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Nutrition – Des interventions multisectorielles pour combattre la malnutrition aigüe

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Les régions du Sud malgache sont fragiles en termes de sécurité alimentaire et sont régulièrement victimes de malnutrition aigüe. Pourtant, la lutte contre ce fléau ne peut être menée de façon isolée. Pour être efficace, elle doit s’effectuer simultanément et sur plusieurs fronts.

Fin mars 2016. Le décret stipulant « la déclaration de sinistre pour cause de dégradation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Grand Sud de Madagascar » est adopté. Après la concertation nationale de ce même mois, les intentions sont manifestes et les premières actions se mettent en place. La lutte contre la malnutrition dans les trois régions du Sud est devenue une priorité pour le gouvernement. Des mesures d’urgence sont menées et les autorités se sont engagées dans de grands projets d’infrastructures. Les intervenants sur le terrain s’organisent de manière à apporter la réponse la plus efficace possible.
Pour prévenir sinon limiter les impacts des facteurs climatiques et géographiques sur l’état nutritionnel de la population, plusieurs projets ont été initiés. A ce stade, la prévention joue déjà  un rôle indispensable notamment dans la réduction de la vulnérabilité et dans l’amélioration de la résilience de la population vulnérable. Plusieurs structures sont aujourd’hui à pied d’œuvre dans ce sens. L’Unité Programme national  de nutrition communautaire, branche opérationnelle de l’Office national de nutrition, mène la lutte avec le GRET et l’Association Inter-coopération Madagascar.
Ce programme concerne 60 % des fokontany. Différentes activités constituent la phase de prévention. Il s’agit d’abord du suivi de la croissance de chaque enfant de moins de 5 ans qui permettrait de déceler rapidement une anomalie éventuelle de l’état nutritionnel de l’enfant ; ensuite, des conseils et une éducation nutritionnelle donnés aux mères pour transmettre des messages en nutrition, santé et hygiène ; enfin des appuis et encadrement en matière de sécurité alimentaire des ménages afin de nourrir et élever efficacement leurs enfants, à partir des denrées alimentaires disponibles et accessibles.

Sécurité alimentaire
En parallèle, d’autres entités viennent intervenir dans le cadre du programme de sécurité alimentaire. Le Fonds des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation ou FAO, le Programme des Nations Unies pour le développement ainsi que le Programme alimentaire mondial et le Bureau national de gestion des risques et catastrophes font partie des intervenants dans ce programme.
Cette intervention  consiste à assurer un minimum de réserve alimentaire aux ménages les plus vulnérables, par le biais de distribution de vivres et/ou création d’emplois temporaires. La relance des activités agricoles est également initiée pour permettre aux ménages de reprendre  leurs travaux habituels après une longue période de crise. Il s’agit de la fourniture de semences de bonne qualité, de petits matériels agricoles et de techniques culturales améliorées aux ménages bénéficiaires, en suivant de près l’utilisation de ces intrants.
Des projets visant à l’amélioration de l’accès de la population à l’eau potable sont mis en œuvre, mais cela reste une goutte d’eau dans l’océan. Si beaucoup de communes du Grand Sud ont une nappe phréatique, elle se trouve à une profondeur dépassant cent mètres, ce qui nécessite des moyens très importants pour être exploitable. C’est la combinaison de toutes ces activités qui permet de ralentir de manière notable la dégradation de l’état nutritionnel des enfants du Sud en ces moments de difficulté alimentaire prolongée.

Nutrition scolaire – Un programme national pour améliorer la capacité des élèves

Le Programme national d’alimentation de nutrition et de santé scolaire, mis en œuvre conjointement par le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de la Santé publique, le Programme alimentaire mondial et l’Office national de nutrition, est considéré comme un puissant levier pour promouvoir la scolarisation et l’assiduité ainsi que l’amélioration des capacités d’apprentissage des élèves. Cette intervention complète les activités de nutrition effectuées au niveau communautaire et touche 829 écoles sur les 934 écoles de la région Androy (88%) avec 142 405 bénéficiaires (année scolaire 2015, source MEN), et aide les ménages bénéficiaires à faire face à l’insécurité alimentaire qui sévit dans le Sud.
Les activités réalisées sont le déparasitage, la distribution de FAF (fer et acide folique), de vitamine A, et les repas servis dans les cantines scolaires. Pour cette dernière activité, les denrées alimentaires sont fournies par le PAM. Les élèves consomment ainsi du riz trois fois par semaine et du maïs deux fois par semaine avec des légumineuses, de l’huile et des micronutriments.
Un changement de comportement des élèves, des cuisinières et des enseignants est palpable à la suite du projet réalisé par le PAM, ONN et GRET à partir de 2015 avec l’éducation nutritionnelle en milieu scolaire.

