L’élection de Donald Trump à la Présidence des États-Unis et le bilan provisoire de Barack Obama, Bemiray n’en fait pas l’impasse. Malgré les propos lénifiants de l’ambassadeur Robert Yamate, d’aucuns pensent que l’on est dans l’incertitude quant à la politique africaine de la future nouvelle administration américaine. Alors, autant se détendre en pratiquant la danse sportive.
Actualités – Le Nouveau Monde selon Donald Trump
Sans jeu de mots, voilà ce qu’on peut appeler un curriculum vite fait : 1971, il hérite de la société immobilière de son père. 1996, il acquiert les concours télévisés Miss USA et Miss Univers. 2003, il est producteur et présentateur de l’émission de téléréalité « The Apprentice ». C’est tout, vita tompoko. « Il », c’est bien sûr, pour reprendre une page de couverture du New Yorker, celui que John Kennedy, Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt, et Georges Washington regardent ensemble avec horreur à la télévision : Donald Trump, 45è Président des États-Unis.
« J’aime Trump parce que ce n’est pas un politicien. J’apprécie qu’il dise devant tout le pays ce que tout le monde dit chaque soir à la maison, autour de la table du dîner », explique un « petit Blanc » américain en mal de revanche sociale. Car les vérités assénées par son champion se ramassent à la pelle. Une des clés du succès de la campagne de Trump a été de n’avoir pas oublié les laissés-pour-compte et les villes qui reçoivent rarement, pour ne pas dire jamais, la visite d’un candidat à la Présidence. Ce sont souvent des populations en difficulté, comme celles de Mobile en Alabama où le taux de chômage est plus élevé que celui du reste du pays, de Springfield en Illinois dont l’industrie manufacturière est sinistrée, de Beaumont au Texas trop dépendante d’un gaz qui n’en finit pas de se brader. Ou encore de Lowell dans le Massachusetts, une ancienne ville du textile qui n’arrive pas à revenir à flot, et dont 20% des 110 000 habitants vivent dans la pauvreté.
La foule qui se presse aux meetings de Trump est presque exclusivement blanche, prompte à lui réserver un standing ovation quand il promet la planète Mars : rapatrier les emplois industriels, édifier un mur le long de la frontière avec le Mexique, interdire l’entrée du territoire aux musulmans, se désengager de l’Otan … Tous savent que ce sont des « kabary ambony vavahady », des calembredaines risquant d’être sans lendemain. Mais ce sont surtout des mots qui font chaud au cœur, quand on a fait la queue pendant des heures pour entendre avec délice le milliardaire taper sur l’establishment. Les plus perspicaces auront noté qu’il débite toujours le même discours, quel que soit l’État visité. À quoi bon changer puisque partout les préoccupations, et les gens, sont les mêmes… À peine y ajoute-t-il un peu de couleur locale pour que l’auditoire se sente spécialement concerné, cela fait toujours plaisir, et rapproche. « Il y va parfois un peu fort, mais il appuie là où ça fait mal. Les gens sont de plus en plus frustrés parce qu’ils ont l’impression qu’on ne va nulle part en tant que nation. Ce pays a besoin d’un vrai patron, nous n’avons pas besoin d’un politicien en chef ».

Malgré les propos infâmants, des femmes et des hispaniques ont voté pour le milliardaire de l’immobilier.
Mélange détonant
Maintenant que le vin est tiré, à quoi ressemblera le Nouveau Monde refaçonné par Donald Trump Le principal problème est sa personnalité qui, tout en étant conscient de ses limites, n’accepte pas qu’elles puissent être des handicaps. Presque tous les Présidents qui l’on précédé ont eu une expérience soit dans la Fonction publique, soit dans l’Armée. Lui n’est passé ni par l’une ni par l’autre. Durant sa campagne, il a souvent laissé transparaître son ignorance sur des questions élémentaires d’intérêt national mais, par quelque fierté mal placée, il n’a jamais manifesté le désir de s’informer sur ces sujets, encore moins de les maîtriser. Selon un article paru en janvier de cette année dans le New York Times, « aucun autre candidat à la Présidence n’a été aussi dédaigneux de la connaissance, indifférent aux faits, insensible à sa propre ignorance. Il n’est pas étonnant que la plupart des déclarations et des promesses les plus controversées de M. Trump soient des projets chimériques et des coups médiatiques ». Et de poursuivre : « Le mélange détonant d’ignorance, d’instabilité émotionnelle, de démagogie, d’égocentrisme, et d’esprit rancunier de Trump pourrait conduire le pays à la catastrophe ».
