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Art de la scène – Gothlieb, l’humoriste pluridisciplinaire

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L’histoire de Herinaivo Randriamasinoro, Gothlieb pour le public, est empreinte de créativité et d’imagination sans limite. On le voit tantôt en personnage atypique, Rabentsara, Olga ou Syrila, tantôt en Momota, un clown très apprécié des enfants.

Il s’est forgé un personnage aux multiples facettes sur scène. Gothlieb qui a toujours affectionné l’art de la scène, se plait à faire rire et à émerveiller le public. Gothlieb a toujours aimé plaisanter et taquiner les autres, sa famille, ses voisins, voire les passants qu’il rencontre, partageant sa joie et sa bonne humeur à tout bout de champ.
Il ya aussi l’artiste, le musicien et le chanteur, qui a vu le jour au sein du groupe Johary avec qui il  a commencé « officiellement », en 1985, et qui lui a permis de mieux s’épanouir et de développer son sens de l’humour. C’est sa particularité vis-à-vis des autres membres du groupe et dans le monde de la chanson, en général. Cela pouvait s’avérer être une difficulté au sein du groupe, mais en fait, cela s’est vu comme un grand avantage pour lui au fil du temps, puisque les autres membres de Johary lui ont toujours été d’un grand soutien.
La musique et le chant ne lui sont pas du tout étrangers, loin de là, puisque Gothlieb est aussi bon guitariste qu’il chante à merveille. Et, fort de ses talents d’humoriste et de chanteur, il lui arrive souvent d’officier en tant que maître de cérémonie dans les concerts du groupe ou d’autres plus prestigieux.
Plusieurs cordes à son arc
Son charisme et son assurance, il les doit à son parcours et à ses nombreuses expériences dans le domaine culturel. Gothlieb a fait du théâtre, de la musique, du cinéma, de la radio et de la télévision qui n’ont plus aucun secret pour lui. Il est ainsi arrivé à un point où il lui est désormais difficile de gérer tout cela. Le fait est que, fort de sa réputation, il ne cesse d’être sollicité partout dans la Grande île pour animer et sublimer la scène de sa présence.
Ne cessant d’aller de l’avant et ajoutant constamment des cordes à son arc afin de contenter un public très varié, Gothlieb s’active principalement à un travail qui lui a toujours plu, celui d’organisateur de mariage ou « Wedding planner », un projet de longue date. En même temps, il a mis sur pied Goth&cie, la bande de chanteurs et de musiciens attitrés qui l’accompagnent.
« Je n’oublie pas pour autant la scène, car c’est là que je me sens le plus vivant et c’est ce qui me permet d’être moi-même en exorcisant le fond de mes pensées, de partager ma créativité et d’éblouir mon audimat avec mes artifices, mon humour et mes personnages aussi particuliers les uns des autres et qui me collent désormais à la peau », confie-t-il.
S’il se fait pourtant rare sur scène en tant qu’humoriste, c’est toujours pour mieux revenir en apportant à chaque fois de nouvelles choses. Artiste à l’imagination plus que débordante, Gothlieb crée, expérimente et invente sans cesse en ayant comme principal cobaye, lui-même.

 

Imitateur hors pair

S’il y a bien un art dans lequel il excelle depuis toujours  et dont il fait son atout, c’est bien l’imitation. À ses débuts, Gothlieb se contente d’imiter diverses personnalités, surtout politiques, en travaillant leur voix. Mais ces dernières années, il rehausse d’un cran son niveau dans l’art d’imiter en y ajoutant le transformisme, notamment à la télé. Comprenez par là l’usage du déguisement, de costumes et d’artifices divers, afin de ressembler le plus possible aux personnes dont il emprunte l’identité, le temps d’un sketch. « Ce n’est  pourtant pas une mince affaire puisque, pour se transformer, il faut en moyenne trente minutes. » Tout un investissement qui le pousse à créer davantage et à innover. À une certaine époque, il a même suivi des ateliers de formation dans ce domaine à l’étranger, là où il trouve plus facilement les outils et les artifices dont il a le plus besoin. Tels des lunettes, des perruques ou le maquillage et le grimage.

Un génie créateur

Bien au-delà de ses imitations, la spécificité de Gothlieb se voit surtout dans ses personnages mythiques aussi farfelus les uns que les autres, auxquels il donne vie et avec qui le public se familiarise au fil des ans, de génération en génération. Les plus grands se rappellent, par exemple, le fameux Rabentsara, les ados d’aujourd’hui connaissent l’illustre Syrila et les plus jeunes restent les fans intemporels de Momota. Il souligne : « À force de travailler de nouveaux personnages, j’ai chez moi deux chambres remplies à ras bords de costumes en tous genres, chacun se référant à un personnage en particulier ». Momota est justement son tout premier personnage avec lequel il tente le transformisme et qui rencontre un tel succès qu’il est devenu un personage à part entière. Quelques-uns de ses personnages fétiches, comme le fameux Syrila, font désormais ombrage à… Gothlieb lui-même. « Il arrive que des gens en province, m’invitent pour présenter un spectacle, mais il ne veulent pas de moi : ils réclament exclusivement Syrila ou Momota, par exemple», affirme-t-il.

 

Un cinéphile aguerri

Gothlieb confie qu’il souhaite, dans un avenir proche, pouvoir revenir au cinéma qui est un domaine artistique qu’il affectionne aussi beaucoup. Ses films restent  parmi les plus regardés et, malheureusement, les plus piratés comme Double face, Mister Mbinina et Rapôly cowboy. Il souhaite plus tard, proposer une nouvelle approche du cinéma malgache, bien loin de ces habituels scénarios quasi théâtraux auxquels le public s’habitue. Comme le font récemment les films comme Malaso ou encore Selfie sale fille qui commencent à apporter un nouveau souffle au cinéma national.

 

Passionné de musique

En tant que chanteur, Gothlieb est aussi très demandé et à l’heure actuelle, il est un des membres clés de quatre groupes. Il s’agit de « Ny omaly » avec lequel il n’interprète que des chansons de jadis et naguère; « Goth&cie » est un orchestre pour animation de bals avec qui il fait principalement de l’animation ; il y a aussi  la formation qu’il constitue avec Francis Turbo et Fou Hehy ; et, évidemment, le groupe Johary. C’est au sein du Cercle germano-malgache dans les années 80 que Gothlieb et ses amis du groupe Johary débutent. Quant à son premier spectacle en solo, il date de 2001 au CCESCA et s’intitule « Gothlieb c’est fou!», inspiré d’un spectacle de l’artiste français Patrick Sébastien, connu pour ses représentations haut en couleurs, burlesques et folkloriques. C’est son baptême de feu qui, à l’époque, connaît déjà un franc succès. Ceci étant, le succès de ses imitations, c’est surtout à la télévision qu’il le doit.


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