L’ombre du dopage plane sur la compétition de natation. D’anciens nageurs suspendus décrochent l’or sous les sifflets désapprobateurs du public.
Quand l’ombre du dopage plane sur la natation: le Chinois Sun Yang, suspendu trois mois pour un contrôle positif en 2014, a décroché l’or olympique mardi à Rio, où la Russe Yuliya Efimova, empêtrée dans les affaires, a été copieusement sifflée.
Les sifflets (appuyés) sont descendus des tribunes pour la présentation des nageurs. Ils visaient Yuliya Efimova avant le 100 m brasse, dont elle a pris la deuxième place.
Que dénonçaient les spectateurs Sans doute cette accumulation d’affaires autour d’Efimova depuis 2014. D’abord une suspension de 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde. Puis, en mars 2016, un nouveau contrôle positif, cette fois au Meldonium, un produit très à la mode dans le sport russe avant son interdiction le 1er janvier dernier. La sanction a finalement été levée et la nageuse blanchie.
«Essayez de me comprendre et de revoir votre position sur moi», a supplié Efimova.
«C’est triste que de nos jours, il y a des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l’occasion de nager aux jeux Olympiques. Ca m’énerve», a rétorqué Michael Phelps.
Ce pedigree particulier avait incité la Fédération internationale (Fina) à la priver de JO le 25 juillet, comme six autres nageurs russes, à la suite des révélations du rapport McLaren sur le système de dopage d’Etat en Russie. Sanction levée vendredi dernier, juste avant la cérémonie d’ouverture, par le Comité international olympique (CIO).
Sa compatriote Viktoriia Andreeva a elle aussi été sifflée avant sa demi-finale du 200 m 4 nages.
L’accueil réservé au nouveau champion olympique du 200 m nage libre, le Chinois Sun Yang a été plus convenu. Pourtant, le double champion du monde en titre fut suspendu trois mois après un contrôle positif en 2014 à une molécule destinée à prévenir les angines de poitrine.
Immoral
Et sa présence a été fustigée par certains de ses adversaires, comme l’Australien Mack Horton, médaillé d’or du 400 m libre.
L’équipe chinoise a exigé -en vain- des excuses du nageur australien, que les médias chinois ont traité d’«arrogant cynique» et «immoral».
«Quand je vois le podium du 200 m libre, ça me donne envie de vomir», a tonné le Français Camille Lacourt.
Loin des polémiques qui agitent les bassins, le titre de la gymnastique par équipes messieurs est revenu au Japon, porté par le «roi» Kohei Uchimura qui, bardé de titres individuels et qui brigue une deuxième médaille d’or au concours général, a enfin réussi son pari d’offrir un titre olympique à son pays, devant la Russie et la Chine.
Par ailleurs, le rugby à VII féminin, nouveau venu au programme olympique, a un premier champion : l’Australie, victorieuse de la Nouvelle-Zélande (24-17), alors que le bronze est revenu aux Canadiennes.
Le Brésil a lui décroché sa première médaille d’or, grâce à Rafaela Silva (-57 kg) en judo, alors que la chute des favoris se poursuit en tennis.
Déjà éliminé en simple, Novak Djokovic a quitté l’épreuve du double. Le Français Jo-Wilfried Tsonga a également quitté le tournoi, alors que Serena Williams a accédé au 3e tour.

Lilly King, championne olympique propre.
Natation – L’Américaine King met un frein à la saga Efimova
La jeune Américaine Lilly King a empêché que la saga Yuliya Efimova ne prenne un tour embarrassant en remportant lundi le titre de championne olympique du 100 m brasse devant celle qui est devenue l’ennemi public numéro un dans le bassin de Rio.
King, 19 ans, et son compatriote Ryan Murphy, titré sur 100 m dos, ont participé à une nouvelle moisson américaine de médailles (six sur les treize distribuées lundi).
La Hongroise Katinka Hosszu a de son côté remporté sa deuxième médaille d’or en trois jours en s’adjugeant le 100 m dos après le 400 m 4 nages. La «Dame de fer» a ensuite décroché sa qualification pour la finale du 200 m 4 nages, où elle peut encore viser le titre.
Sun Yang a lui enlevé le titre du 200 m libre pour décrocher sa deuxième médaille en deux courses, après l’argent du 400 m libre. A Rio, le Chinois est parti sur les bases de ses Jeux de Londres en 2012 (deux or, un argent, un bronze), avec un zeste de polémique en plus.
