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Musique – Solika, plus d’un quart de siècle à chanter les « Angolan’Imerina »

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Un groupe des plus particuliers, interprétant essentiellement ces chansons lyriques et classiques d’antan des Hauts-Plateaux de la Grande île. Solika se redynamise constamment auprès du public.

Tel le bon vin, Solika se bonifie avec le temps également. Aucun jeu de mot taquin dans cette introduction vu que « Solika » signifie littéralement, pétrole ou essence dans la langue de Molière. Ici, il est fait plus référence à « Solofo lian-kanto », autrement dit « les jeunes amateurs d’arts et la jeunesse » justement, elle est plus qu’abondante au sein de ce groupe. Solika fut fondé en l’an de grâce 1989 par les anciens membres de l’Ataum, Association théâtrale et artistique des universitaires de Madagascar dans les années 1970. Un groupe qui a toujours eu comme leitmotiv de promouvoir les chants classiques de l’Imerina, les fameux « kalon’ny fahiny » et la culture, ainsi que les traditions malgaches dans toute leur splendeur. Fort de cette passion qui l’anime pour la musique donc, Solika continue constamment depuis plus de 25 ans maintenant à se ressourcer, à répéter et à donner des concerts dans diverses régions de l’Île, voire à l’étranger afin de faire connaître son art. Composé d’une vingtaine de membres, l’ensemble compte cinq fondateurs de l’Ataum, tandis que le reste est constitué essentiellement de jeunes recrues formées au sein même du groupe.
« Mifankatiava ihany », « Diavolam-pararano », « Ny vaomaintilany », ou encore « Ilay takariva kely » et « Ho tsarovantsika eto », autant de chansons qui ont bercé des générations entières de mélomanes de tout âge.

Les femmes du groupe, montrant avec panache la beauté et charme des chanteuses d'antan avec leurs habits d'époque.

Les femmes du groupe, montrant avec panache la beauté et charme des chanteuses d’antan avec leurs habits d’époque.

Valoriser la musique malgache

Madagascar regorge de richesses musicales spécifiques. Les différents genres sont  le résultat d’apports et d’influences asiatiques et africains que les populations locales ont adoptés et adaptés. Cette musique multiforme est donc à la fois particulière à chaque région et synthétisée, à l’instar de la langue diversifiée mais en même temps unique. Sur les Hautes Terres de l’Imerina, vers la fin du XIX è siècle, et au début du XX è, le genre classique malgache théâtral voit le jour : ce sont les « Hira tranainy » ou « Kalon’ny fahiny ». Interprétées pour égayer les opérettes, un genre dramatique très prisé des Malgaches, ces chansons sont classées parmi les plus populaires originales. Les « Hira tranainy », parties intégrantes du patrimoine national, ont été longtemps méconnues : peu vulgarisées voire censurées pendant l’ère coloniale, et sévèrement concurrencées par les variétés étrangères depuis l’indépendance, elles n’étaient que très peu diffusées sur les ondes de la radio nationale, et étaient donc l’apanage de quelques initiés, amateurs de théâtre de la Tranompokonolona d’Isotry, temple (exigü) de l’art dramatique.

Prosper Ralaiarimanana, l'un des illustres aînés et vétérans de Solika, toujours  au clavier.

Prosper Ralaiarimanana, l’un des illustres aînés et vétérans de Solika, toujoursau clavier.

Un groupe d’invétérés et de jeunes

Le groupe Solika est, actuellement, composé de ses plus illustres « vétérans », ses fameux fondateurs. À savoir, Armand Ramananarivo, Andriambelo Rajaobelison Rakoto (Ndriana), Aroelina Rajaonarivony, Bakoly Ranaivojaona, Faratiana Rabenaivo, Finaritra Andomalala Rakotoarisoa, François Ramaroson, Hary Rakotoarimalala,ou encore Henri Ramiliarison (Tson). Autant de passionnés et de professionnels de ces chants classiques d’Imerina : Jean Victor Rasolonjatovo (Pécos), Jean-Jacques Rakotoarisoa, Lala Rakotoarivonjanahary, Lunah Razafiniary, Marcel Ranaivoharivony, Mariah Rasoamampionona, Maurice Rakotomalala, Miharasoa Esther Raobijaona (Rasy), Nandrianintsoa Rasolonjatovo, Narindra Vololonirina Ralairimanana, Njaka Andriamihaingo Rasolofoniaina, Ony Hanitriniala Rakotoarisoa, l’un des fameux compositeurs du groupe Prosper Ralaiarimanana.
En tout des chanteurs issus de différentes générations dont également Ravaka Patricia Rajaonarison, Solomalala Rabemananoro, Rina Sylvie Ralandison, Solofoniaina Rakoto Andriamamonjy (Niaina), Tantely Ramaromiantso, Tovonanahary Rasolofoharivelo et Tsiory Mamonjy Rakotondrazaka.

Actif pour la postérité

Les chanteurs du groupe drapés du lamba typiques  des Hauts-plateaux.

Les chanteurs du groupe drapés du lamba typiquesdes Hauts-plateaux.

Conscient d’une lacune latente, Solika s’est donné comme objectif principal de ressusciter ces trésors musicaux laissés à l’oubli et relégués au rang de simples souvenirs. Cet objectif se subdivise en diverses actions au sein de la troupe. Cela passe, entre autres, par la recherche des éléments musicaux tout en faisant désormais face à des moyens difficiles en raison de la rareté voire de l’inexistence d’archives. Cette phase incluant la documentation, la transcription musicale et le déchiffrage des paroles, ce qui nécessite actuellement plus de temps. Ensuite arrive la diffusion par le biais de spectacles, de concerts et d’animations diverses. Ici encore l’approche auprès du public exige  un organisation particulière, puisque selon la tradition, les spectacles autour de ces chansons classiques doivent se tenir dans les lieux prestigieux égayés d’histoires. Enfin, dernier détail et non des moindres, les activités primordiales tenues par le groupe sont la formation et la relève par le recrutement de jeunes artistes, notamment à travers des castings réguliers vu que Solika est ouvert à tous les adeptes de ce genre musical qu’il pratique. De même que l’archivage par la production de supports audiovisuels accessibles à tous.

Une dizaine d’albums

Le groupe Solika a, désormais, près d’une dizaine d’albums et d’opus à son actif au bout de ces 25 ans de scène. Plus précisément trois cassettes audio, à savoir « Fahatsiarovana », « Dobla sento » et « Mbola manina ve   ». Deux cassettes vidéo, présentant ses plus illustres concerts dans les années 90.  Deux albums audio, « O ry voasary a-nosy » et « Iny lalana iny », et enfin deux nouveaux albums-vidéos intitulés « Sora-jandiana » et « Tsikirity momba fody ». Le tout est accompagné de plusieurs spectacles et animations à Madagascar et à l’étranger, notamment en France où la diaspora locale en est son plus grand fan.


Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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La psychose du terrorisme islamique est abordée par Tom Andriamanoro dans la chronique de ce jour. Il termine la rétrospective sur la compagnie Air Madagascar en évoquant ses heurts et malheurs. Enfin, le rêve en se remémorant d’Akanin’ny Nofy au temps de sa splendeur.

Terrorisme-La peur du voile

Elan de solidarité après le massacre des journalistes de Charlie hebdo,  en janvier 2015.

Elan de solidarité après le massacre des journalistes de Charlie hebdo,
en janvier 2015.

La psychose de l’attentat n’est plus ce qu’elle était. On est loin du meurtre de la bien imprudente ministre suédoise des Affaires étrangères, Anna Lindh, poignardée de plusieurs coups de couteau par un inconnu « de type suédois » alors qu’elle faisait ses courses dans un supermarché de Stockholm. Même l’opération Charlie Hebdo, bien ciblée, a prématurément pris de l’âge. Une nouvelle culture du crime à message politique est née, s’inspirant du 11 septembre, dans laquelle la victime potentielle a, désormais, un nom à faire frémir : Monsieur, madame, ou même l’enfant Tout-le-Monde. N’importe qui, n’importe quand, et n’importe où.
Dans les villes européennes, l’élan humanitaire né du raz-de-marée de réfugiés, notamment syriens, l’émotion devant la photo du petit Allan mort si près du but sur une plage, tout cela a fait son temps. La peur des islamistes et, plus à tort qu’à raison, des musulmans est entrée dans le quotidien, comme en témoigne la causerie organisée par l’Institut Ipsos dans les locaux de l’Obs. Autour de la table, des citoyens tout à fait ordinaires dont le seul recours est, désormais, de voter Front National, chose qu’ils n’ont jamais pensé faire de leur vie.

La sécurité dans les transports publics ?

« Il y avait une jeune femme avec un niqab et son Coran en face de moi dans le métro. Je me disais : elle peut dissimuler plein d’explosifs et faire sauter toute la rame. J’ai eu super peur ».

Les ministres à double nationalité ? 
« Belkacem, elle, a la double nationalité, alors je suis désolée, mais elle n’a rien à faire au gouvernement ! »

Les migrants  ?

« On me dit que c’est la guerre là-bas, mais quand c’est la guerre, c’est les femmes et les enfants qui partent en premier. Là, il n’y a que des hommes qui arrivent. Moi, ce que j’ai toujours dit, c’est l’armée de Daech qui est rentrée, on ne les entend plus, et on ne sait plus où ils sont. D’ailleurs, pourquoi ne sont-ils pas allés au Qatar ou en Arabie Saoudite   »

L’école ? 

« J’ai une collègue de travail qui a un petit garçon de 5 ans. Un soir, il rentre de l’école et lui parle d’un copain en disant : c’est mon frère, alors qu’il est fils unique. Sa mère est étonnée et lui demande : C’est ton frère   Le petit répond : Oui, c’est mon frère, on est tous frères ! Je n’en revenais pas, ce n’étaient pas des Français, mais des petits Blacks et des petits musulmans. Vous vous rendez compte ! »
L’islam ? 

« Pour moi, en France, en Europe, et dans le monde, le problème numéro un, c’est l’islam. Je ne supporte plus trop qu’on me dise et redise, depuis des lustres, de ne pas faire d’amalgame entre les musulmans modérés et les djihadistes. Certes, les musulmans modérés ne sont pas salafistes ou djihadistes, mais tous les salafistes et djihadistes sont musulmans… Dès que l’on critique un minimum, on est tout de suite taxé de xénophobie et d’islamophobie. Mais non, c’est à eux de s’adapter à nous et pas l’inverse »

Les kamikazes ?

« Là, on entend des Abdou machin, mais un jour, ce sera peut-être un Cédric ou un Patrick qui se fera sauter dans le métro ».
Ils sont combien   « Les chiffres sont fantaisistes. Dans le métro, on voit neuf nationalités différentes avant de croiser un Européen »

Marine Le Pen  ?

« Ce qui la différencie, c’est qu’elle ose dire les choses. Quand un musulman fait une connerie, elle ne va pas dire : C’est un jeune Français. Elle n’utilise pas de périphrase, elle n’a pas peur d’être taxée de racisme. C’est rafraîchissant ». Ce n’est pas pour autant que tous la voient à l’Elysée en 2017 : « Elle ne sera jamais au pouvoir. Elle est seule contre tous, comment voulez-vous qu’elle y arrive   »

Inquiétude
Un seul parmi les participants à cette séance de thérapie collective a su garder sa raison. « Ce que j’ai entendu m’affole. C’est l’extrême droite raciste qui n’a pas changé. Je veux une droite forte mais républicaine. Je ne voterai pas FN ».
Une affiche de la Jeunesse FN clame son ras-le-bol sans détour, illustré par le visage d’une femme en colère, grimée en bleu-blanc-rouge comme au Parc des Princes : « Assez de racisme anti-Français. ON EST CHEZ ! »
La question se pose, qui mérite réflexion : tout peuple ou groupe social, acculé à se sentir étranger dans son propre pays, n’est-il pas condamné à avoir le même raisonnement   Que pensent en leur for intérieur les expulsés d’Ankadimbahoaka ou d’ailleurs, devant la boulimie immobilière de certaines méga-sociétés indo-pakistanaises, et qui oserait le leur reprocher  Et si en chacun de nous sommeillait à notre corps défendant un FN
Sur le plan strictement religieux, l’inquiétude de beaucoup de milieux chrétiens malgaches devant les avancées de l’islam est réelle, et on y parle même parfois d’accords secrets avec certains milieux officiels. Vrai, faux   Un pays comme le Sénégal doit une grande partie de ses infrastructures routières aux subsides de la Conférence islamique. Qu’est-ce qui empêcherait cette dernière d’investir dans un pays « neuf », d’autant plus qu’historiquement parlant, ledit pays a été touché par l’islam bien avant le christianisme
Toutes ces interrogations convergent sur la technique des voleurs chinois, telle qu’elle est expliquée par Jean-Marie Le Pen lui-même : « Ils arrivent petit à petit, ils avancent un peu, d’un mètre, de deux mètres, et à la fin, on ne s’en est pas rendu compte, mais ils sont au cœur de la maison ». Futé, le patriarche …

Les promenades en bateau sur le Canal des Pangalanes étaient très prisées.

Les promenades en bateau sur le Canal des Pangalanes étaient très prisées.

Nostalgie – Akanin’ny Nofy et le Canal des Pangalanes

« Bénis O Zanahary/ cette terre de nos ancêtres/ Qu’elle soit prospère, qu’elle connaisse la paix/ Et nous serons tous heureux… » Il est 8 h ce lundi matin à l’école du village d’Ampahantany, à deux pas  d’Akanin’ny Nofy. Dans la cour, les élèves procèdent au rituel du salut au drapeau, suivi de l’hymne national. Boogie Pilgrim, propriétaire du Bush House tout proche, a construit cette école en 1994 avec le soutien de l’ambassade d’Allemagne. Aujourd’hui, elle est totalement autonome.
Ici, la vie aurait pu s’arrêter avec les ensablements chroniques du Canal des Pangalanes, et surtout quand il n’a plus été possible aux paysans d’écouler leurs produits par le train. Mais des volontés se sont battues pour qu’elle continue, dans ce coin de paradis oublié de la modernité et de sa cavalcade. Ici et là se trouvent encore des vestiges des années 60, quand Akanin’ny Nofy était un lieu de villégiature présidentielle : les restes d’un hôtel avec la carcasse de son groupe électrogène, des poteaux télégraphiques égarés en pleine forêt, un prolongement de rails menant jusqu’au bord du lac d’Ampitabe, la troisième du Canal en terme de superficie. C’est sur ce très beau plan d’eau que les touristes s’adonnent en toute sécurité aux loisirs nautiques, l’océan ne s’y prêtant pas, comme c’est souvent le cas sur la côte est. Il n’est pourtant qu’à quelques mètres, de l’autre côté d’une étroite langue de terre.
L’accès le plus confortable demeure Manambato, à sept km de la Nationale 2 sur les bords du lac Rasoabe, d’où partent les navettes en vedette rapide. Pour vivre heureux, Manambato vit enfouie dans la végétation sans pour autant détester les vagues de vacanciers qui l’assaillent soit pour elle-même, sa forêt, et son lac mythique, soit pour une continuation jusqu’au « Nid de rêve » plus coté dans les guides. Le séjour à Akanin’ny Nofy se caractérise par une saine immersion dans la nature qui attire en premier lieu les Anglo-saxons, des promenades fluviales aux flâneries dans la réserve du Palmarium qui s’étend sur plus de 60 ha. Pleuvra-t-il demain   Qu’à cela ne tienne, un bon K-way et le tour sera joué ! La pluie n’a jamais empêché les randonnées en forêt, c’est même en ces moments-là que toute la nature est en éveil. Quant à l’électricité, il faut savoir se contenter de quelques heures, chaque soir. C’est plus qu’il n’en faut pour se raconter sa journée, et ses plans pour le lendemain. Contrairement à ceux qui se plaignent, ce qui fait la valeur ajoutée d’Akanin’ny Nofy, c’est au contraire cette indéfinissable sensation d’être oublié du monde, ou de le revivre en privilégié à l’aube de la Création. Il y eut un soir, il y eut un matin…

La dernière acquisition d’Air Madagascar, l’ATR 72-600, exploité en leasing.

