Ce mois-ci, nous allons à la rencontre de Narindra Angelica Andriamanamamonjy, également connue sous le nom totémique d’Hangy Mandranty. Une jeune femme à la personnalité sûre et affirmée, à l’image de la nouvelle génération de leader actuelle.
«Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années » affirme l’adage. Du haut de ses 24 ans, Hangy est en passe de l’illustrer à merveille, tant par son expérience que par son engagement reconnus par ses pairs. En effet, elle a été choisie par les 80 participantes du Young Woman Leadership Program pour être notre jeune du mois.
Quel jeune ne rêverait-il pas, aujourd’hui, d’entreprendre des études qui combinent passion et perspectives d’avenir Ce cursus, Hangy a eu l’opportunité de le suivre. Diplômée en agro-alimentaire, elle a également fait des études en agroéconomie et en socialisation au Cameroun. Cette expérience d’une année à l’étranger lui a permis de s’inspirer du modèle d’un pays ayant précédé Madagascar dans le développement économique et social. Titulaire d’un ingéniorat à seulement 21 ans, elle est également engagée dans l’éducation des jeunes ainsi que dans l’action communautaire au sein du mouvement scout « Mpanazava eto Madagasikara».
En bref, cette demoiselle évolue dans des domaines où les femmes ont su démontrer leur potentialité. Ce qui a contribué à forger son caractère dynamique et son esprit de leadership.
Active et visionnaire
Son parcours n’a pas été choisi au hasard. Elle a pour ambition de contribuer au développement du pays en éradiquant la faim à Madagascar et en valorisant les ressources naturelles. Ainsi, elle projette de mettre en place une ferme-école dans le but de renforcer les capacités et de faire acquérir de nouvelles compétences à une population encore fortement agricole. La création d’un tel projet nécessite une connaissance en la matière, elle a choisi de se porter candidat pour la cinquième promotion du Young Women Leadership Program proposé par Youth First. Sélectionnée, elle voit en cette formation l’occasion de pouvoir apprendre à mener et à inspirer les autres. Elle confie aussi qu’« en dehors des études, mon expérience dans le scoutisme a également été un atout déterminant car elle m’a permis de valoriser le contact avec les gens. » Comme quoi, leadership, passion et relations humaines ne sont jamais bien éloignés.
Parmi ses rôle-models, les personnes qui l’inspirent, elle cite le Pr Béatrice Raonizafimanana qui a largement participé au développement de Madagascar à travers ses divers travaux de recherche. « Je voudrais également citer un ancien éleveur devenu entrepreneur agricole et président. C’est la preuve que malgré des débuts modestes, on peut réaliser de grandes choses si on s’arme de motivation », rajoute Hangy Mandranty.
Zoky modely – Harimbola Randrianavahy, une femme de courage
Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Harimbola Randrianavahy, 31 ans, mère de trois filles âgées de huit et six ans, et la dernière a tout juste quatre mois. J’ai suivi un parcours universitaire en comptabilité et gestion à Madagascar, à La Réunion et en France. Grâce à mon aisance relationnelle, j’ai pu lancer ma première entreprise en 2009 (en France), puis une autre très récemment (à Madagascar). En parallèle, depuis 2014, je travaille pour une grande entreprise allemande en France, en tant qu’assistante commerciale. Cette année, à travers mon association « Ilo Project », je me suis investie dans la promotion de l’éducation des enfants dans la commune rurale de Sambava.
À 15 ans, quelles étaient tes aspirations tes rêves tes plus grandes craintes ?
À 15 ans, j’étais une jeune fille téméraire, boute-en-train, un garçon manqué et très sportive (basket-ball, kick boxing). J’étais scout (Mpanazava) depuis l’âge de huit ans et j’adorais ça. Je rêvais de devenir hôtesse de l’air. Mais la mort de mon père a chamboulé mes ambitions, et je souffrais inconsciemment d’une instabilité émotionnelle car j’avais perdu un de mes alliés. Je supportais très mal cette perte. À cette époque, je vivais déjà mes plus grandes peurs : la solitude, et l’incompréhension. J’ai donc décidé de quitter Madagascar pour rejoindre ma sœur à La Réunion. L’intégration n’a pas été facile, je comprenais mal le créole, mais avec mon tempérament de « je-m’en-foutiste », je dégageais sans le vouloir un relationnel apprécié des autres, et dès la première semaine, j’avais déjà des amis.
Pourquoi as-tu décidé de revenir investir à Madagascar ? Qu’est-ce qui a provoqué le déclic ?
Malgré l’éloignement, j’ai toujours gardé le contact avec mes proches à Madagascar qui n’ont de cesse de me parler des défis quotidiens des jeunes malgaches dans la réalisation de soi. J’ai alors décidé de démarrer des projets qui valoriseraient les compétences locales, en contribuant à la création d’emplois mais aussi en développant le marché local. Pour Ilo Project, ce sont mes filles qui m’ont incitée à le commencer. En fait, lors de notre passage au pays, elles se sont révoltées, malgré leurs âges, à la vue de l’état des établissements scolaires sur la route de Foulpointe.
En tant que jeune femme chef d’entreprise, entrepreneure sociale et mère de famille, quels ont été les défis et comment les as-tu surmontés ?
Avec mes deux sociétés à gérer, mon travail actuel, le développement de mon association Ilo Project, ma vie de famille, on me répète souvent que je ne tiendrai jamais ! Mais les épreuves et les émotions qui ont jonché ma vie ont fait de moi une femme de courage et de passion. J’ai aussi la chance d’avoir un mari qui me soutient énormément et une mère, à mes côtés, qui m’aide chaque jour. C’est ce qui me permet de tenir et d’avancer.
As-tu un message pour les jeunes filles qui veulent suivre tes traces ?
Je ne suis pas née femme, mère ou chef d’entreprise. Je le suis devenue. Et cette association est un nouveau défi que je suis prête à relever. Je voudrais dire aux jeunes : n’attendez pas d’être « prêtes à 100% » pour réaliser votre rêve et vivre votre passion. N’attendez pas le moment propice pour vous engager car il n’y en aura pas. Voulez-vous être forte et courageuse Avancez dès à présent dans votre faiblesse. Vous voulez que votre situation change Alors devenez ce changement ! Si moi j’ai pu le faire, alors pourquoi pas vous
Pages réalisées en collaboration avec Youth First