Ce qui semble sûr, c’est qu’il excelle à dérouter son monde en commençant par ses propres électeurs. Dans sa toute première allocution d’élu, on aurait cru entendre Jimmy Carter ou n’importe quel pasteur méthodiste de quartier. Le revirement est à 180°, finis les écarts de langages et les provocations, il s’envole pour un éloge appuyé de celle à qui, quelques semaines plus tôt, il avait promis la prison. La grande gueule s’est-elle déjà laissé formater par le profil de la fonction On a dû avaler son cache-nez là-bas à Springfield ou à Lowell… Pire, il affirme maintenant, côté sécurité sociale, qu’il est hors de question de remettre en cause « l’Obamacare » qui fut pourtant le principal cheval de bataille des Républicains, lui compris, contre l’administration Obama. Il se peut que tôt ou tard, la fracture qui s’est fait jour durant la campagne s’aggrave, et que les plus virulentes critiques lui viennent de son propre parti plutôt que du camp d’en face. Robert Yamate, ambassadeur des États-Unis à Madagascar a, dès le lendemain des résultats de l’élection, affirmé sur on ne sait quelle base que la politique américaine vis-à-vis de la Grande île ne changera pas. Le diplomate a fait son travail, mais comment peut-on en être aussi prématurément sûr avec un Président qui, du moins pour le moment, reste une incertitude pour le monde et un point d’interrogation pour les Américains eux-mêmes ?

La danse sportive commence à gagner des adeptes.
Loisirs – Sportive et sensuelle est la danse
Madagascar n’est guère représentée sur la scène internationale de la danse sportive alors que le pays compte des milliers de pratiquants, ce qui le place juste après l’Afrique du Sud. Il y a là une lacune à combler, surtout que, à ce qui se dit, les Malgaches dansent le rock n’ roll bien mieux que ses inventeurs américains…
À la base se trouvent les « danses de salon », également appelées « danses de société », dont les sept composantes doivent être maîtrisées par qui veut s’orienter vers la danse sportive. Il s’agit de la valse, du paso, du tango, du cha-cha, du madison, du zook love, et de l’incontournable rock n’ roll. Étant par nature une compétition, la danse sportive est codifiée, et ses figures imposées. Les concurrents disposent d’une minute trente pendant laquelle aucune place n’est laissée à l’improvisation, aussi géniale qu’elle puisse être.
Dix danses sont universellement homologuées pour la compétition dont cinq standards (valse anglaise, également appelée boston ou valse lente, valse viennoise, quick step, slow fox trot, tango), et cinq latines (cha-cha, rumba, paso doble, samba, et jive rock). À la différence du rock n’ roll d’origine « peau rouge » – mais oui ! – et revisité par l’Amérique blanche des années 50, le jive rock est à six temps, plus compliqué, plus sautillant, plus sportif.
Le déclic pour une danse sportive véritablement organisée à Madagascar a été la rencontre entre Claude Germain, président de la Fédération française, et Haja Resampa, alors résident à Rouen et passionné de cette discipline. Depuis ce temps qui s’éloigne chaque année un peu plus, les pratiquants attendent une véritable ouverture qui permettrait au pays de rayonner sur le plan international. L’Open qui s’est tenu à Antananarivo en 2008 n’a guère eu de suite notable alors qu’il a rassemblé plus de trois cents couples, et a vu des démonstrations effectuées par des danseurs sportifs français, allemands, slovènes, sothos, et espagnols. On ne le sait peut-être pas, mais la Fédération internationale de danse sportive est une des plus puissantes au monde, la cinquième pour être plus précis après le football, le golf, le tennis, et le sport automobile.