La dernière acquisition d’Air Madagascar, l’ATR 72-600, exploité en leasing.

Transport aérien – On m’appelait le Voron-tsara dia – Culture d’entreprise et yield management
L’année 1986 voit l’arrivée à la direction générale d’Air Madagascar d’une très forte personnalité, celle de René Rasata Rainiketamanga. Cet ingénieur de l’aviation civile est en terrain connu, de par ses précédentes responsabilités de représentant de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). Il présente, de ce fait, le meilleur profil pour faire face à de nouveaux défis, et à un contexte qui n’est pas nécessairement resté le même. Un nouvel envol, en quelque sorte, symbolisé par l’ouverture, cette même année, de l’escale de Zurich.
Il n’est de richesses que d’hommes. Le nouveau directeur général, un technicien de haut niveau, certes, mais aussi un pédagogue passionné de marketing et d’économie, inscrit parmi ses priorités l’optimisation des ressources humaines de la Compagnie. La qualité est indéniablement là, mais un peu moins la cohésion autour d’une vision et d’un vrai projet d’entreprise. Il institue une dynamique interne grâce à des initiatives qui font leurs preuves : mise en place d’un marketing interne, séminaires thématiques, dialogue avec le personnel, sans oublier le volet formation tant sur place qu’à l’extérieur, notamment pour les cadres. Une révolution dans les relations hiérarchiques : le directeur général tient à cœur à s’associer, de près, à certains évènements touchant le personnel. Non seulement le Malgache est très sensible à ce genre d’attention, mais c’est aussi une implication qui permet à la direction de mieux s’imprégner des conditions de vie, parfois difficiles, de ce personnel, et de prendre autant que faire se peut des mesures lui apportant l’indispensable sérénité dans l’accomplissement de ses tâches.
Août 1989, un centre de loisirs s’étendant sur trois hectares, bien situé dans les environs immédiats de l’aéroport est inauguré. Avec sa grande salle, ses terrains de sport, sa piscine, c’est une plateforme idéale pour la décompression des travailleurs, et pour l’entretien de leur culture d’entreprise. La même année, un programme de crédit immobilier est mis sur pied à l’intention des agents totalisant plus de trois ans d’ancienneté. Pour pallier l’insuffisance de navigants, un recrutement d’élèves pilotes est lancé en interne. La formation est assurée conjointement par les instructeurs d’Air Madagascar, ceux de l’École nationale de l’aviation civile (Enac) de Toulouse, et ceux de l’École supérieure des métiers aéronautiques de Montpellier.

Ingérence de la politique
airmadUne autre innovation, apportée par René Rasata Rainiketamanga, est l’application du concept de yield management, partant de l’idée, somme toute logique, comme quoi il ne suffit pas de remplir un avion, encore faut-il que ce remplissage soit rentable. Cela suppose, entre autres lignes directrices, un effort particulier en direction de la clientèle à forte contribution. Partisan d’une Société nationale forte, il n’a jamais accepté certaines sournoiseries voulant faire d’Air Madagascar une simple compagnie d’éclatement inter-îles, laissant à d’autres, l’exploitation du réseau long-courrier. Force est de reconnaître que c’est ce à quoi certains « intérêts » veulent, aujourd’hui, parvenir, notamment au nom de l’Open Sky, et peut-être aussi du concept touristique d’Îles Vanille.
De 1991 à 2002, pas moins de cinq directeurs généraux, tous issus du sérail, et autant de présidents du Conseil dont des noms connus comme ceux d’Emmanuel Rakotovahiny, Zazah Ramandimbiarison, ou encore Heriniaina Razafimahefa, se succèdent à la barre. L’ingérence de la politique est de plus en plus pesante. Air Madagascar est encore là, mais l’oiseau au bon vol n’est plus qu’un point qui s’éloigne.
En octobre 2002, une solution allemande, synonyme de « Tabula rasa », est prise par les gouvernants. Malgré les mines d’autosatisfaction affichées lors de l’arrivée, l’année suivante, d’un Boeing 767-300 ER  négocié en leasing auprès d’US Gecas, la greffe ne prend pas, et fait long feu. Elle est malgré tout rééditée en 2015, avec un directeur général venu du froid, qui a à cœur de démontrer qu’il a plus l’art de ne pas perdre de l’argent que d’en gagner. Nous revient à la mémoire cette phrase de Nirina Andriamanerasoa : « Une Compagnie ne meurt pas de ce qu’elle fait, mais de ce qu’elle ne fait pas ».

Rétro pêle-mêle

retro cinemaCinéma malgache. Janvier 2003, quelques élèves malgaches de quatrième sont sélectionnés pour faire partie du jury du Festival de Cannes Junior, même si aucune production malgache ne figure dans la sélection, et pour cause. Cette année marque, malgré tout, le 66ème anniversaire d’un cinéma malgache de plus en plus muet, dont le tout premier film date de 1937. Moralisateur à souhait, il relate la vie de la martyre Rasalama, et porte la signature d’un certain Philippe Raberojo. À part quelques œuvres de Raymond Rajaonarivelo, aucun film en 35mm n’est plus sorti après le « Ilo tsy very » de Solo Randrasana, en 1987. La muselière socialiste est passée par là. Un film portant le titre de « Veloma » a bien paru cette même année, mais il n’avait de malgache que le titre, et les ascendances de son réalisateur. C’est aussi le cas de « Makibefo », une bouffonnerie inspirée du « Macbeth » de Shakespeare, qu’un excentrique bien british a fait jouer par des pêcheurs de Faux Cap !
FPVM. Séisme au sein de la toute puissante FJKM en ce début de l’année 2003 : le pasteur du temple d’Andravoahangy Fivavahana à qui la rumeur reproche quelques dérives pas très… protestantes, refuse une affectation à forte connotation disciplinaire, et claque la porte. Randrianantoandro, c’est son nom, ne va pas très loin et fonde, à quelques centaines de mètres de son ancienne paroisse, l’Église protestante nouvelle de Madagascar (FPVM). Sitôt née,  c’est déjà un géant en puissance avec, au départ, 15 000 fidèles et le soutien des 6 000 « Mpiandry » de la mouvance Manolotrony. a FPVM est la bête noire du président Marc Ravalomanana, également N°2 de la FJKM qui, ceci expliquant cela,  décide de la fermer sous des prétextes les plus futiles. Andry Rajoelina prend tout naturellement le contre-pied de cette décision, en réhabilitant l’Église dissidente lors d’un culte solennel tenu au stade de Mahamasina. De nombreuses missions indépendantes arborent, aujourd’hui, leur protestantisme, une mention étrangement absente du nom de la FJKM qui s’estime pourtant en être le détenteur officiel.
Stèle. La chose ressemblait plus à un « tranon-jiro » de la Jirama qu’à un monument historique. Œuvre  du premier vrai architecte malgache Ramanankirahina, né en 1860, et qui bénéficia d’une formation à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, elle était « dédiée à la Mère Patrie de la part des malgaches reconnaissants », et a été oubliée en haut du jardin d’Ambohijatovo, une fois l’indépendance recouvrée. L’a-t-on abattue en une nuit pour raison de fissures, ou parce que les rumeurs parlaient avec insistance d’un trésor qui y serait enfoui   On doit au PDS Patrick Ramiaramanana d’avoir débarrassé la capitale de cet anachronisme, mais on le félicitera moins de n’avoir rien trouvé pour le remplacer qu’un petit carré de gazon. L’édile devait être un Vert convaincu, puisque même le périmètre de l’ancien Hôtel de Ville allait lui aussi être transformé en un jardin public plutôt quelconque. Quant à l’avenue, elle a toujours fait coexister deux plaques d’identification : celle d’Avenue de l’Indépendance qui est en quelque sorte sa version malgache, et celle d’Avenue de la Libération, solidement gravée dans les murs par le colonisateur se référant à sa propre histoire. Du pareil au même  ?

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar

 

Concours – Des étudiants malgaches en finale dans un hackaton panafricain

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La Société Générale a sélectionné quatre jeunes Malgaches pour participer à la phase finale de son premier hackaton panafricain. Le concours se tiendra ce week-end, à Dakar.

Les quatre geeks qui vont participer à la phase finale de ce hackathon de la Société Générale.

Les quatre geeks qui vont participer à la phase finale de ce hackathon de la Société Générale.

Madagascar à l’honneur au Sénégal. Quatre étudiants malgaches sont sélectionnés par la Société Générale pour participer à la phase finale de son premier hackaton panafricain. Il s’agit de Luana Karen Andriamamonjy, Rotsy Milanto Rafalimanana, Jary Sitraka Razafindrakoto et Harifetra Francky Andrianarijaona. Après la première sélection des 28 et 29 janvier à Dakar, la capitale sénégalaise, ces étudiants de l’IT University ont été sélectionnés parmi les 150 participants  à prendre part à la grande finale qui se tiendra ce samedi et dimanche.
Nos jeunes geeks seront le porte-fanion du pays à ce concours ouvert aux Startups et développeurs web organisée par la Société générale avec, à la clé, un financement de 8 000 euros soit près de 28 millions ariary. D’ailleurs, ces jeunes, bourrés de talent, habitués aux concours internationaux, ne rentrent jamais les mains vides au pays. Ils ont déjà remporté haut la main la finale Webcup International qui s’est tenu à Maurice, en octobre 2014.

Grandeur nature
Ce hackathon est un concours d’innovation qui permet à la Société Générale d’ouvrir aux startups et développeurs malgaches une opportunité de conquérir le continent africain et l’international. L’organisateur  propose aux équipes  participantes de présenter  des solutions d’amélioration de l’expérience client en agence bancaire.
« L’annonce du concours a été publiée en décembre, mais nous ne l’avons vue que le 18 janvier. C’est moi qui ai convaincu mes amis d’y participer et de former une équipe. Ils étaient enthousiastes  quand je leur ai expliqué le concours et nous nous sommes lancés dedans », déclare  Jary Sitraka Razafindrakoto, étudiant en Master MBDS à l’IT University.
Créée en 2011, l’université spécialisée en informatique offre deux diplômes aux étudiants, la licence et le master MBDS en coopération avec l’Université de Nice-Sophia Antipolis. En cinq ans d’existence, elle se place déjà parmi les plus grandes écoles de Madagascar, tant en termes de qualité de la formation dispensée que du nombre de diplômés.
Les étudiants de l’IT University s’illustrent régulièrement dans les concours, aussi bien régionaux, nationaux qu’internationaux et dans les différents modules offerts à l’Université, dont le Développement d’applications ou le Développement Web.  Le projet GET proposé par cinq étudiants de l’établissement, a été choisi parmi les trois projets les plus méritants du concours MBM Student Challenge, organisé par Microcred Banque Madagascar en juillet 2015.

Triomphe
Un étudiant de l’ITU est sorti vainqueur de l’Africa Challenge Dev App en octobre 2015. Initié par Bharti Airtel, en partenariat avec Samsung et Singapour Telecommuni­cations Company (SingTel), ce concours vise à attirer les développeurs en Afrique et en Asie pour devenir les partenaires des entreprises pour le lancement d’applications mobiles au sein des deux continents.
En ce qui concerne le hackaton de la Société Générale, maison mère de la banque BFV SG, les jeunes geeks restent confiants avec leur projet. Mais de quel projet s’agit-il
« On ne peut pas le divulguer pour raison de confidentialité, c’est dans le règlement », explique Jary Razafindrakoto.
« Il y avait un formulaire à remplir sur internet, demandant l’idée globale du projet que l’on souhaite réaliser pour faire face aux problèmes rencontrés par les clients dans les agences, les raisons de notre participation et le profil de chaque membre de l’équipe. Nous avons été sélectionnés en dépit du fait que nous n’avions qu’une journée pour préparer ce qu’ils attendaient de nous », conclut-il.
Le 10 février, un jury composé de dirigeants du groupe Société Générale se réunira et annoncera les trois équipes gagnantes à ce concours.

Emmanuel Noblet –« Il faut accorder une place à l’imagination des spectateurs »

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Un acteur au parcours artistique des plus généreux, allant de la télé au grand écran pour s’épanouir pleinement sur les planches. On l’appelle « Le comédien de tous les rôles ».

Parlez-nous de votre passion pour la comédie…
Je dirais que j’ai commencé assez tard dans le monde de la comédie, en tant qu’acteur. Quoi qu’on puisse imaginer, j’ai quand même eu un parcours assez atypique depuis mes débuts en 2003. Ayant suivi des études qui, à première vue, ne me destinaient pas du tout à être au-devant de la scène ou de la caméra, j’ai eu comme un déclic à un moment quand j’ai tout simplement compris que je me devais de vivre des vies bien au-delà de la mienne, en fait. J’ai, entre autres, suivi une formation au sein du Conservatoire de Rouen, par la suite, et j’ai entrepris une carrière théâtrale où je me suis tout aussi bien appliqué à jouer Racine,Corneille, Molière, Shakespeare et tant d’autres encore. Ceci étant, j’ai d’abord appris les coulisses de la mise en scène, ce qui m’a ensuite aidé pour une carrière à la télé. Depuis, je me suis aussi plu à assumer et à concevoir mes propres projets artistiques. Et voilà où j’en suis actuellement, adaptant ce roman de Maylis de Kerangal, « Réparer les vivants ». Avec cette pièce, c’est ma toute première fois sur scène, et j’en suis assez content.

