Jusqu’au 20 mars, Campus France Madagascar reçoit les dossiers d’inscription des étudiants souhaitant postuler la licence 2 au Doctorat dans l’enseignement supérieur français. En 2015, ce service rattaché à l’Institut français de Madagascar a permis le départ de 700 étudiants vers l’Hexagone dont plus de 80 pour le Master.
Après la ruée, en fin janvier, pour les inscriptions en première année dans l’enseignement français, Campus France Madagascar s’apprête à recevoir une deuxième vague d’étudiants jusqu’au 20 mars pour les inscriptions de la L2 au Doctorat, en passant par le Master. L’Hexagone figure au troisième rang mondial de l’accueil des étudiants étrangers avec près de 300 000 étudiants venus du monde entier.
Madagascar se place au vingtième rang des pays représentés, avec actuellement 4 000 étudiants sur le sol français. L’année dernière, l’espace sis à Analakely a reçu en conseil et orientation, plus de 10 000 étudiants potentiels. « Sur ces 10 000 individus, 1 500 ont déposé leurs dossiers, 701 ont été acceptés pour la France. Ce chiffre est en hausse de 8,5% par rapport à 2014 », précise Sylvie Kananura, responsable de l’espace Campus France Madagascar.
Cette hausse s’expliquerait, en partie, par la mise en place, il y a deux ans, d’une gamme de service très complète dans la démarche d’accompagnement des étudiants, pour que les dossiers soient solides, pertinents et réalistes. Cinq points d’accueil ont été ouverts en partenariat avec les Alliances françaises d’Antsiranana, de Mahajanga, de Toamasina, et de Toliara. « Cela répond à notre volonté d’offrir les mêmes services d’aide et d’accompagnement aux étudiants géographiquement éloignés de la capitale. Petit à petit, leur nombre augmente et ils réussissent très bien leurs études en France. Nous communiquons aussi beaucoup sur les réseaux sociaux pour informer les étudiants de toute l’Île de notre offre de services », explique Sylvie Kananura.
Les étudiants internationaux ont accès à l’intégralité du système d’enseignement supérieur français. Ils bénéficient des mêmes droits, des mêmes allocations et des mêmes aides que les étudiants français. « Pour une année de licence, l’étudiant débourse l’équivalent de 190 euros, des frais de scolarité les moins chers du monde. Toutefois, pour l’Etat français, le coût d’un étudiant s’élève à près de 11 500 euros par an. L’accueil et la mobilité des étudiants du monde entier sont une priorité pour le gouvernement français », précise la responsable.
Trois conditions
Depuis 2007, Campus France Madagascar est le guichet unique de traitement des dossiers d’étudiants souhaitant poursuivre leurs études en France. Les frais de dossier s’élèvent à 300 000 ariary, et donneront droit à une réduction de 50 % sur la demande de visa long séjour pour études. Ces dossiers doivent satisfaire trois conditions. L’étudiant doit justifier d’un bon niveau, avoir un garant et tenir un projet correct.
Concrètement, le candidat doit avoir un garant financier qui sera en mesure de prendre en charge ses frais de vie : il faut prévoir environ 600 euros par mois si l’étudiant n’a pas d’hébergement, mais cette somme est divisée par deux si le candidat peut justifier d’un hébergement chez un proche « Nous sommes conscients que c’est un sacrifice financier que beaucoup de familles ne peuvent pas offrir à leurs enfants. Nous conseillons souvent aux étudiants de continuer leur cursus à Madagascar puis de postuler à des bourses, par la suite. En 2016, par exemple, des bourses de Master 2 seront cofinancées par l’Ambassade de France et l’Université de la Réunion », complète Sylvie Kananura.
La procédure Campus France est assez simple : le candidat s’inscrit en ligne, télécharge ses justificatifs, choisit six formations dans les universités de son choix et présente ses documents originaux.
« Passé ce cap, le candidat est reçu en entretien individuel. Les universités consulteront le dossier électronique du candidat et lui répondront directement en ligne », note Sylvie Kananura. Si l’étudiant est accepté, il se présentera au consulat pour effectuer sa demande de visa long séjour pour études.
Les statistiques indiquent que les étudiants malgaches se tournent d’abord vers l’économie et la gestion, ensuite vers les filières scientifiques. D’année en année, les cursus se diversifient. En 2015, par exemple, il y a eu plusieurs demandes pour des formations de haut niveau, pour des filières rares comme le chant grégorien, la photographie ou encore le chant lyrique.
Dans ce contexte de mobilité internationale, le retour au pays peut sembler difficile s’il n’existe pas de mesures incitatives d’entrepreneuriat ou de développement d’entreprises. Celles-ci doivent se multiplier pour que le pays puisse bénéficier des connaissances et des compétences de ses jeunes diplômés, riches d’une expérience internationale au cours de laquelle ils ont pu apprendre l’autonomie et la confrontation avec des contextes culturels différents. Mais il reste un long chemin à parcourir pour faciliter le retour de ces jeunes diplômés et leur insertion dans la vie économique et sociale du pays…