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Projet Pursaps – La sécurité alimentaire pour bien se nourrir

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La nutrition dépend d’une bonne santé et d’une hygiène bien entretenue. Mais  surtout, elle repose sur une alimentation saine et équilibrée.

Les techniciens de Pursaps et les paysans devant les ouvrages de maîtrise d'eau à réhabiliter à Mandabe.

Les techniciens de Pursaps et les paysans devant les ouvrages de maîtrise d’eau à réhabiliter à Mandabe.

Madagascar est aujourd’hui parmi les pays les plus exposés à l’insécurité alimentaire. Bien qu’il ait la réputation d’un pays à vocation agricole, la grande majorité de sa population est encore vulnérable et exposée en permanence à la malnutrition.
Sans la contribution du monde rural, aucun objectif sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ne peut être atteint. Le Projet d’urgence pour la sécurité alimentaire et la protection sociale (Pursaps), mis en œuvre conjointement par le Programme national Bassins versants périmètres irrigués (PNBVPI) et l’Office national de nutrition (ONN) veut apporter une réponse à ce problème, en particulier aux populations victimes des invasions acridiennes.
Il est admis aujourd’hui que l’augmentation de la production agricole ne suffit pas seule à assurer la sécurité alimentaire. Encore faut-il que les ménages aient accès aux vivres. Mais il faut distinguer cet accès de la disponibilité.
Ainsi, une famille trop pauvre ne peut acheter des produits, même si ceux-ci sont présents sur le marché. Et encore faut-il que les ménages sachent utiliser à bon escient ces aliments. Une bonne nutrition ne dépend pas seulement de la quantité, mais aussi et surtout de la qualité.
Le projet Pursaps se donne comme objectif d’améliorer la sécurité alimentaire et la sécurité nutritionnelle des familles bénéficiaires des sous-projets, mais aussi de renforcer la connaissance des familles bénéficiaires en matière nutritionnelle.

On peut utiliser le séchoir solaire pour conserver le  « oviala » en prévision des périodes de soudure.

On peut utiliser le séchoir solaire pour conserver le« oviala » en prévision des périodes de soudure.

Dans la pratique, le PNBVPI s’occupe de l’amélioration de la capacité de production des associations paysannes, surtout dans les filières à haute valeur nutritionnelle. De son côté, l’ONN apporte son expertise dans l’éducation nutritionnelle et dans les techniques de conservation et de transformation des produits  agricoles.
S’étalant sur trois années, Pursaps est mené dans huit régions. Des aliments méconnus mais qui ont des apports nutritionnels exceptionnels, sont mis en valeur et vulgarisés, à l’instar de l’igname. À terme, les ménages ruraux devront adopter une nouvelle attitude tant dans la méthode de production agricole que dans la nutrition.
Les activités du PNBVPI et de l’ONN interviennent ainsi sur toute la chaîne de valeur de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Une approche qui porte déjà ses fruits dans certaines régions. Et en fait, Pursaps devrait améliorer l’état nutritionnel de la communauté, accroitre le revenu des ménages et assurer la disponibilité alimentaire durant les périodes de soudure.

MAG2Evelyne Olga Saholinirina – « S’associer est une force » 

La membre de l’association Soafaniry du fokontany de Saronanala, dans la commune de Befotaka incluse dans la région Menabe, confie comment le projet Pursaps a contribué à améliorer la nutrition au sein de sa communauté.

• Quels sont les changements que le projet Pursaps a apportés à votre association ?
Le projet nous a enseigné comment améliorer la qualité et la quantité de nos cultures. Il nous a montré de nouvelles techniques. Il nous a aussi donné les intrants et les outils nécessaires. Il nous a enfin initiés au fonctionnement d’une association paysanne.

• Comment les membres de votre association perçoivent-ils les changements apportés par le projet Pursaps ?
Dans l’ensemble, les changements sont très bien perçus dans la mesure où nous savons déjà vers quelle direction cela nous mènera. Le dernier passage des criquets a laissé des dégâts considérables dans notre région et par la suite, nous avons eu du mal à nous relever.  Notre association a choisi de se lancer dans la culture d’ignames, de brèdes et d’arachides. Nous espérons déjà une amélioration de nos récoltes dès cette saison.

