Âgé de vingt-sept ans, Parisoa Andriambolonarivo est à la tête de la commune urbaine d’Imerintsiatosika depuis 2015. Élu sous une bannière indépendante, il applique son leadership à force de dynamisme et de charisme. Il a réussi à fédérer la population autour de la construction d’un Hôtel de ville d’une valeur de 256 millions d’ariary, en mobilisant la diaspora, les opérateurs économiques locaux, et la population des 36 fokontany de la commune.
Exemplarité. Ce mot résume les efforts menés par la commune, désormais urbaine, d’Imerintsiatosika. Exemplarité car les administrés participent pleinement au développement de cette municipalité. À travers la mobilisation des ressources locales, l’agglomération d’Imerintsiatosika s’offre le luxe de se doter d’infrastructures vitales aux propres efforts de la population.
L’autopromotion n’est pas une utopie car les administrés de la commune adhèrent aux visions de leur maire, Parisoa Andriambolonarivo,
également le benjamin des magistrats de la ville à Madagascar. Le fait qu’il le soit n’est pas la raison de cet engouement pour sa personne. Il impose une nouvelle façon de gérer Imerintsiatosika à travers une gestion participative. Chacun apporte ce qu’il peut dans le développement de la commune. Avec une facilité certaine, Parany – c’est ainsi que l’appellent ses administrés – parvient à mobiliser les ressources locales pour la réalisation des différents projets locaux.
Il s’est récemment lancé le défi de construire un nouvel Hôtel de ville valant 256 millions d’ariary, financé en grande partie avec les efforts de la population. Les ressources des collectivités territoriales sont limitées. Parany et son équipe ont pourtant gagné leur pari.
Prospère
« Nous avons valorisé le capital humain car l’homme est la première richesse de notre pays. Ainsi, nous avons initié la population à la participation citoyenne dans la réalisation de nos projets. Elle n’est pas forcément d’ordre pécuniaire. Nous avons sensibilisé les habitants pour que chaque fokontany envoie quatorze manœuvres par jour pour aider les maçons », explique-t-il.
« Notre maire gère la commune de façon transparente. Ainsi, nous n’avons pas hésité à contribuer financièrement à la réalisation des différents projets », affirme un opérateur économique.
Les employés communaux ont la même indulgence à son égard.
« Il arrive parfois que notre paie arrive en retard car il fallait acheter des matériaux pour la construction du nouvel Hôtel de ville. Nous ne nous plaignons pas car nous savons que nous serons payés et où iront les fonds », soutient le secrétaire général de la commune.
Imerintsiatosika est située à 28 km à l’Ouest d’Antananarivo. Faisant partie de la région d’Itasy, cette commune est composée de 36 fokontany. Abritant près de 90 000 habitants, les principales activités de la population est l’élevage et l’agriculture. En effet, une grande partie des produits maraîchers vendus dans les grands marchés de la capitale provient de cette contrée. Imerintsiatosika se distingue par de grandes maisons à étages, signe de la prospérité des habitants. De fait, les constructions dans la ville, appartenant en majorité à des opérateurs économiques, poussent comme des champignons. Le transport, la provenderie, la décortiquerie et le commerce constituent les principaux secteurs d’activité des opérateurs économiques de la région.

Le bel Hôtel de ville, fruit d’efforts communs des habitants d’Imerintsiatosika.
Ils ont dit
Dieu Donné Razafimahatratra, habitant du fokontany de Bemasoandro :
« Nous sommes satisfaits et fiers de notre maire. Il sait bien parler avec les gens. Il n’hésite pas à descendre dans les fokontany et chaque hameau pour partager sa vision. À Bemasoandro, nous n’avons pas hésité à participer à la construction de l’Hôtel de ville. Nous avons envoyé huit fois seize hommes durant sa construction. »
Hasimbola Justin Rabearisaonina, marchand :
« Le marché d’Imerintsiatosika a été retréci pour donner un emplacement à l’Hotel de ville. L’espace ayant été bien organisé, aucun marchand n’a été privé de place. Il n’y avait pas de distinction d’origine et de catégorie sociale. Tout le monde a eu sa place et il n’y a jamais eu de conflit. Nous avons un bon maire. »
Portrait chinois – Si la commune était…
Infatigable jeune maire, accessible, charismatique, Parisoa Andriambolonarivo fait figure de modèle pour les jeunes d’Imerintsiatosika. Actuellement en préparation de deux masters en sociologie et en géographie, il concilie ses activités estudiantines avec la fonction de maire. Parany aime sa ville et ses habitants qui le lui rendent bien.
… une couleur
Ce serait un arc-en-ciel. Nous avons des catégories et des compétences plurielles. Il y a des opérateurs économiques dans tous les secteurs, des fonctionnaires avec leurs compétences et de simples citoyens talentueux. Tout cela constitue la richesse de la commune
… un jeu
Elle serait une dinette. Le coût de la vie à Imerintsiatosika est appréciable. Quelle que soit la somme que vous apportez au marché, vous rapporterez quelque chose à la hauteur de votre pouvoir d’achat. Même avec 100 ariary, il y a quelque chose pour vous.
… une boisson
Elle serait une eau minérale. Simple mais vitale. Les gens d’ici vivent simplement et cela attire les habitants venus des quatre coins de l’Île. Je profite, au passage, de signaler que l’eau dans la ville d’Imerintsiatosika est sûre et potable. Donc n’hésitez pas à vous restaurer ici lors de vos virées du week-end.
… un sport
Elle serait le football. Telle une équipe, chacun a son rôle précis dans le développement de la commune. Toutefois, on partage le même but, celui de gagner. Les opérateurs économiques, les paysans, les fonctionnaires, les jeunes, les hommes et les femmes contribuent, à leurs façons, au développement de notre commune. Ceux qui ne peuvent pas s’engager financièrement donnent de leur personne. La population constitue notre première richesse.
… une saison
Elle serait le printemps. La commune regorge de vie et les citoyens affichent leur enthousiasme dans le développement. Après le nouvel Hôtel de ville, nous construirons des ponts, des écoles avec la même démarche, à savoir la participation et l’engagement. Mobiliser tout d’abord les ressources locales, commencer les travaux avec la force des bras. D’ailleurs, les appuis financiers viennent au fur et à mesure de l’avancement des travaux
… une qualité
Elle serait la compétence. Nos 36 fokontany regorgentd’hommes et de femmes talentueux. Nous n’avons pas besoin d’importer de la main-d’œuvre quel que soit le type de travail demandé. Il y a des fokontany spécialisés dans l’artisanat, dans l’élevage, dans l’agriculture, dans la briqueterie, etc.
… un mot
Elle serait l’opportunité. Tout est possible à Imerintsiatosika avec un peu de volonté et d’initiative. Avec ses 90 000 âmes et consommateurs potentiels, tout investissement est rentable d’autant plus que la commune n’est pas loin de la capitale. Elle approvisionne régulièrement les grands marchés d’Antananarivo en produits agricoles.
Andry Rialintsalama