Qu’est-ce qui vous ravit le plus à travers vos rencontres avec le public  ?
J’aime la découverte, et la tournée que j’entreprends actuellement me permet d’en savoir toujours un peu plus sur le pays que je visite ainsi que sa culture; et ainsi d’en découvrir aussi sur les arts de la scène qui s’y jouent. Le dépaysement me plaît tout aussi bien que les rencontres que je fais avec les artistes que j’y croise. Partout où l’on va, j’estime que les échanges restent les plus efficaces pour pérenniser un art. J’ai ainsi proposé des stages à La Réunion, par exemple, où j’ai rencontré les jeunes.

Qui sont vos cibles  ?
Je n’ai pas de cible précise non plus. C’est la première fois que je choisis d’être à l’initiative d’un projet, car pendant quinze ans j’ai été principalement acteur pour d’autres metteurs en scène et pour des publics bien précis. Alors qu’ici, fort de mes précédentes expériences en tant que comédien, je me lance un défi, en toute liberté certes, mais un défi quand même qui me permettra de jouer autant dans des théâtres publics que privés. En faisant plus de théâtre contemporain, j’élargis en même temps la gamme de public qui peut apprécier cet art. Un public qui apprécie les pièces classiques, comme du Molière ou du Shakespeare peut tout aussi bien se délecter d’une pièce de théâtre contemporain. Le théâtre évoluant constamment et se modernisant à la fois, on peut très bien jouer du Molière en jeans et en T-shirt que le public l’apprécierait toujours autant. Ainsi, mon public est différent à chaque fois, et cette diversité m’enchante le plus. D’ailleurs avec cette technique précise avec laquelle j’ai adapté « Réparer les vivants », c’est-à-dire la technique du « Seul en scène », je découvre que n’ayant pas de partenaire sur les planches, mon seul partenaire reste le public lui-même.

Parlez-nous en un peu plus de cette adaptation…
Je l’ai adapté avec cette technique du « Seul en scène» comme je l’ai dit. Pour ce faire, je me réfère à cette tradition de conteurs, à laquelle je rajoute une représentation théâtrale. C’est déjà très fréquent sur les scènes européennes. Le détail le plus important étant uniquement qu’il faudrait un texte fort avec un style particulier, invitant constamment le public à travailler son imaginaire. Ça rend le spectateur très actif, car par la suite, il apprécie de faire également partie intégrante de la pièce. De ce fait, dans le théâtre, il faut toujours accorder de la place à l’imagination pour les spectateurs aussi. Pour le roman de Maylis de Kerangal, « Réparer les vivants », c’était très important. Le livre se prête très bien à cette technique du « Seul en scène », car ses personnages sont tous aussi accessibles que passionnants à interpréter, créant sans cesse ce dialogue avec le public. Par exemple, on a cette scène de surf au début qui, d’entrée, plonge le public dans le décor et dans l’ambiance de l’histoire. On y parle d’une thématique des plus dramatiques, puisqu’on y évoque surtout les enjeux d’une transplantation, cet équilibre entre la vie et la mort. À travers cette dramaturgie, le public s’identifie plus facilement aux personnages et je fais en sorte qu’il fasse partie intégrante de la pièce.

Un mot sur ce théâtre contemporain en vogue outre-mer…
Si l’on se réfère aux festivals d’art à l’international, comme celui d’Avignon, par exemple, le théâtre contemporain y est sans doute déjà ancré dans la culture en générale. Après, j’estime que le théâtre contemporain, par rapport à la culture des îles et de Madagascar, dépend des artistes et des auteurs en soi. Comme je l’ai dit, le théâtre se modernise, mieux encore s’adapte à son temps. D’autant plus que l’auteur parle de la société d’aujourd’hui, qu’il relate d’une manière contemporaine une histoire classique, allant de la politique aux religions et aux traditions en tous genres. Après, tout dépend de la manière dont on égaye les pièces, car celles contemporaines nécessitent aussi quelques artifices qui font leur particularité.

Quel genre d’artifices, par exemple ?
Moi, par exemple, je travaille avec des choses simples, dont des projections, des bruitages et d’autres encore. Je n’ai pas de recettes à donner donc, mais ce que je peux en dire c’est qu’il est tout aussi bien facile à apprivoiser et à adapter pour les artisans de la scène malgache. Moi-même, j’espère découvrir, un jour, les prouesses des acteurs et comédiens du théâtre malgache.

Mouvement Hizmet – Acquérir les valeurs universelles à travers l’école

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Faisant partie de la société civile turque, le mouvement Hizmet prône la tolérance et la compassion, des valeurs universelles, à travers l’éducation. Plus de 1 000 écoles de ce mouvement qui se veut au service des autres sont éparpillées dans plus de 160 pays du monde.

Certaines jeunes filles sont voilées. D’autres viennent à l’école en pantalon. Il y a aussi celles qui, sur leur front, ont cette petite marque rouge qui symbolisent leur religion. Blanches, noires ou jaunes, les élèves du Star College de Cape Town Afrique du Sud jouent ensemble dans la cour de l’établissement, et partagent les mêmes bancs en toute fraternité. Dans les écoles du mouvement Hizmet, qu’elles se trouvent en Afrique du Sud, à Madagascar (le collège La Lumière) ou ailleurs, compréhension et tolérance sont les maîtres-mots.
« L’éducation n’est pas seulement un endroit où l’on apprend la science. On y acquiert aussi des valeurs, le sens du respect », confie le directeur du Star College de Cape Town.
Le mouvement Hizmet, né en Turquie, qui entend se mettre au service des autres et de l’humanité, fait de l’éducation sa priorité. Pour Fethullah Gülen, fondateur de ce mouvement, « le manque de bonne éducation entrave la justice, la reconnaissance des droits de l’Homme, et des attitudes d’acceptation et de tolérance vis-à-vis des autres » sur son site Internet. « Notre objectif est d’avoir de nouvelles générations bien éduquées », poursuit encore le directeur du Star College de Cape Town.
Pour le mouvement Hizmet, l’éducation « vise à permettre aux gens de penser par eux-mêmes et d’être des agents du changement au nom des valeurs positives de justice, de droits de l’Homme et de tolérance ».
« Si vous souhaitez garder le contrôle dans le monde, contentez-vous de tenir le peuple loin de la connaissance. Les gens ne peuvent échapper à une telle tyrannie que par l’éducation. La voie vers la justice sociale est pavée d’une éducation adéquate et universelle. Car seul cela donnera aux gens la compréhension et la tolérance suffisantes pour respecter le droit des autres », soutient d’ailleurs le fondateur du mouvement.

Les programmes nationaux et internationaux, ainsi que tout règlement en vigueur dans le pays dans lequel elles se trouvent sont appliqués dans les écoles comme Star College de Cape Town.

Les programmes nationaux et internationaux, ainsi que tout règlement en vigueur dans le pays dans lequel elles se trouvent sont appliqués dans les écoles comme Star College de Cape Town.

Laïques
Les actions du mouvement Hizmet ne se limitent pas à la Turquie. Sur les quelque 2 000 écoles fondées par l’organisation, seule la moitié se trouve en Turquie, son berceau. Toutes les autres sont éparpillées à travers les 160 pays où le mouvement est présent.
« Outre l’éducation, nous promouvons aussi les échanges et les dialogues interculturels », confie Hasan Uçar, responsable du centre culturel Ravinala, la branche à Madagascar des centres  de promotion du dialogue interculturel. « Lorsqu’on connaît les autres, on devient amis avec eux », ajoute-t-il.
Les échanges et les dialogues se font directement au niveau des écoles où les enfants de différentes cultures, de différentes confessions et de divers horizons, mais vivant dans une même ville, se côtoient et partagent leur quotidien. Bien que la Turquie, berceau du mouvement, soit à plus de 90% musulmane, « les écoles Hizmet sont laïques, et les valeurs qui y sont enseignées sont les valeurs universelles, telles que la tolérance et la compassion », souligne Hasan Uçar.
Les programmes enseignés dans les écoles Hizmet sont calqués sur ceux du pays d’accueil. Les élèves ont juste en plus l’enseignement de la langue et de la culture turques, ainsi que diverses activités parascolaires, tout en apprenant l’histoire, la langue et la culture de leur pays.
« Le mouvement n’impose pas de programmes éducatifs aux écoles, aux universités et aux centres d’études que ses acteurs financent et gèrent. Les institutions appliquent les programmes nationaux et internationaux, ainsi que tout règlement en vigueur dans le pays dans lequel elles se trouvent », précise le site Internet du mouvement. Et le directeur du Star College de Cape Town de préciser que l’établissement qu’il dirige fait régulièrement l’objet d’inspection par les services de l’Éducation de Cape Town.

Échange et diversité

Outre les écoles, le mouvement Hizmet intervient dans quatre autres branches, lui permettant de promouvoir les échanges et les dialogues culturels. Les médias, les centres culturels, l’économie et le commerce, ainsi que les aides humanitaires, sont les autres aspects des activités de l’organisation. Les centres culturels organisent régulièrement des conférences et des séances de partages et d’échanges sur une diversité de thèmes promouvant la paix et la tolérance. Outre la couverture des actualités dans les différents pays et régions du monde où elle a des correspondants, l’agence de presse Cihan, se fait aussi un devoir de promouvoir les échanges entre les divers médias du monde. A son initiative et dans le cadre de son programme d’échanges culturels, l’agence Cihan a récemment invité des journalistes malgaches en Afrique du Sud pour y visiter des organes de presse sud-africains, et échanger avec ces derniers leurs expériences.

Bodo Voahangy

Examens officiels – Les propositions de sujets pour les épreuves du CEPE bouclées

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En attente de validation finale. La direction régionale de l’éducation nationale (DREN) d’Alaotra- Mangoro a marqué la semaine du 22 février 2016 par une séance  d’élaboration des sujets d’examens de CEPE de cette année scolaire dans les locaux de l’école primaire publique  d’Antsahatanteraka Ambaton­drazaka, présidée par Tsiorimandimby Razafimahaleo, directeur régional de la zone
«Les propositions de sujets issues des cinq Cisco ont été analysées par une commission de sélection des sujets. Outre ceux conçus pour les examens blancs [de CEPE], trois sujets par matière sont sortis de cette opération et sont actuellement acheminés vers la DREN [de Toamasina] où’une autre commission se lancera à la finalisation des sujets provenant des trois DREN»,selon Henri Gervais Rakotoarimalala, chef du service de l’éducation fondamentale de la DREN d’Alaotra-Mangoro, en rajoutant qu’ « Après la finalisation des sujets – avec barèmes et corrigés – en version papier et en version électronique, l’on procède au testing Les sujets validés seront les sujets officiels des examens de CEPE pour les trois DRENde la Province de Toamasina».
Comme chaque année, sept matières réparties dans une session d’une journée constituent l’examen de CEPE pour les candidats. A ces derniers d’achever  leurs études primaires en s’y attelant  pour accéder au collège, après cinq voire sept années de classe

H.F.A.

Alaotra Mangoro – Les juristes ensemble contre la corruption

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Cette pratique honteuse et juteuse qui éclabousse le monde de la justice fait réagir ce dernier.Magistrats et avocats, d’une seule voix, haussent le ton.

De grande envergure. Il est décidé au sein de ceux qui la connaissent, la développent et la pratiquent ou l’appliquent pour trancher les litiges en appliquant les règles en vigueur, de se donner la main dans la lutte contre le«fléau du siècle». Cette fois, les juristes, dans leur ensemble, ont affaire à la corruption. Un travail qui exige toute la volonté d’intervenir dans toutes les couches sociales et de toutes les instances. Un des critères tant sollicités lors des déclarations faites par les corps regroupant différentes personnalités juridictionnelles devant la presse à Ambaton­drazaka, dans la semaine du  22 février 2016.
À entendre les explications émanant des avocats – ceux dans la section de l’ordre des avocats de Toamasina – durant leur point de presse dans la matinée de jeudi 26 février 2016 à leur siège à Ambohimasina,  la corruption n’est pas seulement l’acte fait par celui qui corrompt,  mais également le fait qu’une autre personne la touche.
Par ailleurs, le pot-de-vin pourrait se présenter sous diverses formes «Ce n’est pas tout le monde qui le fait ici, mais quelques-uns.  Pourtant c’est tout-à-fait comme une entreprise car ils (les corrupteurs) arrivent jusqu’à la brousse pour enrôler les justiciables, et nous clamons que nous ne sommes pas de connivence avec ceux qui la font», a soutenu Me Nancy Andriamihaja, avocate, dans la déclaration collective lue en présence de la presse.
Assistée par ses homologues, elle n’a pas manqué de souligner l’existence de
«rabatteurs». La lutte, que la magistrate Rakotomavo Hantama­lalanirina, présidente du Tribunal de première instance d’Ambaton­drazaka, et le procureur de la République,  souligne qu’il s’agit d’une guerre , afin que le Tribunal soit une cour où est rendue la justice. Là où des personnes  viennent chercher la justice et où d’autres sont jugées, loin des corrupteurs et à l’abri de tous les corruptibles. En fait, la lutte continue, selon toujours la présidente. Elle annonce qu’une conférence-débat combinée à une porte ouverte allant dans ce sens aura lieu le 24 mars 2016 à Ambaton­drazaka. «Pour que justice soit faite», a-t-on murmuré, dans le rang du public qui, selon des constatations faites dans la zone juridictionnelle, attend du concret.

Hery Fils Andrianandraina

Rendez-vous à Imerintsiatosika pour l’édition 2016

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La course d’endurance de moto tout-terrain, 4 Heures Honda, se tiendra au Total Karting Madagascar à Imerintsiatosika, cette année. Afin d’éviter les caprices de la météo, le rendez-vous est fixé pour le dimanche 20 mars.

Ted Boyaval, en compagnie de Gautier Laurens, s’était imposé en 2015.

Ted Boyaval, en compagnie de Gautier Laurens, s’était imposé en 2015.

Changement de décor. En 2013 et 2014, Ambohimanga avait accueilli à deux reprises les 4 Heures Honda. Cette année, les organisateurs de chez Madauto innovent avec un tout nouveau site. Ainsi, la célèbre course d’endurance de moto tout-terrain aura lieu au Total Karting Madagascar, à Imerintsiatosika, le dimanche 20 mars. « C’est un site fermé, facile à gérer, ce qui constitue un plus en termes de sécurité », explique-t-on chez Madauto.
La colline en face du Total Karting Madagascar et ses alentours proposent des pistes très variées, avec des parties techniques et des parties plus roulantes. Bien évidemment, les moins aguerris pourront prendre les échappatoires, afin d’éviter les portions les plus difficiles à franchir. Néanmoins, le parcours de six kilomètres a été tracé de manière à ce qu’il soit accessible à tout le monde, peu importe son niveau. Zone de franchissement typé trial, terrain caillouteux en dévers, portions sinueuses, tout y est. Sans oublier les passages sous un tunnel et au-dessus d’un container, idéals pour prendre de superbes photos également.

