La question se pose concernant les quatre passagers rescapés du voilier qui a sombré. Ils restent introuvables et les informations reçues sur leur existence ne sont pas confirmées.
Jusqu’ici, personne n’est en mesure de constater physiquement l’existence des quatre personnes à bord du voilier naufragé dénommé Grenadine. Elles sont déclarées « rescapées ». D’après des informations transmises, vendredi vers 17 heures, à l’ Agence portuaire maritime et fluviale (APMF), par un bateau relais battant pavillon malgache
Hortensia, le navire lui a donné quelques informations sur le nombre de personnes à bord et leur nationalité supposée. Avec son accent anglophone, le chef de bord a pu expliquer le motif de la détresse, une voie d’eau à la dérive.
À la suite de la conversation via le canal 16/VHF, l’Agence a constaté que la position géographique relevée à 10 heures, ce vendredi, du navire en péril a été de 11°56’ 94² sud et 049°25’95² est. Cela signifie que l’Agence a tardivement reçu les informations.
Après avoir reçu ces renseignements du voilier Hortensia, elle a immédiatement sollicité la Base navale d’Antsiranana d’intervenir et, en même temps, a informé les autorités locales afin de prendre les mesures d’urgence nécessaires. Selon Dany Gérard Azenort, directeur de l’APMF, la décision avec l’accord de la BANA a été prise, vers 21 heures, d’envoyer le remorqueur Trozona de la Marine nationale rejoindre la position de ï. Mais le bâtiment n’a pu appareiller de la base que vers 1h 45 de samedi matin. « Nous avons ratissé la zone indiquée jusqu’au nord du cap d’Ambre pendant quinze tours d’horloge, mais la recherche de Grenadine et des quatre naufragés est restée vaine», explique le capitaine de vaisseau Vaohavy Andriambeloarivo Andasy, commandant de la BANA.
Une affaire bizarre
Pourtant, le samedi vers 10 heures, l’APMF a été encore contactée via le même canal VHF par un passager d’un autre navire sud-africain, le Makikat, en haute mer à destination de Cap Town. À son tour, ce dernier a transmis des informations sur la position géographique des rescapés. « Ce navire m’a communiqué qu’il a pu sauver les naufragés, puis il m’a demandé une autorisation d’entrer dans la rade d’Antsiranana dans le but de les déposer sur la terre ferme, sur la plage de Ramena », mentionne le directeur. Mais les habitants de la localité et ceux des villages avoisinants ont démenti la présence du navire.
Ce qui est bizarre dans cette affaire, c’est que les membres de l’équipage du Trozona ont aussi affirmé qu’ils n’ont croisé aucun navire durant les recherches. Pourtant, d’après des sources d’informations, l’opération effectuée par « Makikat » devait avoir lieu vers 3 heures du matin. En fait, seules les informations lancées partout par « Hortensia » via VHF, ont permis à l’APMF de recevoir toutes les données depuis le navire en détresse « Grenadine ».
Mais l’existence d’Hortensia est mise en doute par de nombreuses personnes, surtout celles qui habitent au Port Jasmine où il devait amarrer. « Ces derniers temps, les plaisanciers sont rares à cause de l’alizé et je n’ai jamais vu un navire amarré ici qui porte ce nom d’Hortensia », indique Daniel Baggio, propriétaire du seul ponton installé au Port Jasmine qui sert à l’amarrage des bateaux. Après l’événement tragique de 2014, il est également chargé d’enregistrer tous les navires amarrés à cet endroit, mais Hortensia ne figure pas sur la liste.
Malgré des efforts déployés par l’APMF avec une équipe de la police d’immigration et une autre de l’assistance médicale, pour ratisser la plage de Ramena et ses environs, la recherche des quatre naufragés a été vaine. Pourtant, aussitôt alertées, les autorités ont également réagi très vite pour mettre en œuvre des solutions rapides. L’Organe mixte de conception a tenu une réunion, samedi, afin de prendre des mesures d’urgence.