Pour ses premiers jeux Olympiques, King a résisté jusqu’au bout au retour canon de la très controversée Efimova, repêchée in extremis pour les Jeux de Rio malgré le scandale de dopage organisé en Russie, et s’est imposée en 1 min 04 sec 93 avec 57/100 d’avance sur la Russe.
«Je viens de prouver qu’on peut concourir propre et quand même finir en tête», a réagi la nageuse de l’Université de l’Indiana.
A l’affichage des résultats, le public a vivement applaudi la victoire de l’Américaine, sans que l’on sache s’il se réjouissait de son succès ou de la défaite d’Efimova, conspuée lors de la présentation des nageuses. La Russe avait déjà été sifflée dimanche en série et en demi-finale.

Katinka Hosszu, la belle sirène hongroise.
Natation – 100 m dos – Deuxième sacre pour la Hongroise Hosszu
La Hongroise Katinka Hosszu a remporté lundi sa deuxième médaille d’or des jeux Olympiques de Rio en s’adjugeant le 100 m dos, deux jours après le titre sur 400 m 4 nages.
Hosszu, 27 ans, a devancé l’Américaine Kathleen Baker et un duo composé de la Canadienne Kylie Masse et de la Chinoise Fu Yanhui, troisièmes ex-aequo.
Très retard à la mi-course (6e), la Hongroise a accéléré dans la dernière ligne droite pour s’imposer sur le fil.
Pour s’adjuger samedi le 400 m 4 nages, la «Dame de fer» avait abaissé de plus de deux secondes le record du monde. La Hongroise a hérité de ce surnom en raison de sa propension à nager et gagner de nombreuses épreuves.
Sa deuxième médaille d’or a d’ailleurs été accueillie par des sifflets nourris dans les tribunes du bassin olympique de Rio.
Une heure environ après ce triomphe sur 100 m dos, Hosszu devait nager les demi-finales du 200 m 4 nages. En séries lundi matin, elle s’était montrée la plus rapide.
La dernière Hongroise championne olympique de la spécialité était Krisztina Egerszegi (en 1992). Sa compatriote Tunde Szabo avait également été médaillée cette année-là (argent).
Natation – 100 m dos – L’Américain Murphy en or
Ryan Murphy est devenu champion olympique du 100 m dos lundi à Rio en s’approchant du record du monde et a confirmé l’hégémonie américaine sur cette épreuve
aux JO.
Murphy, qui a manqué d’égaler la meilleure marque de tous les temps pour 03/100 (en 51.97), a devancé sur le podium le Chinois Xu Jiayu (2e en 52.31) et son compatriote David Plummer (3e en 52.40).
L’Australien Mitchell Larkin, champion du monde en titre, a pris la 4e place, à 03/100 du podium.
Lors des sélections américaines, Murphy et Plummer avaient empêché Matt Grevers d’obtenir son ticket pour Rio afin de défendre son titre du 100 m dos, acquis à Londres en 2012.
Les États-Unis ont remporté 15 titres olympiques du 100 m dos, dont les six derniers, et gagné la moitié des médailles olympiques distribuées dans cette épreuve (37 sur 73).
200 m – Sun Yang titré sur 200 m libre
Le Chinois Sun Yang est devenu lundi à Rio champion olympique du 200 m libre, deux jours après sa médaille d’argent sur 400 m libre.
En 1 min 44 sec 65/100, Sun a devancé le Sud-Africain Chad le Clos (2e en 1:45.20), le champion olympique en titre du 200 m papillon, et l’Américain Conor Dwyer (3e en 1:45.23).
Troisième aux 150 m, il s’est imposé sur la dernière longueur en remontant Dwyer puis Le Clos, qui était parti rapidement (dans le tempo du record du monde aux 50 m).
A Rio, le Chinois de 24 ans est parti peu ou prou sur les mêmes bases qu’aux Jeux de Londres en 2012, où il avait décroché l’argent sur 200 m libre, l’or sur 1500 et 400 m libre et le bronze sur le relais 4x200m libre.
Mais la présence dans le bassin brésilien de Sun, suspendu trois mois après un contrôle antidopage positif en 2014, ne ravit pas certains de ses adversaires.
Avant de battre le Chinois pour le titre olympique du 400 m libre samedi, l’Australien Mack Horton avait d’ailleurs déclaré à son sujet: «Je n’ai pas de temps à perdre avec les dopés, ni de respect pour eux».

Le président par intérim Michel Tamer.
Brésil – Dilma Rousseff se rapproche de la sortie
Le Sénat brésilien a ouvert mardi ses débats avant un vote, simple formalité de l’avis de tous, qui doit ouvrir la voie au jugement final de Dilma Rousseff, avant une destitution définitive fin août, juste après la fin des jeux Olympiques.