Succès prestigieux
Chaque année, les 4 Heures Honda se démarquent de toutes les autres courses, du fait qu’il s’agit d’une véritable institution. Tout avait débuté avec le Trophée Chantrieux en 2000. La dénomination « 4 Heures Honda » est née, quelques années plus tard. Depuis 2013, Madauto est devenu le concessionnaire de la marque japonaise et organise donc l’événement. En raison de son statut, tous les pilotes rêvent de l’intégrer à leur palmarès.
Les derniers vainqueurs de cette course à disputer en duo se nomment Gautier Laurens, venu spécialement dans la Grande île pour l’occasion, et Ted Boyaval. Le Réunionnais et le champion de Madagascar de moto tout-terrain 2013 avaient alors formé une superbe équipe, l’an dernier. Ils avaient offert un succès prestigieux à Honda, en se partageant le guidon d’une
CRF-250.

Honda avait enregistré une victoire prestigieuse, l’année dernière.

Honda avait enregistré une victoire prestigieuse, l’année dernière.

Bataille locaux-étrangers
Cette année, Lalà Rasanjison, pilote féminin, portera les couleurs de Madauto sur une CRF-250. Reste à savoir qui évoluera à ses côtés. Va-t-elle monter une équipe 100% féminin ou mixte   On verra à l’approche de la date du 20 mars. Nous sommes à environ un mois de l’événement. Pour l’instant, l’on n’a pas encore une idée précise du plateau 2016. Mais des rumeurs  font illusion à la participation de plusieurs motards étrangers, venant de La Réunion ou encore de l’île Maurice. C’est aussi ça les 4 Heures Honda, c’est-à-dire une occasion de se mesurer aux invités de l’extérieur. On se souvient qu’en 2014, le Français Fabien Planet s’était imposé. En compagnie de Jao Razafindrakotohasina, sur une Sherco, il avait mis tout le monde d’accord. Une nouvelle fois, la bataille entre pilotes locaux et étrangers devrait animer la course.

Changement de date

Habituellement, les 4 Heures Honda constituent le premier événement de l’année, à la mi-février. L’an dernier, les caprices de la météo avaient failli tout gâcher, à Ambohimanga. La course avait alors été raccourcie. Fort heureusement, aucun blessé n’avait été déploré malgré une pluie battante, qui a grandement détérioré la piste et mis en difficulté les coureurs. Pour éviter que cela ne survienne à nouveau, les organisateurs de chez Madauto ont décidé de décaler la date et d’opter pour le 20 mars. Le soleil devrait être au rendez-vous, cette fois-ci.

Diverses animations sur le PC

Cette année, plusieurs manifestations se tiendront au PC. Un petit village y sera installé pour diverses expositions. Les nombreux sponsors pourront y présenter leurs produits respectifs, tels que Stihl, Allianz, Telma, Total, Star ou encore Go Pro. Le parc fermé sera placé en contrebas du public. Ainsi, les spectateurs auront une meilleure visibilité des concurrents et pourront suivre la course de plus près. Une tombola sera également organisée, avec comme lot à gagner un matériel de lavage à haute pression, bien utile pour nettoyer la boue sur les motos. Et à côté, pour ceux qui veulent se divertir autrement, la location de karting tournera toujours.


Technologie – La réalité virtuelle, avenir de la téléphonie mobile

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La réalité virtuelle est le nouvel horizon d’équipementiers en téléphonie à la recherche d’idées pour doper les ventes, et qui ont tenté de démontrer que l’on pouvait vraiment s’immerger dans un autre monde avec des lunettes et un smartphone.

Les visiteurs affluent devant un stand pour faire un test de smartphone au MWC de Barcelone.

Les visiteurs affluent devant un stand pour faire un test de smartphone au MWC de Barcelone.

Les casques de réalité virtuelle ont donc fait leur apparition en grand nombre, sur les têtes de participants au Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) de Barcelone, la grande messe du secteur qui s’achève aujourd’hui.
Le sud-coréen Samsung, numéro un mondial de la téléphonie mobile devant l’américain Apple, a dévoilé dimanche soir ses nouveaux smartphones dans un film en 3D projeté dans son casque Gear VR.
Ils cherchent ainsi à «générer des revenus supplémentaires et a s’imposer comme acteurs majeurs sur de nouveaux produits comme smartwatch, les appareils photos ou les casques de réalité virtuelle», explique Ian Foog, analyste chez IHS.
«Ce sont des marchés où il n’y a pas encore de champion incontesté, il y a donc encore une grande marge de croissance», a-t-il dit.
Pour Samsung, la mise en scène était millimétrée, des milliers de personnes, journalistes et invités, découvrant au moment où elles retiraient leurs casques la présence sur scène du patron de Facebook, Mark Zuckerberg, accueillie par des applaudissements.
Le Gear VR, sur le marché depuis novembre, utilise une technologie développée par la société américaine Oculus, rachetée en 2014 par Facebook pour 2 milliards de dollars.
«La réalité virtuelle est la prochaine plateforme où chacun peut expérimenter ce qu’il souhaite», a assuré Mark Zuckerberg.
La photo immortalisant son arrivée au milieu du public, plongé dans un autre monde, a d’ailleurs créé l’émoi sur le web.
L’autre géant sud-coréen, LG, qui a perdu de l’argent dans sa division téléphones portables en 2015, a développé ses propres lunettes de réalité virtuelle pour accompagner son dernier né, le G5.
«Si tout ceci ne prouve pas que l’industrie se tourne vers la réalité virtuelle, qu’est-ce qui le fera», souligne Jefferson Wang, du cabinet IBB Consulting.

Pour sa part, LG a aussi développé ses propres lunettes de réalité virtuelle.

Pour sa part, LG a aussi développé ses propres lunettesde réalité virtuelle.

Nouveauté attractive
L’engouement s’explique par le ralentissement du marché du smartphone.
Le cabinet spécialisé TrendForce table sur une progression des ventes mondiales de 8,1% en 2016, contre 10,3% l’an dernier.
Le fabricant taïwanais de téléphones portables HTC, en difficulté, a lui aussi pris ce virage, quitte à laisser un peu de côté la téléphonie mobile.
«Les smartphones sont importants, mais créer une extension naturelle vers d’autres appareils comme des accessoires vestimentaires électroniques, et la réalité virtuelle, est plus important», assurait sa nouvelle PDG, Cher Wang, dans une interview donnée en janvier au journal britannique The Telegraph.
Au salon de Barcelone, les visiteurs se sont pressés pour découvrir ce nouveau monde. Certains n’ont pas hésité à faire la queue pour tester l’attraction proposée par Samsung, des montagnes russes à 360°.
Si le spectateur lève la tête avec le casque vissé sur les yeux, il voit le ciel bleu. À sa droite et à sa gauche défilent les manèges du parc d’attraction et devant lui se profile une descente vertigineuse qui se rapproche à toute vitesse.
Certains, accrochés à leurs sièges, levaient les bras en l’air à l’unisson pendant la simulation.
Le cabinet CCS Insight prévoit des ventes d’accessoires de «réalité virtuelle», qui explosent, passant de quelque 2,2 millions d’appareils en 2015 à 20 millions en 2018, la plupart compatibles avec des smartphones.
Les casques de réalité virtuelle plus sophistiqués, à utiliser avec un ordinateur portable, devraient pour l’instant rester une niche, en raison de leur coût plus élevé, explique le responsable de recherche de CCS Insight, Ben Wood
Certains usagers se plaignent de la mauvaise qualité de l’image offerte par les casques pour smartphones. «Ils ne sont pas encore tout à fait au point», admet Edward Tang, fondateur et président du fabricant américain de casques Avegant.
«Mais la réalité virtuelle est là pour rester, cela ne fait pas l’ombre d’un doute.»

 

Enseignement – Faire de l’orientation des jeunes une priorité

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Un jeune doit connaître le métier qu’il envisage d’embrasser. Par conséquent, il est nécessaire qu’il s’y prépare dès le lycée. Une orientation idoine peut l’y aider.

Les jeunes sont pleins d’inspiration, leurs têtes sont remplies de rêves mais ils n’ont pas tous la chance d’avoir les moyens (matériels, humains, technologiques, etc.) de faire de ces rêves une réalité. Diverses structures de la société civile s’impliquent, aujourd’hui, dans l’orientation scolaire et c’est tant mieux. En effet, les jeunes Malgaches méritent de savoir qu’ils ne sont pas seuls, et que les possibilités sont infinies pour celui ou celle qui trouve les bons alliés et les bonnes idées. Liberty 32 a aussi tenu à apporter sa pierre à cet édifice encore fragile. Elle a choisi le lycée Andrianampoinimerina pour s’adresser aux élèves, de la seconde à la Terminale. Une rencontre touchante et enrichissante qui a permis de mettre à jour des besoins qui pourraient être facilement comblés si nous nous donnons tous la main. Le lycée n’a, par exemple ni laboratoire de physique-chimie ni laboratoire informatique, alors que ce sont deux matières-clés d’une éducation moderne et orientée vers les métiers d’avenir.
Liberty 32 lance un appel à tous les mécènes et généreux donateurs potentiels pour venir en aide, non seulement à ce lycée, mais à tous les établissements d’enseignement public, à tous les niveaux. Les jeunes Malgaches méritent le meilleur, et leur pauvreté ne doit pas être un frein à leur épanouissement. Liberty 32 lance aussi un appel à tous les responsables de l’éducation nationale : programmez régulièrement des séances d’orientation dans tous les établissements de l’Île car nos jeunes ont le droit de choisir leur avenir et de savoir comment s’y préparer. Ce n’est pas une fois le bac en poche qu’il faut choisir son domaine d’études ou de carrière (souvent au hasard), cela se prépare dès le plus jeune âge.

Liberty 32

Enseignement supérieur – Campus France reçoit les candidatures de la L2 au Doctorat

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Jusqu’au 20 mars, Campus France Madagascar reçoit les dossiers d’inscription des étudiants souhaitant postuler la licence 2 au Doctorat dans l’enseignement supérieur français. En 2015, ce service rattaché à l’Institut français de Madagascar a permis le départ de 700 étudiants vers l’Hexagone dont plus de 80 pour le Master.

Après la ruée, en fin janvier, pour les inscriptions en première année dans  l’enseignement français, Campus France Madagascar s’apprête à recevoir une deuxième vague d’étudiants jusqu’au 20 mars pour les inscriptions de la L2 au Doctorat, en passant par le Master. L’Hexagone figure au troisième rang mondial de l’accueil des étudiants étrangers avec près de 300 000 étudiants venus du monde entier.
Madagascar se place au vingtième rang des pays représentés, avec actuellement 4 000 étudiants sur le sol français. L’année dernière, l’espace sis à Analakely a reçu en conseil et orientation, plus de 10 000 étudiants potentiels. « Sur ces 10 000 individus, 1 500 ont déposé leurs dossiers, 701 ont été acceptés pour la France. Ce chiffre est en hausse de 8,5% par rapport à 2014 », précise Sylvie Kananura, responsable de l’espace Campus France Madagascar.
Cette hausse s’expliquerait, en partie, par la mise en place, il y a deux ans, d’une gamme de service très complète dans la démarche d’accompagnement des étudiants, pour que les dossiers soient solides, pertinents et réalistes. Cinq points d’accueil ont été ouverts en partenariat avec les Alliances françaises d’Antsiranana, de Mahajanga, de Toamasina, et de Toliara. « Cela répond à notre volonté d’offrir les mêmes services d’aide et d’accompagnement aux étudiants géographiquement éloignés de la capitale. Petit à petit, leur nombre augmente et ils réussissent très bien leurs études en France. Nous communiquons aussi beaucoup sur les réseaux sociaux pour informer les étudiants de toute l’Île de notre offre de services », explique Sylvie Kananura.
Les étudiants internationaux ont accès à l’intégralité du système d’enseignement supérieur français. Ils bénéficient des mêmes droits, des mêmes allocations et des mêmes aides que les étudiants français. « Pour une année de licence, l’étudiant débourse l’équivalent de 190 euros, des frais de scolarité les moins chers du monde. Toutefois, pour l’Etat français, le coût d’un étudiant s’élève à près de 11 500 euros par an. L’accueil et la mobilité des étudiants du monde entier sont une priorité pour le gouvernement français », précise la responsable.

Les salons des études supérieures drainent beaucoup de jeunes bacheliers.

Les salons des études supérieures drainent beaucoup de jeunes bacheliers.

Trois conditions
Depuis 2007, Campus France Madagascar est le guichet unique de traitement des dossiers d’étudiants souhaitant poursuivre leurs études en France. Les frais de dossier s’élèvent à 300 000 ariary, et donneront droit à une réduction de 50 % sur la demande de visa long séjour pour études. Ces dossiers doivent satisfaire trois conditions. L’étudiant doit justifier d’un bon niveau, avoir un garant et tenir un projet correct.
Concrètement, le candidat doit avoir un garant financier qui sera en mesure de prendre en charge ses frais de vie : il faut prévoir environ 600 euros par mois si l’étudiant n’a pas d’hébergement, mais cette somme est divisée par deux si le candidat peut justifier d’un hébergement chez un proche « Nous sommes conscients que c’est un sacrifice financier que beaucoup de familles ne peuvent pas offrir à leurs enfants. Nous conseillons souvent aux étudiants de continuer leur cursus à Madagascar puis de postuler à des bourses, par la suite. En 2016, par exemple, des bourses de Master 2 seront cofinancées par l’Ambassade de France et l’Université de la Réunion », complète Sylvie Kananura.
La procédure Campus France est assez simple : le candidat s’inscrit en ligne, télécharge ses justificatifs, choisit six formations dans les universités de son choix et présente ses documents originaux.
« Passé ce cap, le candidat est reçu en entretien individuel. Les universités consulteront le dossier électronique du candidat et lui répondront directement en ligne », note Sylvie Kananura. Si l’étudiant est accepté, il se présentera au consulat pour effectuer sa demande de visa long séjour pour études.
Les statistiques indiquent que les étudiants malgaches se tournent d’abord vers l’économie et la gestion, ensuite vers les filières scientifiques. D’année en année, les cursus se diversifient. En 2015, par exemple, il y a eu plusieurs demandes pour des formations de haut niveau, pour des filières rares comme le chant grégorien, la photographie ou encore le chant lyrique.
Dans ce contexte de mobilité internationale, le retour au pays peut sembler difficile s’il n’existe pas de mesures incitatives d’entrepreneuriat ou de développement d’entreprises. Celles-ci doivent se multiplier pour que le pays puisse bénéficier des connaissances et des compétences de ses jeunes diplômés, riches d’une expérience internationale au cours de laquelle ils ont pu apprendre l’autonomie et la confrontation avec des contextes culturels différents. Mais il reste un long chemin à parcourir pour faciliter le retour de ces jeunes diplômés et leur insertion dans la vie économique et sociale du pays…

Bemiray –« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière »

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La célébration du Nouvel an malgache, la semaine prochaine selon certains tenants de la tradition, est l’occasion pour Tom Andriamanoro de parler du respect et de l’entretien des us et coutumes, avec l’excès de nationalisme que tout cela peut impliquer, en particulier, en Inde. Les Primaires américaines ont pour « star » du côté des Républicains l’innommable Donald Trump. Enfin, une escapade à Diego-Suarez permet au chroniqueur d’évoquer l’histoire de cette ville désormais dénommée Antsiranana.