Prise en charge – Cent tonnes de Plumpy Sup pour le Sud

Les enfants du Sud à sauver de la malnutrition aigüe par des aliments de supplémentation ou des aliments thérapeutiques. Après dépistage sur 140 000 enfants, un peu plus de 45 000 ont été détectés comme victimes de malnutrition aigüe modérée, tandis que près de 10 500 sont frappés de malnutrition aigüe sévère. Pour améliorer leur état nutritionnel, ils ont été référés auprès des sites de nutrition communautaire pour les premiers, et des centres de santé de base pour les seconds.
Les premiers devront notamment recevoir, auprès des sites de nutrition, leur « part » de Plumpy Sup dont 100 tonnes ont été acheminées vers les trois régions du Sud, le 16 avril. Cette cargaison devrait être répartie entre elles : 30 tonnes pour l’ Androy et 70 tonnes pour l’Atsimo-Andrefana et l’Anosy, plus précisément 25 tonnes pour le district d’Amboasary, 25 tonnes pour Ampanihy, 15 tonnes pour Betioky et 5 tonnes pour Benenitra.
Le Plumpy Sup est un produit prêt à l’emploi, à base lipidique enrichie en protéines, glucides, vitamines et minéraux, qui permet de compléter l’alimentation des enfants. Il est utilisé avec succès dans de nombreux pays où les taux de malnutrition sont élevés. La prise en charge prévoit la récupération nutritionnelle des enfants concernés.
Cette activité est mise en œuvre par l’Unité Programme national de nutrition communautaire (PNNC), branche opérationnelle de l’Office national de nutrition, le GRET et l’Association Inter-coopération Madagascar pour la partie malnutrition aigüe modérée. Les activités visant à prendre en charge les enfants touchés par cette malnutrition, sont mises en œuvre par le ministère de la Santé publique appuyé par l’UNICEF pour la partie malnutrition aigüe sévère (10 423 enfants dans les sept districts concernés).

Echos

Activités de prise en charge
L’Unité Programme national de nutrition communautaire (PNNC) a fini la première session de prise en charge des enfants de 6 à 59 mois victimes de malnutrition aigüe modérée, sur 13 sites de quatre communes du  district d’Amboasary-Sud, à savoir Amboasary, Tanandava, Sampona et Berano. Les sessions ont duré deux mois et on en prévoit encore pour les mêmes cibles et d’autres communes, dès que les ressources, telles que les intrants et le budget, seront disponibles. Le GRET continue la prise en charge des enfants de 6 à 23 mois, victimes de  malnutrition aigüe modérée dans 19 fokontany de ces quatre communes cibles,  par la distribution gratuite de farine enrichie.

Dépistage mensuel
À la suite d’une réunion de coordination des intervenants en nutrition dans le district d’Amboasary-Sud, le 14 avril, il a été décidé de mener une activité de dépistage mensuelle des enfants de 6 à 59 mois dans tous les fokontany du district d’Amboasary-sud, pendant cinq mois. L’objectif est d’assurer un suivi de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans et d’avoir une seule information collectée, validée et utilisée par la suite, par tous les intervenants qui prendront en charge les enfants victimes de  malnutrition aigüe modérée. Cette activité sera mise en œuvre par les agents communautaires au niveau des fokontany et supervisée en collaboration avec le service sanitaire du district, centres de santé de base, l’Office régional de nutrition Anosy, le CARE, le GRET et la Croix Rouge malagasy. Cette activité commencera la semaine prochaine.

Page réalisée en collaboration avec l’Office national de nutrition (ONN)


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