La séance, dirigée par le président la Cour suprême, Ricardo Lewandowski, a commencé à 9h45 heure locale (12h45 GMT) et devrait durer une vingtaine d’heures.
C’est l’avant-dernier kilomètre d’un marathon politique entamé il y a plusieurs mois à Brasilia : après le vote d’une commission spéciale de sénateurs jeudi, le Sénat se prononce cette fois en séance plénière.
Les adversaires de la présidente de gauche du Brésil n’auront besoin que de la majorité simple, sur 81 sénateurs, pour pousser vers la sortie Mme Rousseff, la dauphine politique de l’ex-chef de l’État Luiz Inacio Lula da Silva, principal artisan de l’attribution en 2009 des JO à Rio de Janeiro.
Celle-ci a été suspendue de ses fonctions le 12 mai par la chambre haute et c’est son ancien vice-président devenu son rival, Michel Temer, 75 ans, qui assure depuis l’intérim à la tête de
l’État.
Pour les deux camps, l’issue ne fait guère de doute. «La présidente est toujours plus isolée. Un isolement très grand qui s’est aggravé ces dernières semaines et qui concerne même son propre parti», a déclaré à l’AFP le sénateur Aloysio Nunes, du parti social-démocrate PSDB, principal parti d’opposition au Parti des Travailleurs (PT-gauche) de Mme Rousseff et soutien de M. Temer (PMDB, centre droit).
«Je ne doute pas une seconde que, à l’instar du jugement définitif, le vote sera en faveur de l »impeachment’ et qu’elle sera destituée», a-t-il dit.
Du côté des alliés de Mme Rousseff, la sénatrice Vanessa Grazziotin concède par avance la défaite. «Ils vont y arriver avec une certaine facilité», a-t-elle regretté.
Si le Sénat le décide ainsi mardi, le jugement final devrait intervenir autour du 25 août, quelques jours après la clôture des premiers jeux Olympiques organisés en Amérique du Sud. Cette ultime étape devrait durer moins d’une semaine.
En cas de destitution définitive de la présidente, ce sera la fin de plus de 13 ans au pouvoir pour le Parti des Travailleurs (PT, gauche). Michel Temer, 75 ans, remplacera alors Dilma Rousseff jusqu’à la fin de son mandat, fin 2018.
Il s’agirait du deuxième chef de l’Etat brésilien à être écarté du pouvoir, après Fernando Collor, en 1992. M. Collor démissionna trois mois après l’ouverture d’une procédure de destitution pour corruption, au moment où le Sénat s’apprêtait à le reconnaître coupable.
La présidente, réélue pour un second mandat de quatre ans fin 2014, est accusée de maquillage des comptes publics ainsi que d’avoir signé des décrets engageant des dépenses non prévues au budget sans avoir demandé au préalable l’accord du parlement, une pratique à laquelle ses prédécesseurs ont largement eu recours.
Mme Rousseff conteste formellement avoir commis un quelconque «crime de responsabilité» et dénonce un coup d’Etat institutionnel ourdi par M. Temer et la droite brésilienne.
Sur le plan strictement juridique, le parquet brésilien lui a donné partiellement raison en estimant que les tours de passe-passe budgétaires qui lui sont reprochés n’étaient pas constitutifs de crimes.
L’accusation, déjà fragile, ne reposerait plus que sur la signature de quelques décrets litigieux.

Les rugbywomen australiennes ont battu les All Blacks en finale.
Rugby à VII – Les Australiennes en or entrent dans l’histoire
En remportant lundi à Rio la première médaille d’or olympique de l’histoire du rugby à VII, les Australiennes, grandissimes favorites de la compétition, sont entrées dans l’histoire d’une discipline en recherche de lumière.
C’est l’union parfaite du symbole et de la logique.
Première puissance mondiale du VII féminin après avoir survolé les débats cette saison (trois des cinq tournois majeurs remportés), l’Australie est aussi une terre de développement du rugby sous toutes sous formes, afin de faire face à la concurrence accrue d’autres sports. Un résumé parfait du défi majeur du ballon ovale, en quête d’internationalisation au-delà de ses traditionnelles frontières anglo-saxonnes.
Le sacre des Australiennes offre donc une promotion attendue au ballon ovale sur l’île-continent, mais aussi un peu plus largement, grâce aux watts des projecteurs olympiques.
Les partenaires de Charlotte Caslick, une des meilleures joueuses durant les trois jours de compétition, ont parfaitement rempli leur mission d’évangélisation en dominant en finale les rivales héréditaires néo-zélandaises 24 à 17.