Culture – De l’Alahamadibe à l’Hindutva

L’ultranationaliste Mahesh Sharma (à g.), ministre indien  de la Culture, est intransigeant quant au respect de l’Hindutva.

L’ultranationaliste Mahesh Sharma (à g.), ministre indiende la Culture, est intransigeant quant au respect de l’Hindutva.

Mars est le traditionnel mois du Nouvel an malgache, du moins pour certaines « écoles », car la polémique n’est pas tout à fait éteinte pour ce qui est de la fixation de sa date exacte. Personne ne s’en étonnera, chaque association ayant ses interprétations et ses méthodes d’observation de la lune, le tout se fondant dans un mélange déroutant de rigueur parascientifique et d’ésotérisme. A cette exceptionnelle occasion, la lune et le soleil doivent s’aligner parfaitement avec le signe de l’Alahamady qui correspond au Bélier, un phénomène généralement observé entre le 20 mars et le 20 avril. C’est alors le
« Tsinan’Alahamady » considéré comme le jour le plus favorable de l’année, et qui aurait vu la naissance de trois grands rois, dont Andrianampionimerina…
Le respect et l’entretien des traditions culturelles sont les garants de la personnalité d’un peuple, et on ne peut que se féliciter du regain d’intérêt pour les nôtres, même s’il y a encore du chemin à faire. A preuve, la réintroduction, depuis 2010, de cette célébration du Nouvel an malgache sur les hauteurs d’Antananarivo se heurte encore à l’incompréhension des citadins. Le problème est seulement de savoir jusqu’où ne pas aller trop loin, pour ne pas verser dans un obscurantisme passéiste. Comment, par exemple, donner raison à certains traditionnalistes purs et durs, qui refusent catégoriquement de revoir la façon malgache de compter alors que, épelant les chiffres de droite à gauche, elle est inconciliable avec l’utilisation de machines, depuis les calculettes de poche jusqu’aux ordinateurs
L’Inde, ce géant de 1,25 milliard d’habitants, véritable creuset de civilisations, est un familier de ce genre de problème quasi-existentiel depuis qu’un ultranationaliste a accédé en 2014 au ministère de la Culture, et érigé l’Hindutva, une prétendue « pureté hindoue », au rang de précepte étatique. Son langage, qui prône l’élimination de la « contamination étrangère», pourrait émaner de la bouche d’un de nos patriotes : « Nous purifierons tous les domaines du discours public qui ont été occidentalisés, où la culture et la civilisation indiennes doivent être rétablies, qu’il s’agisse de l’histoire que nous lisons, de notre héritage culturel ou de nos institutions, qui ont été pollués au fil des ans ». Ainsi parlait, non point Zarathoustra, mais Mahesh Sharma qui, transposé sous d’autres cieux, se retrouverait à son aise dans les rangs du Front National français, ou de l’Otrik’Afo malgache. Nous devons, néanmoins, à l’honnêteté de reconnaître que la civilisation, plusieurs fois millénaire, de l’Inde autorise cet orgueil national. Pythagore, Appolonius de Tyane, Alexandre le Grand, Darius et tant d’autres n’ont-ils pas ressenti le besoin d’apprendre dans cet Hindoustan légendaire   Prenons aussi l’exemple du Rajasthan, second Etat de l’Union indienne résultant de la fusion de 22 Etats princiers. Son histoire remonte à l’invasion des Aryens descendus des cols de l’Hindoukoutch, imbus d’un sentiment de supériorité raciale, et apportant avec eux un trésor de portée incalculable : le sanscrit, une langue savante, ésotérique, et sacrée. « Comme dans la graine, l’arbre existe avec ses feuilles, ses fleurs, ses branches, fruits, troncs et racines, ainsi ce monde existe en Brahman », cet Absolu suprême et primordial, qui régit tout dans tous les mondes.
Fort de ce capital culturel remontant à des temps immémoriaux, l’Hindutva refuse toute compromission : tout ce qui est hindou est indien, et tout ce qui est indien est hindou. Les Indiens d’autres confessions, musulmane ou chrétienne, n’ont pas d’autre alternative que de se conformer à cette vérité. « Je respecte la Bible et le Coran, mais ils ne sont pas au cœur de l’âme indienne », poursuit Mahesh Sharma.
« Puristes »
C’est exactement le raisonnement de « puristes » malgaches adeptes d’un Zanahary non importé, véhiculé par certaines stations radio de la capitale. Cet extrémisme n’est pas sans provoquer des clashes dans une Inde reconnue comme étant la plus grande démocratie du monde. Tout le monde n’apprécie pas l’absence d’hygiène lors des rituels de purification sur les bords du Gange, l’indolence des vaches sacrées, ou les excès qu’elles peuvent provoquer : un habitant de l’Uttar Pradesh a, par exemple, été lynché à mort, soupçonné de se livrer à un commerce illicite de viande bovine. Un haut responsable de la police de Delhi, excédé, est catégorique en affirmant que « cette morale (l’Hindutva) empoisonne le pays ».
Shiv Visvanathan, spécialiste des sciences sociales, pointe un doigt accusateur non seulement sur la politique d’épuration culturelle, mais aussi et surtout sur ceux qui veulent l’appliquer, dont le parti BJP du Premier ministre Narendra Modi : « Qu’il s’agisse de culture, d’environnement, d’urbanisme, ou de sexualité, le but de ces nettoyeurs en chef est d’effacer tout ce qu’il y a d’étranger, de détruire l’histoire qu’ils considèrent comme fausse et trompeuse. Nationaliste jusqu’à l’obsession, le BJP souhaite faire courber l’échine à tout ce qu’il juge allogène (…) Un tel projet d’hygiène culturelle n’a aucun sens. Rejeter et censurer des idées ne marcheront jamais, ce projet est idiot et ses effets sont dangereux. Il est l’expression naïve d’un complexe d’infériorité, dissimulé derrière un projet officiel. Il révèle la bêtise d’un État qui, dans son besoin de standardisation et d’uniformisation, détruit une diversité pourtant constitutive de l’Inde (…) Le projet de Mahesh Sharma est le symptôme d’une culture en déclin, malade, et inféconde. Le reflet du rapport pathologique que le pays entretient avec lui-même ».
N’en déplaise aux détracteurs, le Premier ministre Narendra Modi, hindouiste convaincu, a obtenu des Nations unies l’instauration d’une Journée mondiale du yoga « pour apaiser les tensions dans le monde », à coup de pranayamas (exercices de respiration) et d’asanas (postures physiques). La première édition, en juin 2015, a été suivie dans 190 pays. « Au-delà de cela est l’Expérience Absolue, le but ultime de toutes les étapes du devenir, la Paix Eternelle, inexprimable, Brahman »…

La baie de Diego-Suarez est l’une des plus belles au monde.

La baie de Diego-Suarez est l’une des plus belles au monde.

Un port, une ville – Antsiranana sera toujours Diego…

Des villes malgaches à patronyme lusitanien, on n’en trouvera jamais qu’une seule, et elle est tout là-haut dans le Nord. Une première tradition parle de deux navigateurs, Diego Diaz et l’amiral Suarez, qui auraient jeté l’ancre dans sa rade à six années d’intervalle au début du XVIè siècle. Deux cailloux à l’entrée de la mer d’Emeraude portent toujours leurs noms. Gaspar Correa relate, pour sa part, dans ses Lendas da India, le périple d’un certain Diego Soares, envoyé en 1543 de Cochin par le douzième gouverneur de l’Inde, Martin Alfonso de Souza. La ville a retrouvé son nom malgache d’Antsiranana mais rien n’y fera : quelque part, Diego sera toujours Diego…
C’est en 1833 que le capitaine Bigeault « baptise » le Pain de Sucre, et donne à l’une des nombreuses baies le nom de son supérieur, l’amiral de Rigny. Le drapeau français apporté par le vaisseau La Creuse est planté le 15 février 1885, à la suite d’un traité franco-antakarana autorisant la France à s’y installer à sa convenance. Elle crée en 1888 un Service du port qui inaugure une liaison régulière avec le Cap Diego, et entreprend toute une série de travaux d’équipement, même pendant le conflit franco-malgache. Le 4 octobre 1898, un décret déclare Diego Suarez « point d’appui à la flotte française ». Le destin de la ville est définitivement tracé, conforté par le lancement des études pour la construction du bassin de radoub, et l’inauguration du phare du Cap d’Ambre.
Les premiers dockers yéménites arrivent en 1924, apportant avec eux l’usage du khat. A partir de 1935, le port commercial bénéficie de nombreux grands travaux dont le nouveau quai d’accostage. Avec le déclenchement de la Deuxième guerre mondiale en 1939, la Marine reprend à son compte les installations du bassin. Diego-Suarez plonge dans le conflit avec l’opération Ironclad, programmée par les forces britanniques pour le 5 mai 1942. Les autorités coloniales de Madagascar sont, en effet, alignées sur le régime pétainiste de Vichy, et l’amirauté allemande cherche des bases pour neutraliser les convois alliés dans l’océan Indien. Parmi les péripéties, on retiendra notamment le débarquement du régiment East Lancashire sur la plage de la baie du Courrier, la marche des Britanniques sur Andrakaka qui commande l’entrée de l’isthme, ou encore le ballet des Swordfish et des Albacore décollant des porte-avions. Le petit massif du Windsor Castle et son Centre Optique construit au début du XXè siècle par les légionnaires du capitaine de Metz, dans le but de veiller sur Diego-Suarez, furent le théâtre d’affrontements meurtriers. Le site est aujourd’hui revalorisé par l’Office du tourisme de la ville en tant que patrimoine historique, ainsi que pour sa faune, sa flore, et la vue à 360° qu’offre ce nid d’aigle où l’on accède par une centaine de marches taillées dans la roche…
La Marine française ne quitte définitivement Diego-Suarez qu’au lendemain des évènements de 1972. Une page est définitivement tournée. La Société d’études, de construction, et de réparations navales (SECREN) prend le relais de la Direction des constructions et armes navales (DCAN), en 1975. Elle hérite d’un des plus grands chantiers navals de la zone grâce à la capacité de son bassin de radoub : 199 m de long, 26 m de large, 8 m de tirant d’eau à l’entrée. Que la SECREN toussote, et c’est tout le Nord qui a besoin d’un grog! Elle rythme la vie d’une ville cosmopolite presque à la croisée de deux mers, mais que ses concepteurs semblent avoir curieusement orientée vers l’intérieur des terres.

Le milliardaire Donald Trump a été le grand vainqueur  du « Super Tuesday » chez les Républicains.

Le milliardaire Donald Trump a été le grand vainqueurdu « Super Tuesday » chez les Républicains.

Portrait – Un candidat qui Trump énormément…

Il est tout sauf le Donald simplet des bandes dessinées. Sa dernière prouesse a été de demander à un groupe de jeunes noirs américains de sortir de la salle où il tenait campagne. Et pourtant, après qu’il ait traité les Mexicains de violeurs, les Chinois de tricheurs, et épuisé tous les noms d’oiseau sur les femmes, les handicapés, les immigrés, ou les Juifs, les Blacks auraient pu se croire momentanément à l’abri : las, la casserole « trumpienne » c’est pour toutes les minorités, et il faut croire que les blanquichottes d’outre-Atlantique sont de plus en plus nombreux à s’en régaler.
On l’avait d’abord pris pour un amuseur, un égaré de la Jet set qui ne savait plus que faire de ses milliards de dollars. Mais le magnat de l’immobilier continue encore et toujours à caracoler en tête des sondages pour l’investiture républicaine, avec pour seules armes, apparemment efficaces, le langage de la xénophobie et la recherche délibérée du scandale. Et ça marche ! Difficile d’oublier sa solennelle déclaration du 7 décembre dernier, effectuée à la troisième personne : « Donald J. Trump appelle à l’arrêt complet et total de l’entrée des musulmans aux Etats-Unis, jusqu’à ce que les représentants de notre pays puissent se faire une idée de ce qui se passe ». Et d’ajouter, après coup, à l’intention de ses proches : « Ce que j’ai dit n’est peut-être pas politiquement correct, mais je m’en contrefiche ».

Des excès
Il est vrai que selon un sondage effectué au début de cette année, 77% de ses partisans pensent que les valeurs de l’Islam sont en contradiction avec les valeurs et le mode de vie américains. Un autre sondage a demandé aux Américains de se prononcer sur les religions en les notant de 0 à 100. L’Islam s’est retrouvé à la dernière place derrière l’athéisme.
Où l’aventure de Donald Trump l’emmène-t-elle   Le candidat milliardaire est-il en train de … tromper, peut-être pas toute l’Amérique, mais ses partisans, jusqu’à preuve du contraire, en position de force au sein du parti Républicain  Et surtout, quelles traces laissera-t-il sur la politique intérieure américaine, et cette démocratie dont on est si fier outre-Atlantique   La réponse à Gary Younge, journaliste au The Guardian : « Même si ses propos lui ont valu de se faire sévèrement réprimander par l’ensemble de la classe politique, rien n’indique qu’ils lui feront du tort. Plus l’establishment s’en prend à lui, plus ses partisans saluent son statut d’outsider, et se réjouissent qu’il brise un tabou. Le fait que ses excès ne lui aient pas vraiment nui auprès des fidèles républicains en dit long sur le parti. Les conséquences qu’ils entraîneront pour ses perspectives électorales sont, cependant, secondaires à côté des dégâts évidents qu’ils causeront à la vie politique américaine ».

Rétro pêle-mêle

Coglioni ! La décence nous interdit de traduire en malgache ce terme où son équivalent n’existe d’ailleurs pas, mais qui sait quand il le veut être tout aussi ordurier. Les législatives italiennes de 2006 ont rendu leur verdict, et on retiendra surtout cette bagarre de chiffonniers, radiotélévisée, entre un Berlusconi au ras des pâquerettes, et un Romano Prodi qui n’avait rien à apprendre de son adversaire en matière de civilités. « Vous vous accrochez à un réverbère non pas pour vous éclairer mais pour ne pas tomber ! » Réplique immédiate : « Les Italiens ne sont pas assez couillons pour voter à gauche ! » Sans aucune intention de vous dépraver, la fameuse traduction est venue d’elle-même. Coglioni ! Les méditerranéens ont le sang chaud. A Madagascar, la formule des débats publics, aussi balisés qu’ils soient, a encore du mal à prendre. Certaines stations s’y essaient pour immanquablement aboutir à des successions de monologues. Ne pas attaquer frontalement pour ne pas l’être en retour, aussi simple ! Et tout se termine par une chaude poignée de mains…

Michel Platini. Interdit de football pendant six ans, l’ancien meilleur joueur du monde a dû se résoudre à suivre à la télévision l’élection du successeur de Sepp Blatter à la présidence de la Fifa. Les choses étaient autres en 2007, quand il ravissait, à 51 ans, le fauteuil de président de l’Union européenne de football (Uefa) au Suédois Lennard Johansson, 77 ans, pourtant auréolé de la réussite économique du football européen pendant plus de dix ans. La seule Ligue des Champions, par exemple, a rapporté plus de cinq milliards d’euros depuis 1992. Le score très serré de 27 voix à 23 a certainement été la plus belle victoire de Michel Platini, acquise au Hilton de Düsseldorf, en présence de ses parents. Victoire d’un football à visage humain sur celui de la technocratie calculatrice   La balle, ronde par définition, a malheureusement tourné depuis.