Le mot de la fin La danse est un message complice non seulement entre les partenaires, mais également entre eux et leur public. Un mélange de classe et de sensualité à l’image de cette danse qualifiée parfois d’érotique qu’est le tango argentin. Une image d’éternité aussi, quand on pense que la valse est restée ce qu’elle était déjà dans les Cours royales de la vieille Europe…

La famille Obama, avec Michelle, Barack, Malia et Sasha, a instauré un style décontracté à la Maison-Blanche.
Présidence des États-Unis – Barack Obama, un homme de paroles
Paroles, paroles ! C’est sur ce thème que Dalida et Alain Delon se chamaillaient amoureusement au téléphone, il y a de cela bien longtemps. Fou ce qu’un seul petit « s» peut changer le sens d’un mot : l’homme de parole est celui qui tient ses engagements, et l’homme de paroles celui davantage doué pour la rhétorique que pour l’action. Ce qui a le plus fait la marque de Barack Obama, ce sont justement ses discours, au point qu’on se demande très sérieusement lesquels d’entre eux devront être inscrits au programme scolaire pour les décennies à venir. Celui qu’il a prononcé en 2004 à la Convention démocrate restera, semble-t-il, dans les annales. De même que l’éloge funèbre qu’il a préparé pour les neuf fidèles massacrés à Charleston, et qu’il termina à la surprise générale en chantant
« Amazing Grace ». Mais celui du 50è anniversaire de la répression des manifestants de Selma en Alabama tient aussi la corde : « Y a-t-il meilleure forme de patriotisme que de croire que l’Amérique n’est pas terminée, et qu’il est en notre pouvoir de remodeler cette nation pour l’aligner davantage sur nos idéaux les plus élevés », lança-t-il alors à l’assistance. Peu de carrières politiques auront été autant marquées par les discours, excepté peut-être celle de notre Richard Andriamanjato national. On disait de l’Américain : « Enfin un homme politique éloquent, cultivé, qui sait faire des phrases complètes! Il n’est pas seulement le successeur de Georges W. Bush, il est son contraire ».
Réduire Barack Obama à la magie de son verbe serait, néanmoins, lui faire injure. Il savait sur quel terrain il s’engageait, et prédisait dès 2006 : « Je suis un écran vierge sur lequel chacun, quelles que soient ses idées politiques, projette ses propres opinions. Je suis voué à décevoir certaines personnes, voire tout le monde ». Quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse, Obama était assuré de cristalliser certaines divisions politiques et sociétales : fils d’un immigré kenyan alors que les États-Unis, ou plus exactement un pan de l’Amérique blanche, peinaient à accepter l’impact de l’immigration et de la concurrence économique du reste du monde. Fils d’un musulman, alors que le pays s’embourbait militairement dans des contrées essentiellement musulmanes.

Les bavures policières à l’encontre d’Afro-Américains sont des épines aux pieds d’Obama.
Hommage de Poutine
En 2010, lors d’un débat télévisé, une Noire américaine a su trouver les mots pour exprimer sa désillusion : « Je suis fatiguée de devoir vous défendre, de défendre votre gouvernement, de défendre la volonté de changement qui m’a fait voter pour vous. Je suis fatiguée d’être déçue ».
