Le rideau est tombé sur la 16e édition de la fête du Cacao à Ambanja. L’objectif a été de mettre en exergue l’authenticité musicale de la région.
Ambanja, la ville réputée pour être la capitale mondiale du cacao, vient de vivre au rythme fiévreux du Festival Sorogno. Durant ces quatre jours, l’ambiance a été partout, tant à l’intérieur du stade municipal qui a accueilli les concerts nocturnes, qu’en différents endroits où les festivaliers ont pris d’assaut les salles de fête, du début d’après-midi jusqu’au petit matin.
En tout cas, la 16e édition de l’évènement a auguré de bonnes choses. Ce, grâce à l’état d’esprit qui a animé toute l’équipe de l’organisation non gouvernementale Sorogno, très motivée malgré certains problèmes pratiques. « Nous n’avons reçu aucune subvention du gouvernement tout au long de ces seize éditions, mais nous sommes toujours présents parce que le festival est vraiment important pour la population d’Ambanja, pour la relance économique, pour nos opérateurs aussi », a mis en avant le secrétaire général de l’organisation, Malaza Ramahaimananjato, qui projette de parfaire la prochaine édition.
Comme d’habitude, une place importante a été accordée à la musique, qui s’est traduite par une grande diversité de genres, où la musique traditionnelle régionale n’a pas manqué de se démarquer. Notamment le rythme « maganja » joué par « Masevy», un groupe d’hommes issu de la banlieue de Migioko. Car les initiateurs se sont efforcés de proposer une bonne représentativité régionale. Et comme chaque année, ils n’ont pas non plus minimisé l’organisation d’une élection de Miss, de rencontres sportives, de concours de danses intitulés « Tsinjaka be Sambirano » qui ont conjugué la tradition et la modernité…
« Nous insistons de plus en plus sur l’aspect culturel, plutôt que festif du festival, parce que c’est avant tout un festival culturel de la région Sambirano», a précisé Malaza Ramahaimananjato. C’est pourquoi le comité d’organisation se lance à la découverte de groupes traditionnels d’Ambanja afin d’attester l’existence d’une culture profonde et d’une authenticité musicale dans l’ensemble de la région.
De Dady Love à Fandrama
Parmi les groupes d’animation, les spectateurs ont pu apprécier Viavy Chila et Tence Mena qui ont donné du salegy, le rythme du Nord, une version féminine énergique, créant dès le premier jour une ambiance délirante. Il y a eu aussi Stéphanie et Flavy, deux formations aux styles différents. Mais la grande star du festival a été Dady Love. Si la rencontre entre Nina’s, la star montante de la musique malgache, et les Sambiranois a été un peu timide, Dady Love, elle, a fait vibrer le stade dès son entrée en scène. Un concert qui a duré jusqu’à l’aube.
Le groupe Fandrama de Bemamy, roi incontesté du « salegy môtro », a clôturé en beauté la dernière soirée, partageant l’immense scène de Sorogno avec Sisca, devant des milliers de Sambiranois. Et tandis qu’il a offert un zébu aux festivaliers, Dady Love, lui, après son spectacle, a été transporté comme un roi pour plonger avec eux dans la rivière Sambirano. Un signe d’amour entre la population et ses artistes malgaches de renom.