Faîtes de la musique.  On ne se soucie pas tellement de le savoir, mais la Fête de la Musique est une création de Jack Lang, ministre français de la Culture, dans les premières années de la décennie 1980. Rien d’étonnant donc si elle est, chaque année, un évènement majeur pour toutes les antennes culturelles françaises du monde entier, Instituts et Alliances confondus. En 2006, Tahala Rarihasina, un espace bien malgache, a programmé spectacles, ateliers, et exposition pendant trois jours, peut-être pour rester fidèle à l’esprit du solstice d’été de l’hémisphère Nord. L’Alliance française, pour sa part, a mis l’accent sur la musique malgache, du vakodrazana et du bà gasy aux variétés, en passant par le beko et le kilalaky. Un encouragement adressé aux Malgaches, en quelque sorte, pour mieux s’impliquer dans la prise en charge de leur culture.

Us et coutumes – L’Asaramanitra, une fête sur fond de mésentente

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C’est la cacophonie autour de la célébration du Nouvel an malgache. L’astrologue Albert Rabearifeno apporte son point de vue sur cette date controversée.

Un événement traditionnel et coutumier. La célébration du Nouvel an malgache occupe une place importante au sein de la culture de la Grande île. Elle promet, comme à l’accoutumée, une pléiade de manifestations dans différentes parties des Hauts-plateaux.
Ceci-dit, les avis divergent constamment quant à la date exacte de sa célébration. Le centre culturel malgache regroupant les « Ampanjaka », les « Soja be » et autres « Andriana» aux côtés de fameux astronomes ou « mpanandro », les descendants de la reine Ranavalona originaires d’Anosimanjaka ainsi que les acteurs culturels au sein du Tahala Rarihasina, ne sont pas d’accord. Cet évènement, connu comme l’ « Asaramanitra », convie chaque année les Malgaches à festoyer selon les rites ancestraux. La date du Nouvel an est fixée suivant diverses prédictions astronomiques.
Doté d’une bonne dose d’humilité et de spiritualité, Albert Rabearifeno est un érudit traditionnel. Il se plait à discuter et à partager son point de vue d’astrologue sur la célébration de cette fête traditionnelle selon la digne prédiction des astres. Il invite également à une connaissance plus approfondie du calendrier malgache.
« Cette année est placée sous le signe d’une nouvelle lune, se consacrant plus à l’Alahamady. Comme toute fête qu’on célèbre, elle doit impérativement se référer aux astres et au bon déroulement des jours selon le calendrier lunaire malgache.» D’après Albert Rabearifeno, le calendrier lunaire malgache a une particularité propre et logique. Avec 7 jours sur 4 semaines selon les astres, un mois malgache compte  uniquement 28 jours. De là partent les études et les calculs astronomiques d’Albert Rabearifeno quant à nos fêtes traditionnelles malgaches. Cet astrologue a lui-même édité un calendrier astrologique, d’après ses prédictions.

Albert Rabearifeno, illustre astrologue, historien et poète pour qui la culture et les traditions malgaches sont les plus belles richesses  du pays.

Albert Rabearifeno, illustre astrologue, historien et poète pour qui la culture et les traditions malgaches sont les plus belles richessesdu pays.

Un astrologue philosophe et intellectuel
« Ny fanahy no olona.» C’est à travers ce leitmotiv qu’Albert Rabearifeno se fait entendre sur la scène culturelle, là où la majorité affirme « Ny fanahy no maha olona ». « Comprenez par là que toute chose en ce monde a une âme, un esprit qui la caracterise. Dans ce cas là, on dit que c’est son esprit qui fait de lui un homme. Même après la mort, l’homme survit grâce à son âme qui continue à errer, à être protecteur et à bénir son entourage.»

Albert Rabearifeno a édité un livre,  une encyclopédie même, pour réunir ses mémoires autour des us et coutumes de Madagascar.

Albert Rabearifeno a édité un livre,une encyclopédie même, pour réunir ses mémoires autour des us et coutumes de Madagascar.

Respectez les astrologues
Les « Zokiolona » des hauts-plateaux envisagent de fêter le Nouvel an malgache du 7 au 10 mars, du Tahala Rarihasina à Ambohitrabiby. Les descendants de la reine Ranavalona, eux, affirment qu’il doit être célébré les 4 et 5 juillet. Albert Rabearifeno estime que seule une concertation entre les astrologues eux-mêmes permettrait d’établir une date exacte et unique quant à la célébration de cet événement. « Cela s’est déjà fait, par exemple, le 14 octobre 1961, quand Joseph Rakotonirainy a réuni tous les illustres astrologues de la Grande île, dont les fameux Antemoro Katibo, pour discuter. Cette rencontre s’est surtout focalisée sur les terminologies en rapport aux fêtes ancestrales.» La mise en place d’une date unique importe, car telle la célébration occidentale, le Nouvel an  doit réunir tous les Malgaches lors d’une une seule festivité. Célébré autant chez les Betsileo, que chez les Antakarana ou encore dans le Menabe et les Hauts-plateaux, l’Asaramanitra est la fête malgache par excellence.

L'une des expositions que Albert Rabearifeno a tenue au sein de l'Is'Art Galerie, consacrée à l'origine historique des Malgaches  à travers les fameux « Vazimba ».

L’une des expositions que Albert Rabearifeno a tenue au sein de l’Is’Art Galerie, consacrée à l’origine historique des Malgachesà travers les fameux « Vazimba ».

Un parcours honorifique
Albert Rabearifeno commence ses années d’études dans la garderie que son père a dirigée à Anjahamarina Manatsatrana à Analanjirofo. S’ensuit une mutation à Manakambahiny Ambatondrazaka. Le petit Albert est témoin des opérations autour du mouvement MDRM le 29 mars 1947, un soir où les soldats français et sénégalais attaquent leur village. Les habitants sont obligés de s’enfuir. Albert Rabearifeno continue ses études à l’Ecole Officielle et Missionaire d’Amboniatsimo à Imerimandroso, dirigée par Mme Evas, une pianiste anglaise. Il obtient le CEPE et le CESD Nouveau Régime. Il ne cesse de se cultiver et a intégré l’« Institut Psychologique Moderne » (IPM) à Nice, France. Il y fait des études et des recherches d’approfondissement sur l’astrologie. Jusqu’à maintenant, il édite des livres et met en place expositions et conférences pour partager son savoir sur l’astrologie malgache auprès des jeunes.

Albert Rabearifeno partage ses connaissances sur les astres, en rapport avec l'histoire de la Grande île.

Albert Rabearifeno partage ses connaissances sur les astres, en rapport avec l’histoire de la Grande île.

Une célébration controversée
Bien qu’étant une célébration ancestrale, le Nouvel an malgache a souvent fait face à des divergences d’opinions. Olombelo Ricky, du Vazimba Mpanazary, raconte « Pour ma part j’ai toujours eu un profond respect pour Albert Rabearifeno. Ainsi, à une époque plus contemporaine, la célébration du Nouvel an se référant à ses prédictions s’est toujours tenue près du Tahala Rarihasina. Jusqu’à ce que, face à la controverse, en 1993, le gouvernement, alors très religieux, l’a fait interdire ». À cette époque, ils étaient une bande d’irréductibles acteurs culturels, soutenus par le ministre de la culture Tsilavina Ralaindimby, à fêter cet événement. Depuis, ayant fait tâche d’huile, la célébration de l’Asaramanitra se serait perpétuée dans les quatre coins de la Grande île.

Fidèle du Tahala Rarihasina
Albert Rabearifeno célèbrera cette année le Nouvel an malgache, au Tahala Rarihasina Analakely, du 7 mars à la fin du mois, aux côtés du Vazimba Mpanazary et de la compagnie Rary. Ils fêteront l’Asaramanitra dans le respect de la tradition. Albert Rabearifeno, en tant qu’astrologue et aîné bénira la célébration, notamment à travers le fameux « Zara hasina ». Plusieurs représentants des autres régions s’y retrouveront. Les festivités débuteront de 9 heures. Au programme : chants, danses, contes, art contemporain, poésie et conférence-débat sur  l’astrologie malgache. « Plus qu’une célébration purement symbolique, Rabearifeno invite surtout le public à s’immerger et à mieux comprendre cette fête de l’Asaramanitra, tout en prônant une ouverture à tous », conclut Olombelo Ricky.

Antsirabe – Les droits sur le foncier de la femme discutés

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Aucune loi n’interdit les femmes à jouir de plein droit au foncier. Malgré cela, la réalité et les pratiques dans notre pays se trouvent  à l’opposé de ce qui est à prescrire. Outre l’habitude sociale qui donne beaucoup de considération aux hommes dès qu’on parle de biens importants, la culture et les tabous de quelques ethnies favorisent cette situation qui bafoue les droits de la femme.
Aussi, dans l’objectif de sensibiliser les responsables et décideurs à prendre conscience de l’impact de cette pratique dans le développement, l’association Solidarité des intervenants sur le foncier (SIF), qui œuvre dans la promotion du domaine foncier pour toutes les catégories et classes sociales en collaboration avec l’association Fifata des agriculteurs de la région Vakinankaratra, vient d’organiser un atelier sur la promotion de la femme et le foncier.
Des responsables et des leaders d’associations et d’ONG issues de neuf régions se sont donc réunis à Antsirabe durant trois journées afin de renforcer leurs connaissances en la matière. Aussi, outre la présentation de la réalité sur le domaine foncier dans notre pays, la pratique de l’approche genre dans la société a été aussi au menu de cet atelier. En fait, il s’agissait d’éveiller la conscientisation et la prise de responsabilité des participants qui ont bénéficié d’une séance de savoir-faire en plaidoyer durant cet atelier.
« A l’issue de cet atelier, les participants sont attendus pour participer ou pour renforcer la lutte pour la promotion de la femme et l’application des droits de la femme sur le foncier », explique Haingo Harisoa Randrianomen­janahary, président de l’association SIF.

Angola Ny Avo

DIANA – Réhabilitation provisoire de la RN 6

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Les fortes  pluies du mois de février ont entraîné des dégâts sur quelques routes dans la région Diana, surtout sur la RN6 reliant Antsiranana à Ambanja.  La force de l’eau était incroyable car elle a endommagé des ponts et a détruit des buses. En conséquence, des portions de cette route nationale ont été coupées. Or en plus de son utilité socio-économique, elle est aussi touristique.
Actuellement, elle est totalement dégradée. Selon  le bilan fourni par la direction régionale des Travaux publics à Antsiranana, une dizaine de chaussées coupées sont enregistrées le long de la RN6, coupures qui ont perturbé la circulation des passagers et l’approvisionnement en marchandises et en produits de première nécessité dans le Nord.
Devant cette situation, le ministre des Travaux publics, Roland Ratsiraka, a passé une journée entière sur le terrain, en fin de semaine, pour avoir une idée de l’ampleur des dégâts. Il a, en fait, effectué une visite de la RN6 entre le PK 708 de la ville d’Antsiranana, à Mahamanina et le PK486 à Ambanja situé à 222 km de la  capitale du Nord. Lors de cette visite, il était accompagné des techniciens de la direction régionale d’Antsiranana et des autorités régionales Dans certains secteurs, l’eau recouvrait la route. À d’autres endroits, les accotements de la route ont été lessivés. Il a donc constaté l’évolution des travaux de réhabilitation provisoire de la route dans plusieurs localités comme à Andranonakoho (PK 606).
Des travaux ont déjà été effectués pour rétablir provisoirement la circulation, comme la mise en place d’un pont Bailey au PK515+776 à Siranana. Mais, l’on a aussi su, lors de cette descente, que d’autres travaux seront prochainement effectifs afin d’assurer la circulation des usagers avant la réhabilitation totale de la RN6 en 2017. Une déclaration qui a, cependant, déçu les usagers de la route, car la nouvelle signifie que leur calvaire durera encore pendant toute l’année.
De fait, des points critiques susceptibles de coupure et des points noirs longs de 5,990 km seront les priorités du ministère. La société Sogea est déjà sur place pour effectuer des renforcements légers et des travaux d’urgence.

 


Toliara – Des légumineuses contre la malnutrition

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L’ONG Bel Avenir promeut, dans ses différents sites, la plantation et la consommation de légumineuses. Celles-ci sont considérées comme des produits alimentaires assurant une bonne nutrition.

«Cultivez des légumineuses et consommez-en ». Ce sera le leitmotiv de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Bel Avenir pendant les trois mois à venir, dans le cadre de la campagne « Plus de légumineuses», une campagne destinée à lutter contre la malnutrition. « Les légumineuses sont des produits riches en fibre, en vitamines B, en protéines et en minéraux comme le fer, et en consommer régulièrement assure une bonne nutrition », explique l’ONG.
Depuis le  1er mars et jusqu’au 31 mai, des activités destinées à promouvoir la plantation et la consommation de légumineuses seront ainsi menées par Bel Avenir dans ses différents sites. « Au collège des Salines, au Centre d’art et musique, au Centre d’éducation environnementale, à la bibliothèque de Mangily et dans tous les sites de Bel Avenir, les bénéficiaires suivront des activités telles que la culture de légumineuses, la fabrication de panneaux de sensibilisation, des séances spéciales de dessins sur les légumes secs et la création d’un coin des légumineuses », rapporte un communiqué de l’organisation.
Hier, un atelier de plantation de niébé et de pois de cap s’est, par exemple, déroulé à la bibliothèque de Mangily. Par ailleurs, dans les fermes-écoles de l’ONG à Mangily et à Fianarantsoa, « toutes sortes de légumineuses sont plantées tout au long de l’année sur cultures de rotation », tandis que des légumes secs sont servis deux à quatre fois par semaine aux enfants bénéficiaires des cantines de Bel Avenir.

