Antananarivo, la ville des mille metres cube d’ordures !

Chers lecteurs,
Ne vous laissez pas berner par ce titre dont le seul effet voulu était poétique. En effet, il aurait été plus juste de parler de DIX mille mètres cube d’immondices au quotidien, exposés à l’air libre. Une manière peut-être de dire que les malgaches n’ont pas encore atteint le gouffre tant qu’ils auront toujours quelque chose à acheter puis à jeter
Bienvenue à Antananarivo, Capitale et vitrine de toute une nation. Dans les rues, un amoncellement de détritus sur lequel femmes, enfants et chiens se disputent une dernière part de condiment douteux. Sur les étals à journaux, les articles sur les festivités des institutions font la Une tandis que les cas de choléra et de peste sont relégués à la rubrique dite des « chiens écrasés ». Jolis symptômes d’un pays où les dirigeants pratiquent la politique de l’autruche ou, au mieux, sont loin d’imaginer la galère de leurs élec… pardon, de leurs concitoyens !
Chers dirigeants et décideurs,
Maintenant que la peau de vos ventres est bien tendue, faites-en de même avec vos oreilles car vous passez peut-être à côté d’une mine d’or ! Lorsqu’on sait que certains pays comme la Suède importent des ordures pour s’alimenter en énergie, une lueur d’espoir apparait quand on pense au « grand potentiel » de Madagascar dans ce domaine. Il est temps d’investir dans ce gros tas de « on-ne-sait-quoi-en-faire », générateur d’activités et d’emplois pour que le manque de moyens et de volonté ne soit plus une excuse.
Si créer des incinérateurs est encore un trop gros effort, tentons au moins d’organiser le tri de ces déchets et de les acheminer vers les centres de recyclage adéquats. Tout se transforme ! Dans un pays du système D comme Madagascar, des recycleurs, nous en avons à la pelle. Des bouteilles en plastique en kapakapa, aux déchets organiques compostables, il n’y a rien que nous ne puissions faire avec cet or malodorant.
Puisque nos bennes pleines à craquer sont maintenant des machines à blé prêtes à être actionnées, nous espérons que vous songerez enfin à les viderfissa. Le cas échéant, chers concitoyens, vous avez là l’idée de votre prochain business florissant !
Koloina Andrianomena (21 ans)