks qui commencent à se dessiner, des cheveux longs, un look qui ne passe pas inaperçu et un skateboard prêt à rouler partout, Tonny Mahefa aurait pu être un athlète de haut niveau d’un sport extrême. C’est sans compter sur son talent de musicien, car ce gaucher qui joue de la main droite est un grand bassiste.
Texte : Harilalaina Rakotobe
Photos : Fournies – L’Express de Madagascar