• Que ferez-vous de votre surplus de production ? 
Nous aurons déjà assez de nourriture à la récolte. L’agent de notre site de nutrition communautaire nous a enseigné comment transformer et conserver les produits de nos cultures. Cela nous permettra d’avoir des réserves pour voir venir les périodes difficiles.  Nous savons aussi aujourd’hui comment varier le mode de cuisson afin d’avoir une alimentation diversifiée.

• Que comptez-vous faire après le projet ? 
Nous continuerons sur cette lancée. Nous avons pris connaissance de l’importance des associations paysannes. Etre ensemble constitue une force. Cela nous permettra de mieux préparer l’avenir de nos enfants et de leur laisser une vie plus décente que la nôtre actuellement.

MAG5

Filière – Le Bodoa, l’aliment miracle du Menabe

Plus communément appelé « oviala » ou igname, le « bodoa » a été introduit à Madagascar par les premiers migrants. Ayant jadis poussé selon la méthode de l’agriculture sauvage, il a figuré parmi les aliments de base des Malgaches. Il a ensuite été abandonné au profit du manioc et du riz introduits plus tard. Aujourd’hui plusieurs entités œuvrent pour sa promotion, compte tenu de sa richesse nutritionnelle.
Le Projet d’urgence pour la sécurité alimentaire et la protection sociale (Pursaps) fait partie des promoteurs de cette plante à féculent, capable de répondre aux besoins en nourriture de toute la région Menabe. De nouvelles techniques de cultures ont été vulgarisées par le Programme national Bassins versants périmètres irrigués en vue d’une production à grande échelle.
« La culture traditionnelle a permis de récolter environ 5kg de bodoa par plante », confie Jean Louis Randriamampionona, président de l’organisation paysanne Tombontso du fokontany Saronanala, dans la commune de Befotaka de la même, région.
« Avec la nouvelle technique introduite par le Pursaps, nous pouvons espérer obtenir près de 45kg par plante », continue-t-il. Le rendement du « bodoa » est plus important que celui du manioc et des patates. Il est de 20 à 40 tonnes à l’hectare, contre respectivement de 3 à 15 tonnes et 3 à 10 tonnes à l’hectare pour les deux autres plantes.

 

Les ménages ruraux doivent adopter une nouvelle méthode de production agricole et de nutrition.

Les ménages ruraux doivent adopter une nouvelle méthode de production agricole et de nutrition.

Autres vertus
Outre sa richesse en éléments nutritionnels, l’igname possède de multiples vertus en matière  de santé. Elle peut s’utiliser pour soigner les maux d’estomac, les brûlures, pour éliminer les vers intestinaux. L’Office national de nutrition (ONN), également intervenant dans le projet Pursaps, propose des recettes afin de valoriser le « bodoa ». « Celui-ci peut se décliner en plusieurs modes de cuisson », explique Philippine Razafimbololona, agent communautaire de nutrition à Saronanala.
« Nous proposons des beignets de bodoa, des bodoa frits ou accompagnés de viande, et le choix est très large », poursuit-elle.
L’ONN suggère également la conservation du « bodoa » en prévision des périodes de soudure. « Le bodoa peut être séché et transformé en poudre pour être conservé », conclut-elle. En toute saison, les ignames constituent une sécurité alimentaire pour les populations.

Un tubercule riche en minéraux

Beaucoup de vitamines et de minéraux indispensables à notre santé sont présents dans l’igname :
. vitamines du groupe B : B1, nécessaire au bon fonctionnement du système nerveux ; B6, qui permet de bien assimiler les lipides et les acides aminés (composants essentiels des protéines)
. vitamine C;
. potassium qui participe notamment au bon fonctionnement du cœur et des reins ;
. phosphore qui joue un grand rôle dans l’assimilation du calcium ;
. manganèse qui aide à synthétiser les vitamines B1 et E (vitamine antioxydante) ;
. fer qui transporte l’oxygène dans le sang ;
. cuivre qui stimule le système immunitaire.

L’igname est également riche en :
. protéines végétales, indispensables au bon fonctionnement de toutes les cellules;
. lipides, anti-inflammatoires et aidant à prévenir les maladies cardio-vasculaires ;
. glucides, essentiels à l’énergie;
. fibres alimentaires, qui aident à bien digérer.

Bon à savoir: l’igname apporte environ 116 calories pour 100 g. Une charge
glycémique tout à fait modérée.

Page réalisée en collaboration avec l’Office national de nutrition (ONN)


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