Vertus écologiques
Pour l’ONG Bel Avenir, la campagne « Plus de légumineuses » vise également à préparer la population aux futurs impacts du phénomène météorologique El Nino qui frappe le Sud du pays et qui y entraîne un manque important de précipitations. Les légumineuses sont « économiques et faciles à stocker, et n’ont pas besoin de beaucoup d’eau pour être cultivées », souligne, en effet, l’organisation.
La campagne « Plus de légumineuses » de l’ONG Bel Avenir entre enfin dans le cadre de l’Année internationale des légumineuses décrétée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Outre leur qualité nutritionnelle, les légumineuses ont des vertus écologiques et sont également bonnes pour l’environnement. Selon un communiqué de la FAO, « les légumineuses sont des plantes dont les propriétés fixatrices d’azote peuvent contribuer à accroître la fertilité des sols et avoir des effets bénéfiques sur l’environnement ».

Bodo Voahangy

DIANA – La région Nord au chevet de ses forêts

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L’approvisionnement en énergie des ménages malgaches dépend à plus de 85%, de la forêt. De l’avis unanime des experts, le bois demeurera, pendant des décennies, la principale source d’énergie domestique dans l’ile.

Environ 50 000 ha de forêts naturelles disparaissent chaque année, à cause, en grande partie, de l’exploitation incontrôlée du bois-énergie. Certes, Madagascar fait partie des pays disposant d’une biodiversité exceptionnelle à l’échelle mondiale, mais il est classé « hot spot », ses ressources faunistiques et floristiques à caractère endémique étant très menacées par des actions anthropiques.
Dans la région Diana ((Diego, Ambilobe, Nosy Be, Ambanja), le patrimoine forestier paie un lourd tribut du fait d’une exploitation anarchique, notamment dans le Parc national de la Montagne d’Ambre, la Réserve spéciale d’Analamera et la nouvelle aire protégée d’Ambohitratsingy  (Montagne des Français) pour la production de charbon à destination d’Antsiranana  et dans les mangroves d’Ambanja pour la production de charbon à destination de Nosy Be. À l’heure actuelle, l’utilisation des autres biocombustibles par les ménages, reste encore très faible. La consommation de biogaz, de résidus végétaux, de bouse de vache ou de sous-produits d’origine municipale comme combustibles domestiques en milieu urbain, est inférieure à 3 % et se concentre surtout sur les copeaux. Seuls 5 % des ménages urbains, plus aisés, utilisent le gaz comme source d’énergie complémentaire.
« Outre la cherté de ces produits, la culture antsiranaise, comme celle de la plupart des Malgaches, n’est  pas encore prête à  accepter la cuisson du  repas avec des déchets organiques», explique Mac Gordon Ranaivoarivelo, consultant  en environnement. Il ajoute « que même les données exactes sur la situation des ordures dans la région n’existent  pas. Et quand  on parle de la  biomasse  d’origine animale, le système de notre élevage actuel, qui est encore extensif, ne nous permettrait pas de produire du biogaz fiable et suffisant ». Il est donc incontestable que l’énergie tirée des combustibles ligneux joue un rôle stratégique dans la région Diana, à l’instar de la tendance générale à Madagascar.
En 2015, la population de la région Diana est évaluée à 719 000 âmes dont 54 % en milieu urbain et 56 % en milieu rural. La consommation totale actuelle en bois-énergie dans la région s’élève à 67 600 tonnes de charbon de bois et à 143 500 tonnes de bois de feu, ce qui correspond à 1 009 900 m3 de bois. D’après les statistiques fournies la même année par la coopération allemande GIZ, la production potentielle de bois-énergie permet un approvisionnement de 26 % de la demande régionale.
Actuellement, l’offre légale et la demande en bois-énergie sont loin d’être équilibrées. L’offre légale est assurée par la mosaïque forestière, les plantations forestières, notamment celles menées avec l’approche RVI et les cinq forêts naturelles aménagées qui laissent espérer une production durable et légale d’environ 106 449 m3 par an. Ainsi, la plus grande partie des combustibles ligneux, 936 711 m3 (90 % de la consommation régionale) est exploitée d’une manière informelle et non durable dans les espaces forestiers.
À l’horizon 2030, si rien n’est fait, le déficit entre l’offre et la demande en bois-énergie sera davantage prononcé. La production potentielle s’élèvera à 190 653m³/an pour une consommation de 1,57 million m3 de bois, soit un déficit annuel de 1,38 million m3.

Les membres de la Plateforme régionale d’échanges sur les énergies issues  de la biomasse en pleine réunion.

Les membres de la Plateforme régionale d’échanges sur les énergies issues de la biomasse en pleine réunion.

La nouvelle philosophie
Face à cette situation, l’ensemble des acteurs environnementaux de Diana reconnaissent de manière unanime les impacts néfastes de la production de bois-énergie sur les différents écosystèmes existants dans la région. Ce phénomène est dû à plusieurs facteurs, à savoir la dépendance excessive des ménages à ce type de combustible, la croissance démographique et l’insuffisance des énergies de biomasse susceptibles de concurrencer le bois-énergie aussi bien en qualité qu’en quantité.
Le développement d’une filière énergie de biomasse durable et moderne permettrait de valoriser au mieux les ressources en biomasse afin de répondre aux enjeux de conservation des ressources naturelles, d’autonomie énergétique et de développement local. À la suite de ce constat, sous l’impulsion de la direction du Développement régional, le secteur privé, la société civile, les collectivités territoriales décentralisées, les services techniques déconcentrés et les partenaires au développement se sont mobilisés afin de répondre aux problématiques de sécurisation de l’approvisionnement énergétique de la population et de gestion durable des ressources naturelles. Une Plateforme régionale d’échanges sur les énergies issues de la biomasse a été créée, pilotée par la direction du Développement régional  de Diana. Cette organisation pour la promotion du bois-énergie moderne est  composée d’acteurs clés de la filière pour garantir un échange régulier de vues et d’informations entre les acteurs dans les différentes régions.
L’initiative, soutenue par des partenaires techniques et financiers, a permis d’animer le processus participatif et itératif d’élaboration d’un plan régional en énergie de biomasse (PREB). Celui-ci vise la modernisation de tous les maillons de la filière des biocombustibles, à savoir la production forestière et agricole, la transformation, la commercialisation et la consommation des combustibles domestiques ainsi que les conditions pour une gestion et une exploitation durable des ressources forestières et agricoles.

Le gargotier comme la marchande  de brochettes sont de grands utilisateurs de charbon de bois.

Le gargotier comme la marchande de brochettes sont de grands utilisateurs de charbon de bois.

Six axes d’intervention
La conception des six axes d’intervention pour sa mise en œuvre est basée sur l’approche filière. Les actions sont présentées par ordre d’importance et en cohérence avec la chronologie souhaitée de mise en œuvre. En général, la modernisation de la filière bois-énergie est prioritaire car elle représente la véritable solution à la problématique de l’approvisionnement de la population en énergie de cuisson
Le plan d’actions proposé pour la période 2016 à 2020 (première phase du PREB) prend en considération les capacités humaines disponibles dans la région ainsi que la planification faite par les projets/programmes en cours. À partir de 2018, une montée en puissance des activités est programmée grâce à la mobilisation de moyens financiers additionnels obtenus en s’appuyant sur le présent PREB. Les coûts totaux associés à la mise en œuvre du plan d’actions pour une durée de cinq ans atteignent 32,5 milliards MGA, équivalent à 9,3 millions euros. Les coûts associés aux réalisations techniques s’élèvent à 20 milliards MGA (62 %, 5,8 millions euros) et les coûts des formations à 4,5 milliards MGA (14 %, 1,3 million euros). Pour le financement des infrastructures et des petits équipements, le plan d’actions prévoit des investissements de l’ordre de 5,05 milliards MGA (17 %, 1,6 million euros). Les frais de fonctionnement, y compris le suivi-évaluation de la mise en œuvre du plan d’action, s’élèvent à 2,3 milliards MGA (7 %, 0,7 million euros).
Le bois-énergie mérite une plus grande importance politique et donc un encouragement, en raison de son grand potentiel de développement.

Polaris Camp – Une aventure unique en quad et SSV entre Tana et Ambila

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En deux jours, les férus de quad et de side-by-side vehicle ont parcouru les pistes sauvages entre Antananarivo et Ambila. Une aventure mémorable de plusieurs centaines de kilomètres.

Ils étaient 44 participants à prendre part à cette deuxième édition.

Ils étaient 44 participants à prendre part à cette deuxième édition.

Du pur offroad. Certains se retrouvaient en amoureux durant le weekend de la Saint-Valentin. D’autres en ont profité pour se lancer à l’assaut des pistes sauvages de la partie orientale de la Grande île, durant le Polaris Camp. Partis d’Antananarivo le vendredi 12 février, les 44 participants à cette aventure unique ont mis deux jours pour rallier Ambila, sur la côte Est, à bord de quads et de SSV (NDLR : side-by-side vehicle) du constructeur américain Polaris, représenté à Madagascar par CT Motors.

Il faut toujours passer les rivières à gué.

Il faut toujours passer les rivières à gué.

La première partie consistait à partir de la Capitale pour une escale à Andasibe.
« On a traversé à plusieurs reprises des rivières, des forêts etc. J’ai été grandement marqué par un passage dans une vallée de graphite. On est parti d’Antananarivo à 8 h du matin et on est arrivé à Andasibe vers midi », raconte Yoann Randrianaina.
Outre le volet aventure et contact de la nature, le Polaris Camp a également une portée touristique. Il permet de découvrir les paysages cachés de la Grande île. Arrivés à Andasibe, les participants ont effectué une visite du parc national d’Andasibe, avant une soirée de détente au Vakona.
Après cette entrée en matière, un parcours du combattant long de 124 kilomètres attendait les férus d’offroad pour la journée du samedi 13 février. Le départ a été donné à 7 h à Andasibe, avec comme destination finale Ambila-Lemaitso. Crevaisons, roues détachées et autres mésaventures ont mis à rude épreuve les Polaris, à travers des pistes boueuses et rocailleuses.

La plage attendait les participants au bout de  l'aventure.

La plage attendait les participants au bout de l’aventure.

Obstacles
« À un moment donné, un tronc d’arbre a barré notre chemin. Il a fallu le découper et attendre près d’une heure, avant de pouvoir passer », précise Yoann Randrianaina.
On a rencontré des tas d’obstacles durant ce périple particulier. Il fallait s’y adapter et utiliser les moyens du bord. Et au bout d’une dizaine d’heures, les 44 participants étaient finalement arrivés à Ambila-Lemaitso, après une traversée en bac, où ils ont pu se distraire pendant la soirée Polaris Camp. La matinée du dimanche 14 février a été dédiée à des promenades sur la plage et à la détente. Après l’effort, le réconfort, dit-on.
Et en début d’après-midi, les quads et SSV ont été ramenés à Antananarivo par transport en camions. Tandis que les équipages sont revenus en bus, avec une arrivée dans la Capitale vers 20 h.
Certains passionnés de franchissement roulent en 4×4. D’autres préfèrent les quads et SSV, dont le potentiel en offroad demeure impressionnant. De plus, rouler sur ce genre de machine, dépourvue de pare-brise et de portières, offre encore plus de sensations. Pour Polaris en particulier, cette aventure lui a permis de démontrer, une fois de plus, la fiabilité de ses mécaniques. D’ores et déjà, à l’issue de cette deuxième édition, les participants en redemandent. Et ce ne sont pas les pistes sauvages à découvrir au cours d’autres raids qui manquent à Madagascar.

Le Polaris Camp permet à CT Motors de promouvoir la marque américaine.

Le Polaris Camp permet à CT Motors de promouvoir la marque américaine.

Des mesures de sécurité spécifiques

Quand on part à l’aventure, mieux vaut se préparer à toute éventualité et prendre des mesures de sécurité spécifiques. Durant le Polaris Camp, une équipe d’assistance mécanique et médicale a suivi de près les participants, du début jusqu’à la fin, soit d’Antananarivo jusqu’à Ambila. Et elle a été sollicitée à de nombreuses reprises. Sans oublier les éclaireurs, qui partent avant tout le monde afin d’évaluer l’état de la piste et « éclairer », comme leurs noms l’indiquent. Pour éviter de se perdre dans la brousse avec les très nombreuses ramifications des pistes, une règle stricte a régi le trajet : chaque équipe devait toujours garder un contact visuel permanent sur le véhicule de devant et celui de derrière.

Irina Kohl et Claudia Pichler ont formé l'unique équipage 100% féminin.

Irina Kohl et Claudia Pichler ont formé l’unique équipage 100% féminin.

Claudia Pichler – « Les filles prennent aussi goût à l’aventure »

Claudia Pichler était associée à Irina Kohl durant le Polaris Camp. Ensemble, elles ont formé l’unique équipe 100% féminine.

Qu’est-ce qui vous a incité à participer au Polaris Camp  ?
CT Motors nous a donné la chance d’y prendre part, en nous proposant un SSV (NDLR : side-by-side vehicle). On était l’unique équipe 100% féminine. À côté, il y avait également quelques duos mixtes. Les filles aiment aussi s’amuser. Elles adorent la vitesse et ont le goût de l’aventure. On a surnommé notre équipe « Gadoue Girls », en référence à cela.

Pouvez-vous nous raconter une anecdote qui vous a marquée durant cette aventure ?
C’était entre Brickaville et Andasibe. On roulait sur une portion à risque, avec un ravin sur le côté gauche notamment. À un moment donné, j’ai accéléré mais on n’avançait plus. La roue arrière droite s’était détachée et elle est partie devant nous. Heureusement, l’assistance technique nous a aidées à tout remettre en ordre et nous avons pu repartir.

Les SSV ont rallié Ambila depuis Antananarivo en deux  jours.

Les SSV ont rallié Ambila depuis Antananarivo en deux jours.

Une troisième édition en gestation

Le Polaris Camp a été initié par CT Motors, dans le but de promouvoir les quads et les SSV de la marque américaine Polaris. Il en était à sa deuxième édition, au mois de février dernier. Vu le succès qu’il a rencontré, avec le nombre de participants qui augmentent à chaque fois, une troisième édition est déjà en gestation. Aucune date précise n’a été déterminée jusqu’à présent, mais il se pourrait que CT Motors n’attende pas 2017 pour rééditer l’aventure à travers les pistes sauvages de la Grande île.

 

Services financiers – Les crédits mieux gérés par les femmes

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Les femmes paient mieux leurs dettes et utilisent mieux leus crédits. Ce sont, entre autres, les raisons qui amènent le Réseau des femmes engagées pour l’inclusion financière à les soutenir et à favoriser leur accès aux services financiers.