«C’est incroyable, je suis si fière», a exulté la capitaine Shannon Parry.
Mieux organisées collectivement et surtout d’une impeccable justesse technique, elles ont méthodiquement fait plier les Néo-Zélandaises, qui avaient pourtant ouvert la marque.
Les «Sevens Sisters», deuxième nation mondiale cette saison après plusieurs années de règne sur le Circuit (2012, 2013, 2014), n’ont pas su tirer avantage de leur légère supériorité en puissance. Leurs individualités, dont Kayla McAlister (2 essais) et Portia Woodman (1 essai), n’auront également pas suffi à renverser l’ordre établi en finale.
«On est entré dans l’histoire avec cette médaille d’argent (…). C’est une grande réussite. Mais ce n’était pas pour cette récompense que l’on était venues», a déclaré Woodman, meilleur marqueuse d’essais du tournoi avec 11 réalisations.
De manière générale, la hiérarchie a été respectée au stade Deodoro. En suivant ce fil conducteur, le Canada, troisième puissance mondiale de la discipline, a pris la médaille de bronze en taillant en pièces des Britanniques beaucoup trop indisciplinées (33-10).
Les Françaises ont de leur côté échoué à la 6e place en s’inclinant face aux Etats-Unis en match de classement (19-5).
Les prestations plutôt rafraîchissantes du Brésil, qui a obtenu sa place sur le Circuit mondial, ou encore du Kenya, ont montré un frémissement de la discipline sur d’autres continents.
Mais le mot de la fin revient pour l’instant aux habituées des grandes joutes ovales.
Tennis – Serena Williams accrochée par Cornet
Serena Williams est venue à bout de la Française Alizé Cornet, 48e joueuse mondiale, en deux sets 7-6 (7/5), 6-2 pour accéder lundi au troisième tour du tournoi olympique de Rio.
La N.1 mondiale et championne olympique en titre a toutefois dû écarter deux balles de set dans la première manche face à une joueuse qui lui pose souvent des problèmes.
Elles étaient toutes deux à égalité (3-3) dans leurs confrontations avant ce match. Cornet avait notamment battu l’Américaine à Wimbledon en 2014 (3e tour) et lui avait donné du fil à retordre lors des Jeux de Pékin en 2008 (3e tour).
Serena Williams a pourtant pris un excellent départ en breakant deux fois la Française pour mener 3 jeux à 0. Mais elle a ensuite buté sur la défense tout-terrain de Cornet qui a comblé son retard avant de se créer deux occasions d’empocher le set (à 5-4). Le service de Serena a répondu présent à ce moment crucial de la partie.
Cornet ne s’est pas découragée et a continué de mettre la pression sur la N.1 mondiale. Mais, à 5-5 dans le tie-break, la cadette des soeurs Williams a fait céder la Française.
«Je suis très déçue parce que j’ai donné beaucoup d’énergie pour revenir et me procurer deux balles de set. Au tie-break, cela s’est aussi joué sur des détails. Ce n’est pas passé parce qu’elle est en forme en ce moment», a expliqué Cornet, «réconfortée» sur son niveau de jeu.
Tennis de table – Le Nigérian Aruna premier Africain de l’histoire en quarts
Le pongiste nigérian Quadri Aruna est devenu mardi matin à Rio le premier Africain de l’histoire à atteindre les quarts de finale en simple aux JO, avec un rendez-vous pour atteindre le dernier carré contre le N.1 mondial chinois Ma Long, dans l’après-midi.
En huitième de finale, Aruna, 40e mondial, a sorti l’Allemand Timo Boll, ancien N.1 mondial et toujours dans le top 20, à la 13e place, 4 à 2 (12-10, 12-10, 11-5, 3-11, 5-11, 11-9).
Excepté Boll, tous les favoris sont arrivés en quarts de finale, avec les deux Chinois, Ma Long et Zhang Jike, respectivement champion du monde et champion olympique en titre, l’Allemand Dimitrij Ovtcharov (N.5 mondial), le Bélarusse Vladimir Samsonov (N.9) et le Japonais Jun Mizutani (N.6).
A noter le record du monde du jeu le plus long battu en huitième de finale lors du duel entre Ovtcharov et le Slovène Bojan Tokic, remporté 33-31 par Tokic.
De même, toutes les favorites sont au rendez-vous des quarts en simple dames, avec la championne olympique chinoise Li Xiaoxia et sa compatriote Ding Ning (N.2 mondiale), la seule Européenne encore en lice étant l’Allemande Han Ying, la 7e mondiale.
Textes et photos AFP