Peu avant sa réélection en 2011, il avait honnêtement dressé la liste des dossiers sur lesquels il a achoppé : la réforme de l’immigration, la pauvreté, le Moyen-Orient, Guantanamo… En cette fin de son second mandat par contre, de nombreux points positifs sont à mettre à son actif : la normalisation des relations avec Cuba, l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, n’en déplaise aux faucons israéliens, l’utilisation de drones dans les zones de conflit… Sur le plan intérieur, on pourrait parler de la production d’énergie éolienne et solaire en passe de tripler, du sauvetage de l’industrie automobile, d’une meilleure sécurisation des parents sans-papiers d’enfants possédant la nationalité américaine, qui vivaient dans la hantise d’une expulsion, du taux de chômage régulièrement en baisse, et surtout de son « Obamacare » controversé, certes, mais grâce auquel vingt millions de personnes ont désormais une assurance-maladie. Et sur le plan personnel et familial, comment ne pas saluer le sans-faute de la famille Obama pendant ses huit ans à la Maison-Blanche ! On est loin des frasques de John Kennedy ou de Bill Clinton, de la vulgarité en privé de Lyndon Johnson, ou du dysfonctionnement, quoiqu’on dise, de la famille Reagan. On ne fera pas non plus l’impasse sur son Prix Nobel obtenu en octobre 2009. Mais la société américaine a encore trop de tares héritées de ses origines, et Obama a dû s’avouer impuissant devant les bavures meurtrières de la police vis-à-vis des Noirs : Freddie Gray, Tamir Rice, Trayvon Martin, Michael Brown, Keith Scott… la liste des victimes reste en pointillé, et ce n’est sûrement pas son successeur qui s’empressera d’en faire une préoccupation majeure.
Un Président a fini sa journée. Contre toute attente, le meilleur hommage qu’il ait reçu est signé Vladimir Poutine, quand on demanda un jour à ce dernier si Barack Obama viendrait à son secours, si jamais il était en train de se noyer Celui que l’on dit aussi froid qu’un iceberg n’hésita pas une seconde : « C’est un homme honnête et courageux, oui, il le ferait ».
Rétro pêle-mêle
Le Vakinankaratra, un pionnier du tourisme rural. C’est dans cette région agricole que, dans les années 90, l’Association Tetraktys, forte de sa longue pratique dans des pays comme la France, le Maroc, la Roumanie, ou la Grèce, tente et réussit l’ouverture d’itinéraires de randonnées couplés à des gîtes d’étape chez l’habitant. La mise en œuvre du projet est facilitée par des partenariats avec le Conseil régional Rhône-Alpes, le Conseil général de l’Isère, ainsi que le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France. Sur le plan local, on mentionnera aussi l’Association pour la formation des ruraux aux activités du tourisme (AFRAT), ainsi que l’Institut national du tourisme et de l’hôtellerie (INTH). Les circuits déclinés par thèmes (les paysans des Hautes Terres, les artisans du fer, les chercheurs de pierres…) mettent les touristes et la population en relation directe. Quant aux gîtes, dont les premiers à être opérationnels sont ceux de Betafo et d’Ambatonikolahy, ce sont des maisons traditionnelles villageoises restaurées, à même d’offrir une bonne approche du mode de vie rural. Le produit est géré par l’association RaVaka, ou Randonnées du Vakinankaratra, appelée à prendre le relais de Tetraktys.
Il fut un temps où Antananarivo ignorait la pollution ! Il y a vingt ans à peine, des analyses menées par l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) avaient de quoi rassurer les plus frileux. Concernant l’air, par exemple, sa teneur en chrome et en manganèse est inférieure aux normes recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour le plomb par contre, sa concentration leur est supérieure dans les tunnels d’Ambanidia et d’Ambohidahy, et les avoisine sur des axes comme Ankorondrano et Soarano. Concernant l’eau, on note un léger dépassement pour ce qui est de la concentration en fer, mais sans inconvénient direct sur la santé. Le manganèse, le plomb et le chrome sont, pour, leur part, largement inférieurs aux valeurs édictées. Concernant enfin la pollution radioactive, l’INSTN effectue régulièrement des contrôles en particulier pour les denrées alimentaires. Le lait en poudre donne, par exemple, une valeur vingt fois moindre que celle édictée par les normes. Des analyses sur certaines plantes médicinales révèlent la présence d’uranium, de thorium, et de potassium, mais en quantité infime.
Textes : Tom Andriamanoro
Photos : Express de Madagascar – AFP