Les femmes, semble-t-il, sont de « bons payeurs » lorsqu’elles ont recours à des crédits. « Tous nos chiffres montrent que le taux de remboursement des crédits est plus élevé chez les femmes que chez les hommes », confie Fanjaharivola Rakotomaharo, secrétaire général de l’Association professionnelle des institutions de microfinance (APIMF).
« Par rapport aux hommes, il est généralement constaté dans plusieurs pays que les femmes ont des qualités pour utiliser des services financiers », souligne-t-elle. Elle met en avant « certaines études d’impacts (qui) ont démontré que les femmes actives dans l’utilisation des services d’épargne et/ou de crédit auraient plus d’impacts positifs au niveau des enfants et dans l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble du ménage ».
Pendant longtemps, les femmes ont pourtant été parmi les catégories les plus exclues du service financier. Pour pallier cette situation, certaines institutions de microfinance (IMF) ont développé des produits destinés aux femmes, à l’exemple du Crédit avec éducation ou CAE. À travers cette approche, les femmes qui n’ont pas ou pas assez de garanties matérielles, s’associent et fonctionnent en un groupe solidaire. L’une des pionnières à Madagascar dans cette approche est l’IMF Vola Mahasoa et ce, depuis ses premières années d’implantation dans la région Atsimo-Andrefana.

Éducation financière
Depuis, le nombre des femmes bénéficiant des services de microfinance ne cesse d’augmenter.  Fin 2014, 45,5% des usagers de la microfinance sont des femmes ou des associations de femmes. Un chiffre que le Réseau des femmes engagées pour l’inclusion financière à Madagascar ambitionne d’améliorer à travers ses activités.
Officiellement lancée le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, le Réseau se donne comme « mission de promouvoir l’épanouissement et le développement socio-économique des femmes, de leurs familles et de leurs localités grâce à l’accès aux services financiers et non financiers à travers des institutions viables, pérennes et socialement responsables ».
Inculquer la culture financière dès la prime d’enfance est également l’une des activités envisagées par le Réseau. L’idée est notamment de contribuer à l’éducation financière des enfants et des jeunes filles. Dans cette optique, l’idée n’est pas seulement de leur apprendre à gérer un budget en équilibrant les recettes et les dépenses, mais aussi à dégager des épargnes, à gérer les dettes, à solliciter les services financiers, et à effectuer des négociations financières.

Focus sur ces dames qui assurent

MarieMarie Georgette Rahanitriniaina, résidente à Anjanahary, propriétaire d’une épicerie.

C’est la deuxième fois qu’elle a accès au prêt d’APEM-PAIQ. La première fois a eu lieu en  2014. Elle est satisfaite de ses services, en raison des impacts constatés : matériel et fonds de roulement ont été confortés, ce qui a conduit à une augmentation des bénéfices et donc du revenu familial. Outre l’acquisition de quelques  appareils électroménagers pour le ménage, des améliorations concrètes ont été constatées : les frais de scolarisation de ses enfants et leur loyer sont dorénavant payés sans retard.

Yvonne Razafindratoandro, 47 ans, veuve avec deux enfants et cinq personnes à charge, propriétaire d’un dépôt de médicaments

YvonneC’est son premier prêt avec une IMF, la PAMF, et elle a voulu emprunter pour améliorer son activité. Elle a accumulé plusieurs prêts par la suite pour stocker des médicaments en vue de la saison des pluies. Le revenu du ménage a augmenté considérablement après qu’elle a contracté des prêts. Elle a pu construire une maison pour ses enfants à Antananarivo, puis a acheté un camion.  Avec ses investissements, elle a augmenté ses ventes ainsi que ses stocks. En outre, le prix des médicaments arrivés à Bealanana revient moins cher, grâce à toute la logistique dont elle dispose, si bien que ses produits sont les plus compétitifs sur le marché local.

Marie Pascaline Vololontsoa, 49 ans, divorcée depuis dix ans, élève seule ses enfants.

PascalineMarie Pascaline Vololontsoa est membre de l’association de crédit MAZAVA, créée le 16 juin 2014 au sein de la Caisse urbaine CECAM de Vangaindrano. Elle peut bénéficier du Crédit avec éducation (CAE). Elle en est à son cinquième cycle de crédit. Elle a commencé par l’extension de sa petite gargote qui sert du thé, café, lait, et les produits ont augmenté au fur et à mesure de son cycle de crédit. Aujourd’hui,  elle gère toute une épicerie et a comme projet d’investir dans la confection et le commerce de  tissus. Pourtant, elle n’envisage pas d’abandonner sa petite gargote en souvenir de ses débuts. Son souhait est de pouvoir adhérer de manière individuelle à la CECAM. Elle a pu soutenir son fils aîné qui suit ses études à l’université de Fianarantsoa, et son fils cadet qui est inscrit dans un lycée privé payant.

Mamitiana Jeanne Ravaorinoro, née en 1991, mariée et mère d’un enfant

mamitianaLa famille occupe un logement de deux pièces bien meublé. À ses débuts de vie en couple, Mamitiana Jeanne Ravaorinoro tenait un petit commerce de serviettes de bain lorsqu’elle a obtenu son premier crédit de 50 000 ariary auprès de PAPM en 2003. Elle en est aujourd’hui à son douzième prêt pour une somme de 2 millions ariary. Elle a choisi de réinvestir la plus grosse partie de ses bénéfices dans son activité. Son mari et elle ont pu améliorer leur alimentation et ont équipé leur logement de meubles de salon, tels un canapé, des fauteuils et un buffet, en plus d’un ordinateur. Dans un avenir proche, elle projette d’acheter plus de produits pour agrandir ses offres de produits et renforcer son petit stock.

Hasinoro Tiana, 25 ans, mariée, deux enfants

TianaÉpouse d’un pâtissier, Hasinoro Tiana exerce des activités informelles. Au début de son mariage, elle travaille en tant qu’employée dans une entreprise privée jusqu’au mois d’avril 2014, pour aider son mari à soutenir et entretenir la famille. Mais comme elle trouve son salaire  peu motivant et estime avoir peu de chance d’être promue, elle décide de quitter son poste de secrétaire pour démarrer une activité personnelle. Elle se lance alors dans un petit élevage de poulets de chair. Elle commence avec juste une vingtaine de poussins en mai 2014, et pour  bénéficier d’un appui financier supplémentaire, elle adhère chez  CEFOR.  Actuellement, elle est à son sixième crédit à CEFOR et le nombre de volailles ne cesse d’augmenter. Son objectif est de devenir une exploitante professionnelle et se déclare prête à suivre toutes les formations nécessaires.

Le réseau OTIV de la région Diana

otivComposé d’une Union, le réseau OTIV de la région Diana (Diego, Anivorano, Ambilobe, Ambanja et Nosy Be) comprend cinq caisses de base affiliées et dix points de service.
OTIV Diana a pour mission de favoriser l’accessibilité de la population malgache et d’inciter les femmes aux services d’épargne et de crédit. Fin décembre 2015, les femmes constituent  32% des dirigeants élus, 38% du personnel dont 50% de la direction. Par ailleurs,  51% de ses membres sont des femmes, soit 66 224 personnes, et le Réseau compte 349 groupements de femmes. 61% de l’encours d’épargne du réseau appartiennent à des femmes, pour un montant qui s’élève à 11 milliards ariary.

Dossier réalisé en collaboration avec le Réseau des femmes engagées pour l’inclusion financière

Ando Raminoson et Colin Dupré –« Wrong Connection contient une dose d’humour et d’absurdité »

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Le court-métrage « Wrong Connection » d’Ando Raminoson et de Colin Dupré, fait déjà un buzz monstre avant même sa sortie prochaine.

Quel est l’historique de ce projet  ?
Colin : À la base, l’idée de ce projet nous est venue d’un constat simple, le lac Anosy est très sale et pollué. Comme on aime beaucoup rire ensemble, on a passé beaucoup de temps à imaginer énormément d’histoires plus farfelues et loufoques les unes que les autres autour de ce plan d’eau. Avec le temps, peut-être une année, ça a fini par se préciser un peu plus. On a trouvé une idée de scénario et on s’est alors dit qu’il fallait absolument qu’on en fasse un court-métrage. Alors nous nous sommes mis à écrire sérieusement, tout en gardant la dose d’humour et d’absurdité qui était à l’origine de l’idée.
Ando : Après avoir écrit le scénario en juillet 2015, il nous a fallu huit jours de tournage répartis sur trois mois environ. Maintenant, le court-métrage est en post-production depuis le mois de janvier.

Au vu du scénario (action – film d’espionnage), pourquoi avez-vous choisi le format « court-métrage   Et quelle est la durée exacte du film  ?
Colin : Le scénario est articulé autour de trois genres, le film d’action, le film d’espionnage et la comédie. Il y a beaucoup d’humour dans ce film. Le format du court-métrage s’est imposé à nous de manière naturelle. Pour faire un long-métrage, cela prend du temps et coûte excessivement cher. Or, nous n’avions ni le temps ni l’argent. Alors, nous avons choisi de raconter notre histoire dans un court- métrage. Et puis, le film en lui-même répond à un concept que nous ne pouvons pas encore révéler, mais qui ne pouvait être réalisé que sur un format assez court. Le film durera une dizaine de minutes.
Ando : Nous tournerons un long-métrage lorsque le cinéma deviendra un vrai secteur d’activité, à Madagascar. Lorsque des boîtes de production cinématographiques verront le jour et pourront embaucher, former, payer les gens à faire des films, à l’instar des boîtes de communication actuelles. La réalisation d’un long-métrage peut prendre plus d’un an parfois, alors vous vous imaginez travailler un an sans être payé   Pour l’instant, le court-métrage est le format le mieux adapté à nos budgets et à nos disponibilités. En tout cas, il permet certainement d’avoir un pied dans l’univers du cinéma, et puis ce n’est pas la taille qui compte (rires).

Le film traite d’un genre de thématique qu’on ne rencontre pas du tout dans les productions malgaches…
Ando : C’est le premier blockbuster produit à Madagascar. Même s’il ne s’agit que d’un court-métrage, l’esprit des blockbusters hollywoodiens y est présent. Si déjà le public le ressent, c’est qu’on a réussi notre film. J’ai déjà tourné un film de science-fiction et un polar mystique sur les dahalo. Wrong Connection est dans la continuité et c’est certainement le plus abouti. Colin et moi, avons la volonté de montrer aux gens que les cinémas malgache et africain peuvent traiter d’autres thèmes que des drames sociaux et des problèmes économiques.
Colin : Nous pensons que les gens n’ont pas envie qu’on leur montre leurs problèmes en donnant des leçons. Ils connaissent leurs propres difficultés, et ils n’ont pas besoin qu’on les leur explique. Par contre, on s’est dit qu’ils auraient certainement envie d’en rire et de s’en moquer. Le divertissement ne doit pas nécessairement venir d’Hollywood, on peut tout à fait faire cela ici. Là où l’on se différencie certainement des autres productions malgaches. Nous avons souhaité proposer quelque chose de différent au public malgache, afin de lui donner envie, à long terme, de revenir dans les salles de cinéma et de relancer ce secteur.

Que révèle le synopsis de votre court-métrage ?
Ando : Le synopsis raconte que le gouvernement malgache effectue des tests biologiques et finit par trouver la recette d’une bombe avec des ingrédients complètement loufoques. Étant donné que Madagascar n’est en conflit avec personne, le pays n’a pas besoin d’une telle arme. Donc, le gouvernement décide de la vendre au plus offrant. C’est un peu l’histoire d’une découverte due au hasard. La vente se fait aux enchères.
Colin : L’idée du film consiste à reprendre les clichés des gros blockbusters américains, et de s’en moquer. C’est pour cette raison que nous avons choisi d’intégrer le personnage de Tina, l’agent de la CIA. Évidemment, un espion à New York ne travaille pas comme à Antananarivo. Alors on a essayé d’imaginer ce que cela donnerait de transposer les éléments caractéristiques du film d’espionnage, ici à Madagascar. Cela donne beaucoup de scènes rocambolesques et drôles.

Qu’espérez-vous exactement au-delà de ce projet  ?
Colin : Nous avons voulu faire le film que nous rêvions de voir en salle ici. Le portrait décalé que l’on fait de la capitale est une manière de voir les choses autrement, sans forcément être larmoyant ou pessimiste. On s’est dit que l’on pouvait parler de la vie quotidienne à Tana de manière humoristique.
Ando : Wrong Connection est juste un pur divertissement sans aucun message profond. Je ne fais pas du cinéma pour changer la société, mais pour le public. Pour moi, la scène cinématographique nationale stagnera encore un long moment parce qu’on attend de l’argent et l’implication de l’État pour que ça change. L’aide de l’État n’est pas prête d’arriver, et encore moins l’argent. Certains l’ont compris et vont le chercher ailleurs. D’un autre côté, le besoin d’argent dans le cinéma est nécessaire, mais pas suffisant. Ce qui compte, ce sont de bons scénarii et de bonnes idées. Lova Nantenaina avait raison quand il a dit : « Le réel est tellement incroyable, ici, qu’on n’ose pas le restituer dans une fiction. »

Comment se fera la diffusion du court-métrage, sachant que le piratage est monnaie courante et qu’apparemment il sera, probablement, déjà diffusé aux Rencontres du film court ? 
Colin : Le piratage n’est malheureusement pas une exclusivité malgache. En revanche, l’une des caractéristiques locales est l’inaction totale des pouvoirs publics face à ce fléau. La diffusion du court-métrage se fera en salle dans un premier temps, en particulier durant les Rencontres du Film Court (ndlr : du 15 au 23 avril). Nous pensons que le piratage ne nuira que très peu à la diffusion du film parce que nous ne sortirons de DVD que bien après la diffusion en salle. Mais surtout parce qu’un film d’action comme celui-ci, pour grand écran, ne donne pas le même effet quand on le regarde sur un écran de  télévision..

Comment s’est fait le choix du casting, de la production et du tournage ?
Ando : Nous avons demandé aux meilleurs dans leurs domaines respectifs de travailler avec nous pour avoir le meilleur résultat possible : Éric Ranaivoson, le meilleur monteur-truquiste de Tana, Nathie Randiantsalama la meilleure maquilleuse effets spéciaux de Tana, Hasina Andriamaromihaja, un jeune cadreur très talentueux, Bashy Ramilijaona de GassCreative dont la réputation n’est plus à faire.
Colin : Le casting a pris un peu de temps, environ deux mois. Et il s’est affiné aussi pendant le tournage. Certains des acteurs ne sont pas acteurs professionnels, c’est le cas de l’actrice principale Mirana Rabarisoa, par exemple.Mis à part le célèbre Gégé Rasamoely, Bovalox et le YouTubeur NirinA, sont des amateurs. Le choix de l’actrice pour interpréter l’agent Tina était à priori le plus délicat puisqu’il s’agit de l’héroïne du film. Mais lorsque nous avons discuté avec Mirana, cela nous a semblé rapidement évident. Et Mirana incarne à merveille ce personnage complexe. Le court-métrage repose énormément sur sa prestation. Nous avons écrit les autres rôles en pensant aux comédiens qui allaient les interpréter, parfois avant même qu’ils acceptent de se prêter au jeu (rire). Le petit bonus c’est la participation de guests stars, à savoir NirinA, très connu sur internet pour ses vidéos YouTube et Lova Nantenaina, réalisateur du célèbre documentaire Ady Gasy.

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